Sujet N° 1 : Composition

publicité
Sujet N°1 : composition d’histoire la guerre froide de 1947 à 1975
Introduction Entre 1947, année où les doctrines Truman et Jdanov tiennent lieu de déclaration de guerre entre les Etats-Unis
et l'URSS, et 1975, date des accords d'Helsinki et de la rencontre Soyouz/Apollo dans l'espace, les deux « Grands » se sont
affrontés dans une guerre appelée « froide » parce qu'elle n'a pas donné lieu à un conflit direct entre les deux pays.
Problématique Pourquoi et comment les deux ex-alliés et principaux vainqueurs de la seconde guerre mondiale se sont-ils
opposés et quelle a été l'évolution du conflit pendant ces trente ans ?
Plan On peut distinguer 3 phases successives :
I. La GF au sens strict, 1947-1956 : une forte avancée du communisme malgré la résistance des Etats-Unis
1. Rupture entre les 2 grands vainqueurs car forte progression du communisme partout dans le monde à la faveur de la
victoire de l'URSS et de l'espoir mis dans l'idéologie communiste. En face, volonté d'endiguement par Truman (doctrine T et
plan Marshall).
2. Tension extrême entre les 2 pays : guerre idéologique du modèle marxiste-léniniste contre le modèle capitaliste-libéral.
Choc des propagandes. Espionnite aiguë (Mac Cartysme aux USA, et purges dans les pays communistes).
3. Risques de guerre, ou guerres effectives, avec rôle + ou - masqué des 2 Grands : à Berlin (Blocus, 1948), en Chine
(1946-1949), en Indochine (1945-1954), en Corée (1950-1953).
4. Progressivement, 2 « blocs » se mettent en place, sans couper totalement le monde en deux. Course aux armements et
pactomanie (Otan 1949, Pacte de Varsovie 1955).
II. La coexistence pacifique et ses ratés, 1956-1963
1. Après la mort de Staline (1953) changement politique en URSS. Au 20ième congrès du PCUS(1956), Khrouchtchev annonce
un dégel des relations et tend la main aux USA (« coexistence pacifique » malgré l'incompatibilité des 2 idéologies). Voyage tout
sourire de « Mr K . » aux Etats-Unis en 1959. Dans les pays communistes, la déstalinisation déclenche libéralisation,
déstabilisation et contestation (Budapest 1956, avec réplique plus tard à Prague 1968).
2. Les Etats-Unis acceptent la coexistence pacifique (cf la crise de Suez) et la «non-ingérence » (ils n'interviennent pas en
Hongrie). Et font bon accueil à Khrouchtchev.
3. Cependant le communisme continue à progresser dans le Tiers-monde (malgré le schisme URSS/Chine) notamment en
Amérique latine, ce qui tend à nouveau les relations américano-soviétiques : la crise de Cuba de 1959 à 1962 est un paroxysme
de la guerre froide.
Les Etats-Unis, malgré les rodomontades de Kennedy, paraissent affaiblis, contestés dans le Tiers-monde d'autant plus qu'ils se
sont lancés dans la guerre au Vietnam, et contestés dans leur propre camp (Europe) et même chez eux (hippies).
L’URSS également contestée dans son camp (Yougoslavie, Chine) n’a plus le monopole du « rêve » communiste (également
contesté par les « gauchistes » en Europe occidentale).
III. La détente : vers la fin de la guerre froide ? 1963-1975_
Un équilibre entre les deux pays semble établi et l'URSS semble avoir rattrapé les Etats-Unis (nettement supérieurs en 1945),
en tout cas sur les plans militaires et technologiques (bombe, course à l'espace, Spoutnik, Gagarine). Les Etats-Unis
remonteront non sans mal (la lune en 1969).
Dés 1963 (téléphone rouge), les 2 Grands comprennent qu'ils ont intérêt à s'entendre pour contrôler à deux un monde qu'ils
voudraient bipolaire. Car : contestations internes dans les 2 camps ; émergence du Tiers-monde et volonté de non-alignement
des pays neufs ; raisons économiques (la course aux armements coûte cher) ; pression de l'opinion, au moins dans les pays
occidentaux, et prise de conscience écologique et antinucléaire (cf le film de Stanley Kubrik, Docteur Folamour, 1963)
La concrétisation de la détente : nombreuses rencontres et signatures que l'entente entre les 2 Grands oblige + ou - les autres
pays à suivre. Accords de limitation des armements (TNP, SALT). Fin de la guerre du Vietnam. Accords commerciaux (troc).
