RENAULT DE RETOUR DANS LE PREMIUM. P.12 – DOSSIER : OBJETS CONNECTÉS. P.22 – BOUYGUES TELECOM, LA PROMISE SE POMPONNE. P.14 – CHEZ CANAL +, LE SEGMENT EST LE MESSAGE. P.20 – LES RH AU CŒUR DU PROJET DE DELPHINE ERNOTTE. P.36 AU CŒUR DE TOUTES LES STRATÉGIES N° 1822 - 9 JUILLET 2015 - 5,80¤ LA MARQUE UBER EST-ELLE EN DANGER ? © Cédric Bufkens/Citizenside/AFP Des dirigeants renvoyés en correctionnelle, le service Uber Pop suspendu, une confusion totale dans l’esprit des utilisateurs… En termes d’image, Uber n’est pas loin de la sortie de route. P.6 ISSN 0180-6424 M 06323 - 1822S - F: 5,80 E - RD 3’:HIKQNC=XUZ]U^:?b@s@c@m@g"; le guide agences 2015 • tome 1 leguideagences2015•Tome 1 CALENDRIER rédactionnel 2015 E79 97E groupes et réseaux internationaux • agences de publicité • communication digitale • agences médias • conseils en choix d'agences • communication digitale • agences médias • conseils en choix d'agences groupes et réseaux internationaux • agences de publicité Les rendez-vous de septembre 3 septembre Cible enfants Bouclage : 21 août 10 septembre Presse quotidienne 17 septembre Grand Prix Stratégies de Communication Bouclage: 28 août Bouclage : 4 septembre + supplément event (Bouclage : 24 juillet) 24 septembre Emploi Bouclage: 11 septembre RÉSERVEZ DÈS À PRÉSENT VOTRE ESPACE DANS CES NUMÉROS Service Commercial 01 46 29 47 42 TÉLÉVISION. Bolloré écarte Belmer de Canal + AGENCES. Sid Lee se lie à Hakuhodo LA SEMAINE VUE PAR… Éric Fottorino (Le 1) l’événement La marque uBer menaCÉe par uBer pop ? La rente ou la jungle ? P.4 P.4 P.5 P.6 © Thomas Cogny en bref business aveC taLiSman, renauLt CroiSe LeS doigtS VIE DES BUDGETS. Bouygues telecom, la promise se pomponne DIGITAL. axa à plein pot sur twitter PUBLICITÉ. Babel accélère avec Born to run TÉLÉVISION. avant les vacances, c’est déjà la rentrée télé TÉLÉVISION. Le segment est le message CULTURE TECH. Spicee, le sel de la tv P.12 P.14 P.16 P.17 P.18 P.20 P.21 sommaire dossier Objets cOnnectés Du lien et du liant P.22 inspirations CyriLLe de vignemont : « La puBLiCitÉ P.30 eSt un Cadre, un jeu… » CRÉATIONS. médecins du monde fait pleurer les enfants LE LAB. pierre Chandon : « tordre le cou aux idées reçues » INTERNATIONAL. pérou : le wifi s’émet à l’ombre Et si « l’ubérisation » n’était pas nécessairement « cool » ? Dans l’affaire Uber Pop, les tensions entre les services rendus et les problèmes posés ont éclaté au grand jour, la spectaculaire révolte des taxis faisant la une des médias dans le monde entier. Sidérant ? Pas sûr : le niveau de stress économique et social est tel dans nos sociétés que « l’invasion des barbares » ne peut passer comme une lettre à la poste ; le bénéfice entrevu par l’avant-garde mobile et connectée n’apparaît pas clairement à la « multitude »… L’ubérisation en tant que redéfinition des modèles économiques : la pédagogie de ce basculement a commencé à être faite avec une certaine efficacité. Mais dans la jacquerie des taxis – une profession mal aimée –, tout ceci a pris une dimension soudainement quotidienne et concrète, qui « parle » bien plus directement à l’opinion. Où la France découvre que les problèmes liés à la numérisation du monde sont aussi posés aux États, sous l’angle du droit du travail et de la fiscalité notamment. Au-delà du modèle économique, il est question de modèle de société : la rente remplacée par la jungle ? L’affaire Uber Pop n’a pas rendu service à la « cause » en ceci qu’elle a nourri une confusion entre un service de faux taxis très « Far West » illégal et un autre service, celui des VTC (voitures de transport avec chauffeur), dont les bénéfices excèdent suffisamment les risques induits à plus ou moins long terme (le Conseil constitutionnel a tout de même dû rappeler les règles du jeu fin mai). Uber a eu tort de laisser s’entretenir la confusion (lire notre enquête page 6). À moins que cela ne relève de la bonne vieille tactique de l’épouvantail… L’ubérisation aurait en tout cas bien besoin d’une campagne de communication ! OLiViEr MOngEAU, rédacteur en chef @omongeau StratégieS NE PARAÎTRA PAS LE 16 JUILLET. PROCHAIN NUMÉRO LE 23 JUILLET. P.32 P.34 P.35 LeS rH au Cœur du projet de deLpHine ernotte MOUVEMENTS. nominations et promotions DIGITAL MANAGER. geoffroy de Becdelièvre (marco vasco), homme de barre P.36 P.37 P.38 12 opinions NUMÉRIQUE. L’audio digital ou comment toucher efficacement l’auditeur connecté RELATIONS PUBLICS. gazouiller n’est pas communiquer MÉDIAS. « numérique d’abord » ne veut pas dire « numérique seulement » ICI NEW YORK. Le précipité puissant de la Californie L’HUMEUR DE MURAT. Bolloré dans les murs 09/07/2015 P.42 P.43 6 22 36 P.44 P.45 P.46 3 STRATÉGIES N° 1822 © Charles Platiau/Reuters - Léa Chassagne/Illustrissimo pour Stratégies - Eric Piermont/AFP management agences SID LEE SE LIE À HAKUHODO Le groupe japonais, numéro deux de la pub dans l’archipel après Dentsu et septième groupe mondial, a fait l’acquisition de la très réputée agence montréalaise de publicité. Fondée en 1993, sid Lee emploie 550 personnes à Montréal, toronto, new York, Los Angeles, Amsterdam et Paris où l’agence a été créée en 2009 et est dirigée par johan Delpuech, sylvain thirache et Alex Pasini. Le cirque du soleil, actionnaire minoritaire et client de sid Lee, poursuivra son partenariat commercial avec l’agence. © Microsoft enbref MICROSOFT a signé un accord avec AOL portant sur l’externalisation de la gestion et de la vente de son inventaire display (mobile et vidéo) sur MSN, Outlook.com, X Box, Skype et au sein de ses applications, et ce dans neuf pays, dont la France. AOL va embaucher 1 200 salariés de Microsoft dans les ventes de display, le marketing et l’ingénierie, d’autres devant rejoindre App Nexus. Microsoft étend en effet son accord avec cette société d’achat de publicité programmatique à 10 nouveaux pays, portant ce partenariat à 39 marchés en Europe. © Sid Lee Microsoft en cheville avec AOL et App Nexus télévision MAXIME SAADA a été nommé directeur général du groupe Canal + en remplacement de Rodophe Belmer (photo), dont il était jusqu’à présent l’adjoint. Cette annonce fait suite à une décision du conseil de surveillance du groupe Vivendi présidé par Vincent Bolloré, « sur la recommandation de Bertrand Meheut, président du directoire du groupe Canal + ». Ce dernier, qui avait fait de Rodolphe Belmer son successeur en 2012, était donné sur le départ depuis plusieurs jours par les médias. « Bertrand Meheut est mon ami, je le garde aussi longtemps que je pourrai », a déclaré Vincent Bolloré à Challenges, lors d’une entrevue le 1er juillet. Maxime Saada, STRATÉGIES N° 1822 © Luc Perenom BOLLORÉ ÉCARTE BELMER DE CANAL + 45 ans, était directeur général adjoint du groupe Canal +, chargé de l’édition des chaînes payantes depuis 2013. Passé par Sciences-Po et titulaire d’un MBA de HEC, il avait commencé l’aventure Canal en 2004, au poste de 4 directeur de la stratégie. Par ailleurs, Vincent Bolloré a affirmé le 3 juillet à l’AFP que si la survie des Guignols de l’info était assurée, « les dirigeants de Canal+ et de Vivendi devraient décider sous quel format et à quel moment ils devraient être distribués ». Cette mise au point laisse ouverte la possibilité d’une diffusion en crypté à un horaire différent d’une version raccourcie des Guignols, pour l’heure diffusés en clair du lundi au vendredi. 09/07/2015 La Semaine vue par ÉRIC FOTORINO cofondateur du 1 et consultant à France Télévisions pour le Tour de France DR « On oublie de faire des journaux de lecteurs » L’éviction de Rodolphe Belmer et la mobilisation en faveur des guignols de l’info sur Canal +. Rodolphe Belmer a réussi avec Bertrand Meheut à faire quelque chose de fort ! Cette émission est un espace de liberté et les gens aiment ça. Qu’un actionnaire ait droit de vie ou de mort sur une émission, ça crée des réactions. C’est comme dans le secteur de la presse : à force de faire des journaux d’actionnaires, on oublie de faire des journaux de lecteurs. Jérôme Fenoglio à la direction du Monde. Je suis soulagé que le quotidien ait trouvé un directeur digne de ce nom. Pour autant, je pense que Le Monde reste un titre trop lourd en pagination. L’enjeu est de faire un journal très ambitieux mais avec de vrais choix en termes de pagination et de contenus. On ne peut pas continuer à faire un quotidien que les gens n’ont pas le temps de lire. Le départ du Tour de France 2015. Le Tour de France [auquel Le 1 vient de consacrer son premier hors-série] est une grande épreuve sportive à la rencontre entre l’histoire et la géographie de notre pays. C’est aussi un événement purement journalistique qui a permis à son créateur, le journal L’Auto, l’ancêtre de L’équipe, d’augmenter son tirage. Moi qui espérais passer cycliste professionnel jusqu’à 20 ans, j’aime le sentiment de liberté que le vélo permet d’éprouver. Le changement de format de L’équipe. Face à des problèmes de chute de diffusion, beaucoup de journaux ont essayé de trouver un format plus adapté à notre époque. Je comprends la démarche de L’équipe, mais je pense qu’en adoptant le format tabloïd, le journal perd quelque chose de son ADN. C’est comme si Le Monde devenait du matin. Il faut savoir garder sa spécificité. L’arrêt de la version papier de Metronews. Je déplore que 60 journalistes se retrouvent sur le carreau mais je n’ai jamais été favorable aux gratuits. Ils ont été la première manifestation que nous, journalistes, avions perdu la partie en faisant croire aux lecteurs que l’information était gratuite. à chaque fois que nous sommes entrés dans la gratuité, nous avons accéléré notre perte. Propos recueillis par DELPhiNE SOuLAS-GESSON une semaine sur stratégies en ligne* Mobile : place à l’innovation Les Français de plus en plus réticents envers le digital ? Les Français dérangés par la publicité intrusive DMP, le dernier « must have » La messagerie instantanée, nouveau vecteur de pub Oui Car, un service réservé aux adultes 09/07/2015 le mouvement NAWFAL TRABELSI président de McDonald’s France Âgé de 44 ans, il remplace JeanPierre Petit, promu récemment chief operating officer des « marchés internationaux leaders ». Chez McDo depuis 2000, Nawfal Trabelsi y a occupé les postes de directeur marketing France, vice-président chargé du marketing et de la communication et directeur général délégué. le tweet Rencontres économiques d’Aix @NatalieRastoin – 04/07/2015 « Le digital est la plus grande addiction mondiale, crée beaucoup de vagues et demande de naviguer entre ringardise et naïveté » REAix2015 # le chiffre 59% des promotions sur des produits de grande consommation en magasin ne sont pas rentables, selon une étude nielsen (1) (1) Durant trois ans auprès de 76 millions d’opérations promotionnelles activées sur 5 millions de codesbarres dans sept pays (Allemagne, Canada, Espagne, États-Unis, France, Italie et Royaume-Uni). Amazon communique sur une vague mondiale de promotions *Semaine du 01/07 au 07/07/2015 5 STRATÉGIES N° 1822 L'événement Enquête LA MARQUE UBER MENACÉE PAR UBER POP ? TRANSPORTS Ses dirigeants renvoyés en correctionnelle, son service Uber Pop suspendu, une confusion dans l’esprit des utilisateurs… En termes d’image, Uber n’est pas loin de la sortie de route. GILLES WYBO @GillesWybo «U ber décide de suspendre son service Uber Pop en France. » Ce communiqué lapidaire adressé le matin du vendredi 3 juillet aux utilisateurs d’Uber a fait l’effet d’une bombe. Il faut dire qu’il est arrivé après un mois de confrontations intenses. Le 7 juin, Uber avait tiré le premier en lançant Uber Pop dans trois nouvelles villes hexagonales : Marseille, Nantes et Strasbourg. Dans le pays, Uber Pop comptait déjà un million d’utilisateurs à Paris, Lyon, Bordeaux… Le conflit a connu son apogée le 25 juin avec une manifestation violente de chauffeurs de taxi s’en prenant à des VTC (voitures de transport avec chauffeur). Dans la foulée, François Hollande déclarait lors d’un sommet à Bruxelles : « Il faut dissoudre Uber Pop. » Quelques jours plus tard, le 30 juin, les deux dirigeants d’Uber France étaient interpellés et mis en examen. Ils seront fixés sur leur sort le 30 septembre lors d’une audience en correctionnelle. Par ailleurs, le Conseil constitutionnel doit rendre une décision importante fin septembre sur la légalité, ou non, du service Uber Pop. NOTORIÉTÉ. Cette surexposition médiatique a-t-elle nui à la marque Uber ? Avec une telle stratégie de passage en force, Uber Pop ne menace-t-il pas l’ensemble du portefeuille de marques ? En termes de notoriété, le pari est gagné : « Avant le mois de juin, notre notoriété auprès des Français était d’environ 30 %. Depuis les événements, ce taux a explosé, assure Thomas Meister, porte-parole d’Uber. La marque s’est installée, elle est devenue une référence des VTC. » La couverture médiatique des événements de juin a permis d’évangéliser sur l’activité des VTC au-delà de Paris et des grandes métropoles. Concomitamment, l’application Uber est passée en tête des téléchargements de l’Appstore entre le 15 et le 26 juin (de la 40e à la 1re place). « Le cœur d’Uber, c’est l’application, et ensuite il y a des produits différents, qui sont des déclinaisons de la marque, précise le porte-parole. Du coup, ce regain de notoriété a bénéficié à tous les services : Uber Pop [low-cost], Uber X [VTC classique], Uber Berline [haut de gamme], Uber Pool STRATÉGIES N°1822 6 [course partagée] et Uber Van [déménagement]. En quelques jours, il y a eu un afflux de nouveaux clients. » AMALGAMES. Une stratégie payante, du moins dans un premier temps, selon Fanny Vielajus, fondatrice de l’agence Let’s be : « Uber gagne beaucoup de temps en investissant tout sur une marque référente et forte, qui emmène tout le monde en même temps. Cela permet d’exister très vite dans l’esprit des gens. » Du coup, l’entreprise américaine est de fait la seule marque forte dans le marché des VTC. Or « la France est le deuxième marché dans le monde pour Uber, après les États-Unis », révélait Thibaud Simphal, directeur général d’Uber France, dans une interview à Stratégies le 2 avril dernier. Un engouement doublé d’un mouvement de sympathie pour Uber : des démonstrations sur les réseaux sociaux, il est vrai largement orchestrées par l’agence Marcel et l’entreprise Uber elle-même. La société a réactivé une pétition, lancée en octobre dernier pour protester contre la loi Thévenoud et qui avait recueilli quelque 40 000 signatures. En 48 heures, elle a dépassé les 120 000 paraphes. Sur le site Uber et moi, sont affichées 3 000 marques de soutien avec quelques envolées lyriques : « Je suis Uber Pop ! », clame ainsi Pierre Jérôme, utilisateur d’Uber à Lille. Et des déclarations d’amour pour le service : « Des conducteurs souriants, agréables et à des prix compétitifs, tout cela par rapport aux taxis ! », note Clément, utilisateur parisien. En parallèle, l’agence Marcel planche sur la première campagne de publicité d’Uber, 09/07/2015 © Charles Platiau/Reuters mais celle-ci, prévue pour septembre, pourrait être repoussée, probablement après les échéances judiciaires. « La priorité est de savoir comment nous allons avancer sur Pop », précise l’entreprise. En effet, la marque Uber a un souci de taille avec son offre low cost, dont les démêlés avec la justice risquent de pénaliser l’ensemble du groupe. Ce trublion est accusé de tous les maux : concurrence déloyale, travail au noir, ultralibéralisme… Or, dans l’esprit des consommateurs, la confusion entre les différents services d’Uber et l’entreprise est totale. Et c’est ce que l’on peut lire aussi sur la page de soutien Uber et moi, où les utilisateurs multiplient les amalgames : « C’est un service de grande qualité… Mais comment va-t-on faire sans Uber ? », s’inquiète Élodie, une utilisatrice parisienne. François, de Boulogne-Billancourt, rend hommage au « soldat » Uber : « Merci, Uber, pour tous les services rendus. » « Ils auraient dû choisir un autre nom pour Uber Pop, évitant ainsi la confusion avec leur service légal, analyse Emmanuelle Le Nagard-Assayag, professeur de marketing à l’Essec. Ils mettent en danger leur activité classique de VTC, alors qu’elle est enfin acceptée. » Ce que confirme Fanny Vielajus, de Let’s be : « Ils n’auraient pas dû habiller tous 09/07/2015 leurs pions de la même manière pour les avancer sur des chemins différents. Là, toutes les marques sont enfermées dans les problématiques d’Uber Pop. » Philippe Jourdan, cofondateur de Promise Consulting et professeur des universités, enfonce le clou : « Il est suicidaire de développer un produit comme Uber Pop, avec le même nom, quand dans le même temps, on essaye de légitimer l’activité des VTC. » En l’espèce, Uber Pop est une exception. Contrairement aux autres services low cost, il n’a pas bénéficié d’une marque propre la différenciant de la marque-mère, comme l’ont fait Air France avec Transavia, Orange avec Sosh, SFR avec Red, Renault avec Dacia… « Là, sur les réseaux sociaux, les consommateurs font clairement le raccourci entre Uber Pop et Uber. Cela va dégrader la marque », estime Thomas Le Gac, vice-président EMEA de Synthesio, éditeur d’outil d’analyse social media. PARADOXE. Pour autant, Uber Pop n’a pas que des défauts : « Son côté trublion, qui bouscule les rentes établies, plaît et peut bénéficier à tout l’écosystème Uber », avance Emmanuelle Le Nagard-Assayag, de l’Essec. Enfin, George Lewi, consultant et spécialiste des marques, rappelle la jurisprudence Festina : « J’avais rencontré le dirigeant français de Festina trois ans après l’affaire de dopage sur le Tour de France et il m’avait dit : “ Notre activité a vraiment décollé le jour du scandale. ” Autrement dit, la montée en notoriété lors d’une crise peut dégrader l’image de façon marginale et développer le business. » Voilà qui devrait en rassurer plus d’un, à commencer par Uber. Rendez-vous dans quelques mois… ◊ 7 LA FRANCE est le deuxième marché d’Uber dans le monde, derrière les États-Unis. Uber pop est assimilÉ à Uber Uber Pool 0,1% Uber Berline 0,1% Uber Van 1,2% Uber X 0,2% Uber Pop 13,8% Uber France 84,5% synthesio a analysé du 27 mai au 26 juin les mentions Uber et ses sous-marques, sur les réseaux sociaux et les médias en ligne. STRATÉGIES N°1822 l'événement / Enquête pour les taxis, la route sera longue Crise L’affaire Uber Pop a cristallisé le mécontentement de la population contre une profession jugée inadaptée à la demande. Comment regagner