Dossier Bio Diagonale Enquête

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Photo : Rémi Garcia
Parution semestrielle janvier 2012 / N°51 - Abonnement Annuel : 10 €
Enquête
La vie souterraine
Dossier Bio
Des escargots sous le soleil
Diagonale
Le bruit en ville
Edito
Deux mille
12 voeux
Aménageurs, économistes, chefs d’entreprises,
élus, décideurs...
Nous vous formulons 12 voeux en cette nouvelle année :
profiter de la crise pour repenser nos modèles économiques ;
rendre nos entreprises plus «humaines» et au cœur des
enjeux du développement durable ;
démultiplier les agendas 21 locaux ;
créer les énergies du futur ;
développer davantage les technologies vertes,
facteur de croissance économique ;
bâtir de nouveaux habitats sains et écologiques ;
continuer à éduquer et sensibiliser les nouvelles générations ;
relever les défis que nous proposeront les experts
à l’occasion de «RIO + 20» ;
éco-concevoir nos nouveaux produits de consommation ;
promouvoir un tourisme respectueux de notre environnement ;
soutenir les initiatives locales et ... ne pas oublier de profiter
des plaisirs que la nature nous offre pour se ressourcer.
Bref... Etonnez-nous !
L’ONU a proclamé 2012 «Année internationale des coopératives» et reconnaît
ainsi que le modèle d’entreprise coopératif est un facteur majeur dans la
réalisation du développement économique et social. C’est une invitation à
soutenir le développement et la croissance des coopératives du monde entier
selon la devise «les coopératives, des entreprises pour un monde meilleur».
Par ailleurs, l’ONU a également déclaré 2012 «Année internationale de l’énergie
durable pour tous» : une occasion de sensibiliser à l’importance d’améliorer
l’accès durable à l’énergie, l’efficience énergétique et l’énergie renouvelable au
niveau local, régional et international.
Actualités
2012, année des coopératives et de l’énergie !
Impliquez-vous !
La naissance des alphabets sur les rives
de la Méditerranée
C’est de la Syrie-Palestine que nous vient
le système d’écriture le plus répandu sur la
surface du globe : l’alphabet Phénicien qui
a permis de faciliter les échanges entre les
peuples et est devenu un formidable outil de
communication.
Une exposition didactique à réserver en
2012 pour découvrir l’histoire de l’invention
des systèmes alphabétiques sur le pourtour
méditerranéen. Elle est disponible sous forme
de 35 panneaux auprès de l’association
Alphabets : www.alphabets.org.
«Je ne sais pas quoi faire... qu’est-ce que
je peux faire ?» Il ne tient qu’à nous de
faire exister dès aujourd’hui un monde
que nous désirons tous, plus
coopératif et plus humaniste.
Après l’indignation est venu
le temps de l’implication
grâce à ce livre qui propose
101 actions applicables
par tous pour amorcer
le changement à notre
échelle.
L’auteur,
Christophe
Chenebault, propose
également aux lecteurs
un répertoire de 600 organismes
et services permettant de concrétiser
leurs projets, un agenda engagé de 350
événements et la possibilité de collaborer
en inscrivant leur propre action.
Facebook se
mobilise
Presque
deux
ans
après le lancement de
la campagne mondiale
de Greenpeace, «unfriend coal» qui demandait à
Facebook et à ses dirigeants d’alimenter ses data
center grâce aux énergies propres plutôt qu’au
charbon, le réseau social prend le virage d’un
futur énergétique propre. Facebook annonce ainsi
aujourd’hui une série de mesures clés : utiliser
les énergies renouvelables et innover en matière
énergétique, grâce à «l‘Open Compute Project»
(nouvelles solutions pour optimiser l’énergie
utilisée sur les serveurs).
Une victoire pour Greenpeace qui a réussi à
mobiliser 700 000 militants en ligne.
La Clé des champs
Par les réalisateurs de Microcosmos, ce
documentaire sur l’écosystème d’une
mare vu par des enfants est à découvrir
au cinéma depuis le 21 décembre. Dans
un village de la campagne française,
un jeune garçon rêveur et solitaire est
en vacances chez des cousins. Il est
seul et cherche à dissiper son ennui. Il
découvre à l’écart du village une mare
abandonnée qui devient bientôt son eden
secret. Il y revient, fasciné, jour après
jour, et découvre tout un monde inconnu,
peuplé de créatures étranges...
Cet hiver, glissez responsable !
