Pharma-News

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Avril 2003
Pharma-News
Numéro 2
Le journal de l'équipe officinale
Sommaire
Nouveautés : ZALDIAR°
CITALOPRAM ECOSOL°
CIPRALEX°
OTRIVIN RHUME DES FOINS°
NEIS VAC-C° et MENJUGATE°
RISPERDAL CONSTA°
CIALIS°
association anti-douleur d'un nouveau type
copie de SEROPRAM°
"demi-frère" de SEROPRAM°
antiallergique en spray nasal
vaccins contre les méningites (C)
forme injectable longue durée
comme le VIAGRA°, mais action longue durée
Phytothérapie :
crème contre l’herpès
bon pour les douleurs
PARSENN°
Extraits de griffe du diable
Pharmacovigilance : Tramadol (TRAMAL°, etc...) dépendance et syndrome de sevrage
Pour en savoir plus : La dépression
En bref :
BALNEUM° - TRUSOPT° - COSOPT° - NEFADAR° - TRETINAC°
Dernière minute :
La pneumonie atypique
Editorial
Bien que ce journal soit destiné en premier lieu aux assistant(e)s en pharmacie, nous avons pu
constater qu’il intéressait également beaucoup les pharmacien(ne)s et nous tenons à les
remercier ici, car ils ont abonné en grand nombre leurs officines.
Nous savons maintenant que ce projet est viable : le nombre d’abonnements visé a été atteint
à la mi-mars déjà ! Bravo pour votre engagement !
N’hésitez pas à nous faire parvenir vos remarques ou vos souhaits par internet
(www.pharmacap.ch), mais avant tout, dépêchez-vous de découvrir ce numéro 2 riche en
nouveautés qui vont faire du bruit…
Pierre Bossert
Marie-Thérèse Guanter
Caroline Mir
Christophe Rossier
Martine Ruggli
Marie-Laure Savoia Bossert
Nouveautés
ZALDIAR° (tramadol + paracétamol)
ZALDIAR° est une nouvelle association analgésique
combinant deux substances connues de longue date : le
tramadol (37.5 mg) et le paracétamol (325 mg). Le
tramadol (principe actif du TRAMAL°) est un dérivé
opiacé d'action centrale classé dans le palier 2 des
substances antalgiques établi par l'OMS (voir encadré),
de même que la codéine.
Selon plusieurs études, l'efficacité de cette association dans le traitement des douleurs est
comparable à celle de l'association codéine + paracétamol (CO-DAFALGAN°) 1. De plus le
tramadol n'est pas dépourvu d'effets secondaires, dont les plus importants sont nausées,
vomissements, constipation, vertiges, ainsi que des effets neuropsychiques : somnolence,
anxiété, confusion, hallucinations 2. Il faut savoir aussi que (comme avec les autres opiacés) il
existe un risque de dépendance et de syndrome de sevrage (voir l'article de
Pharmacovigilance à ce sujet). Des interactions ont en outre été rapportées avec certains
antidépresseurs ISRS (voir le dossier "Pour en savoir plus", p. 12) tels que DEROXAT°,
FLUCTINE°, SEROPRAM° et avec l'AURORIX° 3. Ces interactions étant potentiellement
graves (convulsions, coma, mort), il faut éviter l'association de ces produits avec le tramadol.
Les trois paliers antalgiques de l'OMS
L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a défini une
stratégie de traitement de la douleur dans laquelle elle a
classé les médicaments en trois paliers, selon l'intensité
des douleurs 4 :
Palier 1 : antalgiques non morphiniques pour les douleurs
considérées comme légères
paracétamol
aspirine
autres AINS
Palier 2 : morphiniques mineurs pour les douleurs
considérées comme moyennes
codéine (CO-DAFALGAN°)
tramadol (TRAMAL°, ZALDIAR°)
dihydrocodéine (CODICONTIN°)
Palier 3 : morphiniques majeurs pour les douleurs
considérées comme sévères ou rebelles
morphine (MST-CONTINUS°, SEVREDOL°)
autres morphiniques majeurs (stupéfiants)
La stratégie consiste à commencer par utiliser les
médicaments du palier choisi en fonction de l'intensité de
la douleur, puis de ne passer au palier suivant que si un
traitement bien conduit avec ces médicaments se révèle
insuffisant pour soulager le patient.
Ce médicament contenant du paracétamol,
il convient d’en avertir le client et de lui
conseiller d'en tenir compte dans son
automédication (pas d'association avec du
PANADOL°, DOLPRONE°, BEN-URON°, DAFALGAN°, etc…, sans en parler
à son médecin ou au pharmacien qui
adapteront les doses de paracétamol).
ZALDIAR° peut être pris à partir de 16
ans; il est contre-indiqué pendant la
grossesse et l'allaitement, ainsi que lors
d'insuffisance
hépatique
grave.
La
posologie nécessaire pour soulager la
douleur doit être adaptée individuellement
mais est généralement de 1 à 2 comprimés
toutes les 4 à 6 heures (jusqu'à 8
comprimés par jour) 1.
