C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 310 Formes familiales de cardiomyopathie non ischémique Roger Hullin, Paul J. Mohacsi, Otto M. Hess Ces années passées, les études épidémiologiques ont identifié l’insuffisance cardiaque comme une nouvelle «épidémie» dans les pays industrialisés – avec des effets économiques impressionnants sur le système de santé publique. Ainsi, les relevés actuels aux Etats-Unis indiquent des coûts annuels de 18,8 milliards de dollars pour 4,9 millions de patients atteints d’insuffisance cardiaque. Selon les résultats de recherche du groupe de travail «Insuffisance cardiaque» de la Société suisse de cardiologie, 106 000 individus sont concernés par cette maladie sur toute l’étendue du territoire helvétique, ce qui représente une proportion d’environ 1,5% de la population suisse totale et environ un tiers des habitants de Zurich [1]. L’insuffisance cardiaque est toujours la conséquence d’une atteinte spécifique du myocarde et en ordre décroissant de fréquence, elle est en relation avec une ischémie (40–74%), une hypertension (17%), une maladie des valves cardiaques (13%), elle est idiopathique (10%), plus rarement encore en relation avec une myocardite, une maladie systémique neuromusculaire ou métabolique, une dystrophie musculaire ou un syndrome de Meadows (cardiomyopathie du péripartum). Aujourd’hui, par analogie avec les grandes études de traitement de l’insuffisance cardiaque, on classe en général toutes les cardiomyopathies soit dans le groupe des cardiomyopathies ischémiques, soit dans celui des cardiomyopathies non ischémiques. Selon des critères morphologiques et hémodynamiques, les cardiomyopathies non ischémiques sont réparties en 4 sous-groupes: – la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) – la cardiomyopathie dilatative (CMD) – la cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit (CAVD) – la cardiomyopathie restrictive (CMR) Correspondance: Dr Roger Hullin Kardiologie Schweizer Herz- und Gefässzentrum Bern Universitätsklinik CH-3010 Bern [email protected] Dans cet aperçu, nous traiterons surtout des aspects génétiques de ces quatre sous-groupes de cardiomyopathie non ischémique. Cardiomyopathie hypertrophique (CMH) Caractéristiques cliniques La prévalence de la cardiomyopathie hypertrophique est de 1:500 chez les jeunes adultes [2]. Cliniquement, la présentation de cette affection va d’une évolution où la maladie reste inaperçue toute la vie durant, jusqu’à la mort subite à l’occasion de laquelle on pose le diagnostic pour la première fois. Les signes échocardiographiques caractéristiques de la cardiomyopathie hypertrophique sont dans la plupart des cas ceux d’une hypertrophie ventriculaire gauche asymétrique qui peut toucher diverses régions du ventricule gauche: chez 70% des patients concernés, on trouve une hypertrophie asymétrique du septum et de la paroi antérieure; dans 10–15% des cas, on constate une hypertrophie septale basale (souvent liée à une hypertension artérielle); dans 8–10% des cas, on met en évidence une hypertrophie concentrique. Les formes latérales ou apicales de CMH sont rares en Europe (2%), mais au contraire fréquentes au Japon (jusqu’à 25%) [3]. Au cours de l’évolution de la maladie, 10–15% de tous les patients atteints de CMH développent une cardiomyopathie dilatative. L’outil diagnostique de choix est l’échocardiographie, qui permet d’identifier de manière fiable la répartition de l’hypertrophie ventriculaire gauche sus-décrite. Pour la reconnaissance spécifique précoce de la CMH, un ralentissement de la vitesse (<15 cm/sec) de relaxation diastolique en «doppler tissue imaging» avec en même temps une fraction d’éjection ventriculaire gauche augmentée (>68%) sont reconnus comme un paramètre valable [4]. Des gradients de pression intraventriculaire sont présents chez 25% de tous les patients atteints de CMH, faisant répartir ces derniers dans un sous-groupe de cardiomyopathie hypertrophique obstructive (CMHO). Les caractéristiques échocardiographiques typiques de la CMHO sont le mouvement vers l’avant du feuillet mitral antérieur et l’élévation du gradient de pression intraventriculaire à la manœuvre de Valsalva. Au cathétérisme cardiaque, les caractéristiques hémodynamiques spécifiques de la CMHO sont la potentialisation des valeurs de pression ventriculaire gauche post-extrasysto- C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 311 Figure 1. Mesure simultanée de la pression au niveau du ventricule gauche: corps/système