Chaque année, les sports d’hiver attirent un grand nombre de personnes sur les pistes enneigées, toujours
plus équipées en matériel dernier cri. Si, comme le souligne l’association Mountain Riders, nous ne sommes
pas près de faire pousser des fraises sur notre vieux matériel de montagne que nous aurons mis dans
le compost au fond du jardin, il est possible pour les entreprises comme pour les particuliers d’agir pour
réduire l’empreinte écologique de cette activité. Il est temps de donner un signal fort aux acteurs du marché
en demandant plus d’informations sur l’origine des produits, des méthodes de production et des garanties
environnementales et sociales dans notre magasin de sport.
Consultez l’éco Guide du matériel de montagne édité par Mountain Riders pour en savoir plus :
http://www.mountain-riders.org/_EcoGuideMateriel
PN Mercantour
A la découverte de
la biodiversité
souterraine
Niphargus, crustacé aveugle très commun dans les eaux douces souterraines
Un inventaire généralisé unique en Europe
Depuis 2007, grâce au concours de chercheurs internationaux,
le Parc National du Mercantour et son cousin germain le Parco
Naturale delle Alpi Marittime passent les 250 000 hectares de
leurs territoires au peigne fin, en quête de toute forme de vie.
L’objectif de cet inventaire généralisé de la biodiversité (ATBI)
est de parfaire notre connaissance de la biodiversité qui a
choisi cette terre alpine pour s’épanouir, à la fois en terme de
nombre, de répartition des espèces et de fonctionnement des
écosystèmes dans lesquels elles s’inscrivent.
Tout commence par une phase de prospection (collectes sur
le terrain, renouvelées annuellement, entre mai et octobre),
suivie d’une phase d’identification des spécimens collectés
(souvent en laboratoire). Une fois identifiés, ils sont mis en
collection, parfois étudiés au niveau moléculaire (barcoding).
Les données liées à leur collecte sont saisies dans l’Inventaire
National du Patrimoine Naturel.
L’inventaire concerne principalement les groupes d’espèces
les moins connus de notre territoire, c’est-à-dire les invertébrés,
la flore non vasculaire (mousses, lichens) et les champignons.
Ces recherches ont permis la découverte de nouvelles
espèces, tant pour les parcs que pour la Science. Elles
ont également amélioré la connaissance des espèces déjà
répertoriées et de leurs habitats.
Soutenue par la Fondation Albert II de Monaco, le
Gouvernement Monégasque et par le Fonds Européen de
Développement Régional – Programme Alcotra 2007-2013,
cette entreprise d’envergure européenne se profile dans le
long terme et se réalise en lien avec le Muséum National
d’Histoire Naturelle.
Spélerpès de Strinati
QUELQUES CHIFFRES
9 391 espèces recensées au 1er septembre 2011 sur les
deux parcs.
Plus de 40 institutions techniques et scientifiques européennes,
une centaine de chercheurs et 300 taxonomistes sont engagés
dans cette aventure de la connaissance.
Nous pouvons souligner l’immense avancée des connaissances
au sujet des invertébrés : nous passons de 2 000 espèces
recensées en 2007 à près de 6 000 aujourd’hui !
«A la manière d’un tableau
pointilliste, chaque pointage
contribuera à former un
panorama du vivant sur une
entité écologique unique à
un instant précis, permettant
également un suivi des
communautés vivantes dans
l’espace et dans le temps,
en rapport aux activités
anthropiques et au changement
climatique.»
Enquête
L’aventure souterraine…
PN Mercantour
L’effort de prospection et d’identification de l’ATBI s’est porté en
priorité sur les groupes taxonomiques les moins étudiés, ainsi
que les écosystèmes les moins connus, comme les milieux
souterrains. Le massif du Mercantour, principalement constitué
de roches plutoniques et métamorphiques, est pauvre en cavités
naturelles.
On peut cependant trouver quelques grottes dans les vallées où
affleurent les calcaires (Roya en particulier, mais aussi dans une
moindre mesure la Tinée et la moyenne vallée du Var), ainsi que
des gouffres de faible profondeur (50 mètres au maximum) dans
quelques petits karsts d’altitude comme ceux de Crousette ou
de la Céva. A ces cavités naturelles s’ajoutent quelques mines
désaffectées et fortifications souterraines le long de l’ancienne
frontière franco-italienne.
