Le Magazine N°1 Novembre 2011 «La Santé des Bien-Portants» Apprendre pour Savoir Savoir pour Comprendre Comprendre pour Transmettre Transmettre pour Agir Sommaire • Edito .............................................................................................................................................................................................................. P. 2 • Avis d’expert ........................................................................................................................................................................................ P. 4 • Le Régime Méditérranéen ................................................................................................................................................... P. 5 • Points de vue l’Observatoire Régional de la Santé ............................................................................. P. 14 • Retombées économiques régionales.................................................................................................................... P. 18 • Un mot sur l’association ARCOPRED .................................................................................................................... P. 22 • Société ........................................................................................................................................................................................................ P. 23 • Coups de cœur ................................................................................................................................................................................. P. 27 • Ces rubriques vous appartiennent........................................................................................................................... P. 30 • Calendrier de nos conférences ..................................................................................................................................... P. 32 • Nos remerciements..................................................................................................................................................................... P. 36 édito Professeur Jean-Louis LAMARQUE "La Santé des Bien-Portants" C’est en 2009 que je terminais le rapport sur le vieillissement. Il m’avait été confié par le Conseil Economique et Social Environnemental Régional en tant que membre qualifié et doyen d’Age. Une référence qui ne rassure que certains. La collaboration étroite avec tous les acteurs et auteurs d’études récentes et anciennes portant sur la longévité de la population et, plus particulièrement avec l’INSEE, m’amenèrent aux constatations suivantes : - Première bonne nouvelle : La longévité allait croître considérablement – 3 mois de plus par an – plus de 83 ans pour les femmes et 76 ans pour les hommes. - Deuxième bonne nouvelle : Plus du tiers de la population est âgée en Languedoc-Roussillon, ce qui est très stimulant pour les politiques électorales. Encore un effort. - Troisième bonne nouvelle : Plus de 87% de la population âgée n’a pas de dépendances. Après 80 ans, trois sur quatre n’en ont pas. Ceci va à l’encontre des opinions répandues et des cris de désespoir de ceux qui ont en charge leur état de santé. Il faut changer l’abord du problème. Ceci m’a amené au CODERPA de l’Hérault, avec l’appui du Président André VEZINHET, à débuter une expérience sur « Prévention-Santé-Dépistage des Retraités et Personnes Agées. Simultanément, j’ai créé l’association ARCOPRED, sous la protection et le soutien quasiment exclusif du Conseil Régional et de son Président, Georges FRECHE, aujourd’hui disparu, mais dont Monsieur Christian BOURQUIN a repris directement le flambeau. Si le nombre de Personnes Agées augmente, il faut que cette vie gagnée le soit dans la qualité. La majorité étant bien portante, il faut l’empêcher d’être malade trop tôt, et diminuer le nombre, la gravité, la précocité des dépendances. C’est le rôle de la Prévention et du Dépistage, c’est ce que j’ai baptisé en toute modestie « La Santé des Bien-Portants » et la mettre volontairement à un niveau différent de la santé des malades déclarés, traités et suivis. Il y a longtemps, en 1957, réunis à Montréal, Nordiques, Anglo-Saxons et Québécois avaient conclu que les solutions de Prévention et de Dépistage sur l’ensemble de la population diminueraient beaucoup plus (à moindre coût financier) les maladies, les décès, les souffrances que les soins prodigués par la médecine classique sur les maladies déclarées. C’est pourquoi, en 1989, par le premier Dépistage de Masse Organisé du cancer du sein par unités mobiles, nous avons, avec Georges FRECHE, lancé une campagne unique en France et dans l’Europe du Sud. Elle porte ses fruits vingt ans après. 2 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants Le nombre des Cancers du Sein augmente, mais la mortalité diminue. Aujourd’hui, c’est par ARCOPRED que nous allons distribuer à tous, la connaissance et le savoir nécessaires pour obtenir les bénéfices de la Prévention et du Dépistage. Ce dernier ne s’adresse pas seulement au cancer, comme certains le croient ou veulent le faire croire, il s’adresse à toutes les maladies qui doivent être prises très tôt en compte pour avoir un meilleur résultat thérapeutique, des séquelles minimes, voire inexistantes : diabète, ostéoporose, maladies cardiovasculaires, troubles cognitifs, maladies ostéo-articulaires et bien d’autres bénéficient largement du système. Plus de seniors et de Personnes Agées, c’est donc un combat dans l’acquis des connaissances. Sur ce premier numéro, je voudrais souligner ce qui est connu de tous les médecins d’aujourd’hui mais déjà des anciens, Egyptiens, Juifs, Grecs, Arabes et ceux de notre Moyen-âge comme Arnaud de Villeneuve, grand Montpelliérain et Catalan, la manière de se nourrir est capitale pour la santé de l’homme. La longévité d’aujourd’hui est due, en grande partie, à ce qui s’est passé dans la deuxième partie du vingtième siècle. Progrès sociaux, protection accrue, travail moins pénible, nourriture en suffisance et en qualité, distribution normalisée et plus équitable, souci constant d’équilibre entre les valeurs nutritionnelles et le souci de protection sanitaire. Certains grands de la distribution ont pleinement compris et anticipé ces problèmes. Tout ne va pas si mal en France, loin de là. L’espoir est Devant. Le message est rassurant, clair, presque joyeux puisque c’est d’une vie heureuse dont on veut parler. Il suffit de se prendre en charge soi-même. Un effort simple. Comprendre pour Apprendre à bien vivre. C’est la « Santé des Bien-Portants », Prévention et Dépistage. Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 3 Avis d’expert Doyen de la Faculté de Médecine Professeur Jacques BRINGER Bien vieillir, c'est tout simplement continuer à bien vivre avec l'âge grâce à l'absence de maladie source de complications ou de handicaps. C'est aussi conserver suffisamment d'aptitudes physiques et de mémoire pour garder le goût de vivre, le désir, la curiosité alimentés par des projets et entouré d'un environnement affectif apaisant. de prévention et de dépistage ne sont pas aisées car touchant aux comportements individuels, à la personnalité et à l'environnement socioéconomique et culturel. Cependant, rien n'est possible sans transmettre les connaissances sur la santé et la maladie permettant aux personnes de comprendre pour espérer les voir infléchir leur comportement. Les objectifs d'ARCOPRED soulignent que l'amélioration et l'allongement de la qualité de vie passent par la prévention et l'atténuation des principales maladies chroniques que représentent les affections cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, le diabète, les cancers et encore les maladies ostéo-articulaires du vieillissement ainsi que les troubles prolongés neuro-psychologiques comme la dépression. Ces maladies chroniques sont fortement associées à un vieillissement précoce et plus rapide. L'ensemble de ces maladies chroniques ont de nombreux points communs car elles sont favorisées par des facteurs environnementaux (tabac, mauvaise nutrition, obésité ou dénutrition, manque d'exercice physique…). Dans le domaine de la prévention et du dépistage, les injonctions culpabilisantes et les prescriptions contraignantes n'ont pas de succès à long terme. Bien au contraire, elles induisent souvent des comportements d'évitement, de fuite et de déni, à l'opposé de l'objectif recherché. Combattre le vieillissement accéléré et ses conséquences revient à utiliser les armes communes, visant à prévenir ou réduire ces principales maladies chroniques. Se désintéresser de leur prévention et négliger leur détection renforce les formes précoces et graves du vieillissement avec un impact humain et économique considérable sur les individus, les familles et le pays. Les actions 4 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants Une politique de prévention demande une impulsion nationale et des stratégies régionales alliant des partenariats et des actions collectives pour la promotion des comportements de vie saine. Telle est justement la démarche de l'ARCOPRED dont l'objectif est de coordonner l'ensemble des actions régionales d'éducation à la santé, de prévention et de dépistage chez les personnes âgées. Saluons donc l'initiative et le dynamisme du Professeur Jean Louis LAMARQUE et de toutes les personnes qui l'entourent et/ou soutiennent cette importante action de santé publique régionale. Le Régime Méditerranéen Dans l'ensemble nous mangeons trop, 30 à 55 tonnes d'aliments dans la vie, et nous mangeons mal, trop de sucres, trop de viande, trop de graisses saturées et pas assez de légumes et de fruits. Quelques notions de métabolisme Tout le monde se rend compte qu'il est plus facile de faire rentrer des réserves de graisse dans l'organisme que de les faire sortir, mais sans trop comprendre pourquoi. Docteur Jean THOULUC médecin retraité de l’ASRAL8 Si je mange 10 grammes de beurre par jour en plus de mes besoins, j'aurai accumulé 3,6 kilos de graisse à la fin de l'année, soit 30.000 kilocalories. Je décide alors de faire 1 heure de marche par jour pendant 4 mois en plus de mes exercices habituels pour dépenser 30.000 kilocalories supplémentaires. Il serait logique que je perde 3,6 kilos, or mon poids reste le même ! C'est parce que l'organisme, pour un exercice d'une heure, va prendre les calories stockées dans le foie ou dans les muscles sous forme de glycogène (réserve de sucre). Il considère que la réser ve de graisse est trop précieuse pour la gaspiller, il la garde pour le cas où il faudrait traverser une période difficile. L'organisme humain est fait pour vivre dans l'environnement préhistorique et non dans l'environnement des supermarchés. des viscères et dans le foie. Il pouvait puiser dans cette réser ve pour sur vivre en cas de grand froid, dehors ou dans une caverne, ou pour traverser de grands espaces sans trouver de nourriture. Ceux qui survivaient avaient une réserve suffisante de "carburant". Ce sont eux qui ont sauvé la race humaine. Et cette période préhistorique c'est 99,9 % de l'histoire de l'humanité. En effet il s'est écoulé 5 millions d'années depuis l'apparition de l'australopithèque et 5 000 ans depuis la fin de la préhistoire. Aujourd'hui l'homme n'a plus besoin de cette merveilleuse stratégie métabolique. Pour la plupart d'entre nous cet héritage ne nous sert à rien. Nous ne traversons plus de grandes steppes à pied, nous avons des moyens de transport, nous n'avons plus en France de période de disette, les marchés, les supermarchés et les hypermarchés débordent de nourriture, nous n'avons plus à lutter contre le froid, quand notre salle de séjour est à 18 degrés nous allons régler le thermostat, nous avons même perdu notre faculté d'adaptation au froid. L'homme préhistorique n’avait pas souvent de mammouth à son plat du jour, il se nourrissait de petits animaux (serpents, tortues, grenouilles, rats, ..), qui courraient moins vite que lui, et de végétaux (feuilles, baies, racines tendres). Il ne mangeait pas toujours à sa faim mais lorsqu'il mangeait suffisamment il stockait son énergie sous forme de graisse dans 3 sites : sous la peau, autour Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 5 Non seulement les excès de mise en réserve de la graisse ne nous servent à rien mais ils nous sont défavorables, le rapport bénéfice/risque qui était en faveur du bénéfice a basculé et il est devenu en faveur du risque. Nous assistons, d'année en année, à une progression des maladies de surcharge : obésité, syndrome métabolique, hypercholestérolémie, diabète de type II, hyperuricémie, apnée du sommeil, et ces surcharges sont à l'origine de complications mortelles : infarctus du myocarde, accidents cardiovasculaires, artériopathies des membres inférieurs ; toutes ces maladies cardiovasculaires tuent autant que le cancer. Maladies cardiovasculaires et cancer sont les deux premières causes de mortalité. Nous devrions adapter notre alimentation aux nouvelles conditions de vie, mais au lieu de prendre en compte notre nouvel environnement nous faisons le contraire. Avant de remplir un nouveau caddy faisons un auto-bilan : le miroir est un mauvais conseiller. Dans une enquête de "Glamour", 75% des femmes interrogées s'estimaient trop grosses, alors que dans l'échantillon de l'enquête, 25 % seulement des sujets étaient en surpoids. Le poids à lui seul n'est pas une bonne indication, il doit être corrélé à la taille. La formule de référence choisie par les scientifiques dans le monde entier est l'Indice de Masse Corporelle, il est égal au poids en kilo divisé par le carré de la taille mesurée en mètre, l'IMC doit se situer entre 18 et 25, l'excès de poids débutant au-delà de 25. Une façon plus rudimentaire d'évaluer de la normalité du poids est le calcul de l'indice de Quételet, c'est un moyen un peu approximatif mais plus simple, il suffit de soustraire 105 au chiffre de la taille mesurée en centimètres. Les balances à impédancemètre donnent une information sur le poids mais aussi sur le taux de graisse. Le taux de graisse normal est 15 % chez l'homme et 20 % chez la femme. En cas d'excès de poids, il est intéressant de connaître la répartition de la graisse. Nous 6 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants avons vu qu'elle était répartie sur 3 sites : sous la peau, autour des viscères et dans le foie. - sous la peau elle peut s'apprécier en mesurant l'épaisseur du pli cutané de la face dorsale du bras. - autour des viscères le stock de graisse s'apprécie en mesurant le tour de l'abdomen, il doit être inférieur à 80 centimètres chez la femme et inférieur à 94 centimètres chez l'homme. Cette "bouée de sauvetage" est en réalité la graisse la plus dangereuse, celle qui nous fait couler ! - le troisième site est le foie, quand la graisse s'accumule dans le foie, l'homme fait un foie gras comme l'oie, les médecins désignent ce foie gras par le terme un peu pompeux de "stéatose hépatique non alcoolique". Nous avons parlé de la quantité des apports, mais il faut aussi considérer la qualité des apports. Notre organisme est constitué de 3 compartiments : - le tube digestif dans lequel nous mettons nos aliments, - le sang qui transporte les matériaux puisés dans le tube digestif, - et la cellule qui baigne dans le sang pour y puiser les éléments dont elle a besoin. Chacune de nos 100 trillions de cellules est une usine très complexe avec son noyau qui renferme le programme génétique, son cytoplasme et son enveloppe. Or la qualité de chaque cellule est liée à la qualité des éléments qu'elle peut puiser dans le sang. Par exemple si les cellules des dents ne trouvent pas de fluor, les dents seront de mauvaise qualité, si la cellule osseuse ne trouve pas de vitamine D, l'os sera de mauvaise qualité, si le neurone ne trouve pas des acides gras essentiels en C20 et C22, la membrane des neurones sera aussi de mauvaise qualité, il en est de même pour les cartilages articulaires, pour la peau, et pour tous les autres tissus. Vous êtes ce que vous mangez. On peut en avoir une preuve simple en observant la composition d'un œuf de poule, l'œuf est une grosse cellule, si on nourrit une poule avec des graines de blé et de lin, et si on compare ces œufs aux œufs habituels du commerce, on constate que les œufs de la poule nourrie avec des graines de blé et de lin est beaucoup plus riche en oméga 3 ; la qualité de la cellule est bien liée à la qualité de l'alimentation. Pourquoi fait-on tant de bruit à propos du cholestérol alors que l'essentiel est d'abord la façon de s'alimenter, c'est tout simplement parce que le marché des statines pour faire baisser le cholestérol est une "vache à lait" pour les laboratoires pharmaceutiques, le marché des statines représentait plus de 1 milliard de francs en l'an 2000. Tandis que prêcher pour une meilleure qualité de vie ne rapporte rien à son prédicateur. matières grasses, environ 100 grammes par jour d'huile d'olive. L'avantage de cette étude portait sur des alimentations homogènes. La France ne pouvait pas être dans une telle étude parce qu'il y a trop de différences entre l'alimentation d'un méridional et celle d'un normand. Ces résultats nécessitaient d'être contrôlés, c'est ce que fit l'OMS en 1987, mais les résultats de l'OMS furent encore plus caricaturaux. Sur 10 ans pour 100.000 habitants, on notait 386 morts par maladie coronarienne en Finlande et 7 en Crète, soit 55 fois plus en Finlande qu'en Crète. Cette étude ne pourrait plus être effectuée de nos jours car les fast-foods et le Coca-cola ont aussi envahi la Crète. L'idée lumineuse d'un Americain, Ancel KEYS Il est intéressant de noter que dans l'étude des 7 pays, les variations alimentaires n'étaient pas des petites variations : par exemple l'américain mangeait 273 grammes de viande par jour, pendant que le crétois en mangeait 35 grammes par jour, c'est à dire 7 fois moins, l'américain mangeait en moyenne 1 gramme de légumes secs par jour, alors que le crétois en consommait 30 grammes par jour, soit 30 fois plus. On savait que certaines populations avaient une meilleure longévité que d'autres. Jusqu'à l'époque moderne, l'homme a toujours mangé ce qu'il a trouvé dans son environnement, et il était intéressant de savoir si cet accroissement de la longévité dans certains pays était dû à l'alimentation, c'est ce qu'a voulu étudier Ancel Keys. En 1956 il a comparé l'alimentation et la longévité dans 7 pays, ce qui lui a permis de découvrir le miracle crétois. A la fin de cette étude, il a comparé le taux de mortalité coronarienne par 100.000 habitants sur 10 ans. Ce taux de mortalité était de 466 par an en Finlande et de 9 par an en Crète ! La mortalité était 50 fois plus élevée en Finlande qu'en Crête. Or les crétois étaient surtout des ruraux, ils étaient dans la région la plus pauvre d'Europe, ils avaient un système de santé rudimentaire, et ils avaient un régime riche en Bien sûr les chercheurs ne se sont pas contentés de ces chiffres, ils ont poussé les études plus loin pour vérifier que la cause de la longévité ne soit pas due à d'autres facteurs comme l'hérédité, l'ensoleillement, le stress, le tabagisme, la qualité de l'eau, l'exercice physique, tous les autres biais ont été exclus pour ne retenir que le facteur alimentaire. On a d'ailleurs d'autres études qui viennent conforter le rôle de l'alimentation dans la durée de la vie, comme l'étude de la longévité dans l'île d'Okinawa au Japon, c'est la population qui a la meilleure longévité dans le monde, mais le mode de vie des habitants d'Okinawa serait difficile à adapter chez nous. Ils ne consomment que 1.400 calories par jour, ils mangent du poisson cru, et ils sont nombreux à travailler à l'âge de 80 ans. Nous savons maintenant que nous pouvons changer notre vie en changeant notre alimen- Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 7 tation. La durée de la vie est passée de 40 ans à 80 ans en moins de 2 siècles, mais nous pouvons encore gagner des années et surtout des années sans invalidité. Actuellement entre celui qui mène une vie de patachon et celui qui a une bonne hygiène de vie, la différence de longévité est de 14 ans. Balayer les idées reçues Il faut se débarrasser de fausses idées qui n'ont aucune raison d'être et qui perturbent notre façon de nous alimenter. de matières grasses, je mange 10 grammes de graisse. Faux, pour les fromages le taux de graisse est calculé sur le produit sec. - Les épinards sont riches en fer. Faux, c'est une légende qui remonte à Popeye. - Les coquillages sont gras. Faux, tous les coquillages renferment moins de 2 % de graisse. - Les œufs font mal au foie. Faux, ils accélèrent la vidange de la vésicule biliaire mais ils n'ont aucun effet néfaste sur le foie. - Les édulcorants fatiguent le pancréas. Faux, le Candérel ne fait que tromper le goût, il ne stimule pas le pancréas contrairement à ce qui est écrit dans certaines revues grand public. Les bases du régime Ce n'est pas simple de consulter une table de composition des aliments de plusieurs pages, il vaut mieux avoir en mémoire un tableau simplifié par catégories d'aliments (tableau ci-dessous). COMPOSITION DES ALIMENTS Glucides 4kcal/g - La viande donne des forces. Faux, les protéines sont un matériau de construction des cellules. - L'œuf est le symbole de la création, certains pensent qu'en mangeant des œufs on améliore la fécondité. Faux, c'est en rester à la mythologie égyptienne qui nous raconte qu'Osiris est né d'un œuf. - Les vitamines sont une potion magique. Faux. Les vitamines sont à prescrire que pour des carences vitaminiques bien ciblées, comme l’hypo-vitaminose D chez la personne âgée. - Le lait est indigeste. Faux, excepté pour les rares cas d'intolérance au lactose. - Le yaourt est décalcifiant. Faux, au contraire il apporte plus de calcium que le lait. - Le beurre et la margarine sont plus gras que l'huile, ou l'huile d'olive est moins grasse que les autres : faux, pour tous les corps gras, 1 gramme apporte 9 kilocalories. - Les légumes verts surgelés ont perdu leurs vitamines. Faux, la congélation est un bon moyen de conservation. Si je mange 20 grammes de fromage à 50 % 8 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants Produits végétaux Pain Autres céréales (cuites) Légumes frais Légumes secs (cuits) Fruits frais Huile Produits animaux Viande Poisson Lait Fromage frais Fromage durs 55% 20% 5% 20% 15% Protides 4cal/g Lipides 9kcalg +++100% 20% 20% 4% 10% 30% 5 à 30% 5% 10% 30% Ce tableau permet de calculer les quantités de protides et de glucides ingérés, et nous verrons plus loin comment choisir les bons corps gras. Pour comprendre l'alimentation du crétois il faut se situer dans le paysage de la Crète, le crétois va adapter son alimentation à son environnement. Il cultive le blé, la vigne, l'olivier, le figuier. Il élève des ovins, des caprins et des animaux de basse cour. Il pêche du poisson de mer. La Crète offre 2.000 espèces de végétaux différents. Le crétois a très peu modifié son alimentation entre le néolithique et les années 60. Les végétaux Les féculents Ils se préparent crus, cuits, à la vapeur, en soupe, grillés, au four, ou à l'étouffée. Les légumes frais sont riches en antioxydants (polyphénols, vitamine E, vitamine C, caroténoïdes), ces antioxydants protègent les vaisseaux, ils protègent aussi les cellules contre le vieillissement. Le pouvoir calorique des légumes frais est faible mais ils apportent des fibres qui assurent la satiété; ces fibres régulent aussi l'absorption des nutriments et régularisent le transit intestinal. Dans la catégorie des féculents on place les céréales (riz, pâtes, semoule, pain), les légumes secs et les tubercules comme la pomme de terre, celle-ci étant inconnue dans la Crète ancienne. Les féculents sont des glucides lents, leur absorption est étalée dans le temps. Les légumes secs sont bon marché et sont trop souvent négligés. Par contre les glucides rapides qui ont un goût sucré (sucre, confiture, friandises) sont le plus souvent des produits industriels, leur ingestion entraîne