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Le Magazine
N°1
Novembre 2011
«La Santé des Bien-Portants»
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Comprendre
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Sommaire
• Edito .............................................................................................................................................................................................................. P. 2
• Avis d’expert ........................................................................................................................................................................................ P. 4
• Le Régime Méditérranéen ................................................................................................................................................... P. 5
• Points de vue l’Observatoire Régional de la Santé ............................................................................. P. 14
• Retombées économiques régionales.................................................................................................................... P. 18
• Un mot sur l’association ARCOPRED .................................................................................................................... P. 22
• Société ........................................................................................................................................................................................................ P. 23
• Coups de cœur ................................................................................................................................................................................. P. 27
• Ces rubriques vous appartiennent........................................................................................................................... P. 30
• Calendrier de nos conférences ..................................................................................................................................... P. 32
• Nos remerciements..................................................................................................................................................................... P. 36
édito
Professeur
Jean-Louis
LAMARQUE
"La Santé des Bien-Portants"
C’est en 2009 que je terminais le rapport sur le vieillissement. Il m’avait été
confié par le Conseil Economique et Social Environnemental Régional en tant
que membre qualifié et doyen d’Age. Une référence qui ne rassure que certains.
La collaboration étroite avec tous les acteurs et auteurs d’études récentes et
anciennes portant sur la longévité de la population et, plus particulièrement
avec l’INSEE, m’amenèrent aux constatations suivantes :
- Première bonne nouvelle : La longévité allait croître considérablement – 3
mois de plus par an – plus de 83 ans pour les femmes et 76 ans pour les
hommes.
- Deuxième bonne nouvelle : Plus du tiers de la population est âgée en Languedoc-Roussillon, ce qui est très stimulant pour les politiques électorales. Encore un effort.
- Troisième bonne nouvelle : Plus de 87% de la population âgée n’a pas de
dépendances. Après 80 ans, trois sur quatre n’en ont pas. Ceci va à l’encontre des opinions répandues et des cris de désespoir de ceux qui ont en charge
leur état de santé.
Il faut changer l’abord du problème. Ceci m’a amené au CODERPA de l’Hérault,
avec l’appui du Président André VEZINHET, à débuter une expérience sur « Prévention-Santé-Dépistage des Retraités et Personnes Agées. Simultanément, j’ai
créé l’association ARCOPRED, sous la protection et le soutien quasiment exclusif du Conseil Régional et de son Président, Georges FRECHE, aujourd’hui disparu, mais dont Monsieur Christian BOURQUIN a repris directement le flambeau.
Si le nombre de Personnes Agées augmente, il faut que cette vie gagnée le soit
dans la qualité.
La majorité étant bien portante, il faut l’empêcher d’être malade trop tôt, et diminuer le nombre, la gravité, la précocité des dépendances.
C’est le rôle de la Prévention et du Dépistage, c’est ce que j’ai baptisé en toute
modestie « La Santé des Bien-Portants » et la mettre volontairement à un niveau
différent de la santé des malades déclarés, traités et suivis.
Il y a longtemps, en 1957, réunis à Montréal, Nordiques, Anglo-Saxons et Québécois avaient conclu que les solutions de Prévention et de Dépistage sur l’ensemble de la population diminueraient beaucoup plus (à moindre coût financier)
les maladies, les décès, les souffrances que les soins prodigués par la médecine classique sur les maladies déclarées.
C’est pourquoi, en 1989, par le premier Dépistage de Masse Organisé du cancer du sein par unités mobiles, nous avons, avec Georges FRECHE, lancé une
campagne unique en France et dans l’Europe du Sud. Elle porte ses fruits vingt
ans après.
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Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
Le nombre des Cancers du Sein augmente, mais la mortalité diminue.
Aujourd’hui, c’est par ARCOPRED que nous allons distribuer à tous, la connaissance et le savoir nécessaires pour obtenir les bénéfices de la Prévention et du
Dépistage.
Ce dernier ne s’adresse pas seulement au cancer, comme certains le croient
ou veulent le faire croire, il s’adresse à toutes les maladies qui doivent être
prises très tôt en compte pour avoir un meilleur résultat thérapeutique, des séquelles minimes, voire inexistantes : diabète, ostéoporose, maladies cardiovasculaires, troubles cognitifs, maladies ostéo-articulaires et bien d’autres
bénéficient largement du système.
Plus de seniors et de Personnes Agées, c’est donc un combat dans l’acquis des
connaissances.
Sur ce premier numéro, je voudrais souligner ce qui est connu de tous les médecins d’aujourd’hui mais déjà des anciens, Egyptiens, Juifs, Grecs, Arabes et
ceux de notre Moyen-âge comme Arnaud de Villeneuve, grand Montpelliérain et
Catalan, la manière de se nourrir est capitale pour la santé de l’homme.
La longévité d’aujourd’hui est due, en grande partie, à ce qui s’est passé dans
la deuxième partie du vingtième siècle.
Progrès sociaux, protection accrue, travail moins pénible, nourriture en suffisance et en qualité, distribution normalisée et plus équitable, souci constant
d’équilibre entre les valeurs nutritionnelles et le souci de protection sanitaire.
Certains grands de la distribution ont pleinement compris et anticipé ces problèmes.
Tout ne va pas si mal en France, loin de là. L’espoir est Devant. Le message est
rassurant, clair, presque joyeux puisque c’est d’une vie heureuse dont on veut
parler. Il suffit de se prendre en charge soi-même.
Un effort simple. Comprendre pour Apprendre à bien vivre. C’est la « Santé des
Bien-Portants », Prévention et Dépistage.
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred
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Avis d’expert
Doyen de la Faculté de Médecine
Professeur
Jacques BRINGER
Bien vieillir, c'est tout simplement
continuer à bien vivre avec l'âge
grâce à l'absence de maladie source
de complications ou de handicaps.
C'est aussi conserver suffisamment
d'aptitudes physiques et de mémoire
pour garder le goût de vivre, le désir,
la curiosité alimentés par des projets
et entouré d'un environnement affectif apaisant.
de prévention et de dépistage ne
sont pas aisées car touchant aux
comportements individuels, à la personnalité et à l'environnement socioéconomique et culturel. Cependant,
rien n'est possible sans transmettre
les connaissances sur la santé et la
maladie permettant aux personnes
de comprendre pour espérer les voir
infléchir leur comportement.
Les objectifs d'ARCOPRED soulignent
que l'amélioration et l'allongement de
la qualité de vie passent par la prévention et l'atténuation des principales maladies chroniques que
représentent les affections cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, le diabète, les
cancers et encore les maladies
ostéo-articulaires du vieillissement
ainsi que les troubles prolongés
neuro-psychologiques comme la dépression. Ces maladies chroniques
sont fortement associées à un vieillissement précoce et plus rapide.
L'ensemble de ces maladies chroniques ont de nombreux points communs car elles sont favorisées par
des facteurs environnementaux
(tabac, mauvaise nutrition, obésité ou
dénutrition, manque d'exercice physique…).
Dans le domaine de la prévention et
du dépistage, les injonctions culpabilisantes et les prescriptions contraignantes n'ont pas de succès à long
terme. Bien au contraire, elles induisent souvent des comportements
d'évitement, de fuite et de déni, à
l'opposé de l'objectif recherché.
Combattre le vieillissement accéléré
et ses conséquences revient à utiliser les armes communes, visant à
prévenir ou réduire ces principales
maladies chroniques. Se désintéresser de leur prévention et négliger leur
détection renforce les formes précoces et graves du vieillissement
avec un impact humain et économique considérable sur les individus,
les familles et le pays. Les actions
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Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
Une politique de prévention demande
une impulsion nationale et des stratégies régionales alliant des partenariats et des actions collectives
pour la promotion des comportements de vie saine. Telle est justement la démarche de l'ARCOPRED
dont l'objectif est de coordonner l'ensemble des actions régionales d'éducation à la santé, de prévention et de
dépistage chez les personnes âgées.
Saluons donc l'initiative et le dynamisme du Professeur Jean Louis LAMARQUE et de toutes les personnes
qui l'entourent et/ou soutiennent
cette importante action de santé publique régionale.
Le Régime Méditerranéen
Dans l'ensemble nous mangeons trop, 30 à 55 tonnes d'aliments dans la
vie, et nous mangeons mal, trop de sucres, trop de viande, trop de graisses
saturées et pas assez de légumes et de fruits.
Quelques notions de métabolisme
Tout le monde se rend compte qu'il
est plus facile de faire rentrer des réserves de graisse dans l'organisme
que de les faire sortir, mais sans
trop comprendre pourquoi.
Docteur
Jean THOULUC
médecin retraité
de l’ASRAL8
Si je mange 10 grammes de beurre
par jour en plus de mes besoins, j'aurai accumulé 3,6 kilos de graisse à
la fin de l'année, soit 30.000 kilocalories. Je décide alors de faire 1
heure de marche par jour pendant 4
mois en plus de mes exercices habituels pour dépenser 30.000 kilocalories supplémentaires. Il serait
logique que je perde 3,6 kilos, or
mon poids reste le même !
C'est parce que l'organisme, pour un
exercice d'une heure, va prendre les
calories stockées dans le foie ou
dans les muscles sous forme de glycogène (réserve de sucre). Il considère que la réser ve de graisse est
trop précieuse pour la gaspiller, il la
garde pour le cas où il faudrait traverser une période difficile. L'organisme humain est fait pour vivre
dans l'environnement préhistorique
et non dans l'environnement des supermarchés.
des viscères et dans le foie. Il pouvait puiser dans cette réser ve pour
sur vivre en cas de grand froid, dehors ou dans une caverne, ou pour
traverser de grands espaces sans
trouver de nourriture. Ceux qui survivaient avaient une réserve suffisante
de "carburant". Ce sont eux qui ont
sauvé la race humaine. Et cette période préhistorique c'est 99,9 % de
l'histoire de l'humanité. En effet il
s'est écoulé 5 millions d'années depuis l'apparition de l'australopithèque et 5 000 ans depuis la fin de
la préhistoire.
Aujourd'hui l'homme n'a plus besoin
de cette merveilleuse stratégie métabolique. Pour la plupart d'entre
nous cet héritage ne nous sert à
rien. Nous ne traversons plus de
grandes steppes à pied, nous avons
des moyens de transport, nous
n'avons plus en France de période de
disette, les marchés, les supermarchés et les hypermarchés débordent
de nourriture, nous n'avons plus à
lutter contre le froid, quand notre
salle de séjour est à 18 degrés nous
allons régler le thermostat, nous
avons même perdu notre faculté
d'adaptation au froid.
L'homme préhistorique n’avait pas
souvent de mammouth à son plat du
jour, il se nourrissait de petits animaux (serpents, tortues, grenouilles,
rats, ..), qui courraient moins vite que
lui, et de végétaux (feuilles, baies, racines tendres). Il ne mangeait pas
toujours à sa faim mais lorsqu'il
mangeait suffisamment il stockait
son énergie sous forme de graisse
dans 3 sites : sous la peau, autour
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred
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Non seulement les excès de mise en réserve
de la graisse ne nous servent à rien mais ils
nous sont défavorables, le rapport
bénéfice/risque qui était en faveur du bénéfice
a basculé et il est devenu en faveur du risque.
Nous assistons, d'année en année, à une progression des maladies de surcharge : obésité,
syndrome métabolique, hypercholestérolémie,
diabète de type II, hyperuricémie, apnée du
sommeil, et ces surcharges sont à l'origine de
complications mortelles : infarctus du myocarde, accidents cardiovasculaires, artériopathies des membres inférieurs ; toutes ces
maladies cardiovasculaires tuent autant que le
cancer. Maladies cardiovasculaires et cancer
sont les deux premières causes de mortalité.
Nous devrions adapter notre alimentation aux
nouvelles conditions de vie, mais au lieu de
prendre en compte notre nouvel environnement nous faisons le contraire.
Avant de remplir un nouveau caddy faisons un
auto-bilan : le miroir est un mauvais conseiller.
Dans une enquête de "Glamour", 75% des
femmes interrogées s'estimaient trop grosses,
alors que dans l'échantillon de l'enquête, 25 %
seulement des sujets étaient en surpoids.
Le poids à lui seul n'est pas une bonne indication, il doit être corrélé à la taille.