d’évacuation (côté gauche) ainsi qu’après avoir retiré le cathéter dans l’aorte ascendante (côté droit; mesure ventricule gauche/aorte ascendante). Le gradient de pression ventricule gauche/aorte ascendante apparaît nettement et devient nettement plus important après potentialisation post-extrasystolique (milieu de la figure). ES: extrasystole; LV: ventricule gauche; Ao: aorte ascendante; EKG: électrocardiogramme Tableau 1. Défauts génétiques associés à la CMH. Produit génétique Chromosome Risque de mort cardiaque subite Remarques b-myosine chaîne lourde 14q11•2-12 élevé (R403Q, R453C, R719W) degré d’HVG corrélé avec risque de mort cardiaque subite Troponine T 1q3 élevé (Int15G1_A, ∆ E160, R92Q, 179N) HVG nulle ou discrète, mais risque de mort cardiaque subite élevé Troponine I 19q13.4 élevé (∆ 183K) CMH apicale, occasionnellement CMD chez les patients âgés a-Tropomyosine 15q22 élevé (V95A) dans la plupart des cas prognostic favorable, phénotype très variable «Myosin binding protein C» 11p11.2 faible évolution clinique le plus souvent sp, HVG progressive d’apparition tardive Myosine chaîne légère-1 3p21 faible rare, épaississement du muscle papillaire Myosine chaîne légère-2 12q23-24.3 faible rare, épaississement du muscle papillaire Actine 15q14 faible quelques mutations entraînent une CMD Protéine-kinase g2 AMP-activée 7q3 faible associée avec syndrome WPW a-myosine chaîne lourde spontané faible rare, apparition tardive Titin spontané faible un seul patient lique liée à une diminution de l’amplitude de la courbe de pression aortique (signe de Brockenbrough-Braunwald) et l’évolution en «spike and dome» de la courbe de pression aortique (figure 1). Le pronostic de la maladie est essentiellement déterminé par les anomalies électriques en rapport avec les différentes mutations (tableau 1) qui sont discutées ci-dessous. Génétique Chez 50% des patients atteints, la maladie est héritée selon le type autosomique dominant. Dans tous les autres cas, il s’agit soit de mutations spontanées, soit de formes phénotypiques discrètes qui sont la plupart du temps repérées par hasard. Les analyses génétiques ont révélé une association avec la CMH pour 10 locus dif- férents. Cette association a été découverte chez l’homme et pour quelques mutations, la relation pathogénique a été confirmée dans des modèles animaux. A l’exception de la sousunité g2 de la protéine-kinase AMP-activée qui joue un rôle dans la fonction de contrôle de la régulation du bilan énergétique, 9 produits génétiques codent les protéines du sarcomère de la cellule musculaire cardiaque (tableau 1). Les mutations survenant au niveau de ces 9 produits génétiques altèrent les propriétés de contraction et de relaxation du muscle cardiaque, la plupart du temps dans le sens d’une efficacité diminuée. Cette dernière est partiellement compensée par l’hypertrophie ventriculaire gauche, mais il n’est actuellement pas clair si l’importance de l’hypertrophie ventriculaire C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 312 gauche est directement proportionnelle à la diminution de la contractilité. On n’a par ailleurs pas encore pu déterminer non plus quelle influence le bilan énergétique aurait sur l’évolution et le pronostic de la cardiomyopathie hypertrophique, car l’efficacité du développement énergie/force est également affectée [5] et des déficits de régulation du bilan énergétique vont de pair avec la CMH. Ces 10 gènes différents sont associés à la présence de CMH avec une fréquence variable: 35% de toutes les CMH familiales se présentent avec une mutation au niveau du gène b-myosine, 20% avec une mutation au niveau de la «myosin binding protein C», 15% avec une mutation au niveau de la troponine T et moins de 3% avec une mutation au niveau de l’a-tropomyosine. Comme l’indique le tableau 1, certaines mutations influencent en partie considérablement le pronostic de la CMH (tableau 1). dans le sarcomère, de sorte que dans ce cas particulier, l’éclosion de la maladie est due à un manque de protéine active fonctionnelle. En cas de mutation de la chaîne légère 1/-2 de la myosine et de l’a-tropomyosine, la contractilité du myocarde est augmentée en raison d’une sensibilité au calcium accrue, tandis qu’en cas de mutation de la b-myosine ou de la «myosin binding protein C», la contractilité est au contraire diminuée en raison d’un abaissement de la sensibilité au calcium [7]. Le signe phénotypique distinctif de la mutation de la chaîne légère 2 de la myosine est le type rare de