25/03/15 LEVERRIER Floriane L2 (CR : Hamza Berguigua

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AIH – Bactéries intra-cellulaires et pathogènes spécifiques
25/03/15
LEVERRIER Floriane L2 (CR : Hamza Berguigua)
AIH
P-E FOURNIER
8 pages
Bactéries intra-cellulaires et pathogènes spécifiques
Plan
A. Généralités
B. Bactéries intra-cellulaires strictes
I. Rickettsia spp.
II. Coxiella burnetii
III. Chlamydia spp.
IV. Tropheryma whipplei
C. Bactéries intra-cellulaires facultatives
I. Bartonella sp.
II. Brucella melitensis
III. Legionella pneumophila
IV. Francisella tularensis
D. Pathogènes spécifiques
I. Helicobacter pylori
II. Bacillus anthracis
III. Yersinia pestis
IV. Clostridium sp.
Ce qui est en gras est ce que le prof considère comme « important ». Donc en gros le bon ¾ du cours...
A. Généralités
Pour chaque bactérie, on s'intéressera à la taxonomie, l'épidémiologie, la physiopathologie au pouvoir
pathogène et à la thérapeutique.
Les bactéries intracellulaires vivent à l'intérieur de cellules eucaryotes. Elles ont toutes une évolution
convergente quelque soit leur domaine génétique de départ, c'est à dire une évolution réductive (elles
deviennent de plus en plus pathogènes, sans doute en perdant leurs mécanismes de régulation).
On retrouve des bactéries intracellulaires strictes (qu'on peut aujourd'hui en cultiver en milieu acellulaire),
incapables de réplication autonome et qui ont besoin de cellules eucaryotes pour vivre : Chlamydia, Rickettsia,
Coxiella burnetii, Tropheryma whipplei.
Il y a également des bactéries intracellulaires facultatives qui peuvent se multiplier avec ou sans cellules :
Bartonella, Brucella melitensis, Legionella pneumophila, Francisella tularensis.
Quasiment toutes ces bactéries sont des pathogènes spécifiques (c'est à dire qu'elles causent des
pathologies spécifiques, avec un tableau clinique et un contexte épidémiologique particulier)
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On abordera également d'autres bactéries qui ne sont pas intracellulaires. Elles ont la caractéristiques d'être
membre d'un genre bactérien très grand et d'être souvent des pathogènes spécifiques isolés de ce genre
(pathogénicité liée à un caractère particulier, par exemple par l'acquisition de facteurs de virulence
supplémentaires : toxine, plasmide)
On retrouve dans ce groupe : Bacillus anthracis, Clostridium tetani, clostridium botulinum, Clostridium
difficile, Corynebacterium diphteria, Erysipelothrix rhusiopathiae, Helicobacter pylori, Streptobacillus
monoliformis, Yersinia pestis
B. Bactéries intra-cellulaires strictes
I. Rickettsia spp.
Les Rickettsia spp. appartiennent au α-protéobactéries. Elles possèdent une paroi qui correspond au gram
négatif même si elles n'en prennent pas la coloration.
On retrouve deux groupes :
– Groupe boutonneux qui donnent de la fièvre et des boutons (R. conorii, qui retrouve beaucoup autour
du pourtour méditerranéen, portée par les chiens), R. slovaca, R. africae)
– Groupes typhus (R. typhi, R. prowazekii, dont la dernière épidémie remonte à la guerre du Burundi dans
les années 90)
Elles sont associées à des arthropodes comme les tiques +++, puces, poux, acariens. Ce sont des maladies
d'inoculation et également zoonoses.
Elles sont transmises par piqûre et infectent les cellules endothéliales. La durée d'incubation est de 6-7 jours
puis on observe le déclenchement de la fièvre, on retrouve des escarres au point de piqûre de la tique (escarre
d'inoculation), et des éruptions généralisées (y compris sur les paumes des mains et des pieds) mais épargnant
la face et le cuir chevelu.
La guérison est la plus souvent spontanée en une dizaine de jours.
