Journal - Le Granit

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Journal
Granit
le
du
octobre
novembre
décembre 2012
n° 4
un automne
riche en
créations
les merveilleuses
petites histoires.com
de kader attou
découvrez
le programme
des concerts sandwichs !
une saison
à voir en famille
www.legranit.org
n°4
octobre novembre décembre 2012
ouverture de saison
Page 4
revue de presse
spectacles créés cet été
Page 5
hip hop
petites histoires.com
Page 14
concerts sandwichs
Page 16
spectacles à voir
en famille
Retrouvez l’ensemble de la
programmation, des photos,
vidéos, extraits musicaux
et autres compléments
d’information sur notre site
Internet : www.legranit.org
Vous pouvez également
recevoir nos lettres
d’information web en vous
inscrivant sur le site et
réserver ou acheter vos billets
directement en ligne.
Page 6
lecture sami tchak
Page 17
les créations
des zèbres et des amandes
scènes de la vie ordinaire
qui-vive
Accédez au site internet du Granit
grâce à votre téléphone mobile,
en flashant le code ci-dessus.
la galerie
cyril jarton &
benjamin nuel
Page 18
Page 8
“Il était une fois”... C’est avec ce préambule, tagué sur les rives de la
Savoureuse qu’a démarré la saison 2012/2013.
Comme une invitation à l’ouverture d’une porte donnant sur un ailleurs, dans
un autre temps. A l’ouverture des parenthèses que sont les représentations
dans un Théâtre.
soirée jazz guitare
Page 12
Plus prosaïquement, dans ce trimestriel, nous continuons à donner la
parole aux artistes présents dans le courant de la saison. Un complément
d’information important à nos yeux sur les spectacles qu’ils préparent.
il était une fois...
l’histoire du théâtre
Le site du Granit a été toiletté ; vous y trouverez des documents audio, vidéo,
des liens qui complèteront cette information.
Page 20
dernière minute
remplacement du concert
de mayra andrade
par mariana ramos
Page 22
Directeur de la publication :
Thierry Vautherot
Responsable de la publication :
Elise Ruysschaert
Rédaction :
Jérôme Araujo, Elise Ruysschaert
Graphisme : Stéphanie Renaud
Tirage 4000 exemplaires
Imprimé par Est Imprim,
Montbéliard
N° licences 1-1045584,
2-1045585, 3-1045586
Photo de couverture :
Petites Histoires.com
© Yves Petit
Voir page 14
2
Une plaquette jeune public vient également de sortir ; elle montre l’accent que
nous souhaitons donner à cette programmation.
Nous espérons vous retrouver nombreux tout au long de la saison .
Thierry Vautherot, directeur du Granit
Le Granit est subventionné par
la Ville de Belfort, la DRAC
Franche-Comté, le Conseil général
du Territoire de Belfort,
la Communauté de
l’Agglomération Belfortaine
et le Conseil régional de
Franche-Comté.
3
revue de presse de l’été
ouverture de saison
Vous avez été très nombreux, et nous
vous en remercions, à nous rejoindre le
samedi 15 septembre pour ce temps fort
de la rentrée : pour commencer cette
nouvelle saison, nous vous invitions à des
spectacles dans plusieurs lieux du théâtre
et en extérieur, le tout se prolongeant
par un concert d’Ornette et une belle nuit
festive, avec piste de danse endiablée !
© Jean-François Lami
Une grande soirée festive et artistique
Petit clin d’oeil des préparatifs de la fête...
Sur la cinquantaine de spectacles que compte cette saison, une petite vingtaine n’étaient pas
encore créés au moment où nous les avons programmés.
Certains se créeront au Granit cette année, mais d’autres ont déjà vu le jour cet été.
En voici un petit avant-goût…
Théâtre | CURIOSITÉ
Opéra à voir en famille
Théâtre
Michel Dupont
L’Enfant
et les sortilèges
Le Président
Plongés dans l’obscurité totale, venez
vivre une expérience inoubliable, lors
de cet extraordinaire spectacle mêlant
paroles, bruitages, ambiances sonores
et musique. Une expérience sensorielle
inédite, mettant à contribution l’imagination et la sensibilité de chacun.
Anne-Cécile Vandalem
Création au Festival d’Avignon 2012
© Sandra Devo
© Sandra Devo
Visible à la Coopérative
mardi 2 avril 2013 à 20h30
Depuis début septembre, d’étranges et magnifiques fresques avaient fleuri sur les murs du centre ville de
Belfort... Le mystère s’est levé lors la soirée d’ouverture : il s’agissait de La Prisonnière espagnole, spectacle
déambulatoire conçu par le Serial théâtre. Muni d’un casque audio, nous vous proposions de partir sur les
traces d’une petite fille tout droit sortie d’une vieille légende populaire. Certaines des fresques resteront, en
souvenir de ce grand moment de théâtre, sur certains bâtiments de la ville. Ouvrez l’oeil !
Non, le noir n’est pas noir. En quelques
minutes à peine, l’œil s’habitue à l’obscurité, perçoit des ombres, des nuances
et les autres sens s’aiguisent. Telle
l’écoute qui modifie la perception du
récit. Comme le rappelle Anne-Cécile
Vandalem, un nom qui compte sur la
scène internationale. Michel Dupont
explore avec finesse et pertinence des
thèmes qui sont chers à l’auteur : l’enfermement et la force vitale de l’imaginaire dans ce genre de situation. Derrière
la simplicité formelle de l’objet se cache
une réelle complexité, pour nous mener,
à l’aveuglette, du conte d’antan aux faits
divers d’aujourd’hui.
© Jean-François Lami
A noter : vous pourrez retrouver la compagnie Ka en novembre avec le spectacle “Scènes de la vie ordinaire“ (voir p. 10)
musique Maurice Ravel
Mise en scène Arnaud Meunier
Création du 6 au 22 juillet 2012 au
Festival d’Aix-en-Provence
Visible au Granit
vendredi 8 mars 2013 à 19h30
Dans la jolie “fantaisie lyrique” de
Maurice Ravel, la jeune Chloé Briot
incarne un enfant buté en charmant, aux
prises avec tous les sortilèges réveillés
par sa mauvaise humeur. Sa voix ronde,
sa diction parfaite et sa musicalité toute
simple se glissent dans les mots et les
notes de ce chef d’œuvre.
La Croix – 10 juillet 2012
Une plongée troublante dans notre
imaginaire… La poésie et le rêve surgissent au cœur de l’enfermement et
ouvrent de nouveaux horizons.
Voilà un spectacle inventif, au très fort
contenu poétique, qui crée d’emblée un
monde onirique tout à la fois inquiétant
et imaginaire. On le doit à la mise en
scène brillante d’Arnaud Meunier et aux
décors et costumes fascinants, caverne
d’Ali Baba où des meubles vivent leur
propre vie. Une belle réussite.
