Brésil Etat des lieux de la coopération internationale et des

Brésil
Etat des lieux de la coopération internationale et des
investissements étrangers
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Etude réalisée sous la direction d’IDEFIE par Charline Jacob-Nassimian
Juillet 2010
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I. La situation économique générale
Le Brésil est à la fois le cinquième pays le plus grand du monde et le plus peuplé. La majeure
partie des activités économiques se situent sur la bordure littorale et le sud du pays. Economiquement, les
points forts sur lesquels repose l’économie brésilienne sont d’abondantes ressources agricoles et
pétrolières. Le Brésil est la première puissance économique d’Amérique latine avec 30% du PIB régional,
et la 10ème au niveau mondial.
Malgré la crise économique, la croissance du Brésil se poursuit, notamment grâce à la forte
demande du marché intérieur. Les conditions économiques nationales sont bénéfiques, le chômage est en
baisse et les créations d’emplois se multiplient. Le PIB est donc en forte hausse depuis le début de l’année
2010 : alors que sur le dernier trimestre de 2009 sa croissance était de 2,38%, il atteint 9,84% pour le
premier trimestre de cette année, soit 113 milliards d’euros. D’une manière plus globale, la croissance du
PIB brésilien est en progression depuis plusieurs années 4,8% en moyenne par an sur la période 2004-
2008.
Toutefois l’inflation menace la croissance économique du pays. Le gouvernement entend contenir
la croissance annuelle autour de 6% pour contrôler les risques d’inflation. L’OCDE prévoit elle aussi une
stabilisation de la croissance brésilienne avec une augmentation de 6,5% du PIB pour l’année 2010 et de
5% pour l’année 2011. Pour obtenir de tels résultats les taux d’intérêts de la Banque Centrale Brésilienne
ont été relevés pour attendre 9,50%.
Trois enjeux centraux influencent la politique économique gouvernementale : tout d’abord,
l’accroissement de la production par des investissements massifs dans les infrastructures. La Politique
d’Accélération de la Croissance (PAC) lancée en 2007 prévoit un investissement de 330 milliards de
dollars américains jusqu’en 2010. Ensuite, l’amélioration de l’éducation au niveau national, là aussi des
investissements sont prévus. Et enfin, la réforme des circuits de financement de l’économie avec une
augmentation des taux pour les crédits accordés par les banques dans certains secteurs.
II. Secteurs d’activité économiquement porteurs
Le Brésil possède des ressources importantes de matières premières et une grande réserve de
main-d’œuvre à tous les niveaux d’éducation. Les produits manufacturés tendent à être davantage
produits localement même si ils proviennent encore en grande partie de l’étranger, et de la Chine en
particulier.
Le gouvernement encourage et favorise les Investissements Directs Etrangers (IDE). De
nombreuses entreprises privées ont été privatisées ces quinze dernières années. La plupart des barrières
juridiques et économiques aux investissements ont été levées, en particulier dans le domaine boursier.
Plusieurs secteurs d’activités sont porteurs pour le développement économique du pays mais
également pour les investisseurs étrangers qui souhaitent y prendre part:
L’agriculture et les industries agro-alimentaires représentent 23% du PIB et 40% des
exportations du pays. Le Brésil est un des leaders mondiaux quant à la production et/ou
l’exportation de certaines denrées dont le café, le jus d’oranges, le sucre, le soja et la viande. Afin
de pouvoir répondre à la demande interne et aux ambitions d’exportation, les capacités de
productions doivent être augmentées. Le pays est donc demandeur de techniques, matériels,
technologies et savoir-faire pour faire progresser sa productivité et sa rentabilité. Les opportunités
se situent principalement dans la maîtrise de la sécurité alimentaire et la réduction des pertes de
matière première.
Dans le domaine des énergies, que ce soit les hydrocarbures, ou les énergies alternatives, la
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demande est forte. L’activité pétrolière représente 10% du PIB brésilien et devrait progresser suite
à la découverte d’importants gisements au large du bassin de Santos. Le pays est depuis 2006
autosuffisant du point de vue de son approvisionnement énergétique et peut tirer des revenus de sa
production. L’entreprise PETROBRAS leader dans le pays prévoit d’investir 174 milliards de
dollars pour 2009-2013 pour l’exploration et l’exploitation des nouveaux gisements mais aussi
pour la construction de nouvelles raffineries. Dans le domaine des biocarburants, le Brésil a atteint
le rang de second pays producteur d’éthanol derrière les Etats-Unis. Un programme sur le
biodiesel est en cours. Ce sont des enjeux pour les industries sucrières, l’automobile et les
producteurs de carburants.
Les infrastructures de transport, énergétiques ou environnementales font défaut au Brésil. Des
programmes d’investissements sont prévus au niveau national pour palier aux manques dans ce
secteur.
La construction enfin connaît une croissance importante. Le gouvernement a lancé le programme
« Minha Casa Minha Vida », (Ma maison ma vie), pour favoriser l’accès à la propriété des
populations. L’objectif est de deux millions de logements d’ici à 2014.
