Le coin des penseurs
N° 11 – Septembre 2012
oInstabilité des attentes des gens et troubles sociaux : 35%,
oEffets négatifs de l’urbanisation excessive : 32%,
oManque de services publics sociaux : 28%,
oRécession ou stagnation de la croissance économique :15%,
oManque de confiance :12%,
oEpuisement de la richesse sociale par les prix élevés de l’immobilier : 10%,
oChaos de la démocratie et affrontement des groupes : 8%,
oDifficultés à trouver un emploi : 6%.
L'enquête montre que les problèmes les plus souvent retenus sont "prolifération de la corruption et
assez fort mécontentement populaire" pour 52% des interrogés et "écart entre riches et pauvres et le
durcissement de la stratification sociale " pour 44%.
La corruption est un casse-tête mondial. Depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, que ce soit dans les
pays développés ou en voie de développement, petits ou grands, les changements de pouvoir
politique entraînés par des affaires de corruption ne sont pas rares. Lorsqu’il a reçu la visite des
journalistes de la « Tribune du peuple», Zhang Zhuoyuan, un chercheur de l’Académie des Sciences
sociales de Chine, a déclaré qu'en ce qui concerne la Chine, la plus grande menace venait de la
collusion du pouvoir et des capitaux, c’est-à-dire de la corruption. Mais quel est le niveau de gravité
de la corruption dans la Chine d’aujourd’hui ? Les résultats de l'enquête donnent que pour 76% des
internautes elle est « grave », et pour 18% « assez grave », soit en tout 94%. Mais pour les 50
spécialistes, elle est « grave » pour 30% d'entre eux et « assez grave » pour 26%, soit en cumulant
56%.
Indépendamment de la corruption, quel est en Chine le niveau de gravité de « l’écart entre riches et
pauvres » ? Pour les internautes du réseau « Renmin », la répartition injuste [des richesses] et l’écart
qui s’est amplifié entre riches et pauvres sont les questions sociales majeures que la Chine rencontre
aujourd’hui. Les données de l'enquête donnent que, pour 73% des internautes, le problème de
"l’écart entre riches et pauvres et le durcissement de la stratification sociale" est « grave » et pour
22% « assez grave », soit en tout 95%. De l' autre côté, 40% des spécialistes le jugent « grave » et
28% « assez grave », soit en tout 68%.
Il est donc clair que, sur ces deux questions de la corruption des fonctionnaires et du fossé entre
riches et pauvres, le jugement des internautes sur leur gravité est plus sévère que celui des
spécialistes ; cela reflète, d’une part, chez les internautes une mentalité alarmiste, mais, d’un autre
côté, c’est aussi une particularité des média sur Internet, où, de par leur ouverture, liberté et
anonymat, n’importe qui peut devenir un producteur d’opinion, un diffuseur de nouvelles ; la
capacité de discourir des individus internautes a augmenté, l’apparition des blogs et des mini-blogs
accroît encore le sentiment des individus-internautes d’avoir un « média autonome » qui leur permet
de publier immédiatement dans le monde entier. Si cela a donné à beaucoup de gens une grande
liberté d’expression, les internautes ont aussi été conduits à donner libre cours à leurs humeurs plus
qu’à des jugements rationnels ; aussi faut-il que nous fassions des analyses objectives.
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