On peut également retrouver de rares formes graves (sauf le typhus épidémique : mortalité de 30% sans
traitement)
Le diagnostic est essentiellement clinique, mais également biologique : sérologie par IF et PCR (de l'escarre
d'inoculation principalement)
Traitement : doxycycline per os 10 jours (Même pour le typhus épidémique)
II. Coxiella burnetii
Coxiella burnetii est une γ-protéobactérie à gram négatif.
C'est l'agent de la fièvre Q (alias query fever ou fièvre bizarre, sisi..) d'une grande infectiosité. Le réservoir de
la maladie est principalement composée d'animaux domestiques, c'est donc également une zoonose.
Elle est transmise par aérosol (sous forme de spores ou via des animaux proches de la mise bas, car le placenta
est chargé de Coxiella burnetii) ou ingestion (produits laitiers non pasteurisés).
Chez l'Homme, les cellules cibles sont les macrophages (car la bactérie survit à pH acide) et l'endothélium
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La durée d'incubation est de 20 jours et on peut retrouver :
– Forme aiguë : fièvre isolée, hépatite (de faible niveau), pneumonie interstitielle
– Forme chronique : endocardite, infection d'anévrisme ou prothèse vasculaire, avortement,
accouchement prématuré
C'est une maladie professionnelle des professions en contact avec les animaux
Le diagnostic se fait par sérologie par IF ou par PCR et le traitement diffère selon la forme :
– Forme aiguë : doxycline per os pendant 2-3 semines
– Forme chronique (plus difficile à traiter à cause de modifications antigéniques) : doxycycline +
hydroxychloroquine (qui va augmenter le pH du macrophage et perturber la bactérie) pendant 18 mois
– Femme enceinte : cotrimoxadole jusqu'à 1-2 semaines avant l'accouchement (juste pour information)
III.
Chlamydia spp.
Chlamydia spp. ou Chlamydiaes. C'est un monde bactérien à part.
La bactérie est l'agent de pneumonies (C. pneumonia, C. psittaci [onrnithose]), MST ou infections oculaires
(C. trachomatis).
Les réservoirs de la bactérie sont l'Homme (C. pneumonia, C trachomatis) et les oiseaux (C. psittaci) et la
bactérie se transmet par aérosol ou rapport sexuel.
La durée d'incubation est de 7 à 14 jours et on retrouve des pneumonies interstitielles, trachomes (atteinte
oculaire), maladie de Nicolas Favre LGV (Atteinte au départ vénérienne puis qui se complique en une
adénopathie inguinale), urétrite, salpingite jusqu'à une stérilité.
C'est la principale MST dans les pays industrialisés
Le diagnostic se fait par sérologie par IF ou ELISA et par PCR.
Le traitement nécessite de la doxycline, fluoroquinolone ou macrolide per os pendant 2-3 semaines. Ces
bactéries ne présentent pas de résistance particulière aux antibiotiques
IV. Tropheryma whipplei
C'est une actinobacteria (Gram positif) très difficile à cultiver. C'est l'agent de la maladie de Whipple, de
bactériémies pouvant aboutir au décès, d'endocardites et de méningite chroniques.
Le réservoir reste inconnu mais l'eau pourrait en faire partie parce qu'on s'est aperçu que les égoutiers avaient
un taux de contamination très supérieur à celui du reste de la population
La transmission se fait par ingestion, la cellule cible est le macrophage (cette bactérie survit également à pH
acide). La durée d'incubation est inconnue.
La maladie de Whipple cause malabsorption digestive, diarrhée chronique, douleurs abdominales,
amaigrissement, arthralgies
Le diagnostic se fait par PCR, histologie, immuno-histologie (On ne sait pas faire de sérologie, on n'arrive à
détecter les anticorps, alors qu'ils sont présents chez les non malades)
Le traitement comporte de la doxycycline + hydrochloroquinine pendant un an
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C. Bactéries intra-cellulaires facultatives
I. Bartonella sp.
C'est une α-protéobactérie (Gram négatif) et l'agent de la maladie des griffes du chat, de
la fièvre des tranchées (B. henselae), de bactériémie chronique, d'endocardite, de la
maladie de Carrion et des verrugas peruanas.