l’hypertrophie centro-ventriculaire de la CMH. Les mutations dans le territoire de l’a-tropomyosine sont de pronostic favorable, à l’exception de la mutation V95A, même si l’hypertrophie ventriculaire gauche n’est que peu marquée avec cette mutation [8]. b-myosine Troponine T, troponine I La plupart des mutations de la chaîne lourde de la b-myosine sont des mutations par une erreur consistant en l’insertion d’un acide aminé erroné dans la protéine tardive en raison de l’échange d’un nucléotide à une position déterminée de l’information génétique codante. Les mutations au niveau des acides aminés sont indiquées de la manière suivante: le nombre donne la position de l’échange de l’acide aminé (les acides aminés de la protéine sont numérotés en suivant à partir du premier acide aminé), la lettre précédant le numéro indique le nouvel acide aminé, la lettre qui suit le code de position indique l’acide aminé originel. Quelques mutations telles que L908V (la leucine remplace la valine à la position 908), G256E, V606M sont liées à une évolution favorable et à une espérance de vie quasi normale [6]. Au contraire, pour les mutations R403Q, R453C et R719W, l’hypertrophie ventriculaire gauche est importante et l’espérance de vie est diminuée à des valeurs jusqu’à 50% inférieures à celles liées à des mutations bénignes. Les mutations de la troponine T ne sont associées qu’à une hypertrophie peu étendue. Mais en raison de la présence de troubles du rythme cardiaque sévères, le pronostic est mauvais, surtout en cas de forme raccourcie [9]. Chez 7 familles japonaises différentes, on a identifié diverses mutations d’altération et une par délétion dans le gène troponine I (composante inhibitrice du complexe troponine). Toutes ces mutations allaient de pair avec une hypercholestérolémie. Trois de ces mutations étaient de plus associées à la forme apicale de la CMH. Parmi ces trois mutations, la délétion D183K montre une pénétrance élevée, une mortalité élevée et, chez les patients âgés, elle passe habituellement à la forme de CMH dilatative. Chaîne légère 1/-2 de la myosine, a-tropomyosine, «myosin binding protein C» Diverses mutations de la «myosin binding protein C» ainsi que les plus rares mutations de la chaîne légère 1/-2 de la myosine et de l’a-tropomyosine sont associées à une hypertrophie ventriculaire gauche étendue. Comme on peut le voir dans la figure 1, la «myosin binding protein C» est importante pour l’organisation structurelle du sarcomère. Etonnamment, les mutations de la «myosin binding protein C» sont pour la plupart liées à une évolution bénigne de la CMH. La «myosin binding protein C» avec des défauts dans la région de liaison pour la myosine ou la titine n’est pas intégrée Actine Les défauts au niveau du gène actine induisent aussi bien une CMH qu’une CMD. Le phénotype différent s’explique par la position des défauts génétiques respectifs, qui conditionnent des altérations spécifiques au niveau de l’appareil contractile. Les défauts génétiques associés à la CMH sont localisés à la portion antérieure de la molécule d’actine, donc près de la présumée position de liaison de la myosine; les défauts génétiques associés à la CMD sont au contraire localisés à la portion postérieure de l’actine, qui se trouve en interaction avec le complexe dystrophine-sacroglycane de la membrane plasmatique et lie l’appareil contractile avec la matrice extracellulaire (figure 2). Sous-unité g-2 de la protéine kinase AMP activée Les mutations décrites ci-dessus conditionnent des altérations secondaires dans le métabolisme énergétique, caractérisées par un cou- C U R R I C U LU M 313 Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 Figure 2. Représentation schématique de protéines montrant des mutations en cas de CMH (champ jaune inférieur) ou de CMD (fond blanc). Laminine a-2 Matrice extracellulaire d-Sarcoglycane Dystroglycanes Membrane cellulaire Emérine CMD Membrane nucléaire Complexe glycoprotéine associé à la dystrophine Lamine A/C Dystrophine Desmine Chromatine Actine Z-disc Z-disc CMH «myosin binding protein C» Myosine CL 1/2 b-Myosine CL Actine Titine a-Tropomyosine Troponine I plage énergie-contraction inefficace. L’importance du métabolisme énergétique pour l’existence et l’extension de la CMH est également définie par l’existence d’une CMH en relation avec une mutation dans la sous-unité g-2 de la protéine kinase AMP-activée [10]. Cette protéine kinase exerce la fonction d’un senseur biochimique activé par l’adénosine-monophosphate (produit