un pic d'insuline, puis une chute de la glycémie, puis une sensation de faim. Il faut consommer des féculents mais laisser tomber les sucres rapides. Le crétois cultive le blé, dans l'antiquité les galettes sont fabriquées sans levure, plus tard apparaîtra la technique du pain avec l'apport de la levure. L'orge et le mil sont peu utilisés, le riz et le maïs sont inconnus. La fève est une des plantes les plus anciennement cultivées, c'est depuis longtemps le plat national en Egypte et les liens entre Crète et Egypte sont bien connus. Les lentilles, originaires du Moyen Orient, sont abondamment cultivées en Crète. Autrefois on savait attendre les saisons pour consommer un aliment, quand la nature n'offrait pas des légumes verts, les anciens mangeaient des légumes secs... Les légumes frais On en distingue 3 catégories : - les feuilles, - les racines, - les fruits et graines de légumes. Le seul légume méditerranéen que connaît le crétois parmi les 4 principaux (poivron, aubergine, courgette, tomate) est l'aubergine. Il consomme du pourpier qui est riche en oméga 3, des asperges, des radis, des concombres, des cardons, des blettes, de la chicorée, ainsi que l'ail, l'oignon et le céleri. Dans le site de Malia on a découver t des résidus de repas comportant de la coriandre et du fenouil. Dans l'alimentation du crétois on trouve aussi la bourrache, le salsifis, les scorsonères. Par contre sont inconnus à cette époque betteraves, endives, choux fleurs, brocolis, haricots ver ts, poireaux, carottes, mâche, choux de Bruxelles, or tous les légumes frais ont à peu près les mêmes avantages pour la santé, ce qui nous laisse, par rapport au crétois ancien, un choix alimentaire considérable. Les fruits Nous devons consommer une portion de fruits à chacun des 3 repas, c'est à dire 200 grammes de fruits frais 3 fois par jour. Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 9 Le crétois connaît la pomme, le poirillon, le coing, les arbouses, la grenade, les nèfles, le pignon, les châtaignes, les sorbes (qu'il fait cuire et qu'il rince pour éliminer les toxiques), les dattes, mais surtout le raisin, la figue et l'olive. Le crétois mange le matin une tartine de pain imprégnée d'huile d'olive, c'est la même huile qui lui ser t pour alimenter ses lampes à huile. Ici, comme pour les légumes frais, tous les fruits ont le même avantage pour la santé, nous avons donc un choix plus important que les crétois avec en particulier l'apport des fruits exotiques.. Les plantes aromatiques Nous pouvons en user largement sans inconvénient pour la santé, elles donnent du goût aux aliments. Le crétois consomme les câpres, le thym (farigoule), le basilic (pistou), la sarriette, l'origan, le cumin, l'oseille, les feuilles de fenouil, le céleri, l'anis vert, la menthe. La cuisine crétoise est une cuisine à recettes simples mais avec des plats très parfumés. La viande Pour obtenir 1 kilo de protéines animales il faut 10 kilos de protéines végétales et 15.000 litres d'eau. De plus les animaux polluent l'atmosphère, aggravant l'effet de serre, et ils polluent souvent les sols et les cours d'eau par leurs rejets de nitrates. L'excès de consommation de viande dévie l'équilibre acido-ba- 10 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants sique vers l'acidité, or l'acidité favorise la fuite rénale du calcium. Ces arguments font le succès du végétarisme et du végétalisme. Nous avons besoin de consommer de la viande, mais en faible quantité et en choisissant des viandes maigres (se souvenir que plus l'animal court vite et plus sa chair est maigre). En Crète la viande est réservée aux occasions festives. Les bovins sont peu nombreux, ils ne sont pas adaptés à un pays dépour vu de grandes prairies, ils ser viront d'animaux domestiques plutôt que d'animaux de boucherie. Une des gravures les plus anciennes que nous connaissions est le saut à la perche des crétois par dessus un taureau, ce qui prouve leur présence dans l'antiquité. Les ovins par contre sont adaptés à la végétation, le bélier, le mouton, la brebis, l'agneau y sont élevés. Les caprins quant à eux, sont élevés surtout pour la production de lait. Le porc est un porc sauvage comme en Corse, c'est un porc maigre. Les volailles ont une alimentation naturelle et produisent des œufs riches en oméga 3. Le lapin fournit une viande qui ne comporte que 9% de matières grasses. Le crétois consomme également beaucoup d'escargots après les pluies de printemps et d'automne. Les produits de la mer Les poissons apportent des acides gras essentiels pour construire la membrane de nos cellules, ce sont l'acide eicosapentaénoïque et l'acide docosahexaénoïque. Les poissons les meilleurs marchés, comme la sardine ou le maquereau, sont aussi riches en acides gras indispensables que les autres, mais leur prix va augmenter si on continue à dépeupler la mer à la cadence actuelle.. Les crétois ont du poisson frais sur les côtes (loup, thon, rouget, mulet, daurade, rascasse, espadon, ..). Mais ceux qui vivent à l'intérieur de l'île consomment aussi du poisson, car ils savent le conser ver. Pour la morue, les sardines, les anchois, ils utilisent le salage, quant au maquereau ou à l'anguille ils les conservent par fumage. Ils consomment également du tarama qui est composé d'œufs séchés de poissons. Dans les produits de la mer consommés par les crétois, il faut aussi citer les mollusques (huîtres, moules, palourdes, calmars, seiches, poulpes, oursins, coques, bigorneaux) et les crustacés (langoustes, homards, crabes, crevettes, langoustines). Les laitages Le lait doit être consommé entièrement écrémé, pour profiter de l'apport de calcium sans avoir l'inconvénient des graisses saturées que contient le lait entier. La consommation devrait être d'un demi-litre par jour ce qui apporte 500 milligrammes de calcium. Les fromages complèteront la ration calcique pour parvenir à un gramme de calcium par jour. Faire un repas avec un fromage blanc ou un yaourt naturel et un autre repas avec un fromage dur peu gras, tel que du fromage de chèvre, du Brie ou du Hollande. Les crétois consommaient du lait de brebis et de chèvre, des yaourts et du fromage. C'est un livreur de lait en Crète qui aurait découvert le fromage, il avait utilisé comme outre un estomac de ruminant dans lequel il restait un peu de présure, il devint probablement le premier fabriquant de fromage. Les graisses animales et végétales On les trouve dans des végétaux, ce sont les huiles, et dans les animaux, ce sont les graisses cachées de la viande, du poisson et des laitages. Les acides gras sont des chaînes de carbone de 18 à 22 atomes de carbone. Entre les atomes il y a soit une simple liaison soit une double liaison. On parle d'oméga 3, oméga 6 ou oméga 9 lorsque la première double liaison se trouve sur le 3e, le 6e ou le 9e carbone. Le colza et la noix sont les aliments les plus riches en oméga 3, la noix peut aussi être prise sous forme d'huile d'assaisonnement. On peut diviser les acides gras en 3 catégories : les saturés, les mono-insaturés et les poly-insaturés. - Les graisses saturées augmentent le taux de cholestérol et l’agrégation plaquettaire, à l’origine de l’obstruction des artères. Ce sont en gros les graisses d’origine animale, on les rencontre dans la viande, la charcuterie, et les produits animaux comme le lait, la crème, le fromage ou le beurre. Leur apport dans l’alimentation devrait être limité à 25 %. - Les graisses mono-insaturées devraient représenter 60 % de l’apport. L’huile d’olive est la plus riche en acide gras mono-insaturé, mais on peut aussi en trouver dans le foie gras. - Les graisses polyinsaturées devraient représenter 15% de l’apport des corps gras. Elles ne peuvent pas être synthétisées par l’organisme. Les plus intéressantes sont celles qui ont trois doubles liaisons, elles ont un effet protecteur des artères par leur effet antiagrégant et elles sont indispensables pour une bonne maturation des cellules cérébrales, on les trouve dans le poisson. Il est pourtant loin le temps où les enfants avaient tous les jours la chance d’avoir leur dose d’huile de foie de morue qui était donnée pour la vitamine D, alors qu’elle était particulièrement intéressante pour les acides gras essentiels. Les deux huiles végétales de choix pour l’utilisation quotidienne sont l’huile d’olive et l’huile de colza : - l’huile d’olive est riche en acide oléique qui est un acide gras mono-insaturé (c’est-à-dire avec une seule double liaison), - l’huile de colza a l’avantage d’être riche en acide linolénique qui a est un acide gras à trois doubles liaisons. De plus, c’est un oméga 3, c’est-à-dire qu’une de ses doubles liaisons se trouve sur le 3e carbone. Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 11 L’eau Elle constitue 60 % du poids de notre corps, il faut préférer les eaux dures, riches en calcium, et ne pas consommer les eaux passées dans un adoucisseur, qui sont enrichies en sodium. L’eau en bouteilles est 200 fois plus chère que l’eau du robinet qui apporte la même sécurité, du moins en France. Il faut un apport d’un litre d’eau de boisson par jour, en plus de l’eau apportée par les aliments. Un peu de café ou de thé pris tous les jours n’ont aucun inconvénient, l’apport d’antioxydants par le thé vert est intéressant. Le vin Il ne faut pas le dédaigner, il a un effet favorable en quantité raisonnable, il inhibe l’agrégation plaquettaire et augmente le taux du bon cholestérol (HDL). En plus le vin est riche en polyphénols, qui sont des antioxydants, tout particulièrement le resvératrol. Selon l’American Heart Association, le buveur modéré de vin a une espérance de vie supérieure de 3,8 ans par rapport au non buveur. Autrement dit, ne pas boire ce n’est pas bon pour la santé, boire un peu c’est bon, et boire trop c’est nocif. Le sel L’apport nécessaire est de 2 à 3 grammes par jour, le sel contenu dans la ration de pain est suffisant. Il ne faut donc pas ajouter de sel dans les plats, certains vont même jusqu’à ajouter systématiquement du sel 12 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants dans les plats avant de les avoir goûtés, ce qui est une mauvaise habitude. Le français consomme en moyenne 10 à 12 grammes de sel par jour, c’est beaucoup trop. Nos conseils portent toujours sur des sujets en bonne santé, car dans certaines maladies ou chez un vieillard anorexique et hypotendu on conseillera d’augmenter la ration de sel. Rappelons les 4 principes du régime méditerranéen : - consommation abondante de végétaux, - diminution de la viande en faveur du poisson, - remplacement des graisses animales par l’huile d’olive et l’huile de colza, - un bon verre de vin par jour. EXEMPLE PRATIQUE DE REGIME A SUIVRE Les quantités d’aliments seront fonction du poids. AU PETIT DEJEUNER - lait entièrement écrémé avec un arôme : café, thé, chicorée ou chocolat, - céréales : pain ou pétales de céréales, - un fruit frais et quelques fruits secs. A MIDI Pain : de n’importe quelle céréale, mais de préférence complet, Une portion d’un autre glucide lent : - céréale : riz complet, pâtes complètes, semoule, Ou pommes de terre, Ou légume sec : lentilles, pois cassés, haricots secs, Une ou plusieurs portions de légumes verts (crus ou cuits ou en soupe) : légumes feuilles : salade, épinards, chou, endives, Ou légumes racines : carottes, betteraves, oignons, Ou légumes fruits : concombre, aubergines, haricots verts, poivron, tomate, Une portion de protéine animale : poisson (3 fois par semaine), Ou volaille sans la peau ou lapin (2 fois par semaine), Ou 2 œufs (1 fois par semaine), Ou viande maigre de boucherie (1 fois par semaine). Un laitage : une portion de fromage blanc, Ou un yaourt maigre. Une portion de fruit frais : soit un fruit normal, soit plusieurs petits fruits. Aromates à volonté : thym, girofle, poivre, muscade, vinaigre, ail, oignons, curcuma, … Boissons : un verre de 20 centilitres de vin rouge, excepté chez la femme enceinte, eau, éventuellement café, Sel : saler très peu ou pas du tout, le sel contenu dans le pain suffit pour la ration journalière, Huile