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LES MERVEILLEUSES
PETITES HISTOIRES.COM
DE KADER ATTOU
UNE SAISON
À VOIR EN FAMILLE
Journal
du Granit
le

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°
DÉCOUVREZ
LE PROGRAMME
DES CONCERTS SANDWICHS !
UN AUTOMNE
RICHE EN
CRÉATIONS
 
OUVERTURE DE SAISON
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REVUE DE PRESSE
SPECTACLES CRÉÉS CET ÉTÉ
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SPECTACLES À VOIR
EN FAMILLE
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LES CRÉATIONS
DES ZÈBRES ET DES AMANDES
SCÈNES DE LA VIE ORDINAIRE
QUIVIVE
PAGE 8
SOIRÉE JAZZ GUITARE
PAGE 12
Directeur de la publication :
ierry Vautherot
Responsable de la publication :
Elise Ruysschaert
Rédaction :
Jérôme Araujo, Elise Ruysschaert
Graphisme : Stéphanie Renaud
Tirage 4000 exemplaires
Imprimé par Est Imprim,
Montliard
N° licences 1-1045584,
2-1045585, 3-1045586
n°4
OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE 2012
“Il était une fois”... C’est avec ce préambule, tagué sur les rives de la
Savoureuse qu’a démarré la saison 2012/2013.
Comme une invitation à l’ouverture d’une porte donnant sur un ailleurs, dans
un autre temps. A l’ouverture des parenthèses que sont les représentations
dans un éâtre.
Plus prosaïquement, dans ce trimestriel, nous continuons à donner la
parole aux artistes présents dans le courant de la saison. Un complément
d’information important à nos yeux sur les spectacles qu’ils préparent.
Le site du Granit a été toiletté ; vous y trouverez des documents audio, vidéo,
des liens qui complèteront cette information.
Une plaquette jeune public vient également de sortir ; elle montre l’accent que
nous souhaitons donner à cette programmation.
Nous espérons vous retrouver nombreux tout au long de la saison .
ierry Vautherot, directeur du Granit
Photo de couverture :
Petites Histoires.com
© Yves Petit
Voir page 14
HIP HOP
PETITES HISTOIRES.COM
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CONCERTS SANDWICHS
PAGE 16
LECTURE SAMI TCHAK
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LA GALERIE
CYRIL JARTON &
BENJAMIN NUEL
PAGE 18
IL ÉTAIT UNE FOIS...
L’HISTOIRE DU THÉÂTRE
PAGE 20
DERNIÈRE MINUTE
REMPLACEMENT DU CONCERT
DE MAYRA ANDRADE
PAR MARIANA RAMOS
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Retrouvez l’ensemble de la
programmation, des photos,
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et autres compléments
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Franche-Comté.
 
REVUE DE PRESSE DE L’ÉTÉ
THÉÂTRE
Le Président
L’excellent metteur en scène Michel
Raskine est de retour avec cette pièce
féroce, grotesque et d’une drôlerie
désespérée. Menacé au dehors par les
balles des terroristes, un président doit
supporter chez lui le discours que sa
femme adresse sans discontinuer à son
chien mort. Sa seule consolation : le
plaisir qu’il trouve auprès d’une actrice
de second ordre, à qui il peut infliger à
son tour une magistrale leçon de pouvoir.
La dernière.
TEXTE THOMAS BERNHARD
MISE EN SCÈNE MICHEL RASKINE
CRÉATION DU 15 AU 28 JUIN 2012 AUX
NUITS DE FOURVIÈRE À LYON
VISIBLE AU GRANIT MARDI 23 OCTOBRE
2012 À 19H30 ET MERCREDI 24 À 20H30
Le texte des années 70, dont la virulence
intemporelle frappe d’emblée, décline
sur un ton absurde, grinçant et féroce
une réflexion sur le couple, le pouvoir, et
les illusions que l’un et l’autre induisent
parfois. Les fabuleux comédiens forment
un tandem adéquat de pantins, accom-
pagnés de marionnettes qu’ils manipu-
lent à l’occasion.