La formule de référence choisie par les scientifiques dans le monde entier est l'Indice de
Masse Corporelle, il est égal au poids en kilo
divisé par le carré de la taille mesurée en
mètre, l'IMC doit se situer entre 18 et 25, l'excès de poids débutant au-delà de 25.
Une façon plus rudimentaire d'évaluer de la
normalité du poids est le calcul de l'indice de
Quételet, c'est un moyen un peu approximatif
mais plus simple, il suffit de soustraire 105
au chiffre de la taille mesurée en centimètres.
Les balances à impédancemètre donnent une
information sur le poids mais aussi sur le taux
de graisse. Le taux de graisse normal est 15 %
chez l'homme et 20 % chez la femme.
En cas d'excès de poids, il est intéressant de
connaître la répartition de la graisse. Nous
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Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
avons vu qu'elle était répartie sur 3 sites :
sous la peau, autour des viscères et dans le
foie.
- sous la peau elle peut s'apprécier en mesurant l'épaisseur du pli cutané de la face dorsale du bras.
- autour des viscères le stock de graisse s'apprécie en mesurant le tour de l'abdomen, il
doit être inférieur à 80 centimètres chez la
femme et inférieur à 94 centimètres chez
l'homme. Cette "bouée de sauvetage" est en
réalité la graisse la plus dangereuse, celle qui
nous fait couler !
- le troisième site est le foie, quand la graisse
s'accumule dans le foie, l'homme fait un foie
gras comme l'oie, les médecins désignent ce
foie gras par le terme un peu pompeux de
"stéatose hépatique non alcoolique".
Nous avons parlé de la quantité des apports,
mais il faut aussi considérer la qualité des apports.
Notre organisme est constitué de 3 compartiments :
- le tube digestif dans lequel nous mettons nos
aliments,
- le sang qui transporte les matériaux puisés
dans le tube digestif,
- et la cellule qui baigne dans le sang pour y
puiser les éléments dont elle a besoin.
Chacune de nos 100 trillions de cellules est
une usine très complexe avec son noyau qui
renferme le programme génétique, son cytoplasme et son enveloppe. Or la qualité de
chaque cellule est liée à la qualité des éléments qu'elle peut puiser dans le sang. Par
exemple si les cellules des dents ne trouvent
pas de fluor, les dents seront de mauvaise
qualité, si la cellule osseuse ne trouve pas de
vitamine D, l'os sera de mauvaise qualité, si
le neurone ne trouve pas des acides gras essentiels en C20 et C22, la membrane des neurones sera aussi de mauvaise qualité, il en est
de même pour les cartilages articulaires, pour
la peau, et pour tous les autres tissus. Vous
êtes ce que vous mangez. On peut en avoir
une preuve simple en observant la composition d'un œuf de poule, l'œuf est une grosse
cellule, si on nourrit une poule avec des
graines de blé et de lin, et si on compare ces
œufs aux œufs habituels du commerce, on
constate que les œufs de la poule nourrie avec
des graines de blé et de lin est beaucoup plus
riche en oméga 3 ; la qualité de la cellule est
bien liée à la qualité de l'alimentation.
Pourquoi fait-on tant de bruit à propos du cholestérol alors que l'essentiel est d'abord la
façon de s'alimenter, c'est tout simplement
parce que le marché des statines pour faire
baisser le cholestérol est une "vache à lait"
pour les laboratoires pharmaceutiques, le marché des statines représentait plus de 1 milliard
de francs en l'an 2000. Tandis que prêcher
pour une meilleure qualité de vie ne rapporte
rien à son prédicateur.
matières grasses, environ 100 grammes par
jour d'huile d'olive.
L'avantage de cette étude portait sur des alimentations homogènes. La France ne pouvait
pas être dans une telle étude parce qu'il y a
trop de différences entre l'alimentation d'un
méridional et celle d'un normand.
Ces résultats nécessitaient d'être contrôlés,
c'est ce que fit l'OMS en 1987, mais les résultats de l'OMS furent encore plus caricaturaux. Sur 10 ans pour 100.000 habitants, on
notait 386 morts par maladie coronarienne en
Finlande et 7 en Crète, soit 55 fois plus en Finlande qu'en Crète. Cette étude ne pourrait plus
être effectuée de nos jours car les fast-foods
et le Coca-cola ont aussi envahi la Crète.
L'idée lumineuse d'un Americain, Ancel KEYS
Il est intéressant de noter que dans l'étude
des 7 pays, les variations alimentaires
n'étaient pas des petites variations : par exemple l'américain mangeait 273 grammes de
viande par jour, pendant que le crétois en mangeait 35 grammes par jour, c'est à dire 7 fois
moins, l'américain mangeait en moyenne 1
gramme de légumes secs par jour, alors que
le crétois en consommait 30 grammes par
jour, soit 30 fois plus.
On savait que certaines populations avaient
une meilleure longévité que d'autres. Jusqu'à
l'époque moderne, l'homme a toujours mangé
ce qu'il a trouvé dans son environnement, et il
était intéressant de savoir si cet accroissement de la longévité dans certains pays était
dû à l'alimentation, c'est ce qu'a voulu étudier
Ancel Keys. En 1956 il a comparé l'alimentation et la longévité dans 7 pays, ce qui lui a
permis de découvrir le miracle crétois.
A la fin de cette étude, il a comparé le taux de
mortalité coronarienne par 100.000 habitants
sur 10 ans. Ce taux de mortalité était de 466
par an en Finlande et de 9 par an en Crète ! La
mortalité était 50 fois plus élevée en Finlande
qu'en Crête. Or les crétois étaient surtout des
ruraux, ils étaient dans la région la plus pauvre
d'Europe, ils avaient un système de santé rudimentaire, et ils avaient un régime riche en
Bien sûr les chercheurs ne se sont pas contentés de ces chiffres, ils ont poussé les études
plus loin pour vérifier que la cause de la longévité ne soit pas due à d'autres facteurs
comme l'hérédité, l'ensoleillement, le stress,
le tabagisme, la qualité de l'eau, l'exercice
physique, tous les autres biais ont été exclus
pour ne retenir que le facteur alimentaire.
On a d'ailleurs d'autres études qui viennent
conforter le rôle de l'alimentation dans la
durée de la vie, comme l'étude de la longévité
dans l'île d'Okinawa au Japon, c'est la population qui a la meilleure longévité dans le
monde, mais le mode de vie des habitants
d'Okinawa serait difficile à adapter chez nous.
Ils ne consomment que 1.400 calories par
jour, ils mangent du poisson cru, et ils sont
nombreux à travailler à l'âge de 80 ans.
Nous savons maintenant que nous pouvons
changer notre vie en changeant notre alimen-
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred
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tation. La durée de la vie est passée de 40 ans
à 80 ans en moins de 2 siècles, mais nous
pouvons encore gagner des années et surtout
des années sans invalidité. Actuellement entre
celui qui mène une vie de patachon et celui qui
a une bonne hygiène de vie, la différence de
longévité est de 14 ans.
Balayer les idées reçues
Il faut se débarrasser de fausses idées qui
n'ont aucune raison d'être et qui perturbent
notre façon de nous alimenter.
de matières grasses, je mange 10 grammes
de graisse. Faux, pour les fromages le taux de
graisse est calculé sur le produit sec.
- Les épinards sont riches en fer. Faux, c'est
une légende qui remonte à Popeye.
- Les coquillages sont gras. Faux, tous les coquillages renferment moins de 2 % de graisse.
- Les œufs font mal au foie. Faux, ils accélèrent la vidange de la vésicule biliaire mais ils
n'ont aucun effet néfaste sur le foie.
- Les édulcorants fatiguent le pancréas. Faux,
le Candérel ne fait que tromper le goût, il ne
stimule pas le pancréas contrairement à ce qui
est écrit dans certaines revues grand public.
Les bases du régime
Ce n'est pas simple de consulter une table de
composition des aliments de plusieurs pages,
il vaut mieux avoir en mémoire un tableau simplifié par catégories d'aliments (tableau ci-dessous).
COMPOSITION DES ALIMENTS
Glucides
4kcal/g
- La viande donne des forces. Faux, les protéines sont un matériau de construction des
cellules.
- L'œuf est le symbole de la création, certains
pensent qu'en mangeant des œufs on améliore la fécondité. Faux, c'est en rester à la mythologie égyptienne qui nous raconte qu'Osiris
est né d'un œuf.
- Les vitamines sont une potion magique. Faux.
Les vitamines sont à prescrire que pour des carences vitaminiques bien ciblées, comme
l’hypo-vitaminose D chez la personne âgée.
- Le lait est indigeste. Faux, excepté pour les
rares cas d'intolérance au lactose.
- Le yaourt est décalcifiant. Faux, au contraire
il apporte plus de calcium que le lait.
- Le beurre et la margarine sont plus gras que
l'huile, ou l'huile d'olive est moins grasse que
les autres : faux, pour tous les corps gras, 1
gramme apporte 9 kilocalories.
- Les légumes verts surgelés ont perdu leurs vitamines. Faux, la congélation est un bon
moyen de conservation.
Si je mange 20 grammes de fromage à 50 %
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Produits végétaux
Pain
Autres céréales (cuites)
Légumes frais
Légumes secs (cuits)
Fruits frais
Huile
Produits animaux
Viande
Poisson
Lait
Fromage frais
Fromage durs
55%
20%
5%
20%
15%
Protides
4cal/g
Lipides
9kcalg
+++100%
20%
20%
4%
10%
30%
5 à 30%
5%
10%
30%
Ce tableau permet de calculer les quantités de
protides et de glucides ingérés, et nous verrons plus loin comment choisir les bons corps
gras.
Pour comprendre l'alimentation du crétois il
faut se situer dans le paysage de la Crète, le
crétois va adapter son alimentation à son environnement. Il cultive le blé, la vigne, l'olivier,
le figuier. Il élève des ovins, des caprins et des
animaux de basse cour. Il pêche du poisson de
mer. La Crète offre 2.000 espèces de végétaux différents. Le crétois a très peu modifié
son alimentation entre le néolithique et les années 60.
Les végétaux
Les féculents
Ils se préparent crus, cuits, à la vapeur, en
soupe, grillés, au four, ou à l'étouffée. Les légumes frais sont riches en antioxydants (polyphénols, vitamine E, vitamine C, caroténoïdes),
ces antioxydants protègent les vaisseaux, ils
protègent aussi les cellules contre le vieillissement.
Le pouvoir calorique des légumes frais est faible mais ils apportent des fibres qui assurent
la satiété; ces fibres régulent aussi l'absorption des nutriments et régularisent le transit intestinal.
Dans la catégorie des féculents on place les
céréales (riz, pâtes, semoule, pain), les légumes secs et les tubercules comme la
pomme de terre, celle-ci étant inconnue dans
la Crète ancienne. Les féculents sont des glucides lents, leur absorption est étalée dans le
temps. Les légumes secs sont bon marché et
sont trop souvent négligés.
Par contre les glucides rapides qui ont un goût
sucré (sucre, confiture, friandises) sont le plus
souvent des produits industriels, leur ingestion
entraîne un pic d'insuline, puis une chute de
la glycémie, puis une sensation de faim. Il faut
consommer des féculents mais laisser tomber
les sucres rapides.
Le crétois cultive le blé, dans l'antiquité les galettes sont fabriquées sans levure, plus tard apparaîtra la technique du pain avec l'apport de la
levure. L'orge et le mil sont peu utilisés, le riz et
le maïs sont inconnus. La fève est une des
plantes les plus anciennement cultivées, c'est
depuis longtemps le plat national en Egypte et
les liens entre Crète et Egypte sont bien connus.
Les lentilles, originaires du Moyen Orient, sont
abondamment cultivées en Crète. Autrefois on
savait attendre les saisons pour consommer
un aliment, quand la nature n'offrait pas des
légumes verts, les anciens mangeaient des légumes secs...
Les légumes frais
On en distingue 3 catégories :
- les feuilles,
- les racines,
- les fruits et graines de légumes.