d’olive et huile de colza : pour assaisonnement, l’huile d’olive résiste mieux à la cuisson que l’huile de colza, mais l’huile de colza crue apporte un supplément d’Omega 3. LE SOIR - même programme qu’à midi, - mais pas de poisson ni de viande, - pas de vin si on a déjà bu 20 centilitres au repas de midi, - remplacer le fromage frais par du fromage à pâte dure, à moins de 25%. Eviter l’abus de viande rouge, de charcuterie grasse, de fritures, de pâtisserie, de beurre, de crème, de glaces, de confiserie. LE DERNIER CONSEIL Ne pas être captif de l’industrie agro-alimentaire. Les fabricants nous offrent des produits transformés, ils nous séduisent par leur présentation, par la facilité des préparations des produits cuisinés, par leur publicité (le 2e paquet est gratuit, alors que le prix payé correspond au prix de 2 paquets !), par les mensonges, par omission. Un produit « allégé en graisse » est plus sucré pour avoir du goût, et un produit « allégé en sucre » est enrichi en graisses pour avoir du goût. Ou bien s’il s’agit d’un beurre allégé, on paye alors 100 grammes de beurre pour n’en avoir que 50 grammes, ce serait plus simple et moins onéreux de charger un peu moins la tartine avec du beurre normal. Moralité il faut bien lire les étiquettes pour rejeter les acides gras trans, les acides gras hydrogénés, les graisses dites ‘’végétales’’ qui sont en général des graisses saturées comme l’acide palmitique. La solution c’est le régime méditerranéen avec les ingrédients naturels qu’utilisaient nos grand-mères. ALIMENTATION SANTE POULET AUX COURGETTES Ingrédients - 1 poulet, huile d’olive, sel, poivre, 150g de tomates concassées, 600g de courgettes, ail, oignon, fenouil, vin blanc, jus de citron. Préparation Enduire le poulet d’huile d’olive, le saler et le poivrer, le faire dorer de toutes parts dans une cocotte. Ajouter 150g de tomates concassées, 600g de courgettes coupées en gros dés, l’oignon, l’ail et le fenouil hachés. Mouiller avec un verre de vin blanc, le jus d’un citron, remuer. Faire cuire à feu doux pendant 40 minutes. Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 13 Point de vue de l’Observatoire Régional de la Santé Extrait du document « Baromètre santé nutrition : Alimentation méditerranéenne en Languedoc-Roussillon » / Auteurs : Inca Ruiz (ORS L-R), Martine Padilla (IAMM), Geneviève Le Bihan (Cres LR) et Bernard Le Désert (ORS L-R). Quelle est aujourd’hui la place de l’alimentation méditerranéenne dans le quotidien des Languedociens et des Roussillonnais ? L’alimentation méditerranéenne est l’héritage de millénaires d’échanges des peuples, des cultures, des aliments tout autour du Bassin méditerranéen. A maturité au milieu du XXe siècle, elle fut reconnue officiellement par l’Organisation Mondiale de la Santé comme exemplaire en 1974 ; depuis traduite sous forme de recommandations illustrées par une pyramide, elle est largement diffusée et utilisée dans les plans gouvernementaux de promotion de la santé par l’alimentation dans les pays anglo-saxons. Elle est aujourd’hui progressivement en dérive avec la dissémination d’une culture alimentaire urbaine de type septentrional à base de technologie. Une pyramide modernisée, plus conforme aux dernières avancées scientifiques, a été établie par un collectif de scientifiques méditerranéens1. Elle est présentée en figure 1 et pose les questions de : • La consommation de produits frais ou peu transformés, locaux et de saison • La balance entre aliments énergétiquement denses et nutritionnellement denses en lien avec plus de sédentarité • La disponibilité, l’accessibilité et le coût des denrées recommandées • L’adaptation aux variations des contextes géographiques, socioéconomiques et culturels. La demande faite à l’Unesco de reconnaître l’alimentation méditerranéenne comme un patrimoine de l’humanité, témoigne de l’intérêt mondial de cette « diète » au sens étymologique du mot grec diaita, qui devint plus tard diaeta en latin et qui signifie « manière de vivre ou style de vie ». Figure 1 : Alimentation de type méditerranéen Source : Groupe CIISCAM, 2009 L’étude pionnière des « sept pays » et de nombreuses recherches récentes ont établi un bénéfice santé associé à l’adhésion au modèle alimentaire traditionnel crétois des années 60. Elle est caractérisée par une grande variété de produits végétaux (céréales, fruits, légumes, légumineuses, fruits à Consommation coque), de l’huile d’olive HEBDOMADAIRE comme graisse principale, du poisson et des coquillages, peu de viande rouge (surtout Consommation constituée de mouton et JOURNALIÈRE de chèvre), une quantité modérée de produits laitiers essentiellement fer- Repas PRINCIPAUX mentés (yaourts), peu d’alcool sous forme de vin au cours des repas. 2 portions GATEAUX 2 portions VIANDE 1 portion produit de CHARCUTERIE 1-2 portions VOLAILLE 2 portions POISSON CRUSTACÉES MOLLUSQUES 1-2 portions FRUITS A NOIX, GRAINES, OLIVES 2-3 portions LAIT et PRODUITS DÉRIVÉS (de préférence à faible teneur en graisse) 1-2 portions FRUITS MAINTENIR DES PORTIONS MODÉRÉES (elle peuvent varier à l’échelle nationale) 2-4 portions ŒUF BOIRE DU VIN AVEC MODÉRATION EN RESPECTANT LES TRADITIONS SOCIALES ET RELIGIEUSES 2 portions LÉGUMES Herbes, épices, ail , oignon (pour réduire l’addition de sel) 3-4 portions d’HUILE D’OLIVE 1-2 portions LEGUMES 1-2 portions de PAIN, PÂTES, RIZ, COUSCOUS et d’autres céréales, de préférence intégrales Varier les couleurs ACTIVITÉS PHYSIQUE 1 Groupe du CIISCAM, parme novembre 2009 14 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants CONVIVIALITÉ BOIRE DE L’EAU SAISONNALITÉ BIODIVERSITÉ ET DURABILITÉ PRODUITS LOCAUX ET TRADITIONNELS Les résultats présentés ici proviennent des données issues du Baromètre santé nutrition 2008 réalisé en Languedoc-Roussillon et concernent des personnes âgées de 18 à 75 ans. Le concept de l’alimentation méditerranéenne est globalement bien connu par les habitants du Languedoc-Roussillon : 83,2 % déclarent avoir entendu parler de l’alimentation méditerranéenne et 16,8 % avouent ignorer complètement ce concept. Sa propre alimentation est perçue le plus souvent comme plutôt proche d’une alimentation méditerranéenne. En effet, plus des trois quart ont le sentiment d’avoir une alimentation proche de celle-ci. Ceci est le plus souvent lié à un attachement aux racines culturelles : « se sentir proche de l’alimentation méditerranéenne » est associé en premier lieu à une reproduction d’un mode d’alimentation de type « tradition ou habitudes familiales », cité par la moitié des habitants ayant déclaré avoir entendu parler de l’alimentation méditerranéenne et la pratiquer. La recherche de goût et de saveurs arrive ensuite (39,5 %) puis les bénéfices d’une telle pratique pour la santé (28,1 %) et le souhait de privilégier des produits locaux (21,8 %). L’effet « mode » est très marginal (0,7 %). Des pratiques alimentaires plus satisfaisantes pour ceux qui se disent proches de l’alimentation méditerranéenne mais restent encore loin des repères Programme National Nutrition Santé. Les habitants du Languedoc-Roussillon percevant leur alimentation comme proche de l’alimentation méditerranéenne sont plus nombreux à déclarer une consommation de fruits et légumes, de féculents et de poissons conforme aux repères PNNS2 que les personnes se sentant éloignées de l’alimentation méditerranéenne. Toutefois, seulement 20,2 % des personnes se sentant proches de l’alimentation méditerranéenne ont déclaré avoir consommé au moins 5 fois des fruits et légumes la veille de l’enquête (contre 11,3 % de celles se disant éloignées). Pour les féculents, elles sont 73,9 % à en avoir consommé au moins 3 fois la veille de l’enquête contre 57,7 %. 2 Enfin, 53,5 % d’entre elles consomment au moins 2 fois par semaine du poisson contre 37,3 % de celles se disant éloignées de l’alimentation méditerranéenne (Figure 2). L’utilisation de l’huile d’olive pour la cuisson des aliments ou pour l’assaisonnement est plus fréquente chez les personnes se sentant proches de l’alimentation méditerranéenne que les autres (respectivement 27,6 % contre 15,2 % et 67,2 % contre 55,6 %). 80 % 73,9 73,6 68,5 57,7 60 53,5 37,3 40 27,9 20 22,6 20,2 11,3 0 Fruits et légumes* Féculents* Viande -Poisson - Produits laitiers* Œufs* Proche Poisson** Éloignée Figure 2 : Consommations alimentaires déclarées conformément aux repères PNNS selon la proximité de l’alimentation méditerranéenne *la veille de l’enquête - ** dans les 15 derniers jours précédant l’enquête Source : Baromètre Santé nutrition 2008 – ORS Languedoc-Roussillon. Inpes – Exploitation ORS L-R Pour plus des deux tiers des habitants en Languedoc-Roussillon, l’alimentation méditerranéenne rime avec « traditionnelle » (72,2 %), « festive » (66,9 %) et « estivale » (65,7 %). Plus de la moitié pense que c’est une alimentation plutôt rurale. Près de la moitié (47,8 %) estime qu’elle n’est pas « bon marché » et 30,8 % qu’elle est « longue à préparer » Mais près de 28,0 % pensent aussi qu’elle est bon marché et 45,1 % qu’elle est facile à préparer. Leur avis est aussi très partagé sur sa frugalité puisque 44,8 % l’estiment en effet frugale, 38,7 % la caractérisent comme copieuse. La plupart des caractéristiques de l’alimentation méditerranéenne est bien connue dans l’ensemble à l’exception « l’alimentation méditerranéenne est frugale, légère », « n’est pas riche en viande » et « n’est pas copieuse » (Tableau 1). Cf. fiche thématique « Consommations alimentaires en Languedoc-Roussillon » Baromètre santé nutrition 2008 Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 15 À votre avis, les éléments suivants caractérisent-ils l’alimentation méditerranéenne ? % Riche en huile d’olive (Oui) 74,9 Riche en fruits et en légumes (Oui) 69,4 Riche en produits de la mer (Oui) 69,2 Bonne pour la santé (Oui) 67,2 Associé au vin (Oui) 63,5 Riche en sucre (Non) 60,5 Frugale, légère (Oui) 44,8 Riche en viande (Non) 40,4 Copieuse (Non) 37,0 La majorité des habitants de la région privilégie les produits locaux. Tableau 1 : Connaissances sur les caractéristiques de l’alimentation méditerranéenne, à partir de quelques propositions : pourcentage de réponses correctes* Source : Baromètre Santé nutrition 2008 – ORS Languedoc-Roussillon. Inpes – Exploitation ORS L-R. *ne sont présentées que les réponses correctes parmi 3 possibilités oui, non ou ne s’est pas prononcé. En Languedoc-Roussillon, la renommée de l’alimentation méditerranéenne repose essentiellement sur le bénéfice pour la santé (48,1 %), la tradition régionale (33,5 %) et le moyen de privilégier des produits locaux (32,9 %). L’argument commercial et l’effet de mode viennent en dernières positions (respectivement 18,4 % et 10,0 %). Le bénéfice pour la santé et le moyen de privilégier des produits sont plus souvent cité par les retraités et l’effet de mode par les plus âgés (55-75 ans) (Figure 3). 80 % 59,6 60 48,3 40 35,2 40,1 29,6 32,4 32,7 30,9 34,5 21,6 19,8 20 13,7 0 Bénéfice pour la santé Tradition régionale 18 -34 Privilégier des produits locaux 35 -54 Argument commercial En conclusion Si le concept de l’alimentation méditerranéenne reste bien connu - sans doute grâce aux grandes campagnes génériques de recommandations inspirées de la pyramide méditerranéenne - c’est surtout le fait des populations les plus privilégiées. Ce sont en effet les diplômés et les revenus élevés qui en ont connaissance (91,7 % contre 82,7 % et 92,4 % contre 78,3 %). On constate un lien culturel affirmé : ceux 10,0 12,4 7,3 qui la connaissent, la pratiquent et se sentent proches de la culture méditerraEffet mode néenne. 