1
La Revue Prescrire 1997; 17 (177): 639-342
Compendium Suisse des médicaments 2003, Supplementum 1
3
Pharmacist's Letter 1999; 15 (6): 150609
4
La Revue Prescrire 1997; 17 (174): 435-438
2
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Numéro 2, Avril 2003
ZALDIAR° – A retenir pour le conseil :
antidouleur du 2e palier selon la classification de l'OMS
pas plus efficace ni mieux toléré que CO-DAFALGAN°
risque non négligeable de dépendance et syndrome de
sevrage : en avertir les patients si traitement à long terme
interactions graves avec certains antidépresseurs, type
SEROPRAM°, FLUCTINE°, etc…
contient du paracétamol => attention aux cumuls de doses
avec des spécialités d'automédication (PANADOL°, etc…) !
contre-indiqué pendant la grossesse et l'allaitement
CITALOPRAM ECOSOL° (citalopram) et CIPRALEX° (escitalopram)
Le CITALOPRAM° de la maison Ecosol est le premier
générique du SEROPRAM°. C'est un antidépresseur de la
classe des ISRS (cf. dossier Pour en savoir plus), comme
FLUCTINE°, ZOLOFT°, DEROXAT°. Il est moyennement
sédatif (si on le compare aux autres ISRS), mais moins que les
antidépresseurs tri- ou tétracycliques 5 et n'a pas une efficacité
antidépressive plus importante que les autres antidépresseurs 6.
Les effets secondaires apparaissent surtout en début de traitement : nausées, vomissements,
nervosité, insomnie, bouche sèche, céphalées, troubles sexuels... Il semble que le citalopram
provoque moins d'interactions que les autres ISRS, mais il ne doit cependant pas être donné
avec un IMAO (AURORIX°). Sa posologie initiale est de 20 mg/j (souvent augmentée à
40 mg/j) en une fois le matin ou le soir, la prise de nourriture
Voir aussi l'article sur la
n'ayant aucune influence. Certains patients nécessitent 60 mg à
dépression
dans
la
80 mg/j. Les personnes âgées devraient recevoir une dose de
rubrique "Pour en savoir
20mg/j, augmentée à 40 mg/j seulement en cas de non-réponse 7, 8.
plus" (p. 12) !
La substance active (le citalopram) est en fait un "mélange racémique" c'est-à-dire qu'elle est
composée de deux molécules appelées R et S, qui sont images l'une de l'autre dans un miroir
sans être superposables (comme une main droite et une main gauche). La forme R semblait
avoir très peu de propriétés antidépressives (100 fois moins que la forme S 9) et être
responsable des effets indésirables 10. C'est dans cette idée qu'a été commercialisé il y a
quelques mois le CIPRALEX° (escitalopram), forme S. Il est deux fois plus puissant que le
citalopram (puisqu'il ne contient plus les 50% de forme R inactive) et est donc commercialisé
à la dose de 10 mg.
L'escitalopram est totalement comparable au
citalopram. Il semblerait qu'une augmentation de la
dose de 10 mg/j à 20 mg/j n'apporte pas de bénéfice,
mais plus d'effets secondaires qui, à cette dose, sont
similaires à ceux remarqués sous citalopram 40 mg/j 2.
5
Calanca A: Vademecum de thérapeutique psychiatrique, 9ème édition, 2001
N Engl J Med dec 2000; 26:1942-50
7
The Medical Letter janv 99; 1 (21): 1-2
8
Pharmacist's Letter 1998 #140902
9
TheMedical Letter oct 2002; 22 (24): 95-96
10
Pharmacist's letter sept 2002 # 180906
6
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Numéro 2, Avril 2003
Le SEROPRAM° (et ses génériques) et le CIPRALEX° sont tous les deux efficaces pour le
traitement de la dépression. Mais contrairement à ce que l'on aurait pu croire, le CIPRALEX°
n'est pas plus efficace et n'entraîne pas moins d'effets secondaires que le SEROPRAM° 9.
L'introduction du CIPRALEX° a donc été certainement plutôt une affaire commerciale, pour
parer à l'arrivée des génériques de SEROPRAM°. Il est relativement fréquent qu'une firme
pharmaceutique essaie de protéger son marché avant l'introduction de génériques (autre
exemple récent : NEXIUM° faisant suite à ANTRA°)…
CITALOPRAM ECOSOL° et CIPRALEX° - A retenir pour le conseil :
le CITALOPRAM ECOSOL° est le premier générique du SEROPRAM
le CIPRALEX° (forme S du citalopram) n'apporte aucun avantage par
rapport au SEROPRAM° et à ses génériques, que ce soit du point de vue
efficacité ou effets secondaires
OTRIVIN° RHUME DES FOINS (azélastine)
Novartis nous annonce la "nouveauté" suivante (liste C) dont on peut relever quelques points
intéressants :
Le principe actif est l'azélastine, un antihistaminique H1 qui n’a rien à
•
voir avec l'OTRIVIN° que l'on connaît; mais ce n'est pas la première
fois que Novartis fait usage de la tactique marketing consistant à
reprendre un nom connu pour vendre un produit totalement différent.
Exemple : NEO CITRAN° Expectorant (acétylcystéine 600 mg) et
Antitussif (butamirate comme dans SINECOD°), sans aucun rapport
avec le NEO CITRAN° habituel, ou encore VITAMERFEN° Hydro- et
Lipolotion ne contenant aucun désinfectant…
Cette substance n'est pas nouvelle puisqu'elle a été introduite en Suisse
•
en 1995 avec la commercialisation de l'ALLERGODIL°, également un
spray nasal, au même dosage mais en liste B. Il ne s'agit pas du premier
antihistaminique à usage intranasal car le LIVOSTIN° (levocabastine)
existe déjà en spray nasal.