la confiance des consommateurs? emmaNUel GaVarD @ManuGavard © Jack Guez/AFP L a partie est loin d’être gagnée. La suspension d’Uber Pop, temporaire ou non, ne masquera pas la dure réalité : dans l’esprit des gens, le taxi n’a pas la cote. En témoigne l’appel à la « grève des utilisateurs de taxis » sur Facebook le 26 juin, qui a réuni plus de 150 000 internautes. Un sondage Odoxa, réalisé en pleine crise, est sans appel : 58 % des Français ont une mauvaise opinion des taxis, jugés trop chers (88 %), corporatistes (72 %), réactionnaires (58 %), pas aimables (57 %)… N’en jetez plus ! Et les violences sur le terrain lors de leur mouvement du 25 juin n’ont rien arrangé. Fondé ou non, ce ressentiment est au cœur du parti pris de la population pour Uber. « Les gens ont tout de même défendu un service [Uber Pop] illégal depuis six mois, estime Yves-Paul Robert, expert en communication de crise chez Havas Paris. Nous sommes dans un débat où la notion de réputation n’a jamais été aussi forte. » La profession doit balayer devant sa portière: « Les taxis doivent retisser un lien de confiance avec leurs clients, conseille YvesPaul Robert. Ce n’est qu’en faisant amende honorable qu’ils s’en sortiront, en encaissant leur part de responsabilité. » L’idéal serait de profiter de ce moment de crise pour se reconstruire. «La base est bonne, les Français aiment bien prendre le taxi. Mais les chauffeurs doivent changer de posture. Ils sont trop sur la défensive », estime Yves-Paul Robert. Première chose : renouer le dialogue. « Il faut lancer les 58 % Des FraNÇais ont une mauvaise opinion des taxis, selon un sondage odoxa réalisé en pleine crise. états généraux du transport de personnes, recommande le consultant. Une vaste consultation nationale intitulée : “ Votre taxi, vous l’aimez comment ? ”. » À Paris, la faiblesse de l’offre est souvent reprochée aux taxis. Si le nombre de licences n’a pas suivi l’augmentation de la population, le nombre d’habitants par taxi parisien n’est pas catastrophique. Selon une étude menée par l’Agenzia Roma en 2008 – avant qu’Uber n’arrive – Paris (398 habitants/taxi) était loin devant Bruxelles, Copenhague et Berlin, et à peine distancé par Londres (346 habitants/taxi). Mais notons que cet indicateur ne prend pas en compte la « réelle » demande et d’autres paramètres (heures de pointe, tarifs, niveau de vie, taille de la ville…). AUCUN ÉMETTERUR REPÈRE. Autre priorité, mettre en avant leurs services. La géolocalisation est déjà disponible chez certains prestataires, comme G7, mais peu le savent. Quant au projet d’Etalab, la mission du gouvernement sur l’open data, de récupération des données de localisation de tous les taxis, qui en a entendu parler ? « À court terme, les taxis doivent aussi communiquer de manière positive sur leur impact dans l’économie, recommande Arno Pons, directeur général de l’agence 5ème Gauche. Et désigner un représentant qui soit médiatique et… sympathique. » Entre les syndicats de taxis, les patrons de réseaux et autres sociétés, médias et grand public n’ont aucun émetteur repère. Ce qui parasite le message. « Il faut que ce soit l’union sacrée », lance Yves-Paul Robert, d’Havas Paris. Viendra ensuite la deuxième phase : « Réfléchir à une premiumisation et une digitalisation du service, conseille Arno Pons. Car ce n’est pas simplement une maladresse de communication qui explique leur situation actuelle, mais bien un problème de fond sur leur métier. Ils doivent s’adapter au nouveau paradigme du “ crowd ” et faire de la confiance l’alpha et l’omega de toutes leurs décisions et prises de parole. » Un simple bonbon, comme chez Uber, serait-ce déjà un bon début ? ◊ 8 09/07/2015 La vraie fausse idée du manque d’offre STRATÉGIES N° 1822 GRAND PRIX STRATÉGIES DE LA PUBLICITÉ ET DES STRATÉGIES MÉDIAS 2015 Christophe Beaugrand le Grand Prix stratégies de la Publicité et des stratégies médias 2015 a été dévoilé jeudi 18 juin au trianon, à Paris, devant un public nombreux de professionnels du digital, marketing, de la communication et des médias. le jury a attribué le Grand Prix Stratégies de la Publicité à Ubisoft et à son agence Sid Lee Paris pour « Assassin’s creed unity » et le Grand Prix des stratégies médias à Milka (Mondèlez international) avec ses agences Carat France et Brand Station pour « Milka Biscuits saga ». Laurent Douard, Pauline Lamandé - Carat / Dominique Kirmann, Matthieu Guignard - Mondelèz International / Loic Chauveau - Brand Station Alain Jakubowicz - La Licra / Laurent Solly - Facebook France Olivier Mongeau - Stratégies Alain Jakubowicz - La Licra / Melanie Pennec - DDB Laurent Solly - Facebook France / Olivier Mongeau Stratégies / Jean Weessa - DDB Thomas Menard, Agathe Martinez ‑ ECS / Franck Papazian - Groupe Médiaschool Vincent Leclabart AACC Bruno Lee, Johan Delpuech, Sylvain Thirache, Céline Mornet‑Landa, Clement Mornet‑Landa, Alex Pasini, Thomas Laget, David Bismut, Stéphane Soussan - Sid Lee Frédéric Obala Solocal Network Guillaume Charles M6 Publicité Sandrine Matichard Stratégies Emmanuel Gavard - Stratégies / Isabelle Schlumberger - JCDecaux France Le Grand Prix Stratégies de la Publicité et des stratégies médias 2015 Alexandra Mauraisin - Le Groupe La Poste Didier Beauclair - Union des Annonceurs Alexandre Hervé - DDB Paris Olivier Mongeau - Stratégies Jean‑Luc Chétrit - Udecam Didier Beauclair - Union des Annonceurs Retrouvez les informations et les photos sur le site www.strategies.fr/grands-prix Laurent Couraudon - Intervalles / Laurence Quittelier - Havas Media La remise des prix Guillaume Pierrard - Marques & Films / Celine Becam - Sodastream / Olivier Bouthillier, Jessica Chamot - Marques & Films Lydie Hippon Darde ‑ Allianz France / Nicolas Lautier ‑ Ogilvy & Mather Paris Astrid Fockens Lassagne, Jérôme Bourgade Meetic Marine Gandon - Ferrero / Boris Vey - Newcast Giacomo Maria Pilia - Blue 449 / Laetitia Barbolosi Ferrero Guillaume Blanc - Havas Paris / Anne‑Laure Meynial‑Coumaros - EDF / Jean‑Marc Huleux, Florian Roussel - Havas Paris Bruno Lee, Clement Mornet‑Landa, Stephane Soussan, Céline Mornet‑Landa, David Bismut, Thomas Laget - Sid Lee Anna Laxette ‑ Groupe Yves Rocher / Catherine Spindler - Vente-privée.com Béatrice Roux - L’Equipe / Guillaume Espinet BETC / Coline André - Canal+ Sylvain Thirache - Sid Lee Paris / Negar Moshrefi Stratégies / Said Sarwar - Sid Lee Paris Mathieu Juglet / Amandine Le Roy / Matthieu Teyssandier / Arnaud Tarroux / Christa Valtcheva / Claire Mossbach - IESA Multimédia Séverine Bavon, Jeanne Neuschwander, Philippe Franc, Barbara Cruchet, Nicolas Levy, Paul Marty - Marcel Dominique Kirmann - Mondelèz International / Pauline Lamandé, Laurent Douard ‑ Carat / Matthieu Guignard - Mondelèz International / Loic Chauveau - Brand Station Julien Scaglione / Loic Coelho - Buzzman / Bérénice Charles - Burger King / Julien Levilain, Pierre Guengant - Buzzman Gérard Chambet, David Garbous, Nathalie Sicard - Fleury Michon / Loïc Chauveau - Brand Station / Marie‑Laure Dangeon - DDB Sophie Bédé‑Carroué, Anne Thomas - Intescia / Franck Papazian - Mediaschool Alexandra Mauraisin Le Groupe La Poste / Jean‑Michel Leclerc - Brandy Sound Andréa Stillacci - Herezie / Matthieu Elkaim - BBDO Paris / Alain Delcayre - Stratégies Juan‑Carlos Sapina Pons, Emmanuelle Prandi - Volvic / Julie Régis - Y&R / Valérie Montiel, Estelle Diot - The Shop / Xavier Del Sarte - Y&R Jean‑Baptiste Gendrot, Sébastien Daudier - Volkswagen Group France / Stephanie Leray, Raphael Ghisalberti - DDB / Vincent Fialon - Volkswagen Group France / Alexandre Hervé – DDB en PARtenARiAt Avec David Bismut - Sid Lee Paris Guillaume Espinet, Elsa Magadoux - BETC Coline André - Canal+ Les Airnadettes Marion Thiery - WNP Digital / Alexandre Hervé - DDB Sylvain Thirache - Sid Lee Paris / Delphine Tabutin WNP Digital Regis Perrone - Leo Burnett / Christophe Brosius Delipapier / Xavier Beauregard - Leo Burnett / Hadi Hassan‑Helou - Leo Burnett Fabien Donnay - DDB / Kevin Nugeron - Havas / Sébastien Emmeriau, Maxime Trenton‑ Havas / Béatrice Roux, Amaury Kergoet - L'Equipe / Melanie Pennec - DDB Le Cocktail Laura Seror - Buzzman / Astrid Fockens Lassagne - Meetic Julien Levilain - Buzzman / Jérôme Bourgade - Meetic Nathalie Rolland / Negar Moshrefi - Stratégies / Emilie Seid - Publicis Conseil / Anne‑Marie Gibert - DDB Quentin Delobelle - Orange / Pascal Nessim, Nicolas Levy, Vincent Boursaud Marcel / Séverin Cassan - Orange / Philippe Franc - Marcel Julien Benmoussa - Marcel / Marie Dos Santos, Mathieu Delcourt - Intermarché / Pascal Nessim, Matthieu Morteau, Damien Lebreuilly, Ali Qamari - Marcel David Garbous - Fleury Michon / Vincent Léorat, Marie‑Laure Dangeon, Capucine Mistral - DDB / Gilles Meurgey - Business / Gérard Chambet - Fleury Michon / Yves Fernandez - Business / Nathalie Sicard – Fleury Michon Didier Beauclair - UDA / Thomas Granger - Buzzman / Alexandra Mauraisin Le Groupe La Poste / Jérôme Bourgade - Meetic / Julien Levilain - Buzzman / Astrid Fockens Lassagne - Meetic / Georges Mohammed‑Cherif - Buzzman Patrick Ballarin - Digitime / Bruno Fraioli - Stratégies Benoît Seguin - 366 / Didier Beauclair - UDA / Bruno Zaro - Anous Vincent Léorat, Nicolas Kabassakalis - DDB David Heard - INPES / Alexandre Hervé - DDB Guillaume Espinet, Elsa Magadoux - BETC / Coline André Canal+ / Olivier Apers - BETC Michel Rouger - Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux / Jean‑François Bouchet, Alexandre Hervé – DDB / Lyse Hautecoeur Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux / Emmanuel Courteau, Annaelle Rivoal - DDB Avec le soutien de Xavier Beauregard - Leo Burnett / Sophie Bédé‑Carroué - Intescia Béatrice Roux - L'Equipe / Sébastien Emmeriau ‑ Havas Melanie Pennec, Fabien Donnay, Jean Weessa - DDB business Actualité AVEC TALISMAN, RENAULT CROISE LES DOIGTS AUTOMOBILE Alors que SUV et cross-over ont le vent en poupe en France, Renault fait le pari de lancer une berline premium. La bien nommée Talisman veut séduire par son design énergique et sa technologie protectrice. OCÉANE REDON @Oceane_Redon p PERTE DE VITESSE. « Ce type de modèle plaît moins aux clients. En 2013, 1,5 million de grandes berlines ont été vendues en Europe, contre 2,5 millions en 2006 », analyse Marc Boilard, associate partner spécialisé dans l’automobile chez Oliver Wyman. « En France, la gamme moyenne-supérieure représentait 12 % de part de mar- STRATÉGIES N° 1822 une grosse voiture, il dégagera de la marge plus facilement que sur un petit véhicule », glisse Marc Boilard. Mais, comme toujours, Renault se refuse à communiquer ses objectifs chiffrés. Photos : © Renault remier semestre chargé chez Renault. Outre une nouvelle signature publicitaire, « La vie, avec passion », la marque au losange a lancé plusieurs modèles. Après son Nouvel Espace et le cross-over Kadjar, le constructeur vient de lever le voile sur sa nouvelle berline premium du segment D, celui des voitures familiales et des « routières ». Baptisée Talisman, cette remplaçante de la Laguna a été présentée lundi 6 juillet lors d’un événement presse conçu par Le Public Système, avant une commercialisation prévue fin 2015. Avec ce nouveau nom censé porter chance, Renault tente de revenir dans la course sur un segment pas franchement à la mode en France ni en Europe. Outre la concurrence des monospaces dans les années 1990 puis celle des crossover dans les années 2000, le segment D a pâti de la crise. Les foyers se sont recentrés sur des voitures plus petites, comme les berlines compactes du segment C, voire B. L’APPELLATION française Talisman peut devenir un atout à l’international. ché sur les six premiers mois de 2015, contre 17 % en Europe », ajoute François Roudier, directeur de la communication du Comité des constructeurs français d’automobiles. Mais en tant que constructeur généraliste, Renault se doit d’avoir une nouvelle berline sur ce segment pour que sa gamme soit complète, en vue de fidéliser sa clientèle. L’intérêt est aussi financier. « Si un constructeur arrive à faire suffisamment de volume avec Laguna, patatras Lancée en 1993, la berline Laguna fut d’abord un succès. Mais les versions 2 et 3 ont failli là où la voiture mère avait réussi. Du fait de problèmes de fiabilité à répétition (usure des boîtes de vitesses, réservoir de carburant défectueux…) et de critiques récurrentes dans la presse spécialisée, la dernière Laguna ne s’est vendue qu’à 345 000 exemplaires contre respectivement 1,4 et 1,1 million pour les deux premiers modèles. Renault, qui veut tourner la page de cet échec commercial, affirme d’ailleurs être parti d’une page blanche pour créer la Talisman. 12 RATTRAPER LA CONCURRENCE. Pour s’imposer sur ce segment dominé par la Passat de Volkswagen et concurrencé par les allemandes premium comme l’Audi A4, la Mercedes Classe C ou la BMW Série 3, Renault doit impérativement proposer un produit au niveau de la concurrence : fiable et robuste. « La Talisman respecte les codes de ce segment, comme l’habitabilité, la hauteur sous pavillon ou la sensation d’espace à l’intérieur », avance Jean-François Reynaud, directeur marketing du segment D chez Renault. De manière globale, la marque doit aussi faire évoluer son image de constructeur de petites voitures type Twingo ou Clio. « Avec cette berline premium, l’enjeu de Renault est de reconquérir le segment D et d’asseoir sa montée en gamme aux côtés du Nouvel Espace, qu’elle présente comme son véhicule premium », continue Marc Boilard. Un enjeu de taille pour la marque, qui n’a jamais réussi à imposer ses voitures dites premium comme la Vel Satis (2002) ou la Latitude (2010). D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Renault a opté pour Talisman, un nom que le constructeur avait 09/07/2015 de longue date dans son portefeuille de marques. « Le talisman, c’est l’objet magique. Avec ce nom, Renault veut redonner à la voiture sa fonction de découverte et de rêve », glisse Sophie Gay, directrice de Nomen France à l’origine de plusieurs noms de voiture pour Renault, comme Clio ou Captur (lire l’encadré ci-dessous). BIEN-ÊTRE ET PROTECTION. De son côté, la marque au losange estime que le nom de Talisman est cohérent avec cette berline. « Il y a des notions de puissance et de protection dans ce nom. Ce qui cadre bien avec le véhicule, dont le design exprime l’énergie et dont la technologie confère un sentiment de sécurité », ajoute Jean-François Reynaud. La marque, qui communique historiquement avec Publicis Conseil, devrait d’ailleurs s’appuyer sur des valeurs de bien-être à bord et de sensations de conduite dans sa prochaine publicité, en cours de réalisation. 09/07/2015 Si la partie n’est pas gagnée, Renault peut espérer conquérir une clientèle professionnelle en Europe. D’ailleurs, la marque vise une cible composée à 60 % de sociétés. Pour s’imposer dans les flottes d’entreprise (et concurrencer notamment la Peugeot 508), la Talisman devra respecter plusieurs critères précis, comme ses Savoir se faire un nom LA MARQUE AU LOSANGE doit faire évoluer son image de constructeur de petites voitures, type twingo ou Clio. Pour bien nommer son véhicule, les constructeurs doivent respecter des règles, selon Sophie Gay, directrice de Nomen France. Ainsi, il faut trouver un nom en adéquation avec le véhicule. « Le nom Captur correspond au modèle, car il est en deux syllabes, fugace. Il évoque cette idée de cap, de tension, mais rend le côté aéré du design. Des valeurs en adéquation avec un cross-over. » Il doit aussi y avoir une pertinence culturelle. «Il y a plusieurs années, des véhicules ont dû changer de nom car les constructeurs prêtaient moins l’oreille à leur compréhension internationale. Aujourd’hui, ils font attention à ce que la marque parle de manière positive à toutes les cibles. » Enfin, la « distinguivité » est importante. « Quand Nissan est sorti des codes avec le Qashqai, personne n’arrivait à le prononcer, mais au final ça a fonctionné. Car la marque a fait un bon storytelling avec le côté “tribu”. Il faut trouver une originalité dans le nom du véhicule tout en respectant les codes du segment. » 13 émissions de CO2 ou son coût d’utilisation (prix du carburant, assurance, entretien) et faire attention à sa valeur résiduelle à l’issue de la période d’amortissement. ADAPTÉE AUX VTC. Pour installer sa nouvelle berline, la marque pourra aussi compter sur l’essor des voitures de transport avec chauffeur (VTC) puisque « les berlines, spacieuses à l’arrière, confortables et statutaires sont adaptées à ce type d’usage », continue Marc Boilard. Enfin, si les grosses berlines ne séduisent plus les Européens, elles sont toujours recherchées en Chine, en Amérique latine et dans d’autres pays émergents. Et là encore le nom Talisman, de portée internationale, peut être un atout. « On est sur un nom français mais qui fonctionne à l’étranger. Cela permettra à Renault de s’exprimer sur son marché domestique via une appellation française qui sera également perçue comme locale sur les marchés internationaux », précise Sophie Gay. ◊ STRATÉGIES N° 1822 BUSINESS / La vie des budgets bouygues telecom, la promise se pomponne tÉlÉComs La filiale de Bouygues cherche la martingale publicitaire qui lui permettra de concilier prix bas et innovation… avant cession ? Quatre agences sont invitées à plancher sur le sujet cet été. alaiN DelCaYre @adelcayre carte des prix bas et SFR-Numericable qui privilégie désormais le câble, faisant du mobile un accessoire de son offre globale. » Alexis Chery, senior director au cabinet Simon-Kucher & Partners, tempère : « Bouygues Telecom a le mérite d’avoir clarifié son offre en réintégrant B & You [son offre low cost] et développé une très forte segmentation marketing autour de l’accès à la data sur la 4G. » Il a aussi « beaucoup misé sur ses points de vente et sur la relation client, historiquement son point fort », ajoute Thibaut de Smedt, directeur associé chez Bryan Garnier. BOUYGUES TELECOM va devoir se livrer à un exercice d’équilibrisme entre la défense d’un bon rapport qualité-prix et la mise en avant de ses capacités d’innovation. l ’offensive de la dernière chance ? Ultime opération de charme pour rendre la mariée plus belle ? Bouygues Telecom vient de lancer une compétition auprès de quatre agences en vue de l’attribution de son budget de communication : BETC, Les Gaulois, Ogilvy & Mather et TBWA Paris. Chez DDB, pas de commentaires, mais il semblerait que