DOSSIER DE PRESSE Février 2015 Si je t’oublie Photographies de Luc Mary-Rabine Textes de Viviane Rabine Exposition du 1er mai au 12 juillet 2015 Sommaire Si je t’oublie Photographies de Luc Mary-Rabine Textes de Viviane Rabine Communiqué de synthèse p. 3 Préambule du photographe p. 4 Les auteurs p. 5 Synopsis p. 6 Séquences de l’exposition p. 7 La déportation issue de la répression dans l’Ain p. 13 Renseignements pratiques p. 14 Le musée p. 15 ► Pour les photos, merci aux journalistes d’indiquer le crédit ► Visuels HD sur demande CONTACT EXPOSITIONS Direction des musées : Agathe Gaubert [email protected] / Tél. 04 74 32 10 73 CONTACT PRESSE Direction de la communication : Céline Moyne-Bressand [email protected] / Tél. 04 74 22 98 33 Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 2 / 15 Communiqué de synthèse Exposition temporaire « Si je t’oublie… » Photographies de Luc Mary Rabine, textes de Viviane Rabine Dans le cadre des commémorations du soixante-dixième anniversaire de la Libération des camps en 2015, le musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura présente l’exposition « Si je t’oublie… », photographies de Luc MaryRabine, textes de Viviane Rabine, du 1er mai au 12 juillet 2015. Les clichés présentés sont un regard contemporain porté sur les lieux de mémoire de la déportation et de l’extermination. Dans l’Ain, secteur d’intense activité résistante, la répression a été sanglante. Si les communistes et les résistants considérés comme des terroristes sont la première cible de cette répression, les civils ne sont pas épargnés. La rafle punitive du 14 décembre 1943 à Nantua inaugure trois grandes contre-attaques allemandes : opération Korporal en février 1944, opération Frühling en avril 1944, opération Treffenfeld en juillet 1944. Ces opérations sont destinées à anéantir le maquis mais aussi à le priver de toute forme d’appui en pratiquant la terreur envers les civils et en organisant de vastes rafles. Les nombreux otages victimes de ces rafles sont ensuite dirigés vers les camps de concentration du Reich. Plus de mille personnes arrêtées dans l’Ain ont été ainsi envoyées dans les camps de concentration du Reich. Près de 600 n’en sont jamais revenues. Le musée présente une sélection de principalement aux déportés politiques. clichés réalisés dans les camps réservés Les photographies réalisées par Luc Mary-Rabine, commentées par son épouse Viviane, montrent une image actuelle de ces lieux de souffrance, de torture désormais vides et abandonnés. Pourtant, l’angoisse, la douleur des victimes semblent toujours s’échapper de ces murs. Autour de l’exposition > • • • Visite guidée de l’exposition, le 1er mai à 14 h 30 et 16 h, réservation conseillée Visite des collections du musée en lien avec l’exposition, le 8 mai Café histoire, le 24 mai Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 3 / 15 Préambule du photographe NATZWEILER © Luc Mary-Rabine « Si je t’oublie… C’est d’abord une blessure, une béance, un vide. Je suis allé de camp en camp, sans itinéraire préétabli, seul. Je n’avais pas l’illusion d’être exhaustif ni la naïveté de croire que les camps d’aujourd’hui sont ceux d’il y a soixante ans. Ils sont propres, bien entretenus, asphaltés. On y trouve monuments, musées, chapelles. Ce sont des lieux de mémoire. Ils répondent à des desseins politiques, voire touristiques. (…) Je cherchais le silence et l’absence. Par ce silence, à travers cette absence, cerner mon rapport au monde. (…) De camp en camp, c’était la même idéologie perverse et mortifère que j’affrontais, celle qui nie l’altérité et la responsabilité qu’elle nous enjoint. (…) La volonté démente d’exterminer, au nom d’une épuration politico-raciale, les Juifs, les Tziganes, les malades mentaux, les prisonniers russes, les résistants. (…) Au cœur de l’abomination, la destruction des Juifs d’Europe, les millions de morts partis en fumée et les millions