Le prix de vente est de Fr. 18.-, ce qui représente effectivement moins
•
que les autres sprays contre la rhinite allergique disponibles en liste C
(LIVOSTIN°, LOMUSOL-X°, BECONASE°), mais pour un volume de
5 ml (contre 10 ml, 13 ml et 100 doses respectivement). Donc
finalement il est plus cher…
L'azélastine est un antihistaminique H1 (comme LIVOSTIN°) dont l'action débute après
15 minutes (plus rapide que les corticostéroïdes intranasaux FLUTINASE°, BECONASE°,
RHNOCORT°, etc… qui agissent seulement après 3-4 jours 11) et dure environ 12 heures. Les
effets secondaires sont limités (irritation de la muqueuse nasale et altération du goût) 11.
11
Compendium Suisse de médicaments 2003
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Numéro 2, Avril 2003
Lors de la mise sur le marché de l'ALLERGODIL°, des études avaient montré que l'azélastine
par voie nasale est aussi efficace et aussi bien tolérée dans la rhinite allergique que les
antihistaminiques oraux (ZYRTEC°, CLARITINE°) et que la béclométhasone par voie nasale
(BECONASE°), avec un rapport bénéfice/risque semblable 12.
OTRIVIN° Rhume des foins peut être utilisé dès 12 ans (LIVOSTIN° 6 ans, LOMUSOL-X°
3 ans, BECONASE° 18 ans), la posologie est de 2 nébulisations dans chaque narine 1 fois par
jour, après un mouchage soigneux et sans inspiration profonde afin que le produit reste au
niveau des fosses nasales.
Bref, il n'y là aucune découverte révolutionnaire mais juste une stratégie marketing qui
consiste à profiter de la renommée d'une marque connue (OTRIVIN°) pour commercialiser
une substance déjà existante (l'azélastine de l'ALLERGODIL°).
OTRIVIN° RHUME DES FOINS - A retenir pour le conseil :
antihistaminique H1 à action locale contre la rhinite allergique
dès 12 ans, 2 sprays dans chaque narine 1x par jour
ne pas inspirer profondément lors de l'application
actif rapidement et pendant 12 heures
pas d'effets secondaires systémiques
attention ! Le prix n'est pas un argument de vente : Fr. 18.- pour 5 ml !
MENJUGATE° et NEIS VAC-C° : deux nouveaux vaccins conjugués contre
les méningocoques C 13,14,15,16,17,18,19,20
Les méningocoques (Neisseria
meningitidis) sont des bactéries
qu’on classe en différents
groupes selon leurs antigènes de
surface. En Europe, les groupes
B et C sont prédominants.
Différents types de vaccins
protégeant contre un ou plusieurs
groupes de méningocoques sont
sur le marché actuellement.
La méningite
La méningite est une inflammation des membranes qui recouvrent le
cerveau (méninges). Lorsqu’elle est d’origine bactérienne
(méningocoques), elle peut être grave. Elle touche essentiellement les
jeunes enfants (les enfants de moins de 1 an présentent le plus grand
risque) et les adolescents.
La transmission des méningocoques se fait par des gouttelettes. Les
porteurs sains de méningocoques (dans le rhino-pharynx) sont
fréquents : environ 2 % des nourrissons et petits enfants, 5-10 % des
enfants d’âge scolaire et jusqu’à 30 % et plus des jeunes adultes.
Les principaux facteurs de risque de développer la maladie sont un
contact étroit avec un malade, le surpeuplement, la vie communautaire
(armée, pensionnat, etc.), une immunodépression (SIDA, traitement antirejet, etc…). Les épidémies se produisent le plus souvent durant l’hiver
ou le printemps.
12
La Revue Prescrire 1995; 15 (147): 15-16
Bulletin OFSP du 12 nov. 2001, No 46
14
Communication OFSP du 10.9.2001, La vaccination des enfants et des adolescents contre la méningite à
méningocoques
15
La Revue Prescrire, no 224 (2002), p. 15
16
Bulletin OFSP du 20 janv. 2003, No 4
17
Bulletin OFSP du 9 déc. 2002, no 50
18
La Revue Prescrire, no 235 (2003), pp. 5- 10
19
www.swiss-paediatrics.org
20
Compendium Suisse des médicaments 2003, Documed SA
13
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Numéro 2, Avril 2003
Les vaccins non conjugués (MENCEVAX°)
Depuis quelques années des vaccins ont été développés à partir des antigènes des groupes A,
C, Y et W-135. Les antigènes du groupe A induisent une immunité déjà chez le nourrisson, ce
qui n’est pas le cas de ceux des groupes C, Y et W-135 qui n’induisent une immunité qu’à
partir de l’âge de 18-24 mois. C’est pour cette raison qu’un vaccin contre les méningocoques
A+C ou A+C+Y+W-135 (MENCEVAX°) n’est recommandé qu’à partir de l’âge de 2 ans.
Pour les pèlerins se rendant à la
Mecque ou à Médina, l’Arabie
Saoudite exige une vaccination au
moyen d’un vaccin quadrivalent
contre la délivrance d’un visa (le
groupe W-135 est incriminé). Le
seul
vaccin
quadrivalent
disponible en Suisse est le
MENCEVAX ACWY°.
Pour ces vaccins, la protection commence environ 7 jours
après l’injection (0,5 ml s.c.) et une protection fiable est
obtenue pour environ 2 ans (chez les adultes, pour 3-5 ans).
