Journal Granit le du octobre novembre décembre 2012 n° 4 un automne riche en créations les merveilleuses petites histoires.com de kader attou découvrez le programme des concerts sandwichs ! une saison à voir en famille www.legranit.org n°4 octobre novembre décembre 2012 ouverture de saison Page 4 revue de presse spectacles créés cet été Page 5 hip hop petites histoires.com Page 14 concerts sandwichs Page 16 spectacles à voir en famille Retrouvez l’ensemble de la programmation, des photos, vidéos, extraits musicaux et autres compléments d’information sur notre site Internet : www.legranit.org Vous pouvez également recevoir nos lettres d’information web en vous inscrivant sur le site et réserver ou acheter vos billets directement en ligne. Page 6 lecture sami tchak Page 17 les créations des zèbres et des amandes scènes de la vie ordinaire qui-vive Accédez au site internet du Granit grâce à votre téléphone mobile, en flashant le code ci-dessus. la galerie cyril jarton & benjamin nuel Page 18 Page 8 “Il était une fois”... C’est avec ce préambule, tagué sur les rives de la Savoureuse qu’a démarré la saison 2012/2013. Comme une invitation à l’ouverture d’une porte donnant sur un ailleurs, dans un autre temps. A l’ouverture des parenthèses que sont les représentations dans un Théâtre. soirée jazz guitare Page 12 Plus prosaïquement, dans ce trimestriel, nous continuons à donner la parole aux artistes présents dans le courant de la saison. Un complément d’information important à nos yeux sur les spectacles qu’ils préparent. il était une fois... l’histoire du théâtre Le site du Granit a été toiletté ; vous y trouverez des documents audio, vidéo, des liens qui complèteront cette information. Page 20 dernière minute remplacement du concert de mayra andrade par mariana ramos Page 22 Directeur de la publication : Thierry Vautherot Responsable de la publication : Elise Ruysschaert Rédaction : Jérôme Araujo, Elise Ruysschaert Graphisme : Stéphanie Renaud Tirage 4000 exemplaires Imprimé par Est Imprim, Montbéliard N° licences 1-1045584, 2-1045585, 3-1045586 Photo de couverture : Petites Histoires.com © Yves Petit Voir page 14 2 Une plaquette jeune public vient également de sortir ; elle montre l’accent que nous souhaitons donner à cette programmation. Nous espérons vous retrouver nombreux tout au long de la saison . Thierry Vautherot, directeur du Granit Le Granit est subventionné par la Ville de Belfort, la DRAC Franche-Comté, le Conseil général du Territoire de Belfort, la Communauté de l’Agglomération Belfortaine et le Conseil régional de Franche-Comté. 3 revue de presse de l’été ouverture de saison Vous avez été très nombreux, et nous vous en remercions, à nous rejoindre le samedi 15 septembre pour ce temps fort de la rentrée : pour commencer cette nouvelle saison, nous vous invitions à des spectacles dans plusieurs lieux du théâtre et en extérieur, le tout se prolongeant par un concert d’Ornette et une belle nuit festive, avec piste de danse endiablée ! © Jean-François Lami Une grande soirée festive et artistique Petit clin d’oeil des préparatifs de la fête... Sur la cinquantaine de spectacles que compte cette saison, une petite vingtaine n’étaient pas encore créés au moment où nous les avons programmés. Certains se créeront au Granit cette année, mais d’autres ont déjà vu le jour cet été. En voici un petit avant-goût… Théâtre | CURIOSITÉ Opéra à voir en famille Théâtre Michel Dupont L’Enfant et les sortilèges Le Président Plongés dans l’obscurité totale, venez vivre une expérience inoubliable, lors de cet extraordinaire spectacle mêlant paroles, bruitages, ambiances sonores et musique. Une expérience sensorielle inédite, mettant à contribution l’imagination et la sensibilité de chacun. Anne-Cécile Vandalem Création au Festival d’Avignon 2012 © Sandra Devo © Sandra Devo Visible à la Coopérative mardi 2 avril 2013 à 20h30 Depuis début septembre, d’étranges et magnifiques fresques avaient fleuri sur les murs du centre ville de Belfort... Le mystère s’est levé lors la soirée d’ouverture : il s’agissait de La Prisonnière espagnole, spectacle déambulatoire conçu par le Serial théâtre. Muni d’un casque audio, nous vous proposions de partir sur les traces d’une petite fille tout droit sortie d’une vieille légende populaire. Certaines des fresques resteront, en souvenir de ce grand moment de théâtre, sur certains bâtiments de la ville. Ouvrez l’oeil ! Non, le noir n’est pas noir. En quelques minutes à peine, l’œil s’habitue à l’obscurité, perçoit des ombres, des nuances et les autres sens s’aiguisent. Telle l’écoute qui modifie la perception du récit. Comme le rappelle Anne-Cécile Vandalem, un nom qui compte sur la scène internationale. Michel Dupont explore avec finesse et pertinence des thèmes qui sont chers à l’auteur : l’enfermement et la force vitale de l’imaginaire dans ce genre de situation. Derrière la simplicité formelle de l’objet se cache une réelle complexité, pour nous mener, à l’aveuglette, du conte d’antan aux faits divers d’aujourd’hui. © Jean-François Lami A noter : vous pourrez retrouver la compagnie Ka en novembre avec le spectacle “Scènes de la vie ordinaire“ (voir p. 10) musique Maurice Ravel Mise en scène Arnaud Meunier Création du 6 au 22 juillet 2012 au Festival d’Aix-en-Provence Visible au Granit vendredi 8 mars 2013 à 19h30 Dans la jolie “fantaisie lyrique” de Maurice Ravel, la jeune Chloé Briot incarne un enfant buté en charmant, aux prises avec tous les sortilèges réveillés par sa mauvaise humeur. Sa voix ronde, sa diction parfaite et sa musicalité toute simple se glissent dans les mots et les notes de ce chef d’œuvre. La Croix – 10 juillet 2012 Une plongée troublante dans notre imaginaire… La poésie et le rêve surgissent au cœur de l’enfermement et ouvrent de nouveaux horizons. Voilà un spectacle inventif, au très fort contenu poétique, qui crée d’emblée un monde onirique tout à la fois inquiétant et imaginaire. On le doit à la mise en scène brillante d’Arnaud Meunier et aux décors et costumes fascinants, caverne d’Ali Baba où des meubles vivent leur propre vie. Une belle réussite. Le Soir – 26 juillet 2012 Le Figaro – 13 juillet 2012 La Libre Belgique – 13 juillet 2012 Ci-contre Catherine Hugot, directrice artistique de la compagnie bisontine Ka, avec l’une de ses marionnettes. Elle présentait deux spectacles