l’agence historique de Bouygues Telecom ne souhaite pas participer à ce nouvel appel d’offres, qui intervient 18 mois seulement après une compétition qu’elle avait regagnée en finale face à BETC, et à laquelle avaient également participé Buzzman, McCann Paris, Saatchi & Saatchi et TBWA Paris. Dans cette nouvelle consultation, le groupe Havas, avec BETC et Les Gaulois, revient en force après la bataille perdue sur SFR qui a choisi STRATÉGIES N° 1822 en mars dernier Saatchi & Saatchi avec le soutien des équipes de Red (agence opérationnelle de SFR au sein de Publicis Dialog), au détriment de l’agence Les Gaulois qui gérait le budget depuis 2006. NEUVIÈME ANNONCEUR FRANÇAIS EN 2014. Pour l’opérateur, le pari est risqué. Neuvième annonceur français en 2014 avec un budget médias brut de 239,2 millions d’euros (hors display internet), selon Kantar Media, Bouygues Telecom, qui vient de rejeter fin juin l’offre de 10 milliards d’euros d’Altice, maison mère de Numericable-SFR, est dans une position inconfortable. « Le groupe a un problème de positionnement industriel et marketing, estime Tariq Ashraf, manager télécoms chez Bearing Point. Il est pris en tenailles entre Orange qui propose une offre plus chère mais qui rassure, Free qui joue la 14 239,2 millions d’euros d’investissements publicitaires en 2014 (366,8 millions pour orange, 284,4 millions pour sFr et 106 millions pour Free). – 10,8 % de dépenses publicitaires en 2014 (+ 28,2 % pour orange, + 9,9 % pour sFr, + 15,4 % pour Free), selon Kantar media. VENTE INÉLUCTABLE. Principale victime de la bataille des prix sur la 4G, Bouygues Telecom va devoir se livrer à un délicat exercice d’équilibrisme entre la défense d’un bon rapport qualité-prix et la mise en avant de ses capacités d’innovation. La première est indispensable pour faire du volume afin de valoriser l’entreprise dans la perspective de sa vente, inéluctable à terme selon les observateurs (une fois passées les élections régionales et les enchères autour des fréquences en or, toutes deux prévues en fin d’année). La seconde, portée par la qualité de son réseau 4G et ses initiatives en direction des geeks comme ses « week-ends data illimitée », est incontournable pour soigner son image. C’est sans doute à ce grand écart que devra se livrer la nouvelle stratégie de communication de l’agence lauréate, qui devrait être choisie à la rentrée au plus tard. Un été studieux en perspective pour les quatre candidates. ◊ 09/07/2015 BUSINESS / La vie des budgets LES CONSULTATIONS ANNONCEUR MISSION AGENCES CONSULTÉES AGENCE SORTANTE Abbvie Aéroports de Paris Aéroports de Paris Corporate Stratégie de marque Communication boutiques, activation et réseaux sociaux en Chine et Russie Communication Site touristique Communication sur le fromage de chèvre Elan Edelman, Havas Paris et TBWA Corporate Babel, Ogilvy Paris/Brand Union et W (Pitchville) Fred & Farid, Gyro Ailleurs exactement, MRM, Score DDB, W et Young & Rubicam (Pitchville) Quatre agences en shortlist appel d’offres en cours Appel d’offres en cours – W – Publicité Publicité Publicité Emakina DDB Paris Havas 360 Agence nationale des fréquences agence régionale des Pays de la Loire Association nationale interprofessionnelle caprine Attractive World BOUYgUeS teLeCOM Brico Dépôt – – – Brico Dépôt Centre Pompidou Communauté urbaine Marseille Provence Métropole GSK-Novartis Conseil médias et achat d’espace digital relations avec les médias Conseil médias et achat d’espace Appel d’offres en cours (Pitchville) BetC, Les gaulois, Ogilvy & Mather et tBWa Paris Havas 360, Leo Burnett, Les Gros Mots et Publicis Shopper (VT Scan) Group M Interaction, I Prospect et My Media (VT Scan) appel d’offres en cours Appel d’offres en cours Conseil médias et achat d’espace monde Appel d’offres en cours iNPeS Communication à destination des migrants originaires d’afrique subsaharienne événementiel Relations presse appel d’offres en cours Group M et Omnicom Media Group (GSK), Starcom Mediavest Group (Novartis) – appel d’offres en cours Appel d’offres en cours – – Communication des 50 ans Stratégie digitale Communication médias et hors médias Et vous, Mad & Woman, Oko et W (Pitchville) BETC Digital, Fullsix et Razorfish/Madame Bovary La Chose/Anatome/La Netscouade, Lowe Stratéus et Razorfish/Madame Bovary Sephora Unicancer Relation client en Europe Étude de notoriété Vin et Société Publicité sur la consommation responsable BETC Digital, MRM, Ogilvy One et Sid Lee (VT Scan) Novatest, Quali Strat/Sémiosine, TNS Sofres et Viavoice/Public Voice (Gibory) Appel d’offres en cours – – Publicis Consultants, Dufresne Corrigan Scarlett pour le volet Île-de-France Rapp – Métropole de Lyon Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt Perce-Neige Sécurité routière Sécurité routière – – – – En italiques et en gras = Nouveaux budgets en consultation. LES TRANSFERTS ANNONCEUR MISSION NOUVELLE AGENCE ANCIENNE AGENCE Aston Martin Cité des sciences et de l’industrie Good Goût Heineken Interbev Laboratoires Expanscience L’Oréal Mercurochrome (Laboratoires Juva Santé) Metro Cash & Carry France Musée du Quai Branly Orange Parc Astérix Planet Sushi Marketing global Publicité exposition Darwin Publicité Publicité monde Conseil médias et achat d’espce Communication RSE Nouveaux concepts retail en Europe Publicité Publicité (VT Scan) Relations presse Lancement du futur webmail Orange Activation digitale et de terrain Campagne in-store WPP Citron pressé Australie Publicis Worldwide Vizeum Pixelis et Utopies CBA Retail Havas 360 Le Nouveau Bélier Alembret Communication Nabis Conseil Brand Station Monsieur Loyal – – – Wieden & Kennedy Mindshare – – – CA Communication – – – – SNCF Thomson Video Networks Vichy Ville de Marseille Stratégie sur les réseaux sociaux Relations médias Refonte site web Conseil médias et achat d’espace 5ème rue Actine Stratégies Uzik Dentsu Aegis Network et Safari RH – – – – 09/07/2015 15 STRATÉGIES N° 1822 BUSINESS / Étude de cas axa à plein pot sur twitter DiGital Pour se positionner auprès des jeunes actifs comme l’assurance du quotidien, Axa met en œuvre avec Marcel des opérations illustrant des bénéfices concrets. mÉGaNe GeNsoUs @Megoustastou de notoriété. Les courtes vidéos invitaient également les internautes durant cinq jours à tenter de gagner un trajet dans le véhicule le plus fou à l’aide du hashtag #JeVeuxRentrerEn, avant une seconde phase de communication plus axée sur le produit. résultat objectif ILLUSTRER LES BÉNÉFICES QUOTIDIENS DE L’ASSURANCE. Depuis 2013, Axa s’adresse aux jeunes de 18 à 29 ans via son offre Switch by Axa. Cette dernière couvre les domaines classiques de l’assurance (santé, juridique, banque) tout en mettant l’accent sur deux préoccupations majeures de cette cible : l’habitation et l’automobile. Avec des « petits plus » comme des réductions auprès des sociétés de déménagement pour la première ou la livraison à domicile d’un véhicule réparé pour la seconde, le leader mondial de la protection espère accompagner ses clients dans leur vie de tous les jours et ainsi déconstruire les poncifs : « Contrairement à l’image classique de l’assurance qui n’intervient qu’en cas de coup dur, Switch by Axa est l’assurance à utiliser “immédiatement”», explique Isabelle Duvernay, directrice de la marque Axa. Restait à le faire savoir à la population visée. STRATÉGIES N° 1822 moyen LA GARANTIE JOKER COMME POINT D’ENTRÉE. Pour donner une traduction concrète à son offre de protection, Switch by Axa a fait appel à l’agence Marcel, avec qui elle collabore sur les réseaux sociaux depuis sa création. « Un point d’entrée pour tous nos services à mettre en avant pour parler à la cible et à ses parents », selon les mots de Pascal Gaveriaux, directeur associé de l’agence, dont le choix s’est porté sur la garantie Joker. Des retours en taxi de nuit pris en charge dans la limite de cinq par an, qui expriment l’insight de Switch by Axa : assurer la protection de ses clients tout en les comprenant et en répondant à leurs attentes. L’adaptation créative, elle, « magnifie le service », indique le directeur associé, en mettant en scène des moyens de transport originaux, du monster truck au carrosse en passant par le char romain, dans u ne campag ne 16 MONSTER TRUCK ou carosse ? les internautes étaient invités à gagner un trajet dans le véhicule le plus fou grâce au hashtag JeVeuxrentreren. # DE L’ENGAGEMENT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX. Si Isabelle Duvernay admet qu’« Axa n’est pas une love brand », ils travaillent encore « à construire la marque ». Après cette campagne, l’assureur semble s’être forgé une certaine présence sur le digital. Avec près de 5 000 tweets sur le hashtag #JeVeuxRentrerEn entre le 1er et le 5 juin, soit 3 958 participants uniques répartis sur Twitter et Facebook, près d’un million de vues complètes ont été générées sur les différentes vidéos et ont permis à l’opération d’être en « trending topic » naturel dès son lancement. Certaines marques ont même joué le jeu, la campagne ayant suscité 26 interactions avec entre autres Oasis, l’armée de l’air ou encore les Taxis bleus. L’aboutissement de l’opération a eu lieu le 3 juillet au soir, le gagnant du concours ayant eu la surprise de rentrer chez lui dans une Delorean aux couleurs de l’Olympique lyonnais. ◊ CHiFFres CLÉS 2013. Création de switch by axa. 200 000 jeunes clients de l’assurance depuis son lancement. 4 997 tweets sur le hashtag JeVeuxrentreren. 3 958 participants au jeu-concours. 26 marques ayant réagi au hashtag sur twitter. 54 399 visites sur le site switch by axa durant la campagne, du 1er au 5 juin. # 09/07/2015 BUSINESS / Actualité Babel accélère avec Born to Run PUBLICITÉ Le groupe de communication intégrée de Laurent Habib ajoute la communication B to C à son offre en se rapprochant de l’agence dirigée par Gwendaline Chauvin. DELPHINE LE GOFF @DelphineLeGoff 1 AUGMENTER LA VOILURE. « Nos clients [Haribo, la Foire de Paris, Uniéditions, Domus, Les 3 Suisses…] sont ravis pour nous, ce qui me paraît de bon augure », se félicite Gwendaline Chauvin. Les fondateurs de la jeune agence née il y a six ans et sise rue de la Banque, à u n jet de pier re de Ba bel, « n’étaient pas des obsessionnels du rapprochement », souligne la jeune femme, qui a officié en tant que planneuse stratégique chez Auditoire, K Agency, High Co et Mediaedge-CIA. 09/07/2015 © Marc Philbert i ls échangent plaisanteries et bons mots, jouent l’étonnement ravi devant leurs terrains d’entente et leurs analyses partagées. Laurent Habib, président de Babel, et Gwendaline Chauvin, cofondatrice de Born to Run, évoquent avec animation une fête organisée deux jours auparavant : « Les équipes de Born to Run se sont immédiatement intégrées à celles de Babel », se réjouit Laurent Habib, dont le groupe de communication intégré vient de se rapprocher de l’agence de publicité, qui rejoindra dans les semaines qui viennent ses locaux de la rue Greneta, dans le deuxième arrondissement parisien. Le mariage donne naissance à un nouveau label au sein du groupe indépendant : Born to Run @ Babel. « Il ne s’agit pas d’une acquisition, mais d’un échange de parts », précise Laurent Habib. Les fondateurs de Born to Run, la directrice générale en charge de la stratégie Gwendaline Chauvin, et les deux directeurs de création, Nicolas Poirier et Matthieu Chanvrin, seront donc désormais associés aux destinées de Babel. LAURENT HABIB ET GWENDALINE CHAUVIN entourés des directeurs de création Matthieu Chanvrin, Nicolas Poirier et Paul Wauters. 19 MILLIONS D’EUROS de marge brute prévue par Babel en 2015 suite au rapprochement avec Born to Run. « Nous avons été sollicités sur énormément de pitchs, dont de grosses compétitions comme Ikea, et nous nous trouvions confrontés à des agences comme Marcel, Change et Herezie… », rappelle-t-elle. Se pose très vite pour l’enseigne, qui emploie une vingtaine de personnes et réalise une marge brute de 1,5 million d’euros, un problème de voilure. « Nous étions presque en recherche d’une forme de mentorat », résume la planneuse. PAS DE CHANGEMENT DE NOM . La f igure tutélaire, ce sera donc Laurent Habib. « Babel a une culture de grandes marques institutionnelles, de design, de social media. Born to Run nous apporte sa vivacité, sa culture de la publi- 17 cité et de l’activation », explique Laurent Habib, qui définit son enseigne en trois mots : « séniorité, créativité, qualité ». Born to Run, qui a longtemps travaillé pour KFC, est la seule structure rachetée par Laurent Habib à ne pas être rebaptisée sous le nom Babel. Avec ce nouveau rapprochement, le groupe verra sa marge brute passer à 19 millions d’euros, et ses effectifs à 190 salariés. En mars dernier, c’étaient les 30 salariés de Human Live, spécialisée dans la communication corporate et événementielle, qui rejoignaient la rue Greneta (lire Stratégies n° 1804). « Je m’engage à ne pas faire d’autre acquisition en 2015 ! », s’amuse Laurent Habib. L’année n’est pas finie… ◊ STRATÉGIES N° 1822 BUSINESS / Actualité Avant les vacances, c’est déjà la rentrée télé TÉLÉVISION Les chaînes n’attendent plus fin août pour présenter leurs principales nouveautés de la rentrée. Très suivi dans les agences médias, le mercato d’été bat son plein. BRUNO FRAIOLI @BrunoFraioli © JF Baumard/VAB/TF1 l ’été promet d’êt re chaud et orageux. La télévision ne déroge pas à cette prévision. Le premier coup de tonnerre a retenti lundi 6 juillet avec la déprogrammation de Masterchef, le concours de cuisine de TF1. Produit par Shine, le divertissement, qui en est à sa cinquième saison, n’a pas atteint les 3 millions de téléspectateurs lors des deux premiers épisodes. Une catastrophe en première partie de soirée pour TF1. Masterchef a été relégué sur NT1, autre chaîne du groupe, à compter du 30 juillet. Dans un contexte concurrentiel très serré, TF1 et les autres chaînes historiques sont engagées dans une spirale continue de recherche de nouveautés. « La création devient difficile, surtout à l’aune des objectifs de TF1, confie Fabrice Bailly, directeur des programmes de la chaîne. Il faut trouver des concepts originaux et séduisant tout le monde. » L’été sera un terrain d’essai pour la Une, qui lance deux jeux en avant- TF1 mise sur l’événementiel et les miniséries, telle Une chance de trop, avec Alexandra Lamy, Fort encombrement publicitaire « Le média TV se porte bien en consommation, analyse Olivier Roberdeau, directeur TV de Minsdshare. Les régies sont confrontées à un problème de gestion de l’inventaire. » En clair, l’encombrement augmente. Toutefois, pour gérer la pénurie d’espace, pas question d’augmenter les tarifs. « Rien ne le justifie, car les audiences n’augmentent pas », ajoute-t-il. Du coup, les négociations seraient plus serrées, et les régies appliqueraient des majorations, comme un emplacement préférentiel dans l’écran. Conséquence : la hausse des coûts du GRP nets de la TV. Sur la saison écoulée, ils auraient pris entre 1 % et 5 %, selon les cibles. Les plus touchées sont les publics jeunes. La rentrée de septembre semble engagée sur cette tendance. STRATÉGIES N° 1822 soirée : Wishlist, animé par Christophe Dechavanne, où les candidats tentent de remporter l’un des cadeaux d’une liste qu’ils ont dressée eux-mêmes, et Boom, présenté par Vincent Lagaf’, où les concurrents doivent découvrir une bonne réponse sous peine de voir exploser une bombe. Fin juillet, TF1 proposera aussi Le Meilleur Menu de France, en avant-soirée. Prémices peut-être de la rentrée avec, dès 17 h, des programmes de narration, puis des jeux. Une case qui pourrait accueillir Alessandra Sublet, transfuge de France 2. En soirée, la chaîne privilégiera l’événementiel. Dès l’automne, il y aura les matchs du XV de France de la Coupe du monde de rugby (du 18 septembre au 31 octobre), puis des miniséries de 6 ou 8 épisodes : 18 Une chance de trop, avec Alexandra Lamy, Le Secret d’Élise, un thriller adapté d’une série britannique (Marchands), et Le Mystère du lac, un Broadchurch français. La fiction est également au cœur de la grille de rentrée de France 2, en prime time, avec la série 10%, réalisée par Cédric Klapisch, où une myriade d’acteurs jouent leur propre rôle, Le Passager, adapté du roman de Jean-Christophe Grangé, et Malaterra… un autre Broadchurch à la française. La chaîne publique, qui connaîtra son nouveau patron des programmes fin août, ne touchera pas à l’avant-soirée, domaine réservé de Nagui. « Nous allons faire un gros travail sur le fond de grille », précise en revanche Bruno Patino, directeur général des programmes. 