conséquences d`une sortie possible du royaume

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POINT DE VUE SUR
LES PLACEMENTS
Juin 2016
EN RÉSUMÉ
•La plupart des gens
considèrent l’issue du
référendum comme un
scénario binaire, rester ou
quitter. Mais il y a trois
scénarios possibles et aucun
d’eux ne devrait stimuler la
croissance mondiale, compte
tenu de la faible conjoncture
dans laquelle se déroule le
référendum.
•À notre avis, l’incertitude
prolongée semble être le
principal facteur de risque
pour les sociétés britanniques
en cas de sortie du RoyaumeUni de l’UE. La renégociation
des accords commerciaux
avec l’UE et d'autres
partenaires commerciaux,
ainsi que les modifications
au cadre réglementaire et
juridique du Royaume-Uni,
auraient une incidence
énorme sur les sociétés
établies au Royaume-Uni.
•La sortie du Royaume-Uni
de l’UE constituerait
une avancée pour les
mouvements populistes
et pourrait avoir des
conséquences sur les
élections américaines de
cet automne. Elle pourrait
aussi indiquer que les
électeurs ne se contentent
plus de faire connaître leur
mécontentement et passent
maintenant à l’action à
ce sujet.
RESTER OU QUITTER : CONSÉQUENCES D’UNE
SORTIE POSSIBLE DU ROYAUME-UNI DE L’UE
Le Royaume-Uni tiendra un référendum crucial sur son appartenance à l’Union européenne plus tard
ce mois-ci. Même si les sondages dénotent une tendance pour le maintien dans l’UE, certains sondages
récents montrent que le camp favorable à la sortie est en avance. Même si personne ne peut prédire
avec assurance le résultat, la plupart des observateurs reconnaissent qu’il y aura des répercussions
importantes sur les marchés financiers si les Britanniques choisissent de quitter l’UE.
La sortie de l’UE pourrait entraîner des difficultés économiques.
Erik Weisman, Ph. D., économiste en chef
Pilar Gomez-Bravo, CFA, gestionnaire de portefeuille de titres à revenu fixe
Il n’existe aucun précédent pouvant nous guider quant aux conséquences possibles d’une sortie du
Royaume-Uni de l'UE. Au fil des ans, des unions monétaires ont été abandonnées et des alliances
se sont créées et brisées, mais nous n'avons jamais rien vu de cette envergure. Compte tenu de
l’incertitude entourant un vote pour la sortie de l'UE, un tel vote revient pour les électeurs britanniques
à choisir un certain niveau de turbulences en échange d’un avantage incertain.
La plupart des gens considèrent l’issue du référendum comme un scénario binaire, rester ou quitter.
Mais il y a trois scénarios possibles et aucun d’eux ne devrait stimuler la croissance mondiale à moyen
ou à long terme, compte tenu de la faible conjoncture dans laquelle se déroule le référendum.
Un vote sans ambiguïté pour demeurer dans l’Union européenne maintiendrait simplement le statu quo.
L’incertitude à court terme se dissiperait, ce qui pourrait entraîner une certaine réévaluation des actifs et
des marchés de devises. Et, même s’il n’y avait pas véritablement de nouveau catalyseur de croissance,
l’économie britannique pourrait se redresser légèrement à court terme, après le ralentissement qui a
précédé le référendum.
Le deuxième scénario est une victoire serrée du camp du maintien dans l’UE. Un tel résultat pourrait ne
pas mettre le point final à la question de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Le premier ministre David
Cameron pourrait ne pas survivre à un résultat serré, car le référendum a ravivé de vieilles divisions à
l’intérieur du parti conservateur qu’il dirige. De plus, les adversaires de l'UE pourraient ne pas déposer
les armes et se sentir enhardis de lancer une nouvelle campagne dans un avenir assez rapproché.
Enfin, un vote pour la sortie de l'UE entraînerait probablement une longue période d’incertitude.
Même dans le meilleur des cas, soit une négociation en douceur entre l’UE et le Royaume-Uni concernant
leur relation future, nous connaîtrions vraisemblablement au moins deux ans d’impasse pendant la
durée des négociations sur la sortie de l’UE. Ces négociations occuperaient la majeure partie de la
scène politique au Royaume-Uni et dans l’Union européenne, reléguant les autres priorités à l’arrièrescène. En outre, le calendrier électoral européen pourrait jouer un rôle, puisque des élections nationales
auront lieu en Allemagne et en France en 2017. On peut difficilement entrevoir un contexte favorable
aux investissements des entreprises tant que les relations commerciales et économiques entre l’UE et le
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Royaume-Uni demeurent en suspens. La réduction des investissements devrait plomber une économie
déjà anémique. Dans le pire scénario, un vote pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait se révéler
le point de bascule vers une autre désorganisation majeure du marché, qui n’est pas sans rappeler la
crise des dettes souveraines d’il y a plusieurs années, la réduction du programme de relance de la Réserve
fédérale américaine en 2013 et l’effondrement du marché boursier chinois de l'été dernier.
