Centre social de Montbrison - 2015
2
- des pays ayant tous accès aux mêmes technologies.
- pas de mouvements de capitaux2.
C’est à ces conditions que les pays ont intérêt à échanger. On a oublié ces
conditions et on a rendu la théorie universelle, ce qui ne fait pas toujours d’elle un
moteur de croissance et de prospérité.
Les conséquences de ces théories
Une théorie imposée par la force
Le libre marché mondial a été créé par l’impérialisme et par des canons britanniques.
Sans ses bateaux et sans la colonisation, la Grande Bretagne n’aurait pas pu créer des
marchés pour écouler ses propres produits.
Illustration avec la guerre de l’opium avec la Chine
A la fin du 18ème siècle, les Britanniques ont essayé de vendre du tissu de coton et de la laine et ils ont échoué. La seule
façon pour les Britanniques d’imposer leurs échanges était la force et la dépendance des Chinois à l’opium.
L’intérêt de échange n’est pas le même pour tous
La notion de libre échange vise à favoriser certains groupes particuliers, essentiellement
des grandes entreprises qui sont devenues des conglomérats financiers qui peuvent
passer d’un domaine à un autre. C’est un modèle de société qu’on vend au public, non
seulement avec la rhétorique de la liberté mais aussi avec la rhétorique du savoir
scientifique.
Aujourd’hui, la mondialisation et l’ouverture des marchés ont des effets délétères sur bon
nombres d’économies des pays en voie de développement. C’est pourtant les conditions
imposées à ces économies par le FMI3 pour obtenir des prêts, en particulier dans le cadre
des programmes d’ajustement structurels.
Thomas Piketty : « Le mécanisme supposé vertueux où un pays possède un autre pays et
investit son capital dans un autre pays n’a pas du tout marché. Etre possédé par un autre
pays n’est pas forcement un gage de développement humain, social et politique réussi.
Souvent, les pays ont même perdu leur capacité à nourrir leur peuple. »
La théorie de Ricardo a été utilisée à tort et à travers.
Cependant, Ricardo a réfléchi à un modèle économique qui ne peut pas et ne pourra
jamais être appliqué. Il a réfléchi depuis sa situation de banquier qui défend les intérêts de
sa classe. Il défend également le point de vue des logiciens, de la mathématisation de
l’économie et légitime ainsi des hypothèses fausses afin de justifier un modèle.
La liberté du travail et ses effets dramatiques
Jusqu’à la fin du 19ème siècle, les travailleurs ne peuvent pas aller de ville en ville pour
chercher à s’employer. Ricardo et Malthus veulent changer tout ça.
Un paysan anglais recevait l’aide de sa paroisse. Malthus s’élève contre cette assistance
car ça laisse aux gens qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins la possibilité de se
reproduire et ça leur enlève toute motivation à travailler. Ricardo, membre du Parlement,
demande au gouvernement que les salaires soient laissés à la concurrence libre et loyale
du marché. L’aide aux pauvres nuit aux lois du marché. Le gouvernement tient compte
des remarques de Ricardo dans une nouvelle loi sur les pauvres en 1834 : l’idée est de
construire des hospices pour les pauvres, au sein desquels les conditions seraient pires
2 Les mouvements de capitaux permettent de délocaliser la production dans des pays où la main d’œuvre
est moins chère.
3 Fond Monétaire International : organisation crée après la seconde guerre mondiale, entre autre pour
promouvoir le libre échange comme facteur de croissance.