Amsterdam, Pays-Bas

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AMSTERDAM ET LE REDÉVELOPPEMENT DES QUARTIERS
Ville : AMSTERDAM, Pays-Bas, Europe
Population :
-
1
Population de la Ville : 745 000 personnes (2006).
Population de l’agglomération : 2 300 000 personnes (2006).
Statut : Le projet du quartier GWL-Terrein a été amorcé en 1990 et de nombreux projets urbains de ce
genre sont actuellement en cours ou projetés dans la ville d’Amsterdam.
Problématique :
2
Depuis 1990, la population d’Amsterdam croît graduellement en raison de l’immigration. Au sein du pays,
la migration des milieux ruraux vers les milieux urbains est largement complétée et les centres perdent en
population au profit des banlieues environnantes. La ville connaît présentement une problématique en
raison d’une population pauvre.
Pour attirer les classes moyennes, la construction de nouveaux quartiers est planifiée et les autorités
municipales prévoient la construction de 68 500 logements neufs au cours des années 1996-2010. La
construction prévue dans les nouveaux quartiers représente 20% de la totalité des logements déjà
existants et les autorités municipales souhaitent augmenter l’offre en matière de logements plus grands
destinés aux familles, puisqu’actuellement cette offre d’habitation fait défaut.
Description du projet :
3
A l’origine, le secteur de 6 hectares du quartier «GWL Terrein»,
accueillait une des plus grandes usines de traitement d’eau
d’Amsterdam. Depuis le déménagement de l’usine, en 1989, le
terrain est demeuré vacant. Le secteur, localisé dans
l’arrondissement de Westerpark, est donc à moins de 3 km du
centre d’Amsterdam et il est desservi par une ligne de tramway.
Source:
1
2
3
GWL-Terrein, Potentialités d’un
quartier sans voiture, 2002.
Westerpark est un district culturellement mixte et, en terme de
revenus, il figure parmi les quartiers les plus modestes de
l’agglomération. À terme, 600 logements de typologies variées
seront disponibles : 6 immeubles sous forme de propriété, 9
immeubles sont prévus pour la location sociale (près de 50% des
logements de l’offre d’habitation totale du secteur), un immeuble
pour personnes âgées ainsi qu’une offre de logement pour
personnes handicapées (au rez-de-chaussée de trois immeubles).
Bien que la population soit relativement homogène à l’intérieur de
chacun des bâtiments, il est possible d’observer une certaine
mixité sociale à l’échelle du quartier.
Ville d’Amsterdam, www.iamsterdam.com
Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : Une floraison d’initiatives sur fond
de désengagement politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine,
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
David Bouvier, GWL Terrein à Amsterdam, Les potentialités d’un quartier sans voitures : Quartier neuf sur friche
industrielle, Amsterdam, Pays-Bas, Agence de développement et d'urbanisme de Lille métropole, 2002,
http://carfree.free.fr/gwl-Terrein.pdf
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Système de transport :
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-
Métro (4 lignes seulement), car le centre-ville est efficacement desservi par le tram. Le métro
réalise surtout la jonction entre la banlieue et le centre d'Amsterdam. Le système du métro
d'Amsterdam est une combinaison de métro souterrain, et de tramways, les sneltram, circulant
eux, principalement en surface. Il n'y a que 3,5 km de lignes souterraines, entre Centraal Station
et Amstel. La majeure partie du réseau circule en parallèle des lignes des chemins de fer
nationaux néerlandais, avec des correspondances communes.
-
Tramways : 17 lignes de tramways quadrillent la ville, la plupart rayonnent à partir de la gare
centrale.
-
Autobus : 30 lignes d’autobus circulent (surtout en dehors du centre-ville, au-delà du secteur des
grands canaux) et neuf lignes la nuit.
-
Pistes cyclables : 10 circuits cyclables sillonnent la ville.
Carte du réseau
Source : gvb.nl, 2004.
4
2
Guide du routard : www.routard.com/guide/amsterdam/1074/transports.htm
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Buts et objectifs du projet :
- Assurer la mixité de la population et des fonctions;
- Diversifier l’offre d’habitation et assurer une offre d’habitation pour les familles;
- Développer des milieux urbains compacts;
- Attirer une population plus aisée à s’établir dans les zones urbaines;
- Réduire les écarts architecturaux des immeubles à caractère social ou non-social en déterminant des
critères assurant une qualité architecturale pour toutes les constructions ;
- Diminuer l’utilisation de l’automobile au profit des transports collectifs et actifs ;
- Favoriser le redéveloppement et la réhabilitation des espaces déjà construits ;
Intervenants :
- Ville d’Amsterdam ;
- Conseil de Westerpark (conseil municipal élu en 1990) instigateur et coordonnateur du projet ;
- Gemeentevervoerbedrijf (GVB), Service de transport municipal d’Amsterdam;
- Ministères du logement, de la planification et de l’environnement ;
- Agence d’urbanisme ;
- Fondation environnementale Eco-plan ;
- 5 organismes de logements sociaux ;
- Kees Christiaanse (Cabinet d’architecture et d’urbanisme) ;
- Dobbelaar de Kovel de Vroom architecten, Neutelings Riedijk architecten, Meyer and van Schooten
architecten & Atelier Zeinstra / van der Pol (4 cabinets d’architectes);
- CASA architecten et Irene van Exel (2 cabinets d’architectes pour les réhabilitations de bâtiments
existants) ;
- 3 entrepreneurs / promoteurs (principaux contractants) ;
- Un artiste, un concepteur de la signalétique et un concepteur pour les jeux pour enfants ;
- Cabinet « West 8 » (Adriaan Geuze) Projet des espaces extérieurs et paysagisme.
Historique/Échéancier :
1 200 : Fondation de la ville d’Amsterdam, à l'origine un village de pêche.
1 300 : Amsterdam devient une importante place commerciale, traitant principalement avec les villes
hanséatiques.