Apogée de la détente en 1975 : accords d'Helsinki qui consolident les décisions de 1945 et donc les gains de l'URSS.
Conclusion En 30 ans de conflit, deux super-puissances qui prônent des modèles idéologiques antagonistes sont parvenues,
en apparence, à un point d'équilibre, au fur et à mesure que l'URSS, nettement inférieure au début, ait marqué des points sans
connaître beaucoup de revers. On est passé par étapes d'un affrontement bilatéral à une volonté de « condominion » à deux sur
un monde bipolaire. Ce qui est une vision manichéenne plus qu'une réalité totale. En 1975, cet équilibre et cet « ordre mondial
» font croire que la guerre froide est terminée. La suite de l'histoire montrera qu'il n'en est rien. La situation mondiale plus
nuancée et compliquée qu'il n'y paraissait amènera une reprise du conflit qui ne s'achèvera que par la disparition de l'un des
protagonistes, en 1991, l'URSS, colosse aux pieds d'argile.
Un bon devoir
• est bien construit (intro qui annonce le sujet et le plan, plan net, conclusion simple qui répond à la question).
• découpe 3 parties qui peuvent être différentes des miennes mais dans tous les cas il faut que le plan dégage des périodes claires.
• mobilise des faits précis (dates, noms propres de personnages...).
• est bien rédigé : des phrases courtes, du vocabulaire précis.
Ce qui fait gagner des points
• une distance critique : l’absence de prise de position pour l’un ou l’autre des protagonistes
• une définition claire du terme « guerre froide »
• une explication des limites chronologiques du sujet (47 et 75)
Ce qui fait perdre des points
• l'absence de plan. La confusion sur la chronologie.
• négliger un des évènements essentiels (l’année 47, la crise de Cuba, la division de l’Allemagne)
• une ou (pire) des parties hors sujet (ex : la période 45-47, la période après 75…).
• les fautes d'orthographe, l'imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction.
Sujet N° 2 : Composition de géographie Quels sont les effets de la mondialisation sur les territoires ? (échanges, interdépendances,
hiérarchie des territoires)
Le sujet : difficile. Tout est dans le cours mais il faut réorganiser les connaissances pour répondre à la question. La
parenthèse offre des pistes de réflexion sur lesquelles il faut s’appuyer pour faire le plan. Il faut faire attention à bien
s’en tenir à la question des territoires (villes, régions, pays…).
Le plan :
I.
La mondialisation transforme les territoires par les échanges
• dire un mot sur le développement des échanges (commerce et déplacements de population) sans en faire
une page
• les territoires s’adaptent au développement des échanges : développement des ports et façades portuaires,
développement des transports et des routes maritimes.
• les migrations internationales et le tourisme transforment les territoires : développement d’infrastructures
touristiques (notamment sur les littoraux dans le nord et dans le Sud), développement de centres urbains
internationaux (accueils des élites mondialisées) et développement de différences dans les pays d’accueil de main
d’œuvre migrante entre les quartiers des grandes villes (aux populations d’origines plus ou moins variées cf
Dunkerquois).
II. La mondialisation transforme les territoires par les interdépendances
 Les territoires sont interdépendants du fait des délocalisations d’activités de production ou de services (ex
chaussures de sports, gestion des salaires, hotlines…)
 Les territoires consacrés à l’agriculture sont de plus en plus interdépendants (ex : feed-lots aux Etats-Unis, cultures
du soja au Brésil)
 Les interdépendances créent des solidarités entre territoires (ex : Tsunami en Asie du Sud-Est)
III. la mondialisation crée de nouvelles hiérarchies entre les territoires
 le
territoire
de
la
mondialisation
est
instable,
mouvant
(ex
Philips :
Pays-Bas-Irlande-Pologne-Roumanie)
 la mondialisation remet en cause l’opposition traditionnelle Nord-Sud
cette partie peut s’appuyer sur la réalisation et le commentaire d’un schéma (les cercles de la
mondialisation).
Un bon devoir
• est bien construit (intro qui annonce le sujet et le plan, plan net, conclusion simple qui répond à la question).
• découpe 3 parties qui peuvent être différentes des miennes mais dans tous les cas il faut que le plan dégage des
thèmes clairs et mobilise les trois termes de la parenthèse de l’énonce
• mobilise des faits précis (quelques chiffres, des exemples localisés...). .