Comme l’antigène du groupe B n’induit pas d’immunité,
aucun vaccin n’a pas pu être développé jusqu’ici contre le
méningocoque B.
Les vaccins conjugués (MENINGITEC°, MENJUGATE° ET NEIS VAC-C°)
Depuis 2001 de nouveaux types de vaccins sont
Une
vaccination
contre
le
disponibles, où les antigènes correspondant au groupe C
méningocoque du groupe C n’est
recommandée par l’OFSP que dans des
sont conjugués (liés) à une protéine porteuse. Grâce à ce
situations particulières (voyages dans
procédé, on induit une protection de longue durée
certains pays en voie de développement,
(encore indéterminée), permettant de protéger
personnes dont le système immunitaire
est déficient, ainsi que lors d’apparition
efficacement même les jeunes nourrissons (dès l’âge de
de plusieurs cas de maladie dans des
2 mois). De nombreuses études démontrent l’efficacité
crèches ou des écoles).
et la bonne tolérance de ces vaccins conjugués. Le
schéma vaccinal recommandé comprend pour le nourrisson, dès l’âge de 2 mois, 3 doses
avec un intervalle minimum d’un mois. Pour les enfants de plus d’un an, les adolescents et les
adultes, une seule dose suffit. Les effets secondaires notifiés sont le plus souvent bénins.
NEIS VAC-C° se présente sous forme de seringue prête à
l’emploi et pourrait donc être plus simple à utiliser que le
MENJUGATE° (substance sèche + solvant) ou le
MENINGITEC° (suspension injectable en fiole).
Il ne semble pas y avoir de différence entre les différents
vaccins conjugués pour ce qui concerne les bénéfices et les
risques.
MENJUGATE° et NEIS VAC-C° – A retenir pour le conseil :
vaccins contre les méningites bactériennes du groupe C
injection intra-musculaire
ne doivent pas être administrés en même temps que des vaccins
contre la poliomyélite ou la coqueluche
à tenir au frigo !
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Numéro 2, Avril 2003
RISPERDAL CONSTA° (rispéridone)
Le RISPERDAL°, tout comme le LEPONEX°, le
ZYPREXA° et le SEROQUEL°, est un neuroleptique
dit atypique par opposition aux neuroleptiques
classiques tels que l’HALDOL° ou le MELLERIL° par
exemple. Les neuroleptiques sont des médicaments
utilisés pour traiter des psychoses telles que
la schizophrénie.
La schizophrénie
Le RISPERDAL CONSTA° se présente
sous la forme d’une injection intramusculaire à libération retardée. Cette forme
est intéressante pour améliorer la
compliance à un traitement d’entretien. La
forme dépôt ne sera toutefois introduite
qu’après instauration du traitement par une
forme non retard afin d’éviter des
intolérances, allergies, ou effets secondaires
non supportables par le patient.
La schizophrénie est une maladie chronique qui touche
0.7% de la population aux USA 21. Elle est caractérisée
par la désagrégation de la personnalité et par une perte
de contact avec la réalité et atteint le plus souvent
l’adolescent ou l’adulte avant l’âge de 40-45 ans 22.
Elle se manifeste par des symptômes dits « positifs »
tels qu'angoisse, agitation, hallucinations, idées
délirantes (qui dépendraient d'un excès de dopamine
dans le cerveau) et des symptômes dits « négatifs » tels
qu'apathie, indifférence, manque de motivation,
passivité, manque d'initiative, froideur des sentiments,
indécision, repli sur soi et retrait social (qui
dépendraient d’un déséquilibre de la sérotonine) 23.
Les neuroleptiques atypiques ont des effets à la fois sur
les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine. Ils
semblent plus efficaces, en particulier pour traiter les
symptômes dits « négatifs » de la schizophrénie et
mieux tolérés que les neuroleptiques classiques,
notamment en ce qui concerne les effets
extrapyramidaux. Ils sont toutefois parfois associés au
développement d’une hyperlipidémie et d’une
intolérance au glucose 24.
RISPERDAL
CONSTA°
doit
être
administré par injection intra-musculaire
profonde dans le glutéal (muscle fessier). La
posologie recommandée est de 25 mg toutes
les 2 semaines et la dose maximale est de
50 mg/15j (NB : il se présente en seringues
prêtes à l’emploi dosées à 25, 37.5 ou 50
mg). Pendant les trois premières semaines de traitement avec RISPERDAL CONSTA° une
substitution par RISPERDAL° simple doit être
instaurée car les effets ne se font pas sentir tout de
Le syndrome extrapyramidal
suite. De même, les doses ne peuvent être
Le syndrome extrapyramidal est caractérisé
augmentées que toutes les quatre semaines.
par une rareté et une lenteur des mouvements
(akinésie) associées à une rigidité et un
tremblement des membres au repos
(hypertonie). Il s’observe au cours de la
maladie de Parkinson mais peut également
être provoqué par la prise de certains
médicaments tels que les neuroleptiques 22.
RISPERDAL CONSTA° est en principe contreindiqué pendant la grossesse (catégorie C). Ses effets
secondaires les plus fréquents sont : dépression,
fatigue, symptômes extrapyramidaux (voir encadré),
prise de poids 25.
RISPERDAL CONSTA° - A retenir pour le conseil :
neuroleptique atypique dépôt pour le traitement de la schizophrénie
injection dans le muscle fessier tous les 15 jours
traitement oral pendant les trois premières semaines de traitement
conservation au frigo !