1 500 : Guerre contre l'Espagne aboutissant à l'indépendance des Pays-Bas. La liberté religieuse
prévalant dans la ville renforce l’immigration.
1 600 : Le commerce maritime est florissant (avec l'Indonésie, le Brésil et l'Afrique) et c'est également à
cette époque que s’est construite la majorité des canaux de la ville. Amsterdam devint le plus
important port du monde et jouit d’une visibilité financière internationale.
1 700 : Les XVIIIe et XIXe siècles marquent le déclin de la prospérité de la ville. Les guerres contre la
France et l'Angleterre affaiblissent et anéantissent le commerce avec la Grande-Bretagne.
La révolution industrielle, donnera un souffle nouveau à Amsterdam, en raison de la construction
de nouveaux liens entre les canaux et la mer ainsi que la réalisation d'un nouveau canal jusqu'au
Rhin, facilitant les communications entre la ville d’Amsterdam et les autres secteurs de l'Europe.
Amsterdam ne parvint toutefois pas à recouvrer sa suprématie de jadis.
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1900 : Création d’un service municipal de transport (Gemeente) via le regroupement des diverses
5
compagnies privées oeuvrant dans le domaine des tramways.
1934 : Élaboration du plan d'expansion de la Ville d’Amsterdam. Le plan prévoit deux objectifs
spécifiques en matière de localisation des projets :
-
-
Les activités doivent être implantées le long des voies de transports en commun;
Les résidences se concentrent le long des trames végétalisées qui sont des
infrastructures naturelles ouvertes sur les campagnes environnantes. La ville doit
concentrer, idéalement, les développements immobiliers et les zones d'activités le long
des axes de transport en commun;
Les coupures entre les milieux bâtis doivent accueillir les infrastructures et les espaces
verts.
Ce schéma sera repris par d'autres villes néerlandaises au lendemain de la guerre, à partir de
6
1945.
1943 : Les services municipaux de tramways et de transports ferriés sont regroupés dans une
organisation commune connue sous le nom de Gemeentevervoerbedrijf (GVB) ou Corporation
7
municipale de transport.
1950 : Élaboration d’une législation (Law of Community Regulations - Wet Gemeenschappelijke
Regelingen - WGR) déterminant un plan de travail pour assurer la concertation et la coordination
entre les différents organismes appelés à définir les objectifs régionaux et à agir en matière de
8
planification urbaine.
1970 : Une politique nationale en matière de recyclage urbain est initiée dès le début des années
soixante-dix, en réponse aux mouvements de contestation qui s'opposaient aux grands projets
9
modernistes des années soixante .
1972 : La législation élaborée en 1950 (Law of Community Regulations) s’avère inadéquate et
insuffisante. Un comité veillant à la concertation (Informal Agglomeration Consultation - IAO Informeel Agglomeratieoverleg) est alors établi en 1972.
5
6
7
Gemeentevervoerbedrijf (GVB) : www.gvb.nl
Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : Une floraison d’initiatives sur fond de désengagement
politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine :
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
Idem.
8
Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe (Linking
Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van Amsterdam (UVA), mars 1997 :
www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
9
Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : Une floraison d’initiatives sur fond de désengagement
politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine :
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
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Cette instance inclut 25 municipalités de l’agglomération d’Amsterdam, représentées par les
maires ou les conseillers. Cette instance a été créée en vue d’assurer la coordination des
10
différentes politiques municipales via l’échange d’informations et la concertation.
1974 : Adoption d’un Plan directeur pour l’agglomération d’Amsterdam (Structure Plan) dont le principal
11
objectif vise la revitalisation des villes centrales.
1975 : Année du Patrimoine Architectural. En octobre, la Déclaration d’Amsterdam est adoptée par 25
pays européens. La Déclaration d’Amsterdam incarne une forme de « Charte européenne du
patrimoine architectural » qui, d’une part, reconnaît que l'architecture unique de l'Europe est le
patrimoine commun de tous ses peuples et, d’autre part, affirme l'intention des États membres de
coopérer entre eux et avec les autres États européens pour le protéger. Le Congrès élabore
certaines recommandations, notamment :
-
-
-
La conservation du patrimoine architectural doit être considérée comme une finalité et non
pas comme une problématique marginale, et elle doit être intégrée aux objectifs définis en
matière de planification urbaine et d'aménagement du territoire.
Les pouvoirs locaux ayant compétence dans les décisions importantes en matière
d'aménagement urbain sont responsables de la protection du patrimoine architectural, ils
doivent échanger idées et informations et ils doivent s’entraider en matière de
préservation du patrimoine architectural.
La revitalisation des quartiers anciens doit être planifiée et réalisée de manière à avoir le
moins d’impact possible dans la composition sociale des résidents, son objectif est que
tous les groupes sociaux puissent bénéficier des opérations financées par le biais de
12
fonds publics.
1977 : Les deux dernières lignes de métro sont mises en service, entre Weesperplein, Gaasperplas,
Weesperplein et Holendrecht.
1980 : Le conseil municipal d’Amsterdam procède à la création de 7 comités de quartier, disposant de
pouvoirs indépendants. Selon le conseil municipal de l’époque, le fait de donner « certains »
pouvoirs aux différents comités de quartier devait contribuer à rendre le processus de décision
plus efficace et à réaliser une meilleure implication des citoyens dans le processus de décision.
Au cours de cette même année, le nombre de comités est passé de 7 à 16, 14 de ces comités
assument actuellement certaines tâches et responsabilités :
10
11
12
Composition du budget ;
Élection des membres ;
Élaboration des politiques et objectifs de quartier pour les domaines suivants : Art /
culture, sport / loisir et vie communautaire ;
Gestion des espaces publics ;
Réparation du réseau routier local ;
Nettoyage des rues, des stationnements, des aires de jeux et des cimetières.
Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe
(Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van
Amsterdam (UVA), mars 1997 : www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe
(Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van
Amsterdam (UVA), mars 1997 : www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
Déclaration d’Amsterdam, texte officiel, www.icomos.org/docs/amst_fr.html
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Les 2 autres comités sont demeurés sous la responsabilité directe des autorités municipales de la
Ville. Les membres des 14 comités de quartier sont élus par les citoyens des quartiers respectifs
et leur mandat est d’une durée de 4 ans (le nombre de sièges est déterminé en fonction de la
population totale des quartiers). Chaque comité dispose d’une « salle de réunion » et doit se
13
réunir au moins une fois par 4 semaines. Ces séances sont ouvertes au public.
Les deux lignes de métro mises en service en 1977 sont prolongées, la ligne 51 est reliée à
Centraal Station et la ligne 54 est prolongée jusqu’à Gein.
1984 : Instauration de politiques municipales visant la « régénération » du tissu urbain en privilégiant la
construction de logements sociaux dans des espaces déjà construits (recycler d’anciennes friches
industrielles, des bâtiments, des emprises sportives). En échange de quoi l'État s’engage à
compenser le surcoût du foncier.
Pour ce pays dont la densité est déjà très forte, une politique de développement favorisant la
« ville compacte » est une façon de gérer le territoire national, de préserver l'espace agricole et de
prévenir la congestion. La mixité des fonctions est également favorisée afin d’assurer une
utilisation optimale de l'espace et permettre une certaine réduction de l'utilisation de l'automobile.
14
Une politique de « ville compacte » remplace officiellement celle des villes nouvelles en 1984.
1985 : Adoption d’une version révisée du Plan directeur régional (Structure Plan) assurant la mise en
œuvre des politiques nationales en matière de développement de « villes compactes » en
définissant des objectifs spécifiques pour :
-
Favoriser la localisation des projets de développement immobilier dans les centres-villes.
Prioriser la densification des espaces et le réaménagement des secteurs au lieu de
développer de nouveaux sites.
Privilégier le développement des pôles d’emplois dans les endroits accessibles via les
transports collectifs.
Ce dernier objectif deviendra un critère pour évaluer le potentiel de développement des
15
secteurs.
En parallèle, l’État procède à la création du « Fonds de rénovation urbaine » en vue d’attirer les
classes moyennes, majoritairement installées dans les banlieues, à s’installer dans les villes
centres des Pays-Bas. De manière plus concrète les objectifs poursuivis par la création du "Fonds
de rénovation urbaine" sont de favoriser la diversification de l'offre en matière de logements
sociaux et d’inciter les acteurs privés à s'impliquer dans la régénération urbaine, pour diversifier
la population dans les grands centres. En complémentarité, l’État impose que soient reconduites
des normes maximales en matière de logements sociaux dans la réglementation municipale des
16
nouveaux.
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14
15
16
6
Council Committees : www.iamsterdam.com/introducing/government_politics/neighbourhood
Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : une floraison d’initiatives sur fond de
désengagement politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine :
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe
(Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van
Amsterdam (UVA), mars 1997 : www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : une floraison d’initiatives sur fond de
désengagement
politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine :
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
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1986 : L’Informal Agglomeration Consultation (IAO) fondée en 1972 sera remplacée par le ROA
(Regionaal Overleg Amsterdam) au cours de l’année 1986. La principale fonction du ROA est
d’assurer la coopération et la concertation entre les différents organismes prenant part à la
planification urbaine et à l’aménagement du territoire à l’échelle régionale. À la barre du ROA : les
17
maires des différentes municipalités et il est présidé par le maire d’Amsterdam.
1987 : Via une législation conséquente, l’État accorde au Plan directeur d’Amsterdam (Structure Plan)
une portée légale et ce dernier a désormais le même statut officiel que les Plans rédigés au
18
niveau provincial (streekplan).
1988 : L’exiguïté des territoires urbains à l’échelle européenne a pour principale conséquence que la
majorité des villes privilégie une approche de planification urbaine volontariste face au
développement durable. Il est nécessaire de limiter l’étalement urbain et notamment de contenir
les développements périurbains. Pour ce faire, comme il l’a été mentionné précédemment, il est
nécessaire de privilégier le développement de « villes compactes », la mixité des fonctions, la
construction de quartiers à échelle humaine, de favoriser les déplacements piétons, et de prendre
des mesures visant à réduire la circulation automobile dans le but d’améliorer la qualité de vie au
sein des quartiers denses. La planification volontariste combine plusieurs axes de planification,
soit :
-
Une planification intégrée des réseaux de transports en commun et des extensions
urbaines ;
Une densification le long des corridors de transports collectifs existants ;
L'aménagement de corridors verts, faisant office d’infrastructures pour accueillir et
encadrer les transports actifs.
En cette matière, les politiques des autorités des Pays-Bas sont parmi les plus avancées. En
effet, en 1988, l’État instaure, le système "ABC", pour guider la localisation des entreprises en
fonction des besoins de mobilité et du nombre d’employés dont elles disposent.
- Site A :
Les grandes entreprises publiques ou privées doivent être localisées sur des
pôles de transports collectifs.
- Site B :
Les autres activités doivent être situées en « position intermédiaire », c’est-à-dire,
le long des corridors du transport en commun.
- Site C :
Les entreprises effectuant ou recevant un grand volume de livraisons doivent être
localisées à la jonction des grands échangeurs autoroutiers.
L'objectif poursuivi par cette politique est de réduire de 35% les déplacements en voiture d'ici
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2010.
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Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe
(Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van
Amsterdam (UVA), mars 1997 : www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
Idem.
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1990 : Les citoyens d’Amsterdam, élisent un nouveau conseil (conseil de Westerpark) à majorité socialdémocrate et verte. Ce conseil sera l’instigateur du projet urbain du quartier GWL. La volonté
politique de réaliser un quartier sans voiture est appuyée par 600 habitants potentiels qui
manifestent un intérêt dans la réalisation du projet.
