CHAPITRE I
LE CADRE COMPTABLE D'UNE ECONOMIE OUVERTE
Le cadre comptable d'une économie ouverte comporte trois composantes :
-la balance des paiements qui enregistre les opérations d'une économie avec le reste
du monde. Ce document est établi par la banque centrale selon les principes
d'élaboration fixés à l'échelle internationale par le Fonds Monétaire International
(FMI).
-les bilans des institutions financières qui permettent de définir les agrégats
monétaires du pays et leurs contreparties. Les opérations enregistrées dans la balance
des paiements peuvent agir sur ces agrégats en influençant leurs contreparties;
-le système des comptes des secteurs institutionnels établi par la comptabilité
nationale. Il intègre le compte du reste du monde qui est très proche de la balance des
paiements. Il constitue la base de la définition des agrégats qui sont utilisés dans les
relations fondamentales caractérisant une économie ouverte.
1-La balance des paiements
La balance des paiements est un document comptable qui retrace les opérations au
cours d'une période, entre les résidents et les non-résidents d'un pays.
Les résidents sont les personnes physiques qui ont leur principal centre d'intérêt
dans le pays, ou des personnes morales qui possèdent un établissement sur le territoire
national. Les non-résidents désignent les autres personnes physiques et morales. La
balance des paiements dont les grandeurs sont exprimées en monnaie nationale, est
formée par :
-la balance ou le compte des transactions courantes,
-et le compte de capital (les dons etc, négligé dans l’analyse théorique.
-le compte financier
La balance des paiements est un document comptable qui est EQUILIBRE par
construction. Son solde nul résulte de la somme algébrique de ses soldes
intermédiaires qui sont définis ci-dessous.
1.1-la balance des transactions courantes
Le compte des transactions courantes, appelé également compte courant (cari
işlemler hesabı) ou balance des transactions courantes, enregistre les opérations
suivantes :
- les opérations d'importations et d'exportations de marchandises. Elles sont
comptabilisées dans la balance commerciale; un sous compte de la balance courante
- les services (transport, assurance, tourisme, etc.),
- les revenus du travail et du capital,
- les transferts unilatéraux qui sont des opérations n'ayant pas de contreparties
commerciales ou financières immédiates et directes (les transferts d'épargne des
travailleurs à l’étranger, les aides internationales, les transferts entre Etats).
Les services, les revenus des facteurs et les transferts sont comptabilisés dans la
balance des opérations dites "INVISIBLES" qui est la deuxième composante du
compte des transactions courantes.
Les exportations de marchandises, les ventes de services et les entrées de revenus
sont enregistrées au crédit de la balance des transactions courantes en tant que
ressources (+). Les importations de marchandises, les achats de services et les sorties
de revenus sont comptabilisés au débit de la balance comme emplois ( - ).
1.2-Le compte financier
Le compte financier comprend deux rubriques : celle des flux financiers, hors avoirs
de réserves (C), et celle des avoirs de réserves de change (E).
-Les flux financiers, hors avoirs de réserves
Ces flux correspondent à des mouvements de capitaux de court et de long terme
entre un pays et l'étranger. Ils sont regroupées de la façon suivante :
-les investissements directs qui peuvent prendre les formes d'achats immobiliers, de
création d'entreprises, de prises de contrôle effectuées à l'étranger par les résidents et
ceux réalisés dans le pays par les non-résidents,
-les investissements de portefeuille qui correspondent aux achats et aux ventes de
titres de participation et de créances effectués par les résidents à l'étranger et par les
non-résidents en TR,
-les autres investissements qui sont essentiellement formés par les crédits
commerciaux et les prêts à court et à long terme.
Certains flux financiers sont autonomes, comme les investissements directs.
D'autres sont induits par des opérations sur biens ou par des transactions financières
(ex : les crédits accordés par des fournisseurs nationaux aux non-résidents à l'occasion
d'exportations de biens vers l'étranger, les emprunts contractés pour l'acquisition de
titres).
