LA REVUE
DE L’ÉCLAIRAGE
N°281
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RENDU VISUEL EN
ÉCLAIRAGE ARCHITECTURAL
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DE L’ÉCLAIRAGE ZÉNITHAL
À LA LOUPE
ÉCLAIRAGE PUBLIC
ET BESOINS DES USAGERS
DOSSIER TUNNELS
ÉCLAIRAGE, ÉNERGIE
ET SÉCURITÉ ROUTIÈRE
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LUX NUMÉRO 281 AVRIL 2015 TUNNELS ROUTIERS : ÉCLAIRAGE, ÉNERGIE ET SÉCURITÉ 20 EUROS
Alain Azaïs,
Directeur de la publication
2015
Avril
LA REVUE
DE L’ÉCLAIRAGE
FONDÉE EN 
PAR JOSEPH WETZEL
LUX SOCIÉTÉ D’ÉDITION
ET DE FORMATION
, RUE DE LAMIRAL-HAMELIN
 PARIS 
Voyage en Mésopie
La Mésopie? C’est là où l’on croit que, «la nuit, tous les chats sont gris!»
En fait, ils sont mal éclairés. Cette réalité est particulièrement manifeste
en période crépusculaire. Car, entre la vision nocturne, dite «scotopique»,
et la vision diurne dite «photopique», la vision mésopique limite
considérablement, deux fois par jour, la luminance (entre 0,001
et 10 cd/m
2
). Aussi, la vision des couleurs s’estompant progressivement
pour les bas niveaux de lumière et les contrastes diminuant, tous les chats
deviennent gris.
En éclairage public, et plus particulièrement au niveau de l’éclairage
routier, ces voyages en Mésopie sont relativement brefs. Seulement deux
à trois heures par jour ! Malheureusement, ils sont propices aux accidents
dus aux mauvaises interprétations et appréciations visuelles. Au cours de
ces périodes dites «entre chien et loup», les animaux se meuvent le plus et,
trop souvent, sont à l’origine d’accidents routiers en milieu rural. L’Homme
distingue insuffisamment l’animal et l’animal voit mal le véhicule.
La vision mésopique puis scotopique s’avère ainsi souvent dangereuse.
Comme en milieu rural, conduire la nuit n’est pas sans danger en zones
urbaines et périurbaines où l’on pratique la vision mésopique. Pour preuve,
en février dernier, le comparateur d’assurances LeLynx.fr rappelait:
«alors que la conduite automobile de nuit représente moins de 10 % du trafic,
on déplore 37 % de blessés graves et 46 % de tués durant cette période.»
Parmi les causes d’accidents, une part non négligeable doit être
attribuée à la diminution des performances visuelles nocturnes.
D’autant plus que bon nombre de conducteurs présentent un déficit visuel
qu’ils compensent de jour. Malheureusement, ils l’aggravent en vision
scotopique ou mésopique, sans en être forcément conscients.
Alors prudence « éclairée » lors de votre prochain voyage en Mésopie.
Directeur de la publication
Alain Azaïs
Édition LUX
Marie-Pierre Alexandre
Rédaction
VertBatim
BP 
 Noisy-le-Roi Cedex
Directeur éditorial
Jacques Darmon
Secrétaire de rédaction
Lucie Cluzan
Ont collaboré à ce numéro
Alain Azaïs, Florent
Carmelet-Rescan, Lucie Cluzan,
Gilles Gandon-Léger, Roland
Kuschner, Christian Remande
et Lionel Simonot.
Remerciements à
Marine Baudy, Franck Gosset,
Thierry Manuguerra, Ingrid
Rosiau et Stéphanie Saint-Olive.
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En couverture: Maison des parents,
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Il est interdit de reproduire tout ou partie du
présent magazine sans l’accord de l’éditeur.
