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POINT DE VUE SUR
LES PLACEMENTS
Juin2016
Royaume-Uni demeurent en suspens. La réduction des investissements devrait plomber une économie
déjà anémique. Dans le pire scénario, un vote pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait se révéler
le point de bascule vers une autre désorganisation majeure du marché, qui n’est pas sans rappeler la
crise des dettes souveraines d’il y a plusieurs années, la réduction du programme de relance de la Réserve
fédérale américaine en 2013et l’effondrement du marché boursier chinois de l'été dernier.
Un vote pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE aurait probablement des répercussions considérables
sur les marchés. Il est probable que la livre sterling se déprécierait fortement en fonction des échanges
commerciaux et la courbe des taux au Royaume-Uni pourrait s'accentuer. Les taux à court terme
devraient rester bas en prévision d’une politique expansionniste de la Banque d’Angleterre; en outre,
l’incertitude entourant la solvabilité relative du Royaume-Uni dans un contexte de faible croissance
après une sortie de l’UE pourrait entraîner une hausse des taux obligataires à long terme. Lespays de
la périphérie de l’Europe pourraient également voir leurs taux augmenter et l’aversion pour le risque
s’accroîtrait en raison des craintes que d’autres pays puissent aussi envisager de quitter l'UE. Dans un
tel contexte, l’euro pourrait s’affaiblir considérablement et la viabilité de l’Union européenne pourrait
être remise en question. Enn, la sortie du Royaume-Uni diminuerait probablement la dynamique de
l'ination mondiale, ce qui pourrait raviver les pressions à la baisse sur les prix des produits de base et
par ricochet, se répercuter sur les marchés émergents.
Conséquences possibles d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE sur les actions
britanniques
Victoria Higley, ASIP, gestionnaire de portefeuille institutionnel
L’incertitude prolongée, du moins à court et à moyen terme, semble être le principal facteur de risque
pour les sociétés britanniques en cas de sortie du Royaume-Uni de l’UE. La renégociation des accords
commerciaux avec l’UE et d'autres partenaires commerciaux, ainsi que les modications au cadre
réglementaire et juridique du Royaume-Uni, auraient une incidence énorme sur les sociétés établies
au Royaume-Uni.
Manifestement, les sociétés axées sur les secteurs cycliques britanniques de la nance, de la
construction, des services, des loisirs et du commerce de détail sont les plus à risque. Le système
bancaire serait probablement le plus durement touché. Même si la situation des fonds propres des
banques britanniques est beaucoup plus solide qu’elle ne l’était avant la crise nancière, les banques
demeurent tributaires des aléas du pays dans lequel elles exercent leurs activités. Lesactivités
bancaires commerciales seraient particulièrement vulnérables. De plus, le secteur immobilier serait
vraisemblablement plombé par la baisse des investissements et le recul de la conance envers
l’économie. Les sociétés britanniques qui traitent avec les consommateurs pâtiraient probablement
de la baisse de la conance des consommateurs et de la diminution des dépenses des ménages sous
l’effet d’une sortie du pays de l’UE, en plus du risque d’une hausse des coûts de la main-d’œuvre qui
découlerait du retour sur le continent de certains travailleurs à faible rémunération.
Vu sa forte pondération de sociétés multinationales, y compris des mines et de l’énergie, le marché
boursier britannique ne s’en est pas tellement plus mal tiré que celui de nombreux autres pays
développés au 1er juin, mais il y a sans conteste une «prime du référendum» dans le marché
britannique. Un panier de titres britanniques centrés sur le marché intérieur a été à la traîne du
marché général, le secteur de la nance ayant été le moins performant de l'indice FTSE All-Share.
Un vote pour la sortie de l'UE n’améliorerait pas cette situation. Fait intéressant, les actions les plus
exposées au marché intérieur ont semblé suivre plus étroitement les sondages récemment, se redressant
depuis la n d’avril sous l’effet de l’augmentation de l’avance du camp Rester, puis reculant quelque
peu à la n de mai.
Dans l’éventualité d’un départ de l’UE, le processus de transition devrait déterminer si la situation du
Royaume-Uni s’améliorera ou empirera considérablement à plus long terme. Même si nous ne pourrions
passer sous silence les conséquences d’une sortie de l’UE sur le positionnement concurrentiel et les
perspectives des sociétés britanniques, durant notre horizon de placement, il est plus probable que
l’évolution des sociétés dans lesquelles nous investissons sera déterminée par leur orientation stratégique,
leurs choix d’investissement et, au bout du compte, la solidité et la durabilité de leurs produits.