• est bien rédigé : des phrases courtes, du vocabulaire précis.
Ce qui fait gagner des points
• une réponse bien nuancée à la question.
• la réalisation d’un schéma bien choisi et bien relié au sujet
• l’utilisation du vocabulaire de la géographie (centres-périphéries, interface, village global, etc).
Ce qui fait perdre des points
• l'absence de plan.
• négliger un des thèmes du sujet
• une ou (pire) des parties hors sujet (ex : réciter les étapes de la mondialisation, les acteurs…).
• les fautes d'orthographe, l'imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction.
Sujet N° 3 : étude d’un dossier de documents Histoire
Quelles étaient l’image et l’influence des Etats-Unis en France dans les années d’après guerre ?
Première partie
Question 1 : quel fut l’apport des Etats-Unis à la France de l’après guerre ?
Le document 1 permet d’évoquer la libération du territoire par l’armée américaine présence d’un GI’S sur la photo en août
45, évocation de la guerre avec la bombe et l’accueil triomphale par la population. Le premier apport est la libération. Le
second apport est celui du rêve américain : l’abondance (signifié ici par la bouteille de Coca Cola). On retrouve ce rêve
d’abondance dans l’énumération qui débute le texte du document 1 (voitures, frigidaires, tracteurs, bas nylons…). Ce rêve a
une concrétisation que le document 2 permet de décrire : l’aide considérable apportée par le plan Marshall à la
reconstruction du pays. La France est le second bénéficiaire de l’aide (un cinquième du total) notamment dans le secteur
alimentaire qui reçoit un tiers de l’aide : on peut dire que l’aide américaine a évité la famine ! tout cela fait des Etats-Unis un
bienfaiteur de la France (d’autant que la part des dons est considérable (plus de 2 milliards de dollars contre à peine 500
millions de prêts : la part des dons par rapport aux prêt est d’ailleurs bien plus importante pour la France que pour le premier
bénéficiaire de l’aide, le Royaume Uni, ce qui permet d’affirmer que la France est en effet le pays qui bénéficie le plus et le
mieux du plan Marshall. Enfin le document 3 évoque la présence des troupes américaines sur le territoire ainsi que le
déploiement du « parapluie nucléaire » (panneau « Atomic bomb depot ») au-delà du ton critique de l’affiche c’est un
témoignage de la protection apportée par l’armée américaine à la France d’après-guerre.
Question 2 : Quels éléments du « rêve américain » étaient présents et comment étaient-ils diffusés dans la France de
l’après-guerre ?
Le document 1 montre comment le Coca Cola est le symbole de l’abondance, de la prospérité américaine et d’un certain luxe (le
coca remplace le champagne) à l’Américaine. Les marques automobiles prestigieuses (Chrysler et Buick) citées par le doc
permettent de montrer un autre aspect du rêve : l’automobile (de luxe) accessible à tous tandis que le frigidaire est lui aussi signe
de l’accès à la société de consommation et d’abondance. La publicité et l’électricité omniprésentes renforcent encore (néons…)
cette idée de consommation sans frein. L’affiche du document 2 souligne le rêve : une course à l’élévation du niveau de vie. Le
principal moyen de diffusion du rêve est constitué par les produits de consommation américains achetés avec l’aide du plan
Marshall. Le document 3 montre que les intellectuels (même Jean Paul Sartre pourtant hostile à la politique des Etats-Unis est
fasciné) participent à la fascination : le caractère magique de l’avion renforce le mythe d’une Amérique qui repousse les frontières
du possible. Moins attirés par la consommation Sartre est attiré par un autre aspect du rêve américain : le rayonnement culturel
(à travers le jazz, la littérature et le cinéma. C’est ce moyen de diffusion majeur du rêve américain que présente également le
document 5. Le film West Side Story, à la fin de la période qui nous intéresse, obtint un immense succès en France. Les paroles
de la chanson sont un hymne à l’Amérique et une démonstration de la force du rêve : pays d’accueil et de prospérité (machine à
laver, Cadillac, gratte-ciels, appart avec terrasse…), pays où la musique et la danse (image) souligne la joie de vivre et la liberté
(« ici tu es libre et fier »).
Question 3 : Quelles critiques du modèle américain étaient présentes dans la France de l’après-guerre et de quelle façon
étaient-elles diffusées ?