Le conseil municipal procède alors à la mise en place de Commissions thématiques auxquelles
participeront 135 citoyens et les futurs résidents. Le but de ces commissions thématiques est de
définir les grands objectifs du projet. Ainsi, un premier plan de secteur est élaboré au cours de
20
l’année.
1991 : Les autorités régionales adoptent un autre Plan directeur (Structure Plan). Le Plan de 1991
poursuit sensiblement les mêmes objectifs que ceux déterminés dans le Plan directeur adopté en
1985 en matière de développement et localisation des unités résidentielles, de création et
localisation d’emplois ainsi qu’en matière de développement. Par contre, une emphase
21
particulière est accordée au niveau des politiques environnementales et de leur impact.
1992 : À l’occasion d’un référendum, la population d’Amsterdam se prononce en faveur de la réalisation
22
du projet du quartier sans voiture de GWL-Terrein.
1993 : Grâce à l’élaboration d’une nouvelle législation (Kaderwet bestuur in verandering) l’État accorde
aux agglomérations métropolitaines le pouvoir d’établir un gouvernement régional directement élu.
Les paliers régionaux assument donc désormais les compétences jusqu’alors réservées aux
provinces en matière de planification urbaine, de planification des infrastructures de transport
ainsi qu’en matière de planification du développement économique et d’environnement. Cette loi
marquera une nouvelle étape dans le processus de gouvernance régionale, le rôle du ROA passe
d’un organisme de consultation / concertation à une entité ayant un pouvoir législatif dans la mise
en place de politiques régionales, dans la planification intégrée de l’aménagement du territoire et
des infrastructures de transport. Il peut maintenant régir de manière légale le processus de
concertation /consultation. A cette occasion l’acronyme ROA sera symboliquement modifié
23
passant de Regionaal Overleg Amsterdam à Regionaal Orgaan Amsterdam.
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Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : Une floraison d’initiatives sur fond de
désengagement politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine :
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
David Bouvier, GWL Terrein à Amsterdam, Les potentialités d’un quartier sans voitures : Quartier neuf sur friche
industrielle, Amsterdam, Pays-Bas, Agence de développement et d'urbanisme de Lille métropole, 2002.
http://carfree.free.fr/gwl-Terrein.pdf
Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe
(Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van
Amsterdam (UVA), mars 1997 : www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
David Bouvier, GWL Terrein à Amsterdam, Les potentialités d’un quartier sans voitures : Quartier neuf sur friche
industrielle,
Amsterdam, Pays-Bas, Agence de développement et d'urbanisme de Lille métropole, 2002.
http://carfree.free.fr/gwl-Terrein.pdf
Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe
(Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van
Amsterdam (UVA), mars 1997 : www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
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En parallèle, les autorités municipales d’Amsterdam élaborent un second plan de développement
pour le quartier GWL qui définit les orientations du Plan d’Urbanisme ainsi que les objectifs au
24
niveau architectural.
1994 : Amorce des premières phases de réalisation du projet qui se sont déroulées entre 1994 et
1998.25
1995 : Les autorités régionales adoptent un nouveau Plan directeur (Structure Plan). Outre les grands
objectifs contenus dans le plan précédent (1991), le nouveau plan inclut des objectifs spécifiques
de réaménagement urbain en vue de coordonner les projets de développement des différents
secteurs. Le Plan directeur de 1995 est donc prévu dans une perspective de complémentarité aux
plans plus détaillés tels que : Le Plan régional de Transport et de circulation (Transportation and
Traffic Plan), le Plan d’habitat (Housing Plan), le Plan stratégique de développement économique
(Regional economic development strategy) ainsi que le Plan environnemental (Environmental
26
Quality Plan).
En parallèle, les autorités municipales choisissent d’intégrer à la planification des objectifs visant
la restructuration des quartiers d'habitat social construits après la guerre dans le but de favoriser
27
la mixité des fonctions et de la population.
1998 : L’État met en place un programme national accompagné d’un plan de financement visant à
soutenir l’initiative municipale, amorcée en 1995, ayant pour objectif la réhabilitation des quartiers
d’habitat social menacés par une ghettoïsation. Suite à l’instauration de cette politique, 25 villes
des Pays-Bas procèderont à l’élaboration de projets intégrés de développement pour de tels
28
secteurs.
Coûts et sources de financement :
Il existe peu d’informations concernant les coûts et investissements nécessaires à la réalisation du projet
du quartier sans voiture de GWL-Terrein. Par contre, cette étude de cas met en lumière l’importance d’un
soutien des paliers supérieurs pour assurer la réalisation des normes et des politiques nationales. Via
diverses dispositions fiscales et financières, l’État encourage les autorités locales dans la poursuite et la
réalisation des objectifs assurant la mise en œuvre des politiques nationales (exemple : Le Fonds de
rénovation urbaine instauré en 1985).
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David Bouvier, GWL Terrein à Amsterdam, Les potentialités d’un quartier sans voitures : Quartier neuf sur friche
industrielle, Amsterdam, Pays-Bas, Agence de développement et d'urbanisme de Lille métropole, 2002.
http://carfree.free.fr/gwl-Terrein.pdf
David Bouvier, GWL Terrein à Amsterdam, Les potentialités d’un quartier sans voitures : Quartier neuf sur friche
industrielle, Amsterdam, Pays-Bas, Agence de développement et d'urbanisme de Lille métropole, 2002.
http://carfree.free.fr/gwl-Terrein.pdf
Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe
(Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van
Amsterdam (UVA), mars 1997 : www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : Une floraison d’initiatives sur fond de
désengagement politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine :
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
Idem.
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Gouvernance et processus de prise de décision :
En matière de planification de l’aménagement du territoire et des infrastructures de transport, il est
possible de distinguer trois paliers décisionnels assurant la gouvernance aux Pays-Bas, soit : L’État, les
29
instances régionales et les municipalités.
