Sujet N°1 : composition d’histoire la guerre froide de 1947 à 1975
Introduction Entre 1947, année où les doctrines Truman et Jdanov tiennent lieu de déclaration de guerre entre les Etats-Unis
et l'URSS, et 1975, date des accords d'Helsinki et de la rencontre Soyouz/Apollo dans l'espace, les deux « Grands » se sont
affrontés dans une guerre appelée « froide » parce qu'elle n'a pas donné lieu à un conflit direct entre les deux pays.
Problématique Pourquoi et comment les deux ex-alliés et principaux vainqueurs de la seconde guerre mondiale se sont-ils
opposés et quelle a été l'évolution du conflit pendant ces trente ans ?
Plan On peut distinguer 3 phases successives :
I. La GF au sens strict, 1947-1956 : une forte avancée du communisme malgré la résistance des Etats-Unis
1. Rupture entre les 2 grands vainqueurs car forte progression du communisme partout dans le monde à la faveur de la
victoire de l'URSS et de l'espoir mis dans l'idéologie communiste. En face, volonté d'endiguement par Truman (doctrine T et
plan Marshall).
2. Tension extrême entre les 2 pays : guerre idéologique du modèle marxiste-léniniste contre le modèle capitaliste-libéral.
Choc des propagandes. Espionnite aiguë (Mac Cartysme aux USA, et purges dans les pays communistes).
3. Risques de guerre, ou guerres effectives, avec rôle + ou - masqué des 2 Grands : à Berlin (Blocus, 1948), en Chine
(1946-1949), en Indochine (1945-1954), en Corée (1950-1953).
4. Progressivement, 2 « blocs » se mettent en place, sans couper totalement le monde en deux. Course aux armements et
pactomanie (Otan 1949, Pacte de Varsovie 1955).
II. La coexistence pacifique et ses ratés, 1956-1963
1. Après la mort de Staline (1953) changement politique en URSS. Au 20ième congrès du PCUS(1956), Khrouchtchev annonce
un dégel des relations et tend la main aux USA (« coexistence pacifique » malgré l'incompatibilité des 2 idéologies). Voyage tout
sourire de « Mr K . » aux Etats-Unis en 1959. Dans les pays communistes, la déstalinisation déclenche libéralisation,
déstabilisation et contestation (Budapest 1956, avec réplique plus tard à Prague 1968).
2. Les Etats-Unis acceptent la coexistence pacifique (cf la crise de Suez) et la «non-ingérence » (ils n'interviennent pas en
Hongrie). Et font bon accueil à Khrouchtchev.
3. Cependant le communisme continue à progresser dans le Tiers-monde (malgré le schisme URSS/Chine) notamment en
Amérique latine, ce qui tend à nouveau les relations américano-soviétiques : la crise de Cuba de 1959 à 1962 est un paroxysme
de la guerre froide.
Les Etats-Unis, malgré les rodomontades de Kennedy, paraissent affaiblis, contestés dans le Tiers-monde d'autant plus qu'ils se
sont lancés dans la guerre au Vietnam, et contestés dans leur propre camp (Europe) et même chez eux (hippies).
L’URSS également contestée dans son camp (Yougoslavie, Chine) n’a plus le monopole du « rêve » communiste (également
contesté par les « gauchistes » en Europe occidentale).
III. La détente : vers la fin de la guerre froide ? 1963-1975_
Un équilibre entre les deux pays semble établi et l'URSS semble avoir rattrapé les Etats-Unis (nettement supérieurs en 1945),
en tout cas sur les plans militaires et technologiques (bombe, course à l'espace, Spoutnik, Gagarine). Les Etats-Unis
remonteront non sans mal (la lune en 1969).
Dés 1963 (téléphone rouge), les 2 Grands comprennent qu'ils ont intérêt à s'entendre pour contrôler à deux un monde qu'ils
voudraient bipolaire. Car : contestations internes dans les 2 camps ; émergence du Tiers-monde et volonté de non-alignement
des pays neufs ; raisons économiques (la course aux armements coûte cher) ; pression de l'opinion, au moins dans les pays
occidentaux, et prise de conscience écologique et antinucléaire (cf le film de Stanley Kubrik, Docteur Folamour, 1963)
La concrétisation de la détente : nombreuses rencontres et signatures que l'entente entre les 2 Grands oblige + ou - les autres
pays à suivre. Accords de limitation des armements (TNP, SALT). Fin de la guerre du Vietnam. Accords commerciaux (troc).
Apogée de la détente en 1975 : accords d'Helsinki qui consolident les décisions de 1945 et donc les gains de l'URSS.
Conclusion En 30 ans de conflit, deux super-puissances qui prônent des modèles idéologiques antagonistes sont parvenues,
en apparence, à un point d'équilibre, au fur et à mesure que l'URSS, nettement inférieure au début, ait marqué des points sans
connaître beaucoup de revers. On est passé par étapes d'un affrontement bilatéral à une volonté de « condominion » à deux sur
un monde bipolaire. Ce qui est une vision manichéenne plus qu'une réalité totale. En 1975, cet équilibre et cet « ordre mondial
» font croire que la guerre froide est terminée. La suite de l'histoire montrera qu'il n'en est rien. La situation mondiale plus
nuancée et compliquée qu'il n'y paraissait amènera une reprise du conflit qui ne s'achèvera que par la disparition de l'un des
protagonistes, en 1991, l'URSS, colosse aux pieds d'argile.
Un bon devoir
• est bien construit (intro qui annonce le sujet et le plan, plan net, conclusion simple qui répond à la question).
• découpe 3 parties qui peuvent être différentes des miennes mais dans tous les cas il faut que le plan dégage des périodes claires.
• mobilise des faits précis (dates, noms propres de personnages...).
• est bien rédigé : des phrases courtes, du vocabulaire précis.
Ce qui fait gagner des points
• une distance critique : l’absence de prise de position pour l’un ou l’autre des protagonistes
• une définition claire du terme « guerre froide »
• une explication des limites chronologiques du sujet (47 et 75)
Ce qui fait perdre des points
• l'absence de plan. La confusion sur la chronologie.
• négliger un des évènements essentiels (l’année 47, la crise de Cuba, la division de l’Allemagne)
• une ou (pire) des parties hors sujet (ex : la période 45-47, la période après 75…).
• les fautes d'orthographe, l'imprécision du vocabulaire, les maladresses de rédaction.