09/07/2015 BUSINESS / Actualité UN COUPLE EN PLUS. M6, actuellement en tournée auprès des agences médias, a annoncé l’arrivée d’un nouveau couple, le cinquième, dans son programme court vedette de début de soirée, Scènes de ménage. L’avant-soirée restera construite autour des programmes de coaching. Dans ce cadre, la déco change d’égérie : Sophie Ferjani succède à Valérie Damidot. Cette dernière va poser ses valises chez NRJ 12 où elle parlera… déco, mais pas seulement, puisque l’animatrice est attendue aussi pour un divertissement Les « HD » vainqueurs de la saison © France Télévisions En face, chez France 3, ce sont les mi-journées et secondes parties de soirée qui seront modifiées : Vincent Ferniot succède à Laurent Boyer aux commandes de Midi en France, et Le Grand Soir 3 passe de 1 heure à 35 minutes, afin de faire débuter moins tardivement les magazines culturels qui suivront, comme L’Heure H, qui s’intéressera à l’histoire contemporaine. scientifique ! Sur la chaîne, Valérie Damidot y retrouve Benjamin Castaldi, qui ressuscitera le jeu L’Académie des 9. Le but de NRJ 12 est de recoller au peloton de tête des chaînes TNT : NT1, qui va donc bénéficier de Masterchef, W9, qui accueillera Louise Ekland (ex-France Télévisons), TMC, qui relance le jeu Une famille en or avec Arnaud Tsamère, et D8, portée par Cyril Hanouna, qui continue d’y faire la pluie et le beau temps. ◊ 10 %, série de Cédric Klapisch, met en scène des acteurs dans leur propre rôle sur France 2. Ce sont encore quelques dixièmes de point de part d’audience que les chaînes historiques ont laissés cette année. Sur septembre-juin, selon Mindshare et Médiamétrie, TF1 est en recul de 1 point entre 20132014 et 2014-2015, à 22,1 %, et M6 perd 0,4 point, à 9,8 %. Ce recul s’observe aussi sur les ménagères de moins de 50 ans : TF1 cède 0,6 point, à 24,3 %, et M6, 1 point, à 14,9 %. « Cette perte se fait essentiellement au bénéfice des six nouvelles chaînes HD qui, elles, ont gagné 1,4 point, à 4,4 % de part d’audience sur les plus de 4 ans », note Olivier Roberdeau, directeur TV de Mindshare. Même les « chaînes TNT » souffrent désormais : en une saison, leur part d’audience baisse de 0,9 point, à 16,9 %. Avant 20 h, TF1 (20,8 %, – 0,5 point), Canal + (4,8 %, – 0,4 pt) et M6 (9,3 %, – 0,5 point) reculent, essentiellement au profit de France Télévisions. Baisse aussi en soirée pour TF1 (24,2 %, – 0,6 pt) et M6 (11,9 %, – 0,7 pt), tandis que les chaînes HD progressent : 3,7 %, + 1,4 pt. Les 3 principaux « flops » sont Rising Star (M6), Tout peut arriver (M6) et Grey’s Anatomy (TF1). Les « tops » : Disparus (France 3), The Voice (TF1) et Touche pas à mon poste (D8). – Crédits photo : Getty Images. PROFESSIONNELS DES MÉTIERS DE SERVICES, VOUS PASSEZ TOUT VOTRE TEMPS À PRENDRE SOIN DES AUTRES. ET VOUS ? QUI PREND SOIN DE VOUS ? Complémentaire Santé – Prévoyance – Retraite C’est parce que nous connaissons si bien les métiers de la santé, du conseil, de la restauration, de l’hôtellerie, du transport, et des commerces de proximité que nous sommes en mesure de vous apporter les solutions les plus adaptées à vos besoins. KLESIA, au service des entreprises de service depuis plus de 65 ans. 09/07/2015 19 STRATÉGIES N° 1822 BUSINESS / Veille médias le segment est le message presse tÉlÉVisioN Canal + travaille sur des messages publicitaires segmentés en fonction des cibles qui pourraient révolutionner le spot TV. amaUrY De roCHeGoNDe @derochegonde U COUP DE FOUET. Expérimentée au Royaume-Uni sur Sky avec des annonces locales, cette publicité adressée en fonction des publics peut prendre place rapidement sur le direct des plateformes sur internet (OTT) et dans un deuxième temps sur les box. Roger Coste a précisé qu’il ne s’agissait pas de publicité personnalisée mais d’un ciblage en fonction de données anonymisées via une dizaine de segmentations par cible. Une telle STRATÉGIES N° 1822 ROGER COSTE, directeur de Canal + régie, évoque une dizaine de segmentations par cible. l’opiNioN vient de conclure un partenariat avec la régie publicitaire Adyoulike. Celle-ci est chargée de la commercialisation des inventaires publicitaires de type native advertising du quotidien numérique et papier. DIFFUSION : 35 000 ex. par jour selon l’éditeur. AUDIENCE : 700 000 visiteurs uniques par mois. mobile © Canal + n message spécifique adressé à des cibles en fonction de leurs cent res d’i ntérêt ? Cette réalité banale sur internet relève encore un peu de l’utopie en télévision. Ce n’est pas étonnant que Canal +, qui a accès via ses box à la fameuse voie de retour des opérateurs, y réfléchisse depuis longtemps. « La télévision connectée va apporter quelque chose de nouveau : on va savoir qui est derrière l’écran. Nous, nous le savons déjà nommément, nous savons à chaque instant ce que regardent nos abonnés, leurs goûts, leurs passions et ce qu’ils font. Nous pourrons adresser à différentes cibles des publicités qui ne seront pas nécessairement les mêmes », expliquait déjà Rodolphe Belmer, ex-directeur général de Canal +, à l’Udecam en mars 2012. Lors d’un colloque de l’Acces, le 25 juin, Roger Coste, directeur général de Canal + Régie, a révélé que 20 personnes de son groupe travaillaient à développer de la publicité « segmentée » et différenciée suivant les cibles. le parisieN propose à ses annonceurs, du 13 juillet au 30 août, deux dispositifs commerciaux avec, pour la première fois, un forfait illimité pour communiquer dans le quotidien. Le forfait illimité propose autant d’insertions dans le quotidien que le désire l’annonceur, du 13 juillet au 30 août, dans la limite d’une insertion par jour et de cinq « der », soit 30 millions de contacts 25-49 ans sur 30 jours (tarif : 150 000 euros pour un coût contact de 1000 euros). Le forfait 4G propose quatre formats news dans Le Parisien-Aujourd’hui en France sur une semaine, avec +94 % de couverture entre une et quatre insertions sur la cible 25-49 ans (tarif : 40 000 euros). réforme pourrait apporter un réel coup de fouet aux recettes publicitaires de la télévision, qui ont tendance à baisser pour s’établir à 3,2 milliards d’euros. En rendant la publicité TV plus compétitive par rapport à la vidéo sur le web, le petit écran redeviendrait très attractif aux yeux des annonceurs. Mais cela passe par une modification du décret de 1992 qui n’autorise la publicité adressée que sur France 3 Régions. Le dossier est entre les mains de la direction des médias (DGMIC), qui a déclenché une enquête de marché. En cas de feu vert, Canal + Régie profitera de la voie de retour de Canalsat, qui livrera des données pour la mesure hybride de Médiamétrie en septembre. D’autres opérateurs, comme Orange, pourraient se joindre à l’opération. L’Acces a de son côté demandé l’autorisation de diffuser des « messages publicitaires segmentés » et de « présenter le produit d’un parrain ». ◊ 20 laGarDÈre pUbliCitÉ commercialise ses premières offres de publicité connectée en partenariat avec Selectionnist. Un annonceur peut par exemple choisir de rediriger les lectrices qui prennnent en photo leur publicité dans un magazine vers son site officiel ou géolocaliser l’utilisateur au moment du flash afin de le rediriger vers un point de vente précis. SITE m6 DiGital lance No Pain, No Game, une chaîne web destinée aux joueurs de jeux vidéo. Ceux-ci y trouveront régulièrement des tutoriels permettant de progresser dans les principaux jeux grâce à des astuces et des conseils. Cette chaîne, centrée autour de six jeux phares de l’e-sport (Call of Duty, League of Legends, Counter Strike, Offensive, Starcraft et Fifa) est disponible sur Dailymotion et You Tube. No Pain, No Game est créée et mise en place par M6 Digital Talents, l’entité en charge des Multi Channel Networks (MCN) qui a déjà lancé Golden Moustache, Rose Carpet, Minute facile et Cover Garden. 09/07/2015 BUSINESS / Culture tech spicee, le sel de la tV CARGO GÉANT POUR PARIS ViDÉo Pure player indépendant consacré exclusivement aux vidéos, Spicee a organisé une levée de fonds de 1 million d’euros, suivie par Xavier Niel et Marc Simoncini. CÉCilia Di QUiNZio @CciliaDiQuinzio CONTENUS À LA DÉCOUPE. Société, culture, politique, lifestyle… Le pure player se définit comme un média généraliste mais consacré à 90 % aux thématiques internationales. « Nous ciblons des internautes déjà bien informés, exigeants, qui cherchent de l’originalité et un ton en plus », indique-t-il. L’objectif est de créer « une marque internationale d’obédience française ». Le modèle économique, sans publicité, est fondé sur l’abonnement (9,90 euros par mois, 99 euros par an et 2,50 euros en 09/07/2015 DR R etrouver la qualité des contenus télévisuels (documentaires, grands reportages…) sur le web, c’est le pari de Spicee, un média digital 100 % vidéo. Un projet lancé il y a un an par Jean-Bernard Schmidt, ex-directeur de la rédaction des magazines de M6, et Antoine Robin, ex-directeur général d’Havas Production, à partir d’un double constat : la télé n’a pas su s’adapter à la transformation numérique, et internet est saturé de vidéos. Un troisième actionnaire fondateur, Br u no Va n r yb, ex-président d’Avanquest, accompagne le duo : « Notre savoir-faire nous permet de contrôler toute la chaîne de fabrication : nos contenus sont originaux, nous sommes à la fois producteur, éditeur et diffuseur », explique Jean-Bernard Schmidt. Spicee dispose d’un réseau de correspondants en France et à travers le monde, en partenariat avec l’agence Babel Press. e-single). Les fondateurs sont déjà en négociations pour vendre leurs contenus à des chaînes étrangères. Pourtant, hors de question de calquer les méthodes de la TV. L’outil de marketing conversationnel Flamefy les accompagne pour adapter sujets et formats, et les diffuser au bon moment. Avec les réseaux sociaux comme vecteur de diffusion. Il s’agit de proposer les contenus à la découpe, selon les temps de lecture. Ainsi, un documentaire est disponible en format complet mais aussi en série de quatre épisodes, ou encore sous forme de pastilles. à terme, le site fonctionnera sur un système d’onglets en fonction du temps dont dispose le visiteur. Un concept qui rappelle France TV Zoom, ou encore Vice et sa rubrique « Nos mini-documentaires pour ceux qui ont des mini-déjeuners ». Spicee, qui vise les 25 000 abonnés dans les trois ans, a réussi à convaincre de gros investisseurs. Xavier Niel et Marc Simoncini ont participé à la levée de fonds de 1 million d’euros organisée en mai dernier. Pour la suite, il est question de lancer Spicee College, une version pour enfants, et de proposer de la fiction. ◊ 21 SPICEE cible « des internautes déjà bien informés, exigeants, cherchant de l’originalité et un ton en plus ». C’est UN proJet pHaraoNiQUe, dans un immeuble de 15 000 m² sur six étages, dans le nord-est de la capitale. Nom de code : le Cargo. la mairie de paris, qui s’est lancée dans une bataille sans merci avec londres et berlin pour s’imposer comme capitale européenne du numérique, vient de retenir cet incubateur de paris & Co, impulse partners et leurs partenaires. l’ouverture est prévue pour novembre. pour attirer les jeunes pousses internationales, elle a développé une quarantaine d’incubateurs, publics ou privés, qui hébergent déjà plus de 1 500 start-up. autre gros projet très attendu, pour 2017, l’incubateur de la halle Freyssinet, qui court sur 30 000 m², et où Xavier Niel investit près de 200 millions d’euros. Android d’Office miCrosoFt rend disponibles Word, Excel et Power Point sur les smartphones utilisant le système d’exploitation Android de Google. Les logiciels étaient disponibles sous forme d’applications séparées depuis janvier sur les tablettes Android. Loin des yeux WistiKi, qui développe un appareil de géolocalisation d’objets, a levé 1,5 million d’euros. La start-up a développé un petit appareil, le Wistiki, qui, une fois fixé à un objet, permet de le retrouver grâce à une application mobile en utilisant ses coordonnées GPS. Il permet également d’être alerté lorsqu’un objet s’éloigne du smartphone. Sueur et données la start-Up piQ, qui fabrique un capteur de données compatible avec plusieurs sports, a annoncé le 30 juin le lancement de sa première offre, consacrée au golf, en partenariat avec l’appli Mobitee. Le capteur pourra s’adapter à plusieurs accessoires, comme ici un gant de golf. STRATÉGIES N° 1822 dossier Objets cOnnectés Du lien et du liant Derrière une effervescence apparente, le secteur des objets connectés est encore balbutiant et peu organisé. Mais pour les marques, il constitue l’occasion inédite de proposer un service client ultrapersonnalisé. CAPUCINE COUSIN @Capucine_Cousin l e secteur naissant des objets connectés annonce-t-il le renouveau de l’industrie française ? En tout cas, l’effervescence est bien là. Nombre de start-up ont investi ce domaine et brillent dans les salons spécialisés, comme en janvier dernier au CES de Las Vegas. La ville d’Angers, elle, vient de se doter d’une Cité des objets connectés, une plateforme d’innovation industrielle de 1 800 m² comprenant des bureaux et des machines, le tout soutenu par 17 actionnaires privés et publics (Orange, Éolane, Air liquide, Pays de la Loire…). Le phénomène profite de plusieurs facteurs: la généralisation du smartphone, point central de connexion de ces objets via les applications, la baisse du coût des microprocesseurs, l’explosion de la connectivité (3G, 4G, wifi, bas débit avec Sigfox, Lora, etc.) et chez Apple, énumère l’étude de l’institut Oliver les plateformes de financement participatif, telle Wyman sur l’internet des objets, parue début Kick Starter, qui permettent de tester un marché. juillet. « Le client arrive avec un besoin identiLes chiffres les plus optimistes circulent : 15 milfié, comme de surveiller sa maison, puis achète liards d’objets connectés vendus en 2012, au un deuxième produit, qui se couple au premier. moins 50 milliards en 2020, où chaque foyer disNos produits doivent alors se parler entre eux. Ce posera de 30 objets connectés, selon l’institut n’est pas nous qui allons empêcher Apple d’impoGFK. Des objets du quotidien, voiture, autocuiser sa technologie », précise Fred Potter, PDG de seur, ampoule, compteur, thermostat – bientôt le Netatmo, start-up qui a rejoint Apple. corps humain ? – deviennent connectés. Comment les marques vont-elles s’imposer face à des géants qui créent leur « hub » connecté, Un client à vie ? qu’il s’agisse d’Apple (Home Kit, Health Kit), L’enjeu de marché est clair pour les marques : de Samsung (Smart Things), de Google ou enconstituer la base de données la plus qualifiée core d’Orange (Homelive) ? Certaines ont compossible. Grâce aux datas particulièrement fines mencé à s’y greffer, comme Nest, Philips, Merqu’ils permettront de collecter, les objets conneccedes, Jawbone chez Google, Allianz, Somfy, tés vont en effet créer un nouveau mode de reWithings, Legrand chez Orange, Haier, Netatmo lation client, ultrapersonnalisée. « Ils sont une STRATÉGIES N° 1822 22 09/07/2015 © Léa Chassagne/Illustrissimo pour Stratégies source précieuse sur le comportement en temps réel du consommateur, souligne Raphaël de Andreis, CEO d’Havas Media France. Imaginez qu’un lave-vaisselle connecté donne des signes de fatigue : le service client pourrait aussitôt faire une offre de reprise. Les objets connectés seraient des médias. Les alertes et “ push notifications ” émises par des marques sur les objets connectés ont du potentiel si c’est fort, rare et bien ciblé. » « Notre rôle en tant qu’agence est de révéler, par l’objet connecté, une information qui n’était jusque-là pas visible. Il permet de créer un lien par un nouveau service », estime Élodie Bongrain, à la tête de l’entité objets que vient de lancer l’agence Fabernovel. à l’avenir, les marques espèrent fidéliser les clients à vie en leur proposant des objets connectés avec des services personnalisés payants de coaching. Dans son étude « Ibody, la nouvelle frontière », BETC Digital imagine un coaching payant pour un régime alimentaire lié à un bracelet connecté, « que les gens seront prêts à suivre toute leur vie ». Autre enjeu dans ce marché encore balbutiant : la communication. Elle est indispensable pour faire œuvre de pédagogie auprès du grand public. Apple contribuera peut-être à rendre ce segment séduisant en lançant une offensive de charme pour promouvoir sa Watch. « Apple a toujours axé son message sur la valeur ajoutée côté consommateur. Puis fait émerger des services, la réalité technologique restant derrière », rappelle Julie Hardy, vice-présidente de DAN Paris, dont la maison mère TBWA gère la communication 09/07/2015 de la marque à la pomme. Mais, pour l’heure, ce sont surtout les distributeurs (la Fnac, Orange, Bouygues Telecom) qui ont assuré leur communication en aménagant des corners pour les objets connectés. La Fnac vient d’ailleurs, pour en vanter les usages, de lancer un spot diffusé sur le web et destiné aux jeunes (agence Konbini). Les frontières s’estompent Assurément, l’internet des objets dynamite les frontières entre industries. Il irrigue tous les secteurs. Les marques gagnantes vont donc, grâce aux objets connectés, élargir leur périmètre initial. Le cabinet de conseil Wymans imagine ainsi que Withings pourrait se lancer dans l’assurance santé. D’où le test mené avec l’assureur Axa en 2014. « Il faut inventer un nouveau type de prévention, suivre des mesures médicales, qui vont permettre de dire à l’utilisateur où il en est. À partir de l’historique de chacun, on doit pouvoir lui signaler une dérive », explique Éric Caarrel, fondateur et PDG de Withings. De leur côté, Orange et Google pourraient se pencher sur l’assurance domotique et maison. Dans la santé, Google serait également aux avant-postes alors qu’il s’intéresse de près à « l’homme augmenté », via sa filiale Google X. Plus fort, Wymans imagine qu’Amazon pourrait développer un « supermarché virtuel » lié à la maison connectée, avec livraison via un service comme Uber. Aux ÉtatsUnis, le client peut ainsi déjà dicter ou scanner sa liste de courses grâce à l’objet connecté Amazon Dash. n 23 50 milliards d’objets connectés en 2020, selon l’institut GFK. STRATÉGIES N° 1822 dossier © Fnac OBJETS CONNECTÉS À L’IMAGE DE LA FNAC, les distributeurs, via leurs points de vente et/ou leur site web, ouvrent un espace consacré aux objets connectés. La distribution s’immisce dans la boucle FOCUS Dans un marché plus que prometteur où l’offre foisonne, chaque distributeur place ses pions auprès des fournisseurs et surtout des consommateurs. EMMANUEL GAVARD @Manu_Gavard L a vague arrive à grande vitesse et il s’agit de ne pas la laisser passer. Chaque distributeur spécialisé, qu’il soit physique ou pure player, tente de se positionner dans les objets connectés, et d’abord auprès des consommateurs. « Nous sommes à l’étape d’un marché d’offre, avec des start-up très réactives à l’innovation qui sortent de nouveaux produits régulièrement », analyse Stéphane Bohbot, fondateur et CEO du fournisseur d’objets connectés pour la grande distribution Innov 8, également à la tête des 17 magasins Lick lancés il y a un an. Face à cette offre élargie, le premier enjeu est la lisibilité du marché pour le consommateur. D’où l’intérêt de créer un espace ad hoc sur les sites ecommerce, comme C-discount, ou dans le réseau physique, comme la Fnac avec Connect. « Nous faisons régulièrement évoluer la segmentation et l’offre produits en fonction de l’offre », décrit Charlotte Peltier, responsable micro-informatique, téléphonie mobile et objets connectés du distributeur. Les enseignes attirent les nouveaux consommateurs grâce à la téléphonie, située dans le même espace de présentation, que ce soit Lick avec les accessoires ou Fnac Connect avec la vente de téléphone sans abonnement. Une clé d’entrée qui incite d’ailleurs les opérateurs téléphoniques à se lancer. Bouygues Telecom vient ainsi d’inaugurer un concept pour les objets connectés de la maison, dessiné par l’agence W. « Il fallait re- STRATÉGIES N° 1822 penser le rôle des boutiques, devenues majoritairement des lieux de transaction et de service après-vente, pour en faire des lieux de vie et de découverte de l’offre », détaille l’agence. Un rôle dans le parcours d’achat La pédagogie auprès des consommateurs est un enjeu majeur. 