C'est une maladie d'inoculation dont les réservoirs sont l'Homme (B. quintana, B.
bacilliformis) et le chat (B. henselae). La transmission se fait par griffure de chat (B. henselae) via leurs puces
(la maladie est absente dans les pays nordiques, où il fait trop froid pour la survie des puces), piqûre de pou
(B. quintana), piqûre de mouche (B. bacilliformis).
Les cellules cible sont les cellules endothéliales et les érythrocytes.
L'incubation est de 20 jours, :
– forme aigüe : maladie des griffes du chat, fièvre des tranchées (B. henselae), maladie de Carrion (B.
bacilliformis)
– forme chronique : endocardite, angiomatose bacillaire chez les immunodéprimées (B. henselae, B.
quitana), péliose hépatique (B. henselae), verruga peruana (B. bacilliformis)
Le diagnostic se fait par sérologie par IF et par PCR.
Le traitement est très difficile à mettre en place, il fonctionne in vitro mais très mal in vivo :
– maladie des griffes de chat : azithromycine per os pendant 5 jours
– endocardite : amoxicilline + aminoside un mois et demi
Maladie des griffes du chat
II. Brucella melitensis
C'est une α-protéobactérie (gram négatif), agent de la brucellose ou fièvre de Malte, maladie systémique
polymorphe.
Réservoir : caprins, ovins, bovins, porcs (zoonose)
Elle se transmet par contact avec des animaux malades, par ingestion de produits laitiers non pasteurisés. La
cellule cible est macrophage (cette bactérie survit à pH acide).
L'incubation dure d'une à quatre semaines avec une primo-invasion qui cause fièvre ondulante, myalgies,
asthénie puis 6 mois plus tard, foyers infectieux isolés ou multiples ostéoarticulaires (75%, souvent au
niveau des corps vertébraux), neurologiques, hépatiques, génitaux ou cardiaques (mortels dans 80% des cas)
Le diagnostic se fait par sérologie par IF, ELISA, agglutination (Wright), fixation du complément, hémocultures
(mais la bactérie met du temps à pousser), myéloculture ou encore PCR
C'est une maladie à déclaration obligatoire, parfois professionnelle
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Le traitement consiste à de la doxycycline + rifampicine per os de 6 semaines (primo-invasion) à 4 mois
(forme localisée)
III.
Legionella pneumophila
C'est une γ-protéobactérie à gram négatif, agent de la légionellose (sérotype 1 +++).
Le réservoir est l'environnement et particulièrement les eaux stagnants (amibes) : climatisation, réseaux d'eau
peu ou mal utilisés (ce qui peut causer des infections nosocomiales).
Elles sont transmises par aérosol, les cellules cibles étant épithélium respiratoire. L'immunodépression est un
terrain favorisant le développement de cette bactérie.
La durée d'incubation est de 2 à 10 jours et on observe maladie systémique, pneumopathie systématisée
bilatérale, pleurésie, diarrhée, nausées, vomissements, syndrome confusionnel, parfois une petite atteinte
hépatique.
Le diagnostic se fait par hémoculture, ECBC, sérologie par IF, PCR, recherche d'Ag légionella dans les
urines (test rapide ++)
C'est une maladie à déclaration obligatoire
Le traitement consiste à donner de l'érythrocine ou fluoroquinolone per os pendant 2-3 semaines
IV. Francisella tularensis
C'est une γ-protéobactérie à gram négatif qui est l'agent de la tularémie, maladie d'inoculation que l'on
retrouve seulement dans l'hémisphère nord.
Le réservoir est essentiellement constitué de rongeurs (lièvres +++), c'est donc une zoonose (maladie
professionnelle). La transmission se fait par contact avec un animal infecté ou piqûre de tique.
C'est une maladie à déclaration obligatoire.