Le Soir – 26 juillet 2012
Le Figaro – 13 juillet 2012
La Libre Belgique – 13 juillet 2012
Ci-contre Catherine Hugot, directrice artistique
de la compagnie bisontine Ka, avec l’une de ses
marionnettes. Elle présentait deux spectacles dans
le cadre de cette soirée, à partir de textes courts
de Matéi Visniec : L’Araignée dans la Plaie et Une
Baignoire révolutionnaire, qui forment un diptyque
intitulé Désillusions marionnettiques. Catherine
Hugot confronte ses recherches sur la marionnette
à la fois au texte contemporain et au jeu d’acteur,
tout en gardant une volonté esthétique et plastique
très exigeante et originale. Elle conçoit, fabrique les
marionnettes et met en scène les spectacles qui
nous proposent une lecture du monde profonde et
radicale.
Conte initiatique sur l’arrachement
à l’enfance, ce spectacle est subtil,
délicat, transformant l’opéra original en
un théâtre musical propice à une belle
attention du spectateur et à un travail
de troupe avec huit chanteurs et quatre
musiciens.
I-dé-al : c’est le qualificatif qu’appelle
“L’Enfant et les Sortilèges”, tant l’adéquation semble parfaite entre l’ouvrage
si poétique de Colette et Ravel. S’y ajoutent une mise en scène onirique et un
plateau vocal de jeunes et généreux
talents.
L’avant-Scène opéra – 10 juillet 2012
L’excellent metteur en scène Michel
Raskine est de retour avec cette pièce
féroce, grotesque et d’une drôlerie
désespérée. Menacé au dehors par les
balles des terroristes, un président doit
supporter chez lui le discours que sa
femme adresse sans discontinuer à son
chien mort. Sa seule consolation : le
plaisir qu’il trouve auprès d’une actrice
de second ordre, à qui il peut infliger à
son tour une magistrale leçon de pouvoir.
La dernière.
Texte Thomas Bernhard
Mise en scène Michel Raskine
Création du 15 au 28 juin 2012 aux
Nuits de Fourvière à Lyon
Visible au Granit Mardi 23 octobre
2012 à 19h30 et mercredi 24 à 20h30
Le texte des années 70, dont la virulence
intemporelle frappe d’emblée, décline
sur un ton absurde, grinçant et féroce
une réflexion sur le couple, le pouvoir, et
les illusions que l’un et l’autre induisent
parfois. Les fabuleux comédiens forment
un tandem adéquat de pantins, accompagnés de marionnettes qu’ils manipulent à l’occasion.
Libération – 22 juin 2012
Sur fond de théâtre de marionnettes,
une mise en scène revigorante de Michel
Rakine portée par un magnifique duo
d’acteurs complices. Rien n’est jamais
appuyé. Ni dans le jeu des acteurs, ni
dans la mise en scène. Toute la superbe
réussite du metteur en scène tient là :
dans cette alchimie d’allégresse, drôlerie, légèreté (ce qui n’interdit pas la
profondeur !) laissant tout le champ aux
interprètes.
La Croix – 19 juin 2012
Il y a du Shakespeare, du Beckett, du Jary
dans “Le Président”. Du tragique et de
l’humour dans ce vaudeville noir et sang.
Applaudi à tout rompre par les Lyonnais,
ce spectacle est radical et rare.
Les Echos – 25 juin 2012
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à voir en famille
théâtre à partir de 8 ans
Les Sorcières
Cirque, théâtre, danse, conte, opéra…
Partagez cette saison en famille !
texte Roald Dahl / mise en scène Sylvain Maurice
INFO : en cette rentrée, nous avons édité, en complément
de la plaquette de saison, un livret vous présentant plus
spécifiquement les spectacles à voir avec des enfants.
Il est disponible au Granit et dans de nombreux
lieux publics de la ville.
Bonne lecture...
tarif c de 4€ à 13€
Mercredi 17 octobre à 19h30 au Granit
représentations scolaires
mardi 16 à 10h et 14h30, jeudi 18 à 10h
Dans le cadre du festival Conte et compagnies.
En partenariat avec la Médiathèque départementale du Territoire de Belfort.
Attention sorcières…
© Elizabeth Carecchio
Voici l’histoire merveilleuse, drôle et cruelle d’un jeune garçon
qui déjoue un complot mondial d’horribles sorcières avec la
complicité de sa vénérable grand-mère norvégienne, grosse
fumeuse de cigares. S’inscrivant dans la tradition du conte
pour enfants, Roald Dahl, auteur, entre autres, de Charlie et la
chocolaterie, parvient à renouveler le genre grâce à son humour
singulier, mélange d’absurde et de noirceur.
Pour raconter cette fable, trois acteurs manipulateurs disposent
d’une vingtaine de marionnettes de tailles et de natures différentes, dans un décor-castelet mêlant jeu d’ombres et de
lumières... Le tout accompagné par un musicien, quelques
chansons et un zeste de magie pour que le spectacle soit
complet.
théâtre à partir de 9 ans
Frankenstein
Texte Fabrice Melquiot d’après Mary Shelley
Mise en scène Paul Desveaux
Mercredi 19 décembre à 19h30 au Granit
représentations scolaires mardi 18 à 10h et 14h30
tarif c de 4€ à 13€
Qui n’a jamais entendu parler du célèbre Frankenstein ?
© Elizabeth Carecchio
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L’enfance y est le temps des questions, de la solitude, de l’expérience… On y joue avec le feu de la pédagogie, avec le noir
romantique de l’enfance, avec la fascination des adultes pour la
vie, la fascination des enfants pour la mort. Frankenstein est un
univers qui s’ouvre et se referme comme un livre, qui déploie sa
fable et ses chansons avant de retourner à l’imaginaire, comme
une boîte à musique.
© Elizabeth Carecchio
Ce spectacle musical, mariant marionnette et chansons, nous
replonge dans le chef dœuvre de science-fiction de Mary
Shelley. Cette adaptation libre veut “restituer la fable de Shelley
dans la vie du dialogue, en éclairer des dessous aux résonances
contemporaines puissantes, sans en gâter l’humour, ni le
lyrisme”, grâce à la forme du conte qui a la “capacité de poser
des questions essentielles, sous couvert d’une forme détachée
du réalisme” Paul Desveaux
Les
spectacles
à voir e�
famill�
7
les créations
théâtre
D’après Jared Diamond
mise en scène
Andrea Novicov
Mardi 11 décembre à 19h30
mercredi 12 à 20h30
au granit
tarif b de 6€ à 20€
Après “Sous la glace”
de Falk Richter que vous
avez pu voir au Granit
l’an dernier, le metteur
en scène Andrea Novicov
évoque son prochain
spectacle en cours de
répétition, “Des zèbres
et des amandes”.
Voyage dans le temps,
dans l’espace et dans
l’art de la scène.
Le point de vue défendu par l’auteur est
aussi contesté, non ?
Andrea Novicov : N’importe quelle thèse
scientifique peut être critiquée. Cela fait
partie d’une dialectique. Moi aussi, je
peux en mettre en discussion des parties,
mais d’ailleurs en tant qu’artiste, ce que
je cherche dans l’œuvre, c’est sa faille,
sa fragilité, son univers poétique… Mais
en deux mots, l’on peut dire que la thèse
part du principe que la géographie, et ce
qui va avec, les animaux, les plantes…
déterminent le développement des
civilisations. Par exemple, les civilisations
autour de la Méditerranée ont eu un
avantage sur les autres, ce qui leur a
permis de conquérir le reste de la planète
à une certaine époque.