Libération – 22 juin 2012
Sur fond de théâtre de marionnettes,
une mise en scène revigorante de Michel
Rakine portée par un magnifique duo
d’acteurs complices. Rien n’est jamais
appuyé. Ni dans le jeu des acteurs, ni
dans la mise en scène. Toute la superbe
réussite du metteur en scène tient là :
dans cette alchimie d’allégresse, drôle-
rie, légèreté (ce qui n’interdit pas la
profondeur !) laissant tout le champ aux
interprètes.
La Croix – 19 juin 2012
Il y a du Shakespeare, du Beckett, du Jary
dans “Le Président”. Du tragique et de
l’humour dans ce vaudeville noir et sang.
Applaudi à tout rompre par les Lyonnais,
ce spectacle est radical et rare.
Les Echos – 25 juin 2012
THÉÂTRE | CURIOSI
Michel Dupont
Plongés dans l’obscurité totale, venez
vivre une expérience inoubliable, lors
de cet extraordinaire spectacle mêlant
paroles, bruitages, ambiances sonores
et musique. Une expérience sensorielle
inédite, mettant à contribution l’imagi-
nation et la sensibilité de chacun.
ANNECÉCILE VANDALEM
CRÉATION AU FESTIVAL D’AVIGNON 2012
VISIBLE À LA COOPÉRATIVE
MARDI 2 AVRIL 2013 À 20H30
Non, le noir n’est pas noir. En quelques
minutes à peine, l’œil s’habitue à l’obs-
curité, perçoit des ombres, des nuances
et les autres sens s’aiguisent. Telle
l’écoute qui modifie la perception du
récit. Comme le rappelle Anne-Cécile
Vandalem, un nom qui compte sur la
scène internationale. Michel Dupont
explore avec finesse et pertinence des
thèmes qui sont chers à l’auteur : l’en-
fermement et la force vitale de l’imagi-
naire dans ce genre de situation. Derrière
la simplicité formelle de l’objet se cache
une réelle complexité, pour nous mener,
à l’aveuglette, du conte d’antan aux faits
divers d’aujourd’hui.
La Libre Belgique – 13 juillet 2012
Une plongée troublante dans notre
imaginaire… La poésie et le rêve surgis-
sent au cœur de l’enfermement et
ouvrent de nouveaux horizons.
Le Soir – 26 juillet 2012
OPÉRA À VOIR EN FAMILLE
L’Enfant
et les sortilèges
Conte initiatique sur l’arrachement
à l’enfance, ce spectacle est subtil,
délicat, transformant l’opéra original en
un théâtre musical propice à une belle
attention du spectateur et à un travail
de troupe avec huit chanteurs et quatre
musiciens.
MUSIQUE MAURICE RAVEL
MISE EN SCÈNE ARNAUD MEUNIER
CRÉATION DU 6 AU 22 JUILLET 2012 AU
FESTIVAL D’AIXENPROVENCE
VISIBLE AU GRANIT
VENDREDI 8 MARS 2013 À 19H30
Dans la jolie “fantaisie lyrique” de
Maurice Ravel, la jeune Chloé Briot
incarne un enfant buté en charmant, aux
prises avec tous les sortilèges réveillés
par sa mauvaise humeur. Sa voix ronde,
sa diction parfaite et sa musicalité toute
simple se glissent dans les mots et les
notes de ce chef d’œuvre.
La Croix – 10 juillet 2012
Voilà un spectacle inventif, au très fort
contenu poétique, qui crée d’emblée un
monde onirique tout à la fois inquiétant
et imaginaire. On le doit à la mise en
scène brillante d’Arnaud Meunier et aux
décors et costumes fascinants, caverne
d’Ali Baba des meubles vivent leur
propre vie. Une belle réussite.
Le Figaro – 13 juillet 2012
I-dé-al : c’est le qualificatif qu’appelle
“L’Enfant et les Sortilèges”, tant l’adé-
quation semble parfaite entre l’ouvrage
si poétique de Colette et Ravel. S’y ajou-
tent une mise en scène onirique et un
plateau vocal de jeunes et généreux
talents.
L’avant-Scène opéra – 10 juillet 2012
Sur la cinquantaine de spectacles que compte cette saison, une petite vingtaine n’étaient pas
encore créés au moment où nous les avons programmés.
Certains se créeront au Granit cette année, mais d’autres ont déjà vu le jour cet été.
