Discours direct et indirect
L’auteur qui souhaite présenter des points de vue sur une réalité (un conflit par exemple)
dispose de plusieurs procédés pour rapporter les paroles de quelqu’un. Selon le soucis qu’il
a de faire ressortir l’authenticité des paroles ou de n’en mentionner que l’esprit, il adoptera
le discours direct, indirect ou indirect libre.
Dans le discours direct, le lecteur voit les paroles du personnage, elles sont introduites dans le texte par
un verbe comme : dire, répondre, affirmer, crier … suivi du signe [:] et sont rapportées entre guillemets
[« »] telles qu’elles ont été prononcées.
Ex : Il dit à son père : « Je serai joueur professionnel . »
Puis, si quelqu’un s’exprime à la suite, on va à la ligne en mettant un signe [-].
Ex : « Je serai joueur professionnel.
- Non, Mario, tu seras maçon » répondit le vieil homme.
Dans le discours indirect, c’est le narrateur qui nous rapporte les paroles du personnage qui parle. Ces
paroles sont introduites par un verbe comme : dire, répondre, affirmer, crier … suivi de la conjonction
« que » ou « si » et sont rapportées dans une proposition en changeant les pronoms personnels et parfois
les temps.
Ex : Il dit à son père qu’il sera joueur professionnel. Le vieil homme répondit à Mario qu’il serait maçon.
Sujet principal Verbe conjonction proposition subordonnée
Exercice 1 : Dans l’extrait suivant, soulignez les paroles au discours direct. Encadrez les verbes qui
introduisent les paroles.
M. Alphonse me tira dans l’embrasure d’une fenêtre, et me dit en détournant les yeux :
« Vous allez vous moquer de moi... Mais je ne sais pas ce que j’ai ... je suis ensorcelé ! le diable m’emporte ! »
La première pensée qui me vint fut qu’il se croyait menacé de quelque malheur du genre de ceux dont parlent Mon-
taigne et madame de Sévigné : « tout l’empire amoureux est plein d’histoires tragiques, etc. »
Je croyais que ces sortes d’accidents n’arrivaient qu’aux gens d’esprit, me dis-je à moi-même.
« Vous avez bu trop de vin de Collioure, mon cher monsieur Alphonse, lui dis-je. Je vous avais prévenu.
- Oui, peut-être. Mais c’est quelque chose de bien plus terrible. »
Il avait la voix entrecoupée. Je le crus tout à fait ivre.
« Vous savez bien, mon anneau ? poursuivit-il après un silence.
- Eh bien ! on l’a pris ?
- Non.
- En ce cas, vous l’avez ?
- Non... je... je ne puis l’ôter du doigt de cette diable de Vénus.
- Bon ! vous n’avez pas tiré assez fort.
- Si fait... Mais la Vénus... Elle a serré le doigt. »
Il me regardait fixement d’un air hagard, s’appuyant à l’espagnolette pour ne pas tomber.
Prosper Mérimée, La Vénus d’Ille