Étape 1:
Les autorités municipales procèdent au regroupement des divers acteurs privés
oeuvrant dans la planification et la mise en place des réseaux de tramways et créent un
service municipal de transport.
Étape 2:
Les autorités municipales procèdent au regroupement des services municipaux des
tramways et des transports ferrés dans une Corporation municipale de transport.
Étape 3:
Les autorités municipales élaborent un plan d'extension de la ville d’Amsterdam.
Étape 4 :
L’État crée une loi spéciale visant à assurer la concertation entre les différents
organismes impliqués dans la planification urbaine (Law of Community Regulations - Wet
Gemeenschappelijke Regelingen - WGR).
Étape 5 :
L’État met en place une politique nationale en matière de recyclage urbain.
Étape 6 :
Mise en place, par les autorités fédérales, d’un comité veillant à la concertation (Informal
Agglomeration Consultation - IAO - Informeel Agglomeratieoverleg) pour assurer la mise
en œuvre des objectifs définis via la Law of Community Regulations.
Étape 7 :
Les autorités régionales procèdent à l’adoption d’un Plan directeur (Structure Plan).
Étape 8 :
Les autorités fédérales adhèrent au programme de préservation du patrimoine
architectural défini dans la Déclaration d’Amsterdam.
Étape 9 :
Les autorités municipales créent des comités de quartiers, disposant de pouvoirs
indépendants.
Étape 10 :
Une politique de « régénération » du tissu urbain est mise en place par les autorités
municipales, politique à laquelle les autorités fédérales participent en assurant
certaines compensations financières.
29
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Ernest R. Alexander, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and Europe
(Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam), Unierseteit van
Amsterdam (UVA), mars 1997 : www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
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Étape 11 :
Les autorités fédérales choisissent d’orienter le développement du territoire dans
l’optique d’un développement de « ville compacte ».
Étape 12 :
Les autorités régionales élaborent des objectifs visant à privilégier le développement
des pôles d’emplois dans les zones bien desservies par les transports collectifs.
Étape 13 :
Les autorités fédérales créent le « fonds de rénovation urbaine » en vue d’encourager
les autorités municipales à développer des projets favorisant la diversification de l’offre
d’habitation.
Étape 14 :
Le ROA (Regionaal Overleg Amsterdam) succède à l’Informal Agglomeration
Consultation (IAO) pour assurer la coopération et la concertation entre les différents
organismes prenant part à la planification régionale.
Étape 15 :
Les autorités fédérales accordent au Plan directeur d’Amsterdam (Structure Plan) la
même portée légale que les Plans provinciaux (streekplan).
Étape 16 :
Les citoyens d’Amsterdam élisent un nouveau conseil à majorité sociale-démocrate et
verte.
Étape 17 :
Les autorités municipales démontrent la volonté politique de réaliser un quartier sans
voiture.
Étape 18 :
Pour définir les objectifs du projet de quartier sans voiture, les autorités municipales
organisent des commissions thématiques auxquelles les citoyens et futurs résidents
sont appelés à participer.
Étape 19 :
Les autorités régionales adoptent un autre Plan directeur (Structure Plan).
Étape 20 :
Les citoyens d’Amsterdam se prononcent en faveur de la réalisation du projet du
quartier sans voiture de GWL-Terrein via un référendum.
Étape 21 :
Les autorités fédérales, via une disposition législative, accordent aux agglomérations
métropolitaines le pouvoir d’établir un gouvernement régional directement élu. Le
Regionaal Overleg Amsterdam passe d’un organisme de coordination à un organisme
régional élu : Le Regionaal Orgaan Amsterdam exerçant certains pouvoirs.
Étape 22 :
Les autorités municipales élaborent un second plan de développement pour le quartier
sans voiture GWL-Terrein définissant les orientations en matière d’urbanisme et
d’architecture.
RECHERCHE URBATOD 2006
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« « « « « LE TOD SE DIFFUSE » » » » » LE TOD S’IMPLANTE » » » » »
Étape 23 :
Les autorités régionales adoptent un nouveau Plan directeur (Structure Plan).
Étape 24 :
Les autorités municipales choisissent d’intégrer à la planification des objectifs visant la
restructuration des quartiers d'habitat social construits après la guerre.
Étape 25 :
Les autorités fédérales mettent en place un programme national accompagné d’un plan
de financement visant à encourager l’initiative des autorités municipales d’Amsterdam
dans la réhabilitation des quartiers menacés par une ghettoïsation.
Indicateurs utilisés par la ville :
- Diminution du taux de motorisation;
- Diminution du nombre d’espaces de stationnement;
- Construction intégrée de lieux de résidence et de lieux de travail;
- Localisation des lieux d’emplois en fonction des pôles de transports collectifs;
- Construction d’unités résidentielles de typologies et d’accessibilités variées;
- Restauration et conversion d’immeuble;
- Réutilisation des espaces déjà construits
- Localisation des projets de développement à proximité des pôles de transports.
Outils d’intervention :
Gouvernance
-
-
Création d’un comité régional de coordination / concertation (Informeel Agglomeratieoverleg IAO) devenant le Regionaal Overleg Amsterdam (ROA) et qui, par la suite sera reconnu comme
un organisme régional élu : Le Regionaal Orgaan Amsterdam (ROA).
Adoption de la Déclaration d’Amsterdam.
Création de comités de quartier disposant de pouvoirs indépendants.
Mise en place d’une politique nationale orientée vers le développement de « villes compactes ».
Choix des autorités municipales d’orienter la planification vers la restructuration des quartiers
d’habitat social construits après la Seconde Guerre.
Les autorités régionales choisissent d’évaluer le potentiel de développement des secteurs en
fonction d’un critère d’accès à un pôle de transports collectifs.
Dispositions législatives
-
-
12
Adoption d’une loi (Law of Community Regulations - Wet Gemeenschappelijke Regelingen WGR) assurant la concertation entre les différents organismes appelés à agir en matière de
planification urbaine.
