Fiche 4 : L`emploi : flexibilité et qualification

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Fiche Corrigés
Nº : 25004
ECONOMIE
Série ES
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Fiche 4 : L’emploi : flexibilité et qualification
I - Comprendre un document
Document 2
Emploi à temps partiel, croissance de la productivité du travail et du PIB dans quelques pays de l’OCDE
Pour la compréhension des tableaux statistiques, l’étudiant doit toujours avoir pour méthode :
• de bien comprendre le titre de chaque colonne ;
• de croiser les colonnes entre elles pour dégager des relations.
Dans ce document, la première colonne évoque le temps partiel. Cette notion traduit la flexibilité de l’emploi et ce que l’on
regroupe sous le vocable d’emploi « atypique ».
La deuxième rubrique sur la productivité du travail (cf. le titre général du document) traduit le rapport entre la production dans
l’entreprise et la quantité de travail pour la réaliser. La dernière colonne reprend simplement le taux de croissance par pays.
Le croisement entre toutes les colonnes pour chaque pays permet de dégager les relations et enseignements à tirer :
• quelles conséquences l’évolution du temps partiel a-t-elle sur la productivité du travail puis sur la croissance du pays ?
• quelles conséquences l’évolution de la productivité a-t-elle sur la croissance ?
En prenant l’exemple de la France, cela permet de dégager que :
• de 1983 à 2000, la France a augmenté le recours à la flexibilité de l’emploi ;
• cela a entraîné une réduction de la productivité du travail ;
• cela a conduit également à un ralentissement de la croissance.
En revanche, l’exemple des Etats-Unis permet de voir :
• que ce pays a réduit l’utilisation de la flexibilité des emplois : cela n’a nullement entravé la productivité du travail puisque cette
dernière a augmenté ;
• et que la croissance s’est maintenue à un bon niveau.
Le candidat est alors en mesure de répondre correctement aux questions 3 et 4 du travail préparatoire, puis d’utiliser ces données
pour illustrer à la fois le thème de sa première partie de la question de synthèse, et de sa deuxième partie.
II - Corrigé
Travail préparatoire
1. Les deux crises du fordisme se caractérisent par :
• le rejet d’un travail à la chaîne démotivant et aliénant ;
• le rejet d’une production standardisée ne correspondant plus à l’évolution de la demande.
Les moyens mis en place par les entreprises pour remédier à ce dysfonctionnement sont :
• une flexibilité fonctionnelle conduisant à une rotation des postes, ainsi qu’une incitation à l’intéressement productif pour faire
participer plus activement le salarié ;
• une organisation plus flexible, le «juste-à-temps », accompagnée d’un produit individualisé et de meilleure qualité.
2. La flexibilité du travail apporte :
• pour les salariés, une amélioration des revenus dus à l’intéressement aux gains de productivité ;
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• pour les entreprises, une meilleure adaptation à la demande génératrice de profits par la baisse du coût salarial.
3. La productivité du travail définit le volume produit rapporté à l’effectif du personnel. On constate que, dans chacun des pays du
document, la productivité du travail et la croissance sont étroitement liées. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui ont la productivité
la plus forte, connaissent également la meilleure croissance.
4. Le développement de l’emploi à temps partiel ne paraît pas entraîner plus de croissance. Ainsi, le Japon, malgré le développement
du temps partiel, voit sa croissance diminuer de 4 % à 1,3 %. A l’inverse, les Etats-Unis, qui ont réduit le temps partiel, voient leur
croissance se maintenir au même taux : 3,2 %.
5. La flexibilité quantitative externe conduit l’entreprise à ajuster sa production à la demande en recourant à la sous-traitance,
l’intérim ou le temps partiel. Ces salariés vont alors connaître un avenir professionnel incertain et un déficit de formation qui vont
accroître leur précarité.
6. La précarité du travail peut entraîner un ralentissement de la croissance par :
• une diminution de la consommation due à l’incertitude des revenus qu’entraîne la précarité de l’emploi ;
• un ralentissement de la productivité de l’entreprise que suscitent la démotivation du travail en intérim et une moins bonne
formation.
