2 - Septembre 2011
Edito
Nous voici arrivés au terme du premier tome
du Document d’Objectifs (DOCOB) du site
Natura 2000 des Corbières occidentales.
Ce premier tome a permis de s’imprégner
du contexte écologique et socio-économique
de ce territoire. Il en découle des objectifs
généraux de conservation qui seront le l
conducteur de la phase opérationnelle à
venir (Tome II).
Votre participation a été efcace et la LPO
Aude vous en remercie chaleureusement.
Ce premier bilan vous a été présenté lors du
Comité de Pilotage (COPIL) du 19 septembre
2011 à Lagrasse. À l’issue de cette réunion,
le Tome I du DOCOB a été soumis au vote et
a ainsi été validé par les membres du COPIL.
Vos efforts n’ont pas été vains et doivent
maintenant se poursuivre dans la seconde
phase du DOCOB qui vise la concrétisation
de vos réexions.
Cette seconde feuille de liaison dresse un
rapide descriptif de l’état initial et des objectifs
de conservation dénis. Elle établit des
perspectives et notamment la concertation à
venir sur la planication des actions. À vous,
usagers du territoire, de vous insérer dans
cette démarche participative. Nous comptons
sur vous!
Bonne lecture,
Thierry RUTKOWSKI
Co-président de la LPO Aude
« La conservation est un état d’harmonie
entre l’homme et la Nature »
Aldo LEOPOLD
Dans ce numéro...
Bilan du Tome I et objectifs
Pages 2-3
Groupes de travail et Charte
Page 4
ZPS "Corbières Occidentales"
Bulletin d’information sur l’élaboration du DOCOB du site Natura 2000 n° FR9112027
Etat des lieux et analyse socio-économique ...
... analyse écologique et dénition des enjeux ...
2
Le site Natura 2000 « Corbières occidentales », situé au coeur du département de l’Aude, recouvre
22 965 ha et concerne tout ou partie de 36 communes. Ce vaste territoire se compose de collines
recouvertes de garrigue ou de pins d’Alep, de barres rocheuses calcaires et de plaines viticoles ;
un paysage varié favorable à la biodiversité, notamment aux oiseaux.
L’ensemble des activités humaines et leur évolution a été étudié dans l’analyse socio-économique.
Les principaux points forts sont les suivants :
Agriculture : les zones agricoles représentent seulement 13% du site. Elles se situent pour
l’essentiel en plaine et se composent majoritairement de vignes. Les pratiques agricoles
employées sont souvent respectueuses de l’environnement (Agriculture biologique, Agriculture raisonnée). L’élevage (ovin, caprin,
bovin...) est encore présent mais l’importance du pâturage extensif n’est pas comparable au passé. Par ailleurs, le site subit une
déprise agricole continue qui conduit à la mutiplication des friches et des boisements, moins favorables aux oiseaux visés. Le maintien
de cette activité agricole est donc un enjeu fort pour la conservation du patrimoine naturel de la ZPS.
Sylviculture et gestion forestière : composée principalement de Chênes verts et de Pins d’Alep, la forêt couvre plus de la moitié du
site. Les boisements sont peu productifs et de faible valeur. Ils sont donc utilisés pour la production, en faible quantité, de bois de
chauffage mais surtout pour l’accueil du public (ex : sentier pédagogique) et la protection des espèces, des milieux et des paysages
(ex : aménagements contre le risque incendie).
Tourisme : territoire très touristique avec ses 4 sites historiques remarquables (50 à 60 000 visiteurs/an) et un accueil bien développé.
Une fréquentation en progression avec un tourisme de plus en plus centré sur la découverte de la Nature qu’il faudra maîtriser an
de ne pas occasionner de pressions supplémentaires sur les espèces et les espaces naturels du site.