Le seul légume méditerranéen que connaît le
crétois parmi les 4 principaux (poivron, aubergine, courgette, tomate) est l'aubergine. Il
consomme du pourpier qui est riche en oméga
3, des asperges, des radis, des concombres,
des cardons, des blettes, de la chicorée, ainsi
que l'ail, l'oignon et le céleri. Dans le site de
Malia on a découver t des résidus de repas
comportant de la coriandre et du fenouil. Dans
l'alimentation du crétois on trouve aussi la
bourrache, le salsifis, les scorsonères. Par
contre sont inconnus à cette époque betteraves, endives, choux fleurs, brocolis, haricots
ver ts, poireaux, carottes, mâche, choux de
Bruxelles, or tous les légumes frais ont à peu
près les mêmes avantages pour la santé, ce
qui nous laisse, par rapport au crétois ancien,
un choix alimentaire considérable.
Les fruits
Nous devons consommer une portion de fruits
à chacun des 3 repas, c'est à dire 200
grammes de fruits frais 3 fois par jour.
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Le crétois connaît la pomme, le poirillon, le
coing, les arbouses, la grenade, les nèfles, le
pignon, les châtaignes, les sorbes (qu'il fait
cuire et qu'il rince pour éliminer les toxiques),
les dattes, mais surtout le raisin, la figue et
l'olive. Le crétois mange le matin une tartine
de pain imprégnée d'huile d'olive, c'est la
même huile qui lui ser t pour alimenter ses
lampes à huile. Ici, comme pour les légumes
frais, tous les fruits ont le même avantage
pour la santé, nous avons donc un choix plus
important que les crétois avec en particulier
l'apport des fruits exotiques..
Les plantes aromatiques
Nous pouvons en user largement sans inconvénient pour la santé, elles donnent du goût
aux aliments.
Le crétois consomme les câpres, le thym (farigoule), le basilic (pistou), la sarriette, l'origan, le cumin, l'oseille, les feuilles de fenouil,
le céleri, l'anis vert, la menthe. La cuisine crétoise est une cuisine à recettes simples mais
avec des plats très parfumés.
La viande
Pour obtenir 1 kilo de protéines animales il
faut 10 kilos de protéines végétales et 15.000
litres d'eau. De plus les animaux polluent l'atmosphère, aggravant l'effet de serre, et ils polluent souvent les sols et les cours d'eau par
leurs rejets de nitrates. L'excès de consommation de viande dévie l'équilibre acido-ba-
10 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
sique vers l'acidité, or l'acidité favorise la fuite
rénale du calcium. Ces arguments font le succès du végétarisme et du végétalisme. Nous
avons besoin de consommer de la viande,
mais en faible quantité et en choisissant des
viandes maigres (se souvenir que plus l'animal
court vite et plus sa chair est maigre).
En Crète la viande est réservée aux occasions
festives. Les bovins sont peu nombreux, ils ne
sont pas adaptés à un pays dépour vu de
grandes prairies, ils ser viront d'animaux domestiques plutôt que d'animaux de boucherie.
Une des gravures les plus anciennes que nous
connaissions est le saut à la perche des crétois par dessus un taureau, ce qui prouve leur
présence dans l'antiquité. Les ovins par contre
sont adaptés à la végétation, le bélier, le mouton, la brebis, l'agneau y sont élevés. Les caprins quant à eux, sont élevés surtout pour la
production de lait. Le porc est un porc sauvage
comme en Corse, c'est un porc maigre. Les
volailles ont une alimentation naturelle et produisent des œufs riches en oméga 3. Le lapin
fournit une viande qui ne comporte que 9% de
matières grasses. Le crétois consomme également beaucoup d'escargots après les pluies
de printemps et d'automne.
Les produits de la mer
Les poissons apportent des acides gras essentiels pour construire la membrane de nos
cellules, ce sont l'acide eicosapentaénoïque et
l'acide docosahexaénoïque. Les poissons les
meilleurs marchés, comme la sardine ou le
maquereau, sont aussi riches en acides gras
indispensables que les autres, mais leur prix
va augmenter si on continue à dépeupler la
mer à la cadence actuelle..
Les crétois ont du poisson frais sur les côtes
(loup, thon, rouget, mulet, daurade, rascasse,
espadon, ..). Mais ceux qui vivent à l'intérieur
de l'île consomment aussi du poisson, car ils
savent le conser ver. Pour la morue, les sardines, les anchois, ils utilisent le salage,
quant au maquereau ou à l'anguille ils les
conservent par fumage. Ils consomment également du tarama qui est composé d'œufs séchés de poissons.
Dans les produits de la mer consommés par
les crétois, il faut aussi citer les mollusques
(huîtres, moules, palourdes, calmars, seiches,
poulpes, oursins, coques, bigorneaux) et les
crustacés (langoustes, homards, crabes, crevettes, langoustines).
Les laitages
Le lait doit être consommé entièrement
écrémé, pour profiter de l'apport de calcium
sans avoir l'inconvénient des graisses saturées que contient le lait entier. La consommation devrait être d'un demi-litre par jour ce qui
apporte 500 milligrammes de calcium.
Les fromages complèteront la ration calcique
pour parvenir à un gramme de calcium par jour.
Faire un repas avec un fromage blanc ou un
yaourt naturel et un autre repas avec un fromage dur peu gras, tel que du fromage de chèvre, du Brie ou du Hollande.
Les crétois consommaient du lait de brebis et
de chèvre, des yaourts et du fromage. C'est
un livreur de lait en Crète qui aurait découvert
le fromage, il avait utilisé comme outre un estomac de ruminant dans lequel il restait un
peu de présure, il devint probablement le premier fabriquant de fromage.
Les graisses animales et végétales
On les trouve dans des végétaux, ce sont les
huiles, et dans les animaux, ce sont les
graisses cachées de la viande, du poisson et
des laitages.
Les acides gras sont des chaînes de carbone
de 18 à 22 atomes de carbone. Entre les
atomes il y a soit une simple liaison soit une
double liaison. On parle d'oméga 3, oméga 6
ou oméga 9 lorsque la première double liaison
se trouve sur le 3e, le 6e ou le 9e carbone.
Le colza et la noix sont les aliments les plus
riches en oméga 3, la noix peut aussi être
prise sous forme d'huile d'assaisonnement.
On peut diviser les acides gras en 3 catégories :
les saturés, les mono-insaturés et les poly-insaturés.
- Les graisses saturées augmentent le taux de
cholestérol et l’agrégation plaquettaire, à l’origine de l’obstruction des artères. Ce sont en
gros les graisses d’origine animale, on les rencontre dans la viande, la charcuterie, et les
produits animaux comme le lait, la crème, le
fromage ou le beurre. Leur apport dans l’alimentation devrait être limité à 25 %.
- Les graisses mono-insaturées devraient représenter 60 % de l’apport. L’huile d’olive est
la plus riche en acide gras mono-insaturé, mais
on peut aussi en trouver dans le foie gras.
- Les graisses polyinsaturées devraient représenter 15% de l’apport des corps gras. Elles
ne peuvent pas être synthétisées par l’organisme. Les plus intéressantes sont celles qui
ont trois doubles liaisons, elles ont un effet
protecteur des artères par leur effet antiagrégant et elles sont indispensables pour une
bonne maturation des cellules cérébrales, on
les trouve dans le poisson. Il est pourtant loin
le temps où les enfants avaient tous les jours
la chance d’avoir leur dose d’huile de foie de
morue qui était donnée pour la vitamine D,
alors qu’elle était particulièrement intéressante pour les acides gras essentiels.
Les deux huiles végétales de choix pour l’utilisation quotidienne sont l’huile d’olive et l’huile
de colza :
- l’huile d’olive est riche en acide oléique qui
est un acide gras mono-insaturé (c’est-à-dire
avec une seule double liaison),
- l’huile de colza a l’avantage d’être riche en
acide linolénique qui a est un acide gras à trois
doubles liaisons. De plus, c’est un oméga 3,
c’est-à-dire qu’une de ses doubles liaisons se
trouve sur le 3e carbone.
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 11
L’eau
Elle constitue 60 % du poids de notre corps, il
faut préférer les eaux dures, riches en calcium,
et ne pas consommer les eaux passées dans
un adoucisseur, qui sont enrichies en sodium.
L’eau en bouteilles est 200 fois plus chère que
l’eau du robinet qui apporte la même sécurité,
du moins en France. Il faut un apport d’un litre
d’eau de boisson par jour, en plus de l’eau apportée par les aliments. Un peu de café ou de
thé pris tous les jours n’ont aucun inconvénient, l’apport d’antioxydants par le thé vert
est intéressant.
Le vin
Il ne faut pas le dédaigner, il a un effet favorable en quantité raisonnable, il inhibe l’agrégation plaquettaire et augmente le taux du bon
cholestérol (HDL). En plus le vin est riche en
polyphénols, qui sont des antioxydants, tout
particulièrement le resvératrol. Selon l’American Heart Association, le buveur modéré de vin
a une espérance de vie supérieure de 3,8 ans
par rapport au non buveur. Autrement dit, ne
pas boire ce n’est pas bon pour la santé, boire
un peu c’est bon, et boire trop c’est nocif.
Le sel
L’apport nécessaire est de 2 à 3 grammes
par jour, le sel contenu dans la ration de pain
est suffisant. Il ne faut donc pas ajouter de
sel dans les plats, certains vont même
jusqu’à ajouter systématiquement du sel
12 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
dans les plats avant de les avoir goûtés, ce
qui est une mauvaise habitude. Le français
consomme en moyenne 10 à 12 grammes de
sel par jour, c’est beaucoup trop.
Nos conseils portent toujours sur des sujets
en bonne santé, car dans certaines maladies
ou chez un vieillard anorexique et hypotendu
on conseillera d’augmenter la ration de sel.
Rappelons les 4 principes du
régime méditerranéen :
- consommation abondante de végétaux,
- diminution de la viande en faveur du poisson,
- remplacement des graisses animales par
l’huile d’olive et l’huile de colza,
- un bon verre de vin par jour.
EXEMPLE PRATIQUE DE REGIME A SUIVRE
Les quantités d’aliments seront fonction du poids.
AU PETIT DEJEUNER
- lait entièrement écrémé avec un arôme :
café, thé, chicorée ou chocolat,
- céréales : pain ou pétales de céréales,
- un fruit frais et quelques fruits secs.
A MIDI
Pain : de n’importe quelle céréale, mais de
préférence complet,
Une portion d’un autre glucide lent :
- céréale :
riz complet, pâtes complètes,
semoule, Ou
pommes de terre, Ou
légume sec :
lentilles, pois cassés, haricots secs,
Une ou plusieurs portions de légumes verts
(crus ou cuits ou en soupe) :
légumes feuilles :
salade, épinards, chou, endives, Ou
légumes racines :
carottes, betteraves, oignons, Ou
légumes fruits :
concombre, aubergines, haricots verts,
poivron, tomate,
Une portion de protéine animale :
poisson (3 fois par semaine), Ou
volaille sans la peau ou lapin
(2 fois par semaine), Ou
2 œufs (1 fois par semaine), Ou
viande maigre de boucherie (1 fois par semaine).
Un laitage :
une portion de fromage blanc, Ou
un yaourt maigre.
Une portion de fruit frais :
soit un fruit normal, soit plusieurs petits fruits.
Aromates à volonté : thym, girofle, poivre,
muscade, vinaigre, ail, oignons, curcuma, …
Boissons : un verre de 20 centilitres de vin
rouge, excepté chez la femme enceinte, eau,
éventuellement café,
Sel : saler très peu ou pas du tout, le sel contenu
dans le pain suffit pour la ration journalière,
Huile d’olive et huile de colza : pour assaisonnement, l’huile d’olive résiste mieux à la cuisson que l’huile de colza, mais l’huile de colza
crue apporte un supplément d’Omega 3.
LE SOIR
- même programme qu’à midi,
- mais pas de poisson ni de viande,
- pas de vin si on a déjà bu 20 centilitres au
repas de midi,
- remplacer le fromage frais par du fromage à
pâte dure, à moins de 25%.
Eviter l’abus de viande rouge, de charcuterie
grasse, de fritures, de pâtisserie, de beurre,
de crème, de glaces, de confiserie.