21
Pharma-Digest, no 3360, (2002)
Larousse médical, Larousse, Paris 1995, 922 et 996
23
www.chups.jussieu.fr/polys/pharmaco/POLY.Chp.6.6.3.html
24
The Medical Letter 2003. éd. Française, 25 (6), p.23
25
Compendium suisse des médicaments, 2003, Supplementum 1
22
© Pharma-News
page 7
Numéro 2, Avril 2003
CIALIS° (tadalafil)
CIALIS° est le second représentant de la classe des PDE5
(= inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5), comme le
VIAGRA°, utilisé pour le traitement des troubles de
l’érection 26. Sa mise sur le marché en Suisse se fera dans le
courant de l’année 2003 et il est déjà commercialisé en France et en Allemagne 27.
Après stimulation sexuelle, une érection pourrait être obtenue dans le quart d'heure qui suit la
prise de CIALIS° et jusqu’à 24 heures après, ce qui en fait son principal avantage par
rapport au VIAGRA° qui lui n’est efficace que pendant 4-5 heures 26,28. La posologie est de
1 comprimé à 10mg (2 comprimés si la posologie de base n’est pas suffisante) 30 minutes à
12 heures avant une activité sexuelle prévue, une fois par jour au maximum.
La sélectivité du CIALIS° pour la PDE5 (présente surtout dans les muscles lisses du corps
caverneux du pénis) par rapport aux autres enzymes PDE (présentes dans d’autres organes
comme le cœur, les vaisseaux sanguins, le cerveau, la rétine) est plus grande que celle du
VIAGRA°, ce qui explique le peu d'effets secondaires du CIALIS° dont les principaux sont
des céphalées et des troubles digestifs. Cette sélectivité plus grande fait que certains effets
secondaires rapportés avec le VIAGRA°, tels qu’une modification de la vision des couleurs et
des effets secondaires cardio-vasculaires, sont très rares sous CIALIS° 26,28,29.
Par contre, CIALIS° ayant le même mécanisme d’action que le VIAGRA°, il est contreindiqué avec tous les dérivés nitrés (ISOKET°, NITROGLYCERINE°, SORBIDILAT°,
TRINITRINE°, CORANGINE°, DEPONIT°, NITRODERM°, NITRO-DUR°, CORVATON°
et leurs génériques) car il augmente leur effet hypotenseur, pouvant ainsi mettre la vie en
danger 28.
Bien que CIALIS° semble présenter des avantages intéressants par rapport au VIAGRA°, leur
efficacité est comparable 30. De plus on ne peut pas encore évaluer les effets secondaires du
CIALIS° à long terme et chez les patients à risque, contrairement au VIAGRA° qui est depuis
quatre ans déjà sur le marché et qui a été utilisé par plus de 20 millions d’hommes 30.
Tableau de comparaison de certaines données CIALIS° versus VIAGRA° 26,28 :
Posologie
Début de
l’efficacité
Durée
d’action
Influence de
la nourriture
CIALIS°
1cpr 30min à
12h avant
16min
24h
non
VIAGRA°
1cpr 1h avant
25min
4-5h
oui*
*
Effets secondaires
principaux
céphalées, troubles
digestifs (≈10%)
Autres effets
secondaires ≥3%
céphalées (12%)
troubles digestifs (5%)
troubles visuels (3%)
bouffées de chaleur
(9%)
/
La prise de VIAGRA° avec de la nourriture peut retarder son action
CIALIS° - A retenir pour le conseil :
"nouveau VIAGRA°" avec :
- une plus longue durée d’action (jusqu'à 24 heures)
- moins d’effets secondaires (surtout céphalées et dyspepsies)
contre-indication absolue avec tous les dérivés nitrés (comme le VIAGRA°)
26
www.Drugsoft.com
www.pharmavista.ch
28
Compendium suisse des médicaments 2003
29
Int J Import Res 2002 ; 14 Suppl.1 :S57-64 Abstract
30
Eur J Med Res 2002 Oct 29 ;7(10) :435-46 Abstract
27
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page 8
Numéro 2, Avril 2003
Phytothérapie
PARSENN° CREME (rhubarbe, sauge)
PARSENN° est un nouveau médicament
phytothérapeutique indiqué pour le traitement de
l’herpès labial. Il s’inscrit dans la lignée des
traitements à base de plantes comme VALVERDE
BOUTONS DE FIEVRE° à base de mélisse,
VIRULEX° solution à base de chélidoine et
WELEDA PROTECTION DES LEVRES° à base d'huile essentielle de thym et d’oxyde de
zinc 31. PARSENN° contient de l’extrait de rhubarbe qui a des propriétés antiinflammatoires 32 et de l’extrait de sauge qui est virostatique et astringent 33.
Traitement classique de l’herpès labial
L’herpès labial étant une infection due au virus
HSV1 (Herpes Simplex Virus type 1) les
traitements habituels sont des antiviraux tels
que ZOVIRAX° et ses génériques, FAMVIR°,
35
VIRU-MERZ°, VIRUNGENT° .
Des lésions humides pouvant aggraver
l’inflammation et retarder la guérison, on utilise
aussi des préparations asséchantes et
antiseptiques contenant souvent du sulfate de
zinc et/ou de l’oxyde de zinc (HIMA°-PASTA,
36
VIRUDERMIN° GEL) .
