| 3
C.G.L.P.L. Janvier 2015
Rapport de visite du centre hospitalier spécialisé Jean-Pierre Falret à Leyme et à Cahors (Lot)
Le recrutement de psychiatres est difficile et la position excentrée du centre
hospitalier, à Leyme, n’y est probablement pas étrangère. Des postes étaient vacants lors de
la visite et les équipes soignantes le ressentaient douloureusement.
Les infirmiers sont nettement plus nombreux que les aides-soignants et les équipes
sont en nombre conséquent par rapport à ce qui peut être observé ailleurs. Le personnel,
essentiellement en contrat à durée indéterminée, bénéficie d’avantages sensibles grâce à
des accords locaux. Le taux d’absentéisme est faible.
Les personnels ont paru très impliqués et différentes réflexions sont menées au sein
de l’établissement pour faire évoluer les pratiques. L’établissement est en mouvement :
l’organisation de la direction étant en cours de modification lors de la visite, des attributions
supplémentaires étaient confiées aux cadres de santé pour valoriser leurs fonctions… Cette
situation mérite donc d’être soulignée (cf. § 2.4).
Le nombre des patients admis en soins psychiatriques en péril imminent a atteint près
de la moitié de celui des admissions à la demande d’un tiers. Ce sujet, qui a attiré l’attention
de l’agence régionale de santé, du centre hospitalier Jean-Pierre Falret et de la commission
départementale des soins psychiatriques, a entraîné une réaction et des réunions sont
prévues avec les services d’urgence pour que le statut de « péril imminent » soit dûment
justifié par l’impossibilité d’agir autrement, en l’absence de tiers. L’évolution mérite d’être
suivie avec attention (cf. § 2.5, 3.1.1 et 3.12).
II/ Des constats opérés, certains éléments sont incontestablement positifs.
Dans les unités, le régime de la liberté pour téléphoner, recevoir des visites ou
sortir est la règle. Les communications téléphoniques émises à partir des postes fixes sont
gratuites et les patients majeurs peuvent conserver leur téléphone portable, sauf à l’unité
fermée d’hospitalisation et de crise où ils peuvent cependant les utiliser de façon ponctuelle.
Les interdictions sont limitées et décidées par les médecins, sur prescription médicale, au
cas par cas, en fonction de la situation de chacun. Les relations sexuelles ne constituent pas
un tabou : aucun interdit n’est imposé, aucune sanction n’est prononcée et le sujet est
abordé avec le médecin, si nécessaire (cf. § 4.2.2.1-a et § 4.2.4.4.a).
La règle fortement affirmée selon laquelle la chambre de chaque patient constitue
un « lieu privatif thérapeutique » est très fortement affirmée dans la majeure partie des
unités. Ce respect mérite d’être souligné (cf. § 4.2.1.1).
La conservation de leurs vêtements personnels par les patients, leur évitant aussi
de revêtir un pyjama en journée (hors isolement), est une bonne pratique qui mérite d’être
relevée (cf. § 4.2.1.4 – a).
La fermeture à clé des armoires placées dans les chambres des patients est une
mesure judicieuse car elle leur permet de conserver en sécurité des objets sensibles ou
attractifs, d’autant que les pertes de clés sont rares. Cet exemple montre que cette bonne
pratique pourrait être également adoptée dans d’autres établissements (cf. § 4.2.1.1).
L’accès aux images de vidéosurveillance provenant de la caméra de la seule
chambre d’isolement de l’unité fermée d’hospitalisation et de crise équipée d’une caméra