-Les transactions portant sur les avoirs de réserve
Les avoirs de réserve sont formés par l'or, les avoirs en Droits de Tirages Spéciaux
(DTS), la position de réserve au FMI, les devises et les autres créances. Leur stock est
modifié par les interventions des autorités monétaires sur le marché des changes et par
les besoins de financement de la balance des paiements.
1.3-La variation de la position extérieure du pays
La position extérieure d'un pays en devises et en monnaie nationale est mesurée par
le solde des créances et des engagements du pays envers le reste du monde. Elle est
modifiée par les flux financiers.
Les importations de capitaux se traduisent par des diminutions d'avoirs (varlıklar) à
l'étranger ou par des accroissements d'engagements (yükümlülükler) envers l'extérieur.
Elles sont enregistrées au crédit du compte financier (+).
Les exportations de capitaux comptabilisées au débit du compte (-) entraînent des
hausses de créances sur l'extérieur ou des baisses de l'endettement envers le reste du
monde.
La position monétaire extérieure d'un pays est déterminée à partir des créances et
des engagements du secteur bancaire et de la banque centrale envers l'étranger. Sa
variation fournit une approximation de la création monétaire issue des relations avec
l'extérieur pendant une période.
1.4-Les soldes intermédiaires de la balance des paiements
La balance des paiements est nécessairement équilibrée dans la mesure les
opérations sont enregistrées dans ce document selon les principes de la comptabilité en
partie double : chaque opération donne lieu à deux écritures de même montant, l'une
au débit, l'autre au crédit. C'est ainsi que les achats et les ventes de biens et de services
enregistrés dans la balance courante induisent des flux qui correspondent au
financement de ces opérations et qui sont enregistrés dans le compte financier.
Il est cependant possible qu'en pratique la somme des crédits soit différente de celle
des bits. Cet écart est attrib aux erreurs et omissions qui peuvent résulter du
volume important des données statistiques cessaires à l'élaboration de la balance des
paiements et à la diversité des sources d'informations utilisées. Il est comptabilisé dans
le poste "erreurs et omissions nettes" qui permet d'équilibrer la balance des paiements
.
Le solde nul de la balance des paiements est égal à la somme algébrique de soldes
intermédiaires. Ces derniers sont utilisés comme indicateurs et comme instruments de
gestion dans les économies ouvertes. Leur emploi dans l'analyse théorique nécessite
une simplification de leur contenu
1.31-Les soldes intermédiaires de la balance des paiements
Les soldes intermédiaires les plus importants sont :
- Balance courante
- Compte de capital
- Compte de finance
- Erreurs et omissions
- Variations de reserves
Le solde nul de la balance des paiements ( ) est défini de la façon suivante
EOCFCKBBG
RBGBP
T
+++=
=
+
=
0
[1]
Il est égal à la somme algébrique de la variation des réserves ( ) et des soldes de
la balance courante ( ), du compte de capital (CK), du compte des flux financiers
hors avoirs de réserve (CF) et du poste "erreurs et omissions" (EO).
Le solde du compte des transactions courantes qui fait l'objet des principaux
commentaires relatifs à la balance des paiements est formé par ceux de la balance
commerciale ( ) et de la balance des "invisibles" ( ) :
[2]
Le solde commercial fournit des indications sur la compétitivité du pays et sur son
niveau d'activité dont les variations agissent directement sur les importations,
notamment dans les pays qui ont une dépendance forte envers l'étranger dans le
domaine de l'énergie et des matières premières. Quant au solde de la balance des
"invisibles", il fournit essentiellement des informations sur l'activité de services d'un
pays et sur les revenus des facteurs.
1.5-La présentation simplifiée de la balance des paiements
L'analyse théorique qui sera effectuée dans les chapitres suivants retient les
simplifications suivantes :
BP
R
B
T
B
B
I
B
B
B
T
C
I
=
+
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