IUT de Cergy-Pontoise Economie Semestre 4 Thème de TD n°2

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IUT de Cergy-Pontoise
Année universitaire 2012-2013
Economie Semestre 4
Jean-Baptiste Fleury
Thème de TD n°2 : Fluctuations de l’activité économique
1. Le circuit économique
Exercice 1
Le tableau ci-dessus recense les données de comptabilité nationale à propos du PIB. Il
distingue trois approches différentes : l’approche par la production, par le revenu et par la
demande.
Travail à faire :
A. Représentez schématiquement le « circuit économique », qui retrace la circulation du
revenu entre les différents agents économiques (Etat, ménages, entreprises, monde).
Vous devez, à partir de ce schéma, retrouver les approches retracées dans le tableau :
(en termes de revenu, en termes de demande / dépenses, etc.).
B. A l’aide de votre schéma, montrez que le circuit économique peut s’écrire comme un
équilibre « fuites = injections ». Expliquez ce que cela veut dire et ce que cela implique.
Exercice 2
En utilisant la décomposition du PIB en fonction des dépenses des agents économiques,
analysez l’impact des actions décrites ci-dessous sur le PIB et comment elles seraient
comptabilisées.
a. Une nouvelle tablette tactile est fabriquée, mais n’est pas vendue durant l’année.
b. Un patient consulte son médecin généraliste.
c. Un restaurant achète des légumes.
d. Un agent immobilier encaisse 5000 euros de commission pour avoir vendu un
appartement.
e. Vous décidez de nettoyer l’appartement de votre ami en échange qu’il vous aide à
déménager.
f. Un TGV est vendu en Chine.
g. L’Etat rembourse les dépenses de santé d’une personne malade.
h. L’Etat décide de construire un hôpital d’une valeur de 30 millions d’euros.
Exercice 3
Les exportations s’élèvent à 200, les importations à 250. La production totale s’élève à 2000
dont 450 de biens d’investissement et les salaires sont de 1600. Les ménages consomment
80% de leur revenu.
T.A.F.
a. Écrire l’équilibre Emplois Ressources. Commenter.
b. Exprimez le solde de la balance commerciale et donnez-en la signification.
c. Écrire la production selon les trois optiques. En déduire la relation entre l’épargne et
l’investissement. Commenter.
Exercice 4
On s’intéresse à un pays dont l’économie est composée de quatre agents : les entreprises, les
ménages, l’Etat et le reste du monde (RdM). Les prix sont égaux à l’unité : le raisonnement
peut se faire en volume ou en valeur. Les entreprises et l’Etat ne réalisent pas de
consommations intermédiaires. Les entreprises reversent l’intégralité de la valeur de la
production sous forme de salaires et de profits aux ménages. Les agents résidents réalisent des
échanges avec le reste du monde pour des montants respectifs de X et M (positifs). L’Etat
prélève des impôts sur les ménages (T=150), leur verse des salaires (Wa=200) et achète des
biens d’équipement aux entreprises (G). Le déficit budgétaire est de 200. La production des
entreprises privées est égale à 1950. La propension moyenne à consommer des ménages est
de 75%. Le besoin de financement de la nation visàvis du reste du monde est nul.
1) Retrouver les principaux agrégats (production, consommation, investissement …)
compatibles avec les hypothèses de l’énoncé. Justifier votre raisonnement. Pour ce faire écrire
l’équilibre emplois ressources (dans la sphère globale de l’économie) et donner sa signification.
2) Présenter et commenter les différentes optiques du revenu (dans la sphère globale de
l’économie).
3) Déduire de la question précédente la relation entre l’épargne et l’investissement. Donner sa
signification.
4) Représenter le circuit économique.
5) Commenter le circuit.
Exercice 5 Circuit économique et équilibre économique
Dans une économie fermée, sans lien avec le reste du monde, et sans dépenses ni
prélèvements de l’Etat, les entreprises anticipent une consommation des ménages de 20 000.
Elles savent par ailleurs qu’elles devront produire des biens d’investissement à hauteur de
10 000.
Après la mise en vente des produits, nous réalisons par le comportement global des agents,
que la propension moyenne à épargner est de 40%.
a. En vous servant des relations entre les grandes variables macroéconomiques,
établissez le montant du PIB durant l’année.
b. Quel est le montant de la consommation ?
c. Dressez une distinction entre investissement projeté et investissement involontaire.