Un vote pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE aurait probablement des répercussions considérables
sur les marchés. Il est probable que la livre sterling se déprécierait fortement en fonction des échanges
commerciaux et la courbe des taux au Royaume-Uni pourrait s'accentuer. Les taux à court terme
devraient rester bas en prévision d’une politique expansionniste de la Banque d’Angleterre; en outre,
l’incertitude entourant la solvabilité relative du Royaume-Uni dans un contexte de faible croissance
après une sortie de l’UE pourrait entraîner une hausse des taux obligataires à long terme. Les pays de
la périphérie de l’Europe pourraient également voir leurs taux augmenter et l’aversion pour le risque
s’accroîtrait en raison des craintes que d’autres pays puissent aussi envisager de quitter l'UE. Dans un
tel contexte, l’euro pourrait s’affaiblir considérablement et la viabilité de l’Union européenne pourrait
être remise en question. Enfin, la sortie du Royaume-Uni diminuerait probablement la dynamique de
l'inflation mondiale, ce qui pourrait raviver les pressions à la baisse sur les prix des produits de base et
par ricochet, se répercuter sur les marchés émergents.
Conséquences possibles d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE sur les actions
britanniques
Victoria Higley, ASIP, gestionnaire de portefeuille institutionnel
L’incertitude prolongée, du moins à court et à moyen terme, semble être le principal facteur de risque
pour les sociétés britanniques en cas de sortie du Royaume-Uni de l’UE. La renégociation des accords
commerciaux avec l’UE et d'autres partenaires commerciaux, ainsi que les modifications au cadre
réglementaire et juridique du Royaume-Uni, auraient une incidence énorme sur les sociétés établies
au Royaume-Uni.
Manifestement, les sociétés axées sur les secteurs cycliques britanniques de la finance, de la
construction, des services, des loisirs et du commerce de détail sont les plus à risque. Le système
bancaire serait probablement le plus durement touché. Même si la situation des fonds propres des
banques britanniques est beaucoup plus solide qu’elle ne l’était avant la crise financière, les banques
demeurent tributaires des aléas du pays dans lequel elles exercent leurs activités. Les activités
bancaires commerciales seraient particulièrement vulnérables. De plus, le secteur immobilier serait
vraisemblablement plombé par la baisse des investissements et le recul de la confiance envers
l’économie. Les sociétés britanniques qui traitent avec les consommateurs pâtiraient probablement
de la baisse de la confiance des consommateurs et de la diminution des dépenses des ménages sous
l’effet d’une sortie du pays de l’UE, en plus du risque d’une hausse des coûts de la main-d’œuvre qui
découlerait du retour sur le continent de certains travailleurs à faible rémunération.
Vu sa forte pondération de sociétés multinationales, y compris des mines et de l’énergie, le marché
boursier britannique ne s’en est pas tellement plus mal tiré que celui de nombreux autres pays
développés au 1er juin, mais il y a sans conteste une « prime du référendum » dans le marché
britannique. Un panier de titres britanniques centrés sur le marché intérieur a été à la traîne du
marché général, le secteur de la finance ayant été le moins performant de l'indice FTSE All-Share.
Un vote pour la sortie de l'UE n’améliorerait pas cette situation. Fait intéressant, les actions les plus
exposées au marché intérieur ont semblé suivre plus étroitement les sondages récemment, se redressant
depuis la fin d’avril sous l’effet de l’augmentation de l’avance du camp Rester, puis reculant quelque
peu à la fin de mai.
Dans l’éventualité d’un départ de l’UE, le processus de transition devrait déterminer si la situation du
Royaume-Uni s’améliorera ou empirera considérablement à plus long terme. Même si nous ne pourrions
passer sous silence les conséquences d’une sortie de l’UE sur le positionnement concurrentiel et les
perspectives des sociétés britanniques, durant notre horizon de placement, il est plus probable que
l’évolution des sociétés dans lesquelles nous investissons sera déterminée par leur orientation stratégique,
leurs choix d’investissement et, au bout du compte, la solidité et la durabilité de leurs produits.
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Sortie de l’UE – Réactions probables des principaux partenaires commerciaux :
Chine, États-Unis et UE
Camille Humphries, CFA, gestionnaire de portefeuille institutionnel
Si le Royaume-Uni quitte l’Union européenne, le gouvernement britannique sera confronté à la tâche
essentielle de négocier des ententes commerciales avec l’UE et au moins 60 pays. Le commerce
international est une composante importante de l'économie britannique, car les exportations
représentent 28 % et les importations 30 % du PIB. La volonté des principaux partenaires commerciaux
du Royaume-Uni de négocier des accords commerciaux avantageux constituerait l’élément déterminant
de l’incidence économique d’une sortie du pays de l’UE au cours des prochaines années, ce qui aurait
probablement des effets négatifs à court terme sur le Royaume-Uni. À plus long terme toutefois, nous
croyons que le gouvernement britannique finirait par conclure des accords commerciaux avantageux
avec ses principaux partenaires commerciaux.