24 Côté communication, la pédagogie auprès des consommateurs est « aujourd’hui l’un des enjeux majeurs », estime Charlotte Peltier. Des démonstrations en magasin, réalisées par les fabricants, jusqu’aux vidéos sur internet – comme le fait la Fnac avec Konbini – en passant par des plateformes spécifiques proches du réseau social, tel Lick Your Life, les distributeurs jouent le jeu de la démocratisation, espérant se construire une image de précurseur. Les objets connectés peuvent également avoir un rôle dans le parcours d’achat, comme chez Leroy Merlin, qui prépare un service d’activation des objets lors du passage en caisse, ou encore chez Darty, qui modernise son image en les incluant dans son service après-vente via son Bouton, une assistance fonctionnant en wifi. Mais, dans l’arrière-boutique, une autre partie, plus commerciale, se joue avec les fournisseurs. Détecter les produits prometteurs, envisager leur rentabilité, la distribution s’affaire auprès des start-up pour obtenir le meilleur catalogue et être la première à surfer sur les tendances. La bataille ne fait que commencer avant que les enseignes de grande distribution alimentaire n’entrent (vraiment) dans la danse… n 09/07/2015 p la rpendr aro e le éme rge e r c in a v con ver artager o p inn r MARQUES, PRENEZ LE POUVOIR AVEC JCDecaux Dans un environnement media complexe en mutation permanente, JCDecaux est le media qui (re)donne du pouvoir aux marques pour déployer pleinement leur communication et atteindre leurs objectifs. POWER BRAND REVIEW À TÉLÉCHARGER SUR WWW.JCDECAUX.FR/POWER-ATTITUDE dossier objets connectés Terraillon rebondit avec application(s) ÉTUDE DE CAS La marque plus que centenaire a entamé sa mue en 2013 avec les objets connectés. Dont son produit phare, un pèse-personne nouvelle génération accompagné d’une application très personnalisée. CAPUCINE COUSIN @Capucine_Cousin objectif Apporter de la valeur d’usage au pèsepersonne. Le Web Coach Pop, voilà le nouveau produit star auquel Terraillon, vénérable entreprise née en 1908 (rachetée par le groupe hongkongais Fook Tin Technologies en 2012), doit sa renaissance depuis 2013. Ce pèse-personne connecté à impédancemètre, qui calcule le poids, l’indice de masse corporelle, les masses graisseuses musculaires et hydriques, sous un design pop et des couleurs acidulées, a été dévoilé en janvier dernier au Consumer Electronics Show de Las Vegas, l’une des grand-messes de la high-tech, et est l’un des lauréats du Janus 2015 de l’industrie. Aux manettes, Didier Bollé, nommé PDG de Terraillon en 2012, qui a passé dix ans à la tête de la division électroménager France du géant sud-coréen LG. « J’y ai vécu de l’intérieur la révolution des smartphones et des écrans connectés », résume-t-il. Chez Terraillon, il doit réveiller une marque française centenaire quelque peu endormie. « Il fallait apporter du service, de la valeur d’usage au consommateur », poursuit-il. Cela passera par les objets connectés. Et pour cause : « Nous disposons de microprocesseurs de plus en plus petits, que l’on peut insérer dans des objets de la vie courante. Et la moitié des consommateurs sont équipés de smartphones. » Premier produit, une balance connectée, accompagnée d’une application mobile. Un segment très juteux : un pèse-personne classique est vendu en moyenne 30 euros, contre 130 euros pour sa version « intelligente ». STRATÉGIES N° 1822 moyen Capitaliser sur le coaching personnalisé. En Par rapport aux startup, la marque dispose d’un atout de taille : sa notoriété. avril 2015, Terraillon dégaine une nouvelle appli mobile, Wellness Coach, élaboré avec les agences Digitas-LBI et Phonevalley (Publicis Groupe). Aux services gratuits s’ajoute du coaching payant donnant accès durant trois mois, pour 150 euros, à un suivi personnalisé par téléphone avec une diététicienne. « C’est aussi une manière de garder le contact avec les consommateurs », explique Didier Bollé. Pour promouvoir ce service, Terraillon communique avec une campagne offensive, à la télévision (BFM TV fin 2014) et en radio (RTL, en janvier 2015), en montant une opération de « bartering » (échange de marchandises) avec l’agence spécialisée MBB. Terraillon investit divers circuits de distribution : « Darty, Boulanger, le réseau Lick, Fnac, Carrefour, Auchan, E. Leclerc, etc. », énumère Didier Bollé. L’atout de taille de la marque : sa notoriété. En effet, déjà présente dans nombre de cuisines et de salles de bain, elle sera plus rassurante pour certaines cibles de consommateurs que des start-up comme Withings ou Fitbit. résultat 60 000 pèse-personnes connectés vendus en 2014. « Nous sommes seconds du marché français sur ce segment », précise Didier Bollé. Terraillon réalise 10 % de ses ventes avec les produits connectés, pour un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2014, dont 30 % à l’international. Prochain objectif : se déployer en Asie et en Grande-Bretagne. n 26 09/07/2015 dossier 4-10 ans Un jeu d’enfant pour Parrot ÉTUDE DE CAS Connue pour ses drones pilotables par smartphone, la start-up cofondée par Henri Seydoux est parvenue, avec son Jumping Sumo, à s’imposer auprès d’une nouvelle cible : les enfants. CAPUCINE COUSIN @Capucine_Cousin objectif Conquérir les enfants. Avec sa patrouille de minidrones volants mise en scène dans un show à l’américaine, Parrot a joué les guest-stars auprès des enfants lors du Salon aéronautique du Bourget le 15 juin. Grâce à ses deux derniers joujoux lancés en juin 2014, Rolling Spider et Jumping Sumo, la start-up française est parvenue à commercialiser des drones plus accessibles au grand public, comprenez moins chers que son AR Drone, qui a fait sa notoriété en 2010. Jumping Sumo, un robot qui roule et saute partout, est tout de même commercialisé à 160 euros… Le cofondateur de Parrot, Henri Seydoux, l’avait dit, il rêvait de « faire des jouets pour enfants ». Le Jumping Sumo, fruit de trois ans de recherche et développement, « embarque des idées liées aux drones de la Nasa », raconte Nicolas Alftermeyer, directeur marketing de Parrot. Et comme il cible les enfants, « c’est un robot miniaturisé pour surprendre les copains ou aller espionner sa sœur dans sa chambre grâce à sa caméra intégrée… », sourit-il. Connecté au smartphone en wifi, il se pilote depuis l’application Free Flight, utilisée pour tous les drones de Parrot. 49% Part des drones de loisirs dans le chiffre d’affaires de Parrot en 2014. résultat Parrot est parvenu à toucher sa cible à la fois dans les segments du jouet et du drone. Ce sont ainsi quelque 200 000 Jumping Sumo qui ont été écoulés en un an dans le monde, dans une vingtaine de pays. La marque vient d’étoffer sa gamme de minidrones, avec les Jumping Reiss et Jumping Night. Elle s’est imposée dans le segment des drones de loisirs, qui représentent 49 % de son chiffre d’affaires de 243 millions d’euros en 2014. n moyen Une communication ciblée et une distribution élargie. Une difficulté au départ : « Ce sont des produits hybrides, à la frontière entre le jouet et l’objet connecté. Pour communiquer, nous ne pouvions pas aller sur Gulli », indique Nico- 09/07/2015 las Alftermeyer. Parrot a préféré inviter Cyprien au CES de Las Vegas en janvier 2014. Le youtubeur star des ados s’est prêté à l’exercice publicitaire, en consacrant l’une de ses fameuses vidéos (implicitement sponsorisée par Parrot) au Jumping Sumo. Résultat : 1,5 million de vues. Parrot a aussi acheté 30 millions de vues payantes sur You Tube en septembre 2014, pour montrer le produit en images. Par ailleurs, la start-up a élargi son réseau de distribution : ses joujoux sont vendu chez Darty, Boulanger, la Fnac, dans les stores Apple et Microsoft, les aéroports ou les centres E. Leclerc. Sans oublier les magasins de jouets, tels les réseaux Toys R Us et La Grande Récré en France. Pour y entrer, Parrot a revu son packaging, de sorte que le Jumping Sumo ait sa place aussi bien chez Toys R Us que dans les Apple Store. « Nous avons imaginé un univers lunaire, qui emprunte les codes du jouet et du smartphone », précise Nicolas Alftermeyer. 27 STRATÉGIES N° 1822 DOSSIER OBJETS CONNECTÉS Au goût du jour SHOPPING Ils peuvent sembler insolites, délirants, voire inutiles. Notre sélection d’objets connectés reflète l’inventivité d’un secteur certes balbutiant, mais très actif. Et peut-être des usages futurs. CAPUCINE COUSIN @Capucine_Cousin Hug One Le capteur de pollution Développée par la start-up française Sevenhugs, Hug One suit de près vos nuits grâce à ses capteurs qui repèrent les mouvements et les différents cycles du sommeil. Placés à proximité, de petits boîtiers (3 x 3 cm) truffés de capteurs relèvent des indicateurs (température, humidité, mouvements, ondes, etc), relayés sur l’application mobile. Mais l’innovation réelle réside dans sa capacité à détecter la présence d’éléments polluants à proximité. En cas de pollution intérieure trop prononcée, il se teinte de bleu ou le signale via l’appli mobile. PRIX : 139 euros en précommande (disponible à partir du 31 août). Nutricook La cocotte-minute connectée L’autocuiseur old school, créé en 1953 par SEB, s’offre un sérieux dépoussiérage en proposant une version connectée, la Nutricook Connect. L’application mobile, baptisée Mon autocuiseur, permettra au mobinaute de bénéficier d’une liste de 200 recettes, mais également de contrôler la cuisson des ingrédients et d’aider à cuisiner le plat choisi. Pour les plus paresseux – ou prudents – Nutricook Connect peut se mettre en pilotage automatique. Il maîtrise alors la montée en pression et l’intensité de la source de chaleur pour disposer de la recette au moment de passer à table. PRIX : à partir de 219 euros (6 litres). STRATÉGIES N° 1822 28 09/07/2015 Welcome Souriez, vous êtes filmés Les méf iants seront rassurés par cette caméra de surveillance, facétieusement baptisée Welcome. Son système de reconnaissance faciale détermine qui est entré dans la maison et envoie des alertes sur mobile lorsqu’un inconnu pénètre dans le domicile. Au début, la caméra adresse par défaut une alerte à chaque nouvelle personne, puis deux clics dans l’appli mobile permettent de créer un profil pour les personnes pour lesquelles un suivi est souhaité. Utile, par exemple, pour être alerté du (bon) retour des enfants. Il est possible de choisir les personnes filmées. Une application certes pratique, mais qui soulève quelques questions… Weenect Pets Le collier GPS pour animal de compagnie Les Japonais se sont entichés de ces colliers qui permettent de pister son animal préféré lors de ses pérégrinations. Cet objet contient en effet une puce GPS et une carte SIM, l’opérateur télécoms SFR le propose d’ailleurs dans ses boutiques. Le propriétaire de l’animal de compagnie sera ravi de disposer d’un historique des promenades pour éviter de proposer deux fois le même itinéraire. Il permet également d’envoyer une alerte mobile au propriétaire si l’animal sort d’une zone prédéterminée. PRIX : 199 euros sans abonnement. PRIX : 129,99 euros. Hiku Pour dicter ou scanner son Caddie virtuel Dicter de chez soi sa liste de courses ou scanner ses produits, c’est le rêve des phobiques des hypermarchés. Chronodrive, filiale d’Auchan, pionnier du domaine, a lancé son service Izy, qui permet justement de remplir son Caddie virtuel en le scannant ou en dictant son choix grâce au Hiku, un objet blanc, rond, qui tient dans la main et, étant aimanté, peut se coller sur le réfrigérateur. Le produit souhaité se retrouvera ainsi immédiatement, grâce à une connexion wifi, dans le compte Chronodrive du client, qui pourra terminer sa commande dans la foulée ou plus tard. Vibease Sextoy connecté pour couples C’est le sextoy du futur. Le vibromasseur Vibease se présente comme un « œuf » vibrant. L’application mobile permet au partenaire une activation (vibration) à distance. Une manière de rester connecté entre Londres et San Francisco… L’appli est accompagnée d’une commande vocale et de livres audio à écouter ou à soumettre, pour les plus inventifs, qui pourront ainsi laisser libre cours à leur imagination. L’objet, développé sur la plateforme de financement participatif Indie Gogo, est en cours de référencement en France. PRIX : 29,90 euros. 09/07/2015 PRIX : 99 euros la paire. 29 STRATÉGIES N° 1822 INSPIRATIONS Tendances « La publicité est un cadre, un jeu... » CRÉATION Désigné par le Moma PS1 comme l’un des cinq artistes contemporains à suivre, Cyrille de Vignemont évoque pour Stratégies ses sources d’inspiration et ses relations avec le monde de la publicité. PROPOS RECUEILLIS PAR ALAIN DELCAYRE @adelcayre Comment êtes-vous venu à la photographie, puis à la réalisation ? C. dE V. J’ai été fasciné dès l’enfance par les images, les lumières et les sensations visuelles. Mais je ne m’imaginais pas être un photographe, un artiste. Je n’ai pas fait d’école d’art. Vers 28 ans, j’ai commencé à prendre des photographies sans avoir de maîtrise technique, pour capter ce qui me touchait le plus. Mais je ne développais pas les pellicules. Un ou deux ans plus tard, je me suis décidé, j’en ai fait développer quelquesunes au hasard. La plupart étaient surexposées, floues… mais certaines restituaient parfaitement l’émotion que j’avais ressentie à l’époque. Cela a été un vrai déclic. Entre photographie et réalisation, votre approche est-elle différente ? C. dE V. L’une se nourrit de l’autre. La photographie, c’est un travail solitaire, sur l’intime. Un tournage, c’est l’inverse : c’est par définition un travail d’équipe, un STRATÉGIES N° 1822 la respiration, mais aussi l’enfance, la lumière et le corps sont des thèmes et des éléments centraux dans vos créations. Comment l’expliquez-vous ? C. dE V. Beaucoup d’artistes ont travaillé sur le corps social. Moi, je m’intéresse au corps intime et à l’idée de la nudité, qui est devenue très commerciale. Dans le film de Poni Hoax [Antibodies], le point de vue sur la jeune femme nue n’est pas érotique. La reconstitution de mon enfance représente aussi une grosse partie de mon travail, le passage de l’enfance à l’adolescence est une question qui m’intéresse beaucoup. La lumière est également très présente dans mon travail. Toujours dans le but de restituer un souvenir, une ambiance qui m’a marqué. Et c’est vrai aussi que le thème de la respiration est très important pour moi. La créature de Milk Teeth illustre entre autres cela, tout comme ma fascination par la frontière entre humanité et animalité. DR En novembre dernier, le Moma PS1 vous a intégré dans sa liste des cinq artistes contemporains à suivre. Cette consécration a-t-elle changé les choses pour vous ? CyrillE dE VignEMont. Bien sûr, cela crée une vague d’intérêt ici mais aussi aux États-Unis, qui restent le centre mondial de l’art contemporain. La résonance est importante. Des collectionneurs vous contactent, vous entrez dans le circuit, en quelque sorte. CyrillE dE VignEMont : « Beaucoup d’artistes ont travaillé sur le corps social. Moi, je m’intéresse au corps intime. » moyen d’aller vers les autres. Mais bien sûr, chaque discipline alimente l’ensemble de mon travail. Par exemple, la créature qui respire – une sorte de cage thoracique – du clip Milk Teeth [Mohini Geisweiller] vient à la fois d’une série de photographies que j’avais faite, « We will be the last », montrant des dos, et d’une autre série de photos sur des créatures étranges. Le thème de la respiration en général revient beaucoup dans mon travail. 30 Vous avez donc signé de nombreux clips musicaux, souvent primés. Que vous apporte ce type de création ? C. dE V. C’est sans doute l’espace de tournage où il y a le plus de liberté. C’est un terrain d’expérimentation. Contrairement à la photographie, cela nécessite un travail narratif plus abouti, avec un montage et l’apprentissage des contraintes (un temps délimité, des plans indispensables, un budget limité…). L’intérêt est aussi de sortir des canaux de dif- 09/07/2015 « COLD WIN », pour Ghostpoet. « YOU’RE IT ! » (agence Anomaly), pour Converse. « ANTIBODIES », pour Poni Hoax. « HOW THE POLLEN FALLS », personnel. « ONCE SO CLOSE », personnel. « SAME OLD SONG » (agence La Chose), pour l’association Victimes et citoyens. DAtes clés 12 DéCembre 1976. Naissance à Paris. 2005. Premiers travaux présentés au Palais de tokyo. son premier film, Expérience de la durée, devient le film-annonce de la biennale d’art contemporain de Lyon. 2006. sélectionné parmi les huit plasticiens de French Art is not dead, représentant l’avant-garde française en europe. 2008. expositions au museum of Contemporary Art (mOCA) shanghai, en europe et en Asie. Participe à l’expo teen spirit à melbourne. réalise le clip Reaction pour the micronauts. 2009. Clip Antibodies pour Poni Hoax. 2011. Clip Milk Teeth pour mohini Geisweiller. 2012. Publicités pour Amnesty International, Chanel, Isabel marant. 2013. Publicité Converse et clip Cold Win pour Ghostpoet. 2014. Publicité pour la sécurité routière et La Chose, « same old song ». Le moma Ps1 l’inclut dans sa liste des cinq artistes contemporains à suivre pour les années à venir. 