Dans une étude, le délai de guérison avec
ZOVIRAX° (considéré comme le traitement de
référence 34) et avec PARSENN° était
comparable 34. Une comparaison directe de
PARSENN° avec un autre traitement à base de
plantes n’a pas été effectuée, mais une crème à
base de mélisse comme dans VALVERDE° s’est
avérée aussi efficace que l’aciclovir (ZOVIRAX°)
après 5 jours de traitement 34. On peut donc
estimer l’efficacité de la crème PARSENN°
comparable au ZOVIRAX° et à VALVERDE
BOUTONS DE FIEVRE°.
Comme lors de tout traitement contre l’herpès, plus celui-ci débute tôt, donc dès l’apparition
des premiers symptômes (fourmillements, picotements, démangeaisons), plus son efficacité
sera grande. La posologie de PARSENN° est d’une application toutes les 4 heures. 3536
A noter qu'après une primo-infection souvent inaperçue, le virus de l'herpès reste latent dans
les ganglions nerveux et peut être réactivé par différents stimuli (fièvre, soleil, stress,
immunodéficience, menstruations, grossesse, …) faisant apparaître les lésions d'herpès. On
peut donc conseiller aux personnes sujettes à l’herpès d’être plus vigilantes lors de ces
situations et de bien se protéger les lèvres lors d’exposition au soleil.
PARSENN° CREME - A retenir pour le conseil :
crème à base de plantes pour le traitement local de l’herpès labial
efficacité comparable au ZOVIRAX°
une application toutes les 4 heures
31
www.pharmavista.ch
Jean Bruneton Pharmacognosie 1995, 2ème édition
33
Compendium de phytothérapie 1992, Willi Schaffner
34
Medline (PubMed) : Forschende Komplementärmedizin und Klassische Naturheilkunde 2001;8:373-382
35
Compendium suisse des médicaments 2003
36
Manuel Merck 1992, 2ème édition, pp. 190-191
32
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Numéro 2, Avril 2003
Extrait de griffe du diable en cas de douleurs de dos chroniques
La griffe du diable, du nom latin Harpagophytum procumbens, est une plante originaire du
sud de l’Afrique qui pousse uniquement dans les savanes de Namibie et du Botswana; ses
réserves ne sont donc pas inépuisables 37, 38. On utilise les racines latérales (secondaires) de la
plante car c’est la partie la plus riche en harpagoside, représentant principal des composants
anti-inflammatoires et analgésiques de la griffe du diable 37, 39. En effet, celui-ci semble
inhiber des médiateurs de l’inflammation comme le font les AINS 37, 39.
La griffe du diable est utilisée principalement dans le traitement
des douleurs chroniques : rhumatismes, douleurs articulaires,
arthrose, arthrite, douleurs de dos 37, 38, 39, 40.
Plusieurs études comparant l’efficacité d’un extrait de griffe du
diable à un placebo ou à un AINS lors de douleurs chroniques
(p.ex : arthrite ou douleurs dorsales chroniques) ont été effectuées.
Les résultats semblent montrer une efficacité supérieure de la griffe
du diable par rapport au placebo et une équivalence par rapport aux
AINS 37, 40, 41. Ils sont toutefois à prendre avec des pincettes car
chaque étude a été effectuée sur une courte durée et avec un nombre
restreint de patients.
La griffe du diable semble ne pas avoir de toxicité chronique 38, 39, 40, le seul effet secondaire
notable étant un léger dérangement gastro-intestinal. Elle est contre-indiquée en cas d’ulcère
gastrique ou duodénal et lors de grossesse ou d'allaitement (sécurité pas établie) 39, 40, 42.
Les dosages utilisés sont très variables et nous n'avons malheureusement pas trouvé de
recommandation claire à ce sujet.
37
Pharma-Digest, n°3554
Jean Bruneton Pharmacognosie 1995, 2ème édition
39
The Longwood Herbal Task Force, Devil’s Claw
40
www.principalhealthnews.com
41
Rheumatology (Oxford) 2003 Jan,42(1):141-8 Abstract
42
Compendium de phytothérapie 1992, Willi Schaffner
38
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Numéro 2, Avril 2003
Pharmacovigilance
TRAMADOL : dépendance et syndrome de sevrage
Le tramadol (TRAMAL°, ECODOLOR°, TRAMADOL MEPHA°, et en association dans
ZALDIAR° (voir p.2) est un antalgique opiacé. Comme les dérivés morphiniques, il expose à
des risques de syndrome de sevrage, de dépendance et d'usage abusif 43. Ces risques ont été
révélés après la commercialisation du tramadol aussi bien chez des patients anciennement
toxicomanes (alcoolisme, dépendance aux opiacés ou autres psychotropes) qu'en l'absence
d'antécédents de toxicomanie.
Dans les cas rapportés, après une prescription initiale pour des douleurs rhumatologiques ou
autres, l'effet recherché par les patients est ensuite un certain bien être, une relaxation, une
euphorie ou une sédation. Une augmentation des doses s'ensuit, notamment pour continuer à
obtenir les sensations recherchées; c'est ce qui entraîne la dépendance. Des cas d'usage abusif
impressionnants sont cités par les organismes de pharmacovigilance, allant jusqu'à 1500 mg
(30 cprs à 50 mg) de tramadol par jour !