PN Mercantour
Petit rhinolophe
En 1999, sous l’impulsion du chef du service scientifique Benoît Lequette, un inventaire des cavités
des 28 communes du territoire du parc national a été mené. Côté Alpes-de-Haute-Provence, l’aide
d’un spéléologue, Jean-Yves Bigot, a été très précieuse... Dans les Alpes-Maritimes, c’est le Comité
Départemental de Spéléologie qui a pris en charge ce recensement. Cet important travail préalable
s’est révélé très utile quand le Parc National du Mercantour et le Parco Naturale delle Alpi Marittime
furent choisis pour devenir sites de référence du deuxième inventaire généralisé de la biodiversité
au monde, en 2006.
A nouveau, une quinzaine de spéléologues, motivés par l’aspect scientifique de cette activité qui mêle
exploration sportive et étude du milieu naturel, se sont proposés pour mener à bien ce passionnant
inventaire.
La première étape fût un stage de formation sous la conduite de Jean-Michel Lemaire et Jeannot
Raffaldi, créateurs de l’association Troglorytes et spécialistes reconnus d’entomologie souterraine.
Les participants, après avoir passé en revue tous les organismes vivants dans ce milieu dit «extrême»,
qui impose des adaptations très spécifiques (froid, manque de lumière et de nourriture, etc.), ont
appris comment poser des pièges à insectes et
comment les capturer «à vue». Vient ensuite la
phase de mise en oeuvre de l’inventaire avec les
agents du Parc.
Une biodiversité surprenante
Dolichopode (sauterelle cavernicole)
A noter que certains groupes très
spécifiques, comme par exemple les pseudos-scorpions ou les araignées cavernicoles,
ne sont connus que de très rares spécialistes, dispersés dans les universités des quatre
coins de l’Europe. Ainsi, c’est en République tchèque qu’il fallut envoyer des exemplaires
de Trachyphloeus lecciae pour avoir la confirmation que ce charançon cavernicole était
bien une nouvelle espèce, dédiée à Marie-France Leccia, jeune ingénieure écologue de
30 ans et chef du projet ATBI.
Pour un coléoptère tombé dans un des pièges posés par Patrice Tordjman dans une
ancienne mine de cuivre de la commune de Valdeblore, ce fût plus facile : les spécialistes
sont tout simplement les duettistes Lemaire/Raffaldi, attachés au Museum d’Histoire
Naturelle de... Nice ; et c’est ainsi que Duvalius magdelainei tordjmani a rejoint la liste
des nouvelles espèces découvertes dans le cadre de l’ATBI.
Même si quasiment toute la biodiversité souterraine est constituée d’invertébrés, la
majorité des espèces étant des insectes, on trouve dans les cavités du Mercantour aussi
des mammifères (les chauves-souris) et même un amphibien endémique, le spélerpès
de Strinati.
Les chauves-souris (encore appelées chiroptères, de chiro, la main en grec et ptera,
l’aile) sont bien présentes dans les grottes et mines du Mercantour, mais en petit nombre
d’espèces différentes : petits et grands rhinolophes, murins et minioptères. Les autres
(il y en 24 en tout) sont forestières ou habitent les bâtiments.
Olivier Grosselet
PN Mercantour
Duvalius (coléoptère)
Comme on le voit, le monde méconnu des ténèbres est beaucoup plus peuplé qu’on ne
le croit…
Marie-France Leccia - Chef de projet ATBI Mercantour et Patrice Tordjman - Technicien au
Parc national du Mercantour, coordinateur du groupe «Biospéléologie» de l’ATBI - Contacts :
[email protected] et [email protected]
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Quand on parle d’escargots, on
pense souvent à la pluie.
Le célèbre «Petit-gris» évoque
un temps automnal breton,
l’escargot de Bourgogne, l’hiver
au coin du feu. Et pourtant… Qui
sait que l’escargot de Bourgogne
serait en fait originaire de
Turquie, d’où il aurait été importé
par les romains ? Qui sait que le
sud de la France abrite plus des
2/3 des quelques 420 espèces
d’escargots
terrestres
qui
habitent la France ? Qui sait que
certaines espèces telle l’Hélice
Tapada Helix melanostoma ne
supportent pas de s’éloigner à
plus de 50 km des côtes de la
Méditerranée ?
Un escargot tout chaud !
Mais il y a quelque chose que les escargots craignent plus
encore que les oscillations annuelles du climat. Le permafrost !