Quels seront les montants de chaque type d’investissement ?
d. Comparez l’épargne à l’investissement projeté et faites un lien avec l’équilibre sur le
marché des biens et services.
e. Que devrait-il se passer l’année prochaine ? Quelles sont les variables qui
n’apparaissent pas dans cet exemple et qui devraient pourtant influencer la décision
des agents ?
f.
D’où vient le sous-emploi chez Keynes ? Comment cet exemple illustre-t-il sa théorie ?
2. La consommation
La consommation
« La consommation en France » (extrait d’un document INSEE)
De manière traditionnelle, les modèles théoriques servant de référence pour
l’évolution de la consommation à long terme sont ceux du revenu permanent et du
cycle de vie. L’apport principal de ces théories est de considérer que les
consommateurs maximisent leur utilité en tenant compte de leurs revenus présents et
futurs. Ces revenus sont non seulement des revenus du travail, mais aussi les revenus
(y compris effets de valorisation) du patrimoine.
Consommation et épargne aux USA
Questions sur les textes :
1. Quelle est la différence entre le revenu et le pouvoir d’achat ?
2. Mettez en évidence le lien entre consommation et épargne. Quels liens avec le
revenu ? Comment calcule-t-on le taux d’épargne ? Quels liens avec la propension
moyenne à consommer ?
3. Quels sont les différents déterminants de la consommation à court terme ? Evaluez
leur importance relative.
4. Quelle est l’explication théorique qui relie le chômage à la consommation des
ménages ? Pourquoi utilise-t-on le chômage comme indicateur de confiance ?
5. Même question, à plus long terme ? Sur quelles théories peut-on s’appuyer ?
6. Explicitez ce qu’est « l’effet d’encaisses réelles » et son impact sur le taux d’épargne.
7. Qu’est-ce que l’équivalence Ricardienne ?
8. Comparez le rôle que joue le patrimoine dans la consommation et l’épargne en France
et aux USA ? Concluez sur la validité relative des théories économiques.
Exercice 6 consommation et la courbe AD
Dans ces situations, expliquez quelles peuvent être les réactions de la consommation des
ménages. Vous distinguerez les explications portant sur le court et le long terme.
Une fois l’explication fournie, vous représenterez graphiquement pour chacun des cas, et en
distinguant le court du long terme, les effets de ces changements sur la courbe AD et sur
l’équilibre économique fixant le revenu national et le niveau général des prix (on supposera
une courbe AS « normale »).
-
Le gouvernement annonce une hausse du chômage
La note de la dette française est dégradée
L’inflation s’accélère
Le prix de l’immobilier augmente
Les marchés financiers s’emballent à la hausse
La banque centrale décide de baisser les taux directeurs
La France vote les 35 heures en contrepartie, le patronat obtient le gel des salaires
3. La monnaie
« Zone Euro : inflation stable en décembre Le Figaro.fr 04/01/2013 »
« L'inflation est restée stable en décembre dans la zone euro à 2,2% sur un an, comme en
novembre, a indiqué vendredi l'office européen de statistiques Eurostat dans une
première estimation. Ce chiffre, qui correspond aux attentes des analystes, confirme le
ralentissement de l'inflation constaté depuis début 2012, et qui avait été interrompu deux
mois en août et septembre.
Ce ralentissement a été compensé d'une part par une légère accélération dans le secteur
"alimentation, boissons alcoolisées et tabac", à 3,1% contre 3,0% en novembre, et surtout
dans les services (1,8%, comparé à 1,6% en novembre).L'inflation est restée stable dans
les biens industriels hors énergie (1,1%).
"Il n'y a rien de vraiment alarmant dans les chiffres de l'inflation de décembre dans la zone
euro car les pressions inflationnistes sous-jacentes restent absentes sur fond de faiblesse
de l'activité économique et de hausse du chômage", souligne Howard Archer, d'IHS Global
Insight.
Autrement dit, même s'il dépasse depuis 25 mois le seuil de 2% visé à moyen terme par la
Banque centrale européenne, ce niveau d'inflation n'est pas de nature à inciter la BCE à
relever ses taux d'intérêt.
L'institution monétaire, qui a laissé son principal taux directeur à 0,75% depuis juillet, un
niveau historiquement bas, est de fait plus préoccupée par la relance de la croissance dans
la zone euro, entrée en récession au 3e trimestre 2012, et anticipe désormais un recul du
PIB de 0,3% en 2013.
Pour M. Archer, "il semble probable que l'inflation va descendre sous les 2% dans les
prochains mois, ce qui va faire du bien au pouvoir d'achat des consommateurs et facilitera
la tâche de la BCE pour stimuler l'économie".