LE DERNIER CONSEIL
Ne pas être captif de l’industrie agro-alimentaire. Les fabricants nous offrent des produits
transformés, ils nous séduisent par leur présentation, par la facilité des préparations des
produits cuisinés, par leur publicité (le 2e paquet est gratuit, alors que le prix payé correspond au prix de 2 paquets !), par les
mensonges, par omission. Un produit « allégé
en graisse » est plus sucré pour avoir du goût,
et un produit « allégé en sucre » est enrichi en
graisses pour avoir du goût. Ou bien s’il s’agit
d’un beurre allégé, on paye alors 100
grammes de beurre pour n’en avoir que 50
grammes, ce serait plus simple et moins onéreux de charger un peu moins la tartine avec
du beurre normal. Moralité il faut bien lire les
étiquettes pour rejeter les acides gras trans,
les acides gras hydrogénés, les graisses dites
‘’végétales’’ qui sont en général des graisses
saturées comme l’acide palmitique.
La solution c’est le régime méditerranéen
avec les ingrédients naturels qu’utilisaient
nos grand-mères.
ALIMENTATION SANTE
POULET AUX COURGETTES
Ingrédients
- 1 poulet, huile d’olive, sel, poivre, 150g de
tomates concassées, 600g de courgettes, ail,
oignon, fenouil, vin blanc, jus de citron.
Préparation
Enduire le poulet d’huile d’olive, le saler et le
poivrer, le faire dorer de toutes parts dans une
cocotte.
Ajouter 150g de tomates concassées, 600g de
courgettes coupées en gros dés, l’oignon, l’ail
et le fenouil hachés.
Mouiller avec un verre de vin blanc, le jus d’un
citron, remuer. Faire cuire à feu doux pendant
40 minutes.
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 13
Point de vue de l’Observatoire Régional de la Santé
Extrait du document « Baromètre santé nutrition : Alimentation méditerranéenne en Languedoc-Roussillon » / Auteurs : Inca Ruiz (ORS L-R), Martine
Padilla (IAMM), Geneviève Le Bihan (Cres LR) et Bernard Le Désert (ORS L-R).
Quelle est aujourd’hui la place de
l’alimentation
méditerranéenne
dans le quotidien des Languedociens et des Roussillonnais ?
L’alimentation méditerranéenne est
l’héritage de millénaires d’échanges
des peuples, des cultures, des aliments tout autour du Bassin méditerranéen. A maturité au milieu du XXe
siècle, elle fut reconnue officiellement
par l’Organisation Mondiale de la
Santé comme exemplaire en 1974 ;
depuis traduite sous forme de recommandations illustrées par une pyramide, elle est largement diffusée et
utilisée dans les plans gouvernementaux de promotion de la santé par l’alimentation dans les pays anglo-saxons.
Elle est aujourd’hui progressivement
en dérive avec la dissémination d’une
culture alimentaire urbaine de type
septentrional à base de technologie.
Une pyramide modernisée, plus
conforme aux dernières avancées
scientifiques, a été établie par un collectif de scientifiques méditerranéens1. Elle est présentée en figure
1 et pose les questions de :
• La consommation de produits frais ou
peu transformés, locaux et de saison
• La balance entre aliments énergétiquement denses et nutritionnellement denses en lien avec plus de
sédentarité
• La disponibilité, l’accessibilité et le
coût des denrées recommandées
• L’adaptation aux variations des
contextes géographiques, socioéconomiques et culturels.
La demande faite à l’Unesco de reconnaître l’alimentation méditerranéenne comme un patrimoine de
l’humanité, témoigne de l’intérêt mondial de cette « diète » au sens étymologique du mot grec diaita, qui devint
plus tard diaeta en latin et qui signifie
« manière de vivre ou style de vie ».
Figure 1 :
Alimentation de type méditerranéen
Source : Groupe CIISCAM, 2009
L’étude pionnière des « sept pays » et
de nombreuses recherches récentes
ont établi un bénéfice santé associé à
l’adhésion au modèle alimentaire traditionnel crétois des années 60. Elle
est caractérisée par une grande variété
de produits végétaux (céréales, fruits, légumes,
légumineuses, fruits à
Consommation
coque), de l’huile d’olive
HEBDOMADAIRE
comme graisse principale, du poisson et des
coquillages, peu de
viande rouge (surtout
Consommation
constituée de mouton et
JOURNALIÈRE
de chèvre), une quantité
modérée de produits laitiers essentiellement fer- Repas PRINCIPAUX
mentés (yaourts), peu
d’alcool sous forme de
vin au cours des repas.
” 2 portions
GATEAUX
” 2 portions
VIANDE
” 1 portion produit
de CHARCUTERIE
1-2 portions
VOLAILLE
” 2 portions
POISSON
CRUSTACÉES
MOLLUSQUES
1-2 portions FRUITS A NOIX,
GRAINES, OLIVES
2-3 portions LAIT et PRODUITS
DÉRIVÉS (de préférence à faible teneur
en graisse)
1-2 portions FRUITS
MAINTENIR DES PORTIONS
MODÉRÉES
(elle peuvent varier
à l’échelle nationale)
2-4 portions ŒUF
BOIRE DU VIN AVEC
MODÉRATION EN
RESPECTANT LES
TRADITIONS SOCIALES ET
RELIGIEUSES
”2 portions
LÉGUMES
Herbes, épices, ail , oignon
(pour réduire l’addition de sel)
3-4 portions d’HUILE D’OLIVE
”1-2 portions LEGUMES
1-2 portions de PAIN, PÂTES, RIZ, COUSCOUS
et d’autres céréales, de préférence intégrales
Varier les couleurs
ACTIVITÉS PHYSIQUE
1
Groupe du CIISCAM, parme novembre 2009
14 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
CONVIVIALITÉ
BOIRE DE L’EAU
SAISONNALITÉ
BIODIVERSITÉ ET
DURABILITÉ
PRODUITS LOCAUX ET
TRADITIONNELS
Les résultats présentés ici proviennent des données issues du Baromètre santé nutrition 2008
réalisé en Languedoc-Roussillon et concernent
des personnes âgées de 18 à 75 ans.
Le concept de l’alimentation méditerranéenne
est globalement bien connu par les habitants
du Languedoc-Roussillon : 83,2 % déclarent
avoir entendu parler de l’alimentation méditerranéenne et 16,8 % avouent ignorer complètement ce concept.
Sa propre alimentation est perçue le plus souvent comme plutôt proche d’une alimentation
méditerranéenne. En effet, plus des trois quart
ont le sentiment d’avoir une alimentation
proche de celle-ci.
Ceci est le plus souvent lié à un attachement
aux racines culturelles : « se sentir proche de
l’alimentation méditerranéenne » est associé
en premier lieu à une reproduction d’un mode
d’alimentation de type « tradition ou habitudes
familiales », cité par la moitié des habitants
ayant déclaré avoir entendu parler de l’alimentation méditerranéenne et la pratiquer.
La recherche de goût et de saveurs arrive ensuite (39,5 %) puis les bénéfices d’une telle
pratique pour la santé (28,1 %) et le souhait
de privilégier des produits locaux (21,8 %).
L’effet « mode » est très marginal (0,7 %).
Des pratiques alimentaires
plus satisfaisantes pour
ceux qui se disent proches
de l’alimentation méditerranéenne mais restent encore
loin des repères Programme
National Nutrition Santé.
Les habitants du Languedoc-Roussillon percevant leur alimentation comme proche de l’alimentation méditerranéenne sont plus
nombreux à déclarer une consommation de
fruits et légumes, de féculents et de poissons
conforme aux repères PNNS2 que les personnes se sentant éloignées de l’alimentation
méditerranéenne.
Toutefois, seulement 20,2 % des personnes se
sentant proches de l’alimentation méditerranéenne ont déclaré avoir consommé au moins
5 fois des fruits et légumes la veille de l’enquête (contre 11,3 % de celles se disant éloignées). Pour les féculents, elles sont 73,9 % à
en avoir consommé au moins 3 fois la veille
de l’enquête contre 57,7 %.
2
Enfin, 53,5 % d’entre elles consomment au
moins 2 fois par semaine du poisson contre
37,3 % de celles se disant éloignées de l’alimentation méditerranéenne (Figure 2).
L’utilisation de l’huile d’olive pour la cuisson
des aliments ou pour l’assaisonnement est
plus fréquente chez les personnes se sentant
proches de l’alimentation méditerranéenne
que les autres (respectivement 27,6 % contre
15,2 % et 67,2 % contre 55,6 %).
80
%
73,9
73,6
68,5
57,7
60
53,5
37,3
40
27,9
20
22,6
20,2
11,3
0
Fruits et
légumes*
Féculents*
Viande -Poisson - Produits laitiers*
Œufs*
Proche
Poisson**
Éloignée
Figure 2 : Consommations alimentaires déclarées conformément aux repères PNNS selon la
proximité de l’alimentation méditerranéenne
*la veille de l’enquête - ** dans les 15 derniers jours précédant l’enquête
Source : Baromètre Santé nutrition 2008 –
ORS Languedoc-Roussillon. Inpes – Exploitation ORS L-R
Pour plus des deux tiers des habitants en Languedoc-Roussillon, l’alimentation méditerranéenne rime avec « traditionnelle » (72,2 %),
« festive » (66,9 %) et « estivale » (65,7 %).
Plus de la moitié pense que c’est une alimentation plutôt rurale. Près de la moitié (47,8 %)
estime qu’elle n’est pas « bon marché » et
30,8 % qu’elle est « longue à préparer » Mais
près de 28,0 % pensent aussi qu’elle est bon
marché et 45,1 % qu’elle est facile à préparer.
Leur avis est aussi très partagé sur sa frugalité puisque 44,8 % l’estiment en effet frugale,
38,7 % la caractérisent comme copieuse.
La plupart des caractéristiques de l’alimentation méditerranéenne est bien connue dans
l’ensemble à l’exception « l’alimentation méditerranéenne est frugale, légère », « n’est pas
riche en viande » et « n’est pas copieuse » (Tableau 1).
Cf. fiche thématique « Consommations alimentaires en Languedoc-Roussillon » Baromètre santé nutrition 2008
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 15
À votre avis, les éléments suivants
caractérisent-ils l’alimentation
méditerranéenne ?
%
Riche en huile d’olive (Oui)
74,9
Riche en fruits et en légumes (Oui)
69,4
Riche en produits de la mer (Oui)
69,2
Bonne pour la santé (Oui)
67,2
Associé au vin (Oui)
63,5
Riche en sucre (Non)
60,5
Frugale, légère (Oui)
44,8
Riche en viande (Non)
40,4
Copieuse (Non)
37,0
La majorité des habitants de la région privilégie les produits locaux.
Tableau 1 : Connaissances sur les caractéristiques de l’alimentation méditerranéenne, à
partir de quelques propositions : pourcentage
de réponses correctes*
Source : Baromètre Santé nutrition 2008 –
ORS Languedoc-Roussillon. Inpes – Exploitation ORS L-R.
*ne sont présentées que les réponses correctes parmi 3 possibilités oui, non ou ne s’est
pas prononcé.
En Languedoc-Roussillon, la renommée de l’alimentation méditerranéenne repose essentiellement sur le bénéfice pour la santé (48,1 %),
la tradition régionale (33,5 %) et le moyen de
privilégier des produits locaux (32,9 %). L’argument commercial et l’effet de mode viennent
en dernières positions (respectivement 18,4 %
et 10,0 %). Le bénéfice pour la santé et le
moyen de privilégier des produits sont plus souvent cité par les retraités et l’effet de mode par
les plus âgés (55-75 ans) (Figure 3).
80
%
59,6
60
48,3
40
35,2
40,1
29,6 32,4
32,7 30,9 34,5
21,6 19,8
20
13,7
0
Bénéfice pour la
santé
Tradition
régionale
18 -34
Privilégier des
produits locaux
35 -54
Argument
commercial
En conclusion
Si le concept de l’alimentation méditerranéenne reste bien connu - sans doute grâce
aux grandes campagnes génériques de recommandations inspirées de la pyramide méditerranéenne - c’est surtout le fait des
populations les plus privilégiées. Ce sont
en effet les diplômés et les revenus élevés qui en ont connaissance (91,7 %
contre 82,7 % et 92,4 % contre 78,3 %).
On constate un lien culturel affirmé : ceux
10,0 12,4
7,3
qui la connaissent, la pratiquent et se sentent proches de la culture méditerraEffet mode
néenne.
55 -75
Figure 3 : Principale raison citée à la question
« Pourquoi parle-t-on de l’alimentation méditerranéenne ? » selon l’âge
Source : Baromètre Santé nutrition 2008 –
ORS Languedoc-Roussillon. Inpes – Exploitation ORS L-R.