Fermez la porte derrière vous SVP
Il est vrai que la physiologie des escargots les dispose plus
à se déplacer dans l’humidité qu’au sec. Ils se meuvent par
glissade contrôlée, leur peau est directement exposée aux
rayons du soleil.
Toutefois, le mucus qu’ils sécrètent les protège de la
dessiccation et quand les conditions sont vraiment
défavorables, ils se rentrent bien à l’abri sous une épaisse
coquille de calcaire ; ferment la porte soit à l’aide d’un
opercule (comme l’Elégante striée Pomatias elegans), soit
en sécrétant un opercule de mucus (par exemple l’Escargot
de Bourgogne Helix pomatias), soit, plus fréquemment, en se
collant à la paroi d’un rocher.
En effet, il semblerait que ce qui explique la diversité d’espèces
présentes dans le sud de la France soit le rôle de refuge qu’ait
eu la région méditerranéenne pendant les grandes glaciations.
Ces dernières ont du littéralement balayer sur leur passage les
escargots, peu adaptés pour fuir. On a même pu montrer sur
le mont Ventoux que les oscillations des thermoclines avaient
coupé en deux des populations d’escargots, produisant un
«no man’s land» entre elles, qui aurait aboutit à la formation
de deux espèces distinctes !
Parcourant en moyenne entre 2 et 5 mètres dans toute une
vie, ces espèces n’auraient pas eu le temps de recoloniser
les territoires perdus par les variations climatiques.
Ainsi calfeutrés, ils peuvent endurer des températures
extrêmes et hiberner pendant plusieurs mois. Il leur restera
toujours dans l’année quelques belles journées grises
et pluvieuses, entre octobre et mai, pour assurer leur
reproduction.
L’Elégante striée Pomatias
elegans, peut refermer la
porte derrière elle !
Un
opercule
calcifié
parfaitement adapté à
la forme de l’ouverture
la protège aussi bien de
la dessiccation que des
prédateurs.
L’Escargot de Bourgogne Helix pomatia sécrète un
opercule temporaire pour se protéger pendant son
estive.
Parmi la pléthore d’espèces à affinité méditerranéenne, quatre espèces sont suivies dans le cadre d’une enquête
participative menée par l’ONEM (voir encadré). Elles ont été choisies d’une part parce qu’elles fréquentent les
milieux anthropiques et sont donc facilement détectées, d’autre part parce qu’elles sont aisément reconnaissables
et enfin parce qu’elles présentent une affinité variable au domaine bioclimatique méditerranéen.
Il s’agit de l’Hélice tapada Helix melanostoma, de l’Hélice peson Zonites algirus, du Bulime tronqué Rumina decollata
et enfin de la Troque élégante Trochoidea elegans.
Menez votre enquête !
Vous pouvez contribuer à améliorer les connaissances
sur ces escargots en envoyant toute observation à :
[email protected], ou en mettant en ligne
vos observations : http://escargots.onem-france.org.
Dossier Bio
Quatre espèces à affinité plus ou moins méditerranéenne
La petite Troque élégante Trochoidea elegans est
caractéristique avec sa coquille en forme de pyramide, parfois
colorée, parfois presque blanche comme sur la photo.
On l’observe sur les pelouses, les talus, les friches et tous les
lieux ouverts et secs.
L’Observatoire Naturaliste
des Ecosystèmes Méditerranéens
L’Hélice tapada Helix
melanostoma ressemble
au petit-gris, ou à un petit
escargot de Bourgogne.
Il s’en distingue par
l’intérieur de l’ouverture
qui est nacrée de violetpourpre sombre.
C’est le plus méditerranéen
des
quatre
espèces
recherchées.
Le Bulime tronqué Rumina decollata atteint la taille d’un
doigt d’enfant et se reconnaît à sa coquille toujours
tronquée à l’état adulte : la pointe tombe au cours de sa
croissance. Il vit dans les tas de gravats, sur les talus et
dans les jardins.
Article écrit par Vincent Prié, coordinateur de l’enquête sur
les escargots méditerranéens, en collaboration avec Eddy
Micheneau, conseiller du réseau ONEM.
L’ONEM est un réseau d’individus qui coopèrent
autour de projets accessibles à tous. Ce réseau
souhaite améliorer les connaissances sur les
écosystèmes méditerranéens en facilitant la
transmission des informations.
L’activité s’articule autour du portail internet où les
pages sont accessibles en écriture pour faciliter la
coopération collective. Ce portail est utilisé comme
une plate-forme de projets, souvent réalisés sous
forme d’enquêtes avec des outils à disposition.