de ceux qui ne naîtront jamais. Le silence. L’absence. (…) La photographie contre leur mort. Et quelques textes à l’orée du vide, comme un écho des voix éteintes, signes malhabiles tracés à la face du néant. » Luc Mary-Rabine Paris, 2001-2015 Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 4 / 15 Les auteurs Luc MARY-RABINE Médecin, écrivain, photographe, Luc Mary-Rabine est membre de la société française de photographie. Photographe passionné, il a réalisé de nombreuses expositions personnelles. En 1999, Luc Mary-Rabine se lance dans un vaste projet qui l’amène à parcourir l’Europe à la recherche des traces de la déportation. Les clichés accompagnés des textes de son épouse aboutissent à l’exposition « Si je t’oublie » accompagnée d’un catalogue en 2001. En 2004, il photographie les cicatrices laissées par la Première Guerre mondiale. Son cheminement aboutit en 2007 au catalogue « De guerre en guerre » où sont rassemblés les souvenirs, les récits transmis par ses parents. Il y dépeint l’horreur de la guerre du XXe siècle avec l’apparition des armes de destruction massive : l’ypérite et le zyklon B. Luc Mary-Rabine se penche sur les signes, les traces, l’oubli, le travail de mémoire. Outre « Si je t’oublie » et « De guerre en guerre», il a consacré un livre aux anciens charbonnages du pays de Liège « Un monde disparaît» (1999). Viviane RABINE Viviane Rabine, magistrat honoraire, a déjà publié un roman intitulé « Quand le vent se lève… », saga d’une famille juive de Lituanie étalée sur un siècle et trois continents. Lorsque son mari se lance à la recherche des traces visibles de la déportation nazie, elle ne peut pas l’accompagner tant cela lui évoque une histoire familiale douloureuse et une blessure toujours vive. Viviane Rabine participe néanmoins au projet en écrivant des textes qui accompagnent les clichés de son mari. Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 5 / 15 Synopsis « Si je t’oublie… » est un regard porté par les générations nées après la Seconde Guerre mondiale, quand tout est écrit, quand on ne peut plus rien faire pour que cela n’ait pas existé, quand on ne peut rien, sinon regarder, sinon dire…si je t’oublie… L’exposition montre une image contemporaine de lieux qui sont aujourd’hui tant des lieux de mémoire que des lieux d’oubli. Luc Mary-Rabine photographie les traces matérielles du mal nazi, de l’idéologie qui tuait l’autre, précisément parce qu’il était autre : malade mental, résistant, juif, franc-maçon, tzigane, russe, homosexuel. Viviane Rabine dit les cicatrices subjectives d’un être qui est né quand tout était fini, d’un être qui n’est pas une victime. Elle parle du malaise né d’un legs trop lourd et d’une exigence insatisfaite de réparation. Elle murmure les paroles que n’osent dire ceux qui ne parlent qu’au nom des morts d’alors. Les photographies sont classées géographiquement. Un critère arbitraire. Quatre archivages des cicatrices du siècle fini sont ainsi définis : • L’Europe occidentale, où des lieux existant avant l’arrivée des nazis ont souvent été détournés de leur utilisation originelle, • le Reich, • le protectorat de Bohême-Moravie, où se trouvait le camp de Theresienstadt, • et l’Europe de l’Est, lieux destinés à la destruction des Juifs d’Europe. Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 6 / 15 Séquences d’exposition Le musée présente 47 photographies : des lieux de mémoire liés à la déportation issue de la répression (résistants, otages, raflés) dans l’Ain, ainsi que quelques lieux choisis par l’auteur illustrant l’internement, photographies tirées des deux premiers archivages. Premier Archivage : l’Europe occidentale « … les lieux sont les lieux d’avant. Une ville tuée. Des prisons qui existaient, des forts d’une stratégie militaire dépassée. Transformés pour un usage d’enfermement, de tri, d’exécution. Des lieux d’avant, des lieux de pendant. Ces lieux ne sont pas