de dégradation de l’ATP) qui empêche en fin de compte la vidange des réservoirs d’ATP dans la cellule musculaire cardiaque. On n’explique pas pourquoi, dans cette mutation, il existe une association avec des troubles du rythme cardiaque supraventriculaires dans le sens d’un syndrome de WolfParkinson-White. Diversité du phénotype dans la CMH Bien que la même mutation puisse être présente chez les membres d’une même famille de patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique, l’empreinte du phénotype peut être nettement différente. En fait, des facteurs Troponine T étrangers à la mutation elle-même jouent aussi un rôle. Parmi ces facteurs, citons l’activité physique, l’hypertension artérielle ou des gradients de pression intraventriculaire différents. Le patrimoine génétique est également important: ainsi par exemple, le génotype de délétion de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (type DD) est en corrélation avec le degré d’hypertrophie ventriculaire gauche et la survenue de mort cardiaque subite [11]. Le polymorphisme de la chymase cardiaque (essentielle pour la formation d’angiotensine II dans le muscle cardiaque) et du gène du récepteur I de l’angiotensine II rend également compte de différences. Des facteurs tels que l’endothéline et le TNF-a semblent aussi influencer le phénotype. Cela signifie que la mutation spécifique à une CMH donnée n’est pas la seule à jouer un rôle dans l’étendue individuelle de la CMH. Management clinique Fondamentalement, les médicaments ne servent qu’au traitement symptomatique. On ne C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 dispose d’aucune recommandation thérapeutique valable sur le plan général, car la CMH se manifeste de manière variable et nécessite donc la mise en œuvre d’un traitement adapté à la symptomatologie clinique individuelle. En cas de palpitations, d’angine de poitrine et de dyspnée, les b-bloquants, le vérapamil et les diurétiques sont efficaces. En cas de fibrillation auriculaire, qui survient chez environ 25% de tous les patients, il faudrait en premier lieu essayer une conversion en rythme sinusal, afin de conserver l’«atrial kick» (contraction atriale) important pour le remplissage ventriculaire. Si cette conversion ne réussit pas de manière durable, il faut procéder à une anticoagulation orale (basée sur l’analyse de sous-groupes du STROKE-trial). En cas de gradient de pression intraventriculaire >50 mm Hg, il faudrait envisager une intervention d’ablation alcoolique transcoronarienne primaire [12]; comme alternative, on peut dans certains cas envisager une myectomie chirurgicale lorsqu’une localisation particulière de l’hypertrophie septale l’exige. Dans le traitement de la CMH, la prophylaxie de la mort cardiaque subite est essentielle. Dans une étude rétrospective, on a enregistré des distributions de chocs/année adéquates chez 5% de tous les patients atteints de CMH qui avaient reçu un défibrillateur pour la prévention primaire et chez 11% des patients atteints de CMH qui avaient reçu un défibrillateur pour la prévention secondaire. Ces défibrillations avaient été nécessaires indépendamment du fait que les patients recevaient de l’amiodarone ou non [13]. Sur la base de ces résultats, on ne considère plus l’amiodarone comme un traitement 314 de premier choix. Etant donné que les défibrillateurs sont efficaces aussi bien en prévention primaire qu’en prévention secondaire de la mort cardiaque subite [13], il faudrait envisager l’implantation d’un défibrillateur si: – l’âge du patient est inférieur à 30 ans au moment du diagnostic, – on sait que le patient a déjà eu une mort cardiaque subite dont il a survécu, – sur l’enregistrement ECG de longue durée on a constaté un épisode de tachycardie ventriculaire symptomatique, – l’anamnèse familiale est positive pour une mort cardiaque subite. Si plus de deux de ces facteurs sont présents, le risque d’une mort cardiaque subite est de 4 à 5%. Actuellement, on discute si à l’avenir on ne devrait pas aussi inclure dans les critères précédents le défaut génétique spécifique, car en effet principalement les mutations telles que R403Q, R453C, R719W de la b-myosine, V95A de l’a-tropomyosine ainsi que le mutant par délétion de la troponine T (int15G1_ A) et de la troponine I (DK183) sont liées à un danger de mort cardiaque subite augmenté. On ne possède pas de donnée basée sur les preuves pour le conseil en matière d’activité physique pour les patients et leur famille. Par contre, il existe dans la