Loisirs de pleine nature : riche en espaces naturels, le site est très propice aux activités de pleine Nature : chasse, pêche, randonnée,
spéléologie, escalade, vol libre... Maîtrisée et rééchies, ces activités ne semblent pas constituer de véritables risques pour l’intégrité du
site. À ce jour, seule la randonnée motorisée, non organisée, est problématique. Le développement des aménagements cynégétiques
pour le petit giber devrait même améliorer les ressources alimentaires disponibles pour les oiseaux de la ZPS.
Industrie et infrastructures : représentée par une seule carrière, l’activité industrielle est rare et présente peu de menaces pour le
site. Toutefois, l’implantation de nouvelles carrières, de parcs photovoltaïques ou de parcs éoliens, susceptibles d’avoir un impact
signicatif sur les espaces naturels, doit être contrôlée. Malgré tout, les lignes électriques de la ZPS se révèlent dangereuses pour
l’avifaune.
Pour mieux connaître les oiseaux du site, des inventaires ont été réalisés en 2010 : 129 points d’écoute réalisés de mai à juin
pour l’inventaire des passereaux nicheurs, des points d’observation xes pour l’inventaire des rapaces et des soirées d’écoute
effectuées en janvier-février et juin-juillet 2010 pour recenser les espèces nocturnes, respectivement le Grand-duc d’Europe et
l’Engoulevent d’Europe.
Espèce Effectif régional
(couples)
Effectif sur la ZPS des
Corbières occidentales Enjeu
Min Max
Aigle de Bonelli 12 0 1 FORT
Aigle royal 45 - 53 2 3 FORT
Crave à bec rouge 240 - 660 0 2 FORT
Circaète Jean-le-Blanc 420 - 710 10 20 FORT
Bruant ortolan 1 750 - 3 450 10 20 MODÉRÉ
Grand-duc d’Europe 335 - 550 15 20 MODÉRÉ
Pipit rousseline 2 600 - 10 000 50 80 MODÉRÉ
Aigle botté 45 - 64 1 2 MODÉRÉ
Faucon pèlerin 75 -115 3 5 MODÉRÉ
Pie-grièche écorcheur 4 650 - 13 750 20 40 MODÉRÉ
Fauvette pitchou 15 050 - 40 500 15 30 MODÉRÉ
Vautour fauve* 116 - - MODÉRÉ
Busard cendré 342 - 748 8 15 MODÉRÉ
Pic noir 450 - 1 500 0 3 FAIBLE
Busard Saint-Martin 115 -320 1 2 FAIBLE
Engoulevent d’Europe 4 250 - 8 100 50 150 FAIBLE
Bondrée apivore 335 - 920 5 8 FAIBLE
Alouette lulu 20 000 - 50 000 150 250 FAIBLE
Les enjeux écologiques de la ZPS Corbières
occidentales ont ensuite été déduits de ces
inventaires ornithologiques et hiérarchisés (voir
tableau ci-contre).
Pour cela, nous nous sommes basés sur une
méthodologie mise en place et validée par le
Conseil Scientique Régional du Patrimoine
Naturel (CSRPN).
Ont été pris en compte pour la dénition des
enjeux :
la vulnérabilité intrinsèque de l’espèce
les menaces qui pèsent sur elle
son statut de conservation aux niveaux
régional, national et européen
les moyens à mettre en œuvre pour rétablir
un état de conservation favorable
*espèces non nicheuses sur la ZPS
Le Pipit rousseline
(Anthus campestris, Tita)
Semblable à la Bergeronette par son corps élancé et sa longue queue, ce petit passereau migrateur de couleur sable
affectionne les milieux ouverts, secs et chauds. Ainsi, entre avril et août, on peut l’observer posé au sommet d’un
buisson ou d’un tas de pierres dans les pelouses rases, les garrigues ouvertes ou les plaines agricoles. Il construit un
nid au sol presque toujours à l’abri d’une plante, d’un buisson ou d’un arbuste. Il se nourrit d’insectes capturés au sol.
Sur le site des Corbières occidentales, le Pipit rousseline prote des zones encore pâturées et des plaines agricoles.
... et dénition des objectifs de développement durable.