"Pour l'instant, étant donné que les tensions sur le marché de la dette dans la zone euro
s'apaisent et que la croissance mondiale semble repartir, la BCE devrait maintenir sa
position attentiste concernant les taux d'intérêt. Mais si la reprise ne se matérialise pas,
elle risque d'être forcée à agir", estime-t-il.
Selon Howard Archer, "il semble probable que la BCE va s'abstenir de baisser ses taux
d'intérêt lors de sa réunion du 10 janvier", mais elle devrait être amenée à faire passer son
principal taux directeur de 0,75% à 0,50% "au cours du premier trimestre". »
Questions
1. Quels sont les liens entre le taux d’intérêt et la demande globale ? Pourquoi, malgré
une inflation à 2%, la BCE ne désire pas relever les taux ?
2. Quel sont les liens entre le taux d’intérêt et le niveau général des prix ?
3. Pourquoi dans le contexte actuel, l’inflation n’est pas une menace ?
4. Représentez graphiquement la situation décrite dans le texte, en particulier les effets
sur AD et sur l’équilibre macroéconomique. A votre avis, quelle est la forme de la
courbe AS prévue par les analystes de nos jours ? Pourquoi ?
Le multiplicateur
Texte 1 « Le multiplicateur budgétaire / fiscal » (Le Monde)
[…]Fort de ces analyses, Kahn transmet à Keynes une note favorable à un certain
activisme budgétaire. Il y calcule le rapport entre l'emploi directement lié à la
commande initiale de l'Etat et l'emploi final, rapport qui mesure ce qu'il appelle
l'"effet multiplicateur" de l'investissement public. A partir de cette note, Keynes
construit son modèle du multiplicateur. Si R est le revenu global d'un pays, la part
consommée est cR, c’est la propension à consommer, qui est inférieure à 1 car on
ne peut consommer plus que son revenu... Supposons maintenant que l'Etat
augmente ses dépenses G d'une quantité dG. Les fournisseurs de l'Etat, qui
reçoivent dG, donnent cette somme à leurs salariés, qui en consomment une partie,
très exactement cdG. Les commerçants qui reçoivent cette somme en consomment
à leur tour une partie, c (cdG) en achetant à d'autres commerçants. Ces derniers
dépensent alors c (c2dG) et ainsi de suite. Cet enchaînement se termine par une
dépense totale égale à dG dépensé par l'Etat et cdG + c2dG + c3dG +... + cndG +...
dépensé par les particuliers. La demande globale augmente dès lors de dG (1 + c +
c2 + c3 +... + cn +...), soit
. L'Etat a mis dG dans le circuit économique, la
demande supplémentaire finale est de
Le multiplicateur est donc
Ce mécanisme est efficace si rien ne vient en perturber le déroulement, c'est-à-dire
si aucun achat ne s'effectue à l'étranger, si aucun agent économique ne réduit par
ailleurs ses dépenses et si aucune entreprise n'ampute la demande effective par
une hausse des prix. La contestation de la théorie du multiplicateur s'est nourrie de
ces conditions : elle a pointé du doigt le gonflement des importations, qui transfère
les bénéfices de la relance budgétaire d'un pays à ses partenaires commerciaux, la
baisse de l'investissement privé qui suit l'augmentation des dépenses publiques, ce
que les économistes appellent l'effet d'éviction, l'inflation alimentée par le
financement du déficit budgétaire. Kahn, lui, n'a jamais douté de la pertinence des
politiques de relance, même si, lorsqu'il meurt le 6 juin 1989, ces politiques ont
perdu dans les années 1970 leur effet multiplicateur grignoté par l'inflation et
l'ouverture extérieure.
Texte 2
« Le FMI s'est-il réellement trompé dans son calcul sur l'impact de l'austérité ? » (Captain
€conomics)
« Depuis hier, de très nombreux articles ont été publiés sur "une erreur de calcul du FMI"
en ce qui concerne la modélisation de l'impact des mesures d'austérité sur la croissance.
LaLibre.be titre par exemple "Le FMI s’est trompé… et fait son mea culpa !". Pour l'Huma
"Le FMI le confirme : l’austérité était une erreur de calcul" ; et pour Rue89 "Oups !
L’austérité était une erreur (FMI)". En cause : la publication il y a quelques jours d'un
rapport de Olivier Blanchard (économiste en chef du FMI) et Daniel Leigh (économiste au
FMI) intitulé "Growth Forecast Errors and Fiscal Multipliers". Alors, erreur de calcul ou pas
?