Par exemple, une cartographie représentative des
données saisies en ligne rend compte en temps réel
de la participation des témoins.
Toutes les initiatives sont sous la responsabilité de
coordinateurs qui disposent d’un espace sur le site
et sont formés pour l’administrer.
Le principe de coopération relève de la gratuité et
laisse à chacun le choix de la forme de sa participation
au réseau.
Chacun est libre de proposer un projet sur le portail
en rapport avec le monde méditerranéen, ayant une
problématique claire et une possibilité de participation
des non spécialistes.
Ce fonctionnement fait progresser la connaissance
en décuplant les capacités de prospection et
de production de données tout en partant de
l’engagement de la société civile.
Le réseau dispose d’une convention de coordination,
d’un protocole de validation des données et d’une
charte graphique pour les plaquettes des enquêtes.
www.onem-france.org
En ville, les décibels
en sourdine
Le bruit constitue une nuisance bien connue, notamment en milieu
urbain. Il se définit comme un son désagréable (en toute subjectivité) et
nocif pour la santé de l’oreille (cette fois-ci mesurable objectivement).
Les nuisances sonores sont prises en compte dans les politiques
publiques et ce depuis longtemps : au VIIème siècle déjà, le roi Dagobert
avait pris un des premiers édits antibruit de l’Histoire !
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Sur la piste des décibels
60 dB
fenêtre
sur rue
90 d
B
120
klaxon
avi
dB
r
Se
uil
de
dou
leu
r
ange
l de d
Seui
que
Seuil de ris
e
Calm
d
uil
Bruits couran
té
bili
85 dB
cantine
scolaire
on
ts
dB
Se
Une source bien identifiée
0
B
30 d
éger
vent l
di
’au
Les nuisances sonores représentent la première
gêne à laquelle sont confrontés une large majorité
des français dans leur vie quotidienne. Un bruit se
caractérise par sa hauteur (grave/aigu), sa durée
(bref/long) et son intensité (le niveau, mesuré en
décibels ou dB). Le niveau sonore représente
un bon indicateur de la nocivité d’un bruit pour
la santé, même si les deux autres paramètres
définissent également l’aspect gênant d’un bruit.
Trop de bruit fatigue, empêche de dormir,
augmente notre nervosité et peut rendre sourd
par la destruction des cellules cillées situées dans
l’oreille interne.
La pollution sonore provient essentiellement du
secteur des transports, qu’ils soient routiers,
ferroviaires ou aériens. Globalement sur le territoire
français, le bruit des transports représente près
de 80% du bruit émis dans l’environnement.
Quelle réglementation ?
SONDAGE :
LES FRANÇAIS ET LE BRUIT
- 43 % des Français disent être gênés par le
bruit.
- 49 % estiment que la situation du bruit en ville
s’est détériorée ces 10 dernières années.
- 38 % pensent que le bruit est un problème
d’environnement très ou extrêmement
préoccupant.
- 39 % le jugent responsable du stress.
- 87 % le considèrent comme une nuisance
rédhibitoire à la définition de leur logement
idéal.
Source ADEME
La Directive Européenne 2002/49/CE sur l’évaluation et la gestion
du bruit dans l’environnement et sa transposition dans le Code de
l’Environnement Français, imposent un cadre commun pour la lutte
contre les nuisances sonores.
Deux des principaux objectifs
sont l’établissement de cartes
Les objectifs de la
d’exposition aux bruits et sur la
Directive Européenne
base de ces cartes, l’adoption
sont en premier lieu
de plans d’action en matière de
des objectifs de santé
prévention et de réduction du bruit
publique.
dans l’environnement ansi que la
préservation des zones calmes.
Toutes les agglomérations de plus de 100 000 habitants et tous les
grands axes routiers et ferroviaires doivent être cartographiés.
La Directive impose le Lden, un nouvel indice de gêne acoustique
calculé sur 24 heures. Le Lden (day, evening, night), prend en compte
dans sa formule mathématique la sensibilité accrue des citoyens aux
bruits pendant la période de soirée dites de confort (evening – soirée –
6h/22h) et bien évidemment celle plus forte durant la période de sommeil
(night-nuit-22h/6h).
- Tout bruit excessif dans un immeuble d’habitation peut être sanctionné et pas uniquement à partir de 22
heures comme beaucoup le croient. Le tapage diurne est interdit au même titre que le tapage nocturne et
les amendes sont les mêmes.