Élaboration d’une politique nationale en matière de recyclage urbain.
Législation imposant que soient reconduites dans la réglementation des municipalités des normes
maximales en matière de logements sociaux.
Disposition accordant au Plan directeur d’Amsterdam (Structure Plan) une portée légale et
équivalente aux Plans provinciaux (streekplan).
Instauration du système « ABC ».
Mise en place d’un loi (Kaderwet bestuur in verandering) accordant aux agglomérations
métropolitaines le pouvoir d’établir un gouvernement régional directement élu.
Création d’un Programme national soutenant les initiatives municipales visant la réhabilitation des
quartiers menacés par une ghettoïsation.
RECHERCHE URBATOD 2006
« « « « « LE TOD SE DIFFUSE » » » » » LE TOD S’IMPLANTE » » » » »
Planification de l’aménagement urbain et des infrastructures de transport
-
Plans provinciaux (streekplans).
Plans directeurs à l’échelle régionale(Structure Plans) 1974, 1985, 1991 et 1995.
Plans d’urbanisme et plans de secteurs à l’échelle municipale.
Plan d’expansion de la Ville d’Amsterdam.
Mise en place d’une politique municipale en matière de « régénération » du tissu urbain.
Plan de développement du quartier GWL (plan de secteur) ;
Second plan de développement du quartier GWL (orientation du plan urbain et architectural).
Réglementation municipale
-
Définition de normes maximales en matière de logements sociaux.
Stationnement interdit sur la voie publique, même en périphérie du centre-ville d’Amsterdam.
Dans les secteurs bien desservis par les transports en commun la réglementation prévoit un
espace de stationnement pour dix emplois.
Dans les secteurs moyennement desservis par les transports en commun, deux espaces de
stationnement pour dix emplois.
Création d’une « charte paysagère » visant à uniformiser le traitement des espaces verts; Limites
imposées aux hauteurs des haies sur l’espace public et entre les jardins privés dans le quartier de
GWL-Terrein pour conserver la transparence du quartier et permettre la séparation des espaces.
Dispositions financières et fiscales
-
Création du « Fonds de rénovation urbaine ».
Compensation financière des autorités fédérales pour la « réutilisation » des espaces.
Création d’un plan de financement fédéral soutenant les initiatives municipales en matière de
réhabilitation des quartiers.
Information et consultation
-
Commissions thématiques réunissant le conseil municipal, les résidents et futurs résidents du
quartier GWL-Terrein.
Référendum, au sein de la population d’Amsterdam, sur le projet de redéveloppement du quartier
GWL-Terrein.
RECHERCHE URBATOD 2006
13
« « « « « LE TOD SE DIFFUSE » » » » » LE TOD S’IMPLANTE » » » » »
Résultats :
Les politiques nationales et municipales en matière de réutilisation et réhabilitation des espaces ont porté
fruit. Entre 1990 et 1995, 47% du nombre total de logements construits dans les villes néerlandaises
proviennent de la conversion d’édifices et des modifications d’usages. Les instances agissant en matière
de planification urbaine émettent cependant un bémol. Le principe « d'évolution » des bâtiments suppose
une certaine longévité des bâtiments, par contre, cette caractéristique semble absente dans les
30
constructions plus récentes.
Le « Fonds de rénovation urbaine », pour sa part, a rendu possible la construction de 15% des logements
construits dans la période 1984-1995, via la conversion d'immeubles de bureaux en logements destinés
plutôt aux classes aisées. Après 1995, le secteur privé a graduellement pris le relais de l'intervention
31
publique en matière de régénération urbaine.
L’instauration du « système ABC » visant à guider la localisation des entreprises en fonction de leurs
besoins en matière de mobilité et en fonction du nombre d’employés a aussi eu un impact dans la
réglementation municipale de la ville d’Amsterdam. En effet, la réglementation prévoit un espace de
stationnement pour dix emplois dans les secteurs bien desservis par les transports en commun et deux
espaces de stationnement pour dix emplois dans les secteurs moyennement desservis. De plus, le
stationnement sur la voie publique est interdit dans le centre-ville et même en périphérie. L’application du
« système ABC » a, de plus, permis de concentrer les projets de construction d’unités résidentielles à
proximité des plans d’eau et des canaux, une localisation agréable assurant la création de milieu de vie
32
de qualité.
Effets du développement / re-développement autour des pôles de transport :
Le quartier sans voiture de GWL-Terrein :
33
De nouvelles opportunités d’aménagement ont été possibles grâce au caractère sans voiture du quartier
et à la diversité des espaces publics. Par ailleurs, la restauration et la conversion du bâtiment de
l’ancienne usine des eaux d’Amsterdam, s’inscrivent parfaitement dans les objectifs nationaux, régionaux
et municipaux en matière de réutilisation des espaces et des bâtiments ainsi que dans le respect des
recommandations établies dans le cadre de la Déclaration d’Amsterdam.
Le secteur accueille actuellement 600 unités résidentielles de construction récente pour une densité
résidentielle de 100 unités / hectare. Cette densité respecte les orientations visant le développement de
« villes compactes ».
Toujours dans le respect des objectifs visant à attirer des groupes sociaux plus aisés dans les zones
urbaines, le projet du quartier GWL-Terrein accueille aujourd’hui des familles plus aisées dans ce secteur
qui, il y a peu de temps, avait une réputation médiocre. Actuellement, le quartier se démarque des
30
31
32
33
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Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : Une floraison d’initiatives sur fond de
désengagement politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine :
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
Idem.