L'arrêt brutal du tramadol entraîne un syndrome de sevrage même après un traitement aux
doses thérapeutiques recommandées (inférieures ou égales à 400 mg/jour). Les symptômes
sont divers selon les patients : insomnies, attaques de panique, gêne abdominale, syndrome
des jambes sans repos, douleurs diffuses, céphalées, humeur dépressive, nervosité, agressivité,
tremblements, tachycardie, crampes abdominales, diarrhées, etc… Comme d'autres
antalgiques opiacés, la prise en fin de grossesse peut entraîner un syndrome de sevrage chez le
nouveau-né, qui peut aller jusqu'à la crise de tétanie et aux convulsions.
La durée moyenne des traitements provoquant l'apparition de ces effets indésirables semble
être de 3 mois. Les patients doivent être informés de ces effets et l'arrêt de la médication doit
être progressif, surtout si le traitement a été prolongé.
Tramadol, dépendance et symptômes de sevrage A retenir pour le conseil :
ne pas banaliser le tramadol
risque réel de dépendance et de toxicomanie
risque de syndrome de sevrage comme avec les autres antalgiques
morphiniques (codéine, morphine), surtout au-delà de 3 mois
43
La Revue Prescrire 2003; 23 (236):112-113
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Numéro 2, Avril 2003
Pour en savoir plus…
La dépression
La dépression est une pathologie très fréquente. Le risque de faire une dépression durant sa
vie est de 7 à 12% pour les hommes et de 20 à 25% pour les femmes 44. Elle peut toucher
toutes les classes d'âge et le risque augmente de 1,5 à 3 fois s’il y a des antécédents familiaux.
Le suicide en est un risque permanent: environ 15% des dépressifs tenteront de mettre fin à
leurs jours, ce qui est 30 fois plus que dans la population générale 45.
Les causes sont multiples : la dépression est due à des troubles biologiques au niveau cérébral
ou endocrinien. Elle peut aussi être liée à des troubles relationnels ou à des événements
extérieurs (deuil, guerre..), être associée à la prise de médicaments (AINS, antibiotiques,
antihypertenseurs, hormones...) ou à certaines maladies (cancers, sclérose en plaques...) 45.
Diagnostic 45
Pour qu’une dépression soit reconnue, il faut au minimum 5 des critères suivants, persistant
durant 2 semaines ou plus, et au moins un des deux premiers :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
baisse de l'humeur presque constante dans le temps
diminution marquée de l'intérêt ou du plaisir pour presque toutes les activités
modification du poids de 5%, avec des troubles de l'appétit
troubles du sommeil : insomnie ou hypersomnie
ralentissement psychomoteur ou agitation
fatigue ou perte d'énergie
sentiment d'indignité ou de culpabilité
diminution de la capacité de concentration ou de décision
idées suicidaires
Certaines échelles d'évaluation peuvent aider le médecin dans son diagnostic.
Comment traiter la dépression ?
Plusieurs approches sont possibles 46 :
•
traitement par psychothérapie : le patient doit comprendre sa maladie et les
répercussions qu'elle va avoir dans sa vie. Il peut s'agir d'une thérapie de groupe, familiale
ou personnelle
•
traitement médicamenteux
Ces deux formes de traitement sont très souvent complémentaires.
Quels médicaments ?
Aucun antidépresseur n'a montré une efficacité supérieure aux autres dans cette indication : le
choix se fait d'après la réponse à un traitement antérieur, d'après un effet spécial recherché si
la dépression est accompagnée d'autres troubles comme l'anxiété, la douleur, ou selon le
risque d'interactions ou d'effets secondaires 47.
44
Med&Hyg, Vuille D et al, 1999: 669-672
Med&Hyg, Sanchez C et al, déc 2000: 2486-95
46
Hugentobler D, cahier pharmactuel1997; XIII (6)
47
N Engl J Med dec 2000; 26: 1942-50
45
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Numéro 2, Avril 2003
•
Les antidépresseurs tricycliques (ANAFRANIL°, TOFRANIL°...) sont moins utilisés à
cause de leurs effets secondaires (sécheresse de la bouche, constipation, troubles
cardiaques) et de leur risque d'entraîner la mort en cas de surdosage (très dangereux si le
patient a déjà des tendances suicidaires) 48
•
Les antidépresseurs tétracycliques (LUDIOMIL°, TOLVON° et REMERON°) ont des
effets indésirables moins importants que les tricycliques, surtout en cas de surdosage. Le
REMERON et le TOLVON° sont sédatifs, effet souvent recherché pour le traitement de la
dépression anxieuse 48
•
Les ISRS - Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine - (SEROPRAM°,
DEROXAT°, FLUCTINE°, ZOLOFT°) et analogues (EFEXOR°, NEFADAR°,
EDRONAX°) ont des effets antidépresseurs similaires, avec quelques petites nuances :
certains plus sédatifs (SEROPRAM°, FLUCTINE°, ...), d'autres plus anxiolytiques
(FLOXYFRAL°, DEROXAT°, …). Ils sont mieux tolérés que les tri- ou les
tétracycliques, avec des effets secondaires gastriques surtout au début du traitement 48.
Leur prix est élevé
•
Les IMAO - inhibiteurs de la monoamine-oxydase - (AURORIX°) sont peu utilisés :
beaucoup d'interactions importantes et d'effets secondaires
•
Le millepertuis : (JARSIN°, REMOTIV°, HYPERVAL°...) est efficace pour des
dépressions légères à modérées49, mais attention aux interactions (contraceptifs oraux,
DIGOXINE°, ISRS, TRAMAL°..)