09/07/2015 fusion de l’art contemporain par lesquels passe habituellement mon travail. Les clips rencontrent leur public de façon plus large et plus aléatoire. Ce n’est pas acquis d’emblée, j’aime bien cette idée de hasard. Vous réalisez des publicités (Amnesty International, Chanel, Isabel Marant, Guerlain et Converse). Les contraintes inhérentes à l’exercice publicitaire ne vous gênent-elles pas ? C. DE V. C’est un cadre, un jeu… C’est aussi un moyen d’apprendre, dans mon optique de réaliser à terme des longs-métrages. Et le fait d’avoir mon propre territoire de création par ailleurs ne me rend pas insupportables les contraintes de ce genre d’exercice. J’ai beaucoup aimé travail- 31 ler sur Converse. J’ai eu beaucoup de liberté sur ce film. La collaboration avec l’agence Anomaly a été très facile. Ils faisaient une série de films avec différents réalisateurs, avec à chaque fois un adolescent ayant une passion hors des codes repris habituellement par la marque, comme le skate. Je leur ai proposé cette idée de donner une âme à un robot-jouet, dans l’esprit du « circuit bending », et de le « rendre » à la nature pour le faire revivre. Pour la Sécurité routière et La Chose [«Same old song »], l’exercice était très intéressant et créer un arc narratif juste sur du son était une première pour moi. ◊ l’interview intégrale sur strategies.fr STRATÉGIES N° 1822 INSPIRATIONS / Créations Médecins du monde fait pleurer les enfants GRANDES CAUSES La dernière campagne de Médecins du monde, «Make a Child Cry. Save his Life», résolument dérangeante, a nécessité un tournage intense, qui a marqué les équipes de DDB Paris. OCÉANE REDON @Oceane_Redon AGENCE : DDB PARIS p our sensibiliser l’opinion publique, les ONG montrent régulièrement dans leurs campagnes des enfants pleurant… de faim, de froid ou de douleur. Dans sa dernière publicité internationale, visant à réaffirmer son combat quotidien auprès des enfants à travers le monde et à collecter des dons pour financer ses programmes, Médecins du monde a elle aussi recouru à ces codes récurrents de la communication humanitaire. Lundi 6 juillet, l’ONG et son agence DDB Paris ont dévoilé des images dérangeantes, du moins qui inter- STRATÉGIES N° 1822 pellent, montrant des enfants en train de pleurer à chaudes larmes. Avec pour seul texte, l’accroche #MakeAChildCry. « L’objectif était d’arrêter les passants, de réinjecter de la puissance dans des images qui sont malheureusement devenues banales tellement nous en voyons dès qu’il y a une crise ou une catastrophe », avance Alexander Kalchev, directeur de la création de DDB Paris. LET’S TWIST. Mais si l’ONG a utilisé ces codes, c’était pour mieux les détourner. Le lendemain de ce teasing, la campagne a été révélée. Si les enfants, leurs larmes et leur chagrin en sont toujours 32 l’élément central, les affiches (et le film) montrent désormais qu’ils pleurent car ils sont auscultés par un médecin, en l’occurrence, des bénévoles de l’association. Le logo de Médecins du monde y apparaît, ainsi que le message : « Make a Child Cry. Save his Life ». 09/07/2015 INSPIRATIONS / Créations Car oui, les donateurs feront certes pleurer un enfant (qui n’a jamais, à cette période de la vie, rechigné, sangloté et tremblé en se rendant chez le docteur ?), mais pour son bien, en lui permettant d’être suivi médicalement. « Montrer un enfant qui pleure parce qu’il a tout simplement peur du docteur, c’est le “twist” de cette campagne plus inattendue que choc », résume Alexander Kalchev. Si elle vise à toucher les passants, la campagne a également marqué les créatifs. Ces derniers ont vécu une journée de tournage intense, émotionnellement parlant. « Ce n’est pas un tournage où on s’est amusés. Dès qu’un enfant pleurait, ça nous brisait le cœur », se rappelle Alexander Kalchev. PRÉSENCE DES PARENTS OBLIGATOIRE. D’autant plus qu’à 3 ou 4 ans, on ne pleure pas sur commande, mais en réaction à des stimuli instinctifs. « À leur âge, ils sont très attachés à leur maman. Il suffisait qu’elle s’éloigne pour qu’ils se mettent à pleurer. Sinon, on les laissait s’amuser avec un jouet, puis on le leur enlevait. » Pour la bonne cause certes, mais un brin sadique tout de même. Toutefois, pas d’inquiétude à avoir selon Alexander Kalchev : « Sitôt la prise finie, leur maman revenait, on leur rendait leur jouet, et ils avaient tout oublié. » Car selon la réglementation française, si aucun psychologue n’est requis sur le plateau, les parents doivent être présents. Par ailleurs, les enfants (de 3 à 6 ans) ne peuvent rester qu’une heure en continu sur un plateau. Pour que le tournage se déroule au mieux pour les gamins et leurs parents, l’agence a choisi le réalisateur et photographe Achim Lippoth (Magali Films), habitué à travailler avec les enfants. « Il sait leur parler, les calmer et les rassurer », conclut Alexander Kalchev. ◊ plus de créations sur stratégies.fr 09/07/2015 LA « CACATHARSIS » DE PAMPERS AGENCE : SAATCHI & SAATCHI LONDON Pampers milite pour la libération des popotins de bébé dans son nouveau film imaginé par Saatchi & Saatchi London. Concentration, conviction ou encore surprise, les émotions qui habitent les bambins aux visages expressifs se succèdent dans une amusante valse, au son du mythique et entraînant Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss qui accompagne CaNtoNa pas peUr De se moUiller... AGENCE : OGILVY & MATHER LONDRES Tiendra-t-il parole ? L’ancien footballeur Éric Cantona, égérie de la marque 1664 en Angleterre, s’est lancé un bien beau défi : traverser la Manche à la nage, si 10 000 Anglais concèdent sur les réseaux sociaux que 1664 est « la meilleure bière au monde ». Un chauvinisme provocateur qui pourrait bien lui coûter un grand bain. Espérons pour King Eric qu’il ait d’autres atouts dans sa manche… 33 le moment fatidique. Grâce à l’utilisation du slow motion, l’agence londonienne immortalise chaque expression, chaque mimique jusqu’à l’issue de cette bataille intérieure. Quand vient alors l’heure de changer la couche du nourrisson, les lingettes de la marque se révèlent un allié de taille pour faire disparaître toute trace du combat et se remettre en selle. Et Pampers de conclure : « N’ayez pas peur de la saleté ». oUi Car, rÉserVÉ aUX aDUltes AGENCE : LA CHOSE Le site de location de véhicule entre particuliers Oui Car, qui articulait jusqu’alors ses campagnes autour de l’idée « Louez votre véhicule, gagnez de l’argent », met désormais en avant un nouveau claim : « Location de voiture entre grandes personnes ». Imaginée par La Chose, la signature est illustrée par une campagne qui met en scène deux enfants se disputant pour jouer avec une petite voiture. Une manière pour Oui Car d’enfoncer le clou : c’est un choix adulte, mature et éclairé que de louer son véhicule, plutôt que de le laisser dormir au garage ! STRATÉGIES N° 1822 INSPIRATIONS / Le lab « Tordre le cou aux idées reçues » alimeNtatioN Pierre Chandon, enseignant à l’Insead, traque dans le cadre de ses recherches les clichés en matière de marketing agroalimentaire. propos reCUeillis par Gilles WYbo @Gilles_Wybo «m EFFET PLACEBO. Autre cas de perception faussée des consommateurs: j’ai demandé à un groupe de personnes d’estimer le nombre de calories d’une canette de jus de pomme, sans sucre ajouté. Ils l’ont évaluée à 130 calories alors qu’elle en compte en réalité 154. à l’inverse, une canette de CocaCola sera perçue comme ayant 230 calories, alors qu’elle en contient 139. Il faut retenir que le STRATÉGIES N° 1822 « LE CONSOMMATEUR se focalise sur des stéréotypes : si c’est à base de fruits et légumes, c’est bon pour la santé. » DR es études portent sur les clichés et idées reçues dans le domaine des produits agroalimentaires… En termes marketing, il est important de comprendre la perception du produit p a r l e c o n s o m m a t e u r. P a r exemple, des bonbons chocolatés portant la mention “faible teneur en matière grasse” avaient été soumis à un groupe test. à partir de cet te si mple ment ion, les consommateurs les ont rangés dans la catégorie “bons pour la santé”: ils leur prêtaient le bénéfice, imaginaire, d’avoir moins de calories. Résultat, des personnes en surpoids, auxquelles on avait donné ces bonbons allégés en matière grasse, en ont mangé 46 % de plus. Il y a clairement un amalgame : “Si un produit est bon pour la santé, je peux en manger davantage.” Alors que faible teneur en matière grasse ne veut pas dire moins de calories. Toutes les mentions de types “sans gluten” ou “sans OGM” sont assimilées par le consommateur à bon pour la santé… Il y a un effet de halo : il généralise. groupe test a pensé que le jus de pommes comprenait 43 % de calories en moins que le Coca, alors qu’il en a, en réalité 10 % en plus. Le consommateur va se focaliser sur des stéréotypes: si c’est à base de fruits et légumes, ces aliments Le prof Pierre Chandon, professeur de marketing à l’Insead, directeur du centre multidisciplinaire des sciences comportementales au sein de Sorbonne universités-Insead, a mené plusieurs études sur les stéréotypes en matière de marketing agroalimentaire. Il publie régulièrement des articles dans des revues scientifiques internationales, également disponibles sur son propre site : www.pierrechandon.com. Il a installé un tapis roulant dans son bureau et marche 600 kilomètres par an, tout en travaillant. 34 sont bons pour la santé et il va sous-estimer systématiquement leur valeur calorique. J’ai aussi mené récemment une expérience sur les effets perçus et réels des boissons énergisantes. Nous avons proposé un cocktail à base de jus de fruit, de vodka et de boisson énergisante à des individus, puis nous les avons divisés en trois sous-groupes en leur disant des choses différentes à chaque fois. Les premiers pensaient boire simplement un jus de fruit, les deuxièmes, un cocktail à base de vodka, les troisièmes, de la boisson énergisante et de la vodka. Nous avons constaté qu’au-delà de l’effet réel de la boisson énergisante, les sujets qui savaient qu’ils en avaient i ngéré avaient u n compor tement différent des autres : dans le cadre d’un jeu d’argent, ils ont pris plus de risques, ont affiché une attitude plus agressive, plus conquérante dans différentes mises en situation… à l’inverse, ceux qui croyaient avoir bu du simple jus de fruit affichaient une moindre confiance en eux. Autrement dit, il y a un effet psychologique, lié à la communication autour des bénéfices de ces boissons énergisantes, à la façon dont est décrit le produit. Il y a donc un effet placebo du marketing autour de ces boissons énergisantes. » ◊ 09/07/2015 INSPIRATIONS / International CHINE Jouets ÉTATS-UNIS Sports LES MINI BARBIES ENVAHISSENT LES MCDO Mattel a lancé en Chine une opération à thème dans 500 McDonald’s, centrée sur Barbie. Les restaurants ont été réaménagés autour de l’univers de la poupée mannequin, afin de lancer la ligne de Mini Barbies conçue spécialement pour le marché chinois. Dans 22 grandes villes du pays, 4 350 fêtes à thème Barbie ont été organisées, ce qui a permis d’exposer 50 000 enfants au nouveau produit. D.L.G. Détecté par Mediabrands SUIVEZ LA CHAUSSURE ! PÉROU Intérêt général h LE WIFI S’ÉMET À L’OMBRE appiness Brussells a installé sur la plage péruvienne d’Agua Dulce un réseau wifi gratuit, uniquement accessible aux mobinautes situés dans des zones ombragées. Pour cela, un capteur suit les mouvements du soleil, et change au fil de la journée la rotation de l’antenne wifi. Une façon maligne de prévenir les risques de cancer de la peau, imaginée par l’agence avec le soutien de la Ligue péruvienne contre le cancer. Plusieurs réseaux «shadow wifi» vont bientôt être inaugurés à l’étranger, notamment à San Francisco et en Nouvelle-Zélande. C.C. Détecté par Group M Pour le lancement de sa nouvelle basket Z Pump, l’équipementier anglais Reebok a créé un jeu de piste sur Instagram. Le principe est simple : dénicher sur l’application la fameuse photo possédant le « Pump », un gros tag noir qui conduit directement vers un autre compte Instagram. Où le jeu continue. Et ainsi de suite… Les différents comptes tracent un vrai parcours de running digital. Les photos forment un panorama sur Instagram en format « grille ». In fine, la personne qui a tous les Pump gagne une paire de pompes ! E.G. Détecté par Dentsu Aegis Network ROYAUME-UNI Internet CITIZEN EX SITUE LES SITES SUÈDE Transports THE CLIMATE PORTAL SIMULE AVEC LE TEMPS Pour donner un avant-goût d’exotisme aux voyageurs qui attendent le départ de leur avion, l’aéroport de StockholmArlanda et l’agence Akestam Holst ont mis en place The Climate Portal. Disponible en accès gratuit jusqu’à fin août 2015, ce simulateur de climat propose de tester en temps réel la météo de toutes les destinations proposées par l’aéroport… ou comment passer en un claquement de doigts des températures glaciales des montagnes canadiennes à celles brûlantes de Dubaï ! O.R. 09/07/2015 AUSTRALIE Environnement w QU’IMPORTE LE FLACON WF Australie a lancé la campagne « Just » avec Leo Burnett Sydney pour montrer à quel point il suffit de modifier quelques petites choses dans son quotidien pour avoir un impact sur l’environnement. Des packagings percés de fenêtres aux contours reconnaissables (spray d’entretien, bain de bouche, etc.), sont remplis d’ingrédients naturels. Une opposition pour montrer qu’il suffit d’utiliser du citron plutôt qu’un nettoyant chimique pour la maison, ou encore de la cannelle plutôt qu’un bain de bouche de supermarché. Une campagne outdoor puissante, accompagnée de véritables produits, pour que le changement opère. A.R. 35 Si internet est quelque chose d’immatériel, d’abstrait, les sites qui le composent sont bien rattachés à un emplacement physique, qui n’est pas toujours celui que l’on imagine. C’est ce qu’a souhaité démontrer James Bridle, jeune artiste britannique à l’origine de Citizen Ex. Cette extension à installer sur son navigateur web permet de définir sa « citoyenneté algorithmique » et ainsi de prendre conscience que naviguer sur internet, c’est traverser des pays et les lois qui les régissent… L’algorithme dresse donc un portrait géographique de chaque internaute, qui sans grande surprise est majoritairement d’origine américaine, avec une petite part de racines irlandaises, siège de Facebook. M.G. Détecté par Mediabrands STRATÉGIES N° 1822 management Actualité LES RH AU CŒUR DU PROJET DE DELPHINE ERNOTTE TÉLÉVISION La prochaine présidente de France Télévisions, qui prendra ses fonctions fin août, a beaucoup réfléchi sur les chantiers RH et management du groupe audiovisuel public. Avant-goût. « USINE À BURN-OUT ». Le DRH, Patrice Papet, réplique que « l’état d’esprit a toujours été à la délégation de responsabilités ». Mais en 2010, l’entreprise unique n’existait que sur le papier, et « une relative centralisation des décisions » s’imposait. Il a aussi fallu composer avec des outils informatiques divergents. « Pour compter les effectifs, tout se terminait par une opération à la main », rappelle-t-il. France Télévisions est passé de 10 491 salariés en 2011 à 9 850 en janvieravril 2015. « Nous sommes en bonne voie pour atteindre l’objectif STRATÉGIES N° 1822 « Un management trop centralisé dans quelques mains et trop dispersé sur nombre de chantiers. » @derochegonde de 9750 », rappelle le DRH. Un plan de départs prévoit 340 suppressions de postes depuis un an, mais il manque encore 80 volontaires… Delphine Ernotte prône le « nonremplacement des départs » et la « modération salariale » pour « éviter tout départ contraint ». Depuis mai 2013, un accord collectif se substitue aux conventions collectives. Il met fin aux automatismes de grille salariale en accordant une plus grande part au mérite. Le SNJ, qui plaide pour un « véritable paritarisme » l’estime aujourd’hui « nécrosé ». Patrice Papet reconnaît une « mise en œuvre difficile » en raison d’un changement de culture. « Le management doit assumer sa décision et donc la justifier, c’est moins hypocrite », affirme-t-il. La dirigeante craint une « une crise sociale » avec « la démobilisation des uns face à la suractivité des autres ». Le DRH admet qu’il reste des inégalités dans la répartition de la charge de travail et que la planification n’est pas optimale. Après un suicide sur le lieu de travail en mars à Nancy, le risque psychosocial n’est pas non plus absent. « Ce n’est pas France Télécom-Orange, mais il y a un risque. On ne peut plus dire que c’est un problème personnel », note Marc Chauvelot. La réduction de la précarité (lire l’encadré) a eu selon lui pour effet Avis d’expert « Le numérique, un espace commun » LOUIS-CYRILLE TRÉBUCHET consultant spécialisé dans les médias et les entreprises culturelles, coauteur avec Benjamin amalric d’une note de Terra Nova appelant à une adaptation technologique de l’audiovisuel public. Votre note, « Audiovisuel public : tous ensemble vers le numérique », préconise-t-elle un modèle à la BBC ? LOUIS-CYRILLE TRÉBUCHET. Il ne s’agit pas de relancer un débat sur l’ORTF mais de poser la question d’un audiovisuel public unifié dans le numérique. Ce serait un vrai plus pour l’usager. En regroupant les offres numériques, on les met davantage en valeur. Quel impact en termes de compétences ? L-C.T. Chez les différents acteurs, il y a des directions des nouveaux médias, mais chacun ne dispose pas de tout le savoir-faire. Je ne suis pas sûr que Radio France ou TV5, spécialistes des réseaux sociaux, disposent des mêmes compétences que France Télévisions en matière de créations numériques ou de l’INA pour ce qui est de 36 l’indexation des contenus. On a aussi des capacités de développement, mais du mal à fidéliser les talents. Une entité commune permettrait d’aller beaucoup plus vite pour développer de nouveaux services. S’agit-il de dégager des économies ? L-C.T. Ce n’est pas le fond de notre projet. On peut envisager des synergies avec des contrats globaux de distribution ou d’hébergement. Et on ne coupe pas à des mutualisations sur le news avec des offres communes et des thématiques transverses. Mais l’important est d’offrir un meilleur service. C’est en étant attractif, au cœur d’un écosystème, avec un mode de management peut être plus moderne, que l’on attire les talents. La problématique de rémunération n’est pas essentielle. 