16 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
Plus des deux tiers des habitants de la région
(70,3 %) déclarent privilégier l’achat de produits originaires de la région.
Cette pratique augmente avec l’âge. Elle passe
de 53,2 % des 18-34 ans à 87,6 % des 55-75
ans.
Les habitants de la région dont la mère est née
en France métropolitaine ou en Europe méditerranéenne, sont plus nombreux à privilégier
les produits locaux que ceux de mères originaires des pays du sud de la Méditerranée (respectivement 73,9 % et 85,3 % contre 64,8 %).
Les fruits et les légumes originaires du Languedoc-Roussillon sont les produits locaux les
plus privilégiés.
La moitié des habitants de la région privilégient
avant tout les fruits (51,1 %) et les légumes
(49,2 %) de la région.
Loin derrière viennent le vin (14,9 %), la viande
(12,7 %), le poisson (10,8 %) et le fromage
(9,0 %).
L’huile d’olive est citée par très peu de personnes (5,6 % seulement des habitants de la
région) ainsi que les « fruits de mer, coquillage,
crustacés » (4,1 %).
Les jeunes générations âgées entre 12 et
17 ans ne sont pas aussi investies dans cette
culture : ils sont peu renseignés sur ce
concept (66,3 %) et s’en sentent même éloignés dans leurs pratiques alimentaires pour
33,7 % d’entre eux.
Ce qui rapproche de ce type d’alimentation les
habitants de la région, c’est avant tout la reproduction de la tradition (51,7 %) et la recherche de goûts et saveurs appréciées (39,5
%). L’argument santé et la valorisation du local
sont moins importants. L’alimentation méditerranéenne s’affirme comme une alimentation de commensalité, surtout chez les
ménages aisés ; le goût est une affaire de
femmes et de diplômés ; la santé est surtout
invoquée par les personnes âgées isolées,
ainsi que le local.
jeunes, s’appuyer sur des motivations sociales
et collectives (solidarité, partage, durabilité, résistance au modèle anglo-saxon) plus qu’individuelles (santé) ne serait-il pas plus efficace
pour sa promotion ?
Pour en savoir plus : http://www.ors-lr.org/ →
Travaux et études → Accès thématique → Nutrition ou http://www.grsp-lr.sante.fr/nutrition_sante
Si les caractéristiques intrinsèques de l’alimentation méditerranéenne sont correctement
perçues par le plus grand nombre (riche en
huile d’olive, en fruits et légumes, en produits
de la mer, associée au vin), d’autres caractéristiques ne sont pas également partagées et
traduisent les difficultés de perception concernant les quantités, le coût et la facilité de préparation : elle est jugée copieuse pour 38,7 %
des enquêtés, mais frugale et légère pour
44,8 % ; elle est dite bon marché pour 27, 8 %
et coûteuse pour 47,8 % et 24,4 % ne se sont
pas prononcées ; si elle est longue à préparer
pour certains (30,8 %), elle est facile à préparer pour d’autres (45,1 %) et 24,1 % ne se sont
pas exprimés sur ce point.
Sa renommée tient surtout à son lien avec la
santé (48,1%), son ancrage territorial avec le
maintien d’une tradition régionale (33,5 %) et
le fait qu’elle privilégie les produits locaux
(32,9 %). Près des trois quarts de la population disent privilégier les produits locaux ; ce
sont surtout les fruits et les légumes qui en
bénéficient, puis le vin. Les autres denrées alimentaires locales sont par contre peu courtisées.
La bonne connaissance de l’alimentation méditerranéenne ne suffit pas pour une mise en
application, même par les convaincus. La tradition semble un argument du passé ou réser vé aux plus aisés. Les produits à forte
typicité régionale sont moins privilégiés dans
les achats en région (effet de la mondialisation ? Effet prix lié à la crise ?). La population
languedocienne et roussillonnaise est encore
un peu méditerranéenne, mais de moins en
moins… L’argument santé utilisé jusqu’alors
est-il le plus opportun ? En particulier pour les
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 17
Retombées économiques régionales
Jean-Claude MONTIGAUD / Ingénieur INRA
Régime méditerranéen de consommation et analyse économique
Montpellier - le 23/01/2011
I - Bref rappel sur les travaux antérieurs en matière d’économie agroalimentaire
Les économistes ne sont intéressés
à la consommation alimentaire que
tout récemment. Il faut en effet attendre les travaux de Louis Malassis
pour voir surgir ce que l’on pourrait
appeler une école (plutôt Montpelliéraine) de l’agroalimentaire. Les principales étapes de ces travaux sont
les suivantes :
1/ on s’intéresse d’abord à la description et au fonctionnement du secteur agroalimentaire qui va de
l’agriculture (et de ses industries
d’amont) vers la transformation, la
mise en marché, la distribution (gros
et détail) et la consommation (on y distingue deux segments : les ménages
et les consommations collectives) ;
2/ on s’intéresse ensuite aux bases
historiques du développement agroalimentaire, le champ d’analyse étant
plus particulièrement l’ouest européen. Quatre périodes sont distinguées, l’économie de cueillette,
l’économie agricole domestique,
l’économie agricole commercialisée
et diversifiée et, enfin, l’économie alimentaire agro-industrielle internationalisée et diversifiée ;
3/ la dernière étape (la plus intéressante pour l’analyse des consommations)
concerne
l’économie
agroalimentaire mondiale dans la période récente. On y distingue en effet
un phénomène de bipolarisation :
d’une part la surconsommation, la richesse et ses conséquences (obésité,
maladies
cardiaques,
diabète…) et d’autre part, la sous-
18 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
consommation et la sous-production
(la faim dans le monde).
On s’intéresse ici au premier aspect,
à savoir les phénomènes de surconsommations dans les pays développés.
Ceci, engendrant des coûts (très élevés pour le budget des Etats), la plupart des grands pays ont mis en
place des programmes de prévention
portant sur la qualité de l’alimentation, le comportement des « consommateurs » et d’une façon plus
générale la mise en place d’une politique alimentaire.
Exemples : aux Etats-Unis, le programme « Body Works » lancé en
2006 et plus récemment le programme « Let’s Move » de Michelle
Obama ; en France, le Programme
national nutrition santé (PNNS)
2001-2006 et le PNSS 2006-2010.
Nous prendrons l’exemple du PNNS
2006-2010.
II - Le Programme national nutrition santé 20062010
1/ Le contexte
L’obésité croît rapidement en France,
spécialement depuis le début des années 1990 ; mais surtout elle apparaît pour les plus jeunes (16% des
enfants en surpoids contre 5% en
1980) et frappe surtout les populations défavorisées (25% des enfants
défavorisés).
Les pathologies associées à une
mauvaise nutrition (les maladies cardiovasculaires entraînent 170.000
morts par an ; le diabète « gras » touche 2 millions de français mais aussi les cancers, l’ostéoporose, l’anorexie…) pèsent très lourd
dans les dépenses de l’assurance maladie
(ces pathologies coûtent 5 milliards d’euros
par an, la part attribuée à la mauvaise nutrition atteindrait 800 millions d’euros).
2/ Le contenu du deuxième PNNS
Face à l’accroissement de l’obésité et des pathologies liées à une mauvaise nutrition, il est
nécessaire de refonder la politique nutritionnelle en lui donnant de nouvelles ambitions en
matière de prévention, tournées sur l’éducation nutritionnelle, et prévoyant d’agir aussi sur
l’offre alimentaire, le dépistage précoce et la
prise en charge des troubles nutritionnels (obésité, dénutrition), le ciblage des populations
défavorisées et des personnes précaires et la
mobilisation des acteurs associatifs et des collectivités locales.
Le PNNS 2 retient une série d’objectifs quantifiés de réduction des déficiences nutritionnelles. Il s’est fixé 9 objectifs prioritaires
(comme -20% de la prévalence du surpoids ; 5% de la cholestérolémie moyenne ; +25% de
personnes à l’objectif en matière d’activité physique ; augmentation des consommations de
fruits et légumes) dont il assurera le suivi et
l’évaluation régulière.
L’effort conjoint de l’Etat et de l’Assurance Maladie en faveur de la nutrition se portera à
47M€ en 2007 (hors dépenses d’aide alimentaire) dont 10 M€ de communication et
d’éducation, 8 M€ pour développer les actions
locales, 13 M€ pour la prise en charge de
l’obésité et de la dénutrition et 15M€ en recherche et expertise. L’effort public de recherche en nutrition a triplé au cours des 2
dernières années pour atteindre 9M€ (distribués par l’agence nationale de la recherche).
3/ Mettre l’accent sur la prévention
Sensibiliser l’opinion aux problèmes de nutrition
Construisant sur les acquis du premier programme, et notamment les repères de
consommation, les objectifs de santé publique
et l’ensemble des outils d’éducation et de formation déjà développés, le deuxième pro-
gramme s’attache à assurer une promotion
massive de ces outils. Les moyens de l’INPES
sur la nutrition seront accrus à 10M€/an et
permettront de financer au moins une grande
campagne de communication par an sur les repères de consommation.
Développer les 9 repères de consommation
alimentaire du PNNS
- Ce deuxième programme insiste particulièrement sur le repère de l’activité physique qu’il
souhaite renforcer en impliquant les collectivités locales et les associations, notamment
sportives dans la politique de lutte contre
l’obésité, au travers de la signature de chartes
renforcées.
- Ce programme vise aussi à renforcer la
consommation de fruits et légumes, en ciblant
les populations faibles consommatrices. Les
bénéficiaires de l’aide alimentaire recevront
plus de fruits et légumes issus des stocks qui
sont retirés du marché au titre de la régulation
des prix (aujourd’hui moins de 8% de ces
stocks de fruits et légumes sont utilisés par
l’aide alimentaire).
L’importance de la consommation des fruits et
légumes (sous toutes formes de présentation,
frais, en conserve ou surgelé) sera rappelé au
travers de campagnes de communication de
l’INPES et notamment aux futures mères.
Sensibiliser les personnes aux risques de dénutrition
L’importance de l’alimentation pour prévenir
certaines maladies, retarder le vieillissement
et, de façon plus générale, prévenir la dépendance est désormais établie. En particulier la
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 19
personne âgée doit maintenir une alimentation
en quantité équivalente à celle des adultes
plus jeunes, mais également riche et variée,
au risque de développer une dénutrition. C’est
pourquoi, le guide nutrition à partir de 55 ans
sera distribué à un million d’exemplaire et fera
l’objet d’une campagne TV et d’affichage. Un
numéro de téléphone vert permettra aux téléspectateurs de commander gratuitement ce
guide qui sera aussi disponible dans les pharmacies ayant affiché le logo PNNS à l’entrée.
4/ Les nouveaux axes de la politique nutritionnelle
Améliorer la qualité de l’offre alimentaire :
alors que le premier programme national nutrition santé avait concentré ses efforts sur les
actions d’éducation et de sensibilisation, ce
deuxième programme ouvre le débat de la qualité de l’offre alimentaire en proposant deux
actions majeures :
a. Des engagements de progrès nutritionnel
pris par les industriels : afin d’atteindre plus
rapidement les objectifs de la loi de santé publique et les recommandations de l’OMS, l’Etat
appelle les acteurs économique de l’industrie
alimentaire à signer, sur un mode individuel ou
collectif, des engagements portant sur la composition nutritionnelle des aliments, leur présentation et leur promotion. Ainsi, les
entreprises de restauration collective sont invitées à signer des engagements similaires.
b. Une démarche de transparence et d’évaluation des progrès : un obser vatoire de la
qualité alimentaire des produits sera créé pour
faire le suivi de la qualité, notamment nutritionnelle, des produits alimentaires. Dès la fin
de l’année 2006, une étude de préfiguration,
coordonnée par l’INRA, définira les financements et les porteurs institutionnels de l’Obser vatoire qui sera mis en place par les
administrations (Consommation, Santé, Agriculture) en lien avec les professionnels en faisant appel notamment à l’expertise de l’INRA
et de l’AFSSA (Agence Française sur la Sécurité Sanitaire des Aliments). Il a pour objectif
de suivre l’état du marché de l’offre alimentaire sur des paramètres tant sanitaires
qu’économique.
