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Note Technique du Secrétariat Général de la CRPM - 2008-2011 : du krach financier à la crise systémique –
Quelles perspectives d’équilibre mondial ? Quels enjeux pour l’UE et ses Régions ?
Référence CRPMNTP110063 A0 – Septembre 2011 – p. 3
- Afin de soutenir la croissance économique, le Fonds Monétaire International (FMI), qui a forgé sa
légitimité depuis son intervention dans la gestion des effets du krach de 2008, soutient une politique
budgétaire restrictive – à l’exception notable des États-Unis - craignant qu’une forte augmentation
des dettes publiques une année n’engendre un ralentissement économique les années suivantes. Les
pays ayant eu recours à des prêts du FMI s’engagent donc dans des politiques de grandes économies
budgétaires, assez tôt pour certains (Lituanie, Hongrie), et plus tard pour d’autres (Grèce).
L’effort de relance diminue donc globalement dès 2010 : l’Union européenne, la Chine, l’Australie, la Russie
et le Japon réduisent l’intensité des mesures discrétionnaires de relance. Les États-Unis se démarquent des
autres ensembles mondiaux en accroissant l’intensité de leurs mesures de relance : en septembre 2011, un
nouveau plan de 447 Milliards de dollars, axé sur le soutien à l’emploi, est voté. Au sein de l’UE, la situation
reste disparate. Dans 6 des 10 États les plus endettés et/ou les plus déficitaires de l’UE, cet effort baisse ou
stagne (Grèce, Lettonie, Portugal, Royaume-Uni, France, Espagne, Italie, Belgique, Lituanie).
Fig.2 - Mesures de relance budgétaire discrétionnaires en 2009 et 2010 (hors mesures de restriction budgétaire) – en % du PIB
(Source, MATH, Chronique internationale de l’IRES 2010.)
L’année 2011 voit les craintes des marchés financiers se focaliser sur la santé des finances publiques des États
occidentaux. En réponse, ces États se lancent dans un cycle d’économies budgétaires parfois drastiques qui
ne laisse plus – ou peu - de place à la relance.
2. DE LA CRISE FINANCIERE A LA CRISE DES FINANCES PUBLIQUES OCCIDENTALES
2.1. Sous le coup des mesures de relance, les soldes publics des États occidentaux se sont dégradés dès 2008.
Au sein de l’UE, aucun des 27 États membres n’est plus excédentaire en 2009 (ils étaient 7 en 2008, 9 en
2007) et 23 États dépassent le plafond fixé par le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) en matière de
déficit public (3%). Mais la tendance s’inverse dès 2010 : les premières mesures de consolidation
budgétaires produisent leurs effets, et les déficits se réduisent à partir de 2010 dans 21 États de l’UE.
Malgré une dégradation de son solde public, la Norvège reste largement excédentaire (10, 5% de son PIB
en 2010).
Comme dans la plupart des États de l’UE, les déficits des États-Unis, du Japon et des BRICs (Brésil,
Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se creusent jusqu’en 2010, date à laquelle la tendance s’inverse
(Fig.3).