Justement, ce qui vous intéresse dans
ce rapport historique est de porter un
regard critique sur aujourd’hui ?
Andrea Novicov : Oui, on le fait avec toute
pièce de théâtre. Parfois le décalage
permet de mieux raconter le présent que
le présent lui-même. Le présent nous est
décrit tous les jours dans les journaux
ou à la télévision. Le présent est trop
présent pour nous parler de nous. Ce
monde trop rapide rend difficile les points
de repère.
On peut donc dire que Jared Diamond
est légèrement décalé. Sa thèse laisse
des portes ouvertes à la discussion,
8
à la critique… Une thèse qui parcourt
15 000 ans d’histoire reste paradoxale,
exagérée ,mais elle nous permet de nous
arrêter et de réfléchir. Le Théâtre reste
l’occasion d’une cérémonie qui nous
permet de nous situer dans le temps et
dans l’histoire.
Comment êtes-vous passé d’un texte
scientifique et littéraire à une forme
pour le théâtre ?
Andrea Novicov : Je travaille avec la
dramaturge Carine Corajoud. Elle a déjà
adapté différents matériaux textuels
pour la scène avec beaucoup d’aisance.
Le premier travail a consisté à réduire
l’énorme masse de l’essai pour le plateau.
Il faut garder l’essentiel sans perdre
le ludique ou les anecdotes qui font la
saveur de l’histoire et bien entendu du
plateau. Les comédiens-personnages
apportent aussi leurs envies. J’ai
pris aussi du temps pour choisir des
“comédiens-citoyens”, des comédiens
qui aiment se questionner, qui ont un
parcours, qui sont intrigués par ce qu’ils
disent, pas uniquement centrés sur
l’acte de jouer. Enfin, la dernière couche
est : toute histoire est l’histoire ellemême et la raison pour laquelle nous la
racontons aujourd’hui. Cette histoire
est composée de multiples histoires
sous-jacentes qui seront traduites sur
la scène par des images, des silences,
le jeu des comédiens, des mouvements
dans l’espace. On peut appeler cela des
“couches de subconscient de plateau”.
C’est en fait très intéressant de monter
un texte qui n’est apparemment pas fait
pour la scène. Il y a, je crois, un discours
politique ou social qui est que l’homme,
pendant des centaines d’années, a pensé
être au centre de l’univers. Le répertoire
théâtral a été fait par des hommes au
centre de la scène qui nous racontaient
leurs problèmes, leurs histoires, leurs
sentiments. Ce même homme a construit
le monde dans lequel nous vivons et ce
n’est pas un magnifique résultat. Donc,
quelque part, la question serait : “Peuton mettre cet homme de côté et laisser
la place à d’autres “entités productrices
de sens”?” Aujourd’hui, sur les scènes,
on donne de plus en plus souvent la
parole au corps, aux objets, à la lumière,
à la musique, au chant, à l’architecture…
Ce n’est pas une recherche de séduction
formelle en tant que telle. Cela a un sens
profond. Il s’agit d’oser enlever le pouvoir
à l’homme pour goûter à de nouveaux
équilibres parmi l’ensemble des éléments
qui constituent la vie.
Comment sera construit justement cet
espace scénique ?
Andrea Novicov : Les trois personnages
seront des jardiniers-botanistes qui
évoluent dans un laboratoire. Il y aura
une sorte de serre ouverte avec des
plantes, ce sera surtout de grandes
surfaces mouvantes. On pourra changer
le dispositif pour qu’il soit dynamique. A
la verticale, on trouvera aussi de grandes
planches, sortes d’herbiers. Nous avons
besoin de grandes surfaces de projection,
comme autant de supports ludiques de
conférences. Compte tenu de la matière
de l’essai, la projection peut être un
support de lecture supplémentaire, pour
faciliter l’information du spectateur.
Enfin, ces surfaces permettront la
projection d’ombres chinoises, pour
marquer l’inquiétude, notre inconscient
face à ce qui est raconté. Je conserve
aussi une forme de théâtre d’objets. Ce
sera donc très visuel.
Dans votre conception du théâtre,
il y a cette notion importante du jeu,
du plaisir ?
Andrea Novicov : ça reste une priorité
pour moi. Le théâtre est une cérémonie
de plaisir que l’on partage avec des
gens. Le défi est de démontrer que toute
sorte de matière peut être moteur d’un
moment agréable. Le dynamisme du
web et des nouvelles technologies nous
montrent que l’information peut circuler
de façon plaisante.
Dans chacune de vos créations, le style
de la scène change, vous expérimentez
plusieurs formes d’expression …
Andrea Novicov : Oui, je reconnais que
chacun de mes spectacles peut paraître
différent de l’autre même si l’on ne
remet jamais tout complètement à plat.
Par exemple, j’aime la notion de plaisir,
toutes sortes d’outils qui créent de la
magie, de l’illusion, de la fiction, du rêve.
A chaque spectacle, j’enlève certains
outils et laisse la place à d’autres. Cela
est dû probablement au fait que je suis
nomade de nature… Le théâtre est pour
moi une boîte noire à partir de laquelle je
reconstruis tout, la couleur, la saveur, le
parfum d’un nouveau pays à habiter…
Propos recueillis par Jérôme Araujo
9
Andrea Novicov © DR
Des zèbres et
des amandes
Que souhaitez-vous raconter aux
spectateurs en mettant en scène
l’adaptation “de l’Inégalité parmi les
sociétés” de Jared Diamond ?
Andrea Novicov : Chaque projet est une
combinaison entre une histoire qu’on
veut raconter et le métadiscours sousjacent, une recherche de forme, de
langage, lié à un parcours personnel ou
à un questionnement de l’art de la scène.
D’un côté, on a une histoire qui raconte
comment notre monde a été conçu…
Par qui ? Par quoi ? Comment ? Pourquoi
nous en sommes là aujourd’hui ? Cela
nous amène à nous demander où nous
allons. Des zèbres et des amandes est
donc l’histoire de notre présence au
monde et la façon dont nous organisons
cette présence. D’un autre côté, est-ce
que toute matière peut être portée
à la scène ? Ici, il s’agit d’une thèse
biologique, historique, géographique,
sociale et la question est : “Peut-on la
mettre en scène ?”.
les créations
Scènes de la vie
ordinaire
théâtre
d’après Hervé Blutsch
mise en scène
Catherine Hugot
En résidence à La Coopérative en juin dernier et de nouveau à partir
de mi-octobre, la compagnie bisontine Ka présentera son nouveau
spectacle “Scènes de la vie ordinaire” à partir du 8 novembre.
Réflexion sur le monde au travers du double prisme de l’humour et de la marionnette,
ce spectacle aborde le thème de la relation sous trois angles : la relation à soi à travers
l’image, la relation à l’autre à travers le couple, et la relation au monde à travers la
retraite, la coupure d’avec le monde... Un beau matin, Antoine découvre que Judith est
en train de disparaître sous une couche de peau qui la recouvre complètement jusqu’à
effacer son visage.
