Lorsqu’une CNA est choisie, il faut, comme on l’a déjà évoqué, ne pas lier
chances de guérison et réponse au traitement. Dans tous les cas, mais plus particu-
lièrement ici, une information loyale et complète de la patiente (et de son conjoint
ou de la personne de son choix) dès le début de la prise en charge par l’oncologue
et le chirurgien est essentielle. Il est important dans toute cette étape qu’un lien écrit
et direct soit entretenu avec le médecin traitant.
La chirurgie est une étape indispensable, même en cas de
réponse tumorale complète, elle reste la seule façon de ne pas
ignorer une réponse incomplète
(11)
Quelle que soit la combinaison des examens utilisés en fin de CNA, il persiste des
faux négatifs et une sous-évaluation du nombre de lésions résiduelles par l’imagerie.
Ce taux de faux négatifs varie selon les études de 20 à 35 % des cas où la réponse
paraît complète lors du bilan d’imagerie.
L’absence d’exérèse de ces lésions résiduelles s’accompagne d’un sur-risque de
récidive locale quel que soit le traitement ultérieur.
Les définitions
Elles concernent la chimiothérapie elle-même : en France, le terme de CNA est le
plus largement utilisé par opposition à la chimiothérapie adjuvante. Le terme de
traitement systémique néo-adjuvant permet d’inclure la chimiothérapie et l’hormo-
nothérapie. Rappelons ici qu’il est également possible, en particulier dans certains
cas d’échecs de la chimiothérapie ou de l’hormonothérapie néo-adjuvante, d’utiliser
une radiothérapie néo-adjuvante.
La question des définitions concerne également la réponse : on distingue la
réponse clinique complète, la réponse histologique complète au niveau du sein et la
réponse histologique totale incluant le sein et le creux axillaire (ce terme doit être a
priori réservé aux patientes ayant fait l’objet d’une vérification du caractère N+ en
pré-opératoire, en particulier par cytoponction sous échographie).
Globalement, une réponse tumorale clinique est observée dans 75 % des cas
(47 à 100 % !). La réponse tumorale complète histologique varie de 6 à 19 %
(25 % dans les séries les plus récentes).
Au niveau ganglionnaire, 23 à 35 % des patientes initialement N1 deviennent
N0.
La présence d’un résidu tumoral sous forme de carcinome in situ n’est généra-
lement pas considérée comme une réponse partielle, mais comme une réponse
totale, car cette réponse concerne les lésions invasives. Il faut d’ailleurs savoir que ce
résidu de carcinome in situ, à condition d’être correctement traité (exérèse chirur-
gicale et radiothérapie post-opératoire) ne modifie pas le pronostic ultérieur. Les cas
où seul existe un reliquat de carcinome in situ ne sont pas exceptionnels, ils repré-
sentent dans notre expérience 8 % des cas. Une publication a observé une relation
328 Cancer du sein