ramène Dieu dans le champ de la philosophie est une chose intéressante car cela signifie qu’à coté
de la vérité révélée il existerait une preuve rationnelle qui conviendrait mieux au philosophe.
Pourtant dit Pascal, qui pourrait être ce croyant qui a besoin qu’on lui prouve l’existence de Dieu
pour y commencer à y croire ? Ce
serait évidemment le plus mauvais
des croyants. Croire en Dieu n’est pas
un acte qui repose sur la discursivité,
c’est une acte qui repose sur la foi.
Certes Pascal donne bien l’argument
du pari2. Il vaut mieux «parier» que
Dieu existe plutôt que de parier que
Dieu n’existe pas. Si Dieu existe j’ai
tout à y gagner, si dieu n’existe pas,
je n’ai rien à perdre à y croire. Donc
il vaut mieux croire en Dieu que de
ne pas y croire. Serge Guérin grand
communiste disait : «il vaut mieux
avoir un slip de rechange». Faut il
tout démontrer dès lors ? Si l’on veut
casser la foi, si l’on veut perdre son
amoureux(se) oui ! Si on veut opposer à un rapport de confiance un rapport fondé sur la défiance, la
démonstration en ce sens est plutôt une bonne chose. Pascal expliquait ce que l’on sait tous très bien,
il existe des vérités du coeur (qui se sentent) et des vérités de raison (qui se démontrent). Vouloir
mélanger les deux choses produit des choses étranges : Faire sentir le théorème de pythagore par un
discours passionné et voir Juliette démontrer à Roméo qu’elle l’aime. Les déclaration d’amour se font
souvent dans le silence, jamais dans le discours, et celui qui parle au lieu de faire sentir est tout
simplement un baratineur.
Mais rendons à justice au maître de la
démonstration ! Descartes lui même montre des
limites dans cette exercice de démonstrations, c’est
ce qu’il raconte de ses voyages. Il existe une attitude
très astérixienne, c’est à dire très Française qui veut
démontrer la supériorité d’une culture face à une
autre culture. C’est ce que l’on appelle
l'ethnocentrisme, qui bien que ne reposant que sur
un préjugé, se fonde souvent sur de grands discours.
Oui Quand Astérix va aux jeux olympiques dans
Astérix et les jeux olympiques, Goscinny avec
beaucoup d’humour et de gentillesse montre que le
français à l’étranger ne peut s’empêcher de ramener
la culture d’un autre à sa propre culture. Devant le
Parthénon, Abraracourcix, ne peux s’empêcher de
dire que tout cela est pas mal .... pour des étrangers.
Mais ce discours gentiment français peut prendre une
figure scientifique beaucoup plus pernicieuse, c’est ce que l’on appelle l'évolutionnisme en
ethnologie. Ce courant de pensée s’appuie sur un contresens d’une lecture de Darwin, et une de ses
grandes figures est Galton. L’idée est fort simple. Il existe un grand modèle de développement :
2» Vous avez deux choses à perdre!: le vrai et le bien, et deux choses à engager!: votre raison et votre volonté,
votre connaissance et votre béatitude!; et votre nature a deux choses à fuir!: l'erreur et la misère. Votre raison
n'est pas plus blessée, puisqu'il faut nécessairement choisir, en choisissant l'un que l'autre. Voilà un point vidé.
Mais votre béatitude!? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas!: Si vous
gagnez, vous gagnez tout!; si vous perdez, vous ne perdez rien.» 397