dans le cadre de cette soirée, à partir de textes courts de Matéi Visniec : L’Araignée dans la Plaie et Une Baignoire révolutionnaire, qui forment un diptyque intitulé Désillusions marionnettiques. Catherine Hugot confronte ses recherches sur la marionnette à la fois au texte contemporain et au jeu d’acteur, tout en gardant une volonté esthétique et plastique très exigeante et originale. Elle conçoit, fabrique les marionnettes et met en scène les spectacles qui nous proposent une lecture du monde profonde et radicale. Conte initiatique sur l’arrachement à l’enfance, ce spectacle est subtil, délicat, transformant l’opéra original en un théâtre musical propice à une belle attention du spectateur et à un travail de troupe avec huit chanteurs et quatre musiciens. I-dé-al : c’est le qualificatif qu’appelle “L’Enfant et les Sortilèges”, tant l’adéquation semble parfaite entre l’ouvrage si poétique de Colette et Ravel. S’y ajoutent une mise en scène onirique et un plateau vocal de jeunes et généreux talents. L’avant-Scène opéra – 10 juillet 2012 L’excellent metteur en scène Michel Raskine est de retour avec cette pièce féroce, grotesque et d’une drôlerie désespérée. Menacé au dehors par les balles des terroristes, un président doit supporter chez lui le discours que sa femme adresse sans discontinuer à son chien mort. Sa seule consolation : le plaisir qu’il trouve auprès d’une actrice de second ordre, à qui il peut infliger à son tour une magistrale leçon de pouvoir. La dernière. Texte Thomas Bernhard Mise en scène Michel Raskine Création du 15 au 28 juin 2012 aux Nuits de Fourvière à Lyon Visible au Granit Mardi 23 octobre 2012 à 19h30 et mercredi 24 à 20h30 Le texte des années 70, dont la virulence intemporelle frappe d’emblée, décline sur un ton absurde, grinçant et féroce une réflexion sur le couple, le pouvoir, et les illusions que l’un et l’autre induisent parfois. Les fabuleux comédiens forment un tandem adéquat de pantins, accompagnés de marionnettes qu’ils manipulent à l’occasion. Libération – 22 juin 2012 Sur fond de théâtre de marionnettes, une mise en scène revigorante de Michel Rakine portée par un magnifique duo d’acteurs complices. Rien n’est jamais appuyé. Ni dans le jeu des acteurs, ni dans la mise en scène. Toute la superbe réussite du metteur en scène tient là : dans cette alchimie d’allégresse, drôlerie, légèreté (ce qui n’interdit pas la profondeur !) laissant tout le champ aux interprètes. La Croix – 19 juin 2012 Il y a du Shakespeare, du Beckett, du Jary dans “Le Président”. Du tragique et de l’humour dans ce vaudeville noir et sang. Applaudi à tout rompre par les Lyonnais, ce spectacle est radical et rare. Les Echos – 25 juin 2012 4 5 à voir en famille théâtre à partir de 8 ans Les Sorcières Cirque, théâtre, danse, conte, opéra… Partagez cette saison en famille ! texte Roald Dahl / mise en scène Sylvain Maurice INFO : en cette rentrée, nous avons édité, en complément de la plaquette de saison, un livret vous présentant plus spécifiquement les spectacles à voir avec des enfants. Il est disponible au Granit et dans de nombreux lieux publics de la ville. Bonne lecture... tarif c de 4€ à 13€ Mercredi 17 octobre à 19h30 au Granit représentations scolaires mardi 16 à 10h et 14h30, jeudi 18 à 10h Dans le cadre du festival Conte et compagnies. En partenariat avec la Médiathèque départementale du Territoire de Belfort. Attention sorcières… © Elizabeth Carecchio Voici l’histoire merveilleuse, drôle et cruelle d’un jeune garçon qui déjoue un complot mondial d’horribles sorcières avec la complicité de sa vénérable grand-mère norvégienne, grosse fumeuse de cigares. S’inscrivant dans la tradition du conte pour enfants, Roald Dahl, auteur, entre autres, de Charlie et la chocolaterie, parvient à renouveler le genre grâce à son humour singulier, mélange d’absurde et de noirceur. Pour raconter cette fable, trois acteurs manipulateurs disposent d’une vingtaine de marionnettes de tailles et de natures différentes, dans un décor-castelet mêlant jeu d’ombres et de lumières... Le tout accompagné par un musicien, quelques chansons et un zeste de magie pour que le spectacle soit complet. théâtre à partir de 9 ans Frankenstein Texte Fabrice Melquiot d’après Mary Shelley Mise en scène Paul Desveaux Mercredi 19 décembre à 19h30 au Granit représentations scolaires mardi 18 à 10h et 14h30 tarif c de 4€ à 13€ Qui n’a jamais entendu parler du célèbre Frankenstein ? © Elizabeth Carecchio 6 L’enfance y est le temps des questions, de la solitude, de l’expérience… On y joue avec le feu de la pédagogie, avec le noir romantique de l’enfance, avec la fascination des adultes pour la vie, la fascination des enfants pour la mort. Frankenstein est un univers qui s’ouvre et se referme comme un livre, qui déploie sa fable et ses chansons avant de retourner à l’imaginaire, comme une boîte à musique. © Elizabeth Carecchio Ce spectacle musical, mariant marionnette et chansons, nous replonge dans le chef dœuvre de science-fiction de Mary Shelley. Cette adaptation libre veut “restituer la fable de Shelley dans la vie du dialogue, en éclairer des dessous aux résonances contemporaines puissantes, sans en gâter l’humour, ni le lyrisme”, grâce à la forme du conte qui a la “capacité de poser des questions essentielles, sous couvert d’une forme détachée du réalisme” Paul Desveaux Les spectacles à voir e� famill� 7 les créations théâtre D’après Jared Diamond mise en scène Andrea Novicov Mardi 11 décembre à 19h30 mercredi 12 à 20h30 au granit tarif b de 6€ à 20€ Après “Sous la glace” de Falk Richter que vous avez pu voir au Granit l’an dernier, le metteur en scène Andrea Novicov évoque son prochain spectacle en cours de répétition, “Des zèbres et des amandes”. Voyage dans le temps, dans l’espace et dans l’art de la scène. Le point de vue défendu par l’auteur est aussi contesté, non ? Andrea Novicov : N’importe quelle thèse scientifique peut être critiquée. Cela fait partie d’une dialectique. Moi aussi, je peux en mettre en discussion des parties, mais d’ailleurs en tant qu’artiste, ce que je cherche dans l’œuvre, c’est sa faille, sa fragilité, son univers poétique… Mais en deux mots, l’on peut dire que la thèse part du principe que la géographie, et ce qui va avec, les animaux, les plantes… déterminent le développement des civilisations. Par exemple, les