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Apollon et in fine réguler les relations entre les cités (le terme de relations internationales est
lâché à plusieurs reprises…), est peu à peu dépassé par les rivalités et le souhait de se détruire
plutôt que de se dominer. Le parallèle avec la Société des Nations sera vite fait, même si le
contexte est bien différent. De même, Jean Guilaine rappelle à toutes fins utiles combien on
peut mettre en parallèle naissance du politique et naissance du fait guerrier. De même, les
nouveautés ne sont pas le but de Yann Le Bohec dans son approche de la guerre aux temps
d’Auguste. En effet, la thèse de la propagande augustéenne est déjà communément admise, et
l’exposition « Moi, Auguste » (voir notre critique) y consacrait une large section : Auguste, pour
éviter de paraître nouveau Roi, la royauté étant haïe des Romains, cherche à faire passer sa
concentration du pouvoir à travers une mise en avant de la volonté de pacification et la
restauration des cultes traditionnels (aux ancêtres…). Ici il s’agit donc de mettre en avant le rôle
du thème de la paix dans l’édification du système de gouvernement augustéen. Les articles les
plus féconds pour l’objectif sont ceux qui partent des connaissances pour gagner l’objet
guerre, mais rarement celui-ci apparaît comme premier ou point de départ. Ainsi, Lucien Bély
parle au fond plus d’Etats et de système westphalien que de guerre à proprement parler…
Enfin et surtout, le souhait formulé initialement de dépasser ou de se distinguer de Clausewitz
apparaît comme un horizon bien difficile à atteindre. Ainsi, une grande majorité d’articles s’y
réfère, partiellement ou bien souvent, et pas simplement Frédéric Ramel qui cherche à mettre à
jour la notion de guerre dans les relations internationales, rappelant ce que Sassen, Nye ou
bien d’autres libéraux ou critiques ont avancé, à savoir la fin de la guerre menée par un acteur
unique, l’Etat. Clausewitz réapparaît si souvent qu’il demeure un point de référence.
La collection d’articles trace donc des pistes pour réfléchir, à partir de disciplines et thèmes
épars, sur l’objet guerre. Elle donne accès à des synthèses érudites mais l’effort de mettre au
centre l’objet guerre doit bien souvent être accompli par le lecteur, même si, bien évidemment,
certains auteurs (Baechler, Heuser, Contamine surtout).
Guerre et politique, dir. Jean BAECHLER et Jean-Vincent HOLEINDRE, Hermann, 284 p.,
sortie en août 2014.
Visuel : couverture du livre
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