-Contrairement à une croyance persistante, le «droit» d’organiser une fête bruyante une fois par mois est
un mythe qui n’a aucun fondement juridique.
Pour plus d’informations consultez le site d’information sur le bruit : www.bruit.fr
Les plans de prévention des collectivités
Exemple de la démarche entreprise par la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur.
Nice Côte d’Azur a été la première agglomération de
France à avoir établi et approuvé en 2010 un Plan de
Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE).
Voici les principales actions qui en découlent.
Si l’on devait repenser une «ville du futur» plus
calme, on pourrait imaginer quelques préconisations
et innovations technologiques s’appuyant sur le
suivi d’indicateurs du bruit.
En 2008 la cartographie d’exposition au bruit sur
le périmètre de 24 communes a été réalisée : 10 %
de la population est exposée à des niveaux sonores
dépassant les limites recommandées par la Directive
(Lden 68 dB sur 24h), ce qui représente concrètement
4 000 bâtiments classés en «Point Noir du Bruit».
Les 50 actions contenues dans
le PPBE sont suivies via des
indicateurs pertinents. Pour
cela, il faut se doter d’un outil
de mesure. C’est l’objectif de
l’observatoire du bruit.
Ce projet consiste à déployer
sur le territoire des sonomètres
fixes et mobiles, afin de mesurer
Carte d’exposition
les gains apportés par les
au bruit
différentes actions et surveiller
l’environnement sonore à court, moyen et long
terme. Cet observatoire, approuvé par le Ministère de
l’Environnement, verra le jour en 2012.
Le bruit routier en est la
principale cause (76 %).
Ainsi,
des
actions
marquantes
ont
été
menées comme la pose
d’écrans
acoustiques
sur la voie rapide,
protégeant ainsi plus
de 2 000 ouvertures
donnant sur la voie.
De nombreuses portions
de chaussées de la ville
ont été remplacées par
des enrobés acoustiques.
Des contrôles fréquents
des bruits des véhicules
et plus particulièrement
des deux-roues motorisés
sont effectués par les
services de Police.
Ecrans acoustiques
Mais les actions portant
sur le changement des comportements sont celles qui
permettent de réduire plus durablement les niveaux
sonores.
Il s’agit de réduire le nombre de voitures en ville en
proposant des alternatives à la voiture individuelle :
le développement des transports en commun (le bus
et le tramway), le déploiement des vélos bleus et
des pistes cyclables, du service d’autopartage en
véhicule électrique, le covoiturage, etc... Et l’éducation
à l’environnement avec des actions pédagogiques à
destination des scolaires par exemple.
La ville du futur, résolument «connectée», doit bénéficier
de l’avancée des nouvelles technologies de l’information
et de la communication (NTIC).
Ainsi, une meilleure surveillance de l’environnement
permet d’améliorer la qualité de vie et une meilleure
information du citoyen l’amène à adopter un
comportement plus écologique.
Ainsi, Nice Côte d’Azur souhaite développer le concept
de monitoring urbain sur différentes problématiques
environnementales comme la qualité de l’air, de l’eau,
le bruit et sur les économies de ressources comme
la gestion de l’éclairage ou du trafic de véhicules,
composantes du métabolisme urbain.
Des
expérimentations
sur
la
«supervision
environnementale» sont mise en oeuvre. Elles
consistent à piloter la puissance et la consommation
des candélabres municipaux et à relever les niveaux
de NO2, d’ozone, de bruit, les comptages des débits
d’eau potable, les données météo, les températures
des bâtiments publics, etc. à l’aide de mini-capteurs
environnementaux. Les informations sont ensuite
transmises en direct sur Internet grâce à une connexion
au réseau GPRS. L’action a pour vocation de tester en
grandeur nature un service complet de monitoring de la
ville durable.
En savoir plus : http://auditorium.nicecotedazur.org
Diagonale
DES BRUITS QUI COURENT LE VOISINAGE...
Quoi de Neuf
Maison de l’Environnement
Méditerranée 2000 continue d’animer des activités sur le thème de l’environnement le
mercredi de 14h à 16h, en partenariat avec la maison de l’environnement de Nice.