civilisations autour de la Méditerranée ont eu un avantage sur les autres, ce qui leur a permis de conquérir le reste de la planète à une certaine époque. Justement, ce qui vous intéresse dans ce rapport historique est de porter un regard critique sur aujourd’hui ? Andrea Novicov : Oui, on le fait avec toute pièce de théâtre. Parfois le décalage permet de mieux raconter le présent que le présent lui-même. Le présent nous est décrit tous les jours dans les journaux ou à la télévision. Le présent est trop présent pour nous parler de nous. Ce monde trop rapide rend difficile les points de repère. On peut donc dire que Jared Diamond est légèrement décalé. Sa thèse laisse des portes ouvertes à la discussion, 8 à la critique… Une thèse qui parcourt 15 000 ans d’histoire reste paradoxale, exagérée ,mais elle nous permet de nous arrêter et de réfléchir. Le Théâtre reste l’occasion d’une cérémonie qui nous permet de nous situer dans le temps et dans l’histoire. Comment êtes-vous passé d’un texte scientifique et littéraire à une forme pour le théâtre ? Andrea Novicov : Je travaille avec la dramaturge Carine Corajoud. Elle a déjà adapté différents matériaux textuels pour la scène avec beaucoup d’aisance. Le premier travail a consisté à réduire l’énorme masse de l’essai pour le plateau. Il faut garder l’essentiel sans perdre le ludique ou les anecdotes qui font la saveur de l’histoire et bien entendu du plateau. Les comédiens-personnages apportent aussi leurs envies. J’ai pris aussi du temps pour choisir des “comédiens-citoyens”, des comédiens qui aiment se questionner, qui ont un parcours, qui sont intrigués par ce qu’ils disent, pas uniquement centrés sur l’acte de jouer. Enfin, la dernière couche est : toute histoire est l’histoire ellemême et la raison pour laquelle nous la racontons aujourd’hui. Cette histoire est composée de multiples histoires sous-jacentes qui seront traduites sur la scène par des images, des silences, le jeu des comédiens, des mouvements dans l’espace. On peut appeler cela des “couches de subconscient de plateau”. C’est en fait très intéressant de monter un texte qui n’est apparemment pas fait pour la scène. Il y a, je crois, un discours politique ou social qui est que l’homme, pendant des centaines d’années, a pensé être au centre de l’univers. Le répertoire théâtral a été fait par des hommes au centre de la scène qui nous racontaient leurs problèmes, leurs histoires, leurs sentiments. Ce même homme a construit le monde dans lequel nous vivons et ce n’est pas un magnifique résultat. Donc, quelque part, la question serait : “Peuton mettre cet homme de côté et laisser la place à d’autres “entités productrices de sens”?” Aujourd’hui, sur les scènes, on donne de plus en plus souvent la parole au corps, aux objets, à la lumière, à la musique, au chant, à l’architecture… Ce n’est pas une recherche de séduction formelle en tant que telle. Cela a un sens profond. Il s’agit d’oser enlever le pouvoir à l’homme pour goûter à de nouveaux équilibres parmi l’ensemble des éléments qui constituent la vie. Comment sera construit justement cet espace scénique ? Andrea Novicov : Les trois personnages seront des jardiniers-botanistes qui évoluent dans un laboratoire. Il y aura une sorte de serre ouverte avec des plantes, ce sera surtout de grandes surfaces mouvantes. On pourra changer le dispositif pour qu’il soit dynamique. A la verticale, on trouvera aussi de grandes planches, sortes d’herbiers. Nous avons besoin de grandes surfaces de projection, comme autant de supports ludiques de conférences. Compte tenu de la matière de l’essai, la projection peut être un support de lecture supplémentaire, pour faciliter l’information du spectateur. Enfin, ces surfaces permettront la projection d’ombres chinoises, pour marquer l’inquiétude, notre inconscient face à ce qui est raconté. Je conserve aussi une forme de théâtre d’objets. Ce sera donc très visuel. Dans votre conception du théâtre, il y a cette notion importante du jeu, du plaisir ? Andrea Novicov : ça reste une priorité pour moi. Le théâtre est une cérémonie de plaisir que l’on partage avec des gens. Le défi est de démontrer que toute sorte de matière peut être moteur d’un moment agréable. Le dynamisme du web et des nouvelles technologies nous montrent que l’information peut circuler de façon plaisante. Dans chacune de vos créations, le style de la scène change, vous expérimentez plusieurs formes d’expression … Andrea Novicov : Oui, je reconnais que chacun de mes spectacles peut paraître différent de l’autre même si l’on ne remet jamais tout complètement à plat. Par exemple, j’aime la notion de plaisir, toutes sortes d’outils qui créent de la magie, de l’illusion, de la fiction, du rêve. A chaque spectacle, j’enlève certains outils et laisse la place à d’autres. Cela est dû probablement au fait que je suis nomade de nature… Le théâtre est pour moi une boîte noire à partir de laquelle je reconstruis tout, la couleur, la saveur, le parfum d’un nouveau pays à habiter… Propos recueillis par Jérôme Araujo 9 Andrea Novicov © DR Des zèbres et des amandes Que souhaitez-vous raconter aux spectateurs en mettant en scène l’adaptation “de l’Inégalité parmi les sociétés” de Jared Diamond ? Andrea Novicov : Chaque projet est une combinaison entre une histoire qu’on veut raconter et le métadiscours sousjacent, une recherche de forme, de langage, lié à un parcours personnel ou à un questionnement de l’art de la scène. D’un côté, on a une histoire qui raconte comment notre monde a été conçu… Par qui ? Par quoi ? Comment ? Pourquoi nous en sommes là aujourd’hui ? Cela nous amène à nous demander où nous allons. Des zèbres et des amandes est donc l’histoire de notre présence au monde et la façon dont nous organisons cette présence. D’un autre côté, est-ce que toute matière peut être portée à la scène ? Ici, il s’agit d’une thèse biologique, historique, géographique, sociale et la question est : “Peut-on la mettre en scène ?”