Morphologie des lieux de rencontre - e

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Séance 4 : Le choix du conjoint (3)
Yoann Demoli & Na Wang
Lire la sociologie
Licence de sociologie - S1
La découverte du conjoint
1.Evolution et morphologie des scènes de rencontre
La citation
 En épigraphe, Marcel Proust, À la recherche du temps perdu
 Unicité de l'être aimé, le caractère exceptionnel construit a posteriori
 Toute personne rencontrée est unique... jusqu'à ce qu'on en rencontre
une autre !
 Sociologie montre que l'unicité n'exclut pas la régularité.
Introduction
Une dualité à remettre en cause ?
Société archaïque et société moderne (ouest-européen)
Dans les sociétés sans écriture, il y a des structures parfois très fortes
Dans les sociétés modernes, on a l'impression d'un certain hasard
 Société archaïque : Structures de la parenté (cognatiques) règlent les alliances
entre les conjoints
 Société moderne (ouest-européen): rencontre et mariage de hasard?
L’amour ou le hasard? De la première rencontre à la vie commune
Questions: « Comment la première rencontre s’est-elle produite? Comment est-elle
relatée? Quelle séquence d’interactions a ensuite abouti au mariage? »
Aller au-delà du seul constat de l'homogamie, mais plutôt de l'expliquer
 De l’amour à l’homogamie, deux questions importantes :
1. Cadre de l'interaction
2. Catégories de perception (de jugement) et choix amoureux
 Habitus comme structure structurante et structure structurée. Système de goûts et
de dégoûts, liés à des positions et à des trajectoires dans l'espace social
 Aspect morphologique et aspect démographique
 On s'est fixé pour tâche prioritaire d'identifier les médiations qui intègrent la
multitude des choix amoureux individuels pour produire ce résultat d'ensemble.
Pierre Bourdieu: habitus et homogamie
« le plus sûr garant de l'homogamie et, par là, de la reproduction sociale
est l'affinité spontanée (vécue comme sympathie) qui rapproche les
agents dotés d'habitus ou de goûts semblables, donc produits de
conditions et de conditionnements sociaux semblables »
P. Bourdieu, « De la règle aux stratégies », entretien avec P. Lamaison,
Terrains. n°4, mars 1985.
Plan
 Évolution des lieux de rencontre
 Morphologie des lieux de rencontre
Plan de de la séance
 Introduction
 70 ans de rencontre (1914-1959/1960-1984)
 Morphologie des lieux de rencontre
 Ouverture
P.947
Commentaires
 Croisement de la catégorie sociale du père de l'homme ...
 ... et de la catégorie sociale du père de la femme
 Pourquoi choisir l'origine sociale des pères ?
 Calcul des probabilités théoriques d'existence de chacun des
couples
 On fait comme si tous les couples avaient la même chance de se
rencontrer
 On compare ensuite ces probabilités théoriques aux probabilités
réelles
 Si la différence entre probabilités théoriques (ou moyennes) et
probabilités réelles (d’un groupe particulier) excède 50%, la case sera
colorée en noir
…
P.948
Commentaires
 Les deux tableaux comparent les lieux de rencontre entre les
deux enquêtes
 Trois constats sont à dresser :
1. L'ordre global des lieux de rencontre est assez stable
2. Une moindre fréquence des rencontres fortuites
3. Une moindre fréquence des rencontres de voisinage
On n’épouse plus son voisin: The girl/boy next door (Figure 2
p.950)
 On ne rencontre plus son voisin
 Déclin lié en partie à l'urbanisation
 Baisse expliquée par la moindre implication de l'entourage
familial
 Diminution comprise par la mobilité géographique
 Jeunes générations choisissent plus souvent leur conjoint dans
des rencontres où ne se fréquentent que certaines classes d'âge
La découverte du
conjoint
La rencontre du
conjoint
au bal et dans le
voisinage:
évolution selon la
catégorie sociale de
l’homme (p.952)
N.B. Pour chaque période,
on a hachuré les taux
supérieurs à la moyenne
de moins de 50% et noirci
les taux supérieurs d’au
moins 50%
Commentaires
 Présente l'évolution de la fréquence de deux modes de rencontre particuliers...
... le bal et le voisinage...
 ... parmi les différentes catégories sociales
 Sur- ou sous-représentation de ces modes de rencontres
 Plus la couleur est foncée, plus la catégorie sociale est, plus que les autres,
concernée par ce mode de rencontre
 Quelle que soit l'époque, la rencontre au bal est particulièrement forte chez
les classes populaires (ouvriers, employés, agriculteurs)
 Voisinage est, en outre, impliqué dans les rencontres plus fréquemment chez
les agriculteurs que chez toutes les autres catégories
Pierre Bourdieu, Le Bal des célibataires. Crise
de la société paysanne en Béarn, Paris, Le
Seuil, 2002.
Sociabilité publique, sociabilité privée: une évolution continue
Citation de la page 958
« Peut-on maintenant dresser un bilan global des soixante-dix
années que couvrent les deux enquêtes de l'INED ? L'accroissement
considérable de la diversité des lieux de rencontre est fortement lié
au développement d'un secteur autonome des loisirs dans les trois
dernières décennies. Les formes de rencontre qui dominaient le
paysage dans les années vingt donnaient plutôt l'image d'une quête
appliquée et austère ; intégrée désormais au temps libre des jeunes,
la recherche de l'autre se teinte d'hédonisme. Du regard vigilant de
la famille et du voisinage, on est passé à l'intervention plus souple
des groupes électifs de pairs. Ainsi, les bals auxquels on assistait
chaperonné par ses parents sont remplacés par des bals fréquentés
en groupe). De même, dans l'espace privé, la rencontre arrangée
par un membre ou un ami plus âgé de la famille cède la place à la
soirée dansante « autogérée » par la jeune génération. »
Morphologie des lieux de rencontre: âge des rencontres et le calendrier des relations
P.959
Morphologie des lieux de rencontre: variations saisonnières
Rythmes saisonniers des premières rencontres selon le type de lieu
(Indices de surreprésentation par rapport à la distribution moyenne p.964)
Commentaires
 Le printemps est-il la saison des amours ?
 Comment est construit le tableau ?
 On compare deux éléments :
 Si les rencontres s'effectuaient à la même fréquence pour chacun
des mois, on devrait avoir 8,33% des rencontres qui ont lieu chaque
mois durant toute l’année (1/12=8,33%)
 On prend ensuite le pourcentage réel des rencontres ayant lieu
chaque mois et on le compare à ce chiffre
 Si ce chiffre est supérieur à 8,33%, alors l'indice est supérieur à 1 ;
sinon, il est inférieur à 1.
Conclusion : le choix du conjoint et les lieux/scènes de rencontre
N'importe qui n’épouse pas n’importe qui, au fait que n’importe
qui ne « choisit » pas n'importe quel lieu pour choisir son
conjoint
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