55 -75 Figure 3 : Principale raison citée à la question « Pourquoi parle-t-on de l’alimentation méditerranéenne ? » selon l’âge Source : Baromètre Santé nutrition 2008 – ORS Languedoc-Roussillon. Inpes – Exploitation ORS L-R. 16 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants Plus des deux tiers des habitants de la région (70,3 %) déclarent privilégier l’achat de produits originaires de la région. Cette pratique augmente avec l’âge. Elle passe de 53,2 % des 18-34 ans à 87,6 % des 55-75 ans. Les habitants de la région dont la mère est née en France métropolitaine ou en Europe méditerranéenne, sont plus nombreux à privilégier les produits locaux que ceux de mères originaires des pays du sud de la Méditerranée (respectivement 73,9 % et 85,3 % contre 64,8 %). Les fruits et les légumes originaires du Languedoc-Roussillon sont les produits locaux les plus privilégiés. La moitié des habitants de la région privilégient avant tout les fruits (51,1 %) et les légumes (49,2 %) de la région. Loin derrière viennent le vin (14,9 %), la viande (12,7 %), le poisson (10,8 %) et le fromage (9,0 %). L’huile d’olive est citée par très peu de personnes (5,6 % seulement des habitants de la région) ainsi que les « fruits de mer, coquillage, crustacés » (4,1 %). Les jeunes générations âgées entre 12 et 17 ans ne sont pas aussi investies dans cette culture : ils sont peu renseignés sur ce concept (66,3 %) et s’en sentent même éloignés dans leurs pratiques alimentaires pour 33,7 % d’entre eux. Ce qui rapproche de ce type d’alimentation les habitants de la région, c’est avant tout la reproduction de la tradition (51,7 %) et la recherche de goûts et saveurs appréciées (39,5 %). L’argument santé et la valorisation du local sont moins importants. L’alimentation méditerranéenne s’affirme comme une alimentation de commensalité, surtout chez les ménages aisés ; le goût est une affaire de femmes et de diplômés ; la santé est surtout invoquée par les personnes âgées isolées, ainsi que le local. jeunes, s’appuyer sur des motivations sociales et collectives (solidarité, partage, durabilité, résistance au modèle anglo-saxon) plus qu’individuelles (santé) ne serait-il pas plus efficace pour sa promotion ? Pour en savoir plus : http://www.ors-lr.org/ → Travaux et études → Accès thématique → Nutrition ou http://www.grsp-lr.sante.fr/nutrition_sante Si les caractéristiques intrinsèques de l’alimentation méditerranéenne sont correctement perçues par le plus grand nombre (riche en huile d’olive, en fruits et légumes, en produits de la mer, associée au vin), d’autres caractéristiques ne sont pas également partagées et traduisent les difficultés de perception concernant les quantités, le coût et la facilité de préparation : elle est jugée copieuse pour 38,7 % des enquêtés, mais frugale et légère pour 44,8 % ; elle est dite bon marché pour 27, 8 % et coûteuse pour 47,8 % et 24,4 % ne se sont pas prononcées ; si elle est longue à préparer pour certains (30,8 %), elle est facile à préparer pour d’autres (45,1 %) et 24,1 % ne se sont pas exprimés sur ce point. Sa renommée tient surtout à son lien avec la santé (48,1%), son ancrage territorial avec le maintien d’une tradition régionale (33,5 %) et le fait qu’elle privilégie les produits locaux (32,9 %). Près des trois quarts de la population disent privilégier les produits locaux ; ce sont surtout les fruits et les légumes qui en bénéficient, puis le vin. Les autres denrées alimentaires locales sont par contre peu courtisées. La bonne connaissance de l’alimentation méditerranéenne ne suffit pas pour une mise en application, même par les convaincus. La tradition semble un argument du passé ou réser vé aux plus aisés. Les produits à forte typicité régionale sont moins privilégiés dans les achats en région (effet de la mondialisation ? Effet prix lié à la crise ?). La population languedocienne et roussillonnaise est encore un peu méditerranéenne, mais de moins en moins… L’argument santé utilisé jusqu’alors est-il le plus opportun ? En particulier pour les Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 17 Retombées économiques régionales Jean-Claude MONTIGAUD / Ingénieur INRA Régime méditerranéen de consommation et analyse économique Montpellier - le 23/01/2011 I - Bref rappel sur les travaux antérieurs en matière d’économie agroalimentaire Les économistes ne sont intéressés à la consommation alimentaire que tout récemment. Il faut en effet attendre les travaux de Louis Malassis pour voir surgir ce que l’on pourrait appeler une école (plutôt Montpelliéraine) de l’agroalimentaire. Les principales étapes de ces travaux sont les suivantes : 1/ on s’intéresse d’abord à la description et au fonctionnement du secteur agroalimentaire qui va de l’agriculture (et de ses industries d’amont) vers la transformation, la mise en marché, la distribution (gros et détail) et la consommation (on y distingue deux segments : les ménages et les consommations collectives) ; 2/ on s’intéresse ensuite aux bases historiques du développement agroalimentaire, le champ d’analyse étant plus particulièrement l’ouest européen. Quatre périodes sont distinguées, l’économie de cueillette, l’économie agricole domestique, l’économie agricole commercialisée et diversifiée et, enfin, l’économie alimentaire agro-industrielle internationalisée et diversifiée ; 3/ la dernière étape (la plus intéressante pour l’analyse des consommations) concerne l’économie agroalimentaire mondiale dans la période récente. On y distingue en effet un phénomène de bipolarisation : d’une part la surconsommation, la richesse et ses conséquences (obésité, maladies cardiaques, diabète…) et d’autre part, la sous- 18 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants consommation et la sous-production (la faim dans le monde). On s’intéresse ici au premier aspect, à savoir les phénomènes de surconsommations dans les pays développés. Ceci, engendrant des coûts (très élevés pour le budget des Etats), la plupart des grands pays ont mis en place des programmes de prévention portant sur la qualité de l’alimentation, le comportement des « consommateurs » et d’une façon plus générale la mise en place d’une politique alimentaire. Exemples : aux Etats-Unis, le programme « Body Works » lancé en 2006 et plus récemment le programme « Let’s Move » de Michelle Obama ; en France, le Programme national nutrition santé (PNNS) 2001-2006 et le PNSS 2006-2010. Nous prendrons l’exemple du PNNS 2006-2010. II - Le Programme national nutrition santé 20062010 1/ Le contexte L’obésité croît rapidement en France, spécialement depuis le début des années 1990 ; mais surtout elle apparaît pour les plus jeunes (16% des enfants en surpoids contre 5% en 1980) et frappe surtout les populations défavorisées (25% des enfants défavorisés). Les pathologies associées à une mauvaise nutrition (les maladies cardiovasculaires entraînent 170.000 morts par an ; le diabète « gras » touche 2 millions de français mais aussi les cancers, l’ostéoporose, l’anorexie…) pèsent très lourd dans les dépenses de l’assurance maladie (ces pathologies coûtent 5 milliards d’euros par an, la part attribuée à la mauvaise nutrition atteindrait 800 millions d’euros). 2/ Le contenu du deuxième PNNS Face à l’accroissement de l’obésité et des pathologies liées à une mauvaise nutrition, il est nécessaire de refonder la politique nutritionnelle en lui donnant de nouvelles ambitions en matière de prévention, tournées sur l’éducation nutritionnelle, et prévoyant d’agir aussi sur l’offre alimentaire, le dépistage précoce et la prise en charge des troubles nutritionnels (obésité, dénutrition), le ciblage des populations défavorisées et des personnes précaires et la mobilisation des acteurs associatifs et des collectivités locales. Le PNNS 2 retient une série d’objectifs quantifiés de réduction des déficiences nutritionnelles. Il s’est fixé 9 objectifs prioritaires (comme -20% de la prévalence du surpoids ; 5% de la cholestérolémie moyenne ; +25% de personnes à l’objectif en matière d’activité physique ; augmentation des consommations de fruits et légumes) dont il assurera le suivi et l’évaluation régulière. L’effort conjoint de l’Etat et de l’Assurance Maladie en faveur de la nutrition se portera à 47M€ en 2007 (hors dépenses d’aide alimentaire) dont 10 M€ de communication et d’éducation, 8 M€ pour développer les actions locales, 13 M€ pour la prise en charge de l’obésité et de la dénutrition et 15M€ en recherche et expertise. L’effort public de recherche en nutrition a triplé au cours des 2 dernières années pour atteindre 9M€ (distribués par l’agence nationale de la recherche). 3/ Mettre l’accent sur la prévention Sensibiliser l’opinion aux problèmes de nutrition Construisant sur les acquis du premier programme, et notamment les repères de consommation, les objectifs de santé publique et l’ensemble des outils d’éducation et de formation déjà développés, le deuxième pro- gramme s’attache à assurer une promotion massive de ces outils. Les moyens de l’INPES sur la nutrition seront accrus à 10M€/an et permettront de financer au moins une grande campagne de communication par an sur les repères de consommation. Développer les 9 repères de consommation alimentaire du PNNS - Ce deuxième programme insiste particulièrement sur le repère de l’activité physique qu’il souhaite renforcer en impliquant les collectivités locales et les associations, notamment sportives dans la politique de lutte contre l’obésité, au travers de la signature de chartes renforcées. - Ce programme vise aussi à renforcer la consommation de fruits et légumes, en ciblant les populations faibles consommatrices. Les bénéficiaires de l’aide alimentaire recevront plus de fruits et légumes issus des stocks qui sont retirés du marché au titre de la régulation des prix (aujourd’hui moins de 8% de ces stocks de fruits et légumes sont utilisés par l’aide alimentaire). L’importance de la consommation des fruits et légumes (sous toutes formes de présentation, frais, en conserve ou surgelé) sera rappelé au travers de campagnes de communication de l’INPES et notamment aux futures mères. Sensibiliser les personnes aux risques de dénutrition L’importance de l’alimentation pour prévenir certaines maladies, retarder le vieillissement et, de façon plus générale, prévenir la dépendance est désormais établie. En particulier la Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 19 personne âgée doit maintenir une alimentation en quantité équivalente à celle des adultes plus jeunes, mais également riche et variée, au risque de développer une dénutrition. C’est pourquoi, le guide nutrition à partir de 55 ans sera distribué à un million d’exemplaire et fera l’objet d’une campagne TV et d’affichage. Un numéro de téléphone vert permettra aux téléspectateurs de commander gratuitement ce guide qui sera aussi disponible dans les pharmacies ayant affiché le logo PNNS à l’entrée. 4/ Les nouveaux axes de la politique nutritionnelle Améliorer la qualité de l’offre alimentaire : alors que le premier programme national nutrition santé avait concentré ses efforts sur les actions d’éducation et de sensibilisation, ce deuxième programme ouvre le débat de la qualité de l’offre alimentaire en proposant deux actions majeures : a. Des engagements de progrès nutritionnel pris par les industriels : afin d’atteindre plus rapidement les objectifs de la loi de santé publique et les recommandations de l’OMS, l’Etat appelle les acteurs économique de l’industrie alimentaire à signer, sur un mode individuel ou collectif, des engagements portant sur la composition nutritionnelle des aliments, leur présentation et leur promotion. Ainsi, les entreprises de restauration collective sont invitées à signer des engagements similaires. b. Une démarche de transparence et d’évaluation des progrès : un obser vatoire de la qualité alimentaire des produits sera créé pour faire le suivi de la qualité, notamment nutritionnelle, des produits alimentaires. Dès la fin de l’année 2006, une étude de préfiguration, coordonnée par l’INRA, définira les financements et les porteurs institutionnels de l’Obser vatoire qui sera mis en place par les administrations (Consommation, Santé, Agriculture) en lien avec les professionnels en faisant appel notamment à l’expertise de l’INRA et de l’AFSSA (Agence Française sur la Sécurité Sanitaire des Aliments). Il a pour objectif de suivre l’état du marché de l’offre alimentaire sur des paramètres tant sanitaires qu’économique. 