En voici un petit avant-goût…
Une grande soirée festive et artistique
OUVERTURE DE SAISON
Vous avez été très nombreux, et nous
vous en remercions, à nous rejoindre le
samedi 15 septembre pour ce temps fort
de la rentrée : pour commencer cette
nouvelle saison, nous vous invitions à des
spectacles dans plusieurs lieux du théâtre
et en extérieur, le tout se prolongeant
par un concert d’Ornette et une belle nuit
festive, avec piste de danse endiablée !
Depuis début septembre, d’étranges et magnifiques fresques avaient fleuri sur les murs du centre ville de
Belfort... Le mystère s’est levé lors la soirée d’ouverture : il s’agissait de La Prisonnière espagnole, spectacle
déambulatoire conçu par le Serial théâtre. Muni d’un casque audio, nous vous proposions de partir sur les
traces d’une petite fille tout droit sortie d’une vieille légende populaire. Certaines des fresques resteront, en
souvenir de ce grand moment de théâtre, sur certains bâtiments de la ville. Ouvrez l’oeil !
Ci-contre Catherine Hugot, directrice artistique
de la compagnie bisontine Ka, avec l’une de ses
marionnettes. Elle présentait deux spectacles dans
le cadre de cette soirée, à partir de textes courts
de Matéi Visniec : L’Araignée dans la Plaie et Une
Baignoire révolutionnaire, qui forment un diptyque
intitulé Désillusions marionnettiques. Catherine
Hugot confronte ses recherches sur la marionnette
à la fois au texte contemporain et au jeu d’acteur,
tout en gardant une volonté esthétique et plastique
très exigeante et originale. Elle conçoit, fabrique les
marionnettes et met en scène les spectacles qui
nous proposent une lecture du monde profonde et
radicale.
Petit clin d’oeil des préparatifs de la fête...
© Jean-François Lami
© Jean-François Lami
© Sandra Devo
© Sandra Devo
A noter : vous pourrez retrouver la compagnie Ka en novembre avec le spectacle “Scènes de la vie ordinaire“ (voir p. 10)
 
À VOIR EN FAMILLE
Attention sorcières…
Voici l’histoire merveilleuse, drôle et cruelle d’un jeune garçon
qui déjoue un complot mondial d’horribles sorcières avec la
complicité de sa vénérable grand-mère norvégienne, grosse
fumeuse de cigares. S’inscrivant dans la tradition du conte
pour enfants, Roald Dahl, auteur, entre autres, de Charlie et la
chocolaterie, parvient à renouveler le genre grâce à son humour
singulier, mélange d’absurde et de noirceur.
Pour raconter cette fable, trois acteurs manipulateurs disposent
d’une vingtaine de marionnettes de tailles et de natures diffé-
rentes, dans un décor-castelet mêlant jeu d’ombres et de
lumières... Le tout accompagné par un musicien, quelques
chansons et un zeste de magie pour que le spectacle soit
complet.
THÉÂTRE À PARTIR DE 8 ANS
Les Sorcières
TEXTE ROALD DAHL / MISE EN SCÈNE SYLVAIN MAURICE
MERCREDI 17 OCTOBRE À 19H30 AU GRANIT
REPRÉSENTATIONS SCOLAIRES
MARDI 16 À 10H ET 14H30, JEUDI 18 À 10H
TARIF C DE 4€ À 13€
Dans le cadre du festival Conte et compagnies.
En partenariat avec la Médiathèque départementale du Territoire de Belfort.
Qui n’a jamais entendu parler du célèbre Frankenstein ?
Ce spectacle musical, mariant marionnette et chansons, nous
replonge dans le chef dœuvre de science-fiction de Mary
Shelley. Cette adaptation libre veut “restituer la fable de Shelley
dans la vie du dialogue, en éclairer des dessous aux résonances
contemporaines puissantes, sans en gâter l’humour, ni le
lyrisme”, grâce à la forme du conte qui a la “capacité de poser
des questions essentielles, sous couvert d’une forme détachée
du réalisme” Paul Desveaux
L’enfance y est le temps des questions, de la solitude, de l’ex-
périence… On y joue avec le feu de la pédagogie, avec le noir
romantique de l’enfance, avec la fascination des adultes pour la
vie, la fascination des enfants pour la mort. Frankenstein est un
univers qui s’ouvre et se referme comme un livre, qui déploie sa
fable et ses chansons avant de retourner à l’imaginaire, comme
une boîte à musique.