L’objectif général du réseau Natura 2000 est d’assurer le maintien, le rétablissement ou la conservation d’espèces ou d’habitats
d’espèces d’intérêt communautaire tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles.
Ainsi, suite à la hiérarchisation des enjeux écologiques et des enjeux socio-économiques, 4 objectifs de conservation (ou objectifs de
développement durable) ont été dénis pour le site des Corbières occidentales :
Objectifs de développement durable
Objectif 1 : Maintien et amélioration de la qualité des habitats d’alimentation et de reproduction des oiseaux d’intérêt
communautaire
Objectif 2 : Amélioration de la ressource alimentaires des oiseaux
Objectif 3 : Préservation de l’état et de la tranquilité des oiseaux d’intérêt communautaire et de leurs habitats
Objectif 4 : Amélioration des connaissances avifaunistiques et sensibilisation du grand public et des différents acteurs
À partir de ces grands objectifs, la prochaine étape sera d’identier toutes les mesures de gestion appropriées, actions concrètes à
mettre en oeuvre sur le terrain, avec les propriétaires et/ou gestionnaires de parcelles sur le territoire de la ZPS. Ces actions, pour la
plupart, vont également de pair avec la préservation des activités humaines actuelles ou ancestrales sur le site. Par exemple, elles visent
à favoriser le retour de pratiques aujourd’hui délaissées, comme le pastoralisme.
La mise en oeuvre de ces actions pourra utiliser différents outils contractuels qui seront présentés plus précisément lors des futurs
groupes de travail : Charte Natura 2000 du site, contrats Natura 2000 et Mesures Agro-Environnementales terrestres (MAEter).
Tout cela sera l’objet du Tome II du DOCOB : « Objectifs et Actions ».
L’Aigle royal
(Aquila chrysaetos, Aigla daurat)
Grand rapace à la nuque dorée et au vol majestueux, l’Aigle royal est considéré comme le roi des rapaces diurnes.
Il niche en falaise ou sur des escarpements rocheux, dans des secteurs tranquilles et peu accessibles. Il chasse
souvent en couple, des mammifères (lièvre, lapin...) ou des oiseaux, dans les zones dégagées d’un vaste territoire.
Il peut être, à l’occasion, charognard. Offrant de belles zones d’alimentation et de nidication, le site des Corbières
occidentales est très propice à l’espèce. D’ailleurs, 2 ou 3 couples d’Aigles royaux nicheurs y sont régulièrement
observés.
L’Engoulevent d’Europe
(Caprimulgus europaeus, Potola)
Quasi invisible au sol ou sur une branche d’arbre avec son plumage brunâtre nement chiné, cet oiseau migrateur
de taille moyenne, niche au sol. Au crépuscule, son chant caractéristique (bruit de solex) révèle sa présence. Il peut
également être aperçu sur la route l’été, lors de ses chasses nocturnes. Bec grand ouvert, il gobe en vol les papillons
de nuit attirés par la lumière de nos feux.
Dès avril, l’Engoulevent d’Europe s’installe dans les zones de végétation basse clairsemée offrant des placettes de sol
nu pour nicher et des arbres comme postes de chant. Au vu de l’importance des milieux favorables à l’espèce sur le
site des Corbières occidentales, la population recensée est probablement sous-estimée.
3
Zoom sur 3 espèces représentatives du site
Plus en détails...
Septembre 2011 :
• Validation du Tome I par le COPIL
Novembre 2011 :
• Réunions des groupes de travail pour le
choix des mesures et actions du Tome II
Hiver 2011/2012 :
• Réalisation du Tome II du DOCOB
• Réalisation de la Charte Natura 2000 de
la ZPS
Printemps 2012 :
• COPIL de validation du Tome II du
DOCOB : « Objectifs et actions » (grands
objectifs, actions et cahiers des charges).