20 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants Mise en place d’un plan de dépistage précoce et prise en charge de l’obésité La France ne disposait pas à ce jour de plan de prise en charge de l’obésité. Le PNNS 2 met en place un tel plan qui repose sur trois points : a. Repérer les premiers signes d’une surcharge pondérale : trop d’enfants à risques sont aujourd’hui dépistés trop tard et ne sont pas pris en charge. Le repérage, l’orientation et la prise en charge de ces enfants doivent être mieux organisés. Le dépistage reposera d’abord sur la médecine scolaire et les médecins de ville. Ce sont ces professionnels, sensibilisés à la surcharge pondérale, qui informeront les parents sur l’existence de réseaux multidisciplinaires de prise en charge médicale de l’obésité. b. Améliorer la prise en charge des obèses : - L’obésité doit être abordée de manière pluridisciplinaire. Cette prise en charge sera organisée au sein de réseaux organisés autour des villes sièges de CHU. Ces réseaux ville-hôpital associent les médecins de ville (généralistes et pédiatres), et hospitaliers mais aussi des acteurs non médicaux comme les collectivités ou les associations pour compléter la prise en charge en proposant des activités physiques de bien-être. - Les engagements conventionnels pris par l’assurance maladie et les médecins traitants en matière de prévention doivent porter en priorité sur l’obésité des jeunes adolescents, les facteurs de risque (dont les risques nutritionnels) chez la femme enceinte et la prévention des maladies cardio-vasculaires dont l’obésité représente un facteur de risque majeur. c. Former les professionnels de santé : pour cela, on utilisera le rapport du professeur A. Martin remis au ministère de la santé en 2006. Bibliographie sommaire : site MangerBouger.fr du second PNSS. Des plans spécifiques pour les populations défavorisées : Louis Malassis, Economie agro-alimentaire, Tome 1 : Economie de la consommation et de la production agro-alimentaire, (Cujas, Paris 1973, 437 pages), Tome 3 : l’Economie Mondiale, (Cujas, Paris 1986, 449 pages). RASTOIN J.L., GHERSI G., 2010, Le système alimentaire mondial, Concepts et méthodes, analyses et dynamiques, Editions Quae, Paris : 581 pages. Préface d’Olivier de Schutter, Rapporteur spécial des Nations-Unies sur le Droit à l’alimentation. o Sensibiliser les populations défavorisées : chacune des mesures et des référentiels du PNNS intègreront désormais cette préoccupation transversale. En particulier, les outils actuels de communication vont être retravaillés afin de toucher plus particulièrement ces publics. o Faire appel aux réseaux sociaux : les réseaux sociaux, en contact direct et quotidien avec les personnes défavorisées, seront directement sollicités sur la nutrition, thème structurant pour leur travail social (services sociaux des CAF, services sociaux et les centres d’examens de santé des CPAM, mais aussi les CCAS et les services sociaux des Conseils généraux). o Multiplier les actions locales : les actions locales initiées par les maires, les conseils généraux, régionaux, les associations ou les entreprises seront particulièrement promues et soutenues. Les moyens des DRASS et des URCAM pour soutenir les actions locales seront doublés et portés à 8M€ dès 2007 afin d’aider les acteurs locaux à mettre en place des actions innovantes. Quelques points importants à souligner Au niveau des consommations dans les pays développés, il faut faire la différence entre la consommation des ménages et les consommations collectives (restauration, cantines scolaires, armées…). Les consommations collectives ou restauration hors-foyer prennent de plus en plus d’importance. C’est certainement l’un des domaines où les pouvoirs publics peuvent agir avec le plus d’efficacité, Il faut rappeler aussi que la faim dans le monde existe toujours (une personne sur six souffre de faim dans le monde) et qu’un tiers de la population en Afrique et au Sahel est en état de malnutrition. Dans ces conditions, il faut relativiser les problèmes de consommation dans les pays développés. Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 21 Un mot sur l’association ARCOPRED NOTRE VOCATION Dispenser une formation permanente complète et accessible de Prévention et de Dépistage liée à la santé des Bien-Portants. NOS OBJECTIFS ALLONGER la vie en qualité, DIMINUER la gravité des maladies, DIMINUER les dépendances, DIMINUER la gravité des dépendances. NOTRE DEVISE : Augmenter la qualité de vie. POURQUOI ? En Languedoc-Roussillon, les personnes âgées de 55 ans et plus représentent 32,5% de la population soit 770 426 personnes. La longévité étant de plus en plus élevée, elle fait gagner 1 année tous les 4 ans. La moyenne se situera en 2014, à 79 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes. Selon la source INSEE, le LanguedocRoussillon se situe au 8e rang des régions françaises les plus âgées. Cette catégorie sociale, en augmentation constante nécessite une attention très particulière car elle représente une cible prioritaire de la « Prévention et du Dépistage ». Il faut savoir, que plus de 80% des retraités et personnes âgées sont en bonne santé et que 50% des personnes de 90 ans (en majorité des femmes) n’ont pas de dépendances. Si les dépendances sont et seront lourdes de conséquences pour la qualité de vie, voire de la survie et de la vie, elles n’en sont pas moins évitables ou réductibles par la Prévention et un Dépistage systématique ciblé à partir de 55 ans. 22 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants COMMENT ? Prévenir, c’est enseigner au grand public un certain nombre de règles de vie pour éviter l’apparition d’une maladie. Une maladie déclarée est l’échec de sa prévention. Dépister, c’est convaincre le public de participer aux campagnes de dépistage pour découvrir une maladie existante mais débutant avant son émergence clinique (troubles ressentis) et permettre ainsi de la traiter efficacement (guérison, faibles séquelles, faible dépendance, qualité de survie). Toute la population n’est pas malade, mais toute la population a besoin de Prévention et de Dépistage. C’est « La Nouvelle Santé, celle des « bien-portants » QUELS MOYENS ? Par des conférences et des interventions de proximité, qui passent essentiellement par les collectivités, à la demande des CODERPA, Mairies, Communauté d’Agglomération, Conseils Généraux, CLICs locaux (Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique), C.C.A.S. (Centres Communaux d’Action Sociale), Présidents d’associations, … Avec l’aide logistique du Comité Féminin 34 pour la Prévention et le Dépistage et l’implication de médecins-conférenciers. Société Article publié dans "Le Monde" "QUAND NOUS VIVRONS TOUS 100 ANS" par Benoît HOPQUIN Enquête : Le XXIe siècle sera celui des centenaires. Leur nombre a quintuplé en France en 15 ans et pourrait atteindre 300 000 en 2050. Les sociétés cherchent des solutions pour gérer le grand âge. Ils étaient 200 en 1950, 3 760 en 1990, 17 267 au 1er janvier 2006. L'Insee estime qu'ils devraient être 150 000 en 2050, et les extrapolations de certains démographes évoquent même 300 000 au milieu du siècle. Ils fleurissent plus vite que primevères au printemps. Les centenaires. Après le Japon et la Suisse, la France est le pays au monde où leur progression est la plus rapide. Après le Japon et la Suisse, la France est le pays au monde où leur progression est le plus rapide. "Alors qu'il doublait tous les dix ans depuis l'après-guerre, le nombre des centenaires approche aujourd'hui d'un doublement tous les cinq ans et rien ne permet de dire qu'il y a une limite à ce phénomène", explique JeanMarie Robine, directeur de recherche à l'Inserm. Les femmes constituent encore 80 % du contingent, mais les hommes, dont la pyramide des âges sort d'un creux statistique dû à l'hécatombe de 14-18, "connaissent une courbe qui remonte en ligne droite depuis deux ou trois ans", selon M. Robine. Le démographe a été parmi les premiers à s'intéresser, au début des années 1990, à ce qui n'était encore qu'une catégorie marginale de la population. C'était encore l'époque où souffler 100 bougies était un exploit qui faisait le régal de la presse locale et le désespoir des acheteurs en viager. Aujourd'hui, on en est à répertorier une nouvelle catégorie, les super-centenaires, qui dépassent 107 ans. D'un thème médical, le grand âge est devenu "un marché en pleine expansion", plaisante M. Robine. Cette population en devenir intéresse les entreprises de haute technologie. Elles sont poussées par les compagnies d'assurances ou les complémentaires de retraite, soucieuses que cette prolongation de la vie se fasse à moindre coût. Elles sont également sollicitées par les familles pour qui l'aïeul peut devenir un fardeau, en raison de la distance, de l'emploi du temps ou du coût. Aujourd'hui, la recherche s'applique à maintenir autant que faire se peut les personnes à domicile. Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 23 Le cocooning, un environnement sans stress, est en effet un facteur déterminant de longévité. Les vieux chênes sont souvent à l'image des jumelles belges les plus âgées au monde qui ont fêté leurs cent ans ce 2 octobre 2010. C'est un record très particulier de longévité en devenant les seules jumelles centenaires répertoriées à ce jour dans le monde (AFP 02/10/2010). D'après une étude conduite auprès de personnes très âgées, les individus qui ont subi une fracture du col du fémur voient ainsi leur espérance de vie diminuer fortement. Moins en raison de la gravité de la blessure que du traumatisme d'une longue hospitalisation. Selon Vincent Rialle, enseignant chercheur à l'Université des sciences de la technologie et de la santé, à Grenoble, trois thèmes sont explorés : "la sécurité, c'est-à-dire la prévention ou la détection des situations graves comme les chutes ou les malaises ; le maintien d'un contact social, indispensable à l'estime de soi : l'instauration d'un lien médical permanent." Dans ces trois domaines, de nombreuses innovations sont en phase expérimentale ou déjà commercialisées. Des ordinateurs permettent, en pointant des icônes simples sur des écrans tactiles ou même par commande vocale, d'entrer en contact visiophonique avec la famille ou le médecin par exemple. Utilisés depuis vingt-cinq ans, les médaillons de téléassistance, qui permettent par simple pression d'un bouton d'alerter un plateau de secours médicalisé, se généralisent. Arrivent également des bracelets qui détectent les chutes, des capteurs capables de diagnostiquer des apnées du sommeil, des détecteurs d'inconscience ou des GPS qui permettent de localiser précisément la personne et même sa position, debout, assises ou couchée. Des gilets "actimétriques" mesurent la fréquence de mouvements et les données vitales de la personne qui les porte. Il existe aussi des systèmes qui permettent de détecter des durées anormales dans certains lieux, comme les toilettes… Des techniques permettant des téléconsultations médicales sont au point mais se heurtent aujourd'hui à des restrictions du conseil de l'ordre. 