Multiplicateur et accélérateur
1. Le principe du multiplicateur
Le multiplicateur est un des concepts essentiels de la théorie de Keynes. Il permet de
présenter, sous une forme dynamique, le rôle moteur de l'investissement dans le processus de
croissance.
a. La définition de Keynes
« Nous appellerons k le multiplicateur d'investissement. Il nous indique que lorsqu'un
accroissement de l'investissement global se produit, le revenu augmente d'un montant égal à k
fois l'accroissement de l'investissement » (Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la
monnaie, 1936).
b. Le mécanisme par l'exemple
Admettons qu'une entreprise décide de robotiser ses chaînes de production. Elle consacre
10 millions d'euros à cette opération. Cet investissement se matérialise par l'achat de biens
d'équipement (des robots) auprès d'autres entreprises. Afin d'honorer cette commande, les
entreprises embauchent du personnel. En outre, elles enregistrent une hausse de leurs profits.
Au bout du compte, l'investissement initial engendre une distribution de revenus aux salariés,
aux actionnaires... d'un montant de 10 millions d'euros.
Ce revenu supplémentaire est utilisé par les agents économiques pour leur consommation et
leur épargne. Les dépenses de consommation génèrent des revenus pour les commerçants,
leurs salariés et leurs fournisseurs. Ce processus va se poursuivre jusqu'à essoufflement de
l'effet. L'investissement initial est à l'origine d'une activité qui se propage par vagues
successives en stimulant l'activité économique.
2. L'accélérateur
Le principe de l'accélérateur met en évidence l'impact de la variation de la demande sur
l'investissement.
Nous pouvons envisager 3 cas de figure :
– 1er cas : une hausse, même modérée, de la croissance (mesurée par l'augmentation de la
demande finale) entraîne une croissance plus que proportionnelle de l'investissement. Cela
signifie que le taux de croissance de l'investissement est supérieur au taux de croissance de la
demande ;
– 2e cas : un simple ralentissement du rythme de croissance provoque une baisse de
l'investissement ;
– 3e cas : une diminution de la demande finale entraîne mécaniquement un très fort recul de
l'investissement. Dans ce cas de figure, non seulement les entreprises n'investissent plus, mais
elles ne vont pas remplacer le capital devenu hors d'usage.
Par conséquent, on peut conclure que le secteur des biens d'équipement est extrêmement
sensible à la conjoncture économique.
L'essentiel
Le multiplicateur traduit le fait qu'un investissement de départ entraîne un accroissement
important du revenu national grâce à l'augmentation de la consommation et de
l'investissement qui en résulte. L'investissement est donc le déterminant fondamental de la
croissance.