Améliorer la riziculture de bas-fonds - Conseils pratiques de gestion à l’usage des petits paysans en
Afrique tropicale / Bert Meertens et Michiel de Vries
© Fondation Agromisa et CTA, Wageningen, 2014
8.3 Principaux insectes ravageurs
En Afrique tropicale, les foreurs de tige du riz comme le foreur blanc, le
foreur rose ou le foreur rayé sont les ravageurs les plus agressifs. Ils se
nourrissent de l’intérieur de la tige et l’alimentation des larves cause des
dégâts aux talles. Le « coeur mort » désigne la destruction du bourgeon
terminal de la talle avant la floraison, ce qui provoque le dessèchement des
pousses centrales. Suite à une attaque de « tête blanche » au stade de la flo
raison, les panicules déjà ramifiées blanchissent, dessèchent et se vident.
En brûlant, labourant et inondant le chaume après la récolte, on peut détruire
les larves des foreurs de tige du riz ayant survécu dans le champ.
La synchronisation des plantations sur une grande surface permet d’éviter
que le riz ne soit ravagé par les foreurs de tige aux stades les plus critiques
de son développement. On peut aussi planter des variétés plus résistantes
aux attaques des foreurs de tige. Les libellules et les araignées sont des
prédateurs reconnus des foreurs de tige alors que les guêpes parasitent les
oeufs et larves.
Figure 15 : Phalène foreur de tige adulte
Dans certaines régions humides d’Afrique, la riziculture a le plus à souffrir
de la mouche à yeux pédonculés. Les mouches adultes se reconnaissent
facilement à leurs yeux placés à l’extrémité des pédoncules. Les dégâts
causés par cette mouche sont comparables au coeur mort des foreurs de
tige. La larve attaque généralement le pied de riz au début du tallage.
Pour minimiser l’infestation par la mouche à yeux pédonculés, il convient
de pratiquer des méthodes culturales comme le semis précoce, le faible
écartement entre les plantes et le nettoyage des champs de toute herbe. La
synchronisation des plantations sur une grande surface permet d’éviter
l’attaque du riz par la mouche à yeux pédonculés aux stades les plus critiques
de son développement. Les variétés de riz à feuilles très chevelues
présentent l’avantage de piéger les larves de la mouche.
La cécidomyie (gallicole) du riz d’Afrique est un grand ravageur du riz
pluvial et irrigué de bas-fonds. C’est un foreur de bourgeon ou de pédoncule.
L’alimentation des larves cause de graves dégâts au plant pendant
les stades végétatifs. La larve attaque le point de croissance des talles et
induit la gaine foliaire à se transformer en une structure tubulaire appelée
« feuille d’argent » et ressemblant à une feuille d’oignon. Les infestations
gallicoles précoces donnent une apparence chétive et touffue au plant de
riz qui n’a pas moins de 50 petites talles par pied. Les talles à galles ne
portent pas de panicules.
Figure 16 : Larve et oeufs du foreur de tige et leur position dans la plante de riz
La lutte contre la cécidomyie du riz passe par un semis précoce et synchronisé,
une destruction des hôtes alternatifs, un apport modéré d’engrais
(par ex. 60 kg N/ha) en doses fractionnées, la limitation des échanges de
semences entre cultivateurs et un plus grand écartement entre les pieds.
Certains types de guêpes attaquent la cécidomyie dans le champ et devraient
être protégés. On peut aussi choisir des variétés de riz tolérantes à
la cécidomyie.
Figure 17 : Mouche aux yeux pédonculés
Figure 18 : Cécidomyie (gallicole) du riz d’Afrique
Figure 19 : Charançon du riz (à gauche) et capucin des grains (à droite)
Le charançon du riz et le capucin des grains sont les insectes ravageurs
du riz stocké les plus agressifs. Ils peuvent détruire complètement le grain.
Pour lutter contre ces ravageurs, il convient d’utiliser des conteneurs de
stockage hermétiques, de mélanger des piments secs ou des cendres aux
grains stockés et de traiter avec des pesticides appropriés. Mais attention,
équipez-vous de gants et d’un masque lors de la manipulation des pesticides!
Curriculum d’apprentissage participatif et recherche action (APRA/ PLAR) pour lagestion intégrée de
la culture de riz de bas-fonds (GIR) en Afrique subsaharienne/ Manuel technique © AfricaRice
Les plus importants déprédateurs du riz : les insectes nuisibles
On peut grouper les insectes nuisibles du riz selon le type de dégâts qu’ils
provoquent. Les cinq
principaux groupes d’insectes qui s’attaquent aux plantes de riz sont :
• les foreurs de tiges ;
• les défoliateurs ;
• les piqueurs, suceurs ;
• les coupeurs de racines ;
• les ravageurs de stocks.
Il existe une cinquantaine d’espèces réparties en deux ordres : les lépidoptères et
les diptères. Les plus
importantes espèces de l’ordre des lépidoptères sont : Chilo spp., Maliarpha
separatella, Sesamia
calamistis, Nymphula depunctalis, Eldana saccharina, Scirpophaga spp. Dans
l’ordre des diptères on trouve Diopsis spp. et Orseolla oryzivora. Cette dernière
espèce provoque la cécidomyie du riz.
La plupart des insectes se présentent sous quatre stades différents : l’adulte,
l’oeuf, la larve et le cocon ou la nymphe. Ce sont des stades d’évolution de
l’insecte, formant le cycle de vie.
Les foreurs de tiges
Les foreurs de tiges constituent les ravageurs les plus importants, infestant les
plants de riz du stade de plantule à la maturité. Il y a principalement deux types
de dégâts :
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