11 La gestation, la placentogénèse et la lactation
11.1 Organisation générale
Préambule : Ces notions seront approfondies au cours d’Embryologie et de
Reproduction. Dans les paragraphes suivants, nous nous limiterons à décrire les
modifications histologiques de l’endomètre gestationnel (« la réaction
déciduale »), la formation du placenta (« placentogénèse ») et les changements
morphologiques opérés au niveau de la glande mammaire au moment de la
lactation chez l’espèce humaine.
La gestation est un état fonctionnel particulier propre à la femelle de vivipare
qui porte un embryon en développement dans son utérus, entre la nidation de l'œuf et
la parturition ( = mise-bas ou accouchement). La durée de la gestation est très variable
selon les espèces animales. Une femelle en gestation est dite gravide. Pour la femme,
on parle de grossesse et de femme enceinte. La gestation dure en moyenne 38
semaines chez l’espèce humaine.
Quelques étapes sont cependant préalables à la gestation : la préparation de la
muqueuse utérine à accueillir un œuf fécondé et la fécondation c-à-d la fusion des
pronuclei mâle et femelle. Les différentes étapes de la gestation incluent :
l’implantation ou nidation dans l’endomètre par invasion trophoblastique, la
formation de la caduque (=réaction déciduale endométriale), la formation du placenta
et du cordon ombilical.
Le prérequis fondamental à l’implantation d’un ovule fécondé est la préparation
structurelle de la muqueuse utérine, réalisée pendant le cycle menstruel. Pour rappel,
le cycle menstruel se divise en 3 grandes phases. La phase proliférative (du J4 au J15)
est caractérisée par un épaississement de la muqueuse utérine et la formation de
glandes tubulaires endométriales, sous l’influence des œstrogènes. La phase
sécrétoire, post-ovulatoire, déclenche l’accumulation et ensuite la sécrétion de
glycogène par les cellules épithéliales des glandes endométriales sous l’influence de
la progestérone. Les sécrétions appelées « lait utérin » s’accumulent dans la lumière
des glandes endométriales dilatées et contournées et constitueront les premiers
éléments nutritifs pour l’œuf fécondé en phase d’implantation.
La fécondation de l’ovule se déroule habituellement dans l’ampoule (parfois
dans le pavillon). La seconde division méiotique ne se termine qu’au moment de la
pénétration de la zona pellucida et de la membrane plasmique ovocytaire par le
spermatozoïde. Le matériel génétique haploïde du spermatozoïde (pronucleus mâle)
fusionne avec celui de l’ovule (pronucleus femelle) formant un zygote diploïde qui
immédiatement débute plusieurs divisions mitotiques aboutissant à la formation d’une
masse cellulaire compacte appelée morula (littéralement « petite mûre »).