"A quoi rêvent les jeunes filles ?" d`Ovidie, un regard lucide sur la

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"A quoi rêvent les jeunes filles ?" d'Ovidie, un regard
lucide sur la pornographie
Entre images d’archives d’une Shiva tenant des sex-toys dans ses mains et un grand fauteuil
noir dans lequel sont installé-e-s les invité-e-s, Ovidie nous fait découvrir les causes et
conséquences de la pornographie avec « A quoi rêvent les jeunes filles ? », reportage diffusé le
19 juin sur YouTube et le 23 juin dans l’émission Infrarouge de France 2.
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Ovidie, née en 1980, est aujourd'hui une réalisatrice de films pornographiques et une féministe
pro-sexe. Cela signifie qu’elle fait partie de la génération de féministes pour qui il ne faut pas
interdire la pornographie, mais en créé une nouvelle, loin des stéréotypes et de la domination
masculine. Elle cherche à changer cette industrie depuis ses études de philosophie, en étant
elle-même actrice de charme, et en tant que réalisatrice depuis 1999. Mais c'est une artiste à
plusieurs casquettes car elle est également autrice de plusieurs ouvrages de théories féministes
ainsi que d'ouvrages à portée pédagogique.
Dans ce reportage d’une petite heure, disponible en intégralité sur YouTube, la réalisatrice
propose plusieurs interviews de féministes dans une ambiance intimiste et une réalisation très
léchée. Si vous êtes un-e habitué-e de Twitter et d’Instagram, vous reconnaîtrez sans doute la
plupart des intervenant-e-s. Toutes et tous ont la particularité d’être féministes, c'est-à-dire de
penser l’égalité entre femmes et hommes, et de passer dans le fauteuil face à Ovidie pour se
raconter et discuter de l’influence de la pornographie et des injonctions sociales en matière de
sexualités.
D’une définition des féministes pro sexe à la taille du clitoris (plus de 16 cm pour ceulles qui ne
savaient pas) en passant par les jeux vidéos et la publicité, tout ce qui construit un être humain
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sexué de notre époque est analysé pertinemment par des intervenant-e-s qui connaissent leur
sujet sur le bout de doigts et en discutent avec passion.
Il y a Clarence, qui tient le blog Pouletrotique dans lequel elle parle de sexualités avec humour
et que la caméra suit tout au long du reportage. On la retrouve en train de discuter avec Diane,
bénévole à solidarité sida et gérante du site Sexy Soucis, visant à apporter des réponses
claires et renseignées sur les sexualités. Puis, vers la fin du reportage, Clarence sera
l'interlocutrice de deux professionnel-le-s de l'apparence des femmes : une esthéticienne et un
chirurgien esthétique avec lequel-le-s elle s'interroge sur l'absence de critique des pratiques de
l'épilation intégrale, devenu une norme totalement assimilée, mais également sur la tendance
des femmes à avoir recourt à la nymphoplastie, technique permettant de raccourcir
chirurgicalement les petites lèvres.
Pour la partie artistique, Ovidie interview Ortie, modèle de nu et réalisatrice dans le domaine de
l’érotique, qui travaille dans le contemplatif et le poétique, mais aussi dans le masturbatoire.
Elle pose le sujet de l'acceptation de son corps par son propre regard, mais également par celui
des autres avec la pratique du selfie,
Toujours dans le domaine artistique, Ovidie interview Mar_Lard, féministe passionnée de jeux
vidéos et autrice du grand article « Sexisme chez les geeks : Pourquoi notre communauté est
malade et comment y remédier ». Elle nous explique ici que les jeux vidéos ceux-ci tire leurs
codes du porno en proposant des personnages hyper virilisés pour les hommes et sexualisés
pour les femmes avec les mêmes caricatures et stéréotypes dans les jeux vidéos que dans la
publicité et le cinéma, à savoir la fille blanche, mince et aux proportions démesurées.
Enfin, les conséquences de cette sursexualisation des médias est analysée du point de vue
sociologique et humain avec les interventions de Marie-Pierre Martinet, secrétaire du Planning
Familial et le sociologue Michel Bozon, qui permettent de dédramatiser la situation et qui
proposent des pistes de réflexion. Parmi celles-ci, arrêter de prendre les enfants et les jeunes
pour des idiot-e-s et leur donner les outils de compréhension de ce média.
Malgré le constat peu optimiste du reportage, Ovidie conclue avec une petite note d’espoir.
Notre génération n’est ni plus libre, ni plus aliénée que les précédentes, mais surtout, elle est
loin d’être dupe, comme le montre les intervenantes, et « non, ce n’était définitivement pas
mieux avant ».
Visuels : Captures d'écran du reportage
Nota Bene : Dans cet article, j'utilise des néologismes (ex : ceulles, contraction de celles et
ceux) ainsi que des mots composés (ex : idiot-e-s) dans le but de créer un langage non sexiste.
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