Environ la moitié du commerce international du Royaume-Uni se fait avec l’Union européenne. Bien que la
réduction des droits de douane et des contraintes réglementaires soit dans l’intérêt des deux parties à long
terme, le Royaume-Uni pourrait trouver les négociations difficiles après un divorce amer. Les dirigeants de
l’Union européenne chercheraient ardemment à décourager d’autres pays membres à suivre la même voie.
Indépendamment des accords commerciaux, les sociétés britanniques qui veulent vendre leurs produits
dans le marché unique devront se conformer aux normes de l’UE sur les produits et la sécurité.
Le Royaume-Uni pourrait choisir d’adhérer à l’Espace économique européen, une entente qui couvre
trois pays européens à l’extérieur de l’UE, soit la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein. Le Royaume-Uni
aurait accès au marché unique, tout en évitant la réglementation dans un certain nombre de secteurs.
Cette option serait la moins perturbatrice pour l'économie britannique, mais le Royaume-Uni devrait
alors cotiser au budget de l'UE et accepter la libre circulation des travailleurs de l’UE, deux conditions
auxquelles s’opposent les tenants d’une sortie. La Suisse pourrait constituer un meilleur exemple pour
le Royaume-Uni, car ce pays a négocié un ensemble d’accords bilatéraux avec l’UE concernant l’accès
sélectif au marché unique et la participation à certaines politiques, comme l’espace Schengen sans
passeport. La Suisse a également consenti à plusieurs compromis globaux avec l'UE, dans certains cas
en acceptant des éléments qu’elle avait refusés initialement.
La renégociation d’accords commerciaux avec les États-Unis et la Chine serait aussi importante.
Les États-Unis représentent 15 % des exportations et 7 % des importations du Royaume-Uni,
comparativement à 6 % et 8 %, respectivement, pour la Chine. À la lumière de la « relation spéciale »
traditionnelle entre les États-Unis et le Royaume-Uni, les deux pays finiraient probablement par négocier
un accord commercial avantageux, mais cela ne se ferait probablement pas du jour au lendemain.
En raison de la taille relativement petite du Royaume-Uni et de la préférence de la Chine pour les
accords commerciaux multinationaux, le Royaume-Uni ne pourrait peut-être pas négocier des
conditions commerciales aussi avantageuses que celles qui existent entre la Chine et l'UE.
Conséquences politiques d’un vote favorable à la sortie sur le Royaume-Uni et
les autres pays
Ben Kottler, CFA, gestionnaire de portefeuille institutionnel
Un scénario de sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait très bien provoquer une série de secousses
politiques, tant au Royaume-Uni qu’à l’étranger. La question de rester ou de quitter n’est pas un simple
enjeu économique, comme le considèrent plusieurs participants au marché, mais une occasion pour
l'électorat de faire un pied de nez magistral aux élites. Et les élites en entier, soit le gouvernement
et l’opposition britannique, le président des États-Unis, le Fonds monétaire international et l’OTAN,
appuient toutes le camp Rester. Les électeurs qui veulent montrer comment ils se sentent au
Royaume-Uni et dans le monde y trouvent une occasion rêvée.
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Au Royaume-Uni, il est probable que le premier ministre Cameron sera contraint de démissionner si le
camp Quitter gagne le référendum. Le chancelier de l'Échiquier, George Osborne pourrait aussi devoir
partir. Il n’est pas certain qui succéderait à Cameron, mais il se pourrait que Boris Johnson, l’ancien
maire volubile de Londres, soit porté au pouvoir au 10 Downing Street après avoir dirigé la campagne
Quitter. Le chef du Scottish National Party réclame un nouveau référendum sur l’indépendance en
cas de victoire du camp Quitter, ce qui pourrait rouvrir une blessure à peine cicatrisée et entraînerait
probablement un vote pour l’indépendance de l’Écosse afin que l’Écosse puisse rejoindre l'Union
européenne.
Une victoire du camp Quitter aurait sans doute un effet tonique sur les partis populistes et antieuropéens
en croissance en Europe, qui pourraient alors entreprendre leur propre campagne en vue de quitter
l’Union européenne. Ces derniers temps en Europe, des partis populistes et de droite ont fait bonne figure
au premier tour d’élections, pour ensuite être rejetés par les électeurs au second tour. Cela s’est produit
en France il n’y a pas si longtemps, car le Front national est arrivé en tête au premier tour des élections
régionales en décembre, mais a perdu au second tour. Le même phénomène s’est produit récemment
en Autriche, où le candidat à la présidence du parti de la liberté a gagné au premier tour, pour ensuite
perdre de justesse au second tour aux mains du candidat du parti vert. La sortie du Royaume-Uni de l’UE
constituerait une avancée pour les mouvements populistes et pourrait avoir des conséquences sur les
élections américaines de cet automne. Elle pourrait aussi indiquer que les électeurs ne se contentent plus
de faire connaître leur mécontentement et passent maintenant à l’action à ce sujet.
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