En 2012, les prochaines dates seront les suivantes :
- Le 25 janvier : Prenons notre envol
- Le 22 février : Le carnaval de la récup’
- Le 7 mars : Montagne vivante
- Le 21 mars : Promenons-nous dans la forêt
- Le 11 avril : Le développement durable à l’échelle mondiale
- Le 16 mai : Assiette équitable
- Le 20 juin : Gare aux oreilles
Animations gratuites sur inscription auprès de la maison de
l’environnement au 04.97.07.24.60.
Inf’eau Mer
Pour la dixième année consécutive,
la campagne Inf’eau mer a permis de
sensibiliser les usagers de la plage au
respect de l’environnement.
Au programme de ces 118 journées,
informations et jeux pour mieux
comprendre les enjeux de préservation
de l’environnement marin et un
questionnaire à remplir pour donner
sa perception de la plage et de
l’environnement.
Un nouveau livret reprenant de manière
synthétique les différents thèmes
abordés a été réalisé : le guide pratique
Inf’eau Mer. Il est téléchargeable, de
même que le bilan 2011 de la campagne,
sur le site www.infeaumer.org.
Semaine européenne «réduisons nos déchets»
En novembre dernier, les salariés de
Lyonnaise des eaux Côte d’Azur et de la
ville de Mougins ont conjointement participé
à des actions de sensibilisation menées
par Méditerranée 2000 : diffusion de cartes
électroniques chaque jour par mail pour
découvrir les bonnes pratiques en interne,
organisation d’un jeu-quiz, témoignages de
salariés engagés...
1 % for the Planet !
Depuis 2002, 1 % pour la planète encourage les
entreprises à verser 1 % de leur chiffre d’affaires à
des organismes environnementaux partout dans le monde. L’association
Méditerranée 2000 est soutenue par ce programme et a ainsi pu
bénéficier cette année encore d’un don de l’entreprise Boule d’énergie®,
prestataire d’événementiels éco-responsables. Merci à toute l’équipe !
Rallye
Nice Express
En famille, entre amis,
relevez les défis du
rallye pédestre et gagnez
de nombreux lots !
Méditerranée 2000, en partenariat
avec la Ligue contre le Cancer et la
Ville de Nice, organise le samedi
31 mars 2012 à Nice, un grand
jeu de piste sur le thème de
l’environnement et de la santé.
Pour y participer, contactez-nous.
Cap sur... le sable
En 2011 Méditerranée 2000 a participé avec
le Conseil Scientifique des Iles de Lérins à la
réalisation d’un nouveau livret thématique
du Réseau Mer de la collection «Cap sur...».
Ce livret qui vous fera découvrir tous les secrets
du sable marin, sous l’eau ou sur le bord de
mer, sera disponible dès février 2012.
Rendez-Vous
Salon Ever Monaco
Du 22 au 25 mars 2012 au Grimaldi Forum se tiendra le salon des véhicules écologiques
et des énergies renouvelables. Ce sera l’occasion de visiter les différentes expositions,
d’essayer des véhicules écologiques ou encore d’assister aux conférences proposées.
6ème Forum mondial de l’eau
Tous les trois ans depuis 1997, le
Forum Mondial de l’Eau mobilise
les imaginations, les innovations,
les compétences et les savoirfaire, pour faire avancer la cause
de l’eau.
Du 12 au 17 mars 2012 se tiendra,
à Marseille, une semaine de
discussions, de débats, de solutions
et de partage d’expériences afin de
parvenir à des solutions concrètes
et à des engagements pour la
cause de l’eau.
Renseignements : www.worldwaterforum6.org
Salon Eco habitat à Vence
Les 16, 17 et 18 mars 2012 : rencontre avec les
professionnels du bâtiment écologique.
En 2012, le Salon Eco Habitat s’articulera autour de
5 grands thèmes :
• J’accueille la biodiversité
• J’éco-construis, j’éco-rénove
• J’économise les ressources
• J’aménage un intérieur sain
• Je vis en collectivité.
Renseignements : Service Environnement Ville de
Vence - Tél 04.93.58.43.32.
Journée mondiale de la Terre
Cet événement a été célébré pour la première fois le 22 avril 1970.
Aujourd’hui, ce sont plus de 180 pays qui y participent à travers les
actions des citoyens. Le «Earth Day Network», en mettant en réseau
des individus et des organisations, a pour objectif de célébrer cette
journée, en réalisant un maximum d’actions volontaires pour atteindre
l’objectif «One billion acts of green™» (un milliard d’actions vertes
à travers le monde) en faveur de la lutte contre le réchauffement
climatique et la protection de l’environnement.