Dans l'abstract de ce document de recherche, qui au passage reflète uniquement l'avis des
auteurs et non pas celui du FMI, les deux auteurs expliquent que les consolidations fiscales
(= mesures d'austérité pour faire simple) ont entrainé une baisse de croissance plus forte
qu'attendue.
Il n'en fallait donc pas plus pour déchaîner les foules ! Mais calmons nous et analysons le
problème de plus près. La question principale de l'impact des mesures d'austérité sur la
croissance réside dans le choix du multiplicateur fiscal, qui représente la variation du PIB
en réponse à une variation de la dépense publique. Par exemple, si le multiplicateur fiscal
considéré dans le modèle est égal à 0,5, cela signifie qu'une baisse des dépenses
publiques de 10 milliards d'euros entraînera une baisse du PIB de 5 milliards d'euros. Si le
multiplicateur fiscal est défini comme étant égal à 2, cela signifie qu'une baisse de 10
milliards de dépenses publiques implique une baisse du PIB de 20 milliards.
Comme vous pouvez le voir très simplement avec cet exemple, le choix du niveau du
multiplicateur fiscal a un impact énorme sur la variation du PIB, et donc sur la baisse de
croissance suite à une hausse de taxes ou à une baisse des dépenses publiques. Plus le
multiplicateur fiscal est élevé, plus l'austérité aura un impact important et "cassera" la
croissance. Mais comment peut-on justement déterminer la taille de ce multiplicateur
fiscal ? Et bien c'est très simple, il suffit de taper "multiplicateur fiscal France pas cher" sur
Google, et vous avez votre réponse... Euh non, pas vraiment en fait ! C'est justement là le
centre du problème.
Le multiplicateur fiscal est calculé de manière empirique, c'est à dire en regardant sur
différentes périodes et dans différents pays comment a varié le PIB à la suite d'une
variation des dépenses publiques. Comme rappelé justement par Blanchard et Leigh dans
la conclusion de leur papier, il n'existe pas UNE valeur du multiplicateur fiscal qui soit
applicable dans tous les pays pour toutes les périodes. Les mauvaises prévisions du FMI ne
sont donc pas dues à une "erreur de calcul" à proprement parlé (en gros c'est pas
Jacqueline de la compta du FMI qui a oublié une virgule dans sa formule Excel), mais le
résultat d'une mauvaise anticipation d'une rupture dans la valeur du multiplicateur fiscal
entre l'avant et l'après crise.
En effet, sur une période de trente ans avant la crise, le multiplicateur fiscal était en
moyenne de 0,5. Assez bêtement (faute de mieux ou bien pour justifier l'austérité, la
question est ouverte...), les prévisions du FMI en ce qui concerne l'impact de la
consolidation fiscale sur la croissance ont donc été réalisées sur base d'un multiplicateur
de 0,5 ! Mais en réalité, avec le recul, on commence à se rendre compte que le
multiplicateur fiscal est en fait sûrement supérieur à 1 en période de crise ! Ce qui
implique, pour un pays ayant par exemple planifié une consolidation fiscale de 100
milliards d'euros, et alors que le FMI prévoyait une baisse du PIB de 50 milliards
(multiplicateur de 0,5), que la baisse réelle du PIB a été d'environ 100 milliards
(multiplicateur égal à 1). Ce n'est pas exactement la même chose, vous en conviendrez !
Mais il n'y a pas que le FMI dans cette situation... C'est la même chose pour les autres
grands organismes (Commission Européenne, OCDE...), qui ont certes été moins mauvais
que le FMI, mais qui ont aussi extrêmement mal anticipé l'impact de l'austérité sur la
croissance via le changement de valeur du multiplicateur fiscal. Le graphique ci-dessous
résume cela, en montrant l'erreur de prévision de croissance par point de consolidation
fiscale. Tous les organismes ont donc sous-estimé la valeur du multiplicateur fiscal ; l'OCDE
étant le "moins pire" des 4, en ayant plus rapidement anticipé, dès un rapport de
décembre 2010, que le multiplicateur pourrait en réalité se rapprocher de 1.
