MST (ist) Pr Eric Caumes, Université Pierre et Marie Curie Hopital Pitié Salpêtrière La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible (Woody Allen) Claude Serre dessinateur et Humoriste (1938-1998) Pratiques sexuelles en France n= 5763 F et 4642 H interrogés 2005-2006 70 Pratique regulière: souvent ou parfois < 12 mois 60 50 40 Homme femme 30 20 10 0 fellation CN Anal echange Bajos J, Bozon M. Enquete sur la sexualité en France. La découverte, Paris, 2008 MST • Epidemiologie MST • Ulcerations Génitales – Syphilis – Herpes • Ecoulement génital – Gonococcie – Uretrite non gonococcique • Papillomavirus Pays occidentaux : 1985 – fin 1990s • Crainte du SIDA. • Modification des comportements sexuels; utilisation des préservatifs chez les prostituées et les homosexuels masculins (2 populations à risque) • Diminution considérable MST classiques : syphilis et gonococcie devenues rare en France (1990-1997) • Baisse des infections à Chlamydia trachomatis plus lente et tardive : Prévalence actuelle = 5 % vs 10 % au début des années 1980 • HPV et HSV, hyperendémiques dans la population, n’ont pas diminué voire ont augmenté. Pays occidentaux : > 1997-1998 • Recrudescence des MST classiques (gonococcie, syphilis) • Les chiffres actuels restent, cependant, 5 à 10 fois moins élevés qu’en 1970-1980. • Représentation croissante des MSM; ex Gonococcies : 10 % en 1986, 20 % en 1995, 50 à 60 % entre les années 1999 et 2002. • Reprise des comportements à risque Reprise des comportements sexuels à risque • MSM : augmentation du nombre de RS; utilisation moins fréquente des préservatifs • Plus importante chez les MSM VIH + / VIH• Causes multiples : lassitude, mauvaise information (jeunes), sexe sur Internet, barebacking, drogues, alcool, dépression, trithérapies antirétrovirales. En fait : retour comportement sexuel antérieur chez des sujets traités et en meilleure santé • Conséquence : diminution de la contagiosité pts VIH sous ARV +/- annulée par augmentation risques • Absence de données épidémiologiques fiables Pays en développement • Afrique, Europe de l’Est,….. • Les MST n’ont cessé de progresser parallèlement à l’extension de l’infection par le VIH, • Les MST participent à la dissémination du VIH, en particulier du fait des ulcérations génitales qu’elles provoquent • Asie ? Les MST favorisent acquisition du VIH • par les érosions muqueuses qu’elles provoquent • et par l’inflammation génitale du fait de l’activation des macrophages et des lymphocytes avec afflux des cellules cibles au site de l’infection Ulcerations génitales • Deux maladies cosmopolites en fait assez facilement distinguables sur des critères cliniques (PI) ou historiques (recurrences) – Syphilis (Treponema pallidum) – Herpes (HSV 2, HSV 1) • Trois maladies plus ou moins exotiques – Donovanose (Klebsiella granulomatis) – Chancre mou (Haemophilis ducreyi) – Lymphogranulome vénérien (Chlamydia trachomatis serotypes L1, L2, L3) Syphilis précoce en France : épidémie limitée MSM • Janvier 2000 - Janvier 2003, plus de 600 cas • Syphilis secondaires 50%, syphilis primaires 25%, syphilis latente précoce 25% • Sexe masculin : 98 %; • Homosexuels ou bisexuels : 80 % • VIH + : 55 % (80 % connaissaient leur positivité depuis 6 ans en moyenne, 70 % sous ARV). Couturier E, Bull. Épidémiol. Hebdom. 