20 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
Mise en place d’un plan de dépistage précoce
et prise en charge de l’obésité
La France ne disposait pas à ce jour de plan
de prise en charge de l’obésité. Le PNNS 2
met en place un tel plan qui repose sur trois
points :
a. Repérer les premiers signes d’une surcharge pondérale : trop d’enfants à risques
sont aujourd’hui dépistés trop tard et ne sont
pas pris en charge. Le repérage, l’orientation
et la prise en charge de ces enfants doivent
être mieux organisés. Le dépistage reposera
d’abord sur la médecine scolaire et les médecins de ville. Ce sont ces professionnels, sensibilisés à la surcharge pondérale, qui
informeront les parents sur l’existence de réseaux multidisciplinaires de prise en charge
médicale de l’obésité.
b. Améliorer la prise en charge des obèses :
- L’obésité doit être abordée de manière pluridisciplinaire. Cette prise en charge sera organisée au sein de réseaux organisés autour des
villes sièges de CHU. Ces réseaux ville-hôpital
associent les médecins de ville (généralistes
et pédiatres), et hospitaliers mais aussi des
acteurs non médicaux comme les collectivités
ou les associations pour compléter la prise en
charge en proposant des activités physiques
de bien-être.
- Les engagements conventionnels pris par
l’assurance maladie et les médecins traitants
en matière de prévention doivent porter en
priorité sur l’obésité des jeunes adolescents,
les facteurs de risque (dont les risques nutritionnels) chez la femme enceinte et la prévention des maladies cardio-vasculaires dont
l’obésité représente un facteur de risque majeur.
c. Former les professionnels de santé : pour
cela, on utilisera le rapport du professeur A.
Martin remis au ministère de la santé en
2006.
Bibliographie sommaire :
site MangerBouger.fr du second PNSS.
Des plans spécifiques pour les populations défavorisées :
Louis Malassis, Economie agro-alimentaire,
Tome 1 : Economie de la consommation et de
la production agro-alimentaire, (Cujas, Paris
1973, 437 pages), Tome 3 : l’Economie Mondiale, (Cujas, Paris 1986, 449 pages).
RASTOIN J.L., GHERSI G., 2010, Le système alimentaire mondial, Concepts et méthodes, analyses et dynamiques, Editions Quae, Paris :
581 pages. Préface d’Olivier de Schutter, Rapporteur spécial des Nations-Unies sur le Droit
à l’alimentation.
o Sensibiliser les populations défavorisées :
chacune des mesures et des référentiels du
PNNS intègreront désormais cette préoccupation transversale. En particulier, les outils actuels de communication vont être retravaillés
afin de toucher plus particulièrement ces publics.
o Faire appel aux réseaux sociaux : les réseaux sociaux, en contact direct et quotidien
avec les personnes défavorisées, seront directement sollicités sur la nutrition, thème
structurant pour leur travail social (services sociaux des CAF, services sociaux et les centres
d’examens de santé des CPAM, mais aussi les
CCAS et les services sociaux des Conseils généraux).
o Multiplier les actions locales : les actions locales initiées par les maires, les conseils généraux, régionaux, les associations ou les
entreprises seront particulièrement promues
et soutenues. Les moyens des DRASS et des
URCAM pour soutenir les actions locales seront doublés et portés à 8M€ dès 2007 afin
d’aider les acteurs locaux à mettre en place
des actions innovantes.
Quelques points importants à souligner
Au niveau des consommations dans les pays
développés, il faut faire la différence entre la
consommation des ménages et les consommations collectives (restauration, cantines scolaires, armées…). Les consommations
collectives ou restauration hors-foyer prennent
de plus en plus d’importance. C’est certainement l’un des domaines où les pouvoirs publics peuvent agir avec le plus d’efficacité,
Il faut rappeler aussi que la faim dans le
monde existe toujours (une personne sur six
souffre de faim dans le monde) et qu’un tiers
de la population en Afrique et au Sahel est en
état de malnutrition. Dans ces conditions, il
faut relativiser les problèmes de consommation dans les pays développés.
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 21
Un mot sur l’association ARCOPRED
NOTRE VOCATION
Dispenser une formation permanente complète et accessible de Prévention et de Dépistage liée à la
santé des Bien-Portants.
NOS OBJECTIFS
ALLONGER la vie en qualité, DIMINUER la gravité des maladies, DIMINUER les dépendances, DIMINUER la
gravité des dépendances.
NOTRE DEVISE :
Augmenter la qualité de vie.
POURQUOI ?
En Languedoc-Roussillon, les personnes âgées de 55 ans et plus représentent 32,5% de la population
soit 770 426 personnes. La longévité étant de plus en plus élevée, elle
fait gagner 1 année tous les 4 ans.
La moyenne se situera en 2014, à
79 ans pour les hommes et 85 ans
pour les femmes.
Selon la source INSEE, le LanguedocRoussillon se situe au 8e rang des régions françaises les plus âgées.
Cette catégorie sociale, en augmentation constante nécessite une attention très particulière car elle
représente une cible prioritaire de la
« Prévention et du Dépistage ».
Il faut savoir, que plus de 80% des retraités et personnes âgées sont en
bonne santé et que 50% des personnes de 90 ans (en majorité des
femmes) n’ont pas de dépendances.
Si les dépendances sont et seront
lourdes de conséquences pour la
qualité de vie, voire de la survie et de
la vie, elles n’en sont pas moins évitables ou réductibles par la Prévention et un Dépistage systématique
ciblé à partir de 55 ans.
22 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
COMMENT ?
Prévenir, c’est enseigner au grand
public un certain nombre de règles
de vie pour éviter l’apparition d’une
maladie. Une maladie déclarée est
l’échec de sa prévention.
Dépister, c’est convaincre le public
de participer aux campagnes de dépistage pour découvrir une maladie
existante mais débutant avant son
émergence clinique (troubles ressentis) et permettre ainsi de la traiter
efficacement (guérison, faibles séquelles, faible dépendance, qualité
de survie).
Toute la population n’est pas malade, mais toute la population a besoin de Prévention et de Dépistage.
C’est « La Nouvelle Santé, celle des
« bien-portants »
QUELS MOYENS ?
Par des conférences et des interventions de proximité, qui passent essentiellement par les collectivités, à la
demande des CODERPA, Mairies,
Communauté
d’Agglomération,
Conseils Généraux, CLICs locaux (Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique), C.C.A.S.
(Centres Communaux d’Action Sociale), Présidents d’associations, …
Avec l’aide logistique du Comité Féminin 34 pour la Prévention et le Dépistage
et
l’implication
de
médecins-conférenciers.
Société
Article publié dans "Le Monde" "QUAND NOUS VIVRONS TOUS 100 ANS"
par Benoît HOPQUIN
Enquête :
Le XXIe siècle sera celui des centenaires. Leur nombre a quintuplé en
France en 15 ans et pourrait atteindre 300 000 en 2050. Les sociétés
cherchent des solutions pour gérer le
grand âge. Ils étaient 200 en 1950,
3 760 en 1990, 17 267 au 1er janvier 2006. L'Insee estime qu'ils devraient être 150 000 en 2050, et les
extrapolations de certains démographes évoquent même 300 000 au
milieu du siècle. Ils fleurissent plus
vite que primevères au printemps.
Les centenaires. Après le Japon et la
Suisse, la France est le pays au
monde où leur progression est la
plus rapide.
Après le Japon et la Suisse, la France
est le pays au monde où leur progression est le plus rapide. "Alors
qu'il doublait tous les dix ans depuis
l'après-guerre, le nombre des centenaires approche aujourd'hui d'un
doublement tous les cinq ans et rien
ne permet de dire qu'il y a une limite
à ce phénomène", explique JeanMarie Robine, directeur de recherche
à l'Inserm. Les femmes constituent
encore 80 % du contingent, mais les
hommes, dont la pyramide des âges
sort d'un creux statistique dû à l'hécatombe de 14-18, "connaissent une
courbe qui remonte en ligne droite
depuis deux ou trois ans", selon M.
Robine.
Le démographe a été parmi les premiers à s'intéresser, au début des
années 1990, à ce qui n'était encore
qu'une catégorie marginale de la population. C'était encore l'époque où
souffler 100 bougies était un exploit
qui faisait le régal de la presse locale
et le désespoir des acheteurs en viager. Aujourd'hui, on en est à répertorier une nouvelle catégorie, les
super-centenaires, qui dépassent
107 ans.
D'un thème médical, le grand âge est
devenu "un marché en pleine expansion", plaisante M. Robine. Cette population en devenir intéresse les
entreprises de haute technologie.
Elles sont poussées par les compagnies d'assurances ou les complémentaires de retraite, soucieuses
que cette prolongation de la vie se
fasse à moindre coût. Elles sont également sollicitées par les familles
pour qui l'aïeul peut devenir un fardeau, en raison de la distance, de
l'emploi du temps ou du coût.
Aujourd'hui, la recherche s'applique
à maintenir autant que faire se peut
les personnes à domicile.
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 23
Le cocooning, un environnement sans stress,
est en effet un facteur déterminant de longévité. Les vieux chênes sont souvent à l'image
des jumelles belges les plus âgées au monde
qui ont fêté leurs cent ans ce 2 octobre 2010.
C'est un record très particulier de longévité en
devenant les seules jumelles centenaires répertoriées à ce jour dans le monde (AFP 02/10/2010).
D'après une étude conduite auprès de personnes très âgées, les individus qui ont subi
une fracture du col du fémur voient ainsi leur
espérance de vie diminuer fortement. Moins
en raison de la gravité de la blessure que du
traumatisme d'une longue hospitalisation.
Selon Vincent Rialle, enseignant chercheur à
l'Université des sciences de la technologie et
de la santé, à Grenoble, trois thèmes sont explorés : "la sécurité, c'est-à-dire la prévention
ou la détection des situations graves comme
les chutes ou les malaises ; le maintien d'un
contact social, indispensable à l'estime de soi :
l'instauration d'un lien médical permanent."
Dans ces trois domaines, de nombreuses innovations sont en phase expérimentale ou
déjà commercialisées. Des ordinateurs permettent, en pointant des icônes simples sur
des écrans tactiles ou même par commande
vocale, d'entrer en contact visiophonique avec
la famille ou le médecin par exemple. Utilisés
depuis vingt-cinq ans, les médaillons de téléassistance, qui permettent par simple pression d'un bouton d'alerter un plateau de
secours médicalisé, se généralisent.
Arrivent également des bracelets qui détectent
les chutes, des capteurs capables de diagnostiquer des apnées du sommeil, des détecteurs
d'inconscience ou des GPS qui permettent de localiser précisément la personne et même sa position, debout, assises ou couchée. Des gilets
"actimétriques" mesurent la fréquence de mouvements et les données vitales de la personne
qui les porte. Il existe aussi des systèmes qui
permettent de détecter des durées anormales
dans certains lieux, comme les toilettes… Des
techniques permettant des téléconsultations médicales sont au point mais se heurtent aujourd'hui à des restrictions du conseil de l'ordre.
24 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
La robotique, moins onéreuse que les aides à
domicile, va seconder les personnes dans
leurs tâches quotidiennes : travaux domestiques, aide à la marche, etc… Mais des faux
humains ou des faux animaux de compagnie
sont également pensés pour répondre aux besoins affectifs. Les Japonais ont ainsi testé un
bébé phoque, Paro, qui bouge, pleure ou se
montre joyeux, réagissant aux émotions de son
interlocuteur.
Les modes alimentaires, différents à 20 ou
100 ans, sont également l'objet de recherches. Aux Etats-Unis et dans certains pays
d'Europe du nord, qui comptaient naguère le
plus de centenaires, on a constaté une évolution plus lente de leur nombre, en partie attribuable à un régime alimentaire inadapté parce
que trop riche. Des nutritionnistes ont donc
étudié des menus plus adaptés Okinawa, en
Sardaigne ou en Crète, autant d'îles réputées
pour la durée de vie de leurs habitants.
Mais, pour M. Rialle, nos sociétés obnubilées
par le culte de la jeunesse assument toujours
aussi mal leur vieillissement. "Vivre, c'est naître et mourir. Il faut l'accepter. On constate que
les personnes qui vivent le plus longtemps
sont celles qui n'ont pas peur de mourir." Le
chercheur constate également qu'il y a encore
beaucoup à faire pour développer le rôle social
des personnes âgées. Les hommes politiques
commencent également à effleurer le sujet :
l'Assemblée Nationale a ainsi mis en place un
groupe d'étude sur la longévité.