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rendu visuel en éclAirAge
ArchitecturAl
lux 281 - 5
lux 281 - 21
liVré 1
la “loue-miÈre”
Au PAyS de courBet
Photos © Nicolas Waltefaugle
«Pouvez-vous éclairer la rivière comme une empreinte dans la ville?» Tel a été le souhait exprimé
par Jean-François Longeot, sénateur-maire d’Ornans, à l’éclairagiste Thierry Walger de l’agence
Le Point Lumineux. Aujourd’hui, la lumière souligne la traversée de la Loue dans la cité natale
du peintre Gustave Courbet, chef de fi le audacieux du courant réaliste… et à L’Origine du monde.
Le vieux pont enjambe la rivière grâce à des rais de lumière blanche légèrement dorée (2700K) installées sur la tranche et sous les arches. Là aussi, des projecteurs linéaires de
faibles dimensions pour être le moins visibles possible ont été utilisés.
22 - lux 281
«Il ne s’agissait pas d’éclairer la rivière,
mais de symboliser son passage dans
la ville». Pour Thierry Walger, assis-
té de Jérémy Clain et de Mirian Metrevelli,
en constatant que les maisons débordaient
au dessus de la rivière, l’idée s’est imposée
par elle-même ! » Mais encore fallait-il
la concrétiser.
QuAtre effets lumineux
cohérents
Dans toute ville, la nuit arrive par un axe
naturel. Pour Ornans, il s’agit de la Loue.
À partir de cette réalité, «nous avons dou-
cement amorcé une progression lumineuse
en intensité et en teinte, du lit de la Loue
jusqu’aux berges et aux places publiques,
tout en sauvegardant la rivière et le silence
sombre de son lit», expliquent les éclaira-
gistes. Ce concept a été décliné en quatre
eff ets lumineux principaux. Ainsi, une lé-
gère variation de bleus dessine le dessous
des vieilles maisons surplombant la Loue,
tandis qu’une ponctuation de lumière, irisée
de cyan, singularise les places publiques bor-
dant la rivière. Par ailleurs, un appel lumi-
neux invite les promeneurs déambulant sur
les parcours parallèles à emprunter de petits
accès représentant de véritables balcons sur
la Loue. Enfi n, une lumière blanche, continue
ou en pointillé, marque les franchissements.
Les projecteurs installés le long de la rivière
devaient présenter des indices de protection
(IP) suffi samment élevés pour supporter les
crues de la rivière en termes d’immersions
temporaires (IP68) et de chocs mécaniques
(IK10) dus aux objets charriés par la rivière.
Par ailleurs, chaque groupe de LED de cha-
cun de ces projecteurs (classe III) est piloté
par une programmation individuelle (pilo-
tage en DMX) afi n d’obtenir des animations
aléatoires symbolisant les ondes de l’eau.
deuxième pAlette
«Aujourd’hui, poursuit Thierry Walger, nous
nous situons dans le cadre d’une progression
chromatique et d’intensité, depuis l’axe de
la rivière jusqu’aux places, rues et avenues
éclairées par une lumière jaune sodiumes-
cente.» La progression lumineuse se dé-
cline ainsi: noir pour la rivière, mélange de
bleu standard/bleu royal/blanc froid pour
les maisons et encorbellements, bleu cyan
pour les places, bleu standard en amorce
pour les accès à la rivière… et toujours le
jaune sodium existant de la ville.
Au pays de Courbet, une deuxième palette
de couleurs est prévue. «Nous démarrons les
études d’une nouvelle tranche qui valorisera
la continuité de la lumière sur les berges, les
points et les bâtiments historiques», conclut
Thierry Walger, la ville préparant ses parures
de lumière pour célébrer, en 2019, le bicente-
naire de la naissance de son artiste. JD
liVré 1
Le long de la Loue, sous les vieilles maisons en encorbellement, a été imaginée une lumière changeante, légèrement animée, accompagnant l’écoulement de la rivière. Après
une série d’essais, un projecteur linéaire existant de faible taille a été adapté pour accueillir trois teintes de lumière: un blanc froid 6500K, un bleu standard et un bleu royal
(2 LED de chaque teinte, 6 LED de 3W par projecteur).
«il ne s’agissait pas
d’éclairer la riviÈre,
mais de sYmboliser son
passage dans la ville»
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