Durée du traitement antidépresseur 50
Les patients souffrant d'un premier épisode dépressif et répondant à la thérapie doivent être
traités au moins durant 6 mois avant que le traitement puisse graduellement être diminué et
arrêté. S'il s'agit d'un deuxième épisode, sans facteur de risque, le traitement devrait durer
environ 2 ans. Pour tous les cas plus graves, il faut donner un traitement de maintien :
minimum 5 ans, parfois même traitement à vie.
L'arrêt du traitement doit se faire progressivement sur une durée d'environ 8 semaines. Si
l'arrêt se fait trop brutalement, il peut y avoir des symptômes de sevrage (anxiété, troubles du
sommeil, nausées, vomissements, ...).
Que dire au patient lors de la délivrance d'un antidépresseur ?
Dédramatiser : la dépression est une maladie comme une autre
Action antidépressive : seulement après plusieurs semaines… l'état général
ne s'améliore donc pas immédiatement
Effets secondaires : sont souvent sans réelle gravité et disparaissent
généralement au bout de quelques semaines. Ne pas modifier le traitement sans
en parler au médecin
Arrêt du traitement : en aucun cas diminuer ou arrêter le traitement de son
propre chef. L'arrêt doit être progressif et sous contrôle médical
Prise du traitement : à heures régulières, ne pas oublier de le prendre,
respecter les doses et éviter la prise d'alcool
48
Calanca A: Vademecum de thérapeutique psychiatrique, 9ème édition 2001
The Cochrane Library, Issue 3, 2002
50
Drug&therapy perspectives 2001; 17
49
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Numéro 2, Avril 2003
En bref…
BALNEUM°
Toute la gamme BALNEUM HERMAL° (Balneum Hermal, F, Plus) change de nom sans
changer de conditionnement ou de prix pour s’appeler BALMED HERMAL° (_, F, Plus).
TRUSOPT° (dorzolamide) et COSOPT° (dorzolamide/timolol)
Ces deux spécialités se présentent désormais dans de nouveaux flacons : plus volumineux
(bien que le contenu reste de 5 ml), ils sont plus faciles à manier; le capuchon légèrement plat
facilite l’ouverture et un bouton pressoir sur le côté rend l’instillation plus précise.
NEFADAR° (nefazodone)
Cet antidépresseur (cf. "Pour en savoir plus") ne va plus être commercialisé sur le marché
européen dès fin avril 2003 en raison de trop faible demande (selon le fabricant, mais sans
doute également pour les problèmes hépatiques engendrés). Il restera cependant
commercialisé dans le reste du monde. Sur autorisation spéciale de Swissmedic, il sera
possible de s’en procurer encore auprès de Bristol-Myers Squibb jusqu’au printemps 2004.
TRETINAC° (isotretinoïne)
Spirig commercialise maintenant également un générique du ROACCUTANE° (cf. PharmaNews n°1, p. 10 : ISOTRETINOÏNE MEPHA°) sous le nom de TRETINAC° à 10 et 20 mg,
en boîtes de 30 et 100 capsules.
A noter que Roche vient d'annoncer une baisse bienvenue des prix du ROACCUTANE° pour
le 1er mai, ce qui ne l'empêche pas de rester encore un peu plus cher que ses génériques !
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Numéro 2, Avril 2003
Dernière minute ! - Dernière minute ! - Dernière minute ! - Dernière
"Pneumonie atypique" ou Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS)
Cette épidémie a fait beaucoup de bruit ces derniers jours et suscite des questions chez de
nombreux clients des pharmacies. Aussi, il nous a semblé utile de faire un bref résumé de la
situation actuelle 51, 52 :
•
•
•
•
•
•
•
51
52
Le SRAS est dû à un virus qui n'a pas encore été formellement identifié 51, 52
Les symptômes que ce virus peut provoquer chez l'Homme sont les suivants : fièvre
(> 38°C), toux sèche, souffle court et difficultés respiratoires; on observe aussi souvent des
raideurs musculaires, des maux de têtes et des malaises 52
Entre fin février, lorsque les premiers cas ont été enregistrés, et fin mars, plus de 60
personnes étaient décédées et l'OMS dénombrait près de 2000 malades dans 22 pays 52
Les pays les plus touchés pour l'instant sont la Chine, Hong Kong, Singapour, le Vietnam et
le Canada 51, 52; la Suisse comptait 7 cas au 31 mars 2003, tous guéris 52
Le virus se transmettrait par un contact étroit et prolongé avec une personne infectée ou
des sécrétions infectées; pour cette raison, le personnel soignant est particulièrement
touché 51, 52; la durée d'incubation est de 2 à 7 jours
en cas de suspicion de SRAS, la conduite à tenir est la suivante 51, 52 :
- prendre des mesures d'isolement, c'est-à-dire rester chez soi
- ne pas se rendre aux urgences (promiscuité avec d'autres patients), mais contacter son
médecin qui indiquera les dispositions à prendre
- si l'on doit sortir, ne pas utiliser les transports publics
- porter un masque chirurgical afin de protéger les personnes vivant sous le même toit
ces mesures devraient être appliquées durant encore 14 jours après disparition des
symptômes 51
Bulletin de l'OFSP n°14 (31 mars 2003), pp. 224-227
Le Temps, 2 avril 2003, pp.2-3
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