Jeudi 8 novembre à 19h30
vendredi 9 à 20h30
samedi 10 à 19h30
à la coopérative
Qui-Vive
théâtre magie
Conception Thierry Collet
mise en scène éric Didry
Mardi 4 décembre à 19h30
mercredi 5 à 20h30
jeudi 6 à 19h30
vendredi 7 à 20h30
samedi 8 à 19h30
à la coopérative
tarif b de 6€ à 20€
Représentations scolaires
lundi 12 à 10h et 14h30
Du 4 au 8 décembre, vous découvrirez sur la scène
de la Coopérative, trois magiciens dans “Qui-Vive”.
Ce spectacle de théâtre explore les nouveaux
territoires de la magie et pose des questions à la fois
philosophiques, politiques et artistiques.
Avant de découvrir cette nouvelle création,
son concepteur, Thierry Collet, vous invite à en savoir plus
en participant à deux autres propositions artistiques :
une petite forme théâtrale et un stage de magie.
Vrai/Faux (rayez la mention inutile)
Par Rémy Berthier
© Rémi Yadan
tarif b de 6€ à 20€
Les élèves d’options
théâtre de Belfort ainsi
que des lycéens des lycées
Courbet, Follereau à
Belfort et Grand Chênois à
Montbéliard assisteront à
des répétitions les mercredi
3 et vendredi 5 octobre
à la Coopérative.
Une petite forme de magie mentale pour se demander si le fait de vivre dans une même
société nous amène à penser parfois tous les mêmes choses.
Pourquoi toujours cette même question : mais comment ça se fait ?… Plus je la
pratique, plus je pense que la magie raconte la prise du pouvoir. Le magicien exerce
un ascendant sur ses spectateurs et soumet leur jugement selon ses propres règles.
A partir d’illusions optiques, d’expériences psychologiques interactives et d’effets
magiques, cette petite forme interroge ce qui conditionne nos goûts et nos choix.
Peut-on vivre au sein d’une société, appartenir à un groupe et ne pas tous penser et
choisir les mêmes choses ? Thierry Collet
Centre Culturel et Social Belfort Nord - Pierre Schuller, avenue des frères
Lumières à Belfort, mercredi 28 novembre 2012 à 18h30 / Entrée libre
Renseignements et réservations : 09 62 32 90 03
ou [email protected] / www.ccsbelfortnord.centre-sociaux.fr
Trois représentations auront également lieu au lycée Follereau à Belfort, les mardi 27
et mercredi 28 novembre, dans le cadre du jumelage.
© Rémi Yadan
L’art d’avoir toujours raison
Un stage pour s’initier à la magie mentale et expérimenter
le rapport au pouvoir et à l’autorité. Par Rémy Berthier.
Un stage de deux jours pour s’initier à la magie mentale, apprendre à devenir
malhonnête, et éprouver le vertige – et le plaisir – de tromper ses semblables. C’est
aussi une réflexion sur la nature et l’exercice du pouvoir et de l’autorité.
Vous voulez dominer le monde ? Donner l’impression de lire dans les pensées des
gens ? Créer votre propre religion ? Nous allons enfin vous donner la possibilité de
maîtriser le comportement de vos semblables, de prévoir leurs choix et leurs décisions,
en expérimentant des tours de magie mentale.
L’objectif de ce stage n’est pas uniquement l’apprentissage de tours de magie. Le
décodage et la réflexion autour des dispositifs de manipulation et d’influence à l’œuvre
dans notre société sont des éléments importants de cette rencontre. La magie n’est pas
envisagée comme un simple divertissement mais comme un outil de questionnement
social, psychologique et politique.
Samedi 8 et dimanche 9 décembre 2012 de 10h à 18h au Granit
Tarifs : 25€ (abonnés et – de 26 ans) et 40€ (non abonnés).
Inscriptions auprès de Jérôme Araujo, [email protected] ou 03 84 58 67 68
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Club M
al
t
Une soirée magique autour d’un instrument emblématique, la guitare,
et des musiciens d’exception sur deux scènes belfortaines. Cette soirée Jazz Guitare est proposée en
collaboration avec le Granit, la Poudrière, Bonus Tracks et le Conservatoire de la CAB.
Pat Martino est une légende vivante du jazz.
La précision, la fluidité, un phrasé rythmique
et des improvisations mélodiques
captivantes sont la signature du maître.
à 19h30,
Richard Manetti Quartet
suivi de Pat Martino Trio
au Granit
Richard Manetti est issu du jazz manouche mais il fait dans
ses nouvelles compositions la synthèse de toutes les musiques
qui l’habitent et propose un métissage subtil entre jazz, musique
brésilienne, tango et même parfois pop.
Sonorité très personnelle
malgré ce “tone” jazz qu’on reconnaît
d’emblée (avec un instrument
fait sur mesure), articulation idéale,
connaissance profonde
du langage jazzistique,
choix circonspect
du répertoire des standards.
Son dernier album est un voyage délicat dans des voyages
intimes aussi remarquable par son ambition que sa réalisation.
Jazz Magazine
Tarifs de 7€ à 24€. Réservations 03 84 58 67 67
www.legranit.org / www.fnac.com
Le Granit et l’association Malt et Houblon vous proposent une
sélection de bières de choix à l’entracte et après les concerts.
© Ludovic Leleu
La Presse, Canada
à 18h, apéro-concert
Misja Fitzgerald Michel
à La Poudrière
Après Paris, Misja Fitzgerald Michel a joué avec la crème
de la scène new-yorkaise, de Ravi Coltrane à Mark Turner.
Guitariste de jazz, il est avant tout un musicien en liberté. Son
dernier album est consacré à Nick Drake, auteur-compositeur
anglais, devenu culte depuis sa disparition en 1972.
© Jimmy Katz
Guitaristes de tout poil, aux taquets : dans le genre précis, on
ne saurait trouver mieux. Discret, élégant, à l’affût du son et
des harmonies les plus subtils, Misja Fitzgerald-Michel reste
imbattable. Le Monde
Tarif unique 5€. Réservations 03 84 58 11 77 ou au granit
En partenariat avec La Poudrière et Bonus Tracks.
Les spectateurs munis d’un billet pour l’apéro-concert
bénéficient d’un tarif réduit à 18€ (au lieu de 24€) pour les
concerts de Pat Martino et Richard Manetti au Granit.
Masterclass de Richard Manetti, samedi 20 octobre au Granit
© DR
Gratuit pour les élèves inscrits au Conservatoire de la CAB. 20€ pour les élèves d’autres conservatoires.
Renseignements et inscriptions au Conservatoire de la CAB au 03 84 54 27 27.