des lieux d’après, de maintenant. Sauf parfois, en France, au nom du domaine militaire. Pendant la deuxième guerre mondiale du vingtième siècle, ces lieux ne servaient pas de lieu de travail, de prison pour les longues peines. Les travaux forcés étaient exécutés en Allemagne, au bénéfice du Reich. Les « opposants », les « politiques » étaient acheminés vers les camps de concentration allemands (le deuxième archivage). Les Juifs ont été envoyés dans les camps d’extermination de Pologne (le quatrième archivage). » • LES TOURELLES (1 photo) Les Tourelles se trouvent à Paris, boulevard Mortier, vingtième arrondissement. Elles ont été utilisées comme camp de triage par les Allemands. • LA SANTÉ (1 photo) La prison de la Santé se trouve dans le quatorzième arrondissement de Paris. Pendant l’occupation de Paris, les Allemands ont utilisé cette prison contre les « opposants ». Le bâtiment est aujourd’hui revenu à son usage d’enfermement des délinquants de droit commun. • ORADOUR (2 photos) Les photographies d’Oradour-sur-Glane ont également leur place, dans la mesure où elles évoquent, pour beaucoup, les représailles dont furent victimes les habitants de l’Ain. À l’image d’Oradour, le village de Dortan, entièrement incendié le 21 juillet 1944 par les troupes allemandes, symbolise, à son échelle, la barbarie nazie. Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 7 / 15 Deuxième archivage : le Reich « Prenons la géographie du Reich, telle que le programme de construction des camps en matériaux durs l’atteste. L’Allemagne, l’Autriche, l’Alsace. Pour gérer ses opposants, allemands ou étrangers, le Reich a construit des bâtiments en dur sur son territoire. Des infrastructures très grandes, en brique, pour la durée, même les fondations des baraquements des détenus sont en béton. Comme si le Reich, qui devait durer mille ans, prévoyait un fonctionnement perpétuellement alimenté par les opposants, travailleurs forcés, puisés dans toute l’Europe, pour mille ans des opposants, pour mille ans des travailleurs à assassiner. Sur une carte géographique, un maillage serré de noms. Le Reich s’est effondré le 8 mai 1945. » • DACHAU (6 photos) Le camp de concentration de Dachau, à 15 km au nord de Munich, en Allemagne, le portail d’entrée exhibant aux entrants la devise « Arbeit macht frei » (le travail rend libre). Le camp de Dachau a été ouvert le 22 mars 1933. Plus de 206 000 internés et déportés y sont entrés, 31 591 morts y ont été enregistrées, on estime à 148 000 le nombre total des victimes. La recherche médicale du camp de Dachau portait sur la résistance du corps humain au froid et à la décompression. On y a procédé à des inoculations de tuberculose et de malaria. Des expériences sur humains vivants. Le camp a été libéré par les troupes américaines le 29 avril 1945. Si je t'oublie, DACHAU, four crématoire © Luc Mary-Rabine Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 8 / 15 SACHSENHAUSEN (8 photos) Le camp de concentration de Sachsenhausen a été construit à 35 km au nord de Berlin. Sa construction a débuté le 17 mars 1936. Il a été ouvert, camp de concentration modèle, après la nomination de Himmler au poste de chef de la police allemande. De septembre à novembre 1941, 18 000 prisonniers russes y ont été tués, soit fusillés, soit d’une balle dans la nuque, après un simulacre d’examen médical. Cent Kommandos travaillaient à l’extérieur Si je t'oublie, SACHSENHAUSEN, latrines © Luc Mary-Rabine du camp pour les firmes I.G. Farben, Siemens et Heinkel. Le camp de concentration de Sachsenhausen était spécialisé dans l’expérimentation humaine sur les Gitans. Ceux-ci y étaient envoyés pour un programme de recherche sur la notion de race. Le camp de Sachsenhausen a été libéré par l’Armée rouge le 27 avril 1945. Lorsque l’armée soviétique pénètre dans le camp pour le libérer, le 27 avril 1945, le camp compte 3 000 êtres humains vivants. Les Allemands