2001 ; 35-36 : 168-169. Les tréponèmes • Treponema pallidum variété pallidum = Syphilis • Treponema pallidum variété endemicum = Béjel • Treponema pertenue = Pian • Treponema carateum = Pinta Sérologiquement indiscernables Syphilis primaire Le chancre toujours présent sauf syphilis transfusionnelle et syphilis néonatale parfois non visible (col, anus) Syphilis secondaire La grande simulatrice Syphilis tertiaire Complications neuro contact J0 M1 M3 M6 >2 ans Syphilis primaire • Incubation longue = 3 sem (10-100 jours) • Erosion superficielle, propre, bien limitée, indolore, indurée +++ (palper protégé) • Evolution spontanèment favorable La syphilis reste « La grande simulatrice» que l’on soit VIH + ou VIH - Cinétique des anticorps anti tréponèmiques (Caumes E, Janier M. EMC) Neurosyphilis - Clinique: NS précoce (méningite, OPH, méningo vasculaire), NS tardive (paralysie générale, tabès, gommes) P.L. - Biologique Interprétation schématique de la sérologie standard TPHA-VDRL REACTIONS INTERPRETATION TPHA- VDRL- - absence de tréponématose - syphilis en incubation - syphilis primaire dans les 5 à 10 premiers jours du chancre TPHAVDRL++ à +++ TPHA+ VDRL- (ou titre faible d’anticorps - faux positifs TPHA+ VDRL+ à +++ (ou titre élevé D’anticorps - séquelle sérologique d’une tréponématose non vénérienne - syphilis a priori guérie - syphilis tertiaire (rare) - tréponématose non vénérienne (zone d’endémie) ou vénérienne, traitée ou non guérie ou non Syphilis : classification clinique thérapeutique primaire 6 semaines secondaire latente tertiaire précoce CDC 1 an OMS 2 ans tardive N e u r o Latente (biologique) Clinique (méningite, uvéite…etc) Ulcération génitale à Paris : 278 cas 1995 – 2005, Paris, Hôpital Saint-Louis Inclusion : UG (exclusion HSV typique) 244 M (88 %), 34 F (12 %) Etiologies (69%) : 98 syphilis 1ère (35 %); 74 HSV (27 %), (70 HSV+ : 26 HSV1, 44 HSV2) ; 8 Chancre mou (3 %), 12 autres infections (5 %) - Etiologies inconnues : 91 (31 %) - Infections associées : VIH (27 %) ; si syphilis (33 %) - Associations significatives de la syphilis avec MSM (51;14-178) et diamètre UG > 1 cm (9;3-30), de HSV avec VIH c% MSM (24;2-247) - [Hope-Rapp E et al; Sex Tr Dis 2009;36:1-63] HSV : virologie HSV1 Localisation Pi génitale méconnue Recurrences génitales oro facial+++ génital+ (15-40%) svt plus rares HSV2 génital+++ svt non ou fréquentes HSV : Histoire naturelle Primo infection Latence Réactivation Symptomatique = récurrence Asymptomatique = excretion virale Prévalence HSV ACV-R Références Prévalence Immunocomp Nugier, 1992 Christophers 1998 Danve 2004 0.45% (3/666) 0.1-0.6% 0.32% (6/1990) Immunodéprimé Englund 1990 Christophers 1998 4.7% 6.3% VIH Wright, 2003 Morfin, 2003 Danve, 2004 5.4% 3.5% 4.2% Bone marrow transpl Stem cell trnsplant Wade, 1983 4.1% Chen, 2000 Danve, 2004 7.1% 10.9% Uretrite • Deux etiologies fréquentes plus ou moins associées – Neisseria gonorrhoeae – Chlamydia trachomatis serotype D à K • Trois étiologies plus rares – Mycoplasma genitalium – Trichomonas vaginalis – Autres étiologies ? Uretrite gonococcique • Hôpital Saint-Louis, Janvier 1999 - Mai 2001, 147 urétrites gonococciques masculines • 55 % homosexuels. 33 % VIH + (9 % refus). • 45% hétérosexuels. 