littérature des rapports de cas de mort subite en relation avec la CMH chez des athlètes de pointe. C’est la raison pour laquelle il est sage de déconseiller aux patients et à leurs familles de pratiquer des efforts physiques de pointe, surtout si on a mis en évidence des troubles du rythme cardiaque. Tableau 2. Défauts génétiques associés à la CMD. Produit génétique Chromosome Atteinte des muscles squelettiques Risque de mort cardiaque Remarques subite (SD) ou d’insuffisance cardique (IC) Dystrophine Xp21 légère IC CMD rapidement progressive évolution rapidement progressive Tafazzine Xq28 légère IC le plus souvent létal dans l’enfance CMD avec dysfunction VG Troponine T 1q3 inconnue SD, IC (∆ k210) dilatation VG précoce d-sacroglycane 5q33-q34 inconnue/subclinique SD, IC (∆ k238) dilatation VG précoce b-myosine Actine 14q11•2-12 15q14 inconnue inconnue IC (S532P, F764L) dilatation VG précoce défait dans la région de liaison de la dystrophine CMD avec trouble de conduction d’apparition précoce Lamine A/C 1q21•3 inconnue/légère SD fréquente en cas de CMD avec trouble de la conduction Desmine 2q35 inconnue/sévère syncopes, occ. accompagnée de myopathie sévère CMD avec perte auditive sensorineurale tRNA-Lys ADN mitrochondrial légère atteinte d’organes à métabolisme oxydatif élevé: cœur, cerveau, cochlée, muscles squelettiques C U R R I C U LU M Cardiomyopathie dilatative (CMD) Caractéristiques cliniques La prévalence de la CMD est de 40 à 50 cas/ 100 000 habitants. Cliniquement, cette maladie se présente sous la forme d’une insuffisance cardiaque. Le danger de mort cardiaque subite est augmenté. Les signes essentiels de la CMD sont radiologiquement l’agrandissement de la silhouette cardiaque; à l’échographie cardiaque, le ventricule gauche est agrandi avec une fonction ventriculaire gauche systolique et diastolique discrètement à nettement diminuée, l’épaisseur de la paroi du ventricule gauche est la plupart du temps normale ou diminuée. Le cathétérisme cardiaque montre en règle générale des pressions de remplissage télédiastolique élevées au niveau du ventricule gauche et le volume-minute du cœur est diminué. Génétique 15 à 35% de tous les patients atteints de CMD idiopathique ont une anamnèse familiale positive, dans certains cas en association avec une dystrophie de la musculature squelettique. La CMD familiale est répartie en 4 groupes selon sa présentation clinique [14]: – CMD rapidement progressive chez les hommes jeunes – CMD avec principalement une insuffisance de la pompe ventriculaire gauche – CMD avec troubles du système de conduction – CMD avec perte auditive sensorineurale Pour ces 4 sous-groupes, on a trouvé des associations avec divers locus spécifiques (tableau 2). CMD rapidement progressive chez les hommes jeunes Les analyses génétiques chez des hommes jeunes atteints de CMD en combinaison avec une atteinte de la musculature squelettique transmise par le chromosome X (comme par exemple la Maladie de Duchenne) ont permis l’identification de diverses mutations dans le gène du chromosome X codant la dystrophine. La fonction cellulaire principale de la dystrophine est la liaison du cytosquelette actine du sarcomère avec la matrice extracellulaire par le complexe glycoprotéine associé à la dystrophine (figure 2). Cette liaison permet d’une part le transfert de force du sarcomère sur le tissu conjonctif et de ce fait la contraction du muscle cardiaque; d’autre part, l’ancrage du sarcomère dans la matrice extracellulaire. Le complexe glycoprotéine associé à la dystrophine est composé, outre la dystrophine, de l’a-dystroglycane, du b-dystroglycane et de diverses sous-unités sacroglycanes (figure 2). L’impor- Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 315 tance fonctionnelle de la dystrophine a pu être vérifiée chez des animaux de laboratoire: dans le cadre d’une myocardite induite par un virus, la dystrophine est dissociée par l’activité d’une protéase virale ce qui, chez ces animaux, conduit au développement d’une CMD au cours de l’évolution [15]. Entre-temps, on a identifié dans le gène dystrophine d’autres mutations, qui sont associées à une CMD sans atteinte de la musculature squelettique. Ces défauts concernent la région promotrice ou sont le fait de la délétion de l’exon 29 qui code une portion de la région protéine, laquelle fonctionne comme une articulation; ce qui fait que la délétion résulte en des altérations possibles de la conformation de la protéine dystrophine. CMD avec principalement une insuffisance