La Lettre de l’Infectiologue - Tome XXI - n° 1 - janvier-février 2006
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EN DIRECT DE LA 25
ERICAI*
Infection à Human papilloma-
virus (HPV) chez les patients
infectés par le VIH
(C. Piketty)
Il existe plus de 120 types de
virus HPV et 40 sont impliqués
dans les infections anogéni-
tales. Parmi ces derniers, on
distingue les HPV à haut risque (HPV 16, 18, 31...) et ceux à
bas risque (HPV 6, 11, 26...). Avant la généralisation des trai-
tements HAART, les caractéristiques principales des infections
HPV chez les patients VIH étaient la multiplicité des infections
et la prévalence importante des dysplasies, les facteurs de risque
reconnus de dysplasie anale étant l’infection VIH, l’infection
HPV et la lymphopénie CD4.
Sur le plan épidémiologique, l’incidence du cancer anal chez
les homosexuels masculins séronégatifs pour le VIH est de
37 sur 100 000 (par comparaison, l’incidence du cancer du col
est de 8-10 sur 100 000), et le risque est encore augmenté chez
les patients séropositifs pour le VIH. L’effet des traitements
HAART sur l’évolution des lésions HPV semble négligeable,
et on observe même depuis 1996 une augmentation significa-
tive des cas de cancer anal. Le constat est différent chez les
femmes, avec un impact a priori favorable des traitements
HAART sur les lésions HPV du col. Cette augmentation de
prévalence est aussi rapportée chez les usagers de drogue.
Face à cette augmentation du nombre de cancers anaux, il
semble fondamental de généraliser le dépistage dans la popu-
lation homosexuelle masculine, en particulier chez les patients
séropositifs quand le taux de CD4 est inférieur à 500/mm
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. Ce
dépistage repose sur l’examen clinique et l’examen cytolo-
gique qui, s’il est anormal, doit être complété par un examen
histologique. Sur le plan pratique, une cytologie par an est
recommandée (écouvillon) et, en cas de dysplasie, une anu-
scopie avec biopsie doit être réalisée. Aujourd’hui, l’obstacle
à cette recommandation est la réelle difficulté pour trouver des
laboratoires référents pouvant analyser ces cytologies.
HSV et VZV : aspects cliniques chez les patients infectés par
le VIH
(E. Caumes)
Méthodes de diagnostic, traitements et résistances aux anti-
viraux chez les patients immunodéprimés
(F. Morfin)
La principale caractéristique de la varicelle chez le patient séro-
positif est l’existence possible de récurrences avec des prélè-
vements viraux positifs et une sérologie positive en IgG, mais
négative en IgM. L’infection VIH est un facteur de risque de
zona (RR = 15) et tout zona, en particulier chez le sujet jeune,
doit faire prescrire une sérologie VIH. Ainsi, la valeur prédic-
tive positive du zona comme infection révélatrice de l’infec-
tion VIH semble particulièrement élevée en Afrique subsaha-
rienne. La localisation anatomique la plus fréquente reste la
localisation thoracique. Les facteurs de risque de zona com-
pliqué sont le stade sida et l’importance de la lymphopénie
CD4 ; la notion de zona compliqué regroupe les formes oph-
talmologiques, neurologiques, viscérales et chroniques. De
plus, chez les patients séropositifs, l’évolution semble plus pro-
longée, et les algies et le risque d’impétiginisation sont plus
importants.
Les lésions herpétiques chez le patient séropositif peuvent avoir
une évolution chronique ; aussi toute lésion ulcéro-croûteuse
chronique doit-elle faire évoquer une infection HSV. Le dia-
gnostic direct repose sur la culture et sur la PCR ; le diagnos-
tic indirect par sérologie n’a qu’un intérêt épidémiologique.
Chez les patients symptomatiques, un prélèvement au niveau
des lésions par écouvillon doit être réalisé, avec recueil de séro-
sité et de cellules. Chez les patients asymptomatiques il faut
prélever au niveau des muqueuses. Les méthodes biologiques
font appel à la détection d’antigène (IF ou ELISA), à la PCR
qualitative et à la culture sur cellule fibroblastique embryon-
naire humaine.
Sur le plan thérapeutique, on différencie parmi les traitements
antiherpétiques les traitements thymidine kinase (TK)-dépen-
dants comme l’aciclovir/valaciclovir et les traitements TK-
indépendants comme le cidofovir et le foscavir, actifs sur les
souches HSV résistantes à l’aciclovir et tous deux associés à
des effets indésirables hématologiques et à une toxicité rénale.
La résistance de l’HSV à l’aciclovir est rare chez les patients
Problèmes dermatologiques
chez le patient immunodéprimé
*Paris, 1
er
-2 décembre 2005.
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