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H o u b lo n
Bar
au fumoir
du Granit
et
jazz guitare
hip hop
Kader Attou
Petites
Histoires.com
Chorégraphie Kader Attou
Vendredi 26 Octobre à
20h30 à la Maison du Peuple
Représentant majeur de la danse française
hip-hop, Kader Attou, chorégraphe
engagé, signe une danse de son temps
aux multiples influences, où la rencontre,
l’échange et le partage sont les moteurs
et les sources créatrices. La danse de
Kader Attou, généreuse, se caractérise
par une poétique où l’expression des
sentiments est centrale.
tarif A de 7€ à 24€
Le chorégraphe Kader
Attou et ses danseurs de
la compagnie Accrorap
nous offrent une danse
empreinte d’humour,
d’espièglerie et de poésie,
et nous transportent
tantôt en légèreté, tantôt
en gravité, dans l’univers
de l’enfance, rendu à
merveille à travers une
succession de saynètes
très émouvantes.
Un merveilleux spectacle
à découvrir en famille
à partir de 9 ans !
© Yves Petit
Issu du milieu du hip-hop de la banlieue de
Lyon, Kader Attou s’est formé à l’école de
cirque de Saint-Priest. À la fin des années
1980, il crée le collectif Accrorap avec
Mourad Merzouki, Chaouki Said et Éric
Mézino. Son spectacle Athina présenté
en 1994 à la Biennale de la danse de Lyon
marque le début de sa reconnaissance en
France.
Directeur
artistique,
danseur
et
chorégraphe de la compagnie Accrorap,
longtemps basée à Besançon, Kader Attou
est le premier artiste hip-hop nommé
à la tête d’un Centre Chorégraphique
National, celui de La Rochelle, qu’il dirige
depuis 2008.
14
“Depuis une vingtaine d’années, ma
danse s’est façonnée dans le frottement
des esthétiques, danse hip-hop, danse
kathak, danse contemporaine. Ce qui
m’importe, dans cette relation-là, c’est
de construire des ponts, créer du lien,
du dialogue dans la différence. Cette
recherche m’a conduit à essayer de
mieux comprendre ce qui était du ressort
du corps ou de l’émotion. Comment à
partir d’une technique, d’un mouvement,
d’un code, avec la virtuosité, naît cette
émotion.” Kader Attou, juin 2012
15
concerts & danse sandwichs
lecture / rencontre
Concerts et danse au menu de la saison !
© DR
© DR
à 12h20 au Granit, en entrée libre. Durée : environ 45 mn. Possibilité de restauration sur place.
© DR
JAZZ
musique classique
Miriam Prandi
© DR
MARDI 4 décembre 2012
JAZZ
Eric Theiller Trio
MARDI 9 OCTOBRE 2012
Eric Theiller, trompette/ Eric Soum, guitare
Jean-Luc Miotti, contrebasse
Réunis de longues dates autour du trompettiste Eric
Theiller influencé par Chet Baker et Clifford Brown, ce
trio avec Eric Soum et Jean-Luc Miotti, nous propose
un jazz aérien tout en douceur. Musiciens et amis
dans la vie, ils font partager leur complicité à travers
des standards et des compositions.
DANSE création
Christophe Sabbioni
MARDI 5 mars 2013
En partenariat avec la Haute école des Arts de Berne
Miriam Prandi est née à Mantoue en 1990 et elle
poursuit des études de piano et de violoncelle à la
Haute Ecole des Arts de Bern. Repérée très jeune en
Italie, elle obtient plusieurs distinctions. Elle donne
des concerts solo en Italie et en Europe ainsi qu’aux
Etats-Unis.
Au programme : Reger, Suite n°1 pour violoncelle
Scarlatti, Sonate K29; K208 pour clavier / Bach, Suite
n°2 pour violoncelle / Chopin, Mazurka Op.67 n°2 et
Mazurka Op.68 n°2 / Sollima, “Alone” pour violoncelle
L’autre théorie des cordes
Ce nouveau projet musical de Christophe Sabbioni
mêle une formation de jazz à un ensemble de cordes
issu du Conservatoire de Belfort et de la CAB.
Il s’agit de compositions originales inspirées de la
musique du contrebassiste Charlie Haden, notamment de son quartet West et des arrangements avec
orchestre à cordes. C’est la réunion du jazz et du classique, de l’improvisation au milieu d’orchestration
écrite et structurée. Christophe Sabbioni
Partita
Laëtitia Angot, chorégraphie et danse & Marie Duprat, piano
© DR
© DR
La rencontre d’une danseuse et d’une pianiste
autour de la Partita n°2 en do mineur BWV 826
de Jean-Sébastien Bach. C’est une chorégraphie
libre s’inspirant des figures du contrepoint, lignes
et courbes, élans et brisures, qui donne corps à
l’expressivité du chant de Bach.
Little Wings
MARDI 8 janvier 2013
Les concerts et danse sandwichs sont réalisés avec le soutien du :
16
En partenariat avec la Haute école des Arts de Berne
La chanteuse Isabelle Ritter est accompagnée
du bassiste Jeremias Keller pour des reprises
enthousiasmantes, colorées jazz, des plus grands
standards du rock : Bob Dylan, The Doors, Les Beatles,
Les Rolling Stones ! Come Together !
Dans le cadre du festival littéraire
“Les Petites Fugues”, le Granit et le Centre
Régional du Livre vous invitent à découvrir
l’écriture de l’auteur africain, Sami Tchak.
Je concentrais mon esprit sur les spectacles grandioses
que m’offraient des vies minuscules, ces si petites
fourmis arrivées par centaines de je ne sais où pour
recouvrir en quelques secondes un gros cancrelat tombé
sur le dos dans la cour. Un margouillat à tête jaune a été
le premier à tenter de profiter de ce beau cadeau du ciel
mais, comme un petit garçon passait par là, l’urgence fut
pour le saurien de sauver sa propre peau, lui sans doute
déjà échaudé comme en témoignait sa queue à laquelle
manquait un bout.
Sami Tchak, Al Capone le Malien, Mercure de France, 2011
MARDI 13 NOVEMBRE 2012
JAZZ pop
Sami Tchak
Contes du Burkina-Faso
MARDI 7 mai 2013
La conteuse burkinabé, Bintou, comédienne dans
Le Barrage contre la Pacifique de Duras présenté au
Granit en mai, nous offre une heure de récits africains
aux sons enchanteurs de l’instrument traditionnel
des griots, la kora.
Sami Tchak, pseudonyme de Sadamba Tcha-Koura,
né au Togo en 1960, vivant en France depuis 1986, est
romancier, essayiste et sociologue. Il a publié des essais
à l’Harmattan sur la prostitution à Cuba, le sida en
Afrique et la modernisation agricole en Afrique. Grand
amateur de la littérature latino américaine, ses romans
se passent dans une Amérique latine “imprécise” qui fait
aussi beaucoup penser à l’Afrique. Il est révélé au public
en 2001 avec Place des fêtes (Gallimard), “le roman le plus
hardi, le plus iconoclaste de la littérature subsaharienne
francophone contemporaine”, pour Alain Mabanckou.