La durée d'incubation est de 4 jours avec un début brutal, fièvre, lésion d'inoculation (ulcération cutanée,
conjonctivite, pharyngite) avec ADP satellite. Les formes septicémiques sont plus rares (atteinte pulmonaire)
Le diagnostic se fait par culture, sérologie par IFI et PCR
Le traitement consiste en de la doxycycline ou ciprofloxacine per os pendant 14 jours
D. Pathogènes spécifiques
I. Helicobacter pylori
C'est une ε-protéobactérie (Gram négatif flagellé), agent de 80% des ulcères gastro-duodénaux
Le réservoir est l'Homme et la transmission se fait par ingestion (aliments contaminés, salive).
La bactérie survit à pH acide.
La durée d'incubation est inconnue, probablement variable selon les personnes. La bactérie cause gastrite,
UGD ou encore cancer de l'estomac.
Le diagnostic se fait par culture, sérologie, PCR, test au carbone 13 (ingestion d'urée marquée au carbone 13
puis mesure du CO2 marqué expiré)
Le traitement consiste en de l'amoxicilline + IPP (inhibiteur de la pompe à proton) pendant 5 jours puis
clarithromycine + métronidazeole + IPP pendant 5 jours
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II. Bacillus anthracis
Ils appartiennent à la famille des Firmicutes (Gram positif, toxinogène), agents du charbon (anthrax)
=> maladie d'inoculation
Le réservoir de cette bactérie est l'environnement, bovins et elle se transmet par
contact
La durée d'incubation est de 2-3 jours puis apparaissent des escarres noirâtres sur
une induration inflammatoire fébricule, lymphangite, ADP satellite, évolution vers
décès par choc toxi-infectieux en l'absence de traitement. On observe des formes
digestives et respiratoires.
On réalise le diagnostic via culture, PCR de sang et peau. C'est une maladie à déclaration obligatoire (Entre
autres car elle peut être utilisée dans le cadre du bioterrorisme)
Traitement à l'aide de doxycycline ou ciprofloxacine per os pendant 8 semaines.
III.
Yersinia pestis
C'est une γ-protéobactérie à gram négatif, agent de la peste
Les rongeurs constituent le réservoirs (puces de rats +++). La peste est transmise par piqûre de puce, aérosol
(transmission interhumaine). L'incubation a une durée de 3-6 jours, puis on observe le développement
d'adénopathies (bubon inguinal ++) => forme septicémique.
Une pneumonie peut se déclencher soit au cours de la forme septicémique ou après contamination aérienne
On réalise le diagnostic grâce à une culture à 28-30°C, PCR
C'est une maladie à déclaration obligatoire que l'on traite par isolement, gentamicine, streptomycine ou
chloramphénicol IV
IV. Clostridium sp.
Elle fait partie de la famille des Firmicutes (Gram positif, anaérobies, toxinogènes), agent du tétanos (C.
tetani), du botulisme (C. botulinum), colite pseuo-membraneuse (C. difficile)
Le réservoir est l'Homme (C. difficile), l'environnement ou encore les animaux (C. tetani, C. botulinum)
Elles sont transmises par ingestion (C. botulinum, C. difficile) ou par inoculation (C. tetani)
Les mécanismes de l'infection de l'Homme varie selon les espèces :
– Botulisme = intoxination : l'Homme est malade s'il mange un aliment dans lequel la bactérie s'est
multipliée et a produit des toxines
– Tétanos, colite pseudo-membraneuse = toxi-infection : l'Homme est d'abord infecté par la bactérie qui
produit des toxines une fois dans le corps humain
Botulisme : repas contaminant => 24-36 heures : paralysie flasque, apyrétique, pas de trouble sensitif
Tétanos : plaie contaminée => 7 jours => Paralysie spastique
Colite pseudo-membraneuse : antibiothérapie => diarrhée persistance
On réalise le diagnostic par coproculture, PCR, détection de la toxine (ELISA, toxigénicité pour la souris)
Ce sont des maladies à déclaration obligatoire (tétanos, botulisme)
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Le traitement diffère selon les bactéries :
– C. difficile : métronidazole et/ou vancomycine per os pendant 10 jours
– Botulisme, tétanos : sérothérapie et réanimation
– Tétanos : vaccin obligatoire
Voilà pour le catalogue...
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