FRCPR00XXX-Janvier2016
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LaJournéeLillyAssociationsdepatientsestorganisée
en collaboration avec les associations suivantes:
Association François Aupetit • Fédération Française
desDiabétiques•FrancePsoriasis•AllianceMaladies
Rares•Fédérationnationaledesassociationsd’usagers
enpsychiatrie•GRANDIR•LaLiguecontreleCancer•
EuropaDonnaFrance•SOShépatitesFédération
Évolution des essais cliniques en oncologie
Nous assistons à une véritable mutation qui
annonce la disparition des essais de phase I
« ancien régime ». Auparavant, cette phase
des études cliniques était l’antichambre des
soins palliatifs et servait avant tout à recher-
cher la dose maximale tolérée, avec, à la clé,
un vrai questionnement éthique. Aujourd’hui,
avec l’essor de la médecine personnalisée, la
phase I « nouvelle génération » assure une
amélioration de la qualité de vie de 34 % à 44
% des patients (contre 10 % auparavant), de
façon rapide de surcroît.
Un patient chercheur décideur
Le patient chercheur est avant tout utile dans
les essais de phase III, dans une dimension de
prévention tertiaire. Proches de la « vraie vie »
quant aux facteurs sociaux de déploiement, ils
permettent d’accélérer la validation ou l’invali-
dation d’un protocole et de faciliter les boucles
de rétroaction de la recherche. Le retour
d’information des patients sur la valeur du trai-
tement va prendre une importance croissante
et pourrait influer sur le sort d’une molécule qui
aura nécessité des investissements de déve-
loppement énormes. Il sera donc pris très au
sérieux par l’industrie pharmaceutique.
Signaler n’est pas sanctionner
Les patients jouent un rôle de pharmacovi-
gilance majeur, une fois le médicament sur
le marché. Les produits ont été validés par
les autorités de santé après des essais cli-
niques qui ne permettent pas toujours de
déceler l’ensemble des effets indésirables,
surtout à long terme et à grande échelle. Le
retour des « utilisateurs » est donc indispen-
sable, directement ou par l’intermédiaire des
professionnels de santé. Cependant, cette
culture doit encore être développée et encou-
ragée en France, pour le bénéfice collectif.
1.QUALITÉDEVIEDURANTUNESSAI
Dr Philippe Bergerot
Cancérologue, radiothérapeute, Centre
Oncologie, Saint-Nazaire, Administrateur
de la Ligue contre le Cancer
Mesurer la qualité de vie permet avant tout
de déterminer l’impact des médicaments sur
le quotidien du patient et, par rebond, son
adhésion au traitement. Des questionnaires
d’évaluation généralistes et/ou ciblés, qui
permettent d’évaluer cette qualité de vie, sont
proposés en début et fin de traitement, puis
six mois plus tard.
Outre les limites inhérentes à leur construc-
tion, qui répond avant tout aux attentes des
soignants, les questionnaires sont très dépen-
dants de la façon dont ils sont présentés, du
cadre, de l’entourage et de l’état psychologique
de la personne au moment où ils sont remplis.
3 PROPOSITIONS :
•Intégrerlesassociationsdepatientsàla
rédactiondesquestionnairesetfairede
laqualitédevieuncritèreprincipaletnon
secondairedanslesétudescliniques;
•Renforcerl’informationsurl’utilisation
effectivedesdonnéesdequalitédevie;
•OuvrirauxARC*uneformationàl’analyse
desdonnéesdequalitédevieau-delàdes
statistiquesbrutes.
2.ETHIQUEENRECHERCHECLINIQUE
Pr Nicolas Lerolle
PUPH, Département de réanimation
médicale, CHU d’Angers
Le caractère éthique de la recherche cli-
nique se situe à la rencontre de l’expertise
des scientifiques et de la naïveté des patients
et de leurs représentants. Les interroga-
tions portent principalement sur le rôle du
CPP* dans la validation d’un protocole et du
consentement éclairé du patient.
Les avis et les connaissances des enjeux
autour d’un essai clinique sont très individu-
dépendants, mais la chaîne de surveillance
qui se constitue renforce le suivi et la prise
de décision. Cette chaîne intègre le rédacteur
du protocole, les autorités de santé publique,
le CPP, le comité indépendant de surveillance
de l’étude…
3 IMPÉRATIFS :
•Améliorerlacompréhensiondes
consentementséclairés;
•Renforcerlaplacedesassociationsde
patientsdanslescomitésindépendants
desurveillancedesétudes;
•Construirelesprotocolesinternationauxen
veillantàrépondreauxexigencesdespays
lespluspointusenmatièred’éthique.
3.PATIENTCHERCHEUR
Carole Avril
Directrice générale de la Fédération
Française des Diabétiques, Paris
S’il n’existe pas de définition précise du pa-
tient chercheur, la discussion permet d’en
tracer un portrait type. Il doit avant tout col-
laborer à la recherche pour l’orienter sur
le fond et la forme après identification des
besoins, de façon à accélérer la guérison et
à améliorer les traitements. Un engagement
qui nécessite de s’éloigner de l’échelle indi-
viduelle pour penser en termes collectifs et
peut s’envisager au niveau de la recherche
translationnelle (à l’interface de la recherche
fondamentale et de la recherche clinique).
Juste retour des choses, l’implication du pa-
tient chercheur dans les études cliniques doit
être répercutée lors des publications, en inté-
grant le nom de l’association qu’il représente.
3 INTERROGATIONS :
•Commenttrouver(etconvaincre)lebon
interlocuteurscientifiquepourparticiperà
larecherche?
•Faut-ilêtreforméàl’universdela
recherche,aurisquedeperdresacandeur
depatient?
•Lepartaged’expériencepeut-ilparticiper
àl’évolutiondelaqualitéd’untraitement
existant?
PERSPECTIVES
3 ateliers, 3 experts, 3 partages d’expérience
Retoursurlestroisateliersdela4èmeJournéeLillyAssociationsdePatients
GRAND TÉMOIN
Réflexions sur les (r)évolutions de la place du patient dans les essais
cliniques en oncologie LionelPourtau,chercheurensociologieàl’InstitutGustaveRoussy