09/07/2015 © Eric Piermont/AFP «r estaurer la confiance», le premier chapitre du projet « Audace 2020 » de la future présidente de France Télévisions, qui prendra ses fonctions le 22 août, entend faire du management l’un de ses trois axes stratégiques. L’exdirectrice exécutive d’Orange sait que rien ne se transforme dans une entreprise publique sans un excessif doigté social et managérial. « On peut avoir le meilleur projet du monde, il ne marche pas s’il n’est pas partagé, coconstruit», avance Marc Chauvelot, délégué CGT du groupe. Avant sa prise de fonction, Delphine Ernotte reçoit donc responsables et syndicats pour écouter les doléances. Mais son diagnostic est posé. Premier reproche, « un management trop centralisé dans quelques mains et trop dispersé dans nombre de chantiers ». AMAURY DE ROCHEGONDE mouvements aVeC bDDp & Fils accueille le team créatif Julien Colas, concepteur-rédacteur, et Zhou sha, directeur artistique. GreNaDe & sparKs recrute timothée le Vert au poste de directeurconseil. isobar. Jean-Christophe latsis est promu directeur adjoint du pôle technique. marie Claire. amalric poncet est nommé DELPHINE ERNOTTE souhaite notamment « remobiliser les collaborateurs autour de leurs valeurs ». une « intensification de la charge des emplois permanents ». Le SNJ parle, lui, d’une « entreprise usine à burn-out ». PARITÉ, MIXITÉ, FINALITÉ. La future PDG annonce « une équipe strictement paritaire » avec cinq directions de chaîne ayant des objectifs à la fois éditoriaux et économiques. La mixité sera de rigueur aux postes dirigeants et non plus seulement au cœur des programmes. Sur les discriminations hommesfemmes comme sur le handicap ou les contrats de génération, Marc Chauvelot estime que « les engagements sont bons mais insuffisamment suivis d’effets ». Dans l’encadrement journalistique, rapporte le SNJ, la part des femmes « dépasse à peine le quart des effectifs » alors que l’objectif est d’un tiers fin 2015. Le différentiel salarial est en moyenne de 8 %, dixit la direction, qui précise que 177 femmes ont fait l’objet de mesures pour corriger cet écart et que la parité est assurée pour la formation des cadres à potentiel. Delphine Ernotte veut aussi « remobiliser les collaborateurs autour de 09/07/2015 leurs valeurs » avec une vision fédératice. Elle promet des « assises » selon un processus décentralisé. Patrice Papet reconnaît qu’il est « impératif de donner du sens aux actions engagées ». Le dernier baromètre social témoigne d’une amélioration de la confiance envers l’encadrement mais aussi d’une carence en communication interne : « Nous n’avons pas explicité au départ la finalité de la réforme de l’entreprise unique », pointe le DRH. Enf in, la future patronne entend donner la priorité à la gestion prévisionnelle et des compétences (GEPC). Elle veut faire une place à l’évolution des métiers en sortant d’un « mille-feuilles sta- tutaire et managérial ». Objectif : changer les modes de travail en vue d’une « transformation numérique ». Le DRH souligne que le choix a été fait de recruter des experts digitaux, fonctionnant en vase clos, mais avec l’objectif d’essaimer. « La volonté que la culture du numérique soit répandue dans toute l’entreprise est légitime », reconnaît-il. Avant, c’était selon lui « illusoire ». Ces derniers mois, France Télévisions a pris la mesure de ce chantier avec un outil d’e-learning ou des conférences. L’idée est que la formation (4,8 % de la masse salariale) s’inscrive dans cette GEPC. On en est, semble-t-il, encore loin. ◊ Les effets pervers de l’intégration Pour s’attaquer à la précarité, France Télévisions a l’objectif de ramener de 19 à 15 % la part des emplois non permanents (CDD d’intermittents) à la fin 2015. « Nous en sommes à 14-15 %, nous allons pouvoir aller plus loin », se réjouit le DRH, Patrice Papet. En s’appuyant sur la pyramide des âges des départs en retraite, l’entreprise devrait continuer à intégrer des CDD, comme elle l’a fait pour 1 200 d’entre eux depuis 2010, dont un quart à la suite d’un contentieux. Selon la CGT, ces requalifications ont abouti à un « plan social silencieux » portant sur 700 équivalents temps plein. « Un grand nombre de non-permanents ont été priés d’aller se faire précariser ailleurs, et nous avons 350 dossiers aux prud’hommes que nous gagnons à chaque fois », souligne son délégué, Marc Chauvelot. 37 directeur général délégué, en charge des activités digitales et du pôle parental. mCDoNalD’s FraNCe. Nawfal trabelsi a été nommé président. PUbliCis moDem. olga papikian est nommée directrice exécutive. GroUpe rtl. Noémie pallard est nommée directrice du développement musical des deux stations musicales du groupe, Fun Radio et RTL 2. tbWa. Chris Garbutt est nommé global creative president et chief creative officer de TBWA New York. YoUNG & rUbiCam paris renforce ses équipes commerciales, avec les arrivées des brand managers marine ravinet et Joy arfi. poUr DiFFUser ma NomiNatioN: [email protected] STRATÉGIES N° 1822 ManageMent / Digital manager Homme de barre toUrisme Le droit à l’échec, la quantification et une bonne dose de communication… voilà le cap tenu par Geoffroy de Becdelièvre à la tête du voyagiste Marco Vasco. Gilles WYbo @GillesWybo S STRATÉGIES N° 1822 GEOFFROY DE BECDELIÈVRE est explorateur dans l’âme : la mission des stagiaires est de révolutionner le business model. © Damien Grenon pour Stratégies ur son bureau, sis en plein XVIIe arrondissement pa r isien, trône fièrement son « Prix de l’échec ». Un trophée qui a du sens pour Geoffroy de Becdelièvre, fondateur du voyagiste Marco Vasco : « Je croyais à fond à un concept qui consistait à faire venir des Américains en France. J’ai travaillé dessus pendant des mois, j’ai convaincu tout mon comité de direction… et je me suis planté », relate-t-il. Le patron a donc reçu ce trophée, qu’il a lui-même créé et qui est remis chaque année à un salarié de l’entreprise. « Quelqu’un qui n’a jamais d’échec, qui ne prend jamais de risque, est presque fautif à mes yeux : j’attends de mes collaborateurs qu’ils soient innovants », poursuit Geoffroy de Becdelièvre. Une culture de la prise de risque qui se retrouve dans les décisions stratégiques : « Cela peut arriver deux à trois fois par an que, sur un projet, on se dise : on s’est plantés, on recommence à zéro, pointe Aurélien Chabrol, directeur des ventes de Marco Vasco. Geoffroy instille ce véritable droit à l’échec, en même temps qu’une culture du changement permanent. » L’homme est à la tête de Marco Vasco, spécialiste du voyage sur mesure. Sa société comprend 220 salariés à Paris et une vingtaine à Shanghai. Elle a réalisé 70 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé, et 5 % de marge d’exploitation. Pour que ses équipes soient bien motivées, le manager mise beaucoup sur la communication interne : « C’est le fait de bien communiquer qui va pousser les gens à s’investir, affirme le manager. J’organise régulièrement des réunions plénières ParcourS 1972. Naissance à Neuilly-sur-Seine. 2000. Crée Planète client, revendu en 2002. 2006. Fonde Prestige Voyages à Shanghai. 2008. Crée Planetveo, qui devient Marco Vasco en 2014. avec 150 ou 200 personnes, j’essaye d’être clair et de faire preuve d’une vraie capacité d’écoute. » Chez Marco Vasco, il n’y a pas de star, précise « Jojo » (le surnom du boss) : tout le monde se tutoie, et la moyenne d’âge est de 31 ans. CANTIQUE DE LA QUANTIFICATION. Pour autant, le manager, expert-comptable de formation, est plutôt à cheval sur les chiffres. C’est un adepte de la quantification : « Dans le secteur du tourisme, où les marges sont fines, nous mesurons tout, aussi bien la performance d’une destination que la productivité 38 de chaque employé. Pour les salariés, ces “smart KPI” vont tenir compte du temps de présence, des chiffres du dernier mois, de l’évaluation de l’effort, précise le manager. Chacun de nos 140 conseillers de voyages est considéré comme patron de sa propre business unit, avec des résultats en temps réel, un débrief une fois par semaine, un plan de progression du vendeur. » Le patron garde toutefois un œil sur l’horizon : « Je travaille sur la vision de la société avec un consultant externe », note-t-il. Marco Vasco accuei l le aussi deux jeunes en stage de six mois, l’un issu d’une école d’ingénieurs et l’autre d’une école de commerce. Leur unique mission ? Challenger le business model. La société consacre d’ailleurs 100 000 euros par an à l’innovation et au lancement de nouveaux projets. « Dans votre relation avec votre boss, quelle raison pourrait vous faire claquer la porte ? », demande souvent Geoffroy de Becdelièvre à ses potentielles recrues. « Je cherche à comprendre la vraie personnalité du candidat, les moteurs de sa motivation », précise-t-il. « C’est plus un entrepreneur qu’un manager. Il est souvent dans l’affectif et peut avoir du mal à trancher », observe de son côté Aurélien Chabrol. Mais le patron a fait de cette proximité relationnelle un motif de fierté : « Depuis le début de Marco Vasco, je n’ai jamais eu un seul procès aux prud’hommes », conclut-il. ◊ 09/07/2015 29e édition GranD Prix stratéGies du marketing client 2015 Présentez vos meilleures réalisations Date limite de remise des dossiers : le 10 juillet 2015 Contact : Negar Moshrefi 01 46 29 68 92 - [email protected] avec le soutien de : CARRIèRES formation Une certification de vos compétences par DaUphine Un certificat attestant de l’acquisition de vos compétences digitales vous sera remis par l’Université Paris-Dauphine. CyCle Certifiant Marketing Communication DIGITAL ■ Un parcours complet : 10 jours de formation répartis sur 4 mois ■ Des experts du digital pour vous former ■ Un atout « compétences » pour votre carrière professionnelle 10 jours • 7 modules de septembre à décembre 2015 ou de mars à juin 2016 Pour découvrir le programme détaillé du cycle : www.strategies.fr, rubrique Emploi/Formation Contact : [email protected] appels d'offres offre d'emploi avis de marché Identification de l’organisme qui passe le marché Dans le cadre de son développement, Nomen crée quatre nouveaux postes : Immobilière 3F, 159 rue Nationale, 75638 Paris cedex 13 Objet du marché : Conception, production, réalisation et diffusion de 3FM, la radio interne des gardiens 3F Nombre et consistance des lots : Non alloti Procédure de passation : La procédure est une consultation librement définie, selon l’article 9 du décret n° 2005-1742 du 30 décembre 2005. Durée du marché : Le contrat est conclu pour une période de un an à compter de la date de notification du marché. Il est renouvelable deux fois pour une durée d’un an par décision expresse du Client par lettre recommandée quatre mois avant la date anniversaire du contrat. La durée totale du contrat ne pourra excéder, en principe, trois ans. Caractéristiques principales : Il est précisé que le budget annuel estimé par le Pouvoir Adjudicateur pour les prestations du présent marché, hors prestations complémentaires du BPU, s’établit à 90 000euro(s) HT (quatre-vingt-dix mille euros hors taxe). Conditions de participation : La liste des documents à joindre à la proposition, ainsi que les conditions de jugement, sont précisées dans le règlement de la consultation. Date limite : Date limite de réception des offres : 04/09/15 à 14h00 à l’attention de Sylvie ROOSEN Immobilière 3F - Direction de la communication, du marketing et du digital - 159 rue nationale - 75638 Paris cedex 13 Renseignements divers : Dossier consultable et téléchargeable gratuitement sur le site achatpublic.com Adresse Internet : https://www.achatpublic.com/sdm/ent/gen/ent_detail.do?PCSLID=CSL_2015_PQPLVPZYTT • Un Référent Culturel H/F (CUltURe ClassiqUe exigée) • Un Directeur de Clientèle senior H/F • Un Directeur études quanti/quali H/F • Un secrétaire général groupe H/F anglais CoURant exigé Merci d’adresser votre dossier de candidature (lettre de motivation et CV) à [email protected] Renseignements et réservation : Mariama Sow au 01 46 29 23 11 ou [email protected] StratégieS N° 1822 40 09/072015 prestataires graphiste studio de création frank Bernardin ® graphiste freelance création et production graphique pub - édition - design graphique - web notre book sur : ma-tribu.net tèl. : 01 43 98 14 39 - [email protected] Web & resPonsive design Presse d’entrePrise grand Public & Professionnelle ConCeption Développement & édition corPorate & data design publication rapports ANNUELS &RSE création et production de CRéation Réalisation Frank Bernardin 06 62 21 93 46 [email protected] www.orangedesign.fr www.presse.orangedesign.fr version e-publication et papier tèl. : 01 43 98 14 39 ma-tribu.net publicité par l’objet Renseignements et réservation : Mariama Sow au 01 46 29 23 11 ou [email protected] 09/072015 41 StratégieS N° 1822 opinions Tribunes L’AUDIO DIGITAL OU COMMENT TOUCHER EFFICACEMENT L’AUDITEUR CONNECTÉ NUMÉRIQUE L’audio est en pleine révolution avec l’immixtion du digital dans toutes ses dimensions. C’est un média de plus en plus mobile dans lequel la relation auditeur-annonceur se personnalise. DAVID LACOMBLED président de l’IAB France, YANN THÉBAULT directeur général France et Europe du Sud de Spotify, et MARIANNE LE VAVASSEUR directrice marketing régie et études de Deezer c ’est un fait, le numérique est en train de révolutionner pleinement le secteur de l’audio, qu’il s’agisse de musique préenregistrée ou du média radio. Ce formidable moyen d’expression – « l’ouïe, le plus vieux média du monde » – devient désormais accessible à tous les publics, à tous les endroits et à tout moment, s’enrichissant des innovations technologiques et des apports du digital. L’explosion du taux d’équipement multimédia des Français contribue largement au développement de l’audio digital. Les nombreux moyens d’accès, qu’ils soient ordinateurs, smartphones ou tablettes, conjugués aux environnements d’écoute et aux nouveaux usages, représentent de nouvelles opportunités de communication pour les marques. Ainsi, c’est un média de plus en plus mobile. Doublement mobile, même. D’une part, en s’invitant partout à la maison, au bureau, en voiture, en voyage, en activité…, et d’autre part, en s’adaptant sans cesse à nos affinités et à nos changements d’humeur tout au long de la journée. à ce titre, nous pouvons dire que nous entrons dans l’ère de l’audio-mobile, qui donne naissance à un nouveau type d’auditeur : l’auditeur connecté. Cette mutation dans la façon d’appréhender le média audio présente de nouvelles opportunités de communication et de monétisation en réinventant le rapport d’engagement entre les utilisateurs et les marques. Cette digitalisation des médias entraîne de fait celle des formats publicitaires : le spot audio évolue et se transmute. Alors que traditionnellement, en radio, les annonceurs achetaient des paires d’oreilles, dans une logique de « one-to-many », ce que propose aujourd’hui l’audio digital transforme le dialogue entre l’auditeur et l’annonceur. Cette révolution permet une approche renouvelée et ouvre de nouvelles possibilités pour toucher l’auditeur connecté. En premier lieu, cette mutation présente l’avantage de pouvoir cibler STRATÉGIES N° 1822 42 précisément la personne à qui l’on s’adresse et de lui délivrer un message personnalisé dans une logique « one-to-one ». Les plateformes de streaming offrent également la possibilité de cibler un contexte d’écoute via un genre musical ou via une ambiance (détente, soirée, romance…). SPOT AUDIO DIGITAL. Enfin, la radio permet l’interactivité intrinsèque à la création publicitaire avec l’intégration d’un « call-to-action » dans le spot donnant envie de déclencher une action, un format audio enrichi d’un display associé pour favoriser la mémorisation et l’action, ou un format audio enrichi jouant avec les possibilités multiformats des plateformes de streaming (audio, display, vidéo) et les différents écrans (ordinateur, tablette, mobile), offrant ainsi la possibilité aux annonceurs de multiplier les points de contact avec leurs prospects. En ce sens, le spot audio digital bouleverse les codes de la communication audio. Il ouvre de nouveaux horizons tout en proposant de très bons taux de mémorisation, une excellente perception de la marque et la possibilité de tracker en live l’impact de la campagne audio. Cette approche d’audio digital « on » s’inscrit toutefois dans une logique de complémentarité avec l’audio « off ». Le baromètre de l’audio digital, réalisé par Kantar Media avec cinq acteurs du marché depuis début 2013, démontre non seulement la grande diversité de secteurs investissant ce nouveau format, mais aussi la présence des grands annonceurs du plurimédia. Dans ce domaine comme dans d’autres, on constate que la révolution numérique ne vient pas détruire, mais offrir. Offrir de nouvelles possibilités, de nouvelles pratiques et de nouvelles visions, tout en s’inscrivant dans ce qui fonctionne déjà : ainsi, l’audio « off » et l’audio « on » ont tout pour s’entendre et sont à même de proposer de nouvelles perspectives de communication pour les annonceurs. ◊ 09/07/2015 Tribunes GAZOUILLER N’EST PAS COMMUNIQUER ! RELATIONS PUBLICS L’information ne doit pas se limiter pas au présentéisme et à l’activisme sur les réseaux sociaux. Le défi posé par les outils numériques connectés n’est pas « d’être digital », mais d’être professionnel avec le digital. P our être dans le coup et se faire entendre dans un monde désormais en réseaux, il faut maintenant « être digital ». On ne communique plus, « on fait le buzz ». On n’écrit plus, on produit des contenus. On n’exprime plus son opinion, on « like ». On ne pense plus, on « tweete ». Point de salut pour le communicant qui n’aura pas opéré sa « transition numérique » ! Ces glissements sémantiques sont l’expression d’une profonde et rapide évolution, en grande partie liée à l’avènement des outils numériques connectés, mais encore, et peut-être surtout, de leurs effets sur la progression de la dictature de l’instant et de la pulsion, dont on ne mesure pas encore tout à fait les conséquences sur la vie privée des gens, la stratégie des entreprises ou les politiques publiques. géants d’internet et autres « solutionnistes » de la côte ouest des États-Unis. « Il faut y être ! » Comme si la faculté d’être devait désormais se résoudre au présentéisme et à l’activisme sur les réseaux sociaux. NAÏVETÉ TECHNOLOGIQUE. Qui n’a pas vu un grand patron, un leader syndical ou politique faire pathétiquement et publiquement (et pour cause) son expérience de ces nouveaux médias ? Faut-il, à cet égard, rappeler ici les innombrables bourdes aux conséquences souvent pénibles que nous livre quotidiennement l’actualité ? N’a-t-on pas vu un ancien chef d’État, certes controversé mais sans nul doute excellent communicant, se faire lapider avec les pierres qu’il avait lui-même distribuées à ses détracteurs – pardon, ses « followers » ? À la fois à l’opposé et à la faveur de cette naïveté technophile galopante, se fait jour un autre courant, sans doute tout aussi mortifère, celui du refus en bloc de l’usage des réseaux sociaux, voire de la prohibition pure et simple de certains d’entre eux. Une tendance qui, au moment où le Parlement met la dernière main à une loi sur le renseignement qui légalise la surveillance de tous et à tous les instants, pourrait se révéler gravement pénalisante pour la transformation numérique de notre société et de notre économie, donc hypothéquer encore davantage notre avenir économique. Pour autant, et de toute évidence, ce n’est pas tant l’outil qui pose problème que le manque de maîtrise de ceux qui l’utilisent. Autrement dit, l’outil en lui-même n’est ni JACQUES MARCEAU président d’Aromates, membre de Syntec RP RUÉE SUR LES NOUVEAUX OUTILS. De plus, même si je ne crois pas à la fable de la brutale mutation anthropologique qu’engendrent les usages du