Le document 3, affiche du Parti communiste français, dénonce quant à lui la présence militaire américaine (dans le cadre de
l’OTAN) assimilée à une occupation (l’ombre d’un soldat qui évoque l’occupation allemande, celle d’un camp entouré de
barbelés), et à une menace de guerre (des canons menaçants pointés vers le ciel) : il s’agit ici d’une propagande dont l’intention est
clairement de dénoncer la politique américaine et l’OTAN. Le texte du document 1 reprend l’expression d’une inquiétude d’une
invasion des produits américains (« coca-colonisation ») qui submergerait l’économie française et ferait des français des
consommateurs abrutis par la publicité. C’est la critique d’une Amérique frivole ennemie des valeurs morales répandant de
mauvaises habitudes (le « moindre effort ») qui est faite ici. Le texte de Simone de Beauvoir (doc 4) s’en prend de façon plus
subtile et indirecte au modèle américain : « on avait la tête tournée » écrit-elle pour signifier que l’enthousiasme de Sartre était
excessif, cette dernière phrase donne au texte un ton ironique : Sartre y apparaît comme un enfant fasciné par l’avion, par le
« mythe » américain. Cette distance critique fait écho à celle qu’incarnent les garçons dans le texte du document 5 : la
consommation n’est possible qu’à « condition de payer » la terre d’accueil vous « claque la porte au nez », la liberté est celle
d’ »être larbin et cireur de chaussures » le rêve est fini « c’est dur l’Amérique »… La photo issue du film montre que l’image de la
ville américaine donnée par le film est celle des quartiers délabrés qui se transforment en ghettos dans les centres des grandes
villes. Ainsi la critique du modèle était diffusée par la propagande communiste d’une part et par les objets culturels (presse,
littérature, cinéma).
Part des informations utiles mobilisée : 0%------------25%----------------50%---------------75%------------100%
Seconde partie : En vous appuyant sur vos réponses aux questions précédentes et sur vos connaissances rédigez une réponse
argumentée à la question : quelles étaient l’image et l’influence des Etats-Unis en France dans les années d’après-guerre ?
La synthèse doit développer les trois parties suivantes en reprenant les arguments mobilisés plus haut :
1) Dans l’après-guerre, les Etats-Unis étaient pour les Français, « la terre d’où nous était venu la délivrance » (Simone de
Beauvoir) : protecteur et bienfaiteur dont la civilisation matérielle exerçait fascination et envie. Cependant la puissance
américaine provoquait une inquiétude exprimée dans la formule « la France coca colonisée ? ».
L’aide du Plan Marshall (1947-1951) contribua à la reconstruction et à la modernisation (mécanisation de
l’agriculture…) dans des domaines qui touchaient directement la vie quotidienne (logement, hôpitaux, écoles, transports,
énergie…). Les Etats Unis étaient considérés comme des bienfaiteurs par la population à laquelle l’Alliance Atlantique,
apportait la protection du parapluie nucléaire et une promesse de paix.
2) La diffusion des produits américains par le plan Marshall, c’était aussi l’importation d’un modèle de civilisation
matérielle. L’automobile et l’électroménager (frigidaire) c’étaient la consommation de masse qui venait d’Amérique. Le
cinéma, le jazz, la publicité, montraient des Etats-Unis l’image d’un pays de cocagne et d’une prospérité fascinante En 1949
(l’année du Pacte Atlantique…), l’offensive commerciale du Coca Cola (emblématique du rayonnement des Etats-Unis et
du mode de vie acidulé des classes moyennes yankees) marquait l’apogée de cette fascination et le début d’une
« résistance » à l’américanisation.
3) Au nom des traditions et de la défense des productions françaises (viticulture, jus de fruits, automobile) la presse de 1949
dénonçait l’invasion. Le Parti Communiste Français, mobilisé dans la guerre froide, participait à cette opposition en
dénonçant l’espionnage, l’OTAN et la présence de soldats américains. L’attitude du philosophe Jean Paul Sartre est
représentative du sentiment ambivalent des Français à l’égard des Etats-Unis : totalement fasciné en 1945, il était cependant,
avec sa compagne Simone de Beauvoir un farouche opposant à la politique des Etats-Unis.
Un bon devoir
 répond à chaque question de façon précise, claire et juste.
 Cite entre guillemets ou décrit des extraits de documents.
 Utilise 50% au moins des informations utiles présentes dans les documents.
 Mobilise chacun des 5 documents.
 Mobilise des connaissances précises prises hors des documents.