. les créations Scènes de la vie ordinaire théâtre d’après Hervé Blutsch mise en scène Catherine Hugot En résidence à La Coopérative en juin dernier et de nouveau à partir de mi-octobre, la compagnie bisontine Ka présentera son nouveau spectacle “Scènes de la vie ordinaire” à partir du 8 novembre. Réflexion sur le monde au travers du double prisme de l’humour et de la marionnette, ce spectacle aborde le thème de la relation sous trois angles : la relation à soi à travers l’image, la relation à l’autre à travers le couple, et la relation au monde à travers la retraite, la coupure d’avec le monde... Un beau matin, Antoine découvre que Judith est en train de disparaître sous une couche de peau qui la recouvre complètement jusqu’à effacer son visage. Jeudi 8 novembre à 19h30 vendredi 9 à 20h30 samedi 10 à 19h30 à la coopérative Qui-Vive théâtre magie Conception Thierry Collet mise en scène éric Didry Mardi 4 décembre à 19h30 mercredi 5 à 20h30 jeudi 6 à 19h30 vendredi 7 à 20h30 samedi 8 à 19h30 à la coopérative tarif b de 6€ à 20€ Représentations scolaires lundi 12 à 10h et 14h30 Du 4 au 8 décembre, vous découvrirez sur la scène de la Coopérative, trois magiciens dans “Qui-Vive”. Ce spectacle de théâtre explore les nouveaux territoires de la magie et pose des questions à la fois philosophiques, politiques et artistiques. Avant de découvrir cette nouvelle création, son concepteur, Thierry Collet, vous invite à en savoir plus en participant à deux autres propositions artistiques : une petite forme théâtrale et un stage de magie. Vrai/Faux (rayez la mention inutile) Par Rémy Berthier © Rémi Yadan tarif b de 6€ à 20€ Les élèves d’options théâtre de Belfort ainsi que des lycéens des lycées Courbet, Follereau à Belfort et Grand Chênois à Montbéliard assisteront à des répétitions les mercredi 3 et vendredi 5 octobre à la Coopérative. Une petite forme de magie mentale pour se demander si le fait de vivre dans une même société nous amène à penser parfois tous les mêmes choses. Pourquoi toujours cette même question : mais comment ça se fait ?… Plus je la pratique, plus je pense que la magie raconte la prise du pouvoir. Le magicien exerce un ascendant sur ses spectateurs et soumet leur jugement selon ses propres règles. A partir d’illusions optiques, d’expériences psychologiques interactives et d’effets magiques, cette petite forme interroge ce qui conditionne nos goûts et nos choix. Peut-on vivre au sein d’une société, appartenir à un groupe et ne pas tous penser et choisir les mêmes choses ? Thierry Collet Centre Culturel et Social Belfort Nord - Pierre Schuller, avenue des frères Lumières à Belfort, mercredi 28 novembre 2012 à 18h30 / Entrée libre Renseignements et réservations : 09 62 32 90 03 ou [email protected] / www.ccsbelfortnord.centre-sociaux.fr Trois représentations auront également lieu au lycée Follereau à Belfort, les mardi 27 et mercredi 28 novembre, dans le cadre du jumelage. © Rémi Yadan L’art d’avoir toujours raison Un stage pour s’initier à la magie mentale et expérimenter le rapport au pouvoir et à l’autorité. Par Rémy Berthier. Un stage de deux jours pour s’initier à la magie mentale, apprendre à devenir malhonnête, et éprouver le vertige – et le plaisir – de tromper ses semblables. C’est aussi une réflexion sur la nature et l’exercice du pouvoir et de l’autorité. Vous voulez dominer le monde ? Donner l’impression de lire dans les pensées des gens ? Créer votre propre religion ? Nous allons enfin vous donner la possibilité de maîtriser le comportement de vos semblables, de prévoir leurs choix et leurs décisions, en expérimentant des tours de magie mentale. L’objectif de ce stage n’est pas uniquement l’apprentissage de tours de magie. Le décodage et la réflexion autour des dispositifs de manipulation et d’influence à l’œuvre dans notre société sont des éléments importants de cette rencontre. La magie n’est pas envisagée comme un simple divertissement mais comme un outil de questionnement social, psychologique et politique. Samedi 8 et dimanche 9 décembre 2012 de 10h à 18h au Granit Tarifs : 25€ (abonnés et – de 26 ans) et 40€ (non abonnés). Inscriptions auprès de Jérôme Araujo, [email protected] ou 03 84 58 67 68 10 11 Club M al t Une soirée magique autour d’un instrument emblématique, la guitare, et des musiciens d’exception sur deux scènes belfortaines. Cette soirée Jazz Guitare est proposée en collaboration avec le Granit, la Poudrière, Bonus Tracks et le Conservatoire de la CAB. Pat Martino est une légende vivante du jazz. La précision, la fluidité, un phrasé rythmique et des improvisations mélodiques captivantes sont la signature du maître. à 19h30, Richard Manetti Quartet suivi de Pat Martino Trio au Granit Richard Manetti est issu du jazz manouche mais il fait dans ses nouvelles compositions la synthèse de toutes les musiques qui l’habitent et propose un métissage subtil entre jazz, musique brésilienne, tango et même parfois pop. Sonorité très personnelle malgré ce “tone” jazz qu’on reconnaît d’emblée (avec un instrument fait sur mesure), articulation idéale, connaissance profonde du langage jazzistique, choix circonspect du répertoire des standards. Son dernier album est un voyage délicat dans des voyages intimes aussi remarquable par son ambition que sa réalisation. Jazz Magazine Tarifs de 7€ à 24€. Réservations 03 84 58 67 67 www.legranit.org / www.fnac.com Le Granit et l’association Malt et Houblon vous proposent une sélection de bières de choix à l’entracte et après les concerts. © Ludovic Leleu La Presse, Canada à 18h, apéro-concert Misja Fitzgerald Michel à La Poudrière Après Paris, Misja Fitzgerald Michel a joué avec la crème de la scène new-yorkaise, de Ravi Coltrane à Mark Turner. Guitariste de jazz, il est avant tout un musicien en liberté. Son dernier album est consacré à Nick Drake, auteur-compositeur anglais, devenu culte depuis sa disparition en 1972. © Jimmy Katz Guitaristes de tout poil, aux taquets : dans le genre précis, on ne saurait trouver mieux. Discret, élégant, à l’affût du son et des harmonies les plus subtils, Misja Fitzgerald-Michel reste imbattable. Le Monde Tarif unique 5€. Réservations 03 84 58 11 77 ou au granit En partenariat avec La Poudrière et Bonus Tracks. Les spectateurs munis d’un billet pour l’apéro-concert bénéficient d’un tarif réduit à 18€ (au lieu de 24€) pour les concerts de Pat Martino et Richard Manetti au Granit. Masterclass de Richard Manetti, samedi 20 octobre au Granit © DR Gratuit pour les élèves inscrits au Conservatoire de la CAB. 20€ pour les élèves d’autres conservatoires. Renseignements et inscriptions au Conservatoire de la CAB au 03 84 54 27 27. 