conditions de vie des populations se sont
dégradées, les infrastructures économiques
et la croissance économique s’en sont
trouvées également affectées1. Pour
relancer l’économie et assurer les
conditions d’un développement durable, le
pays doit intervenir massivement dans
l’économie en assurant la réhabilitation des
infrastructures économiques et sociales.
Cette intervention nécessitera une
mobilisation plus accrue des ressources
fiscales. Cependant, la mobilisation des
ressources publiques est à l’origine de coûts
économiques et sociaux. En effet, la théorie
économique sur la taxation indique qu’une
fiscalité pesante entraîne des distorsions
aussi bien sur les comportements de
consommation que sur ceux de production
des agents économiques. Elle peut
engendrer également une perte de revenus
pour l’Etat en faisant naître des
1 Les données issues des différentes enquêtes
sur le niveau de vie des ménages indiquent une
progression de la pauvreté. L’incidence de la
pauvreté est passée de 32,3% en 1993 à 36,8%
en 1995, 33,6% en 1998, 38,4% en 2002 pour
atteindre 48,9% en 2008 (INS, 2008). Sur le plan
économique, le taux de croissance est passé de
6,1% en moyenne sur la période 1995-1998 à
0,15% en moyenne sur la période 2002-2006
(WDI, 2008).
comportements de fraude ou d’évasion
fiscale. La situation économique actuelle
impose que la politique fiscale soit menée
de sorte à ne pas pénaliser la croissance
économique et affecter le bien-être des
populations.
Au regard des défis d’une mobilisation plus
importante des ressources fiscales, il
convient d’analyser les effets probables de
la fiscalité sur l’économie afin d’orienter la
politique fiscale. Comment générer des
recettes fiscales importantes sans toutefois
compromettre le potentiel de croissance à
long terme de l’économie? La politique
fiscale peut-elle servir d’instrument de pol
La présente étude apporte une contribution
empirique à l’analyse des effets
macroéconomiques des prélèvements
fiscaux en Côte d’Ivoire. De façon spécifique,
il s’agit d’évaluer l’impact des différents
types d’impôts sur différents agrégats
macroéconomiques dont l’investissement
privé, la consommation privée et le Produit
Intérieur Brut (PIB). Ensuite, l’étude
examine les relations de causalité entre ces
agrégats et la fiscalité. Les résultats