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Comment avez-vous vécu cette expérience de
présidence du jury de la FPI?
Cette mission m’a permis de découvrir la richesse
d’une profession qui ne m’est pas familière, la pro-
motion immobilière. L’originalité et la technicité des
dossiers présentés en montrent la diversité et j’ai
beaucoup apprécié la qualité des autres membres
du jury. Comme les présidents auxquels j’ai suc-
cédé et qui étaient autant de personnalités recon-
nues, j’ai pu aussi apporter un regard différent de
celui des professionnels. C’était en effet une bonne
idée de proposer à un donneur d’ordre public de
participer à des débats qui, de préoccupations
apparemment assez spécialisées, débouchent
en fait sur une vaste réexion aux composantes
sociales et politiques, autant que techniques ou
esthétiques. Cette réexion, au nal, emprunte des
voies diverses, mais se réfère toujours à l’humain.
La question est permanente : « pourquoi construire
ici et surtout pour qui ? » Et les réponses montrent
la permanence de l’innovation.
Comment considérez-vous plus particulière-
ment le logement et les questions qu’il soulève
dans notre société?
La construction de logements ne se limite pas à
rassembler des compétences et des fonds. Pen-
ser logement, c’est aussi penser économie, social,
transports, ville et citoyenneté au sens large. On
évoque des besoins qui paraissent considérables.
En tant qu’ancien responsable de collectivité, je
sais aussi qu’il y a beaucoup de logements va-
cants. Une bonne politique du logement est
d’abord une bonne politique sociale. Cela né-
cessite du temps et beaucoup de préparation.
D’autant que les démarches administratives sont
complexes, que nombre d’acteurs sociaux sont
parties prenantes et que les freins, y compris psy-
chologiques, sont nombreux.
En particulier faire accepter une nécessaire den-
sication de la ville…
Le développement des grandes métropoles,
au détriment des villes moyennes, phénomène
mondial, suscite une certaine méance de nos
concitoyens. Cette méance s’explique par les
conséquences économiques et sociales de ce
développement, qui peuvent être considérables.
Aussi me paraît-il nécessaire d’informer non seule-
ment sur les projets, mais aussi sur la façon dont les
professionnels travaillent. Architectes, urbanistes
et, bien sûr, promoteurs peuvent aider à cette prise
de conscience d’une nécessaire évolution vers une
ville plus responsable.
«La construction de logements ne se limite pas à rassembler
des compétences et des fonds. Penser logement, c’est aussi
penser économie, social, transports, ville au sens large».
Au premier rang, de gauche à droite :
Elizabeth Touton, adjointe au maire de Bordeaux en charge
de l’urbanisme opérationnel, de l’habitat et des déplacements;
Xavier Darcos, ancien ministre, académicien, président du
jury2015;
Virginie Grolleau, journaliste, «Le Nouvel Observateur»;
Isabelle Bettan, déléguée marchés d’affaires — direction
développement, GrDF;
Katy Narcy, sous-directrice de la qualité et du développement
durable dans la construction, DHUP
Au deuxième rang, de gauche à droite :
Bernard Proust, directeur du développement des activités et
directeur qualité France, Socotec;
Sabine Fournal, secrétaire nationale de l’Union Nationale des
Syndicats Français d’Architectes (UNSFA);
Marie-Pierre Peycelon, experte-conseil BTP chez Socabat,
liale de la SMABTP;
Au troisième rang, de gauche à droite :
Alexandre Gruppo, membre du directoire de la Socm;
Éric Tréguier, journaliste, «Challenges»;
Au dernier rang, de gauche à droite :
Emmanuel de Bourmont, responsable marché habitat
neuf, EDF;
Gilles Attal, président du Groupement Industrie Promotion
(GIP);
Michel Baravalle, directeur du développement bâtiment —
génie civil, groupe Apave;
Bruno Garabos, président de la Fédération française du
bâtiment Gironde.
> Xavier Darcos,
universitaire, membre
de l’Académie
française, secrétaire
perpétuel de l’Aca-
démie des sciences
morales et politiques,
ambassadeur, ancien
ministre de l’Education
nationale et du Travail,
des Relations sociales,
de la Famille, de la
Solidarité et de la Ville.
©Christophe petit tesson