12 13 H o u b lo n Bar au fumoir du Granit et jazz guitare hip hop Kader Attou Petites Histoires.com Chorégraphie Kader Attou Vendredi 26 Octobre à 20h30 à la Maison du Peuple Représentant majeur de la danse française hip-hop, Kader Attou, chorégraphe engagé, signe une danse de son temps aux multiples influences, où la rencontre, l’échange et le partage sont les moteurs et les sources créatrices. La danse de Kader Attou, généreuse, se caractérise par une poétique où l’expression des sentiments est centrale. tarif A de 7€ à 24€ Le chorégraphe Kader Attou et ses danseurs de la compagnie Accrorap nous offrent une danse empreinte d’humour, d’espièglerie et de poésie, et nous transportent tantôt en légèreté, tantôt en gravité, dans l’univers de l’enfance, rendu à merveille à travers une succession de saynètes très émouvantes. Un merveilleux spectacle à découvrir en famille à partir de 9 ans ! © Yves Petit Issu du milieu du hip-hop de la banlieue de Lyon, Kader Attou s’est formé à l’école de cirque de Saint-Priest. À la fin des années 1980, il crée le collectif Accrorap avec Mourad Merzouki, Chaouki Said et Éric Mézino. Son spectacle Athina présenté en 1994 à la Biennale de la danse de Lyon marque le début de sa reconnaissance en France. Directeur artistique, danseur et chorégraphe de la compagnie Accrorap, longtemps basée à Besançon, Kader Attou est le premier artiste hip-hop nommé à la tête d’un Centre Chorégraphique National, celui de La Rochelle, qu’il dirige depuis 2008. 14 “Depuis une vingtaine d’années, ma danse s’est façonnée dans le frottement des esthétiques, danse hip-hop, danse kathak, danse contemporaine. Ce qui m’importe, dans cette relation-là, c’est de construire des ponts, créer du lien, du dialogue dans la différence. Cette recherche m’a conduit à essayer de mieux comprendre ce qui était du ressort du corps ou de l’émotion. Comment à partir d’une technique, d’un mouvement, d’un code, avec la virtuosité, naît cette émotion.” Kader Attou, juin 2012 15 concerts & danse sandwichs lecture / rencontre Concerts et danse au menu de la saison ! © DR © DR à 12h20 au Granit, en entrée libre. Durée : environ 45 mn. Possibilité de restauration sur place. © DR JAZZ musique classique Miriam Prandi © DR MARDI 4 décembre 2012 JAZZ Eric Theiller Trio MARDI 9 OCTOBRE 2012 Eric Theiller, trompette/ Eric Soum, guitare Jean-Luc Miotti, contrebasse Réunis de longues dates autour du trompettiste Eric Theiller influencé par Chet Baker et Clifford Brown, ce trio avec Eric Soum et Jean-Luc Miotti, nous propose un jazz aérien tout en douceur. Musiciens et amis dans la vie, ils font partager leur complicité à travers des standards et des compositions. DANSE création Christophe Sabbioni MARDI 5 mars 2013 En partenariat avec la Haute école des Arts de Berne Miriam Prandi est née à Mantoue en 1990 et elle poursuit des études de piano et de violoncelle à la Haute Ecole des Arts de Bern. Repérée très jeune en Italie, elle obtient plusieurs distinctions. Elle donne des concerts solo en Italie et en Europe ainsi qu’aux Etats-Unis. Au programme : Reger, Suite n°1 pour violoncelle Scarlatti, Sonate K29; K208 pour clavier / Bach, Suite n°2 pour violoncelle / Chopin, Mazurka Op.67 n°2 et Mazurka Op.68 n°2 / Sollima, “Alone” pour violoncelle L’autre théorie des cordes Ce nouveau projet musical de Christophe Sabbioni mêle une formation de jazz à un ensemble de cordes issu du Conservatoire de Belfort et de la CAB. Il s’agit de compositions originales inspirées de la musique du contrebassiste Charlie Haden, notamment de son quartet West et des arrangements avec orchestre à cordes. C’est la réunion du jazz et du classique, de l’improvisation au milieu d’orchestration écrite et structurée. Christophe Sabbioni Partita Laëtitia Angot, chorégraphie et danse & Marie Duprat, piano © DR © DR La rencontre d’une danseuse et d’une pianiste autour de la Partita n°2 en do mineur BWV 826 de Jean-Sébastien Bach. C’est une chorégraphie libre s’inspirant des figures du contrepoint, lignes et courbes, élans et brisures, qui donne corps à l’expressivité du chant de Bach. Little Wings MARDI 8 janvier 2013 Les concerts et danse sandwichs sont réalisés avec le soutien du : 16 En partenariat avec la Haute école des Arts de Berne La chanteuse Isabelle Ritter est accompagnée du bassiste Jeremias Keller pour des reprises enthousiasmantes, colorées jazz, des plus grands standards du rock : Bob Dylan, The Doors, Les Beatles, Les Rolling Stones ! Come Together ! Dans le cadre du festival littéraire “Les Petites Fugues”, le Granit et le Centre Régional du Livre vous invitent à découvrir l’écriture de l’auteur africain, Sami Tchak. Je concentrais mon esprit sur les spectacles grandioses que m’offraient des vies minuscules, ces si petites fourmis arrivées par centaines de je ne sais où pour recouvrir en quelques secondes un gros cancrelat tombé sur le dos dans la cour. Un margouillat à tête jaune a été le premier à tenter de profiter de ce beau cadeau du ciel mais, comme un petit garçon passait par là, l’urgence fut pour le saurien de sauver sa propre peau, lui sans doute déjà échaudé comme en témoignait sa queue à laquelle manquait un bout. Sami Tchak, Al Capone le Malien, Mercure de France, 2011 MARDI 13 NOVEMBRE 2012 JAZZ pop Sami Tchak Contes du Burkina-Faso MARDI 7 mai 2013 La conteuse burkinabé, Bintou, comédienne dans Le Barrage contre la Pacifique de Duras présenté au Granit en mai, nous offre une heure de récits africains aux sons enchanteurs de l’instrument traditionnel des griots, la kora. Sami Tchak, pseudonyme de Sadamba Tcha-Koura, né au Togo en 1960, vivant en France depuis 1986, est romancier, essayiste et sociologue. Il a publié des essais à l’Harmattan sur la prostitution à Cuba, le sida en Afrique et la modernisation agricole en Afrique. Grand amateur de la littérature latino américaine, ses romans se passent dans une Amérique latine “imprécise” qui fait aussi beaucoup penser à l’Afrique. Il est révélé au public en 2001 avec Place des fêtes (Gallimard), “le roman le plus hardi, le plus iconoclaste de la littérature subsaharienne francophone contemporaine”, pour Alain Mabanckou. Suivront chez Gallimard, Hermina (2003) et La Fête des masques (2004) et chez Mercure de France Paradis des Chiots (2006), récit polyphonique d’enfants des bidonvilles qui luttent pour leur survie dans un monde d’une extrême violence, et Filles de Mexico (2008). Il reçoit en 2004 le Grand prix littéraire d’Afrique noire et le prix Ahmadou Kourouma. Dans son dernier livre Al Capone le Malien (Mercure de France, 2011), Sami Tchak peint dans une langue baroque et puissante une Afrique partagée entre poésie et violence, cruauté et sensualité, traditions africaines et mutations capitalistes. Jeudi 15 novembre à 19h30 au Granit Entrée libre sans réservation En partenariat avec le CRL de Franche-Comté, dans le cadre du festival Les Petites Fugues. 