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sont les voyages, les dîners en tête-à-tête, les moments de détente à la maison, les sorties
et bien sûr la sexualité !
Sexualité à la cinquantaine : entre plaisirs et déplaisirs
Si ce nouveau tête-à-tête est déjà en soi un cap pour le couple, viennent parfois s’ajouter les
premiers dysfonctionnements physiques que sont par exemple les troubles urinaires liés à
l’hypertrophie bénigne de la prostate ou la dysfonction érectile. Près d’un homme sur 3 après
quarante ans connait de temps à autre des problèmes d’érection, et cela concerne près d’un
homme sur 2 après 60 ans3. Les troubles urinaires liés à une hypertrophie bénigne de la
prostate touchent eux plus d’un homme sur 2 après 50 ans 4!
La dysfonction érectile ou trouble de l’érection est l’incapacité à obtenir ou à maintenir une
érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante5. L’hypertrophie bénigne
de la prostate est une maladie bénigne qui se traduit par une augmentation du volume de
cette glande. Elle se traduit par la sensation d’avoir la vessie qui n’est jamais complètement
vide y compris après avoir uriné ; le fait d’uriner de façon discontinue ou avec un débit trop
lent ou trop faible ; le fait d’avoir des besoins d’uriner pressants et soudains ou le fait de se
lever fréquemment la nuit pour uriner6. Il n’est pas facile pour le couple d’aborder ces sujets
et ces non-dits peuvent engendrer des frustrations voire des malentendus... L’enquête
Taking control montre bien l’impact de ces désagréments sur la relation : les hommes
« prennent un coup de vieux » (70 %) et les femmes se sentent moins épanouies dans leur
vie sexuelle (72 %).
L’enquête révèle aussi combien le fait d’en parler requiert un effort tel que chacun pense être
à l’initiative de la discussion : 86 % des hommes disent avoir engagé la conversation alors
que leurs partenaires pensent qu’elles en sont à l’initiative à 65 % ! 1 La raison principale de
cette difficulté à aborder le sujet : les hommes comme les femmes ne savent pas quoi dire
(respectivement 28 % et 23 %)1.
Le rôle clé de la partenaire pour soutenir et accompagner son conjoint
Si les hommes se révèlent souvent fatalistes face à ces soucis, pensant majoritairement
qu’ils sont naturellement liés à l’âge, 58 % soulignent également leur besoin de soutien de la
part de leur partenaire. Celle-ci va en effet jouer un rôle important dans la recherche
d’information et motiver l’homme dans la décision de chercher une solution. La partenaire va
également souvent avoir un rôle apaisant et dédramatisant.
« Les femmes sont majoritairement positives, rassurantes et c’est un vrai bon point. Cela va
dans le sens de la psychologie féminine, les femmes sont naturellement portées vers
l’échange et la prise en charge », relève le Pr Pierre Costa, chef du service d’urologie-
andrologie du CHU Caremeau à Nîmes.
« L’essentiel est d’être informé de ces changements physiologiques et d’échanger avec son
partenaire pour que chacun puisse agir à son niveau. Le non-dit risque de créer une
incompréhension dans le couple et d’engendrer un cercle vicieux : l’homme en s’imaginant
que sa femme ne veut plus de lui parce qu’il a de moins bonnes érections, et la femme en
interprétant qu’il ne veut plus d’elle à cause de petites prises de poids ou des changements