Conclusion: Il y a seulement deux ans, le FMI prévoyait pour la France une croissance en
2012 de 2% et 2013 de 2,2% (source: World Economic Outlook April 2010)... Raté un peu
(autour de 0 à 0,5% en réalité...)! Pour l'Espagne, le FMI tablait sur une croissance de 1,5%
en 2012 (récession de 1,4% en réalité)... Raté beaucoup ! Les modèles de prévision
fonctionnent plutôt pas mal en période de stabilité économique, lorsque les coefficients
estimés historiquement sont stables et que les variations sont faibles. En période de crise,
c'est un peu moins rigolo. La morale de cette histoire ? Baser ses prévisions sur des
relations pré-crise en supposant stabilité de ces relations post-crise (économétriquement,
on suppose donc stabilité des coefficients) est risqué. Penser avoir raison et imposer sa
vision coûte que coûte aussi (même s'il est vrai que le FMI n'est pas l'organisme le + "proaustérité" existant) ! »
Questions
1. De quoi dépend fondamentalement le mécanisme du multiplicateur ?
2. Quels sont les liens entre la notion de multiplicateur des dépenses publiques et
celle de déficit public ?
3. Quelles sont les limites du mécanisme ?
4. Explicitez la conclusion du dernier texte et le lien entre les prévisions et la
« stabilité » des coefficients.
5. En vous aidant des textes ci-dessus à propos de la consommation : expliquez les
changements qui eurent lieu entre l’avant et l’après crise : quels comportements
changèrent ? Pourquoi et comment ? Quels en furent les effets sur les
paramètres discutés dans le texte ci-dessus et leur impact sur
l’estimation/prévision du multiplicateur
6. On supposera une courbe AS normale, et on supposera qu’elle ne se déplace
pas. Représentez graphiquement la situation décrite dans le texte sur le FMI : en
particulier les effets multiplicatifs de l’investissement sur AD et sur l’équilibre
macroéconomique, en fonction des différentes estimations.
5. La courbe AS et le marché du travail
Exercice 10
Imaginons qu’une entreprise anticipe que le niveau général des prix est de 100. Sur la base de
cette anticipation et d’autres paramètres, l’entreprise négocie avec ses salariés un salaire de
20€/heure. En réalité, vers la fin de l’année, l’entreprise réalise que le niveau général des prix
fut de 95.
Expliquez ce qu’il s’est passé, et les conséquences de cette erreur d’anticipation sur l’équilibre
de cette entreprise. Si on suppose que toutes les entreprises du pays sont identiques, quel sera
l’effet sur l’équilibre macroéconomique ? Décrivez comment se construit la fonction d’offre
globale AS. Représentez graphiquement la situation décrite dans l’exercice, l’effet sur AS, en
particulier.
« Le modèle des ‘insiders-outsiders’ : entre théorie et pratiques » (CAIRN 2003)
La théorie « insiders-outsiders » tente d’expliquer pourquoi les salaires ne diminuent pas,
voire continuent d’augmenter, en présence d’un chômage important.
La théorie économique classique, un peu caricaturée, indique que s’il y a du chômage
persistant c’est parce que les salaires sont trop élevés par rapport aux salaires d’équilibre.
Une réduction des salaires permettra des créations d’emploi.
L’observation indique que les salaires sont rigides, du moins à la baisse. Plusieurs fondements
expliquent cette rigidité, parmi ceux-ci la théorie des « insiders outsiders ». L’hypothèse est
que seuls les travailleurs ayant un emploi (les insiders) pèsent dans les négociations salariales.
Cette influence s’exerce au détriment des chômeurs, exclus de la négociation (outsiders). Les
travailleurs ayant un emploi se protègent en outre par des délais ou indemnités de
licenciement, des formations, …
Le pouvoir de négociation des travailleurs en place provient du constat qu’en général il est
coûteux pour une entreprise de remplacer ses travailleurs en place par des nouveaux venus.
Les coûts proviennent de plusieurs sources. Le temps tout d’abord, recruter en demande.
Viennent ensuite les coûts de licenciement, de recrutement (annonces, interview, … ) et de
formation. Le pouvoir de négociation serait renforcé par les syndicats, qui peuvent augmenter
ces divers coûts : les coûts de licenciement des travailleurs en place ou de recrutement en
exigeant des procédures complexes ou des formations.
Les revendications et les négociations salariales menées par les travailleurs et leurs
représentants syndicaux ne prendraient donc pas en compte les chômeurs.
L’évolution du coût salarial ne tiendrait pas compte du chômage élevé ou croissant. Une suite
possible de cette assertion est la dérégulation du marché du travail. Celle-ci devrait permettre
aux salaires de s’ajuster, de prendre en compte l’augmentation du chômage, comme cela se
passe, suppose-t-on, par exemple, aux États-Unis.
Une autre réponse à cet effet supposé du corporatisme est la centralisation ou la
coordination des négociations salariales. Dans ce cas, les négociateurs devraient prendre en
compte un plus grand nombre d’intérêts, dont celui des sans-emploi et celui de ceux qui
risquent de le devenir si les évolutions salariales se traduisent par des diminutions d’emploi.