17 la galerie du granit Benjamin Nuel art numérique Exposition du 18 novembre au 22 décembre Conférence / Projection Dans le cadre de “Constellations”, une proposition de l’Espace multimédia Gantner Présentation de la FMR, Fédération Mondiale de Ricochets et du projet artistique associé au premier championnat de ricochets de Belfort par Cyril Jarton, président de la FMR. Vernissage à la galerie Samedi 17 Novembre à 16h30 mardi 16 octobre à 18h au Granit / entrée libre à 18h à l’Espace multimédia Gantner à Bourogne © DR Visite expo-sandwich mardi 27 novembre à 12h20 entrée libre © Benjamin Nuel Durant la saison 2012/2013, la Savoureuse, son histoire, ses rives et ses riverains, vont concentrer toute notre attention, en vue du Premier Championnat mondial de ricochets à Belfort qui se déroulera en plein cœur de la ville. Cyril Jarton, écrivain et plasticien, propose ici un travail militant associant jeu et écologie autour du plan d’eau, conçu comme “zone de restructuration spatiale” vitale pour tous les êtres vivants et qu’il convient de penser et d’honorer comme telle. Ce projet vous invite à participer à une compétition sportive (avec remise d’un trophée au vainqueur) en même temps qu’à un geste artistique : dessiner sur l’eau et participer à la création d’une sculpture collective composée des galets d’argile destinés au tournoi. Sur ces galets fabriqués sur place, exposés puis lancés, pourront s’inscrire vos messages et vos réflexions, adressés à la Savoureuse. Plusieurs rendez-vous vous seront proposés en préparation du tournoi du 1er juin 2013 à 14h: ateliers, séances d’entrainement, rédaction de messages, fabrication de galettes d’argile, conférences/actions… Pour toute information complémentaire n’hésitez pas à contacter Monique Chiron au 03 84 58 67 55 ou [email protected]. Une proposition de l’Espace multimedia Gantner dans le cadre de “Constellations”, exposition des acquisitions récentes de sa collection d’œuvres numériques présentée dans ses murs jusqu’au 26 janvier 2013, et l’occasion pour la Galerie du Granit de vous faire (re)découvrir et bien sûr jouer car de plus en plus d’artistes contemporains utilisent le jeu vidéo comme moyen d’expression pour en faire des explorations plastiques participatives qui s’éloignent de la simple finalité ludique et du divertissement. Notre collaboration se prolonge tout au long de cette saison, puisqu’à chaque vernissage à la Galerie, la “médiathèque mobile” de l’Espace Gantner propose une sélection d’ouvrages de références en lien avec l’artiste invité. “Le poids de rien”, exposition de Rodolphe Huguet jusqu’au 3 novembre © DR Visite expo sandwich mardi 23 octobre à 12h20 / Entrée libre 18 L’hôtel, exposition d’art numérique L’hôtel est un jeu vidéo mais aussi une série. Pour cette œuvre, Benjamin Nuel s’est inspiré des jeux vidéo de guerre, de leur fonctionnement et de leur esthétique. L’hôtel repose sur des ressorts de l’ordre de la fascination, la curiosité et la frustration dans une dynamique anti-spectaculaire. Délocalisant les personnages de Counter-strike* (jeu vidéo de tir subjectif* multijoueur en ligne et basé sur le jeu d’équipe faisant s’affronter terroristes et policiers), Benjamin Nuel questionne l’utopie et la survie mettant en scène des personnages à la dérive. Ces figures archétypales du jeu vidéo de guerre, des terroristes et antiterroristes, demeurent dans un hôtel entouré de verdure et ont des préoccupations, des discussions, des actions absolument sans intérêt. Ils sont en attente de quelque chose et essaient d’occuper leur temps. Le joueur investi a une place ambigüe sur cette attente, il pourra en savoir plus sur cette attente, seulement à la fin du jeu. Si dans les précédentes expériences filmiques, Benjamin Nuel questionnait le lieu et sa topographie, dans l’Hôtel et ses dernières productions les exclus ont une place centrale. Dans le projet de machinima qu’il prépare dans Second Life*, Patter Island, le personnage principal, Clodo, est aux marges, à la fois acteur et observateur, déçu par la société, il traverse confiant avec espoir ce monde persistant. Dans leurs péripéties identitaires, par leur mélancolie et grâce à leur humour, les protagonistes des récentes œuvres de Benjamin Nuel affirment l’espoir inespéré d’un Eden construit par la synergie de communautés virtuelles, les builders qui créent un monde dématérialisé dévoué à être infini, persistant et éternel dans les serveurs informatiques, avec ou malgré eux. Margherita Balzerani, curateur et critique d’art Lexique À partir des définitions sur wikipedia.fr et www.jeuxonline.info partir du contenu de jeux vidéo (moteur 3D, personnages en guise d’acteurs, dans les “décors” de l’univers virtuel du jeu, etc.). Métavers n.m. : monde virtuel fictif décrit dans le roman Snow Crash de Neal Stephenson, créé artificiellement par un programme informatique, hébergeant une communauté d’utilisateurs présents sous forme d’avatars pouvant s’y déplacer, y interagir socialement et parfois économiquement. Monde persistant : monde virtuel utilisé comme environnement dans un jeu de rôle en ligne sur ordinateur. La particularité est qu’il ne s’arrête jamais, il existe et évolue en permanence. Second Life : monde virtuel créé artificiellement par un programme informatique, hébergeant une communauté d’utilisateurs présents sous forme d’avatars pouvant s’y déplacer, y interagir socialement et parfois économiquement. Ce cyberespace peut simuler le monde réel ou non. Pour certains c’est une seconde vie, un prolongement de la vie que chacun a une vie où tout est possible. Vision subjective : dans le domaine du jeu vidéo, c’est une façon d’apercevoir l’environnement du jeu (décors, autre personnages, etc) comme si le joueur incarnait le personnage qu’il contrôle en voyant la scène à travers les yeux de son avatar. On parle aussi pour cette