24 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants La robotique, moins onéreuse que les aides à domicile, va seconder les personnes dans leurs tâches quotidiennes : travaux domestiques, aide à la marche, etc… Mais des faux humains ou des faux animaux de compagnie sont également pensés pour répondre aux besoins affectifs. Les Japonais ont ainsi testé un bébé phoque, Paro, qui bouge, pleure ou se montre joyeux, réagissant aux émotions de son interlocuteur. Les modes alimentaires, différents à 20 ou 100 ans, sont également l'objet de recherches. Aux Etats-Unis et dans certains pays d'Europe du nord, qui comptaient naguère le plus de centenaires, on a constaté une évolution plus lente de leur nombre, en partie attribuable à un régime alimentaire inadapté parce que trop riche. Des nutritionnistes ont donc étudié des menus plus adaptés Okinawa, en Sardaigne ou en Crète, autant d'îles réputées pour la durée de vie de leurs habitants. Mais, pour M. Rialle, nos sociétés obnubilées par le culte de la jeunesse assument toujours aussi mal leur vieillissement. "Vivre, c'est naître et mourir. Il faut l'accepter. On constate que les personnes qui vivent le plus longtemps sont celles qui n'ont pas peur de mourir." Le chercheur constate également qu'il y a encore beaucoup à faire pour développer le rôle social des personnes âgées. Les hommes politiques commencent également à effleurer le sujet : l'Assemblée Nationale a ainsi mis en place un groupe d'étude sur la longévité. Les Japonais semblent avoir plus promptement réagi. "Ils ont déjà réfléchi à une société adaptée à tous les âges de la vie", constate M. Robine. Les nouvelles baignoires, en cours de standardisation, sont désormais équipées de barres et de systèmes d'accès facilités. Des scientifiques nippons travaillent à la conception d'un riz générique, plus facile à mastiquer. Reste l'éternelle question de l'éternité : jusqu'à quel âge pourra-t-on vivre demain ? L'idée d'un seuil physiologique est aujourd'hui battue en brèche. "Nous n'avons pas de connaissance scientifique sur les paramètres de la durée de vie", assure M. Rialle. Cette méconnaissance alimente les fantasmagories. Aux limites de la science fiction et des avancées médicales, des esprits éclairés évoquent, par la transplantation successive de pièces de rechange sur les corps malades, la transformation progressive au long de la vie de l'homme en une sorte de cyborg inusable. Encore faut-il en avoir l'envie. Le français Lazarre Ponticelli, 108 ans, trouve ainsi un énorme avantage à son grand âge. "Pour mourir, c'est facile, il n'y a qu'à fermer les yeux". Article publié dans "L'Express" "COMMENT LES JEUNES VOIENT LEUR AVENIR" par Axel GYLDEN & Cécile CASCIANO Le blues des jeunes Français - si l'on met à part celui des Italiens et des Polonais - est sans équivalent en Europe et dans le monde. Certes, les grands pays de la «vieille Europe» comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne ne brillent pas, eux non plus, par l'optimisme débridé de leurs jeunesses respectives. Mais ni outre-Rhin ni outre-Manche le moral des 16-29 ans n'est si profondément atteint. C'est grave, docteur ? Oui, si l'on compare avec la Scandinavie, où les jeunes, visiblement à l'aise dans leurs sabots, affichent une insolente confiance en eux. L'explication ? La bonne santé économique et un faible chômage, bien sûr. Mais surtout une véritable prise en compte de la jeunesse, représentée politiquement et partie prenante du débat public, sur un pied d'égalité avec les quadras, les quinquas et les sexagénaires. Ceci explique cela : médaillés d'or de l'optimisme, les Danois sont 60% à être convaincus que «leur avenir est prometteur». CHIFFRES : Espérance de vie : De 25 ans en 1740, elle atteint plus de 80 ans en 2006 (84 ans pour les femmes, 77 ans pour les hommes) selon l'INED (Institut National des Etudes Démographiques). Elle augmente actuellement de trois mois par an. Au Japon, elle est de 82 ans. Nombre de centenaires : Au 1er janvier 2010 l'INED en recensait 14 944 en France. Ils sont plus de 36 276 au Japon. Outre-Atlantique, les jeunes Américains affichent également un moral de vainqueur. Tout se passe comme si ni le 11 septembre ni l'enlisement en Irak n'avaient eu le moindre impact sur le légendaire optimisme yankee. It's a wonder ful world... Là-bas, 60% des jeunes, contre 27% des Français du même âge, sont persuadés qu'ils auront un bon job dans l'avenir. Et 63% estiment que les gens peuvent changer la société, contre 39% en France. Le rêve américain fait encore recette. Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 25 Chez nous, les orientations scolaires semblent irréversibles De l'autre côté du globe, les jeunesses de Russie, de Chine et d'Inde ont, quant à elles, le moral «boosté» par les taux de croissance de leurs économies émergentes. «Les jeunes Français redoutent le déclassement et savent que leurs revenus risquent d'être inférieurs à ceux de leurs parents, constate le sociologue Vincenzo Cicchelli, de l'université Paris-Descartes. Les Indiens, les Chinois et les Russes entrevoient, au contraire, la possibilité de grimper dans l'ascenseur social. Pour eux, les Trente Glorieuses commencent. On assiste à la naissance d'une génération "bling-bling" pour laquelle l'argent, la célébrité et les biens matériels sont valorisés. Dans nos sociétés occidentales "postmatérialistes", les jeunes prennent davantage en compte la valeur symbolique d'un métier, le prestige d'une profession, le temps libre.» En France, le chômage élevé des jeunes est la cause principale du malaise ambiant. Mais les ratés du système scolaire sont aussi pointés du doigt. «Actuellement, 1 élève sur 5 arrête sa scolarité avec, au mieux, le brevet des collèges en poche!, accuse Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS. Ceux qui se lancent ensuite dans le labyrinthe des filières professionnelles - il existe 265 BEP ou CAP en 26 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants tout! - doivent passer sous les fourches Caudines de conseillers d'orientation déconnectés de la réalité du marché de l'emploi. Ajoutez à cela qu'un étudiant sur quatre entame des études supérieures sans jamais obtenir son diplôme, et vous avez tous les ingrédients d'un cocktail ravageur. Car commencer sa vie par un échec produit des effets dramatiques sur le plan de l'estime de soi.» Au fait, pourquoi ces questions cruciales ont-elles été éludées pendant la campagne présidentielle 2007 ? Autre spécificité française : la culture, voire l'obsession, du classement. Elle joue, elle aussi, un rôle néfaste. «Contrairement à ceux des pays anglo-saxons, les étudiants français sont davantage préoccupés par leur classement que par le contenu réel des programmes, poursuit Galland. L'école sert non à former, mais à classer et hiérarchiser les gens, c'està-dire à produire de l'anxiété. Pis, le niveau d'études est exactement prédictif de la position que l'on occupera dans la société.» Autrement dit, le diplôme représente un titre de noblesse valable tout au long d'une vie. Ce qui induit un manque de mobilité sociale et crée les conditions d'une société figée où les selfmade-men font figure d'ovnis. «Les Français se réorientent peu, complète Emmanuel Sulzer, spécialiste du travail des jeunes au Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq). Ils considèrent les orientations scolaires, le choix d'études supérieures et celui de leur métier comme des étapes irréversibles. Ils voient l'existence comme un couloir sans porte de sortie sur les côtés.» Un vrai scénario de film d'angoisse! Que connaît trop bien Nils, un imprimeur de 28 ans : «J'aurais adoré être ingénieur du son. Mais, quand on possède un diplôme dans une branche, on est bloqué. Pour changer de voie, il faut financer des formations coûteuses. Seule une minorité de gens peut se les offrir.» Coups de cœur UNE EXPOSITION Hommage à Vincent Bioulès ©ADAGP, 2011/© Musée Fabre de Montpellier Agglomération - cliché Frédéric Jaulmes 5 Novembre 2011 - 12 Février 2012 Né et formé à Montpellier, Vincent Bioulès mène une réflexion critique sur les fondements même de la peinture. Il fonde le groupe Supports/Surfaces au début des années 1970, avant de revenir à la figuration. Praticien assidu du dessin depuis ses années de formation, il s’adonne inlassablement à cet exercice, sur le motif ou à l’étude, constituant un immense corpus qui accompagne et éclaire son œuvre peint. Artiste familier du musée Fabre, il a fréquenté depuis sa prime enfance le musée de Montpellier en amateur éclairé, y trouvant matière à sa réflexion d’artiste. C’est pourquoi il a souhaité lui donner l’ensemble de son fonds d’atelier et s’inscrire dans la lignée des peintres qui, de François- Xavier Fabre à Pierre Soulages, ont contribué par leur libéralité à cette dimension si particulière de l’institution montpelliéraine. Cet ensemble de 741 dessins, 52 portraits de grand format, et 515 carnets constitue une donation unique, dont l’exposition présente une sélection aux côtés du fonds de peinture de l’artiste déjà dans les collections du musée. Les dessins de Bioulès, réalisés sur le motif, lors de ses voyages (Japon, Tunisie, Egypte…) ou sur les sites de sa géographie intime et personnelle (Palavas, Saint-Tropez, le Languedoc, Laubert, Aixen-Provence) ne sont pas à proprement parler « préparatoires » : s’ils nourrissent son œuvre peint, il est rare qu’ils esquissent directement le sujet, et constituent plutôt une première appréhension de l’œuvre à venir. C’est ainsi au-delà des grandes compositions peintes, des places d’Aix, des grands nus, des paysages de Céret ou de Marseille, un autre parcours dans son œuvre qu’ils nous donnent à voir. Musée Fabre - Montpellier Accès M° : Arrêts Tramway lignes 1 et 2 Comédie et Corum Adresse : 39 boulevard Bonne-Nouvelle, 34000, Montpellier, France Téléphone : 33 (0)4 67 14 83 00 Site Web : www.montpellier-agglo.com Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 27 UN AUTEUR Philip Roth est un écrivain américain né le 19 mars 1933 à Newark, dans le New Jersey. Petit-fils d’immigrés juifs originaires de Galicie arrivés aux États-Unis au tournant du XXe siècle, fils d'un modeste agent d'assurances chez Metropolitan Life Insurance Company, il a une enfance heureuse à Weequahic, quartier de la petite classe moyenne juive de Newark, qui sera la scène principale d'un grand nombre de ses livres. Après des études à Rutgers à Newark, à l'Université de Bucknell en Pennsylvanie, puis à l'Université de Chicago, il y enseigne les lettres, puis la composition à l'Université de l'Iowa jusqu'au début des années 60, lorsqu'il s'établit à New York pour se consacrer à l'écriture. Il reprendra ses activités d'enseignant de manière intermittente, en littérature comparée, à Princeton et l'Université de Pennsylvanie, jusqu'en 1992. Il vit aujourd’hui dans le Connecticut. Les influences les plus fortes sur l'écriture de Philip Roth sont les réalistes du XIXe siècle, particulièrement Henry James et Gustave Flaubert, les grands romanciers juifs-américains de la génération précédente, Saul Bellow et Bernard Malamud, mais aussi les humoristes du circuit des cabarets de New York et des hôtels de Catskill, berceau de l'humour Borscht Belt, où Henny Youngman, Lenny Bruce et autre Woody Allen firent leurs débuts. Roth publie avec succès un premier recueil de nouvelles, Goodbye Colombus, en 1959. Dix ans plus tard, il obtient une célébrité phénoménale avec la publication de Portnoy et son complexe, roman comique en forme de monologue d'un jeune avocat juif traumatisé par une mère à l'amour étouffant sur le divan de son psychanalyste. Satires vives et crues des mœurs de la petite bourgeoisie juive-américaine, ces deux livres suscitent la controverse au sein de la communauté juive, et valent à l'auteur d'être considéré comme "l'enfant terrible" du roman-juif américain jusqu'aux années 90. Roth reviendra avec humour sur les attaques de ses plus virulents détracteurs dans son autobiographie Les faits, et dans les premiers romans du "cycle Zuckerman", L'Écrivain des ombres, Zuckerman délivré et La Leçon d'anatomie, qui transposent ses débuts d'écrivain par le biais de son double fictionnel de prédilection, Nathan Zuckerman, auteur du scandaleux "Carnovsky", qui n'est pas sans faire penser à Portnoy et son complexe. Au début des années 1970, Roth s'essaie successivement à la satire politique (dans Tricard Dixon et ses copains), à la parodie kafkaïenne (dans Le Sein) et à la fable postmoderniste (dans Le grand roman américain), avant de revenir à un registre intimiste, avec Ma vie d'homme (1974), et à l'alliage ambigu d'autobiographie et de fantaisie romanesque qui faisait toute la réussite de Portnoy et son complexe et qui, dans Operation Shylock (1993), puis dans Le complot contre l'Amérique (2004), l'imposera comme le maître de l'autofiction contemporaine. Se prenant de passion pour Franz Kafka, il se rend régulièrement à Prague où il se lie aux dissidents et romanciers tchèques, parmi lesquels Milan Kundera et Ivan Klima, ce qui lui vaut d'être interdit de séjour en Tchécoslovaquie en 1975. L'épisode inspirera l'intrigue de L'orgie de Prague (1985), et Roth contribuera néanmoins à faire découvrir ces écrivains ainsi que d'autres romanciers d'Europe de l'Est, tels que Bruno Schulz, dans le monde anglophone en tant que directeur de collection pour les éditions Penguin. Jusqu'au milieu des années 1980, Roth partage sa vie entre les États-Unis et Londres, avec sa compagne, l'actrice anglaise Claire Bloom. Il livre les sentiments mêlés que lui inspire la société anglaise dans La contrevie (1986) et Tromperie, et rédige deux livres autobiographiques, Les faits, et Patrimoine (1991) qui conte la dernière année de la vie de son père, Herman. Ayant renoué avec le succès critique et commercial grâce à son livre Le théâtre de Sabbath (1995), portrait crépusculaire, cocasse et bouleversant d'un vieux marionnettiste nihiliste et lubrique, Roth entame l'une des périodes les plus prolifiques de son œuvre, et lui donne, depuis Pastorale américaine (1997), une inflexion historique, pour se pencher sur quelques-uns des grands moments de crise de la gauche américaine au XXe siècle et l'histoire de l'acculturation des Juifs originaires d'Europe de l'Est aux États-Unis. Comme celle de Thomas Wolfe, lecture qui le marqua quand il était adolescent, l'œuvre de Philip Roth forme une vaste fresque à la lisière de la fiction et de l'autobiographie, qui traite dans une prose aux qualités uniques d'ironie et de clairvoyance des thèmes aussi puissants que les tumultes de la sexualité et de la psychologie masculines, le poids de l'Histoire et de l'héritage, la hantise de la désagrégation du corps et de la mort, et la place du judaïsme et de la littérature dans la civilisation occidentale. 