Cyria Emelianoff, Les villes européennes face au développement durable : Une floraison d’initiatives sur fond de
désengagement politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de l'Université du Maine :
www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
David Bouvier, GWL Terrein à Amsterdam, Les potentialités d’un quartier sans voitures : Quartier neuf sur friche
industrielle, Amsterdam, Pays-Bas, Agence de développement et d'urbanisme de Lille métropole, 2002.
http://carfree.free.fr/gwl-Terrein.pdf
RECHERCHE URBATOD 2006
« « « « « LE TOD SE DIFFUSE » » » » » LE TOD S’IMPLANTE » » » » »
secteurs limitrophes par sa forme urbaine, la mixité sociale qui y prévaut ainsi que par la diversité et la
manière dont ont été traités les espaces verts et les espaces publics.
Source : GWL-Terrein, Les potentialités d’un quartier sans voiture, 2002.
Par son caractère sans voiture, le quartier favorise l’utilisation des transports collectifs et actifs. Les
politiques municipales et la réglementation en vigueur découragent l’usage et la possession automobile.
Au total, 135 espaces de stationnement sont disponibles pour les 600 unités résidentielles du secteur. Les
résidents sont favorables à ces mesures dissuasives ainsi qu’à la diminution de la place accordée à
l’automobile et les autorités souhaitent atteindre un taux de motorisation aussi faible que 0.3 automobile
par ménage. En 2000, 73% des déplacements des résidents étaient effectués à pied ou à vélo, 17% en
transports publics et 10% en voiture. A noter, un système d’auto-partage a aussi été instauré. Pour ce qui
est des rues adjacentes au quartier, des aménagements cyclables ainsi que des mesures d’apaisement
de la circulation ont été prévus.
Bien que deux bâtiments d’intérêt patrimonial aient été restaurés et convertis, les nouvelles constructions
sont dominantes et comportent 591 unités résidentielles parmi une offre totale de 600 unités. Il est tout de
même possible d’affirmer que le projet comprend une mixité en ce qui a trait à l’offre de logements et au
mode de tenure : 273 unités locatives à caractère social et 318 unités sont habitées par les propriétaires.
Un immeuble est destiné aux personnes âgées. Les rez-de-chaussée de trois immeubles ont été conçus
en vue de loger des personnes handicapées. Le caractère social ou non-social des immeubles n’est
cependant pas perceptible puisque des critères garants de la qualité architecturale des immeubles ont
préalablement été déterminés.
En ce qui concerne la vie du quartier, mentionnons que la gestion participative y prévaut. En effet, les
résidents sont appelés à participer à la gestion de leur quartier notamment par le biais d’un groupe
assurant l’administration du quartier, des associations de résidents (par immeuble ainsi qu’à l’échelle du
quartier) et via une association médiatrice assurant le relais entre les revendications des résidents et les
autorités municipales.
Au niveau environnemental, l’eau de pluie est récupérée dans les 14 immeubles composant le quartier et
elle est réutilisée pour alimenter les toilettes. Des collecteurs de déchets souterrains et adaptés au tri ont
été installés et les résidents qui le souhaitent, via une caution minime, peuvent installer des systèmes de
compost dans leur jardin. Les matériaux de construction « écologiques » ont été privilégiés dans la
construction des nouveaux immeubles et les matériaux issus des démolitions préalables à la réalisation
du projet ont aussi été réutilisés.
RECHERCHE URBATOD 2006
15
« « « « « LE TOD SE DIFFUSE » » » » » LE TOD S’IMPLANTE » » » » »
Le projet « Big Seven » :
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Les projets en cours et projetés dans les zones urbaines d’Amsterdam s’inscrivent dans le cadre des
politiques nationales, régionales et municipales en matière de développement de « villes compactes » et
répondent aux objectifs de mixité sociale en attirant des groupes sociaux relativement aisés au sein des
quartiers plus modestes. Le projet « Big Seven » en constitue un excellent exemple, respectant les
orientations en matière de réutilisation et de réaménagement des espaces déjà construits. En effet, dans
l’optique de donner un “nouveau visage” à la ville, cette opération de revitalisation urbaine vise plus
particulièrement 7 quartiers de la Ville, soit : Nieuw West, Zuidoost, Bijlmermeer, Amsterdam-Noord,
Ijburg, Zuidas et la Rive-Sud du quartier IJ. Quelques-uns de ces projets seront détaillés dans cette
section.
Nieuw West :
35
Le quartier Nieuw West, première zone résidentielle construite
après la Seconde Guerre, est présentement le théâtre de la plus
grosse opération de réaménagement jamais connue à Amsterdam.
Le plan du secteur établi y prévoit une offre et une typologie variée
d’habitations. Actuellement, on procède à la démolition de 13 000
unités résidentielles qui seront remplacées, à terme, par 14 500
nouvelles unités (20% d’unités résidentielles supplémentaires à
l’offre actuelle). En vue de rapprocher les lieux de résidence des
pôles d’emplois, la construction de plus de 350 000 m² en espaces
de bureaux et espaces commerciaux y est aussi prévue. Dans le
processus de planification, un grand souci a été accordé à
l’intégration d’espaces verts et d’espaces publics variés.
Source : www.parkstamsterdam.nl
Bijlmermeer :
36
Une deuxième opération majeure de revitalisation urbaine est située en périphérie du centre-ville
d’Amsterdam dans le quartier de Biljmermeer. Ce quartier, complété en 1975, a été réalisé suivant les
principes de la « ville fonctionnelle » tel que prévu par l’architecte Le Corbusier. Bijlmermeer n’a
cependant jamais atteint les objectifs de son concepteur et les 13 000 unités résidentielles disponibles
dans les tours d’habitations ont été délaissées. Les résidents ont graduellement été remplacés par des
« squatters » et les problèmes reliés à la présence de drogue et à la gestion du quartier n’ont laissé
d’autre choix aux autorités municipales que de procéder à la démolition de plus de la moitié des tours
d’habitations pour les remplacer par des immeubles de faible densité ainsi que des maisons unifamiliales.
Pour chaque 100 unités résidentielles démolies, les autorités municipales prévoient la construction de 110
nouvelles unités et l’intégration de services et commerces de proximité.