THÉÂTRE À PARTIR DE 9 ANS
Frankenstein
TEXTE FABRICE MELQUIOT D’APRÈS MARY SHELLEY
MISE EN SCÈNE PAUL DESVEAUX
MERCREDI 19 DÉCEMBRE À 19H30 AU GRANIT
REPRÉSENTATIONS SCOLAIRES MARDI 18 À 10H ET 14H30
TARIF C DE 4€ À 13€
Cirque, théâtre, danse, conte, opéra…
Partagez cette saison en famille !
INFO : en cette rentrée, nous avons édité, en complément
de la plaquette de saison, un livret vous présentant plus
spécifiquement les spectacles à voir avec des enfants.
Il est disponible au Granit et dans de nombreux
lieux publics de la ville.
Bonne lecture...
Les
spectacles
à voir e
famill�
© Elizabeth Carecchio
© Elizabeth Carecchio
© Elizabeth Carecchio
 
LES CRÉATIONS
Des zèbres et
des amandes
THÉÂTRE
D’APS JARED DIAMOND
MISE EN SCÈNE
ANDREA NOVICOV
MARDI 11 DÉCEMBRE À 19H30
MERCREDI 12 À 20H30
AU GRANIT
TARIF B DE 6€ À 20€
Que souhaitez-vous raconter aux
spectateurs en mettant en scène
l’adaptation “De l’Inégalité parmi les
sociétés” de Jared Diamond ?
Andrea Novicov : Chaque projet est une
combinaison entre une histoire qu’on
veut raconter et le métadiscours sous-
jacent, une recherche de forme, de
langage, lié à un parcours personnel ou
à un questionnement de l’art de la scène.
D’un côté, on a une histoire qui raconte
comment notre monde a été conçu…
Par qui ? Par quoi ? Comment ? Pourquoi
nous en sommes là aujourd’hui ? Cela
nous amène à nous demander nous
allons. Des zèbres et des amandes est
donc l’histoire de notre présence au
monde et la façon dont nous organisons
cette présence. D’un autre côté, est-ce
que toute matière peut être portée
à la scène ? Ici, il s’agit d’une thèse
biologique, historique, géographique,
sociale et la question est : “Peut-on la
mettre en scène ?”.
Le point de vue défendu par l’auteur est
aussi contesté, non ?
Andrea Novicov : N’importe quelle thèse
scientifique peut être critiquée. Cela fait
partie d’une dialectique. Moi aussi, je
peux en mettre en discussion des parties,
mais d’ailleurs en tant qu’artiste, ce que
je cherche dans l’œuvre, c’est sa faille,
sa fragilité, son univers poétique… Mais
en deux mots, l’on peut dire que la thèse
part du principe que la géographie, et ce
qui va avec, les animaux, les plantes…
déterminent le développement des
civilisations. Par exemple, les civilisations
autour de la Méditerranée ont eu un
avantage sur les autres, ce qui leur a
permis de conquérir le reste de la planète
à une certaine époque.
Justement, ce qui vous intéresse dans
ce rapport historique est de porter un
regard critique sur aujourd’hui ?
Andrea Novicov : Oui, on le fait avec toute
pièce de théâtre. Parfois le décalage
permet de mieux raconter le présent que
le présent lui-même. Le présent nous est
décrit tous les jours dans les journaux
ou à la télévision. Le présent est trop
présent pour nous parler de nous. Ce
monde trop rapide rend difficile les points
de repère.
On peut donc dire que Jared Diamond
est légèrement décalé. Sa thèse laisse
des portes ouvertes à la discussion,
à la critique… Une thèse qui parcourt
15 000 ans d’histoire reste paradoxale,
exagérée ,mais elle nous permet de nous
arrêter et de réfléchir. Le éâtre reste
l’occasion d’une cérémonie qui nous
permet de nous situer dans le temps et
dans l’histoire.
Comment êtes-vous passé d’un texte
scientifique et littéraire à une forme
pour le théâtre ?
Andrea Novicov : Je travaille avec la
dramaturge Carine Corajoud. Elle a déjà
adapté différents matériaux textuels
pour la scène avec beaucoup d’aisance.
Le premier travail a consisté à réduire
l’énorme masse de l’essai pour le plateau.
