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Partenaires
SOS LOUE & RIVIÈRES COMTOISES - MAISON RÉGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT - 7 RUE VOIRIN 25000 BESANÇON - WWW.ARRETE.NET
Dans la Loue, la dégradation générale de la qua-
lité de l’eau constitue une des causes incontes-
tables des atteintes à toutes les composantes du 
peuplement pisciaire mais la modification physi-
que du milieu est plus dommageable pour certai-
nes espèces que pour d’autres. 
En effet,  si  l’artificialisation  physique  de  son  lit 
concerne tout le cours de cette rivière sa nature, 
son ampleur et leurs effets sont différents suivant 
les secteurs. 
 •Surla« haute » et la « moyenne » 
Loue(de lasourceàArc-et-Senans)cesont les
barrages,  les  traversées  d’agglomérations  et 
les secteurs où  les  routes longent la rivière  qui 
constituent l’essentiel de l’artificialisation du lit, 
son tracé n’ayant été que peu ou pas modifié.
 •Surla«basse » Loue, c’est un boulever-
sement total qui a été “commis“ il y a quelques 
décennies : suppression de méandres, annulation 
du  caractère  “chevelu“  de  cette  rivière,  endi-
guement avec tous les effets de ce type d’amé-
nagement : déstabilisation du substrat, mise en 
vitesse, enfoncement du lit et donc, uniformisa-
tion de l’écosystème dans une configuration peu 
biogène.
Cette situation  fragilise  particulièrement les es-
pèces  inféodées  au  substrat  et  dont  les  perfor-
mances de nage sont médiocres.
C’est  le  cas  de  l’Apron  du  Rhône 
(Zingel  asper)
, 
espèce en voie de disparition sur l’ensemble du 
bassin du Rhône où il était presque partout pré-
sent mais dont la Loue abrite une des rares reli-
ques de population. Celle-ci se répartit sur  une 
quarantaine de kilomètres et sa limite aval coïn-
cide avec le début de la zone “canalisée“.
Ce  constat  n’a  rien  d’étonnant  étant  donné  la 
biologie et les “performances“ de cette espèce. 
L’Apronvitsuroudanslesubstrat(galets,graviers),
se  nourrit  d’invertébrés  benthiques,  affectionne 
des vitesses inférieures à 0,5 m/s et il est certain 
que sa disparition sur cette section de la rivière 
est liée à la destruction de son milieu d’origine.  
Il n’est pas contestable que la dégradation de la 
qualité de l’eau sur l’ensemble de la Loue a éga-
lement fragilisé cette espèce mais son maintien 
à  l’amont  immédiat  de  la  zone  canalisée  dans 
des  conditions  physico-chimiques  équivalen-
tes  est  la  preuve  de  l’impact  particulier  qu’ont 
eu,  pour  l’Apron,  les  travaux  décrits  plus  haut.  
Il est à noter que la souhaitable renaturation de 
cette portion de rivière permettrait une recoloni-
sation en raison de la présence d’un effectif en 
densité appréciable à proximité immédiate.
PAR MICHAËL PROCHÀZKA CHEF TECHNICIEN RETRAITÉ DE L’ONEMA
DOCUMENT TECHNIQUE 
Problématique 
L’APRON DU RHÔNE SUR LA BASSE LOUE
Il est exceptionnel que la raréfaction d’une espèce piscicole ne soit due qu’à un seul fac-
teur identifiable. La plupart du temps, les atteintes qui fragilisent une population sont 
multiples, s’aggravent mutuellement et la résolution d’une seule d’entre elles a peu de 
chance d’améliorer notoirement la situation. Toutefois, en raison de leurs besoins et de 
leurs biologies différentes, les espèces de poissons qui cohabitent dans un secteur de 
rivière réagissent différemment à l’une ou l’autre des nuisances qui les touchent.