34
35
36
16
www.iamsterdam.com/introducing/government_politics/neighbourhood
www.parkstadamsterdam.nll
www.zuidoost.amsterdam.nl
RECHERCHE URBATOD 2006
« « « « « LE TOD SE DIFFUSE » » » » » LE TOD S’IMPLANTE » » » » »
Ijburg :
37
Amsterdam possède une longue tradition de construction dans l'eau. Au cours des siècles passés,
d'importantes parties du fleuve qui traverse la ville, l'IJ, ont été comblées en vue d’accueillir les
développements ultérieurs de la ville. Parmi les 8 îles construites dans la rivière IJ, suite à un vote du
conseil municipal d’Amsterdam, 2 sont présentement inhabitées (Haveneiland et Steigereiland). La
construction de 18 000 unités résidentielles dans le secteur Ijburg sera complétée en 2015 et selon les
projections, la population devrait alors totaliser, à terme, près de 45 000 personnes. Les projections
anticipent aussi la création de 12 000 emplois dans le secteur.
La relation entre les lieux de travail et les milieux résidentiels rappelle les quartiers d’Amsterdam
construits au 19e siècle. Le projet de Ijburg se veut donc un nouveau développement polyvalent, un
terrain « gagné » sur la mer, qui intégrera à la fois des méthodes traditionnelles et des nouvelles
méthodes d’aménagement dans l’objectif de résorber les problèmes reliés à l'exiguïté du territoire.
Le plan d'aménagement prévu pour le secteur de IJburg comprend des objectifs en matière de mixité des
fonctions qui permettra la création d'une zone urbaine à part entière, complète et multicolore. Malgré le
fait que IJburg doit nécessairement être perçu comme un seul quartier, chacune des îles sera planifiée en
vue de développer un caractère et des qualités qui lui sont propres.
Le Plan d'aménagement de Steigereiland :
38
Source : Conseil européen des urbanistes, 2006.
Dans le plan d’aménagement de Steigereiland, l’intégration des lieux d’emplois et des lieux de résidence
est prévue sur la totalité des huit îles. Sur l’île de Steigereiland, cet objectif sera concrétisé de diverses
manières puisqu’on y prévoit des espaces de travail de petite dimension au rez-de-chaussée des
bâtiments, des immeubles à vocation mixte intégrés aux milieux résidentiels et l’intégration d’un parc
37
38
www.ijburg.nl
Conseil européen des urbanistes : www.ceu-ectp.org/f/awards/amsterdam.html
RECHERCHE URBATOD 2006
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« « « « « LE TOD SE DIFFUSE » » » » » LE TOD S’IMPLANTE » » » » »
industriel de petite dimension sont aussi prévus. Une telle planification favorise l’intégration de divers
types d’entreprises qui pourront démarrer à la maison et s'étendre ensuite ailleurs dans le même quartier.
Leçons apprises :
-
Le principe de la ville compacte, peut parfois être source de conflits, voire d'arbitrages difficiles.
-
La mise en place de politiques municipales et régionales en matière de planification doit être
soutenue par les autorités fédérales.
-
Le partenariat public privé peut s’avérer une manière de diminuer la responsabilité financière des
autorités nationales en matière de planification urbaine.
-
Les politiques municipales, bien que nécessaires, sont plus facilement réalisables lorsqu’elles
sont appuyées par les paliers supérieurs de décision.
Prochaines étapes :
Poursuivre la planification et la réalisation des projets prévus dans le cadre du projet « Big
Seven ».
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RECHERCHE URBATOD 2006
« « « « « LE TOD SE DIFFUSE » » » » » LE TOD S’IMPLANTE » » » » »
SOURCES DOCUMENTAIRES
Alexander R., Ernest, Planning for Interdependence. Linking Amsterdam, its Metropolitan Region and
Europe (Linking Interdependent Communities & Metropolitan-Regional Planning in Amsterdam, UVA
Unierseteit van Amsterdam, 10 mars 1997, www.frw.uva.nl/ame/pub/alexander.linking.htm
Bouvier, David (sous la direction de), GWL-Terrein à Amsterdam, Les potentialités d’un quartier sans
voitures : Quartier neuf sur friche industrielle, Amsterdam, Pays-Bas, Agence de développement et
d'urbanisme de Lille métropole, 2002, 6 pages.
Emelianoff, Cyria, Les villes européennes face au développement durable : Une floraison d’initiatives sur
fond de désengagement politique - Section 2, Groupe de Recherche en Géographie Sociale de
l'Université du Maine, ESO, UMR 6590 du CNRS, http://www.proses.sciences-po.fr/fr/Cahier8_2.htm
SOURCES INTERNET
Quartier GWL Terrein, www.gwl-terrein.nl
Projet « Big seven » http://www.iamsterdam.com/introducing/government_politics/neighbourhood
1. Amsterdam Nieuw West, www.parkstadamsterdam.nll
2. ArenA Boulevard in Amsterdam Zuidoost, www.parkstadamsterdam.nl, www.arenaboulevard.nl,
3. Urban Regeneration in Bijlmermeer, www.zuidoost.amsterdam.nl
4. Amsterdam-Noord, www.noordwaarts.nl and www.noord.amsterdam.nl
5. Ijburg, www.ijburg.nl et Amsterdam Science Park, http://www.scienceparkamsterdam.org
6. Zuidas, www.zuidas.nl
7. South bank of the IJ, www.ijoevers.nl
Conseil européen des urbanistes http://www.ceu-ectp.org/f/awards/amsterdam.html
Gemeentevervoerbedrijf (GVB)
Service municipal de transport d’Amsterdam, http://www.gvb.nl/english/travellers/maps/metromap.html
SOURCES DES PHOTOS
Wikipedia, www.wikipedia.org
Conseil européen des urbanistes http://www.ceu-ectp.org/f/awards/amsterdam.html
Zuidoost, www.parkstadamsterdam.nl
RECHERCHE URBATOD 2006
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