 Est bien rédigé, des phrases courtes, du vocabulaire précis.
Ce qui fait gagner des points
 une réponse claire à la question posée par le sujet
 une réponse nuancée à la question posée par le sujet
 utiliser plus de 75% des informations utiles
C qui fait perdre des points
 l’absence totale ou la rareté des citations des documents
 l’absence totale ou la rareté de faits datés
 utiliser moins de 50% des informations utiles
 un contresens sur une (ou pire plusieurs) question(s)
 les fautes d’orthographe, l’imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction.
Sujet N° 4 : Etude d’un dossier de documents, géographie
La mondialisation entraîne-t-elle la création d’un espace culturel mondial uniformisé ?
Première partie : réponse aux questions
1. Quelles manifestations d’une uniformisation culturelle apparaissent dans l’ensemble des documents ? Les
manifestations d’une uniformisation culturelle sont diverses. La plus spectaculaire est l’augmentation de l’influence étatsunienne
dans les domaines de la radio, de la publicité, du cinéma et de la télévision : marchandisation de la culture hégémonie des
productions états-uniennes (document 2), l’exemple de la diffusion du cinéma dans l’Union Européenne (document 5) est
particulièrement parlant : en 2002 ce sont près des ¾ des entrées qui sont dirigées vers des films produits aux Etats-Unis. Cela
contribue à faire de l’anglo-américain une langue mondiale et à accentuer l’extinction de langues minoritaires, notamment en
Australie et aux États-Unis, mais aussi en Amérique latine (langues amérindiennes) et en Afrique (document 4), en passant par les
menaces qui pèsent sur certaines expressions culturelles (document 3) en particulier celle des minorité et des « peuples
autochtones » comme les indiens d’Amazonie, au point que l’UNESCO s’est senti obligée d’adopter une convention pour
protéger la diversité culturelle. Il s’agit de limiter la marchandisation des cultures (qui profite quasi exclusivement aux cultures
occidentales) tout en facilitant les échanges non commerciaux. Ceux-ci contribuent cependant à leur tour à la mondialisation,
voire à l’uniformisation des cultures (world music, folklorisation des modes de vie minoritaires…).
2. Quels différents acteurs interviennent dans l’uniformisation des cultures (documents 2, 3 et 4) ? Plusieurs acteurs de
l’uniformisation des cultures sont identifiables :
• Des États : Les États-Unis par exemple, mais ils sont loin d’être les seuls : les Etats de l’Union Européenne y contribue
également, en diffusant des produits culturels mondialisés, et en consommant de façon massive ces produits. Ils y ont également
contribué dans un passé récent à travers l’entreprise coloniale. Enfin par leur contribution à la Convention de l’UNESCO, les
Etats interviennent dans la diffusion et l’uniformisation des cultures.
• Certaines grandes firmes (Disney, Sony, Times Warner, Universal…) localisées de façon symbolique et très réelle dans des lieux
culturels mondiaux comme Hollywood dont le modèle a tendance à se répandre (ex : Bollywood)
 Des acteurs non cités dans les documents contribuent également à cette uniformisation culturelle : en particulier les touristes
internationaux et les entreprises qui organisent le tourisme international selon les modes occidentales.
3. Quels sont les critères sur lesquels s’appuie Huntington pour découper le monde ? (document 1)
Si l’on s’en tient aux éléments soulignés dans la légende, on peut considérer que Samuel Huntington s’appuie sur trois ou quatre
critères :
 le critère religieux quand, par exemple, il distingue une civilisation de l’islam, quand il associe l’aire occidentale au
christianisme, l’aire slave à l’orthodoxie…
 le critère linguistique ou historico-linguistique, quand il retient la notion de civilisation slave ou latino-américaine
 le critère anthropologique quand il évoque le caractère végétarien des populations de l’aire indienne, l’importance
accordée à l’individu dans l’aire occidentale ou aux liens familiaux dans l’aire africaine
 le critère politique et économique quand il évoque le développement de la démocratie et du libéralisme dans les aires
occidentale et latino-américaine et l’absence de tradition démocratique dans l’aire musulmane.
On constate la grande hétérogénéité de ces critères qui rend le découpage d’Huntington très contestable et très marqué par les
a-priori de l’auteur en faveur de l’occident.
