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1.2 Probabilit´e
Une mesure de probabilit´e Psur (Ω,Σ) est une fonction P: Σ →Rtelle que
– Pour tout A,P(A)≥0,
–P(Ω) = 1,
– Pour toute famille d´enombrable d’´ev´enements Andeux `a deux disjoints, on a P(∪An) =
PP(An)
Citons quelques unes des propri´et´es fondamentales v´erifi´ees par une mesure de probabilit´e :
Proposition 1.1 – Pour tout A∈Σ,P(A)∈[0,1].
–P(∅) = 0.
– Si Aet Bsont deux ´ev´enements tels que A⊂B, alors P(A)≤P(B).
– Pour tout A∈Σ,P(A) = 1 −P(A)
– Pour toute famille d´enombrable croissante (An)(i.e. telle que, pour tout n,An⊂An+1),
on a P(∪An) = lim P(An)
– Pour toute famille d´enombrable d´ecroissante (An)(i.e. telle que, pour tout n,An+1 ⊂An),
on a P(∩An) = lim P(An)
Une mesure de probabilit´e est dite discr`ete s’il existe un nombre d´enombrable d’´el´ements
(ωn) de Ω, deux `a deux distincts, et tels que PP({ωn}) = 1.
La plus simple des probabilit´es discr`etes est la mesure de Dirac en ω0: si ω0est un ´el´ement
fix´e de Ω tel que {ω0} ∈ Σ, on d´efinit la mesure de Dirac en ω0par : pour tout A∈Σ, P(A) = 1
si ω0∈Aet P(A) = 0 sinon.
Toute mesure discr`ete est une combinaison lin´eaire (`a coefficient positifs et de somme totale
´egale `a 1) de mesures de Dirac.
Une mesure de probabilit´e µsur (R,B(R)) sera dite `a densit´e par rapport `a la mesure de
Lebesgue sur Rs’il existe une fonction bor´elienne positive ftelle pour tout A∈ B(R), on a
µ(A) = ZR
1A(t)f(t)dt.
L’int´egrale de fsur Rest alors ´egale `a 1, et pour tout singleton {x}de R, on a µ({x}) = 0.
1.3 Probabilit´e conditionnelle
Pour tout ´ev´enement Bde probabilit´e strictement positive et pour tout ´ev´enement A, on
d´efinit la probabilit´e conditionnelle de Asachant Bpar
PB(A) = P(A|B) = P(A∩B)/P(B).
De fait, on ne consid`ere plus que la partie de Aincluse dans B, et on renormalise de sorte que
l’application A→P(A|B) est une (nouvelle) mesure de probabilit´e sur Ω.
Les probabilit´es conditionnelles interviennent de fa¸con naturelle lorsque l’on effectue plu-
sieurs exp´eriences successives pour lesquelles le cadre de la n-i`eme exp´erience est influenc´e par le
r´esultat des exp´eriences pr´ec´edentes : par exemple, si on dispose d’une urne contenant rjetons
rouges et jjetons jaunes et que l’on effectue deux tirages successifs et sans remise dans cette
urne en notant les couleurs des jetons obtenus, il est facile de d´ecrire la deuxi`eme exp´erience
sachant le r´esultat du premier tirage. On peut alors dresser un arbre de probabilit´e dont les
sommets sont les r´esultats des tirages successifs et en faisant figurer sur les arˆetes les probabilit´es
conditionnelles de tirage sachant le chemin parcouru dans l’arbre.