Les Japonais semblent avoir plus promptement réagi. "Ils ont déjà réfléchi à une société
adaptée à tous les âges de la vie", constate
M. Robine. Les nouvelles baignoires, en cours
de standardisation, sont désormais équipées
de barres et de systèmes d'accès facilités.
Des scientifiques nippons travaillent à la
conception d'un riz générique, plus facile à
mastiquer.
Reste l'éternelle question de l'éternité :
jusqu'à quel âge pourra-t-on vivre demain ?
L'idée d'un seuil physiologique est aujourd'hui
battue en brèche. "Nous n'avons pas de
connaissance scientifique sur les paramètres
de la durée de vie", assure M. Rialle. Cette méconnaissance alimente les fantasmagories.
Aux limites de la science fiction et des avancées médicales, des esprits éclairés évoquent,
par la transplantation successive de pièces de
rechange sur les corps malades, la transformation progressive au long de la vie de
l'homme en une sorte de cyborg inusable. Encore faut-il en avoir l'envie.
Le français Lazarre Ponticelli, 108 ans, trouve
ainsi un énorme avantage à son grand âge.
"Pour mourir, c'est facile, il n'y a qu'à fermer
les yeux".
Article publié dans "L'Express"
"COMMENT LES JEUNES VOIENT
LEUR AVENIR" par Axel GYLDEN &
Cécile CASCIANO
Le blues des jeunes Français - si l'on met à
part celui des Italiens et des Polonais - est
sans équivalent en Europe et dans le monde.
Certes, les grands pays de la «vieille Europe»
comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne ne
brillent pas, eux non plus, par l'optimisme débridé de leurs jeunesses respectives. Mais ni
outre-Rhin ni outre-Manche le moral des 16-29
ans n'est si profondément atteint. C'est grave,
docteur ? Oui, si l'on compare avec la Scandinavie, où les jeunes, visiblement à l'aise dans
leurs sabots, affichent une insolente confiance
en eux. L'explication ? La bonne santé économique et un faible chômage, bien sûr. Mais
surtout une véritable prise en compte de la jeunesse, représentée politiquement et partie
prenante du débat public, sur un pied d'égalité
avec les quadras, les quinquas et les sexagénaires. Ceci explique cela : médaillés d'or de
l'optimisme, les Danois sont 60% à être
convaincus que «leur avenir est prometteur».
CHIFFRES :
Espérance de vie : De 25 ans en 1740, elle
atteint plus de 80 ans en 2006 (84 ans pour
les femmes, 77 ans pour les hommes) selon
l'INED (Institut National des Etudes Démographiques). Elle augmente actuellement de trois
mois par an. Au Japon, elle est de 82 ans.
Nombre de centenaires : Au 1er janvier 2010
l'INED en recensait 14 944 en France. Ils sont
plus de 36 276 au Japon.
Outre-Atlantique, les jeunes Américains affichent également un moral de vainqueur. Tout
se passe comme si ni le 11 septembre ni l'enlisement en Irak n'avaient eu le moindre impact sur le légendaire optimisme yankee. It's a
wonder ful world... Là-bas, 60% des jeunes,
contre 27% des Français du même âge, sont
persuadés qu'ils auront un bon job dans l'avenir. Et 63% estiment que les gens peuvent
changer la société, contre 39% en France. Le
rêve américain fait encore recette.
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 25
Chez nous, les orientations scolaires semblent irréversibles
De l'autre côté du globe, les jeunesses de Russie, de Chine et d'Inde ont, quant à elles, le
moral «boosté» par les taux de croissance de
leurs économies émergentes. «Les jeunes Français redoutent le déclassement et savent que
leurs revenus risquent d'être inférieurs à ceux
de leurs parents, constate le sociologue Vincenzo Cicchelli, de l'université Paris-Descartes.
Les Indiens, les Chinois et les Russes entrevoient, au contraire, la possibilité de grimper
dans l'ascenseur social. Pour eux, les Trente
Glorieuses commencent. On assiste à la naissance d'une génération "bling-bling" pour laquelle l'argent, la célébrité et les biens
matériels sont valorisés. Dans nos sociétés
occidentales "postmatérialistes", les jeunes
prennent davantage en compte la valeur symbolique d'un métier, le prestige d'une profession, le temps libre.»
En France, le chômage élevé des jeunes est la
cause principale du malaise ambiant. Mais les
ratés du système scolaire sont aussi pointés
du doigt. «Actuellement, 1 élève sur 5 arrête
sa scolarité avec, au mieux, le brevet des collèges en poche!, accuse Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS. Ceux qui se
lancent ensuite dans le labyrinthe des filières
professionnelles - il existe 265 BEP ou CAP en
26 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
tout! - doivent passer sous les fourches Caudines de conseillers d'orientation déconnectés
de la réalité du marché de l'emploi. Ajoutez à
cela qu'un étudiant sur quatre entame des
études supérieures sans jamais obtenir son diplôme, et vous avez tous les ingrédients d'un
cocktail ravageur. Car commencer sa vie par
un échec produit des effets dramatiques sur
le plan de l'estime de soi.» Au fait, pourquoi
ces questions cruciales ont-elles été éludées
pendant la campagne présidentielle 2007 ?
Autre spécificité française : la culture, voire
l'obsession, du classement. Elle joue, elle
aussi, un rôle néfaste. «Contrairement à ceux
des pays anglo-saxons, les étudiants français
sont davantage préoccupés par leur classement que par le contenu réel des programmes,
poursuit Galland. L'école sert non à former,
mais à classer et hiérarchiser les gens, c'està-dire à produire de l'anxiété. Pis, le niveau
d'études est exactement prédictif de la position que l'on occupera dans la société.» Autrement dit, le diplôme représente un titre de
noblesse valable tout au long d'une vie. Ce qui
induit un manque de mobilité sociale et crée
les conditions d'une société figée où les selfmade-men font figure d'ovnis. «Les Français se
réorientent peu, complète Emmanuel Sulzer,
spécialiste du travail des jeunes au Centre
d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq). Ils considèrent les orientations
scolaires, le choix d'études supérieures et
celui de leur métier comme des étapes irréversibles. Ils voient l'existence comme un couloir sans porte de sortie sur les côtés.» Un vrai
scénario de film d'angoisse! Que connaît trop
bien Nils, un imprimeur de 28 ans : «J'aurais
adoré être ingénieur du son. Mais, quand on
possède un diplôme dans une branche, on est
bloqué. Pour changer de voie, il faut financer
des formations coûteuses. Seule une minorité
de gens peut se les offrir.»
Coups de cœur
UNE EXPOSITION
Hommage à Vincent Bioulès
©ADAGP, 2011/© Musée Fabre de Montpellier Agglomération - cliché Frédéric Jaulmes
5 Novembre 2011 - 12 Février 2012
Né et formé à Montpellier, Vincent Bioulès mène une réflexion critique sur les fondements même
de la peinture. Il fonde le groupe Supports/Surfaces au début des années 1970, avant de revenir
à la figuration. Praticien assidu du dessin depuis ses années de formation, il s’adonne inlassablement à cet exercice, sur le motif ou à l’étude, constituant un immense corpus qui accompagne
et éclaire son œuvre peint.
Artiste familier du musée Fabre, il a fréquenté depuis sa prime enfance le musée de Montpellier
en amateur éclairé, y trouvant matière à sa réflexion d’artiste. C’est pourquoi il a souhaité lui donner l’ensemble de son fonds d’atelier et s’inscrire dans la lignée des peintres qui, de François- Xavier Fabre à Pierre Soulages, ont contribué par leur libéralité à cette dimension si particulière de
l’institution montpelliéraine. Cet ensemble de 741 dessins, 52 portraits de grand format, et 515
carnets constitue une donation unique, dont l’exposition présente une sélection aux côtés du fonds
de peinture de l’artiste déjà dans les collections du musée.
Les dessins de Bioulès, réalisés sur le motif, lors de ses voyages (Japon, Tunisie, Egypte…) ou sur
les sites de sa géographie intime et personnelle (Palavas, Saint-Tropez, le Languedoc, Laubert, Aixen-Provence) ne sont pas à proprement parler « préparatoires » : s’ils nourrissent son œuvre peint,
il est rare qu’ils esquissent directement le sujet, et constituent plutôt une première appréhension
de l’œuvre à venir. C’est ainsi au-delà des grandes compositions peintes, des places d’Aix, des
grands nus, des paysages de Céret ou de Marseille, un autre parcours dans son œuvre qu’ils nous
donnent à voir.
Musée Fabre - Montpellier
Accès M° :
Arrêts Tramway lignes 1 et 2 Comédie et Corum
Adresse :
39 boulevard Bonne-Nouvelle, 34000, Montpellier, France
Téléphone : 33 (0)4 67 14 83 00
Site Web :
www.montpellier-agglo.com
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 27
UN AUTEUR
Philip Roth
est un écrivain américain né le 19 mars 1933 à Newark, dans le New Jersey.
Petit-fils d’immigrés juifs originaires de Galicie arrivés aux États-Unis au tournant
du XXe siècle, fils d'un modeste agent d'assurances chez Metropolitan Life Insurance Company, il a une enfance heureuse à Weequahic, quartier de la petite classe moyenne juive de Newark, qui sera la scène principale d'un grand
nombre de ses livres. Après des études à Rutgers à Newark, à l'Université de
Bucknell en Pennsylvanie, puis à l'Université de Chicago, il y enseigne les lettres, puis la composition à l'Université de l'Iowa jusqu'au début des années 60,
lorsqu'il s'établit à New York pour se consacrer à l'écriture. Il reprendra ses activités d'enseignant de
manière intermittente, en littérature comparée, à Princeton et l'Université de Pennsylvanie, jusqu'en
1992. Il vit aujourd’hui dans le Connecticut.
Les influences les plus fortes sur l'écriture de Philip Roth sont les réalistes du XIXe siècle, particulièrement Henry James et Gustave Flaubert, les grands romanciers juifs-américains de la génération précédente, Saul Bellow et Bernard Malamud, mais aussi les humoristes du circuit des cabarets de New
York et des hôtels de Catskill, berceau de l'humour Borscht Belt, où Henny Youngman, Lenny Bruce
et autre Woody Allen firent leurs débuts.
Roth publie avec succès un premier recueil de nouvelles, Goodbye Colombus, en 1959. Dix ans plus
tard, il obtient une célébrité phénoménale avec la publication de Portnoy et son complexe, roman comique en forme de monologue d'un jeune avocat juif traumatisé par une mère à l'amour étouffant sur
le divan de son psychanalyste. Satires vives et crues des mœurs de la petite bourgeoisie juive-américaine, ces deux livres suscitent la controverse au sein de la communauté juive, et valent à l'auteur
d'être considéré comme "l'enfant terrible" du roman-juif américain jusqu'aux années 90. Roth reviendra avec humour sur les attaques de ses plus virulents détracteurs dans son autobiographie Les
faits, et dans les premiers romans du "cycle Zuckerman", L'Écrivain des ombres, Zuckerman délivré
et La Leçon d'anatomie, qui transposent ses débuts d'écrivain par le biais de son double fictionnel
de prédilection, Nathan Zuckerman, auteur du scandaleux "Carnovsky", qui n'est pas sans faire penser à Portnoy et son complexe.
Au début des années 1970, Roth s'essaie successivement à la satire politique (dans Tricard Dixon
et ses copains), à la parodie kafkaïenne (dans Le Sein) et à la fable postmoderniste (dans Le grand
roman américain), avant de revenir à un registre intimiste, avec Ma vie d'homme (1974), et à l'alliage
ambigu d'autobiographie et de fantaisie romanesque qui faisait toute la réussite de Portnoy et son
complexe et qui, dans Operation Shylock (1993), puis dans Le complot contre l'Amérique (2004),
l'imposera comme le maître de l'autofiction contemporaine.