avaient évacué tous les prisonniers en état de marcher au jour de l’évacuation. Les historiens se disputent sur les lieux de décès à attribuer aux morts-marcheurs. Pour Sachsenhausen, des dizaines de milliers. RAVENSBRUCK (4 photos) Le camp de Ravensbrück est un camp de concentration pour femmes. Les prisonnières y travaillaient pour la firme Siemens. Les femmes inaptes au travail étaient éliminées. Les SS utilisaient plusieurs méthodes : le « camp de la jeunesse » où les prisonnières étaient privées de nourriture, le « couloir des fusillées » où les déportées étaient mises à mort par balle(s), l’empoisonnement. Fin 1944 début 1945, ils ont ajouté le gazage, d’abord par le camion à gaz (monoxyde de carbone) et ensuite dans une construction en dur (Zyklon B). Si je t'oublie, DACHAU, couloir des fusillés © Luc Mary-Rabine Les historiens divergent sur le nombre de prisonnières : 132 000 ou 150 000. Ils s’accordent sur le nombre de mortes : 92 000. Les médecins du camp se sont spécialisés dans l’expérimentation médicale des questions féminines : infection, mutilation, stérilisation. L’analyse des méthodes de stérilisation était réalisée sur les fillettes tziganes. Ce camp a été libéré par l’Armée rouge le 30 avril 1945. Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 9 / 15 • BUCHENWALD (8 photos) Le camp de concentration de Buchenwald est construit à quelques kilomètres de Weimar, en Allemagne. Il a été ouvert le 6 août 1937, pour les opposants au régime du Reich. Lorsque l’Allemagne a envahi le reste de l’Europe, elle a envoyé à Buchenwald des prisonniers de partout, sous les étiquettes de « politiques » ou « résistants ». 250 000 déportés sont passés dans le camp de concentration de Buchenwald. 56 554 déportés sont morts à l’intérieur de ses barbelés. Ce chiffre ne comprend pas les morts des Si je t'oublie, BUCHENWALD, fronton en fer forgé portant l’inscription allemande « Jedem das seine » (à chacun le sien, à chacun son dû) est tourné vers l’intérieur du camp © Luc Mary-Rabine Kommandos de travailleurs à l’extérieur du camp. Ni celui des victimes des marches d’évacuation des déportés par les Allemands. Les prisonniers non encore évacués se sont libérés, seuls, le 11 avril 1945. Les troupes US sont entrées dans le camp le 13 avril 1945. • DORA (2 photos) Le camp de concentration de Dora, en Allemagne, fait partie du complexe de Dora-Mittelbau. Le Mittelbau est un réseau d’usines souterraines creusées dans le massif de Kohnstein. Les usines de Mittelbau ont produit 7 500 V1 (bombes volantes) et 5 940 V2 (missiles). Elles ont également construit des moteurs d’avion. Début 1945, elles ont commencé l’installation de chaînes de missiles sol-air et sol-sol. Les premiers travailleurs forcés du Mittelbau étaient des détenus envoyés de Buchenwald et logés dans les tunnels des usines (27 août 1943). Le camp de concentration de Dora er a été ouvert le 1 octobre 1944. Il a été libéré par les troupes américaines et anglaises le 11 avril 1945. 60 000 prisonniers, 20 000 morts. Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 10 / 15 • NATZWEILER-STRUTHOF (6 photos) Natzwiller est un village du Bas-Rhin, à 500 m d’altitude, à 58 km de Strasbourg. Natzweiler-Struthof est le seul camp construit sur territoire français. Les cartes allemandes de cette époque situent cette région dans le territoire du grand Reich. Natzweiler-Struthof a rempli le triple rôle de camp d’enfermement pour des opposants allemands et français, de camp d’expérimentation médicale sur des êtres humains Si je t'oublie, NATZWEILER, table de dissection © Luc Mary-Rabine envoyés d’Auschwitz et de camp d’extermination avec chambre à gaz, à 3 km du camp, et four crématoire dans l’enceinte. Il a été ouvert en mai 1941. Les troupes alliées y ont pénétré le 23 novembre 1944. 