Suivront chez Gallimard, Hermina (2003) et La Fête des
masques (2004) et chez Mercure de France Paradis
des Chiots (2006), récit polyphonique d’enfants des
bidonvilles qui luttent pour leur survie dans un monde
d’une extrême violence, et Filles de Mexico (2008). Il
reçoit en 2004 le Grand prix littéraire d’Afrique noire et
le prix Ahmadou Kourouma. Dans son dernier livre Al
Capone le Malien (Mercure de France, 2011), Sami Tchak
peint dans une langue baroque et puissante une Afrique
partagée entre poésie et violence, cruauté et sensualité,
traditions africaines et mutations capitalistes.
Jeudi 15 novembre à 19h30 au Granit
Entrée libre sans réservation
En partenariat avec le CRL de Franche-Comté,
dans le cadre du festival Les Petites Fugues.
17
la galerie du granit
Benjamin Nuel
art numérique
Exposition du 18 novembre
au 22 décembre
Conférence / Projection
Dans le cadre de “Constellations”,
une proposition de
l’Espace multimédia Gantner
Présentation de la FMR, Fédération Mondiale de Ricochets et du projet
artistique associé au premier championnat de ricochets de Belfort par
Cyril Jarton, président de la FMR.
Vernissage à la galerie
Samedi 17 Novembre à 16h30
mardi 16 octobre à 18h au Granit / entrée libre
à 18h à l’Espace multimédia
Gantner à Bourogne
© DR
Visite expo-sandwich
mardi 27 novembre à 12h20
entrée libre
© Benjamin Nuel
Durant la saison 2012/2013, la Savoureuse, son histoire, ses rives et
ses riverains, vont concentrer toute notre attention, en vue du Premier
Championnat mondial de ricochets à Belfort qui se déroulera en plein
cœur de la ville. Cyril Jarton, écrivain et plasticien, propose ici un travail
militant associant jeu et écologie autour du plan d’eau, conçu comme
“zone de restructuration spatiale” vitale pour tous les êtres vivants et
qu’il convient de penser et d’honorer comme telle. Ce projet vous invite
à participer à une compétition sportive (avec remise d’un trophée au
vainqueur) en même temps qu’à un geste artistique : dessiner sur l’eau
et participer à la création d’une sculpture collective composée des galets
d’argile destinés au tournoi. Sur ces galets fabriqués sur place, exposés
puis lancés, pourront s’inscrire vos messages et vos réflexions, adressés
à la Savoureuse.
Plusieurs rendez-vous vous seront proposés en préparation du tournoi
du 1er juin 2013 à 14h: ateliers, séances d’entrainement, rédaction de
messages, fabrication de galettes d’argile, conférences/actions…
Pour toute information complémentaire n’hésitez pas à contacter Monique Chiron
au 03 84 58 67 55 ou [email protected].
Une proposition de l’Espace
multimedia Gantner dans le cadre
de “Constellations”, exposition
des acquisitions récentes de sa
collection d’œuvres numériques
présentée dans ses murs
jusqu’au 26 janvier 2013, et
l’occasion pour la Galerie du
Granit de vous faire (re)découvrir
et bien sûr jouer car de plus en
plus d’artistes contemporains
utilisent le jeu vidéo comme
moyen d’expression pour en
faire des explorations plastiques
participatives qui s’éloignent de
la simple finalité ludique et du
divertissement.
Notre collaboration se prolonge
tout au long de cette saison,
puisqu’à chaque vernissage à la
Galerie, la “médiathèque mobile”
de l’Espace Gantner propose une
sélection d’ouvrages
de références en lien avec
l’artiste invité.
“Le poids de rien”,
exposition de
Rodolphe Huguet
jusqu’au 3 novembre
© DR
Visite expo sandwich
mardi 23 octobre à
12h20 / Entrée libre
18
L’hôtel, exposition d’art numérique
L’hôtel est un jeu vidéo mais aussi une
série. Pour cette œuvre, Benjamin Nuel
s’est inspiré des jeux vidéo de guerre, de
leur fonctionnement et de leur esthétique.
L’hôtel repose sur des ressorts de l’ordre
de la fascination, la curiosité et la frustration dans une dynamique anti-spectaculaire. Délocalisant les personnages
de Counter-strike* (jeu vidéo de tir subjectif* multijoueur en ligne et basé sur le
jeu d’équipe faisant s’affronter terroristes
et policiers), Benjamin Nuel questionne
l’utopie et la survie mettant en scène des
personnages à la dérive.
Ces figures archétypales du jeu vidéo de
guerre, des terroristes et antiterroristes,
demeurent dans un hôtel entouré de
verdure et ont des préoccupations, des
discussions, des actions absolument sans
intérêt. Ils sont en attente de quelque
chose et essaient d’occuper leur temps.
Le joueur investi a une place ambigüe
sur cette attente, il pourra en savoir plus
sur cette attente, seulement à la fin du
jeu. Si dans les précédentes expériences
filmiques, Benjamin Nuel questionnait le
lieu et sa topographie, dans l’Hôtel et ses
dernières productions les exclus ont une
place centrale. Dans le projet de machinima qu’il prépare dans Second Life*,
Patter Island, le personnage principal,
Clodo, est aux marges, à la fois acteur
et observateur, déçu par la société, il
traverse confiant avec espoir ce monde
persistant. Dans leurs péripéties identitaires, par leur mélancolie et grâce à leur
humour, les protagonistes des récentes
œuvres de Benjamin Nuel affirment l’espoir inespéré d’un Eden construit par la
synergie de communautés virtuelles, les
builders qui créent un monde dématérialisé dévoué à être infini, persistant et
éternel dans les serveurs informatiques,
avec ou malgré eux.
Margherita Balzerani, curateur et critique d’art
Lexique
À partir des définitions sur wikipedia.fr
et www.jeuxonline.info
partir du contenu de jeux vidéo (moteur 3D, personnages en guise d’acteurs, dans les “décors” de
l’univers virtuel du jeu, etc.).
Métavers n.m. : monde virtuel fictif décrit dans le
roman Snow Crash de Neal Stephenson, créé artificiellement par un programme informatique, hébergeant une communauté d’utilisateurs présents
sous forme d’avatars pouvant s’y déplacer, y interagir socialement et parfois économiquement.
Monde persistant : monde virtuel utilisé comme
environnement dans un jeu de rôle en ligne sur
ordinateur. La particularité est qu’il ne s’arrête jamais, il existe et évolue en permanence.
Second Life : monde virtuel créé artificiellement
par un programme informatique, hébergeant une
communauté d’utilisateurs présents sous forme
d’avatars pouvant s’y déplacer, y interagir socialement et parfois économiquement. Ce cyberespace peut simuler le monde réel ou non. Pour
certains c’est une seconde vie, un prolongement
de la vie que chacun a une vie où tout est possible.
Vision subjective : dans le domaine du jeu vidéo,
c’est une façon d’apercevoir l’environnement du
jeu (décors, autre personnages, etc) comme si le
joueur incarnait le personnage qu’il contrôle en
voyant la scène à travers les yeux de son avatar.
On parle aussi pour cette raison de vue à la première personne.