raison de vue à la première personne. Avatar n.m. : représentation numérique de l’individu dans le monde virtuel, un personnage virtuel qui symbolise le joueur. Dans la religion hindoue, Avatar (du sanskrit avâtara) désigne chacune des dix incarnations de Vishnou, y compris poisson, tortue, sanglier, Krichna, Bouddha et Kalkî. Au sens figuré, c’est aussi la métamorphose, la transformation d’un objet ou d’un individu qui en a déjà subi plusieurs. Machinima n.m. : Néologisme formé à partir des termes “machine”, “cinéma” et “animation”, le machinima désigne la pratique consistant à réaliser des courts métrages et films d’animation à Benjamin Nuel est né en 1981 à Saint Etienne, il est diplômé de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg et du Fresnoy Studio national des arts contemporains(Tourcoing). L’Hôtel / jeu vidéo, 2009 est produit par Le Fresnoy. L’Hôtel / la série, 2010 est produit par Lardux film. www.espacemultimediagantner.cg90.net www.benjaminnuel.com 19 il était une fois... Jean Albertoni épisode n°3 Entamée la saison passée dans les précédentes éditions des journaux trimestriels, voici la suite de l’histoire du théâtre... De sa rénovation dans les années 1930 jusque dans les années 1980, le théâtre était géré par les services de la Ville de Belfort. Trois belfortains témoignent de leur travail au sein du théâtre municipal, entre anecdotes et souvenirs heureux. Gardez-vous un bon souvenir des années passées au théâtre de Belfort ? Jean Albertoni, machiniste : J’ai été machiniste des années 60 à la réouverture en 1983. Ensuite, j’étais le concierge. Mon plus grand souvenir reste le Magic Circus sous chapiteau dans les années 70. Lors du démontage, il a neigé. Christian Tresch, machiniste : Nous recevions une opérette. Le car qui transportait la troupe était très en retard. Il n’y avait heureusement pas de décor, juste un réverbère et un banc. Dans la presse le lendemain, les journalistes avaient indiqué que les barrières de dégel nous avaient empêché de monter le somptueux décor… c’est juste qu’il n’y en avait pas ! Jean : à notre époque au théâtre, il n’y avait quasiment aucun matériel technique, trois ou quatre projecteurs seulement, pas de micro... On adaptait tout. Monique Hosatte, costumière-habilleuse : Je garde un excellent souvenir des créations. Cette ambiance, des jours de premières, d’avant-premières, c’est formidable ! Je n’oublierai pas la création des Tchekhov de Ludovic Lagarde dans Christian Tresch 20 Monique Hosatte les années 90… Nous étions installés au-dessus de la Galerie, à côté de la salle, là où se trouve aujourd’hui une partie des bureaux. C’était un ensemble de gens qui travaillaient en commun. ça ratait ou ça ne ratait pas ! Surtout, je voyais le trac des comédiens. Ils avaient une peur ! On avait mal pour eux. Monique : Quand je suis entrée au Granit, c’était déjà le Nouveau Théâtre de Belfort. Il allait devenir le CAC Granit (Centre d’action culturelle) peu après. Je me souviens du baptême du Granit. Jean : On avait déposé des blocs de Granit devant le théâtre, qu’on avait été chercher dans les Vosges. Quand vous avez été embauché, le théâtre de Belfort était municipal ? A l’époque, il y avait beaucoup de personnel ? Jean : Personne ! Seuls un régisseur et un électricien étaient permanents, embauchés par la Ville. Une équipe de machinistes, d’habilleuses et de placeurs vacataires étaient en renfort les jours de spectacles. Christian et moi, on était ouvriers chez Alsthom. On faisait le machiniste au théâtre en plus. Souvent, on sortait de l’usine, on arrivait au théâtre. On ne dormait pas. Je me souviens qu’il y avait une concierge au théâtre qui habitait au-dessus de l’actuel café. Pour avoir de l’eau chaude, il fallait aller la voir. Le régisseur de la mairie avait son bureau dans le placard qui se trouve dans la montée d’escalier du public ! Les places de spectacles se vendaient, faubourg de Montbéliard, à côté de la bijouterie. Monique : A mon époque, les bureaux étaient déjà-là, ceux qui donnent sur le parking du théâtre. Il y avait une équipe administrative et technique. Mais je me rappelle que j’ai fait vacciner mes enfants au service social au 1er étage qui se trouvait dans ce bâtiment. Jean : Avant, cette partie était réservée aux pompiers. Ils logeaient leurs véhicules, ainsi que la voiture du maire dans l’actuel café du théâtre. On peut encore voir les flammes au-dessus des portes et des fenêtres. Les pompiers étaient aussi machinistes ! Alors quand il y avait le feu, ils quittaient le théâtre. Cela pouvait arriver au milieu d’une représentation ! Christian : Le régisseur était très strict. S’il y avait un spectacle le dimanche, pas question d’être absent pour un baptême ou autre. Jean : On connaissait notre programme de travail sur un panneau d’affichage un mois avant. Quant aux décors, il n’y avait pas de monte-charge. On montait tout par une rampe à l’arrière du théâtre. Vous vous souvenez d’anecdotes cocasses ? Christian : Un jour, un groupe de femmes belfortaines, un peu “ligue de vertu”, avaient voulu saborder le spectacle. On avait appelé la police pour les faire évacuer. Une fois, Fernand Sardou, le père, qui participait aux revues avec sa femme pour des sketches, a quitté la scène parce que nous avions eu une coupure de courant. Il a dit : “ je revien- drai quand ça marchera”. On a réparé mais il n’est jamais revenu ! Monique : Lors d’un spectacle pour les scolaires, il y avait des changements rapides sur la scène, rideau fermé. Hors, d’un seul coup, le rideau s’est ouvert. Le comédien s’est retrouvé à moitié nu sur scène, à côté de moi, au milieu. Et il m’a dit : « Ne bouge pas, ne bouge pas ! ». Les régisseurs autour se demandaient ce qu’il se passait… le rideau avait été ouvert trop tôt ! On en rit encore des années après ! Christian : Une autre fois, un comédien est arrivé tout affolé vers nous. Son dentier était tombé dans le lavabo puis dans le siphon, juste avant d’entrer en scène ! Et lors d’un spectacle que nous recevions, Marius et Fanny de Pagnol, la société Pastis accompagnait la tournée. Quand les artistes entraient en scène, ils étaient tous à moitié pompette ! Jean : Les plus belles années de ma vie, je les ai passées ici. Si je n’avais pas eu le théâtre, je n’aurai pas pu élever mes gosses comme je les ai élevés. Propos recueillis par