«Ainsi, vous défendez le secteur et non le citoyen, qui, avec un taux d'autofinancement de 10%, ne peut ne pas
être solvable», a répliqué le représentant d'une institution bancaire, présent dans la salle, qui a précisé que
l'endettement moyen du citoyen tunisien est évalué à 60%, un taux jugé très élevé.
«Les délais de livraison de l'autorisation octroyée par le gouverneur pour l'acquisition d'un bien immobilier
de la part d'un étranger peuvent aller jusqu'à 3 ans», a déploré un autre participant, qui a signalé que le décret-
loi relatif à cette question remonte à 1957 et il est grand temps de le réviser et de l'amender, sachant que ce
texte exige de tout candidat étranger à l'acquisition d'un bien immobilier en Tunisie de fournir pas moins de 17
pièces.
Il y a un projet de loi visant à mettre fin à cette autorisation qui sera soumis bientôt au conseil des ministres, a
signalé, à ce propos, le président de la Chambre syndicale.
Carences, difficultés et attentes
Beaucoup d'autres questions ont été soulevées au cours du débat, animé par Eymen Erraies, SG de l'Atuge, et
qui a été marqué par l'absence de deux grands intervenants du secteur, à savoir la Société nationale
immobilière de Tunisie (Snit) et la Société de promotion des logements sociaux (Sprols). Conséquence: le
logement social n'a pas eu sa part dans le débat.
Les participants ont déploré l'absence de statistiques fiables sur le nombre des logements non vendus et ceux
qui demeurent longtemps non occupés. La Loi de Finances pour l'exercice 2016 allait taxer ces logements,
mais le texte a été modifié in-extremis.
On a aussi évoqué le taux d'intérêt des prêts bancaires pour l'acquisition d'un logement, qui doit être pris en
considération dans les fondamentaux d'évaluation, ou encore le blanchiment d'argent par l'acquisition de biens
immobiliers… «On est appelé à vérifier l'origine de l'argent dans toute opération d'acquisition et il n'y a pas
d'investisseur étranger dans l'immobilier», a rétorqué Hamdi Ahmadache, représentant de la Banque de
l'Habitat (BH), qui a voulu relativiser l'importance de ce phénomène, à ses yeux très marginal.
«On a peu de statistiques sur un secteur important de l'économie nationale», a tenu à préciser Fahmi
Chaabane, qui a déploré, aussi, les énormes difficultés rencontrées avec les administrations, les municipalités,