1. Les programmes nationaux d’investissements
La résistance de l’économie brésilienne face à la crise économique et sa croissance positive
rassurent et attirent les investissements. Le marché intérieur est vaste et ne cesse de se renforcer avec un
grand nombre de personnes issues des classes défavorisées qui se hissent dans la classe moyenne. Selon
Luis Afonso Lima, Président de la SOBET (Société Brésilienne d’Etude sur les Entreprises
Transnationales et sur la Globalisation Economique), les Investissements Directs Etrangers au Brésil qui,
jusqu’en 2008 étaient majoritairement destinés à l’exportation, se sont, depuis 2009, tourné vers le
marché intérieur. Le marché brésilien est favorable aux PME et aux PMI qui souhaitent investir et se
développer à l’international.
Plusieurs grands projets d’investissements nationaux ont été lancés par le gouvernement brésilien.
Ces projets devraient permettre de maintenir le taux de croissance. Le second PAC présenté comme le
Nouveau Plan prévoit un investissement de 400 milliards d’euros sur la période 2011-2014. Le premier
secteur d’activités touché est celui de l’énergie avec 191 milliards d’euros qui serviront principalement à
l’exploitation de nouveaux gisements de pétrole et de gaz découverts au large des côtes. Le secteur social
est le second pôle de dépense, il représente 160 milliards d’euros. L’objectif de cet investissement est
d’apporter aux populations les plus démunies un accès aux services publics de base tels que l’eau,
l’électricité, des services de santé, ou encore des postes de police.
Un second programme d’investissements dans le secteur des infrastructures a été annoncé en mars
dernier par le président Luiz Inacio Lula da Silva (Lula). Il permettra de moderniser les grands axes de
transports aériens, routiers et ferroviaires du pays dont la vétusté actuelle pénalise certaines activités
économiques. En outre, le pays doit accueillir la coupe du monde de la FIFA en 2014 et les Jeux
Olympiques de 2016 ce qui nécessite également l’aménagement de nouvelles infrastructures. 878
milliards de dollars sont attendus pour ce programme.
2. L’attractivité des IDE
Le Brésil est le premier pays récipiendaire pour les IDE an Amérique latine. La CNUCED prévoit
que le Brésil se place en quatrième position des destinations pour les IDE sur la période 2009-2011, avec
25% du total des investissements mondiaux. En 2008 le pays a connu une progression de 30% des
investissements par rapport à l’année précédente, qui avait elle-même connu une augmentation de 51% en
glissement annuel, soit plus de 45 milliards de dollars.
Pour attirer davantage les IDE, le gouvernement a mis en place des aides et des exemptions
d’impôts. Les entreprises exportant plus de 80% de leur production peuvent être exemptées d’impôts sur
une période de trois ans. Il existe également des aides pour les PME exportatrices.
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50000
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Les Investissements Directs Etrangers au Brésil entre 2003 et 2010
Million $US
Source : Banque Centrale du Brésil
Le montant des IDE pour 2010 est une estimation de la Banque Centrale du Brésil
3. Les principaux partenaires économiques du Brésil
Les partenaires économiques du Brésil sont les Etats-Unis, l’Europe, le Mercosur et surtout la
Chine. Cette dernière est devenue en 2009 le premier partenaire commercial du pays du fait des
importations chinoises de soja, de pétrole et de minerais de fer. Pour l’année 2009, les achats chinois
représentaient 13% des exportations brésiliennes.
Les échanges entre les deux pays émergents sont en constante progression. Depuis 2003 et
l’élection de Lula à la tête du Brésil, les exportations de produits brésiliens vers la Chine ont augmentés
de 780% pour atteindre un volume de 36 milliards de dollars en 2009.
Une Commission de coordination et de coopération de haut niveau Brésil-Chine (Cosban) a été
constituée dans le but de définir un plan d’action conjoint sur l’ensemble des aspects de la coopération
entre les deux pays. Le plan d’action 2010-2014 porte en partie sur des questions économiques telles que
l’amélioration des mécanismes d’investissements ou encore la coordination des positions politiques lors
des forums multilatéraux et internationaux.
Le Brésil entretient des relations économiques particulières avec les Etats-Unis. La proximité
géographique et l’influence régionale de ces derniers en font un acteur incontournable. Les Etats-Unis
sont les premiers fournisseurs étrangers pour le marché brésilien.
L’Economic Partnership Dialogue (EPD) permet aux deux Etats de renforcer leurs relations
économiques et financières, mais aussi d’identifier de nouveaux secteurs de coopération. Le secteur
énergétique est privilégié dans les relations économiques entre les deux pays et notamment vis-à-vis de
leurs productions et exportations d’éthanol dont ils sont les premiers producteurs mondiaux. Les Etats-
Unis sont une cible du gouvernement brésilien pour les exportations. En 2009, 15,7 milliards de dollars
de marchandises ont été exportés vers les Etats-Unis.
Les négociations relative à la Zone de Libre Echange des Amériques, dont les Etats-Unis sont les
principaux promoteurs devraient permettre de renforcer les partenariats économiques déjà existants.
Le marché sud-américain dans son ensemble est indispensable au développement de l’économie
brésilienne. Le Mercosur, dont le PIB est à majorité brésilien, est un des acteurs incontournables pour les
productions brésiliennes. L’Argentine est son principal partenaire régional.
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