Avatar n.m. : représentation numérique de l’individu dans le monde virtuel, un personnage virtuel
qui symbolise le joueur. Dans la religion hindoue,
Avatar (du sanskrit avâtara) désigne chacune des
dix incarnations de Vishnou, y compris poisson,
tortue, sanglier, Krichna, Bouddha et Kalkî. Au
sens figuré, c’est aussi la métamorphose, la transformation d’un objet ou d’un individu qui en a déjà
subi plusieurs.
Machinima n.m. : Néologisme formé à partir des
termes “machine”, “cinéma” et “animation”, le
machinima désigne la pratique consistant à réaliser des courts métrages et films d’animation à
Benjamin Nuel est né en 1981 à Saint Etienne,
il est diplômé de l’Ecole des Arts Décoratifs de
Strasbourg et du Fresnoy Studio national des
arts contemporains(Tourcoing).
L’Hôtel / jeu vidéo, 2009 est produit par Le
Fresnoy. L’Hôtel / la série, 2010 est produit
par Lardux film.
www.espacemultimediagantner.cg90.net
www.benjaminnuel.com
19
il était une fois...
Jean Albertoni
épisode
n°3
Entamée la saison passée dans les précédentes éditions
des journaux trimestriels, voici la suite de l’histoire du théâtre...
De sa rénovation dans les années 1930 jusque dans les années 1980, le théâtre était géré par
les services de la Ville de Belfort. Trois belfortains témoignent de leur travail au sein du théâtre
municipal, entre anecdotes et souvenirs heureux.
Gardez-vous un bon souvenir des
années passées au théâtre de Belfort ?
Jean Albertoni, machiniste : J’ai été
machiniste des années 60 à la réouverture en 1983. Ensuite, j’étais le concierge.
Mon plus grand souvenir reste le Magic
Circus sous chapiteau dans les années 70.
Lors du démontage, il a neigé.
Christian Tresch, machiniste : Nous
recevions une opérette. Le car qui transportait la troupe était très en retard. Il
n’y avait heureusement pas de décor,
juste un réverbère et un banc. Dans la
presse le lendemain, les journalistes
avaient indiqué que les barrières de dégel
nous avaient empêché de monter le
somptueux décor… c’est juste qu’il n’y en
avait pas !
Jean : à notre époque au théâtre, il
n’y avait quasiment aucun matériel
technique, trois ou quatre projecteurs
seulement, pas de micro... On adaptait
tout.
Monique Hosatte, costumière-habilleuse :
Je garde un excellent souvenir des
créations. Cette ambiance, des jours
de premières, d’avant-premières, c’est
formidable ! Je n’oublierai pas la création
des Tchekhov de Ludovic Lagarde dans
Christian Tresch
20
Monique Hosatte
les années 90… Nous étions installés
au-dessus de la Galerie, à côté de la salle,
là où se trouve aujourd’hui une partie des
bureaux. C’était un ensemble de gens qui
travaillaient en commun. ça ratait ou ça
ne ratait pas ! Surtout, je voyais le trac
des comédiens. Ils avaient une peur ! On
avait mal pour eux.
Monique : Quand je suis entrée au Granit,
c’était déjà le Nouveau Théâtre de Belfort.
Il allait devenir le CAC Granit (Centre
d’action culturelle) peu après. Je me
souviens du baptême du Granit.
Jean : On avait déposé des blocs de
Granit devant le théâtre, qu’on avait été
chercher dans les Vosges.
Quand vous avez été embauché, le
théâtre de Belfort était municipal ?
A l’époque, il y avait beaucoup
de personnel ?
Jean : Personne ! Seuls un régisseur
et un électricien étaient permanents,
embauchés par la Ville. Une équipe de
machinistes, d’habilleuses et de placeurs
vacataires étaient en renfort les jours
de spectacles. Christian et moi, on était
ouvriers chez Alsthom. On faisait le
machiniste au théâtre en plus. Souvent,
on sortait de l’usine, on arrivait au
théâtre. On ne dormait pas.
Je me souviens qu’il y avait une concierge
au théâtre qui habitait au-dessus de
l’actuel café. Pour avoir de l’eau chaude,
il fallait aller la voir. Le régisseur de la
mairie avait son bureau dans le placard
qui se trouve dans la montée d’escalier
du public ! Les places de spectacles se
vendaient, faubourg de Montbéliard, à
côté de la bijouterie.
Monique : A mon époque, les bureaux
étaient déjà-là, ceux qui donnent sur le
parking du théâtre. Il y avait une équipe
administrative et technique. Mais je me
rappelle que j’ai fait vacciner mes enfants
au service social au 1er étage qui se
trouvait dans ce bâtiment.
Jean : Avant, cette partie était réservée
aux pompiers. Ils logeaient leurs
véhicules, ainsi que la voiture du maire
dans l’actuel café du théâtre. On peut
encore voir les flammes au-dessus des
portes et des fenêtres. Les pompiers
étaient aussi machinistes ! Alors quand il
y avait le feu, ils quittaient le théâtre. Cela
pouvait arriver au milieu d’une représentation !
Christian : Le régisseur était très strict.
S’il y avait un spectacle le dimanche, pas
question d’être absent pour un baptême
ou autre.
Jean : On connaissait notre programme
de travail sur un panneau d’affichage un
mois avant. Quant aux décors, il n’y avait
pas de monte-charge. On montait tout
par une rampe à l’arrière du théâtre.
Vous vous souvenez d’anecdotes
cocasses ?
Christian : Un jour, un groupe de femmes
belfortaines, un peu “ligue de vertu”,
avaient voulu saborder le spectacle.
On avait appelé la police pour les faire
évacuer. Une fois, Fernand Sardou, le
père, qui participait aux revues avec
sa femme pour des sketches, a quitté
la scène parce que nous avions eu une
coupure de courant. Il a dit : “ je revien-
drai quand ça marchera”. On a réparé
mais il n’est jamais revenu !
Monique : Lors d’un spectacle pour les
scolaires, il y avait des changements
rapides sur la scène, rideau fermé. Hors,
d’un seul coup, le rideau s’est ouvert. Le
comédien s’est retrouvé à moitié nu sur
scène, à côté de moi, au milieu. Et il m’a
dit : « Ne bouge pas, ne bouge pas ! ».
Les régisseurs autour se demandaient ce
qu’il se passait… le rideau avait été ouvert
trop tôt ! On en rit encore des années
après !
Christian : Une autre fois, un comédien
est arrivé tout affolé vers nous. Son
dentier était tombé dans le lavabo puis
dans le siphon, juste avant d’entrer en
scène ! Et lors d’un spectacle que nous
recevions, Marius et Fanny de Pagnol, la
société Pastis accompagnait la tournée.
Quand les artistes entraient en scène, ils
étaient tous à moitié pompette !
Jean : Les plus belles années de ma vie,
je les ai passées ici. Si je n’avais pas eu
le théâtre, je n’aurai pas pu élever mes
gosses comme je les ai élevés.
Propos recueillis par Jérôme Araujo
Qui choisissait le programme du théâtre ?
Jean : C’était le régisseur. Un peu après,
il y a eu une commission. On nous avait
demandé d’y participer. Mais il y avait des
“Messieurs” dans cette commission.