Question de synthèse
Introduction
L’évolution de nos sociétés augmente la sensibilité des entreprises aux aléas de la conjoncture économique. Le recul de la
standardisation fordiste de la production et la montée de la mondialisation des échanges ont incité l’entreprise à recourir à la
flexibilité du travail pour affronter les variations de la demande.
Après avoir décrit de quelle manière cette flexibilité apporte une meilleure croissance, nous présenterons les limites de cette
relation.
Partie I
La flexibilité du travail est une nouvelle organisation au sein de l’entreprise consistant à embaucher des intérimaires ou à adapter
les horaires ou les changements de poste aux besoins de la production.
Cette flexibilité, qu’elle soit interne ou externe, favorise la productivité et la croissance en général.
La flexibilité interne incite en effet à une plus grande productivité des salariés. Loin du travail déshumanisant instauré par Taylor,
elle apporte une rotation des postes et une polyvalence des tâches enrichissantes et stimulantes pour le personnel. Par ailleurs,
financièrement intéressés aux résultats d’exploitation, les salariés sont désireux de parfaire leur formation professionnelle et de
rechercher une amélioration de la production.
La flexibilité externe conduit l’entreprise à recourir à une politique de « juste-à-temps » qui, à l’opposé du fordisme, l’amène à
réaliser la production complète du bien seulement après l’enregistrement de la commande. Suivant l’importance de la demande,
elle aura alors recours à la sous-traitance ou à l’embauche de salariés en contrat à durée déterminée.
Ces deux modalités de la flexibilité du travail apportent une meilleure productivité à l’entreprise et une croissance dans le pays.
En effet, ainsi que l’illustre le document 2, les Etats qui connaissent la meilleure productivité, comme le Royaume-Uni et les EtatsUnis, possèdent également la meilleure croissance. Cela s’explique pour l’entreprise puisqu’une meilleure productivité lui donne
la possibilité d’investir plus facilement.
Cela s’explique également pour les salariés par l’intéressement aux résultats qui augmente leurs revenus. Cette hausse de leur
pouvoir d’achat conduit alors à reproduire le mécanisme keynésien d’une relance de la croissance par la demande.
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Partie II
Il convient cependant de noter que le recours à la flexibilité externe entraîne l’augmentation des temps partiels, des intérims et des
CDD. Or la précarité de l’emploi pour ces salariés, par l’instabilité des revenus qu’elle entraîne, est préjudiciable à la consommation
et donc à la croissance en général.
Ceci est confirmé dans le document 2 : les pays qui connaissent une forte progression des emplois à temps partiel, comme le Japon
ou la France, connaissent parallèlement une réduction de leurs taux de croissance. Au Japon, cette dernière passe de 4 % à 1,3 %
et en France de 2,4 % à 1,6 %.
Par ailleurs, le document 3 évoque la flexibilité externe comme pouvant saper les capacités d’innovation de l’entreprise. En effet, si
la flexibilité favorise dans un premier temps la compétitivité-prix, elle risque, pour l’entreprise qui y recourt systématiquement, de
réduire sa recherche de qualité et d’innovation, ce qui pourra l’entraîner à perdre des parts de marché et ralentir son développement
économique.
Enfin, le personnel recruté à titre précaire est généralement moins motivé, ce qui peut affecter les capacités productives de
l’entreprise.
Conclusion
La flexibilité du travail, en améliorant la productivité de l’entreprise, diffuse une augmentation générale du développement économique
dans nos sociétés industrielles. Mais le recours de plus en plus fréquent à la flexibilité externe développe une précarisation de
l’emploi préjudiciable à la croissance.
On peut s’interroger : le progrès économique et la mondialisation des échanges ne devraient-ils pas avoir pour but d’amener
progressivement un enrichissement entre les nations plutôt qu’une augmentation de la précarisation de l’emploi et un ralentissement
de la croissance ?
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