Les modèles « insiders-outsiders » peuvent être vus comme un essai d’expliquer
simultanément l’existence de normes salariales, de chômage involontaire et le rôle
économique des syndicats de travailleurs (Lindbeck et Snower, 1988).
« Salariés – Entreprises : ce qui change avec l’accord » (Le figaro.fr 12/01/2013)
Du côté des salariés :
• Généralisation des complémentaires santés : aujourd'hui, 3,5 millions de personnes
(40% des salariés) doivent payer seuls les frais d'une complémentaire santé car ils ne
bénéficient pas d'une couverture via leur entreprise. L'accord prévoit qu'au plus tard, le
1er janvier 2016, l'employeur prenne en charge la moitié de ces frais. Les salariés des
petites entreprises sont les principaux concernés, pour un coût estimé à 2,9 milliards
d'euros. La portabilité de cette couverture pour les salariés perdant leur emploi sera
portée de 9 à 12 mois. Les négociations dans les branches professionnelles, visant à ce que
les salariés bénéficient d'une couverture collective, s'ouvriront avant le 1er avril.
• Création de «droits rechargeables» à l'assurance chômage : cette disposition, d'un coût
estimé à un milliard d'euros, permettra aux demandeurs d'emploi qui reprennent un
travail avant la fin de leur période d'indemnisation de «conserver le reliquat de tout ou
partie de leurs droits aux allocations-chômage non utilisés» en cas de nouvelle perte
d'emploi. Jusqu'ici, à chaque période de chômage, les demandeurs d'emploi repartaient à
zéro. Ce volet ne devrait pas voir le jour avant l'an prochain.
• CDD courts surtaxés: dès le 1er juillet, les cotisations employeurs à l'assurance chômage
seront portées de 4 à 7% pour les contrats d'une durée inférieure à un mois, à 5,5% pour
ceux d'une durée comprise entre un et trois mois et à 4,5% pour les CDD dits d'usage. Ne
sont pas concernés «les CDD de remplacement» et les contrats saisonniers. En échange,
un CDI conclu pour l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans sera exonéré de cotisations
d'assurance chômage pendant trois mois (quatre mois pour une entreprise de moins de 50
salariés). L'intérim n'est pas concerné non plus par la surcotisation mais l'accord prévoit la
mise en place d'un CDI pour les salariés de ce secteur.
• Création d'un compte personnel de formation : tout salarié, même s'il se retrouve au
chômage, pourra bénéficier de ce compte qu'il pourra conserver tout au long de sa vie
professionnelle et ce, quel que soit son parcours.
• Droit à une période de mobilité volontaire sécurisée : réservé aux entreprises de plus de
300 salariés, ce droit permettra aux salariés de plus de deux ans d'ancienneté, qui
souhaitent «découvrir un emploi dans une autre entreprise», de conserver pendant deux
ans leurs droits dans leur société d'origine. L'accord de l'employeur, qui peut refuser deux
fois, est nécessaire. Les conditions du retour devront être précisées dans un avenant au
contrat.
• Représentation des salariés au conseil d'administration : elle concernera les entreprises
dont les effectifs totaux, appréciés à l'échelle mondiale, sont au moins égaux à 10.000
salariés ou à 5.000 appréciés à l'échelle de la France. Les représentants des salariés choisis
siègeront «avec voix délibérative». Le projet d'accord prévoit aussi la création au sein des
entreprises d'une base de données unique mise à jour régulièrement pour faciliter
l'information des instances représentatives du personnel.
Du côté des entreprises :
• Accords de maintien dans l'emploi : ces derniers doivent permettre aux entreprises
confrontées à de «graves difficultés conjoncturelles» de négocier des baisses du temps de
travail et des salaires en échange d'un maintien des effectifs. Leur durée ne pourra
dépasser deux ans. Ils requièrent l'accord individuel de chaque salarié. En cas de refus, la
rupture de son contrat de travail sera assimilée à un licenciement économique. Par
ailleurs, une négociation sur l'activité partielle pour simplifier le recours à celle-ci sera
lancée dans les deux semaines.
• Sécurisation des plans de sauvegarde de l'emploi (PSE): l'accord prévoit que ces plans
fassent l'objet d'un accord collectif avec des syndicats majoritaires ou, à défaut, soient
homologués par l'administration. Les délais fixés par l'accord seront «préfixés, non
susceptibles de suspension ou de dépassement».
