revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Infectiologie ALERTE AUX MST DANS LA COMMUNAUTÉ HOMOSEXUELLE ! Depuis environ deux ans, on assiste à une remontée encore faible, mais indiscutable, du nombre de cas de MST “classiques” (syphilis et gonococcie) dans tous les pays occidentaux, en particulier chez les homosexuels masculins. À propos de la syphilis À l’heure actuelle, la syphilis touche – dans 80 % des cas – des homosexuels ou bisexuels 10 masculins qui – dans 55 % des cas – sont déjà contaminés par le VIH. La recrudescence de la syphilis peut être mise sur le compte d’une reprise des comportements sexuels à risque (augmentation du nombre de rapports avec des partenaires anonymes, moindre utilisation des préservatifs lors des pénétrations anales), mais également sur la méconnaissance du fait que la syphilis peut se transmettre très aisément par les fellations (pratique souvent considérée dans la communauté homosexuelle comme une alternative sans risque vis-à-vis de la transmission du VIH). Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003 À propos de la gonococcie À l’heure actuelle, la gonococcie touche – dans 55 % des cas – des homosexuels ou bisexuels masculins qui – dans 35 % des cas – sont déjà contaminés par le VIH. La recrudescence de la gonococcie peut être également mise sur le compte d’une reprise des comportements sexuels à risque (qui ne peut hélas qu’accroître l’incidence des nouvelles contaminations VIH) mais aussi du “sexe oral” ; la gonococcie pharyngée (souvent asymptomatique) constitue en effet très vraisemblablement un réservoir important pour la dissémination de cette affection. Cette augmentation du nombre de cas de maladies sexuellement transmissibles, notamment de syphilis, au sein de la communauté homosexuelle, n’est pas sans conséquence... pour la communauté médicale ! Celle-ci se voit en effet dans l’obligation de réapprendre si ce n’est – pour les plus jeunes d’entre nous – d’apprendre à reconnaître cette affection. L’encadré qui suit est là pour vous y aider... Janier M. Le point sur les maladies sexuellement transmissibles (MST). La lettre de l’infectiologue XVII, 7 : 211-6. Syphilis : une grande simulatrice Toute ulcération ou érosion génitale peut être syphilitique – quel que soit son aspect (celui-ci ne revêt que rarement celui du classique chancre indolore, induré et superficiel des questions d’internat) – et impose la recherche du tréponème au microscope à fond noir et la prescription systématique d’une sérologie syphilitique... en sachant que, dans les 7 à 10 premiers jours du chancre, celle-ci est, en règle générale, négative (la première sérologie à se positiver est le FTA absorbé). Le diagnostic de syphilis secondaire doit être systématiquement évoqué devant : • toute éruption maculeuse évoquant une toxidermie ou une virose ; • toute éruption papulo-squameuse, surtout s’il existe une atteinte des paumes et des plantes (la syphilis secondaire peut simuler un psoriasis, un parapsoriasis en gouttes, une acné, une rosacée, une dermite séborrhéique, un lichen, etc.) ; • tout syndrome “viral” avec adénopathies, fièvre, fébricule, hépatite, céphalées ; • une méningite ou une méningo-radiculite, une atteinte des paires crâniennes ; • une atteinte oculaire, uvéite ou rétinite. Quelques brèves... ❏ Alimentation préopératoire et infection postopératoire Certains travaux suggéraient que l’administration en périopératoire d’une alimentation enrichie, diminuait le risque d’infections postopératoires. Une récente étude vient de le confirmer en montrant que, chez les patients (non dénutris) opérés d’un cancer digestif, une alimentation orale enrichie en arginine, ARN et acides gras monosaturés oméga-3, administrée durant cinq jours en préopératoire, est en mesure de diminuer significativement le risque de survenue de complications infectieuses en postopératoire (abcès abdominal, infection pariétale, pneumopathie et bactériémie). Bellaïche G. Une alimentation enrichie en arginine, ARN et acides gras monosaturés oméga-3 en préopératoire diminue le risque d’infection postopératoire. Les Actualités en Gastroentérologie 16, 9 : 173. ❏ Antirétroviraux en une prise : oui, mais ! De nouveaux schémas thérapeutiques d’administration des antirétroviraux en prise quotidienne unique font leur apparition. Ces derniers sont susceptibles d’améliorer l’adhésion au traitement, mais leur efficacité/ tolérance à long terme reste à déterminer. À noter, en outre, que l’oubli d’une prise (de la prise) pourrait avoir des conséquences plus sévères que dans les schémas classiques biquotidiens actuels. Taburet AM. Administration des antirétroviraux en Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003 une prise par jour : est-ce possible ? La lettre de l’infectiologue XVII, 7 : 240. ❏ VIH : quand débuter un traitement antirétroviral ? Les recommandations actuelles sur le moment de l’initiation du traitement antirétroviral sont les suivantes : – taux de CD 4 < 200 mm3 (ou patients symptomatiques) : le traitement est recommandé dans tous les cas ; – taux de CD 4 > 350 mm3 : le traitement n’est pas recommandé (sauf cas particuliers) ; – taux de CD 4 compris entre 200 et 350 mm3 : le moment optimal d’initiation du traitement n’est pas connu... Goujard C. Antirétroviraux pendant la grossesse et tolérance. La lettre de l’infectiologue XVII, 7 : 240. 1 revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Médicaments antirétroviraux : moins de 2 % des consultations donnent lieu à une notification d’effets indésirables Le Centre régional de pharmacovigilance et le Centre d’information et de soins de l’immunodéficience humaine de Nantes ont mis en place un système de recueil systématique des effets indésirables survenant chez les patients séropositifs pour le VIH bénéficiant d’un traitement antirétroviral. Sur une période de 18 mois, 130 notifications d’effets indésirables (84 qualifiés de “non graves” et 46 de “graves”) ont été enregistrés chez 91 patients (ce qui représente 11 % des malades suivis). Ce chiffre (n = 130), rapporté au nombre de consultations sur la même période (n = 7 350), fait apparaître la relative bonne tolérance des médicaments antirétroviraux. Pour en savoir davantage, notamment sur le type de manifestations indésirables signalées et les thérapeutiques imputées, nous vous invitons à consulter l’article suivant. Chiffoleau A. Recueil systématique des effets indésirables des médicaments du VIH : bilan de 18 mois de collaboration du CISIH et du CRPV. La lettre du pharmacologue 16, 4-5 : 1213-29. 12 Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003