PE1 LES NOMBRES RÉELS, APROXIMATIONS, RELATIONS NUMÉRIQUES 1/4
LES NOMBRES RÉELS
Approximations et relations numériques
On note n l’ensemble des entiers naturels. Ils servent à dénombrer c’est-à-dire à compter des pommes, des pages,
etc. On peut ajouter ou multiplier des entiers naturels, le résultat obtenu est un entier naturel, mais ce n’est pas
toujours le cas lorsque l’on soustrait ou que l’on divise ! Dans l’ensemble z des entiers relatifs (à zéro donc qui
comprend à la fois les positifs et les négatifs), toutes les soustractions conduisent à un résultat entier relatif.
L’addition et la soustraction se définissent très facilement dans z, mais il a fallu des siècles pour que les
mathématiciens comprennent la multiplication des nombres négatifs…
Avec seulement des entiers, la mesure (des longueurs, des surfaces, des volumes) n’est pas possible ;
l’ensemble d des nombres décimaux permet d’approcher (de déterminer une approximation de) la mesure de la
longueur d’un segment aussi précisément qu’on le souhaite. L’écriture à virgule (ou avec un point) a été adoptée
pour représenter les nombres décimaux. Tous les entiers sont décimaux, ils peuvent s’écrire avec ou sans virgule,
par exemple pour exprimer un prix 3 € = 3,00 €. Les calculs et les comparaisons dans l’ensemble d sont très
faciles, mais le quotient de deux décimaux n’est pas toujours décimal : en divisant par exemple 10 par 7 on
s’aperçoit que les décimales du quotient se répètent indéfiniment.
C’est l’ensemble q des rationnels qui permet de réaliser les quatre opérations arithmétiques sans qu’aucun résultat
ne lui échappe ! Les rationnels s’écrivent sous la forme de fractions, c’est-à-dire d’écritures de quotients : 10/7 est
le quotient de la division de 10 par 7. Ainsi les décimaux sont tous rationnels mais l’inverse n’est pas vrai. Les
rationnels sont apparus beaucoup plus tôt que les décimaux dans l’histoire des mathématiques, ils permettent,
comme les décimaux, d’effectuer des mesures, mais dans la vie sociale, on préfère utiliser les décimaux qui
permettent des comparaisons et des approximations bien plus aisées.
Pour pouvoir exprimer exactement toutes les longueurs, les nombres rationnels ne sont pas suffisants : il suffit de
prendre l’exemple de la diagonale du carré unité pour obtenir, comme au temps de Pythagore, un nombre qui n’est
pas rationnel : 2. Il y a aussi le célèbre nombre π qui mesure le périmètre d’un disque de diamètre unité.
L’ensemble r des réels permet d’effectuer exactement toutes ces mesures, on dit en mathématiques que c’est un
ensemble complet. Le mathématicien Richard Dedekind, en 1872, propose d’identifier la droite et l’ensemble des
nombres en mettant en correspondance l’ordre de nombres et la position des points sur une droite.
Dans r, les règles opératoires (ordre compris) sont unifiées, mais il reste une diversité des écritures des nombres –
décimale, fractionnaire, radicale, etc. – qui vient de l’inclusion bien connue : n Õ z Õ d Õ q Õ r. Une même
écriture permet d’écrire tous les réels, l’écriture décimale illimitée, mais comme son nom l’indique, elle pose des
problèmes pratiques (ça peut être long à écrire !) et théoriques (comment connaître toutes les décimales ?) En
pratique, on cherche donc souvent à simplifier les écritures numériques aisément utilisables ou à passer d’une
écriture à une autre lorsque c’est possible. Et pour savoir si c’est possible, il faut savoir reconnaître un décimal
lorsque l’écriture est fractionnaire ou reconnaître un rationnel lorsque l’écriture est décimale illimitée.
I. RECONNAÎTRE LES DÉCIMAUX PARMI LES RATIONNELS
1. Parmi les nombres suivants, lesquels sont décimaux ? 11 7 3018
;; ; ;
2 3 25 55 75 .
2. Nous savons qu’un décimal peut s’écrire sous la forme d’une fraction dont le dénominateur est une
puissance de 10. Ce dénominateur se décompose donc en facteur premier sous la forme 25
nn
.
a) Démontrer qu’une fraction irréductible dont le dénominateur a pour décomposition en facteur premier
25
np
× est un nombre décimal.
Nous allons montrer que cette condition suffisante est nécessaire, autrement dit qu’un nombre
décimal écrit sous forme de fraction irréductible a obligatoirement un dénominateur dont la
décomposition en facteurs premiers ne comporte que des 2 et des 5.
b) Considérons un décimal 10n
a écrit sous la forme d’une fraction irréductible N
D. Il existe alors un
entier k tel que : a = kN et 10n = kD. Déduire de la deuxième égalité que la décomposition de D en
facteur premier ne peut contenir que des 2 et des 5, autrement dit que 2 5
np
D
×.
3. Énoncer une règle caractérisant les décimaux parmi les rationnels. Utiliser cette règle pour déterminer
les nombres décimaux parmi les rationnels proposés à la question 1.