Se prenant de passion pour Franz Kafka, il se rend régulièrement à Prague où il se lie aux dissidents
et romanciers tchèques, parmi lesquels Milan Kundera et Ivan Klima, ce qui lui vaut d'être interdit de
séjour en Tchécoslovaquie en 1975. L'épisode inspirera l'intrigue de L'orgie de Prague (1985), et
Roth contribuera néanmoins à faire découvrir ces écrivains ainsi que d'autres romanciers d'Europe de
l'Est, tels que Bruno Schulz, dans le monde anglophone en tant que directeur de collection pour les
éditions Penguin.
Jusqu'au milieu des années 1980, Roth partage sa vie entre les États-Unis et Londres, avec sa compagne, l'actrice anglaise Claire Bloom. Il livre les sentiments mêlés que lui inspire la société anglaise
dans La contrevie (1986) et Tromperie, et rédige deux livres autobiographiques, Les faits, et Patrimoine
(1991) qui conte la dernière année de la vie de son père, Herman.
Ayant renoué avec le succès critique et commercial grâce à son livre Le théâtre de Sabbath (1995),
portrait crépusculaire, cocasse et bouleversant d'un vieux marionnettiste nihiliste et lubrique, Roth entame l'une des périodes les plus prolifiques de son œuvre, et lui donne, depuis Pastorale américaine
(1997), une inflexion historique, pour se pencher sur quelques-uns des grands moments de crise de
la gauche américaine au XXe siècle et l'histoire de l'acculturation des Juifs originaires d'Europe de l'Est
aux États-Unis.
Comme celle de Thomas Wolfe, lecture qui le marqua quand il était adolescent, l'œuvre de Philip Roth
forme une vaste fresque à la lisière de la fiction et de l'autobiographie, qui traite dans une prose aux
qualités uniques d'ironie et de clairvoyance des thèmes aussi puissants que les tumultes de la sexualité et de la psychologie masculines, le poids de l'Histoire et de l'héritage, la hantise de la désagrégation du corps et de la mort, et la place du judaïsme et de la littérature dans la civilisation occidentale.
28 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
UN FILM
« Des Hommes Et Des Dieux »
Réalisé par : Xavier Beauvois
Avec : Lambert Wilson , Michael Lonsdale , Olivier Rabourdin
Synopsis : Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb,
dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs
étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe
dans la région. L'armée propose une protection aux moines, mais
ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes
qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte,
se concrétise jour après jour. Ce film s’inspire librement de la vie des
Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996. Ce film est sélectionné en compétition officielle pour le 63e Festival de Cannes.
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept moines trappistes du
Monastère de Tibhirine, en Algérie, sont enlevés lors de la guerre
civile algérienne, et séquestrés pendant deux mois. L'assassinat des moines est annoncé le 21 mai 1996, dans un communiqué attribué au Groupe islamique armé. Les têtes des moines
décapités ne sont retrouvées que le 30 mai 1996, non loin de
Medea, mais pas leurs corps, ce qui suscite les doutes sur la
thèse officielle expliquant leur décès.
Le monastère de Tibhirine
Les commanditaires de cet enlèvement, leur motivation ainsi que
les causes réelles de l'assassinat font l'objet de débats. La version qui a longtemps prévalu est
celle d'une culpabilité du Groupe islamique armé. Elle est remise en cause par une thèse qui défend une manipulation des services secrets algériens, visant à faire porter la responsabilité aux
islamistes. Une troisième thèse reposant sur le témoignage d'un ex-officier supérieur français, envisage une bavure de l'armée algérienne, dissimulée ensuite par celle-ci.
UN EVENEMENT
REUSSI PAR LE
COMITE FEMININ
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 29
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30 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
Grands titres du prochain numéro :
- Les enjeux du VIEILLISEMENT vus par un spécialiste :
o Article du Professeur Jacques TOUCHON : Neurologue,
spécialiste de la maladie d'Alzheimer, vice-président et administrateur
d’ARCOPRED
- Le secret de la longévité chinoise tient à peu de chose !
- Pourquoi on vit moins vieux aux Etats-Unis ?
- Le nouveau site Internet d’Arcopred
- Le mot de notre Comité d’Ethique et Scientifique
Nos Conférences
Les thèmes
© Les enjeux du vieillissement
(médical, psychologique, social)
© Les cancers : colo-rectal, sein,
prostate…
© Les chutes et les traumatismes
© L’ostéoporose
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© L’obésité et le diabète
© Les troubles de la mémoire
© Le comportement alimentaire
© La dépression des personnes âgées
© Les maladies bucco-dentaires
© Les troubles psychologiques
© Les accidents domestiques
© Les troubles du sommeil
NOVEMBRE
Conférences 2011
Jeudi 3 novembre
à 14h
BEZIERS - LA CAMIEG
Prévenir et dépister Le
diabète
Conférencier : Dr Blayac
à 10h30
BEZIERS - Mosaïque
Prévenir et dépister Bien
être et santé
Conférencier : Mme Nicole Brahier et Mr M'hamed Ouchker
à 14h30
BEZIERS - Mosaïque
Prévenir et dépister L’obésité
et le diabète
Conférencière : Dr Andrée Escande
Jeudi 4 novembre
à 14h30
GRABELS - Salle des Aines
Prévenir et dépister Les
chutes et les traumatismes
Conférencière : Dr Jackie BENOIST
à 14h30
MONTPELLIER - IMIM
Prévenir et dépister La
dépression
Conférencier : Mme Geneviève Fruchier
Mardi 8 novembre
à 15h
LE BOULOU (PO) - Salle des fêtes
Prévenir et dépister Les
maladies Cardio-vasculaires
Conférencière :
Lundi 14 novembre
à 14h30
NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix
Prévenir et dépister Les
enjeux du vieillissement
Conférencière : Dr Jackie BENOIST
Mardi 15 novembre
à 14h30
NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix
Prévenir et dépister Les
accidents domestiques
Conférencier : Pr Jean-Louis Lamarque
à 16h00
NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix
Prévenir et dépisterLa
Sexualité des personnes âgées
Pr Jean-Louis Lamarque et Dr Andrée Escande
Renseignements au siège de l’association : Nicole BRAHIER
209 rue des Apothicaires - 34196 Montpellier Cedex 5 - Tél. : 04 67 61 00 88
Courriel : [email protected] • Site internet : http://www.arcopred.fr
Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 33
NOVEMBRE
Conférences 2011
Mercredi 16 novembre
à 14h30
GIGNAC (Hérault) - Salle de l'ancien couvent
Prévenir et dépisterLes
allergies
Conférencière : Dr Andrée Escande
à 14h30
NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix
Prévenir et dépisterLes
troubles de la mémoire
Conférencier : Dr Patrice Douillet
à 16h
NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix
Prévenir et dépisteLes
maladies Cardio-vasculaires
Conférencier: Dr Marlene Coupe
à 18h30
NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix
Prévenir et dépisterLes
enjeux de la santé
Conférencier : Pr Jean-Louis Lamarque
Jeudi 17 novembre
à 15h
CALVISSON (Gard) - Foyer communal
Prévenir et dépister Les
enjeux du vieillissement
Conférencière : Dr Andrée Tessier
Vendredi 18 novembre
à 15h
FRONTIGNAN
Prévenir et dépister Les
troubles du sommeil
Conférencier : Dr Guilhem Pérémarty
à 15h
CAUX - La médiathèque
Prévenir et dépisterLes
troubles de la mémoire
Conférencier : Mme Geneviève Fruchier
Samedi 19 novembre
à 14h30
LE MASSEGROS (Lozère) - Maison de retraite Saint-Martin
Prévenir et dépisterLes
enjeux du vieillissement
Conférencier : Pr Jean Louis Lamarque
Mardi 22 novembre
à 9h30
LUNEL - Malakoff-Médéric
Prévenir et dépiste Les
enjeux du vieillissement
Conférencière : Dr Andrée Escande
34 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
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NOVEMBRE
à 18h
LIEURAN LES BEZIERS - Salle polyvalente
Prévenir et dépister Les
troubles du sommeil
Conférencier : Dr Guilhem Pérémarty
Mardi 29 novembre
CARCASSONNE (Aude) - Malakoff-Médéric
Prévenir et dépister Les
enjeux du vieillissement
Conférencière : Dr Andrée Escande
Mercredi 30 novembre
CARCASSONNE (Aude) - Malakoff-Médéric
Prévenir et dépist erLes
enjeux du vieillissement
Conférencière : Dr Andrée Tessier
DECEMBRE
Conférences 2011
Mercredi 23 novembre
Vendredi 2 décembre
à 16H
SETE (Hérault) - Maison de la vie Associative
Prévenir et dépister Le
cardio-vasculaires
Conférencier : Dr Marlene Coupe
Lundi 5 décembre
à 9h30
MONTPELLIER - Malakoff-Médéric (RSI)
Prévenir et dépister Les
enjeux du vieillissement
Conférencière : Dr Jackie BENOIST
Mardi 6 décembre
NARBONNE - Malakoff-Médéric
Prévenir et dép isteLes
enjeux du vieillissement
Conférencière : Dr Andrée Escande :
Mardi 13 décembre
NARBONNE - Malakoff-Médéric
Prévenir et dép isteLes
troubles du sommeil
Conférencière : Dr Andrée Escande :
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Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 35
Nos remerciements
LE MOT DE NOTRE PARTENAIRE PRINCIPAL
Monsieur Christian BOURQUIN
Président du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon
Christian
BOURQUIN
La santé, la nôtre et celle de nos
proches, est notre bien le plus précieux. Elle l’est aussi à mes yeux pour
l’ensemble des habitants de notre territoire. Pourquoi investir comme nous
le faisons dans l’éducation, l’économie, les transports, le développement
durable, si ce n’est pour assurer,
dans le cadre de nos responsabilités,
le bien-être, psychologique et social
de nos concitoyens ? Nous le savons
bien désormais, au delà des considérants génétiques et physiologiques, notre santé est étroitement
corrélée à notre situation sociale.
Le LANGUEDOC-ROUSSILLON voit sa
population croître régulièrement et
avec elle le nombre de seniors dont
l’espérance de vie progresse également. La dépendance n’est pas une
compétence de la collectivité régionale. Pour autant, nous sommes attentifs au confort de vie de chacun
de nos 2,6 millions d’habitants.
C’est dans cette perspective que la
Région a adopté en 2010 un « Plan
Seniors », visant à poser les principes d’actions répondant aux problématiques particulières de cette
catégorie très relative que nous nous
garderons bien de définir trop précisément !
Le projet de l’association ARCOPRED, présidée par le Professeur
Jean-Louis LAMARQUE, entre dans ce
cadre et répond à notre ambition :
plutôt que subir, il convient de prendre son destin, personnel, familial ou
collectif, en mains, en travaillant sur
une approche éducative, préventive
de la santé.
Il faut rendre hommage aux bénévoles qui interviennent sur tout le territoire régional pour porter une parole
expérimentée, libre et juste sur les
36 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants
thèmes de santé – et de bien-être –
les plus attendus et pour prodiguer
leurs conseils personnellement, en
particulier dans des zones géographiques où les ressources médicales
tendent à se raréfier.
J’insiste sur ce dernier point : la dimension humaine de l’approche qui
est proposée et que nous soutenons.
A l’heure du tout média, du tout internet, du « tout consommable » (y
compris les démarches individuelles
d’automédication par écran interposé…), nous reconnaissons et
promouvons des systèmes d’information de plus en plus per formants, mais n’en oublions pas
pour autant l’essentiel : le regard,
l’écoute, l’échange, le par tage,
soit, en deux mots, le lien social
qu’il nous appar tient, en tant que
responsables publics, de structurer, de renforcer.
La Région est heureuse, aux côtés
d’ARCOPRED, d’y apporter sa
contribution.
Nos autres Donateurs - Mécènes - Partenaires
Notre partenaire depuis l’origine
Nos partenaires institutionnels et fidèles
Nos partenaires privés avec lesquels nous bâtissons des programmes
de formation adaptés à leurs clients pour faciliter l’information
et la vie de nos aînés
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• Rédacteur en chef : Jean-Louis LAMARQUE
• Rédactrice Adjointe : Marie TOUCHON
• Comité de lecture : Jean-Noël BILLIOUD - Nicole BRAHIER
• Comité éthique et scientifique : Patrice DOUILLET - Jean THOULUC
• Conception, Réalisation et Impression : Soulié imprimeur Frontignan
Imprimé à 1 0 000 exemplaires
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