numérique, en particulier sur nos processus cognitifs, je suis néanmoins certain que l’information en temps réel, savamment profilée par des algorithmes et associée à des moyens de diffusion multicanal, est non seulement facteur de stress et de dispersion, mais encore favorise le « prêt à penser », le formatage des esprits et, disons-le, la flemme. Et voilà revenu le temps des moutons de Parnurge, se ruant sur ces nouveaux outils, victimes de la doxa « techno-utopiste » que nous imposent les 09/07/2015 43 bon ni mauvais. Il se contente d’être et c’est bien la façon dont l’on s’en sert qui est en cause. Il y a quelques années, quand sont arrivés sur le marché les premiers logiciels de mise en page grand public, donc utilisables quasiment par n’importe qui, beaucoup d’entreprises ont décidé d’en faire l’acquisition et de confier à un stagiaire la mise en page de leurs plaquettes, brochures et autres newsletters. Et en ont profité pour remercier leur agence de design… Il aura fallu quelques années pour comprendre que l’outil ne se substitue pas à la compétence, ni le code au talent. Histoire qui se répète avec la photographie numérique, la vidéo ou avec le site internet réalisé par le « fils de ma cousine qui s’y connaît ». CONFONDRE BRUIT ET COMMUNICATION. La question n’est donc pas tant celle, et une nouvelle fois, de la littératie [culture de l’information] des technologies numériques, de l’habileté et des compétences qui s’y rattachent, que celle de l’intelligence que l’on doit y mettre. Et c’est bien là le métier des professionnels des relations publics. Car le défi n’est pas « d’être digital », mais d’être professionnel avec le digital et d’éviter que les technologies ne finissent par assimiler le nombre de « followers » à la popularité, ou celui de « likes » à la réputation, ou encore celui de « retweets » à la performance. En un mot, confondre le bruit avec la communication. N’avez vous pas remarqué que pendant que les poules caquettent, les oies jacassent et les moineaux gazouillent, les aigles, eux, se taisent ? ◊ STRATÉGIES N° 1822 Tribunes « NUMÉRIQUE D’ABORD » NE VEUT PAS DIRE « NUMÉRIQUE SEULEMENT » MÉDIAS Le digital n’affaiblit pas la proposition des médias d’information internationaux, aux audiences haut de gamme et de masse. Au contraire, l’offre télévisuelle traditionnelle s’intègre dans une stratégie multiplateforme. Ainsi, le contenu éditorial et commercial peut être partagé à travers le monde entier 2.0. L titre. La stratégie varie en fonction des organisations, mais pour nous, à CNN International, il est naturel que certaines actualités ou interviews soient d’abord publiées sur internet, ou que certaines émissions TV aient des éléments exclusifs au site web, mobile ou aux réseaux sociaux. Aucune de ces activités du « numérique d’abord » n’occulte l’offre télévisuelle principale. En réal ité, c’est le contraire : mettre à disposition différentes plateformes pour que les consommateurs puissent accéder au contenu à tout moment est particulièrement avantageux. Cela semble évident, car la stratégie multiplateforme existe depuis des années. Mais un changement crucial a lieu. De plus en plus de puissances audiovisuelles panrégionales s’engagent sur le contenu purement numérique, en plus de la télévision. Chez CNN, concevoir un contenu pour des plateformes telles que Snapchat Discover, pouvant aussi être partagé sur les réseaux sociaux et s’adapter à nos apps mobiles et montres intelligentes, fait désormais partie du travail quotidien. PETRA MALENICKA senior vice president Europe et Amériques de la régie publicitaire de CNN International opinions ’expression « le numérique d’abord » pourrait sonner le glas des mé d i a s d ’ i n for m ation internationau x ayant passé des décennies à se forger un empire d’audiences de masse, principalement grâce à des offres uniquement télévisuelles. Mais la nouvelle étude publiée ce mois-ci devrait intéresser les patrons des médias et les annonceurs qui souhaitent comprendre les stratégies multiplateformes des plus grands médias traditionnels. Chaque année, le marché publicitaire, à la recherche d’audiences haut de gamme, examine les résultats de l’« Ipsos Affluent Survey Europe » pour y découvrir les dernières tendances dans la consommation et les habitudes médiatiques sur le continent. Mais, cette année, les résultats sont bien plus intéressants : ils appuient l’hypothèse que les marques établies peuvent non seulement survivre, mais surtout prospérer dans le monde numérique. Les données d’Ipsos montrent que 61 % des décisionnaires eu ropé en s rega r dent le s chaînes télévisées d’information internationale, et ce chiffre atteint 68 % lorsque le numérique est inclus. Le digital n’affaiblit pas notre proposition, mais la renforce. ATTIRER LES ANNONCEURS. Ainsi, les campagnes publicitaires intégrées, axées autour de la stratégie digitale, deviennent rapidement la norme. Le contenu natif et partageable, la granularité du ciblage au travers de l’achat programmatique et le dynamisme de nouveaux formats publicitaires créent de nouvelles opportunités pour engager le consommateur. Mais ADAPTER LES CONTENUS. Même si les groupes de télévision ne sont pas nécessairement des « natifs du numérique » comme Buzzfeed ou le Huffington Post, il est clair que le « numérique d’abord » les concerne au même STRATÉGIES N° 1822 44 il ne s’agit pas d’un combat TV contre numérique : les deux sont complémentaires. Traditionnellement, la télévision inspirait le numérique. Désormais, c’est de plus en plus l’inverse. Le contenu – éditorial ou commercial – de CNN, reconnu dans le monde entier, a pris une ampleur inédite grâce aux réseaux sociaux, aux vidéos sur les sites tiers ou aux outils intelligents tels qu’Outbrain. L’avancée numérique a augmenté l’impact de nos histoires et de celles de nos annonceurs. Le numérique nous a permis d’élargir nos horizons au-delà des millions de personnes qui regardent CNN chaque mois. Notre contenu éditorial et commercial peut désormais être entendu et partagé à travers le monde entier 2.0. RÉPONDRE AUX BESOINS. Le « numérique d’abord » ne signifie cependant pas le « numérique uniquement ». Que ce soit du contenu de notre rédaction ou de nos partenaires commerciaux, les audiences sont plus engagées sur une plateforme qui répond à leurs besoins à tout moment. Cette année, CNN International fête son 30e anniversaire alors que le paysage médiatique, les avancées technologiques et les habitudes de consommation évoluent plus rapidement que jamais. Il est de notre devoir envers les audiences et les partenaires publicitaires d’innover et de rendre le contenu accessible sur tous les supports dans un monde numérique, qui n’a cependant pas tourné le dos à la télévision traditionnelle. ◊ 09/07/2015 chroniques IcI New York LE PRÉCIPITÉ PUISSANT DE LA CALIFORNIE v © Getty Images ivre à l’étranger, c’est regarder ses compatriotes (et soi-même par la même occasion) sous un autre angle. Mais encore faut-il qu’ils vous offrent une autre facette à regarder. Parmi toutes les nationalités expatriées que l’on croise à New York, il semblerait que les Français soient ceux qui souffrent le plus. Ou qui parlent le plus ouvertement de ce qui les fait « souffrir » ici. Car oui, s’il y a un truc bien français, c’est de dire tout haut tous ses petits tracas. Ce qu’on appelle râler, pour tout. […] Au cours de cette année, je n’ai donc pas espéré être très surprise par la capacité des Français à se laisser « transformer » par l’Amérique. J’en suis même venue à me dire que nous avions des métabloquants qui nous rendaient ultrarésistants à la culture locale. à vrai dire, je ne sais pas ce qu’il y a de mieux entre le râleur dépressif et l’expatrié ivre de son rêve américain qui vous le revend encore et encore, alors qu’il en est toujours à batailler pour obtenir une « green card », mange des pilules par peur de tomber malade, mais bon, il vit aux ETATZUNIS, en Amérique, quoi ! Là où il a le droit d’avoir trois voitures, d’être tatoué des pieds à la tête, d’aller surfer le matin et de « make money » sans honte. Moi-même, j’ai dû me regarder dans la glace, bien obligée de constater que j’étais terriblement française et que l’on a beau se raconter qu’on est un citoyen du monde, superadaptable, on est le produit de sa culture et de son contexte. à 80 %, paraît-il. Ce petit déterminisme m’avait mis un coup au moral car dans le voyage, on espère toujours un peu rencontrer un autre soi. « LES FRANÇAIS À LOS ANGELES, c’est comme nous, en mieux. à savoir mieux dans leurs pompes. » CLARISSE LACARRAU Planneur stratégique UNE FRANÇAISE SOUS INFLUENCE. Et puis il y a la Californie, the Golden State, Los Angeles. Chimie californienne qui semblerait être un précipité puissant et qui transforme n’importe quel Français en être souriant et heureux et, je vous le promets, ça fait bizarre de rencontrer des Français apaisés. Surtout en ce moment. Après un peu plus d’une année passée sur le territoire, j’avais tendance à éviter les rassemblements d’expatriés francais, d’abord parce que je ne suis pas venue pour rencontrer ce que je connais déjà et ensuite 09/07/2015 45 parce que ces deux archétypes de Français me fatiguent d’avance. Mais lors d’une soirée californienne, traînée un peu de force, j’ai rencontré un Français d’un troisième type, comme touché par la grâce, une version de nous-mêmes légère et énergisante. Les Français croisés à L.A. c’est comme nous, en mieux. à savoir : mieux dans leurs pompes. Créatifs, entreprenants (sans chercher à épouser le modèle du self-made-man américain), débarrassés de l’inhibition française qui consiste à avoir toujours truc à dire sur tout, la pression du bon mot, comme on dit. Tout à coup, contents d’être là, car autorisés à être ce qu’ils veulent dans une ville qui au fond ne vous demande rien, voire s’en fout un peu de vous. Cet anonymat qu’autorise L.A., cette organisation sociale ultralatérale qui fait que tout le monde peut se croiser si tant est qu’on en ait envie, ça avait l’air d’avoir libéré les petits Frenchies expatriés, bien trop loin de l’espace-temps de la France pour en subir encore l’influence. LA LA LAND. Et tout ça en ne reniant rien ; non, juste comme s’ils avaient le droit de souffler, comme si on avait autorisé ces Français à être contents, satisfaits de ce qu’ils avaient et à imaginer tous les possibles. Comme si le côté page blanche de Los Angeles où tout le monde vient écrire un peu de son destin et rêve à une petite postérité, quelle qu’elle soit, faisait émerger le meilleur d’euxmêmes, et ce pour quoi les Américains nous aiment, d’ailleurs. Un côté décalé, avec la liberté de prendre le sujet sous un autre angle. Je vous jure, j’ai eu beau convoquer les forces malicieuses de l’esprit critique francais, auquel je suis particulièrement attachée, tout à coup, je me suis dit que nous devrions envoyer en « summer camp » des A380 remplis de Français attaqués et inhibés par la déprime française et l’agressivité de leurs élites pour qu’ils viennent souffler un peu en Californie et surtout pour qu’ils se rendent comptent qu’ils ont le droit à la satisfaction et que ça ne leur va pas si mal d’être heureux et satisfaits. On n’appelle pas Los Angeles « La La Land » pour rien. C’est la composition chimique des Français apaisés. ◊ STRATÉGIES N° 1822 LA RÉDAC A … reçu © Thomas Baîetto/France TV Info OPINIONS accéder au site Most Exclusive Website. Conçue par le développeur américain Justin Foley, cette page web a pour particularité d’être accessible uniquement à un internaute à la fois, et pour une durée de 60 secondes. Tout ça pour voir… des photos de chats. … réceptionné … remarqué le diaporama avant/après réalisé par France TV Info sur Grenoble, où l’affichage a disparu. Instructif pour se rendre compte de ce qu’est un paysage urbain sans marques et sûrement ardu à réaliser d’un point de vue technique. Mais dommage que les photos « avant » aient été prises en hiver et les photos « après » en été : c’est fou comme des arbres touffus et bien verts changent le regard qu’on porte sur la ville… … eu la flemme de patienter plus de 716 heures, soit quasiment un mois entier, pour 52, rue Camille-Desmoulins, 92 448 Issyles-Moulineaux Cedex. STANDARD GÉNÉRAL : 01.46.29.46.29. Pour joindre vos correspondants, composer le 01.46.29 suivi de leur ligne directe. ÉDITRICE : Sandrine Matichard. RÉDACTION. Fax : 01.46.29.46.09. Rédacteur en chef : Olivier Mongeau (4669). Rédacteurs en chef adjoints : Alain Delcayre (4667), Amaury de Rochegonde (4715). Rédactrice en chef adjointe déléguée aux produits spéciaux : Delphine Masson (4624). Rédactrice en chef adjointe en charge de l’édition : Annaïck Le Moigne (4626). Grand reporter : Cathy Leitus (4670). Rédacteurs : Capucine Cousin (4676), Cécilia Di Quinzio (2394), Bruno Fraioli (4651), Emmanuel Gavard (4673), Delphine Le Goff (4666), Océane Redon (4675), Anaïs Richardin (6811), Delphine Soulas-Gesson (4622) et Gilles Wybo (4671). Éditrice images : Ingrid Zerbib (4616). Ont collaboré à ce numéro : Megane Gensous et Sophie Renaudat. RÉDACTION TECHNIQUE. Éditrice déléguée et rédactrice en chef technique : Rosine Bondon. Directeur STRATÉGIES N° 1822 un cahier de devoirs de vacances un peu particulier, intitulé Scratch pour les kids (éditions Eyrolles, 12 euros), qui permettra aux jeunes de 8 à 12 ans de se familiariser en douceur, grâce à sa présentation ludique, avec Scratch, un logiciel d’initiation à la programmation informatique pour enfants. Voilà qui les changera des traditionnels Passeport ! CHAQUE SAMEDI, À 8 H 20, RETROUVEZ LA CHRONIQUE MÉDIAS D’AMAURY DE ROCHEGONDE (89 FM à Paris) artistique et conception graphique : Julien Josset. Secrétaires de rédaction-maquettistes : Patrick Bled, Philippe Bohn et Xavier Gélard. Chef de studio : Sandrine Przybyla. Maquettiste : Léonard Soriano. Responsable iconographe : Laurent Rutigliano. Iconographe : Margaux Quesnel. DIFFUSION. Chefs de produits : Sarah Castel et Céline Giffaut. ABONNEMENTS. France Métropolitaine : Formule Premium 1 an : le magazine version papier et numérique + Stratégies Newsletter + le site en illimité + l’appli + 2 hors-séries Transitions + 2 guides = 331 €. Formule 100 % digitale 1 an : le magazine version numérique + Stratégies Newsletter + le site en illimité + l’appli = 210 €. Outre-mer/Étranger : nous consulter. Tél : 02 37 29 69 30. Fax : 02 37 29 69 35. VENTE AU NUMERO : Stratégies, Service librairie, CS 70011 — 28409 Nogent-le-Rotrou Cedex. Tél. : 02 37 29 69 30. Sur place : Stratégies, Issy-les-Moulineaux, de 9 h à 18 h. BASE DE DONNÉES. Responsable : Audray Billault. DIRECTION COMMERCIALE. PUBLICITÉ. Directrice de publicité : Ludivine Saint-Yves (4635). Chefs de publicité : Marion Dessus … assisté à la première © Le Monde les félicitations de Mamadou Gaye, directeur exécutif de l’agence Nouvelle Cour (TBWA), au sujet de la couverture et de l’éditorial du précédent numéro, consacré au Prix Stratégies des jeunes créatifs 2015. « Comme pour vous, la couverture mettant en scène Mathilde Fallot et Gullit Baku est pour moi un motif de satisfaction, écrit-il dans un e-mail. [C’est] une source de réconfort car, comme vous, je souhaite et milite pour une ouverture à TOUS les talents […], enjeu crucial pour le monde de la publicité et de la communication. » prise de parole publique du nouveau directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, lors de la rencontre « Big bang de l’économie de l’attention », devant un parterre d’annonceurs. Il s’y est lancé dans une présentation des formats pour capter l’attention des lecteurs à divers moments de la journée. Avec des résultats, selon lui : en moyenne, le temps passé sur les supports du Monde est de 49 minutes par mois, devant Deezer (45 min), Twitter (44 min) et Le Figaro (36 min). L’humeur de Murat VINCENT BOLLORÉ DANS LES MURS QUICONQUE se souvient de la prise de contrôle d’Havas par Vincent Bolloré ne peut pas douter que l’homme d’affaires breton est en train de suivre à Canal + son mode de débarquement favori : la version commando. Le premier à en faire les frais est un autre Breton, Rodolphe Belmer, dont le patron-actionnaire n’a pas apprécié l’absence de transparence et l’incapacité à proposer un plan de restructuration de l’avant-soirée. Les 120 000 euros par émission accordés à Renaud Le Van Kim pour Le Grand Journal passent mal. Tout comme les 25 millions d’euros annuels budgétés pour ce contre-État dans l’État que sont Les Guignols. Avec Bolloré, la lecture de la partition est souvent bonne, mais l’interprétation laisse à désirer. Si nul ne peut contester qu’il faut revoir la formule de ces émissions usées jusqu’à la corde et qui ne font plus le buzz, ce n’est peut-être pas au prix de la liberté d’expression et d’une guerre des droites, après le soutien aux Guignols d’Alain Juppé… (3112), Marjorie Lecoq (4690) et Gwenola de Villeblanche (2314). Assistante : Patricia Demuynck (4742). Planning et trafic : Sophie Wrzesinski. GUIDES. Directrice de publicité : Nadia Ben Moussa (4762). Chefs de publicité : Babacar Lo (4658) et Salima Eddich (4712). SERVICE ANNONCES CLASSÉES, OFFRES D’EMPLOI, DEMANDES D’EMPLOI, FREE-LANCE ET FORMATIONS. Directrice de clientèle : Mariama Sow (2311). MARKETING RÉGIE. Directeur marketing du pôle médias : Nicolas Conigliano. Responsable : Lyndia de Campos. OPÉRATIONS ET SERVICES RÉGIE. Directrice : Sabrine Karmaoui. COMMUNICATION ET ÉVÉNEMENTS. Directrice : Sophie Bédé-Carroué. Coordinatrice promotion : Cécile Rubben (4660). Chargée de promotion : Negar Moshrefi (6892). Organisation événementielle : Julie Beytout (4613). Responsable partenariats : Céline Reine (4778). ACHATS, FABRICATION ET FINANCE. Directeur : Stéphane Barus. Contrôle de gestion : Zakaria Elalaouy. Comptabilité : Éric Dessolle. Directrice du service fabrication : Pasquale Spadari. Directeur : Bernard Verger. Imprimé en France par l’Imprimerie de Compiègne (groupe 46 Morault), avenue Berthelot, 60205 Compiègne. RESSOURCES HUMAINES. Directrice : Aurélie Sornat. Responsable : Sophie Pierron. DÉPÔT LÉGAL : juillet 2015. ISSN 0180-6424. N° de commission paritaire : 0715 T 79914. STRATÉGIES est édité par la division Presse d’Intescia, SAS au capital de 4 099168 €. Président et directeur de la publication : Alexandre Sidommo. RC Nanterre B339611956. Directrice de la division Presse : Anne Thomas. 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