28 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants UN FILM « Des Hommes Et Des Dieux » Réalisé par : Xavier Beauvois Avec : Lambert Wilson , Michael Lonsdale , Olivier Rabourdin Synopsis : Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région. L'armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour. Ce film s’inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996. Ce film est sélectionné en compétition officielle pour le 63e Festival de Cannes. Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept moines trappistes du Monastère de Tibhirine, en Algérie, sont enlevés lors de la guerre civile algérienne, et séquestrés pendant deux mois. L'assassinat des moines est annoncé le 21 mai 1996, dans un communiqué attribué au Groupe islamique armé. Les têtes des moines décapités ne sont retrouvées que le 30 mai 1996, non loin de Medea, mais pas leurs corps, ce qui suscite les doutes sur la thèse officielle expliquant leur décès. Le monastère de Tibhirine Les commanditaires de cet enlèvement, leur motivation ainsi que les causes réelles de l'assassinat font l'objet de débats. La version qui a longtemps prévalu est celle d'une culpabilité du Groupe islamique armé. Elle est remise en cause par une thèse qui défend une manipulation des services secrets algériens, visant à faire porter la responsabilité aux islamistes. Une troisième thèse reposant sur le témoignage d'un ex-officier supérieur français, envisage une bavure de l'armée algérienne, dissimulée ensuite par celle-ci. UN EVENEMENT REUSSI PAR LE COMITE FEMININ Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 29 Ces rubriques vous appartiennent : Billet d’humeur Pas de billet d’humeur pour cette première édition. Nous comptons sur vous. Témoignages Il n'y aura pas de témoignage car c'est la première apparition de cette revue trimestrielle, cependant, nous comptons sur vous pour nous faire part de vos premières impressions lors des nouvelles apparitions. Courrier des lecteurs C'est avec beaucoup d'empressement et d'attention que nous lirons votre courrier concernant ce journal. Ceci nous permettra de progresser et de l'adapter à vos désirs. Nous soutenir ARCOPRED 209 rue des Apothicaires – 34196 Montpellier Cedex 5 Tél. : 04 67 61 00 88 – Courriel : [email protected] Site internet : http://www.arcopred.fr Ì En adhérant (cotisation annuelle de 20,00 €) Ì En participant à des actions ponctuelles Ì En devenant membre bienfaiteur Nom : ………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………………... Prénom : ………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………… Adresse : ………………………………………………………………………………….……………………………………………………………………....... 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LA CAMIEG Prévenir et dépister Le diabète Conférencier : Dr Blayac à 10h30 BEZIERS - Mosaïque Prévenir et dépister Bien être et santé Conférencier : Mme Nicole Brahier et Mr M'hamed Ouchker à 14h30 BEZIERS - Mosaïque Prévenir et dépister L’obésité et le diabète Conférencière : Dr Andrée Escande Jeudi 4 novembre à 14h30 GRABELS - Salle des Aines Prévenir et dépister Les chutes et les traumatismes Conférencière : Dr Jackie BENOIST à 14h30 MONTPELLIER - IMIM Prévenir et dépister La dépression Conférencier : Mme Geneviève Fruchier Mardi 8 novembre à 15h LE BOULOU (PO) - Salle des fêtes Prévenir et dépister Les maladies Cardio-vasculaires Conférencière : Lundi 14 novembre à 14h30 NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix Prévenir et dépister Les enjeux du vieillissement Conférencière : Dr Jackie BENOIST Mardi 15 novembre à 14h30 NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix Prévenir et dépister Les accidents domestiques Conférencier : Pr Jean-Louis Lamarque à 16h00 NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix Prévenir et dépisterLa Sexualité des personnes âgées Pr Jean-Louis Lamarque et Dr Andrée Escande Renseignements au siège de l’association : Nicole BRAHIER 209 rue des Apothicaires - 34196 Montpellier Cedex 5 - Tél. : 04 67 61 00 88 Courriel : [email protected] • Site internet : http://www.arcopred.fr Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 33 NOVEMBRE Conférences 2011 Mercredi 16 novembre à 14h30 GIGNAC (Hérault) - Salle de l'ancien couvent Prévenir et dépisterLes allergies Conférencière : Dr Andrée Escande à 14h30 NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix Prévenir et dépisterLes troubles de la mémoire Conférencier : Dr Patrice Douillet à 16h NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix Prévenir et dépisteLes maladies Cardio-vasculaires Conférencier: Dr Marlene Coupe à 18h30 NARBONNE - Palais du Travail salle Dr Lacroix Prévenir et dépisterLes enjeux de la santé Conférencier : Pr Jean-Louis Lamarque Jeudi 17 novembre à 15h CALVISSON (Gard) - Foyer communal Prévenir et dépister Les enjeux du vieillissement Conférencière : Dr Andrée Tessier Vendredi 18 novembre à 15h FRONTIGNAN Prévenir et dépister Les troubles du sommeil Conférencier : Dr Guilhem Pérémarty à 15h CAUX - La médiathèque Prévenir et dépisterLes troubles de la mémoire Conférencier : Mme Geneviève Fruchier Samedi 19 novembre à 14h30 LE MASSEGROS (Lozère) - Maison de retraite Saint-Martin Prévenir et dépisterLes enjeux du vieillissement Conférencier : Pr Jean Louis Lamarque Mardi 22 novembre à 9h30 LUNEL - Malakoff-Médéric Prévenir et dépiste Les enjeux du vieillissement Conférencière : Dr Andrée Escande 34 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants Renseignements au siège de l’association : Nicole BRAHIER 209 rue des Apothicaires - 34196 Montpellier Cedex 5 - Tél. : 04 67 61 00 88 Courriel : [email protected] • Site internet : http://www.arcopred.fr NOVEMBRE à 18h LIEURAN LES BEZIERS - Salle polyvalente Prévenir et dépister Les troubles du sommeil Conférencier : Dr Guilhem Pérémarty Mardi 29 novembre CARCASSONNE (Aude) - Malakoff-Médéric Prévenir et dépister Les enjeux du vieillissement Conférencière : Dr Andrée Escande Mercredi 30 novembre CARCASSONNE (Aude) - Malakoff-Médéric Prévenir et dépist erLes enjeux du vieillissement Conférencière : Dr Andrée Tessier DECEMBRE Conférences 2011 Mercredi 23 novembre Vendredi 2 décembre à 16H SETE (Hérault) - Maison de la vie Associative Prévenir et dépister Le cardio-vasculaires Conférencier : Dr Marlene Coupe Lundi 5 décembre à 9h30 MONTPELLIER - Malakoff-Médéric (RSI) Prévenir et dépister Les enjeux du vieillissement Conférencière : Dr Jackie BENOIST Mardi 6 décembre NARBONNE - Malakoff-Médéric Prévenir et dép isteLes enjeux du vieillissement Conférencière : Dr Andrée Escande : Mardi 13 décembre NARBONNE - Malakoff-Médéric Prévenir et dép isteLes troubles du sommeil Conférencière : Dr Andrée Escande : Renseignements au siège de l’association : Nicole BRAHIER 209 rue des Apothicaires - 34196 Montpellier Cedex 5 - Tél. : 04 67 61 00 88 Courriel : [email protected] • Site internet : http://www.arcopred.fr Le Magazine des Bien-Portants Arcopred 35 Nos remerciements LE MOT DE NOTRE PARTENAIRE PRINCIPAL Monsieur Christian BOURQUIN Président du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon Christian BOURQUIN La santé, la nôtre et celle de nos proches, est notre bien le plus précieux. Elle l’est aussi à mes yeux pour l’ensemble des habitants de notre territoire. Pourquoi investir comme nous le faisons dans l’éducation, l’économie, les transports, le développement durable, si ce n’est pour assurer, dans le cadre de nos responsabilités, le bien-être, psychologique et social de nos concitoyens ? Nous le savons bien désormais, au delà des considérants génétiques et physiologiques, notre santé est étroitement corrélée à notre situation sociale. Le LANGUEDOC-ROUSSILLON voit sa population croître régulièrement et avec elle le nombre de seniors dont l’espérance de vie progresse également. La dépendance n’est pas une compétence de la collectivité régionale. Pour autant, nous sommes attentifs au confort de vie de chacun de nos 2,6 millions d’habitants. C’est dans cette perspective que la Région a adopté en 2010 un « Plan Seniors », visant à poser les principes d’actions répondant aux problématiques particulières de cette catégorie très relative que nous nous garderons bien de définir trop précisément ! Le projet de l’association ARCOPRED, présidée par le Professeur Jean-Louis LAMARQUE, entre dans ce cadre et répond à notre ambition : plutôt que subir, il convient de prendre son destin, personnel, familial ou collectif, en mains, en travaillant sur une approche éducative, préventive de la santé. Il faut rendre hommage aux bénévoles qui interviennent sur tout le territoire régional pour porter une parole expérimentée, libre et juste sur les 36 Arcopred Le Magazine des Bien-Portants thèmes de santé – et de bien-être – les plus attendus et pour prodiguer leurs conseils personnellement, en particulier dans des zones géographiques où les ressources médicales tendent à se raréfier. J’insiste sur ce dernier point : la dimension humaine de l’approche qui est proposée et que nous soutenons. A l’heure du tout média, du tout internet, du « tout consommable » (y compris les démarches individuelles d’automédication par écran interposé…), nous reconnaissons et promouvons des systèmes d’information de plus en plus per formants, mais n’en oublions pas pour autant l’essentiel : le regard, l’écoute, l’échange, le par tage, soit, en deux mots, le lien social qu’il nous appar tient, en tant que responsables publics, de structurer, de renforcer. La Région est heureuse, aux côtés d’ARCOPRED, d’y apporter sa contribution. Nos autres Donateurs - Mécènes - Partenaires Notre partenaire depuis l’origine Nos partenaires institutionnels et fidèles Nos partenaires privés avec lesquels nous bâtissons des programmes de formation adaptés à leurs clients pour faciliter l’information et la vie de nos aînés 209 rue des Apothicaires - 34196 Montpellier Cedex 5 Tél. : 04 67 61 00 88 - Courriel : [email protected] Site internet : http://www.arcopred.fr • Rédacteur en chef : Jean-Louis LAMARQUE • Rédactrice Adjointe : Marie TOUCHON • Comité de lecture : Jean-Noël BILLIOUD - Nicole BRAHIER • Comité éthique et scientifique : Patrice DOUILLET - Jean THOULUC • Conception, Réalisation et Impression : Soulié imprimeur Frontignan Imprimé à 1 0 000 exemplaires