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1994-95
Isométries du rectangle, du carré,…
Titre de la leçon (n° 35 en 1994): Recherche des isométries du plan conservant un parallèlogramme,
un rectangle, un losange, un carré (ou ordre inverse).
Cette leçon parait assez analogue à la précédente, mais il me semble qu'il faut la traiter de façon
plus élémentaire. La difficulté semble être la suivante: Faut-il partir d'une définition géométrique
précise de chacune des figures, et commencer par déterminer leurs axes de symétrie ? Ou faut-il
supposer que l'on a au départ défini ces figures par la mise en évidence de leurs symétries ? J'adopte la
seconde attitude, car elle me semble conforme aux programmes de 6-ème et 5-ème actuels; mais aussi
parceque la mise en œuvre de la première nécessiterait que l'on précise ce que l'on a pris comme
axiomatique de la géométrie, et on n'en a pas le temps. Dans ces conditions nous sommes en présence
d'une leçon de terminale. Mais est-ce bien ce que veut le jury ?
I: Généralités: Soit F = {A1,…,An} un sous-ensemble fini du plan P formé de n≥2 points distincts.
On note GF l'ensemble des isométries du plan qui permutent les points de F. Alors GF est un sous-
groupe du groupe O (P) des isométries de P.
Soit O l'isobarycentre des points de F; puisque les isométries sont affines, les éléments de GF
laissent fixe le point O. Ce sont donc soit des rotations de centre O, soit des symétries par rapport à
des droites passant par O.
Notons G1 l'ensemble des éléments de GF qui laissent fixe le point A1. C'est un sous-groupe
de GF. Un élément de G1 laisse fixe O et A1, donc (si ces deux points ne sont pas confondus, ce que
l'on suppose quitte à changer A1 ) c'est soit l'identité, soit la symétrie par rapport à la droite OA1.
Notons G1,k le sous-ensemble de GF formé des éléments qui envoient A1 sur Ak (G1,1 = G1).
Ce n'est pas un sous-groupe si k≠1. Si G1,k n'est pas vide, il a autant d'éléments que G1; en effet si h
est dans G1,k, on peut définir η: G1 → G1,k par g →η(γ)=h g, et η est inversible, d'inverse g' → h–
1g'. Notons que les G1,k sont les classes de la relation d'équivalence définie sur G par (h équivaut à
h') ⇐⇒ (∃g∈G1 tel que h'=h g).
II: Le groupe du carré: Soit C = {A1,A2,A3,A4} un
carré. L'isobarycentre est le centre O du carré. Dans ce
cas G1 = {Id,σ}, οù σ est la symétrie par rapport à OA1
(=A1A3).
Par ailleurs les symétries σδ et σδ' envoient A1
sur A2 et A4 respectivement, tandis que la symétrie
centrale sO envoie A1 sur A3. Il en résulte que chacun
des G1,k est non vide et a donc deux éléments. Ainsi GC
a 8 éléments.
Notons GC+ (resp. GC–) le sous-ensemble de GC formé des déplacements (resp. antidépla-
cements). Alors GC+ est un sous-groupe, et la correspondance g → σg envoie bijectivement GC+ sur
GC– (l'application inverse est g' → σg'). Il en résulte que G contient 4 déplacements, et quatre
antidéplacements.
Les antidéplacements sont des symétries. On les connait. Ce sont les symétries σδ, σδ', σ et σ2
(par rapport à OA2)