1. D’après les documents 1 et 3, existe-t-il encore une diversité culturelle ?
Le document 1 semble bien affirmer une diversité culturelle puisque S. Huntington redoute un « choc des civilisations ». Certes,
les deux mots, culture et civilisation, ne sont pas parfaitement synonymes mais, dans ce contexte, on peut y voir des sens
proches : les religions, les formes d’organisation politique, certains éléments des modes de vie (alimentation, liens familiaux…)
apparaissent comme les ancrages de résistances à l’uniformisation. Le document 3 confirme cette diversité culturelle puisqu’il
exprime la volonté de la protéger et même de la promouvoir y compris dans le cadre de la mondialisation : sans diversité il n’y a
d’ailleurs pas d’échange possible !
Part des informations utiles mobilisée : 0%------------25%----------------50%---------------75%------------100%
Seconde partie : La mondialisation entraîne-t-elle la création d’un espace culturel mondial uniformisé ?
La mondialisation ne s’exerce pas que dans le domaine économique, loin s’en faut. Elle concerne aussi le champ culturel, si
fortement d’ailleurs que d’aucuns s’étonnent de l’exception française par exemple. Pour autant, peut-on parler d’« un espace
culturel mondial uniformisé » ? Il est vrai qu’il existe une tendance à l’uniformisation culturelle du monde, tendance animée par
des acteurs qui y ont intérêt : ce sera la première partie de la réponse. Mais la diversité culturelle continue à exister, sous
différentes formes, ce qu’une deuxième partie s’efforcera d’établir. On peut même aller plus loin, dans une troisième partie, en se
demandant si la mondialisation ne contribue pas, parfois, à cette diversité culturelle.
• L’une des manifestations de la mondialisation est la tendance à l’uniformisation culturelle. Elle peut être le fait des grands
médias (radio, télévision, cinéma) qui, nantis de moyens techniques sans cesse améliorés (antennes paraboliques, TNT…),
peuvent toucher des populations toujours plus nombreuses même si elles appartiennent à des espaces lointains. De très grandes
firmes, à forte capacité de contrôle du marché, poussent à cette uniformisation qui les conforte dans leur puissance par le
nombre d’acheteurs générés. Ce sont, pour partie, des firmes étatsuniennes, mais pas exclusivement. Hormis ce rôle des firmes,
on peut aussi mettre en évidence l’action de certains lieux ou de certains États.
– Un lieu tel qu’Hollywood s’impose comme un puissant pôle de diffusion du cinéma étatsunien, profitant de l’amortissement du
coût des films sur le marché américain pour diffuser ensuite les films à bas prix sur l’ensemble de la planète (voir le graphique,
document 5, montrant la puissance de pénétration des films issus des États-Unis en Union européenne).
– Des États comme les États-Unis ou l’Australie contribuent largement à cette uniformisation, ne serait-ce que par le faible
soutien apporté aux langues minoritaires. D’autres pourraient être cités (carte de la disparition des langues minoritaires). La
Convention de l’UNESCO (document 3) rappelle d’ailleurs aux États leur responsabilité en la matière.
• Pourtant, la diversité culturelle existe encore, comme en témoigne la Convention de l’UNESCO chargée de protéger la
diversité des expressions culturelles : on ne protège pas ce qui a disparu. Cette diversité apparaît d’ailleurs dans la carte dessinée
par Samuel Huntington pour appuyer sa thèse du choc des civilisations : elle se manifeste particulièrement dans le domaine
religieux et politique sous forme d’affirmation identitaires qui peuvent aller jusqu’à l’affrontement (ce que Huntington nomme le
« choc des civilisations ») mais qui le plus souvent coexistent avec des formes d’uniformisation (cf documents étudiés en classe).
Elle est aussi mise en évidence par le graphique déjà cité sur le cinéma européen. Certes, les films des États-Unis connaissent la
plus large audience, mais certains cinémas nationaux « font de la résistance » et parviennent à se réserver une place sur ce marché.
C’est le cas notamment du cinéma français… alors que le cinéma italien, jadis si prolifique et même prestigieux, a nettement
reculé. Il faut d’ailleurs rappeler qu’Hollywood a unconcurrent de poids en Inde en l’existence de ce qu’il est convenu d’appeler
« Bollywood ». Certes, il s’agit là d’un cinéma spécifique, mais pour combien de temps encore ?
