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Nous avons alors décidé de faire naître un personnage hors du commun. Il existe, il
vit et nous raconte simplement son univers et ce qu'il veut en faire. Son monde est
peuplé de certitudes et de ses contraires, de personnages réels et irréels il faut que le
public ne se pose aucune question, il faut entrer chez lui, dans sa maison et partager
ce moment qu'il accepte de lui donner.
Plus tard lorsque toutes ces personnes retourneront chez elles, elles se poseront alors
d'autres questions, elles trouveront un second, voir un troisième degré à ces textes et
peut-être même qu'elles se demanderont qui d'elles ou de lui a vraiment perdu un
bout de son cerveau... ha, ha, ha.
Thierry Paul, comment avez-vous abordé ce rôle ?
J’ai décidé de perdre pour de bon un bout de mon cerveau, façon Actors Studio, vous
savez ces comédiens capables de se laisser pousser les oreilles pour jouer Rantanplan.
Ceux qui vous entourent se transforment alors en cyclope, le moindre texte devient
visqueux et vous avez l’impression d’avoir deux aquariums à la place des yeux.
Mais ça marche ! Car je ne sais plus qui je suis, où j'habite…
Enchanté monsieur, vous êtes qui vous d'abord ?
Je suis vous… vous, Thierry voyons. S'interroger soi-même c'est plus vivant, non ?
Sûrement… est-ce la lecture du texte qui m'a fait perdre un bout de mon cerveau ?
Ou la perte dudit bout qui me fait subjuguer ces nouvelles ?
Aujourd'hui je ne suis plus très sûr de l'ordre des événements ni même qu'ils soient
bien advenus.
Comme dit l’auteur dans sa postface "merci à toute personne ayant retrouvé trace de
mon cerveau de le signaler" à ArtCour Production qui transmettra.
L'univers visuel & musical
Pour rendre tangible l'univers si singulier du personnage,
tous les sens ou presque du spectateur sont mis en éveil.
Le spectacle est déjà dans le théâtre avant même la
représentation. L'ouïe du spectateur est chatouillée par
la musique originale de Philippe Korn, alors que sa vue est
captée par les peintures d'Elisa Cossonnet et, cerise sur le
gâteau, surprise sur le chameau, valise sur le bigorneau : la
toile peinte par Elisa durant la pièce est offerte au
spectateur qui pourra ainsi assouvir son désir de toucher.