La Charte Natura 2000
Groupes de travail et « ches action »
La Charte Natura 2000 est un outil complémentaire visant à favoriser les pratiques
favorables au maintien de la biodiversité du site, conformément à ses enjeux et aux
objectifs de conservation mis en évidence dans le Tome I du DOCOB. Ce document
comprendra en effet des engagements généraux pour l’ensemble de la ZPS et des
recommandations par type de milieux et/ou activité. Il sera discuté en groupes de travail
et présenté en COPIL.
Tout comme avec les MAE et contrats N2000, les signataires (propriétaires et/ou
gestionnaires de parcelles) participeront à la démarche N2000 et surtout adhèreront
aux objectifs de conservation de la ZPS, seulement pour les parcelles en ZPS qu’ils
choisissent, et ceci de façon moins contraignante que par des contrats et MAE.
La démarche, basée sur le volontarisme, permettra de bénécier d’avantages scaux
comme l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFBN), sous
certaines conditions.
Les objectifs de gestion du site, autrement dénommés « objectifs de développement
durable », seront déclinés en actions concrètes à mettre en place sur le territoire de
la ZPS. Chacune d’entre elles fera l’objet d’une « che action », dans laquelle seront
condensées toutes les informations relatives à sa réalisation et à son nancement.
Certaines actions pourront se concrétiser par un ou plusieurs contrats, dont le cahier des
charges sera également présenté dans cette « che action ».
Ce travail sera réalisé en concertation avec les acteurs locaux, comme pour le premier
volet du DOCOB. Pour cela, les acteurs composant les groupes de travail précédemment
mis en place seront invités à participer à de nouvelles sessions. Ces réunions permettront
de discuter des actions et cahiers des charges à mettre en place an de répondre aux
objectifs de développement durable dénis dans le Tome I. Les premières rencontres
sont prévues le 14 et 15 novembre 2011.
Rappelons que chaque habitant ou usager du site Natura 2000 « Corbières
occidentales » peut participer à ces groupes de travail et venir nourrir la réexion.
Pour plus d’infos :
LPO Aude
Ecluse de Mandirac
11100 NARBONNE
Tél. : 04 68 49 12 12
Site web : http://aude.lpo.fr
Chargée d’études : Doriane GAUTIER
doriane.gautier[email protected]
Pour aller plus loin ...
www.developpement-durable.gouv.fr/
Natura-2000-les-hommes-s-engagent.html
www.languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr
www.natura2000.fr
www.inpn.mnhn.fr
Lettre d’information sur la ZPS Corbières Occidentales N°2, Septembre 2011. Rédaction : D. Gautier - Conception graphique: D. Gautier & M. Bourgeois - Crédits photographiques sur photo sauf précision : D. GAUTIER (p.1), D. GAUTIER (p.2),
D. VAULOT (p.3), M. BOURGEOIS (p.3) et C. AUSSAGUEL (p.3) - Imprimée par Conseil Imprime à 1 000 exemplaires sur papier issu de forêts gérées durablement. © LPO Aude, 2011.
4
Les grandes étapes de la
réalisation du DOCOB
1 – État des lieux (inventaire et analyse
de l’existant) réalisé
2 – Dénition des objectifs de
conservation (« objectifs de
développement durable ») réalisé
3 – Élaboration de propositions de
mesures de gestion adaptées
4 – Rédaction de cahiers des charges
pour chacune de ces mesures
5 – Validation du Document d’Objectifs
Détails sur le Tome I
Le Tome I du DOCOB présente le diagnostic écologique et socio-économique du site et
dénie les objectifs de conservation.
Ce document est également accompagné de :
Fiches « espèces »
Atlas cartographique
Dans cette annexe, on retrouve une che par espèce
composée de 3 volets d’information :
- Généralités sur l’espèce (statut de protection,
description, effectif…) ;
- L’espèce sur le site (répartition, effectif, état de
conservation…) ;
- Menaces, enjeux et mesures favorables.
Chaque élément du diagnostic est illustré par une
carte :
- Présentation du site
- Diagnostic socio-économique
- Diagnostic écologique
- Enjeux
Tous ces éléments sont consultables sur le site web de la LPO Aude.
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !