AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes 24/03/2014

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AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes
24/03/2014
Hespert Emilie L2
AIH
P.E. FOURNIER
Relecteur 2
10 pages
Bactéries intracellulaires pathogènes
Plan :
A. Généralités
B.
Bactéries intracellulaires strictes
I. Rickettsia spp.
II. Coxiella burnetti
III. Chlamydia spp.
IV. Tropheryma whipplei
C.
Bactéries intracellulaires facultatives
I.
Bartonella sp.
II.
Brucella melitensis
III.
Legionella pneumophila
IV.
Tropheryma whipplei
V.
Helicobacter pylori
A. Pathologies spécifiques
I.
Yersinia pestis
Le prof a mis des mots en rouge qu’il faut absolument connaître, je les ai mis en gras. Et quelques noms de
bactéries sont à apprendre (en plus de celles des titres) je les mettrai en gras souligné, les autres on s’en fout
un peu. Désolé ce cours fait un peu catalogue mais je ne peux pas faire autrement.
Pour chaque bactérie nous verrons :
- Taxonomie
- Epidémiologie
- Physiopathologie
- Pouvoir pathogène
- Thérapeutique
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AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes
A. Généralités
Les bactéries intracellulaires ont en commun de se développer à l’intérieur de cellules eucaryotes. Elles sont
d’origine génétique très différente, mais se sont toutes adaptées à l’environnement cellulaire de la même façon.
C’est ce qu’on appelle une évolution convergente.
On appelle bactéries intracellulaires strictes celles qu’on ne sait pas cultiver en dehors d’un support cellulaire.
Elles sont incapables de réplication autonome, elles ont besoin des cellules eucaryotes pour vivre (c’est remis
en cause aujourd’hui car on s’est rendu compte que si on arrivait à mettre dans un milieu gélosé un certain
nombre de produits que les bactéries n’étaient pas capables de synthétiser, reproduisant en fait l’environnement
intracellulaire, on pouvait alors les cultiver) :
-
Chlamydia Rickettsia
Coxiella burnetii
Tropheryma whipplei
Les bactéries intracellulaires facultatives peuvent se multiplier dans les milieux avec ou sans cellules :
-
Bartonella
Brucella melitensis
Legionella pneumophila,
Francisella tularensis
Quasiment toutes ces bactéries sont des pathogènes spécifiques, donnent des maladies particulières et sont
caractérisées par un développement clinique particulier.
Autres pathogènes spécifiques :
-
Causant une pathologie spécifique
Souvent isolés dans leur genre (pathogénicité liée à un caractère particulier : toxine, plasmide)
Bacillus anthracis
Clostridium tetani, Clostridium botulinum, Clostridium difficile
Corynebacterium diphteriae
Erysipelothrix rhusiopathiae
Helicobacter pylori
Streptobacillus moniliformis
Yersinia pestis
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AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes
B. Les bactéries intracellulaires strictes
I.
Rickettsia spp.
-
α-protéobactérie (Gram négatif)
-
2 groupes :
o
Boutonneux ( R. conorii (bactérie du pourtour méditerranéen, donne la fièvre boutonneuse
méditerranéenne), R. slovaca, R. africae
o
Tiphus ( R. thyphi, R prowazekii (= agent du typhus épidémique qui a causé de grandes épidémies
pendant les 1ère et 2ème Guerres Mondiales)
-
Associée à des arthropodes : tiques+++ , puces, poux, acariens.
-
Maladie d’inoculation et zoonose
-
Réservoir : le plus souvent animal
-
Transmises par : piqûre, infecte les cellules endothéliales
-
Incubation : 6-7 jours, la maladie va démarrer brutalement avec :
 fièvre
 escarre (zone noirâtre, croûte noirâtre sur la peau),
 éruption cutanée généralisée (maculo-papuleuse, sur l’intégralité du revêtement cutané dont la
paume des mains et la plante des pieds) épargnant la face.
-
Guérison le plus souvent spontanée (même sans traitement)
-
Rares formes graves (sauf typhus épidémique)
-
Diagnostic : sérologie par IF, PCR, mais diagnostic essentiellement clinique
-
Traitement : doxycycline (tétracycline) per os pendant 10 jours.
II.
Coxiella burnetii
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AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes
Donne des pathologies endémiques dans la région de Marseille.
-
γ-protéobacérie (Gram négatif)
-
Agent de la fièvre Q (Querti = bizarre), grande infectiosité.
-
Réservoir : animaux domestiques (chats, chiens), zoonose.
-
Transmission : à l’homme par aérosol ou ingestion
o cellules cibles = macrophages, endothélium
o Survie à pH acide (et donc à la phagocytose par les macrophages)
-
Incubation 20 jours :
o
forme aiguë : fièvre isolée, hépatite, pneumonie interstitielle.
o
forme chronique : endocardite, infection d’anévrisme ou de prothèses vasculaires, avortement,
accouchement prématuré.
-
Maladie professionnelle des professions en contact avec les animaux (notamment le bétail).
-
Diagnostic : peu clinique car peu de symptômes spécifiques (maladie polymorphe) donc diagnostic :
sérologie par IF, PCR.