Diversité culturelle aussi dans le domaine de la publicité, évoqué par le texte de Sandrine Tolotti. Bien sûr, ce sont les mêmes
grandes marques que l’on voit présentes sur les écrans et les affiches publicitaires du monde entier. Mais la manière de
promouvoir ces marques varie, dans le contenu même du message publicitaire, d’un pays à l’autre : on ne vend pas du Coca-Cola
de la même manière à des Saoudiens et à des Chinois.
• Cette diversité culturelle, qui apparaît si menacée, peut même se développer. C’est d’ailleurs en partie l’objet de la Convention
de l’UNESCO déjà citée, qui précise « protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles ». L’article 2 de cette
Convention rappelle le rôle des États en la matière et le « principe de l’égale dignité et du respect de toutes les cultures », même
– et surtout – celles des minorités et des peuples autochtones. Il y a donc là à la fois un outil et un cadre de développement de la
diversité culturelle.
Ce développement est d’ailleurs parfois spontané : lorsque la mondialisation favorise les métissages culturels (par exemple, dans
les domaines de la musique ou de la littérature), elle provoque l’apparition de nouveaux genres (voir la world music, ou les
productions littéraires d’écrivains musulmans francophones).
En outre, la mondialisation, parfois vécue comme un monstre tentaculaire, engendre des phénomènes de réaction à différentes
échelles, notamment locale ou régionale. La vogue de la « celtitude », dont témoigne le Festival interceltique de Lorient, qui attire
des musiciens et des danseurs « celtes » du monde entier, illustre ce propos. D’autres exemples pourraient être donnés.
La mondialisation exerce donc, sans nul doute, un effet d’uniformisation culturelle à travers la planète. Mais cet effet a des limites
qui tiennent soit à des actions volontaristes, soit à des situations de fait. En outre, cette mondialisation culturelle génère en
quelque sorte son propre antidote et suscite l’apparition de nouveaux phénomènes culturels. L’uniformisation culturelle du
monde apparaît donc comme plus partielle que l’on croit.
Un bon devoir
 répond à chaque question de façon précise, claire et juste.
 Cite entre guillemets ou décrit des extraits de documents.
 Utilise 50% au moins des informations utiles présentes dans les documents.
 Mobilise chacun des 5 documents.
 Mobilise des connaissances précises prises hors des documents.
 Est bien rédigé, des phrases courtes, du vocabulaire précis.
Ce qui fait gagner des points
 une réponse claire à la question posée par le sujet
 une réponse nuancée à la question posée par le sujet
 utiliser plus de 75% des informations utiles
C qui fait perdre des points
 l’absence totale ou la rareté des citations des documents
 l’absence totale ou la rareté de faits datés
 utiliser moins de 50% des informations utiles
 un contresens sur une (ou pire plusieurs) question(s)
 les fautes d’orthographe, l’imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction.
Epreuve courte
sujet 1 Géographie Carte et légende ordonnée (utiliser le fond de carte fourni et présenter la légende sur une feuille à
part) : la mondialisation inégale.
Le sujet : C’est un sujet de cours dans la mesure où on y retrouve les éléments de la carte du cours. Cependant
l’énoncé est une variante, il faut donc adapter la légende de la carte en changeant les titres.
La carte doit donc montrer que la mondialisation ne concerne pas tous les espaces de la même façon : certains y sont
totalement impliquée et la contrôlent (le village global) d’autre la subissent, d’autres sont davantage à l’écart. Le terme
« inégal » oblige à insister sur l’opposition entre « centres et périphéries » autrement dit « dominants » et « dominés »
en montrant que l’opposition Nord-Sud n’est plus complètement pertinente.
Le plan de la légende : voici un plan qui réorganise les informations en fonction du sujet, d’autres solutions étaient
possibles à condition que les grands titres fassent bien le lien avec le sujet.
1) une opposition en question : le Nord dominant la mondialisation, le Sud subissant la mondialisation.
