Le champ de la planification stratégique doit être aussi vaste que possible. Les notions de
mission et de métier ont pour objet d'engager la réflexion en donnant des réponses aux
deux question suivantes :
- qui puis-je satisfaire : mission ?
- que sais-je faire : métier ?
Ces réflexions enrichissent la vision sur deux plans :
- les débouchés, les marchés de l'entreprise,
- les technologies productives et organisationnelles maîtrisées dans la firme.
Question 6
Les objectifs sont avant tout des outils. Définis avec précision (quelle variable, quelle
valeur, quel horizon de temps, etc. ?), ils constituent les buts en vue desquels s'élaborent
les stratégies. Ils servent également de référence pour la mise en place d'un système de
contrôle. Sur le plan managérial, on s'accorde à attribuer quatre qualités à la gestion par
objectif :
- innover,
- juger avec sûreté,
- rendre cohérent le mix stratégique,
- contrôler.
Question 7
Chacun s'accorde à penser que la poursuite d'objectifs économiques constitue le fondement
même de la gestion de l'entreprise privée. Mais, les avis divergent relativement au projet
d'incorporer des objectifs non économiques dans un système d'objectifs concrets. Les
économistes libéraux , par exemple, rejettent l'idée qu'une entreprise pourrait poursuivre
des objectifs sociaux. Pour Milton Friedman, une telle recherche conduirait
immanquablement la firme à sa ruine. Pourtant, les managers savent, ou plutôt apprennent,
que l'entreprise est composée d'hommes qui n'ont pas les mêmes aptitudes, qui
n'appartiennent pas aux mêmes univers culturels, qui ne partagent pas les mêmes valeurs et
n'ont pas les mêmes attentes dans leur travail. Il convient de garantir une unité dans l'action
en préservant le climat social dans la firme ou en évitant que son action ne perturbe le
fonctionnement de la société. On ne voit donc guère comment, si l'on veut éviter tout
comportement dogmatique, une organisation aussi complexe qu'une firme moderne
pourrait s'en tenir aux seuls objectifs économiques. Certes, la réalisation de ceux-ci est
nécessaire à la survie immédiate de l'organisation, mais ils sont insuffisants pour garantir
une pérennité harmonieuse.
Question 8
Deux visions s'affrontent à ce propos. Pour les économistes néoclassiques, la croissance
n'est pas le meilleur moyen pour atteindre l'objectif de rentabilité ; la recherche effrénée du
développement des ventes peut même se révéler néfaste au plan de la rentabilité. En
conséquence, le "bon" chef de la firme, le "bon" entrepreneur dans la perspective de ces
théoriciens, ne doit - ou ne devrait - poursuivre qu'un objectif de réalisation du profit
maximum.
Pour les écoles managériales - c'est plus spécialement J.K. Galbraith ("le nouvel état
industriel" traduction française Gallimard 1978) qui a soutenu cette thèse, les grands
gestionnaires sont salariés et ne sont pas propriétaires de la firme, les directeurs, la
technostructure au sens où l'entend Galbraith, n'ont pas d'intérêt à rechercher le profit
maximal. Mais, pour mieux asseoir leur position économique et sociale, pour mieux
satisfaire leurs appétits de pouvoir, la solution la plus judicieuse consiste à rechercher la