44 000 déportés, 12 000 morts. • NEUENGAMME (1 photo) Le camp de concentration de Neuengamme se trouve à 25 km de Hambourg, en Allemagne. Il a été construit en 1938 et ouvert, en camp indépendant, le 4 juin 1940. 106 000 déportés, 55 000 morts. Il a été libéré par les troupes anglo-américaines, le 29 avril 1945. Les bâtiments sont actuellement utilisés comme prison pour des détenus de droit commun. • FLOSSENBÜRG (1 photo) Le camp de concentration de Flossenburg, Haute-Bavière, 700 m d’altitude, à 130 km de Nuremberg, en Allemagne. Ce camp a été construit en 1938. Les Allemands l’ont vidé entre le 21 et le 23 avril 1945. Il a compté 111 400 déportés. 73 296 y sont morts. 4 000 autres ont été tués dans l’évacuation forcée. Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 11 / 15 • BERGEN-BELSEN (2 photos) Le camp de concentration de Bergen-Belsen, à 65 km de Hanovre, en Allemagne. Ce camp a été ouvert à d’autres fins en 1941. Il a été utilisé comme camp de concentration d’avril 1943 à avril 1945. Il a été libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945. 37 000 prisonniers ont été assassinés. Ensuite, 14 000 libérés y sont encore morts. D’une épidémie de typhus. Les Anglais ont incendié le camp, pour enrayer l’épidémie de typhus. Il ne reste rien : des tumulus recouvrant les cadavres des fosses communes, des bois de bouleaux. Si je t'oublie, BERGEN-BELSEN Les enfants d’une école allemande voisine ont déposé des pierres, dans l’observance de la coutume juive du dépôt d’une pierre sur une tombe pour dire qu’on est venu, qu’on se souvient du mort. Les pierres sont adressées à Anne Franck, adolescente juive allemande, réfugiée en Hollande, déportée d’Amsterdam à BergenBelsen, morte. © Luc Mary-Rabine • MAUTHAUSEN (5 photos) Le camp de concentration de Mauthausen, à 22 km de Linz et à 170 km de Vienne, en Autriche, a été ouvert le 8 août 1938. La carrière où travaillaient des prisonniers du camp de concentration de Mauthausen était bordée par un à-pic rocheux. Les SS y précipitaient des travailleurs épuisés ou peu appréciés. Certains résistants ont choisi de sauter volontairement. Les SS les appelaient des parachutistes et parlaient du mur des parachutistes. Les médecins de Mauthausen avaient deux voies de spécialisation : – les piqûres, directement dans le cœur ; – les expériences de vaccination. Ils n’ont mis au point aucun vaccin ou procédé thérapeutique. 195 000 prisonniers, 105 000 morts. Le camp a été libéré le 5 mai 1945 par l’armée américaine. Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 12 / 15 La déportation issue de la répression dans l’Ain Il est difficile de donner un chiffre exact quant aux nombre de déportés pour le département de l’Ain, mais on peut l’estimer à environ un millier de personnes arrêtées dans l’Ain et envoyées dans les différents camps nazis. Plus de 90 % des personnes arrêtées l’ont été non pas pour des raisons raciales, mais en tant qu’otages ou raflés (pour la plupart), résistants pour quelques uns ou civils soupçonnés d’aide à la résistance. La déportation dans l’Ain concerne essentiellement des hommes (plus de 97 %). Les femmes envoyées dans les camps l’ont généralement été pour fait de résistance ou d’aide supposée aux résistants. Jusqu’à la rafle du 14 décembre 1943 à Nantua, les civils sont épargnés. Mais la rafle de Nantua inaugure une longue série d’arrestations parmi la population civile en guise de représailles. La rafle du 14 décembre 1943 à Nantua Quelques jours après le défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax, des maquisards ont conduit une expédition punitive contre des collaborateurs notoires. L’opération a consisté à badigeonner de croix gammées un couple d’hôteliers et à le promener dans les rues de Nantua. Prétextant l’outrage fait au symbole du IIIe Reich, les Allemands organisent une rafle sur la population civile. Le 14 décembre à l’aube, toute la ville est cernée et envahie par les troupes allemandes. Les maisons sont fouillées. 