• Contentieux avec les salariés : l'accord pousse à la conciliation prud'hommale pour les
contestations de licenciement, avec la possibilité d'une indemnité forfaitaire calculée en
fonction de l'ancienneté du salarié. Les délais de prescription pour une contestation en
justice portant sur l'exécution ou la rupture d'un contrat de travail sont ramenés de cinq à
deux ans.
• Expérimentation du contrat de travail intermittent : ce contrat, qui existe déjà dans
certaines professions (les moniteurs de ski par exemple), sera expérimenté sans passer par
un accord de branche dans de nouveaux secteurs (industrie du chocolat, formation hors
langues étrangères et vêtements de sport et de loisirs) et un bilan-évaluation sera effectué
avant fin 2014.
• Mobilité interne à l'initiative des entreprises : elle ne sera plus liée à un plan de
sauvegarde de l'emploi et fera l'objet d'une négociation triennale. Les mobilités
envisagées seraient proposées aux salariés dans la limite d'un éloignement de 50
kilomètres ou quarante-cinq minutes. Elles ne peuvent en aucun cas entraîner une
diminution du niveau de rémunération ou de la classification du salarié. Le refus par ce
dernier n'entraîne pas son licenciement pour motif économique, mais pour motif
personnel ouvrant droit à des mesures de reclassement telles qu'un bilan de compétence
ou un abondement du compte personnel de formation.
« Les embauches en CDI ont chuté de plus de 10% en un an » (Le Figaro.fr 23/01/2013)
Il devient de plus en plus difficile de trouver un contrat de travail de longue durée. Les
déclarations d'embauches de plus d'un mois ont chuté de 6,7% au quatrième trimestre
2012, par rapport à la même période en 2011, selon des données publiées ce mercredi par
l'Acoss, l'organisme national qui collecte les cotisations de Sécurité sociale.
Cette baisse générale s'explique notamment par la chute des embauches en CDI (-10,5%
sur un an). Mais le nombre de CDD de plus d'un mois a, lui aussi, reculé de 3,4% en un an.
À l'inverse, les CDD de moins d'un mois enregistrent une hausse de 7,7%.Grâce ou à cause
de cette flambée des contrats très courts, le nombre total d'embauches progresse de 2,6%
au quatrième trimestre, par rapport à la même période un an plus tôt.
De quoi justifier, a posteriori, la taxation accrue des CDD inscrite dans le tout récent
accord sur la sécurisation de l'emploi. Syndicats signataires et patronat espèrent qu'elle
contribuera à limiter l'usage abusif des contrats de quelques semaines.
Ces données vont aussi dans le sens du rapport de la Cour des comptes qui dénonçait hier
un marché du travail divisé en deux. Une «dualité» entre contrats courts et CDI encore
aggravée par la crise: non seulement les travailleurs en intérim et en CDD ont de plus en
plus de mal à décrocher un contrat à durée indéterminée, mais ils ont été les premiers
remerciés face au ralentissement économique, alors que les entreprises des pays voisins
ont plutôt réduit le salaire et le temps de travail de leur personnel.
T.A.F :
1. Expliquez le problème posé par un marché dual du travail.
2. Décrivez l’effet de chacune des mesures sur l’équilibre du marché du travail à court
terme mais également sur le ‘taux de chômage naturel’ (a définir). Vous utiliserez
également les enseignements de la théorie des insiders-outsiders pour analyser les
conséquences sur le marché du travail et l’équilibre macroéconomique de certaines de
ces mesures.
3. A propos des contrats courts : qu’est ce qui pourrait justifier leur usage croissant ?
4. Concluez sur les effets économiques de la taxation de ces contrats.
5. Vous tenterez d’évaluer l’importance relative de ces effets.
6. Comparez la position ou la forme de la courbe AS avant et après l’implémentation de
ces nouvelles mesures.
7. As – AD en action à court et long terme
« Des salariés sacrifient leurs RTT pour sauver 300 emplois » (Le figaro 21/01/2013)
Ils ont signé. À contrecœur, mais ils ont fini par signer. Afin de sauver «300 à
400 emplois», selon la CGT, les 1100 salariés des trois sites ardéchois de Plastic Omnium
viennent de parapher, par l'entremise de leurs trois syndicats (CGT, CFDT et CFE-CGC), un
accord avec leur direction. Son contenu? La suppression de trois jours de RTT, le gel des
salaires en 2013 et leur revalorisation à hauteur d'un demi-point Insee en 2014, ainsi que
l'arrêt jusqu'en 2015 du versement d'une participation, dont le plancher était jusqu'ici de
500 euros.
