Le sécularisme désigne une désacralisation de l’ensemble des activités humaines, philosophie
culture, sciences... La laïcité n’intervient que lorsque la perte de la tutelle religieuse se fait au
niveau institutionnel, au niveau de la société civile et de tout ce qui est en relation avec L’Etat.
On dira donc que le sécularisme est un procédé objectif et universel qui transfère la plupart
des valeurs sociales qui étaient amalgamées au domaine du sacré depuis le moyen-âge à celui
du profane. Selon ce terme, l’organisation sociale est un produit de l’histoire et des politiques
humaines. Il s’agit d’un phénomène de civilisation, car au fil du temps, de nouveaux
comportements, aspirations, mentalités, attitudes apparaissent provoquant une mutation de
l’organisation sociale. Le sécularisme va naturellement influencer l’espace publique afin que
ce dernier soit en accord avec les nouvelles représentations de la société. C’est à ce moment
qu’intervient la laïcité qui amènera une émancipation du politique de la tutelle religieuse. Elle
vise la neutralité du pouvoir politique, que ce celui-ci soit totalement séparé du pouvoir
spirituel. Les deux n’ayant plus de pouvoir l’un sur l’autre.
Nous avons dit du sécularisme qu’il était un procédé objectif et universelle, la laïcité à
l’opposé est un fait subjectif, une représentation en rapport avec la conscience et la position
dans le système du sujet : individu ou groupe social.
Jean Baubérot
propose une définition des processus de sécularisation et laïcisation : « la
sécularisation implique une relative et progressive (avec des zigzags) perte de pertinence
sociale (et, en conséquence, individuelle) des univers religieux par rapport à la culture
commune (...) La laïcisation, en revanche, concerne avant tout la place et le rôle social de la
religion dans le champ institutionnel, la diversification et les mutations sociales de ce champ,
en relation avec l'État et la société civile. »
Les pays européens, de par leurs histoires ont chacun vécu la séparation du pouvoir politique
et religieux de manières différentes et celle-ci n’a pas toujours été absolue. De manière
générale, nous dirons que les pays protestants ont choisi un processus de sécularisation alors
que les pays catholiques dont le pouvoir fut à un moment ou un autre aux mains des
anticléricaux ont choisi la voie de la laïcisation. La France, par exemple est l’un des Etat dont
la laïcité est fondamentale, il n’existe pas de religion officielle, toutes sont autorisées tant
qu’elles sont exercées dans la sphère privée. Au Danemark, même si il ne s’agit pas
réellement d’une religion, la foi luthérienne est définie comme celle du peuple. Les prêtres
Jean Baubérot : historien et sociologue français spécialiste de la sociologie des religions et fondateur de la
sociologie de la laïcité