Christian : On ne donnait pas trop notre
avis mais ils leur arrivaient de choisir un
spectacle pour nous faire plaisir !
Jean : Pour les galas Karsenty, il y avait
dix spectacles par an, le dimanche. C’était
la fête ! Le Théâtre était plein, il y avait
mille personnes ! Ils n’étaient pas bien
placés ! Il y avait des gens partout. Nous
recevions chaque année deux ou trois
opérettes, deux revues un peu déshabillées. Là aussi, c’était plein ! Nous on
regardait le public à travers les rideaux :
des jeunes, des vieux, des troufions… On
voyait de tout !
Année 1957-1958, machinistes, électricien et directeur de l’époque
21
dernière minute
Mariana Ramos
Suite à un problème de production, nous avons appris que la tournée de Mayra Andrade a dû être
annulée, dont le concert prévu au Granit vendredi 1er février 2013.
Nous vous proposons donc vendredi 1er février 2013 à 20h30 au Granit le concert de Mariana Ramos.
© DR
Les billets pour Mayra Andrade restent valables pour le concert Mariana Ramos, vous n’avez pas besoin de les échanger. Si vous
préférez, il est également possible de changer les billets de Mayra Andrade pour un autre spectacle de catégorie B.
22
Chanteuse solaire, Mariana Ramos doit
probablement au Sénégal, son pays natal,
cet enthousiasme et cette vigueur qui la
caractérise.
Généreuse, Mariana rayonne et occupe
tout l’espace le temps d’un concert. Au
fil du spectacle, elle parvient à enflammer
son auditoire, lui transmettant une partie
de son feu sacré.
C’est au Cap Vert, patrie de ses ancêtres,
qu’elle trouve son inspiration. Elle nous
transporte vers les airs les plus endiablés
de l’archipel : le cola sanjõn, la coladeira,
musiques enjouées de l’île de São Vicente,
le funana et le batucu héritage des
esclaves de l’île de Santiago.
à chaque interprétation, elle apporte sa
touche personnelle. Lorsque la FrancoCapverdienne interprète les traditionnelles mornas, nous ressentons dans sa
voix une émotion particulière. Mariana
est une chanteuse cosmopolite, symbole
d’un brassage et d’un métissage réussi.
La rencontre avec Téofilo Chantre et
Nazalio Fortes, jeunes compositeurs
capverdiens, s’avère prépondérante et la
ramène vers ses origines. Ce sera l’occasion, pour elle, d’une métamorphose et
d’une véritable renaissance intérieure.
Commence alors une accession inéluctable vers la notoriété.
Après un premier album Di dor em or sorti
en avril 2000, elle revient sur scène, au
New Morning, Bataclan, Café de la danse,
en tournée en Afrique, en Italie et en
Grèce.
Avec Bibia, sorti en 2004, Mariana offre un
CD chaleureux, fruit d’une combinaison
de talents : Ano Nobo, le poète Manuel de
Novas, Téofilo Chantre le compositeur de
Césaria Evora et Toy Ramos son père qui
signe quatre belles compositions gorgées
de “sodade”.
S’ensuit avec son troisième album
Mornador, une tournée remarquée par la
presse, en France, en Belgique, en Italie,
au Pays Bas et en Allemagne. Mariana
écrit et compose six titres. En février 2011,
Mariana sort son quatrième opus de douze
titres SuaviDança.
De subtils arrangements soulignent avec
élégance sa voix suave et mettent en
valeur les rythmes de son Cap Vert. Les
cuivres et les cordes s’insinuent avec
délicatesse dans les compositions.
merci
à nos Partenaires medias
Ils relaient nos informations :
Belfort Mag, Diversion, Elle, Hebdo Gab, Hors
d’œuvres, Marie-Claire, L’Affiche de la HauteSaône, La Terre de chez nous, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Novo, Poly, Projet 90, Spectacles,
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Vivre Le Territoire, Zoom, artline.org,
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En partenariat avec Belfort Plein Cœur
Vous êtes commerçant et vous souhaitez
devenir un des relais d'information du Granit
en apposant nos affiches de spectacles,
n'hésitez pas à contacter Samantha Prudot
au 03 84 58 67 54 / [email protected]
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Calendrier
octobre novembre décembre 2012
octobre
Mardi 2
théâtre
La Tragédie comique
20h30
Le Granit
Vendredi 5
musique
Tomás Gubitsch Quintet
20h30
Le Granit
Mardi 9
concert sandwich
Eric Theiller Trio
12h20
Le Granit
Mercredi 10
cirque
Circus Ronaldo
20h30
Parking Robespierre
Jeudi 11
cirque
Circus Ronaldo
19h30
Parking Robespierre
Vendredi 12
cirque
Circus Ronaldo
20h30
Parking Robespierre
Mercredi 17
théâtre jeune public
Les Sorcières
19h30
Le Granit
Samedi 20
Musique
Soirée Jazz Guitare
19h30
Le Granit
Mardi 23
théâtre
Le Président
19h30
Le Granit
Mercredi 24
théâtre
Le Président
20h30
Le Granit
Vendredi 26
danse
Petites Histoires.com
20h30
La Maison du Peuple
Jeudi 8
Théâtre / création
Scènes de la vie ordinaire
19h30
La Coopérative
Vendredi 9
Théâtre / création
Scènes de la vie ordinaire
20h30
La Coopérative
Samedi 10
Théâtre / création
Scènes de la vie ordinaire
19h30
La Coopérative
Mardi 13
danse sandwich
Partita
12h20
Le Granit
Jeudi 15
lecture
Sami Tchak
19h30
Le Granit
Vendredi 16
Musique
Les Arts Florissants
20h30
Le Granit
Samedi 17
exposition
Benjamin Nuel
16h
La Galerie
Mardi 20
danse
Play
20h30
La Maison du Peuple
Jeudi 22
Théâtre
Villégiature
19h30
Le Granit
Vendredi 23
théâtre
Villégiature
20h30
Le Granit
Mardi 27
musique
Le Cabaret New Burlesque
20h30
Le Granit
Mardi 4
concert sandwich
Miriam Prandi
12h20
Le Granit
Mardi 4
magie / création
Qui-Vive
19h30
La Coopérative
Mercredi 5
magie / création
Qui-Vive
20h30
La Coopérative
Jeudi 6
magie / création
Qui-Vive
19h30
La Coopérative
Vendredi 7
magie / création
Qui-Vive
20h30
La Coopérative
Samedi 8
magie / création
Qui-Vive
19h30
La Coopérative
Mardi 11
Théâtre / création
Des zèbres et des amandes
19h30
Le Granit
Mercredi 12
Théâtre / création
Des zèbres et des amandes
20h30
Le Granit
Vendredi 14
danse
Le Corps au-delà des frontières
20h30
Le Granit
Mercredi 19
théâtre jeune public
Frankenstein
19h30
Le Granit
Vendredi 21
Musique
Piazzolla ! / ONJ
20h30
Le Granit
novembre
décembre
le Granit
scène nationale, Belfort
1 faubourg de Montbéliard
CS 20117, 90002 Belfort Cedex
03 84 58 67 67
www.legranit.org
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