- limite « classique » nord – sud
- zones où la limite nord-sud est discutable
- les échanges nord-sud se développent (marchandises, migrants, touristes, capitaux)
2) une hiérarchie des pays en fonction de leur pouvoir dans la mondialisation
- les trois pôles de la triade (centres de décision mondiaux)
- d’autres pays développés (pouvoir important)
- des puissances émergentes (poids démographique, militaire, ressources naturelles) qui s’intègrent à la
mondialisation
- des pays intégrés à la mondialisation par les hydrocarbures
- des pays qui subissent la mondialisation et dont une grande partie du territoire demeure en marge
- des pays isolés par un blocus international
une bonne carte :
 traite le sujet
 dispose d’une légende ordonnée
 montre bien la hiérarchie (jeu de couleurs et de taille des symboles)
 localise les différents territoires
 nomme avec précision les villes et les ensembles régionaux
ce qui fait gagner des points
 des titres qui insistent sur les inégalités face à la mondialisation
 des éléments de vocabulaire géographique (centre périphérie, interface, synapses, façades)
 une carte lisible, agréable à regarder
ce qui fait perdre des points
 des erreurs grossières de localisation
 des oublis de ville ou de pays importants
 une légende qui ne fait aucun lien avec le sujet
 une carte bâclée, illisible ou peu agréable à regarder
Epreuve courte
SUJET 2 histoire commentaire d’un document Allocution du président Truman, 12 avril 1951.
1) Présenter le texte (nature, auteur, contexte de production)
Il s’agit d’une allocution (discours adressé à la Nation) du président des Etats-Unis Truman en avril 1951,
c'est-à-dire en pleine guerre de Corée. Les troupes américaines sont engagées au côtés de la Corée du Sud
sous le drapeau de l’ONU après l’agression en 1950de la Corée du Sud par la Corée du Nord soutenue par
l’URSS et la Chine communiste. L’intervention des casques bleus a été rendue possible par l’absence de
l’URSS au conseil de sécurité (politique de la chaise vide). Truman intervient pour expliquer sa politique en
Corée, en particulier sur la question de l’utilisation de l’arme atomique envisagée sérieusement par le
général Mac Arthur, même si cette question n’est pas abordée explicitement dans le texte (il n’est pas
question pour Truman de paraître hésiter sur un tel sujet).
2) Quels éléments du contexte (immédiat et passé) permettent d’expliquer la position
défendue par le président des Etats-Unis dans ce texte ?
L’analyse de Truman reprend les termes qu’il avait déjà mobilisés depuis 1947 (doctrine Truman) accusant
l’URSS (« les communistes du Kremlin ») de « détruire la liberté ». Il évoque « un plan visant la conquête de
toute l’Asie » dont la première étape aurait été la prise de pouvoir à Pékin par les communistes en 1948-49.
La « conspiration » communiste est selon lui mondiale, allusion à l’expansion communiste en Europe de
l’Est entre 1946 et 1948 (coup de Prague). Par ailleurs la menace de la guerre nucléaire à laquelle il fait
allusion s’est affirmée depuis que l’URSS dispose de la Bombe Atomique (1949). Truman est
particulièrement bien placé pour prendre une telle décision puisqu’il a déjà pris cette décision en 1945
(Hiroshima, Nagasaki).
3) Dans quelle mesure ce texte permet-il de définir précisément ce qu’était la guerre froide ?
On peut considérer qu’il s’agit d’une application de la définition de la guerre froide comme un conflit qui
emploie tous les moyens à l’exception de la guerre directe. Truman en fait ici la démonstration en affirmant
qu’il cherche « le meilleur moyen de freiner [ le plan de conquête communiste] sans guerre générale ». La
guerre froide suppose en effet des conflits localisés (blocus de Berlin avant, guerre du Vietnam ensuite par
exemple) que les deux grands s’efforcent de contenir. Il s’agit aussi de l’application de la doctrine Truman
(contenir l’avancé communiste). Ce discours illustre également la course aux armements, autre composante
essentielle de la guerre froide) et surtout la guerre des propagandes. Le vocabulaire est celui de l’opposition
manichéenne : aux « communistes du Kremlin » sont associés des expressions péjoratives et un registre
guerrier « monstrueuse conspiration » « détruire » « attaque » , « conquête » « agression » au Etats-Unis
(« nous ») les expressions mélioratives et un registre pacificateur « liberté » « freiner » « faire face » « pays
associés » « prévenir » « empêcher » « limiter » « garantir les précieuses vies » « garantir la sécurité »…
Un bon devoir
 répond clairement aux trois questions
 apporte des explications et mobilise des faits précis
 s’appuie sur des connaissances précises prises en dehors du texte.
 est bien rédigé, mobilise du vocabulaire précis
Ce qui fait gagner des points
 la citation précise d’extraits du texte
 l’évocation de la doctrine Truman et de la course aux armements
 une distance critique avec le texte
Ce qui fait perdre des points
 la paraphrase du texte
 l’absence de référence au contexte
 la récitation de la leçon sur la guerre froide
 les fautes d’orthographe, l’imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction
Téléchargement