Jérôme Araujo Qui choisissait le programme du théâtre ? Jean : C’était le régisseur. Un peu après, il y a eu une commission. On nous avait demandé d’y participer. Mais il y avait des “Messieurs” dans cette commission. Christian : On ne donnait pas trop notre avis mais ils leur arrivaient de choisir un spectacle pour nous faire plaisir ! Jean : Pour les galas Karsenty, il y avait dix spectacles par an, le dimanche. C’était la fête ! Le Théâtre était plein, il y avait mille personnes ! Ils n’étaient pas bien placés ! Il y avait des gens partout. Nous recevions chaque année deux ou trois opérettes, deux revues un peu déshabillées. Là aussi, c’était plein ! Nous on regardait le public à travers les rideaux : des jeunes, des vieux, des troufions… On voyait de tout ! Année 1957-1958, machinistes, électricien et directeur de l’époque 21 dernière minute Mariana Ramos Suite à un problème de production, nous avons appris que la tournée de Mayra Andrade a dû être annulée, dont le concert prévu au Granit vendredi 1er février 2013. Nous vous proposons donc vendredi 1er février 2013 à 20h30 au Granit le concert de Mariana Ramos. © DR Les billets pour Mayra Andrade restent valables pour le concert Mariana Ramos, vous n’avez pas besoin de les échanger. Si vous préférez, il est également possible de changer les billets de Mayra Andrade pour un autre spectacle de catégorie B. 22 Chanteuse solaire, Mariana Ramos doit probablement au Sénégal, son pays natal, cet enthousiasme et cette vigueur qui la caractérise. Généreuse, Mariana rayonne et occupe tout l’espace le temps d’un concert. Au fil du spectacle, elle parvient à enflammer son auditoire, lui transmettant une partie de son feu sacré. C’est au Cap Vert, patrie de ses ancêtres, qu’elle trouve son inspiration. Elle nous transporte vers les airs les plus endiablés de l’archipel : le cola sanjõn, la coladeira, musiques enjouées de l’île de São Vicente, le funana et le batucu héritage des esclaves de l’île de Santiago. à chaque interprétation, elle apporte sa touche personnelle. Lorsque la FrancoCapverdienne interprète les traditionnelles mornas, nous ressentons dans sa voix une émotion particulière. Mariana est une chanteuse cosmopolite, symbole d’un brassage et d’un métissage réussi. La rencontre avec Téofilo Chantre et Nazalio Fortes, jeunes compositeurs capverdiens, s’avère prépondérante et la ramène vers ses origines. Ce sera l’occasion, pour elle, d’une métamorphose et d’une véritable renaissance intérieure. Commence alors une accession inéluctable vers la notoriété. Après un premier album Di dor em or sorti en avril 2000, elle revient sur scène, au New Morning, Bataclan, Café de la danse, en tournée en Afrique, en Italie et en Grèce. Avec Bibia, sorti en 2004, Mariana offre un CD chaleureux, fruit d’une combinaison de talents : Ano Nobo, le poète Manuel de Novas, Téofilo Chantre le compositeur de Césaria Evora et Toy Ramos son père qui signe quatre belles compositions gorgées de “sodade”. S’ensuit avec son troisième album Mornador, une tournée remarquée par la presse, en France, en Belgique, en Italie, au Pays Bas et en Allemagne. Mariana écrit et compose six titres. En février 2011, Mariana sort son quatrième opus de douze titres SuaviDança. De subtils arrangements soulignent avec élégance sa voix suave et mettent en valeur les rythmes de son Cap Vert. Les cuivres et les cordes s’insinuent avec délicatesse dans les compositions. merci à nos Partenaires medias Ils relaient nos informations : Belfort Mag, Diversion, Elle, Hebdo Gab, Hors d’œuvres, Marie-Claire, L’Affiche de la HauteSaône, La Terre de chez nous, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Novo, Poly, Projet 90, Spectacles, Topo Franche-Comté, Temps libre, Transversalles, Vivre Le Territoire, Zoom, artline.org, paris-art.com, belfort-tourisme.com, franchement-contemporain.blogspot.com, lecomtois.com, lestroiscoups.com, onfaikoi.com Aux commerçants qui relaient nos informations, affiches et programmes En partenariat avec Belfort Plein Cœur Vous êtes commerçant et vous souhaitez devenir un des relais d'information du Granit en apposant nos affiches de spectacles, n'hésitez pas à contacter Samantha Prudot au 03 84 58 67 54 / [email protected] 23 Calendrier octobre novembre décembre 2012 octobre Mardi 2 théâtre La Tragédie comique 20h30 Le Granit Vendredi 5 musique Tomás Gubitsch Quintet 20h30 Le Granit Mardi 9 concert sandwich Eric Theiller Trio 12h20 Le Granit Mercredi 10 cirque Circus Ronaldo 20h30 Parking Robespierre Jeudi 11 cirque Circus Ronaldo 19h30 Parking Robespierre Vendredi 12 cirque Circus Ronaldo 20h30 Parking Robespierre Mercredi 17 théâtre jeune public Les Sorcières 19h30 Le Granit Samedi 20 Musique Soirée Jazz Guitare 19h30 Le Granit Mardi 23 théâtre Le Président 19h30 Le Granit Mercredi 24 théâtre Le Président 20h30 Le Granit Vendredi 26 danse Petites Histoires.com 20h30 La Maison du Peuple Jeudi 8 Théâtre / création Scènes de la vie ordinaire 19h30 La Coopérative Vendredi 9 Théâtre / création Scènes de la vie ordinaire 20h30 La Coopérative Samedi 10 Théâtre / création Scènes de la vie ordinaire 19h30 La Coopérative Mardi 13 danse sandwich Partita 12h20 Le Granit Jeudi 15 lecture Sami Tchak 19h30 Le Granit Vendredi 16 Musique Les Arts Florissants 20h30 Le Granit Samedi 17 exposition Benjamin Nuel 16h La Galerie Mardi 20 danse Play 20h30 La Maison du Peuple Jeudi 22 Théâtre Villégiature 19h30 Le Granit Vendredi 23 théâtre Villégiature 20h30 Le Granit Mardi 27 musique Le Cabaret New Burlesque 20h30 Le Granit Mardi 4 concert sandwich Miriam Prandi 12h20 Le Granit Mardi 4 magie / création Qui-Vive 19h30 La Coopérative Mercredi 5 magie / création Qui-Vive 20h30 La Coopérative Jeudi 6 magie / création Qui-Vive 19h30 La Coopérative Vendredi 7 magie / création Qui-Vive 20h30 La Coopérative Samedi 8 magie / création Qui-Vive 19h30 La Coopérative Mardi 11 Théâtre / création Des zèbres et des amandes 19h30 Le Granit Mercredi 12 Théâtre / création Des zèbres et des amandes 20h30 Le Granit Vendredi 14 danse Le Corps au-delà des frontières 20h30 Le Granit Mercredi 19 théâtre jeune public Frankenstein 19h30 Le Granit Vendredi 21 Musique Piazzolla ! / ONJ 20h30 Le Granit novembre décembre le Granit scène nationale, Belfort 1 faubourg de Montbéliard CS 20117, 90002 Belfort Cedex 03 84 58 67 67 www.legranit.org 24