de la pompe ventriculaire gauche En clinique, on connaît la combinaison d’une CMD avec les défauts MD 2F autosomiques récessifs de la dystrophie musculaire touchant préférentiellement la ceinture pelvienne. Les analyses génétiques pratiquées dans le cadre de cette maladie ont permis pour la première fois d’identifier des mutations dans le b-sacroglycane [16]. Dans d’autres familles où on a découvert une CMD sans dystrophie concomitante de la musculature squelettique, on a trouvé des mutations dans le d-sacroglycane. Ces mutations sont la plupart du temps cliniquement liées à une insuffisance cardiaque sévère et à des cas de mort cardiaque subite [17]. Dans ce groupe de patients où l’atteinte de la fonction de pompe du ventricule gauche est prédominante, on a identifié dans deux familles des mutations du gène actine, localisées dans le domaine de liaison de l’actine a pour la dystrophine. Comme pour les mutations de la dystrophine ou du sacroglycane, ces mutations entraînent des perturbations du transfert de force du sarcomère dans le tissu conjonctif, rendant compte du développement d’une CMD et non d’une CMH comme pour les autres mutations de l’actine. Diverses mutations de la b-myosine (S532P, F764L) et de la troponine T (DK210) sont également associées au développement d’une CMD déjà dans le jeune âge. CMD avec troubles du système de conduction On a pu caractériser des défauts du gène desmine dans des familles où existait une augmentation de la fréquence de CMD en combinaison avec un trouble du système de conduction dans le muscle cardiaque et une atteinte de la musculature squelettique [18]. Entre-temps, on a aussi identifié une mutation de la desmine qui entraîne une CMD avec trouble de la conduction cardiaque mais sans atteinte de la muscu- C U R R I C U LU M lature squelettique [19]. Etant donné que la desmine est une composante importante de la ligne Z, l’ancrage du sarcomère par le complexe protéinique associé à la dystrophine est perturbé par les mutations en question, comme pour les protéines décrites plus haut (figure 2). En outre, on a trouvé des défauts dans le gène lamine A/C chez 5 familles sur 11 qui présentaient une CMD en combinaison avec des troubles de la conduction [20]. Pour le moment, on n’explique pas le mécanisme corrélant la CMD aux mutations de la lamine; la lamine étant localisée dans la membrane nucléaire, il est possible qu’une dysfonction de la membrane nucléaire joue un rôle. CMD avec perte auditive sensorineurale Des mutations spécifiques dans l’ADN mitochondrial ont été observées dans des formes de CMD qui apparaissent en combinaison avec une perte auditive sensorineurale [21]. Les deux organes sont dépendants de l’énergie produite par le métabolisme oxydatif et c’est probablement un trouble du métabolisme énergétique qui explique l’atteinte des deux organes. On ne comprend cependant pas la raison de la large dispersion phénotypique au sein d’une même famille et on doit ici admettre le rôle possible de gènes modulateurs (récepteur endothéline type A, récepteur b1 et b2, gène AMPD1). Management clinique Le traitement de la CMD idiopathique est basé sur les lignes directrices actuelles pour le diagnostic et le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique, telles qu’elles ont été publiées par le groupe de travail de la Société suisse de cardiologie [1]. Pour chaque nouveau cas de CMD, il faut se poser la question de la pertinence d’une biopsie endomyocardique pour établir le plan thérapeutique ultérieur. Cette question se pose en fonction notamment du fait que dans diverses séries (de patients atteints de CMD) de grandeurs différentes, seulement 15% de toutes les biopsies pratiquées avaient permis de préciser le diagnostic de manière utile. Cela pourrait certes soulever la question du caractère décisif des biopsies, mais cela signifie certainement que l’indication à une biopsie endomyocardique doit être donnée en fonction de la situation clinique spécifique. Font partie de ces indications l’identification d’une cause infectieuse (myocardite, sarcoïdose), l’exclusion de lésions toxiques (myocardite de Fiedler), la suspicion de maladie du métabolisme et l’étude de trouvailles échocardiographiques remarquables. En cas de suspicion d’une maladie familiale et donc vraisemblablement génétique, on pratique en règle générale des analyses sanguines ciblées et les biopsies endomyocardiques ne sont que rarement indispensables. Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 316 Etant donné qu’une fois le diagnostic établi l’évolution de la CMD peut être très diverse, il est nécessaire de procéder au début à des contrôles très serrés. En particulier, les jeunes avec une CMD familiale devraient être très étroitement suivis, surtout en cas de suspicion de mutation dans le gène dystrophine, car ces formes de CMD présentent fréquemment une évolution rapidement progressive et devraient donc faire rapidement l’objet d’une évaluation en vue d’une transplantation cardiaque. Comme pour la CMH, il est très important de mettre en œuvre une prévention efficace de la mort cardiaque subite. Il n’est pour l’instant pas établi si les patients présentant une fonction de pompe ventriculaire gauche très altérée bénéficient de l’implantation d’un défibrillateur en cas d’absence d’arythmie ventriculaire symptomatique ou d’anamnèse familiale de mort cardiaque subite négative [22]. De manière analogue à la CMH, l’identification de mutations comportant un risque potentiel d’arythmie élevé pourra dans l’avenir certainement aider à la sélection des patients qui pourraient profiter de l’implantation d’un défibrillateur. Cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit La dysplasie ventriculaire droite arythmogène (CAVD) est caractérisée sur le plan histopathologique par la dégénérescence progressive du myocarde du ventricule droit en tissu conjonctif et adipeux. Cette dégénérescence s’accompagne d’une limitation progressive de la fonction ventriculaire droite. L’incidence et la prévalence de cette maladie ne sont pas connues, mais dans le cadre d’une étude sur la mort cardiaque subite chez les jeunes pratiquée en Italie du Nord, on a diagnostiqué une CAVD dans 20% des cas [23]. On ne sait pourtant pas si les résultats de cette étude peuvent être extrapolés pour d’autres pays ou régions. Dans environ 30% des cas de CAVD, il existe une maladie familiale avec la plupart du temps mode de transmission héréditaire de type autosomique dominant (tableau 3). Le défaut concernait dans 4 familles différentes le récepteur ryanodine [24]. Dans la régulation de l’homéostase calcique intracellulaire, le récepteur ryanodine joue un rôle important comme canal sarcoplasmique de libération du calcium. Une altération de sa fonction peut cliniquement entraîner de sévères troubles du rythme cardiaque et même une dégénérescence cellulaire. On ne sait pas pourquoi, dans la CAVD, les mutations du récepteur ryanodine ne portent atteinte qu’au ventricule droit. Chez 4 familles avec une CAVD autosomique récessive, cette maladie était associée avec une kératose palmo-plantaire et des cheveux de C U R R I C U LU M Tableau 3. Défauts génétiques associés à la CAVD. Produit génétique Chromosome Mode de transmission Remarques Pakoglobine 17q21 autosomatique récessif associé à kératose palmo-plantaire et cheveux laineux (Naxos-Disease) Desmoglobine 6p23-p24 autosomatique récessif associé à kératose palmo-plantaire et cheveux laineux (Naxos-Disease) Récepteur ryanodine 1q42 autosomatique dominant chez 4 familles différentes non apparentées Quintessence Dans les cardiomyopathies hypertrophiques, dilatatives et ventriculaire droite arythmogènes, on a identifié des défauts génétiques spécifiques. Au sein d’une même famille, le même défaut génétique peut s’exprimer par un phénotype marqué de manières nettement différentes. Il est possible que les polymorphismes de divers gènes modulateurs jouent ici un rôle. Pour la cardiomyopathie hypertrophique, les membres atteints d’une famille concernée peuvent être identifiés par les anomalies de la fonction diastolique mises en évidence au «doppler tissue imaging», même en cas de phénotype cliniquement ou échocardiographiquement sans particularité. Chez les patients atteints de cardiomyopathie hypertrophique obstructive avec un gradient de pression intraventriculaire >50 mm Hg, il faut en première intention envisager une ablation par alcoolisation interventionnelle transcoronaire. Le traitement médicamenteux de la cardiomyopathie hypertrophique est Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 317 type laineux (syndrome de Naxos). Dans l’une de ces familles, on a identifié des défauts dans le gène plakoglobine [25] et dans les trois autres, il existe des défauts dans le gène desmoglobine [26]. La plakoglobine et la desmoglobine sont des protéines qui forment des liaisons intercellulaires dans la région des desmosomes. En cas de défaut de ces protéines, il est possible qu’apparaissent des altérations de l’intégrité