Pour en savoir plus ou pour inscrire votre action : www.earthday.org
ABONNEMENT OU ADHESION
Vos coordonnées :
Raison sociale : ..................................................................................................................
Nom : .................................................... Prénom : ...............................................................
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Code postal :
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Signature :
ADHESION
ABONNEMENT
15 euros en individuel
20 euros en couple
La cotisation est renouvelable chaque
année. Elle permet de soutenir Méditerranée
2000 et donne droit à un abonnement à la
«Lettre Méditerranée 2000».
10 euros
L’abonnement est renouvelable chaque
année. Il comprend 2 numéros de la
revue la «Lettre Méditerranée 2000».
Directeurs de la publication
et de la Rédaction :
Estelle BELLANGER / Pierre CHASSAING
Rédactrice en chef :
Luna VOARINO
MEDITERRANEE 2000
29 avenue des Cigales
06150 CANNES LA BOCCA
Tel. 04 92 99 10 01 - Fax. 04 92 99 10 02
www.mediterranee2000.org
ISSN 2116-3022
Imprimé sur papier recyclé à 1200 ex.
Portrait
Instants choisis
Rémi Garcia, directeur de projets au SIVADES (Syndicat
intercommunal pour la valorisation des déchets), est également
un passionné d’image. Portrait d’un photographe...
Comment est née votre passion
pour la photographie ?
Le goût des voyages et la passion de
la Nature me sont
venus très jeune
grâce à mes parents,
avec qui j’ai vécu 4 ans
en Guyane Française.
Le contact, très étroit,
avec la faune et la
flore, est alors
un premier pas
vers cette soif
de découverte qui m’habite aujourd’hui.
De retour en France Métropolitaine,
ce n’est que 10 ans plus tard, lors de
l’obtention de mon diplôme d’ingénieur
et au terme d’un semestre d’études
au Mexique, que je me découvre
cette passion pour l’image. Véritable
«photodidacte», avec l’envie de faire
toujours mieux, j’utilise mon premier
reflex en 2005 et consacre tout
mon temps libre à l’apprentissage,
à divers essais techniques, à la
nature et sa beauté.
Marmotta marmotta (marmotte des Alpes - Mercantour)
Vulpes vulpes (renard roux - Mercantour)
Merops apiaster (guépier d’Europe - Vaucluse)
Peut-on voir un lien avec votre activité professionnelle ?
Ma formation d’ingénieur en prévention des risques et protection de l’environnement et mon travail au sein d’une entité dont
l’objectif est la valorisation des déchets, sont complétés par une grande sensibilité à la préservation de l’environnement. Le respect
de la nature fait partie intégrante de ma démarche photographique. Sur le terrain, cela se matérialise par une éthique, un véritable
respect des espèces photographiées, tant végétales qu’animales. Ceci dans le but de transmettre, par mes images, l’émotion
et la beauté de l’instant le plus fidèlement possible, sans porter atteinte à la biodiversité. Il est à mon sens utile de rappeler
l’importance de la notion d’éthique du photographe naturaliste avec pour maître mot le respect des espèces. Cela sous-entend
parfois de renoncer à réaliser une image pour ne pas nuire à l’espèce observée, et cela passe bien entendu, au delà de l’aspect
photographique, par une connaissance des modes de vie des espèces concernées. Je peux ainsi, par mes images témoigner
modestement de la beauté, mais aussi et surtout de l’immense fragilité de ces espèces qui nous entourent, animales ou végétales,
et contribuer à sensibiliser le public à cette problématique, à la protection de leur environnement, de notre environnement.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Une prochaine collaboration avec un site de réintroduction du Gypaète barbu (voir Lettre N°48) en
Espagne pour la réalisation d’une banque d’images de cet oiseau. Je travaille également au sein du
Collectif «Horizons Naturels» (www.horizons-naturels.com) que nous avons créé en 2010 pour
partager notre vision photographique. Ce collectif compte cinq photographes naturalistes traitant
des sujets variés (paysages, macrophotographie, animalier…). Nous envisageons de réaliser
une exposition sur les différents milieux naturels que nous mettons en lumière pour sensibiliser à
la préservation des espèces végétales et animales et ainsi contribuer à une prise de conscience
quant aux richesses de la biodiversité.
Pour découvrir le travail de Rémi : www.remigarcia.com
Mantis religiosa (mante religieuse - Bas-Rhin)
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