-
Traitement :
o Forme aigue : doxycycline per os pendant 2 à 3 semaines.
o
Forme chronique : doxycycline + hydroxychloroquine (qui n’est pas un antibiotique, c’est un
médicament qui augmente le pH acide des macrophages pour rendre la vie de la bactérie plus
difficile) pendant 18 mois.
o
Femme enceinte : cotrimoxazole jusqu’à 2 semaines avant l’accouchement.
I.
-
Chlamydia spp.
Famille : Chlamydiales
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AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes
-
Agents de pneumonies (C. pneumoniae, C. psittaci [ornithose]) MST ou infections oculaires
(C. trachomatis)
-
Réservoir : homme (C. pneumoniae, C. trachomatis) oiseaux (C. psittaci)
-
Transmission par aérosol (C. pneumoniae, C. psittaci) ou rapport sexuel (C. trachomatis)
o Incubation : 7 à 14 jours
 pneumonie interstitielle,
 trachome (atteinte oculaire),
 maladie de Nicolas-Favre (lymphome granulomatose vénérienne (LGV), qui se manifeste par
des adénopathies des amygdales), urétrite, salpingite => stérilité.
-
Principale MST dans les pays industrialisés
-
Diagnostic : sérologie par IF ou Elisa, PCR sur prélèvements respiratoires ou génitaux
-
Traitement : doxycycline ; fluoroquinolone ou macrolide per os pendant 2 à 3 semaines.
III.
Tropheryma whipplei
(agent de la maladie de Whipple, maladie mortelle , décrite par G. Whipple (1907) qui a décrit sur certains
patients des malabsorptions chroniques et il a vu des bactéries dans le tube digestif)
-
Actinobacteria (Gram positif)
Agent de la maladie de Whipple, de bactériémies, d’endocardites, de méningites chroniques.
-
Réservoir : inconnu (eau ?)
o Soit humain car il existe des porteurs sains
o Soit l’environnement, donc les milieux hydriques.
-
Transmission par ingestion,
o cellules-cibles = macrophages,
o capable de survivre à pH acide
-
Incubation : inconnue,
o Maladie de Whipple = malabsorption digestive, diarrhées chroniques, douleurs abdominales,
amaigrissement, arthralgies.
o Evolution mortelle en l’absence de traitement.
-
Diagnostic : IF (maladie polymorphe, pas de signe spécifique en clinique), PCR (recherche dans les
selles ou dans le sang), histologie, immuno-histologie +/-.
-
Traitement : doxycycline + hydroxychloroquine (acidification du pH des macrophages) pendant 1 an.
B. Les bactéries intracellulaires facultatives
I.
Bartonella sp.
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AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes
-
α - protéobactérie (Gram négatif)
-
Agent de la maladies des griffes du chat, de la fièvre des tranchées (B. henselae) de bactériémies
chroniques, d’endocardites, de la maladie de Carrion, des verrugas peruanas, maladies
d’inoculation.
-
Réservoir : homme (B. quintana, B. bacilliformis), chat (B. henselae)
-
Transmission par : griffure, morsure de chat (B. henselae), piqûre de poux (B. quintana), piqûre de
mouche (B. bacilliformis),
cellule-cible = endothélium, érythrocytes.
-
Incubation : 20 jours,
o
forme aiguë : maladie des griffes du chat, fièvre des tranchées (B. henselae), maladie de
Carrion (B. bacilliformis)
o
forme chronique: endocardite, angiomatose bacillaire : prolifération de cellules vasculaires,
notamment chez les patients immunodéprimés (SIDA) (B. henselae, B. quintana), péliose
hépatique (B. henselae), verrugas peruanas (B. bacilliformis)
-
Diagnostic: sérologie par IF, PCR
-
Traitement:
o
maladie des griffes du chat: azithromycine per os 5 jours
o
endocardite: amoxicilline + aminoside 1, 5 mois
(très difficile à traiter)
(à gauche) Tuméfaction inflammatoire très
douloureuse .
(en haut à droite) Avec évolution vers une
suppuration spontanée. C’est en fait un ganglion
très gros, qui suppure, et fistulise à la peau.
II.
-
Brucella melitensis
α-protéobactérie (Gram négatif)
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-
Agent de la brucellose ou fièvre de Malte, maladie systémique polymorphe.
-
Réservoir : animal = caprins, ovins, bovins, porcs (zoonose)
-
Transmise : soit par contact avec des animaux malades, soit par ingestion de produits laitiers non
pasteurisés,
o cellules cibles = macrophages
o survit à pH acide
-
incubation : 1 à 4 semaines,
o primo-invasion : fièvre ondulante (assez caractéristique, fièvre avec phase d’accalmie), myalgies,
asthénie.
o 6 mois plus tard (sans traitement) : foyers infectieux localisés, isolés ou souvent multiples :
ostéo-articulaires ( 75% ) mais aussi neurologiques, hépatiques, génitaux ou cardiaques (mortel
dans 80% des cas)
-
Diagnostic : sérologie par IF, Elisa, agglutination ( Wright), fixation du complément , hémocultures,
myélocultures (cellules de moelle osseuses en culture), PCR
-
Maladie à déclaration obligatoire, car il faut authentifier le foyer animal pour le traiter avant qu’il n’y ait
d’autres cas qui surviennent.