cellulaire du fait de forces mécaniques. Dans ces mutations également, on ne sait pas pourquoi l’atteinte du ventricule droit est prédominante. Management clinique Les patients atteints de CAVD avec insuffisance cardiaque symptomatique devraient être mis au bénéfice du traitement médicamenteux correspondant. Sur le plan des troubles du rythme cardiaque, le traitement de la CAVD est orienté sur la symptomatologie clinique et s’étend de la prescription de b-bloquants jusqu’au défibrillateur, en passant par les anti-arythmiques des classes I et III. Dans une étude multicentrique, la vraisemblance de survie a été nettement augmentée par l’implantation de défibrillateurs [27]. La grande proportion de morts cardiaques subites touchant des patients jeunes dans la population d’individus atteints de CAVD rend compte de la grande nécessité de disposer de directives basées sur les preuves. Cependant, il y a carence en la matière notamment du fait que jusqu’ici il n’existe, pour la CAVD, aucun critère diagnostique déterminé de manière prospective et qu’ainsi il est impossible, dans une grande population, de détecter les formes de CAVD peu marquées. guidé par la symptomatologie clinique. Il existe une maladie familiale chez 15 à 35% de tous les patients atteints de cardiomyopathie dilatative. L’anamnèse familiale est donc essentielle car elle permet, le cas échéant, d’identifier des membres de la famille atteints mais jusqu’ici asymptomatiques. Dès l’identification d’un cas de cardiomyopathie familiale, la collaboration avec un centre expérimenté s’impose. L’instauration d’un traitement de l’insuffisance cardiaque est indiquée dans toutes les formes de cardiomyopathie dilatative. Si, en présence d’une cardiomyopathie dilatative ou hypertrophique, l’anamnèse familiale fait suspecter une recrudescence de mort cardiaque subite dans la famille, il faut discuter de l’implantation d’un défibrillateur. En présence de cardiomyopathie dilatative ou hypertrophique et dans les cas peu clairs, l’identification de la mutation génétique constitue une aide précieuse au choix thérapeutique (par ex. implantation d’un défibrillateur, préparation à une transplantation cardiaque ou traitement conservateur). Sur la base des données actuelles, la présence d’une dysplasie ventriculaire droite arythmogène est une indication à discuter de l’éventuelle implantation d’un défibrillateur. Cardiomyopathie restrictive (CMR) Les défauts génétiques associés à la CMR surviennent pour la plupart spontanément et la CMR «génétique» doit être différenciée des autres formes de cardiomyopathie restrictive dans le cadre d’une maladie systémique telle que l’hémochromatose par exemple. Jusqu’à maintenant, on ne connaît que peu de familles avec une CMR héritée de manière autosomique dominante. Du reste, dans ces familles, la CMR est la plupart du temps associée à une myopathie. Dans certaines familles, on a identifié des mutations dans le gène desmine ou a-B crystalline, responsables de l’accumulation de desmine aussi bien dans le muscle cardiaque que dans le muscle squelettique. Entre-temps, on a aussi identifié une famille dans laquelle un défaut de la desmine est, dans les quatre générations étudiées, associé à une CMR sans myopathie squelettique concomitante. C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 13 26 mars 2003 Les cardiomyopathies restrictives surviennent plus fréquemment en relation avec une amyloïdose systémique, surtout en présence de la mutation transthyrétine I122, qui existe chez 4% de tous les américains de souche africaine. On 318 a trouvé cette même mutation ainsi qu’une autre chez une famille caucasienne de souche asiatique, de sorte que la thyrétine représente peut-être un gène candidat pour la CMR [28]. Références 1 Kiowski W, Dubach P, Mohacsi P, et al. Empfehlungen zur Diagnose und Behandlung der chronischen Herzinsuffizienz. Schweizerische Ärztezeitung 2002;24:1233–42. 2 Maron BJ. Hypertrophic cardiomyopathy. Lancet 1997;350:127–33. 3 Klues HG, Schiffers A, Maron BJ. Phenotypic spectrum and patterns of left ventricular hypertrophy: morphologic observations and significance as assessed by twodimensional echocardiography. J Am Coll Cardiol 1995;26:1699– 708. 4 Ho CY, Sweitzer NK, McDonough B, et al. Assessment of diastolic function with Doppler tissue imaging to predict phenotype on preclinical hypertrophic cardiomyopathy. Circulation 2002;205:2934–6. 5 Lankford EB, Epstein ND, Fananapazir L, et al. 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