3,5 % VIH + (6 % refus). • mode de contamination = fellation non protégée plus fréquente chez les MSM • Gonocoque dans le pharynx : plus fréquente chez les MSM • Méningocoque dans le pharynx : plus fréquente chez les MSM Lassau F, Int. J. STD & AIDS 2001 ; 12 (suplt 2) : 94-95. Gonococcémie : clinique • • • 2 à 3 semaines après le contage fièvre Triade classique éruption cutanée 60% ténosynovites 60% arthralgie 85% (oligoarthrite, polyarthrite) – – – Brown TJ et al. J Am Acad dermatol, 1999 Gonocoque : diagnostic, place de la PCR plus sensible que la culture Se 96-98%, Spé 78-80% limites faux positif : réaction croisée avec les autres Neisseria pas de donnée sur les résistances • • • – – Traitement de référence des gonococcies • Ceftriaxone (Rocéphine® ) = 500 mg par jour en une injection intramusculaire • Particulièrement : femme et homosexuel (diffusion pharyngée ) • Mais pas d’ AMM en France Gonococcal resistance: are cephalosporins next? Kirkcaldy RD et al. Curr Infect Dis Rep, 2011 • • • Atteinte muqueuse souvent asymptomatique Traquer le gonocoque pour avoir un antibiogramme Attention aux résistances émergentes Mycoplasma genitalium • 20 à 35 % des UNG non Chlamydia trachomatis • Dg par PCR (maison) • Traitement difficile : taux de succès * doxycycline : < 50 % * azithromycine monodose : 80-85 % * azithromycine (500 mg J1, 250 mg/jr J2J5) : > 95 % (mais 34 % si échec azithromycine monodose) * moxifloxacine (400 mg/jr x 7-10 j) : > 95 % Jenson JS. Clin Inf Dis 2009;48:1655-1656 Leucorrhées Vaginite Cervicite Trichomonose Vaginose bactérienne Candidose Gonocoque Chlamydia trachomatis Suspicion de candidose en cas de leucorrhées • Cliniques = vulvite: œdème vulvaire, ecoulement lait caillé (curd like discharge), erythème vulvaire, érosions vulvaires • Biologiques: présence de levures (yeasts) avec des pseudofilaments à l’examen microscopique direct, Cervicite speculum Exocervicite = candidose, trichomonose, vaginose, HSV • Endocervicite = gonocoque, chlamydiose Infections à HPV • Prévalence élevée, Incidence 2 fois plus élevée chez VIH+ avec CD4 inférieurs à 200/mm3. • Incidence augmente • Localisation génitale (condylomes), anale, orale; cutanées (verrues) • Traitement difficile • Persistance et récidives après traitement • Risque d’évolution vers carcinomes épidermoïdes HPV et VIH • Recherche régulière de lésions cliniques génitales et anales • Frottis réguliers (frottis cervical et frottis anal). • Traitement plus difficile – récidives après traitements conventionnels – imiquimod évalué – Efficacité cidofovir topique anecdotique Sexe oral • Pratique de plus en plus fréquente • Pratiquement jamais protégé (< 5 %) • Associée à transmission – syphilis précoce et des gonococcies (environ 50 % des transmissions chez MSM) – infections à HSV 1 ( > 50% des primoinfections herpétiques génitales) – HPV dont HPV oncogènes (cancers de l’amygdale) Gonococcies pharyngées 147 UG masculines (Janvier 1999 - Mai 2001) homosexuels hétérosexuels n = 81 n = 66 Fellation = seul risque 50 % 8 % (p < 0.001) Ng pharynx 12.5 % 4.5 % (p = 0.1) Nm pharynx 17.5 % 6 % (p = 0.03) Ng+Nm pharynx 0 1 VIH + 35 % 1.6 % (p <0.0001) Lassau F, Int. J. STD & AIDS 2001 ; 12 (suplt 2) : 94-95 Gonococcie pharyngée • Réservoir • Majorité asymptomatique • Diagnostic difficile. ED : différence impossible entre gonocoque, méningocoque et Neisseria saprophytes. Culture. PCR. • Traitement difficile : ceftriaxone seul antibiotique avec efficacité prouvée dans de grandes séries. Règles d’OR prise en charge des MST 1- LE (S) PARTENAIRE (S) 2- UNE MST (PEUT) EN CACHER UNE AUTRE Tt présomptif anti C. tr Sérodiagnostic retardé TPHA-VDRL (J15) VIH (M1) Hbs (M3) 3- Pas de RS (protégées) guérison Prévention des IST Abstinence Fidélité réciproque Condom Vaccinations HPV, HBV