-
Traitement : doxycycline + rifampicine per os pendant 6 semaines (si c’est une primo-invasion)
ou 4 mois (si c’est une forme localisée).
III.
-
Legionella pneumophila
γ-protéobactérie (Gram négatif)
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AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes
-
Agent de la légionellose (sérotype 1+++)
-
Réservoir : environnement hydrique = eaux stagnantes (amibes, ce sont des eucaryotes unicellulaires
se comportant un peu comme des macrophages libres dans l’eau) : climatisation, réseaux d’eau.
La légionella quand elle est avalée par un amide n’est pas détruite et va pouvoir s’y multiplier.
-
Transmission : par aérosol
o Par la climatisation : en envoyant l’air réfrigéré par l’eau contenant les amibes
o Par le réseau d’eau : les sources sont des douches des hôpitaux, qui vont créer un aérosol et le
patient va se contaminer ainsi.
 Cellules-cibles = épithélium respiratoire
-
Incubation : 2 – 10 j ,
o
maladie systémique, pneumopathie systématisée bilatérale, pleurésie, diarrhée, nausées,
vomissements, syndrome confusionnel.
-
Terrain favorisant : immunodépression, et les personnes âgées.
-
Diagnostic : hémocultures, ECBC (examen de cytobactéries dans crachats), sérologie par IF , PCR, tests
rapides, recherche dans les urines d'antigènes de légionella purifiée.
-
Maladie à déclaration obligatoire, il faut trouver la source car c’est très contagieux .
-
Traitement : érhytrocine ou fluoroquinolone per os pendant 2- 3 semaines.
Petite histoire : on appelle cette bactérie légionella car c’est un groupe d’anciens légionnaires qui est allé à
une réunion, mais la clim du bâtiment était infestée de bactéries et tous les légionnaires sont tombés malades...
IV.
Francisella tutlarensis
-
γ-protéobactérie (Gram négatif)
-
Agent de la tularémie, maladie d’inoculation, présente que dans l’hémisphère nord (on ne sait pas
pourquoi)
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AIH - Bactéries intracellulaires pathogènes
-
Réservoir : rongeurs (lièvres +++) (zoonose)
-
Transmise par : contact avec un animal infecté ou piqûres de tique infectée.(les vétérinaires et les
chasseurs sont particulièrement touchés).
-
Incubation : 4 jours
fièvre, lésion d’inoculation (à l’endroit ou au contact de la piqûre) (ulcération cutanées,
conjonctives, pharyngites) avec adénopathies satellites.
o complications : formes septicémiques plus rares (atteinte pulmonaire)
o
-
Diagnostic : clinique (si on a affaire à des chasseurs par exemple)
A compléter par culture, sérologie par IFI, PCR, hémoculture.
-
Maladie à déclaration obligatoire.
-
Traitement : doxycydine ou ciprofloxacine per os pendant 14 jours.
V.
Helicobacter pylori
-
ε - protéobactérie (gram négatif flagellées).
-
Agent de 80% des ulcères gastro- duodénaux.
-
Réservoir : humain (50% des humains en sont porteurs)
-
Transmission : par ingestion (aliment contaminé, salive, survit à pH acide) d’où la multiplication et se
développe dans l‘estomac.
-
Incubation : inconnue → Symptômes gastriques : ulcère gastro-duodénal, gastrite, à long terme
cancer de l’estomac.
-
Diagnostic : culture, sérologie, PCR ; test au carbone 13 (ingestion d’urée marquée au carbone 13 →
mesure du CO2 marqué expiré)
-
Traitement : amoxicilline + clarithromycine + IPP, per os, 2 semaines.
o ou amoxicilline + métronidazole + IPP,
o ou métronidazole + tétracycline + IPP,
o ou métronidazole + clarithromycine + IPP.
A. Pathologies spécifiques
I.
Yersinia pestis
-
γ-protéobactéries (Gram négatif)
-
Agent de la peste
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-
Réservoir : rongeurs (puces de rat +++)
-
Transmise par : piqûre de puce de rat ; aérosol (transmission inter-humaine)
-
Incubation 3 à 6 jours
o Adénopathies (bubon inguinal +++) → formes septicémiques, avec un bubon = grosse
adénopathie très inflammatoire qui évolue spontanément vers une forme septicémique.
o Pneumonies soit au cours de la forme septicémique soit après contamination aérienne.
o Mortelle : décès très rapide.
-
Diagnostic : cultures à 28-30 °C, PCR
-
Maladie à déclaration obligatoire.
-
Traitements : isolation, gentamicine, streptomycine, ou chloramphénicol par IV
-
Attention il y toujours des foyers de pestes dans le monde car cette bactérie survie dans le sol pendant
des dizaines d’années, elle a une grande capacité d’adaptation à l’environnement.
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