CHAP 7 – LES ENJEUX DE L’OUVERTURE INTERNATIONALE
Introduction :
1. La mondialisation peut être définie comme l’extension du capitalisme et de l’économie de marché à
l’échelle mondiale. Le phénomène de mondialisation comporte deux dimensions :
La mondialisation désigne d’abord un processus de développement des échanges et de montée des
interdépendances. La mondialisation de l’économie se traduit par la croissance des flux
commerciaux, des flux d’investissement et des flux financiers. Les firmes multinationales (FMN)
jouent une part active dans ces évolutions : un tiers du commerce mondial est un commerce intra-
firmes ; ce sont aussi ces entreprises qui déterminent, pour une large part, la localisation des
principaux sites de production. Flux commerciaux, flux d’investissement et flux financiers sont, bien
entendu, liés : la décision d’une entreprise de créer un site de production à l’étranger va générer des
flux d’investissement vers le pays d’accueil, puis suscitera des flux commerciaux au départ de ce
même pays.
La seconde dimension de la mondialisation réside dans l’émergence de problèmes globaux. Les
termes de « mondialisation », ou de « globalisation » sont d’ailleurs souvent associés. L’émergence
de problèmes globaux résulte elle-même de la prise de conscience de l’existence de « biens publics
mondiaux ». Le climat et la couche d’ozone sont les deux biens publics mondiaux les plus
fréquemment cités, même si cette notion est aujourd’hui élargie à d’autres biens, tels les fonds
marins, les forêts humides, ou la biodiversité. Ces biens profitent à tous, et leur préservation requiert
une coopération internationale poussée.
2. Cette mondialisation des économies et des marchés nous amène à nous poser une série de questions :
Pourquoi les nations commercent-elles ? Pourquoi importent-elles certains biens et en exportent-
elles d'autres ? À quels niveaux de prix les échanges se réalisent-ils ? Quelles sont les
conséquences du commerce ? Ces conséquences sont-elles bénéfiques ou néfastes pour les pays
qui y participent et pour les diverses catégories d'agents à l'intérieur de chaque pays ? Les gains
issus du commerce profitent-ils identiquement à tous les pays ? Ces interrogations théoriques
conditionnent directement d'autres questionnements d'un intérêt plus immédiat pour chacun d'entre
nous : Faut-il redouter la concurrence des pays à bas salaires ? Faut-il ouvrir plus largement les
frontières aux produits étrangers ? etc.
Quel est le rôle des acteurs économiques dans ce processus de mondialisation ? Pourquoi les FMN
préfèrent-elles investir à l’étranger plutôt qu’exporter ? Quels sont les raisons qui les poussent à
globaliser leur production ? Comment organisent-t-elles leurs implantations à l’étranger ? Qu’en
résulte-t-il pour la « division internationale du travail » et pour la compétitivité de chaque pays ?
Qu’en résulte-t-il pour le développement des échanges et pour l’emploi ? Comment les Etats sont-ils
partie prenante de cette mondialisation ? Leur capacité à réguler leur économie est-elle menacée
par la globalisation des marchés ? Peuvent-ils peser sur la capacité de leurs économies à affronter
la concurrence internationale ? Comment les modes de vie se transforment-ils avec la croissance de
ces échanges à l’échelle mondiale ? Peut-on parler d’une « mondialisation culturelle » ?
Comment peut-on réguler une économie qui se mondialise ? Les nations doivent-elles aiguiser la
concurrence internationale ou bien collaborer pour construire des règles communes à tous ? Quel
est le rôle des grandes institutions internationales dans l’élaboration de ces règles communes ? Les
citoyens ont-ils la possibilité de se faire entendre ?
71 – LE MARCHE MONDIAL EST-IL UN FACTEUR DE CROISSANCE ?
A – La mondialisation est un phénomène historique
a) – Les différents aspects de la mondialisation
1. On peut définir le processus de mondialisation comme « l'émergence d'un vaste marché mondial des
biens, des services, des capitaux et de la force de travail, s'affranchissant de plus en plus des frontières
politiques des Etats, et accentuant les interdépendances entre les pays ». Ce processus prend plusieurs
aspects :
2. La mondialisation passe, tout d’abord, par l’intensification des échanges commerciaux et la hausse du
degré d’ouverture des économies. Depuis la fin des années 1950, le commerce international a
augmenté à un rythme beaucoup plus soutenu que la production mondiale. Autrement dit, les
exportations et le commerce international tirent la croissance vers le haut.