200 hommes sont emmenés à la gare de la ville. Au collège Xavier Bichat, les soldats allemands arrêtent 21 personnes, dont des élèves. Environ cent cinquante raflés sont acheminés en train vers Bourg-en-Bresse, puis à Compiègne où ils rejoignent le camp de transit réservé aux prisonniers politiques. Durant ce second trajet quarante et une personnes parviennent à s’échapper en sautant du train. Quatre-vingt-dix sont déportées à Buchenwald. Trois autres vagues successives d’arrestations suivent en février, avril et juillet 1944, lors des opérations allemandes Korporal (5-13 février 1944), Frühling (7-18 avril 1944) et Treffenfeld (10-19 juillet 1944). Exception faite de la Normandie, l’Ain et le Haut-Jura sont les seuls secteurs en France à avoir subi en 1944 trois contre-attaques après-guerre allemandes, avec un bilan particulièrement lourd. Le Mémorial de l’oppression réalisé au lendemain de la guerre donne les statistiques suivantes : • opération Korporal : 339 arrestations, 287 déportations, 99 bâtiments incendiés. • opération Frühling : 200 arrestations, 150 déportations, 44 meurtres, 70 bâtiments incendiés. • opération Treffenfeld : 85 tués et 80 blessés résistants, 160 victimes civiles, 130 arrestations, 97 déportations, 39 viols déclarés, 615 maisons détruites. Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 13 / 15 Renseignements pratiques Dates Exposition du 1er mai au 12 juillet 2015 Lieu Musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura 3 montée de l’Abbaye 01130 Nantua Nantua est à 45 min de Bourg-en-Bresse, 1 h de Chambéry, Annecy, Aix-les-Bains et Genève Autoroute A40 sortie n° 8 Saint-Martin-du-Fresne ou autoroute A404 sortie N° 9 La Cluse/Nantua Horaires Tarifs De 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h. Fermé le mardi. ► Adulte : 4 € / tarif réduit : 3 € ► Gratuit pour les moins de 26 ans et le 1er dimanche du mois. L’entrée du musée comprend la visite du site et de ses collections, l’exposition temporaire et les animations. ► Pass Nantua / Izieu : Une entrée individuelle payante achetée sur l’un des deux sites permet l’accès gratuit sur l’autre site sur l’année en cours. Renseignements 04 74 75 07 50 et sur www.musees.ain.fr Contact presse Conseil général de l’Ain, Direction des musées Agathe Gaubert - Tél. 04 74 32 10 73 Mél : [email protected] Direction de la communication du Conseil général Céline Moyne-Bressand - Tél. 04 74 22 98 33 Mél : [email protected] ► Pour les photos, merci aux journalistes d’indiquer le crédit ► Visuels HD sur demande Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 14 / 15 Le musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura Installé au sein de l’ancienne prison de la ville de Nantua, le musée est créé à l’origine par une association composée, pour beaucoup, d’anciens résistants « maquisards » ou de proches de résistants qui ont fait don de la majeure partie des collections. Devenu musée départemental fin 2003, le musée perpétue ce travail de mémoire, notamment auprès des jeunes générations. Les différentes thématiques liées à la Seconde Guerre mondiale sont développées dans les expositions permanentes : l’entrée en guerre, la vie quotidienne sous l’Occupation, le régime de Vichy, la Résistance et les maquis, l’aide des Alliés et la déportation. C’est un parcours historique et vivant au cœur des évènements de cette période qui vous attend. ► Le 12 juillet 2015, au soir, le musée fermera ses portes pour des travaux d’accessibilité et d’agrandissement. Réouverture programmée en 2017. Découvrez la visite virtuelle du musée sur : http://www.ain-tourisme.com/visitesvirtuelles/Musee-departemental-dhistoire-de-laresistance-et-de-la-deportation-de-lain-et-du-haut-jura/nantua.html © Coll. des musées départementaux Exposition « Si je t’oublie… » - CG01/musée départemental d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de l’Ain et du Haut-Jura – 04 74 36 86 65 p. 15 / 15