«C'était soit ça, soit la direction déménageait une partie de l'usine en Allemagne»,
explique Pascal Lemercier, représentant syndical CGT de ce sous-traitant, fabricant des
pièces plastiques thermoformées (partie de cabines, hayons…) pour le compte,
notamment, des camions Mercedes et Volvo Trucks ou encore Renault et Range Rover.
À l'origine de cette négociation, il y a un accident industriel. En mars de l'année dernière,
une partie de l'atelier peinture de l'usine de Saint-Désirat employant 150 salariés part en
flamme. En octobre, concomitamment à l'annonce de la suppression de 95 emplois (70
licenciements et 25 mutations dans l'Ain) chez les cadres et agents de maîtrise du service
recherche et développement ardéchois, la direction française de Plastic Omnium fait
connaître sa volonté de réduire le coût de ses transports - «sous la pression de nos
donneurs d'ordre», précise aujourd'hui un porte-parole de l'entreprise. Et donc de
déménager outre-Rhin l'activité de peinture, arrêtée depuis le début de l'année, et les
activités connexes.
«Nous sommes entièrement dépendants du marché européen, qui ne va vraiment pas
bien», justifie-t-on encore côté direction. Pour réduire ses coûts, Plastic Omnium envisage
donc de se rapprocher, en Allemagne, des centres d'assemblage où sont livrées ses pièces
en thermoplastique qui composent les camions.
Deux mois plus tard, afin de maintenir l'activité industrielle du site, les employés ardéchois
de Plastic Omnium se prononcent à 70% en faveur de l'«accord de compétitivité»,
finalement entériné en fin de semaine dernière.
Une négociation sans aucun mouvement social
En échange, le groupe s'engage à reconstruire l'atelier de peinture et à moderniser l'outil
industriel pour un montant d'environ 20 millions d'euros. Entre-temps, si aucun emploi n'a
été supprimé à la production dans les effectifs permanents de l'entreprise, ce sont
quelque 200 intérimaires qui, depuis un an, ont été remerciés et ne sont plus venus
pointer à l'usine.
L'unité industrielle de Saint-Désirat a connu par le passé de nombreux mouvements de
grève. La dernière négociation menée entre la direction et les salariés s'est cette fois-ci
déroulée sans mouvement social. Et Pascal Lemercier de relever avec amertume: «On
avait le couteau sous la gorge. Là, on n'était pas en position de force.» Les travaux de
réhabilitation de l'atelier de peinture devraient prochainement débuter. Ils doivent durer
plusieurs mois.
TAF :
En imaginant que toutes les entreprises Françaises fonctionnent de la même manière
1. Analysez l’origine du problème (« le marché… ne va vraiment pas bien ») à l’aide d’AS
et d’AD, et représentez le graphiquement.
2. Analysez les conséquences de ce problème sur le marché du travail, en soulignant le
mécanisme de négociation entre les diverses parties prenantes.
3. Analysez les conséquences de cette négociation sur le marché du travail, mais
également sur AS et sur l’équilibre macroéconomique
4. En supposant toujours que toutes les entreprises agissent de la sorte, ce résultat
donne-t-il raison à Keynes quand il écrit : « : « Sauf dans une communauté socialisée
où les salaires sont fixés par décret, il n'y a aucun moyen de réaliser une réduction
uniforme des salaires dans toutes les catégories de la main d'œuvre. La baisse ne peut
être obtenue qu'au prix d'une série de fléchissements graduels et désordonnés,
qu'aucun critère de justice sociale ou d'opportunité économique ne justifie, et qui ne
s'accomplissent d'ordinaire qu'après des luttes vaines et désastreuses, où ceux qui se
trouvent dans la position la plus faible pâtissent comparativement aux autres »
Exercice de synthèse
En reprenant tous les documents relatifs à, la politique budgétaire, la politique monétaire, les
futurs accords concernant le marché du travail, les négociations salariales :
1. Construisez la courbe AS avant les nouveaux accords et négociations salariales. Mettez
en évidence le long terme et le court terme.
2. Construisez la courbe AD avant la crise et avant les politiques monétaires et
budgétaires et représentez le point d’équilibre macroéconomique.
3. Représentez les changements sur AD et sur l’équilibre macroéconomique suite à la
crise et aux différentes politiques budgétaires et monétaires. Il faudra distinguer
différents cas.
4. Représentez ensuite les effets sur AS des politiques de réformes du marché du travail
et l’existence de négociations au sein des entreprises.
5. En comparant les différents équilibres macroéconomiques expliquez dans quelle
mesure le chômage classique et le chômage keynésien ont varié.
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