Il faut garder l’essentiel sans perdre
le ludique ou les anecdotes qui font la
saveur de l’histoire et bien entendu du
plateau. Les comédiens-personnages
apportent aussi leurs envies. J’ai
pris aussi du temps pour choisir des
“comédiens-citoyens”, des comédiens
qui aiment se questionner, qui ont un
parcours, qui sont intrigués par ce qu’ils
disent, pas uniquement centrés sur
l’acte de jouer. Enfin, la dernière couche
est : toute histoire est l’histoire elle-
même et la raison pour laquelle nous la
racontons aujourd’hui. Cette histoire
est composée de multiples histoires
sous-jacentes qui seront traduites sur
la scène par des images, des silences,
le jeu des comédiens, des mouvements
dans l’espace. On peut appeler cela des
“couches de subconscient de plateau”.
C’est en fait très intéressant de monter
un texte qui n’est apparemment pas fait
pour la scène. Il y a, je crois, un discours
politique ou social qui est que l’homme,
pendant des centaines d’années, a pensé
être au centre de l’univers. Le répertoire
théâtral a été fait par des hommes au
centre de la scène qui nous racontaient
leurs problèmes, leurs histoires, leurs
sentiments. Ce même homme a construit
le monde dans lequel nous vivons et ce
n’est pas un magnifique résultat. Donc,
quelque part, la question serait : “Peut-
on mettre cet homme de côté et laisser
la place à d’autres “entités productrices
de sens”?” Aujourd’hui, sur les scènes,
on donne de plus en plus souvent la
parole au corps, aux objets, à la lumière,
à la musique, au chant, à l’architecture…
Ce n’est pas une recherche de séduction
formelle en tant que telle. Cela a un sens
profond. Il s’agit d’oser enlever le pouvoir
à l’homme pour goûter à de nouveaux
équilibres parmi l’ensemble des éléments
qui constituent la vie.
Comment sera construit justement cet
espace scénique ?
Andrea Novicov : Les trois personnages
seront des jardiniers-botanistes qui
évoluent dans un laboratoire. Il y aura
une sorte de serre ouverte avec des
plantes, ce sera surtout de grandes
surfaces mouvantes. On pourra changer
le dispositif pour qu’il soit dynamique. A
la verticale, on trouvera aussi de grandes
planches, sortes d’herbiers. Nous avons
besoin de grandes surfaces de projection,
comme autant de supports ludiques de
conférences. Compte tenu de la matière
de l’essai, la projection peut être un
support de lecture supplémentaire, pour
faciliter l’information du spectateur.
Enfin, ces surfaces permettront la
projection d’ombres chinoises, pour
marquer l’inquiétude, notre inconscient
face à ce qui est raconté. Je conserve
aussi une forme de théâtre d’objets. Ce
sera donc très visuel.
Dans votre conception du théâtre,
il y a cette notion importante du jeu,
du plaisir ?
Andrea Novicov : Ça reste une priorité
pour moi. Le théâtre est une cérémonie
de plaisir que l’on partage avec des
gens. Le défi est de démontrer que toute
sorte de matière peut être moteur d’un
moment agréable. Le dynamisme du
web et des nouvelles technologies nous
montrent que l’information peut circuler
de façon plaisante.
Dans chacune de vos créations, le style
de la scène change, vous expérimentez
plusieurs formes d’expression …
Andrea Novicov : Oui, je reconnais que
chacun de mes spectacles peut paraître
différent de l’autre même si l’on ne
remet jamais tout complètement à plat.
Par exemple, j’aime la notion de plaisir,
toutes sortes d’outils qui créent de la
magie, de l’illusion, de la fiction, du rêve.
A chaque spectacle, j’enlève certains
outils et laisse la place à d’autres. Cela
est probablement au fait que je suis
nomade de nature… Le théâtre est pour
moi une boîte noire à partir de laquelle je
reconstruis tout, la couleur, la saveur, le
parfum d’un nouveau pays à habiter…
Propos recueillis par Jérôme Araujo
Après “Sous la glace”
de Falk Richter que vous
avez pu voir au Granit
l’an dernier, le metteur
en scène Andrea Novicov
évoque son prochain
spectacle en cours de
répétition, “Des zèbres
et des amandes”.
Voyage dans le temps,
dans l’espace et dans
l’art de la scène.
Andrea Novicov © DR
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