technique surveillance auprès conseil oxygène protocoles qualité médicales canule patients prestations proximité avancées adapté visites séjours ventilation domicile respiratoire qualité écoute données afin services progrès confiés ateliers traitement éducation informations cuves patients pédiatrie conçus études réalise assurer assurer demandes appareil auprès niveau expériences prescripteur disponibilité sécurité expérimentés publications île de France équipes masque mesures préventif logiciels respiratoire 7 jours sur 7 services performances tous participe contrôles paramédical réactivité formations 24h/24 adulte garant progrès spécifique picardie qualifiés gazeux guides avec énergie travail enfants ADEP ASSISTANCE Avril 2012 n° 79 Le nouveau site Internet d’ADEP ASSISTANCE L’équipe «Webmaster» d’ADEP ASSISTANCE a eu le plaisir de recevoir ce témoignage d’une internaute : «Je suis une personne bénéficiant d’une «ventilation non invasive» en province et je suis tombée par hasard sur votre site. Je vous remercie chaleureusement pour le travail d’information excellent que j’ai pu lire et ainsi trouver les diverses réponses au puzzle de mes questions... Je vous suis très reconnaissante pour ce que vous faites, Cordialement, Marie-Hélène.» Vous aussi, venez naviguer sur www.adepassistance .fr ! Un espace Patient Dans le cadre de la prise en charge paramédicale et technique, ADEP ASSISTANCE se doit de fournir des informations et explications relatives au déroulement de la prestation et au bon fonctionnement du matériel mis à disposition et de donner également des conseils pratiques pour mieux vivre son traitement au quotidien. Selon sa thématique, chaque rubrique propose : rappels anatomique et physio-pathologique, principes du traitement et fonctionnement des dispositifs médicaux, surveillance, entretien, conseils pratiques au quotidien. ADEP ASSITANCE Notre expertise ESPACE Des référents à votre écoute ADEP ASSISTANCE ADEP ASSISTANCE en Île de France en Picardie Actions Humanitaires Service OXYGENE Notre histoire Revue OXYGENE en image Traitement à domicile de l’insuffisance respiratoire et de la nutrition Patients ESPACE Professionnels de santé Un espace Professionnels de santé ADEP ASSISTANCE s’oblige à une réactivité et une adaptabilité dans la mise en place de la prestation demandée. Afin de garantir une prestation optimale, ADEP ASSISTANCE se conforme à la prescription médicale, recueille ses préconisations, établit avec l’équipe pluridisciplinaire en charge du patient un partenariat afin d’effectuer une intervention en toute coopération avec l’ensemble des professionnels et intervenants au domicile. Les prestations sont adaptées à chaque patient selon ses besoins. Le partage d’information médico-technique est une action primordiale pour une prestation de qualité. Des fiches simplifiées de réglage des principaux appareils mis à disposition au domicile sont accessibles sur notre site (l’accès est réservé aux professionnels donc codé). Sommaire Petite histoire de la dispensation d’oxygène 2 Congrès et symposium ADEP ASSISTANCE 9 REPORTAGES : La Clinique Médicale et Pédagogique édouard Rist 10 La Maison d’Accueil Spécialisée Paul de Magallon 14 Le pôle HAD de la Fondation Oeuvre de la Croix St-Simon 19 Au delà des frontières : Mission de formation au Vietnam 23 A votre avis, quel est notre quotidien ? Banal ? Certes NON… TOUT mais PAS CELA ! … Attelés à l’ouvrage Penchés sur le métier Tirons l’aiguille Et tissons notre TOILE... et notre réseau comme vont vous le proposer les pages qui suivent. Dans la nature, peu de toiles d’araignées sont exemptes de défauts : certains fils ont été détricotés par la chute d’une feuille ou d’une brindille, d’autres par les mouvements de la proie piégée dans ce filet fatal. Mais cette fragilité est en fait une force : les dégâts restent mineurs et la toile conserve malgré tout sa fonction nourricière. L’araignée devra tout au plus retisser quelques segments de la spirale qui court depuis le centre, quelques haubans qui lui servent d’ancrage dans les feuillages ou les branches alentour. Rarement, elle devra reprendre son ouvrage de zéro. Cette économie de moyens, à quoi est-elle due ? 26 Aux légendaires capacités de la soie filée par l’araignée, réputée plus solide que l’acier et le Kevlar à diamètre et à poids comparables ? 28 A l’architecture de sa toile, qui combine plusieurs types de fils, les uns, les rayons, secs et plus épais, les autres dans la spirale, fins et collants ? Prévention des chutes au domicile des séniors 30 C’est en fait à une forme de sens du sacrifice que la toile doit sa remarquable résilience, comme se plaisent à le dire des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology et du polytechnique de Turin. Phénomène du 7ème art : «Intouchables» 32 Cette équation de conception ne pourrait-elle pas s’appliquer à notre « Ouvrage » ? Séjour-vacances 2012 Annonce et inscriptions La parole aux usagers : le comité ADEP Picardie Revue Oxygène Correspondance : ADEP ASSISTANCE 2 rue Benoît Malon - 92150 SURESNES Directeur de la publication : Annie LEROY Rédactrice en chef : Valérie GAËREL Comité de rédaction : Dr. Sylvie ROUAULT Dr Marie-Françoise DELAPERCHE Karl LEROUX Frédéric DAMAGNEZ Véronique AUCOUTURIER Composition, maquette : Valérie GAËREL Impression : Imprimerie Groupe Lecaux Tirage : 16 600 exemplaires Distribution gratuite, n° ISSN 1624-5016 Crédits photos : ADEP ASSISTANCE, FOTOLIA Régie publicitaire : ADEP ASSISTANCE 01 46 97 12 87 Notre travail n’est-il pas un rapport productif entre l’homme et la nature, dans lequel chacun d’entre nous investit son esprit, son talent, son corps et son énergie ; nous nous efforçons d’être attentifs aux faits, animés d’une volonté de choisir au nom des valeurs et non de subir au nom des faits, animés d’une exigence de comprendre pour agir, en somme la revendication suprême d’une responsabilité humaine envers vous, usagers et professionnels de santé. Dans cet esprit d’engagement, chacun d’entre nous, attaché à la valeur que doit prendre son travail, sait que donner dans sa forme la plus juste, c’est ne rien attendre en retour. Annie LEROY Directeur Général Délégué ADEP ASSISTANCE OXYGÈNE n°79 1 ZOOM sur ... Petite histoire de la dispensation de l’oxygène : Du site de production...au domicile Sur prescription médicale, l’oxygènothérapie permet d’apporter à l’organisme un complément d’oxygène pour compenser le déficit lié à l’insuffisance respiratoire. Il existe 3 formes d’administration de l’oxygène à domicile : le concentrateur d’oxygène, la cuve d’oxygène liquide, les bouteilles d’oxygène gazeux. ADEP ASSISTANCE vous propose de suivre la chaine de dispensation de l’oxygène sous forme gazeuse et liquide. L’oxygène : essentiel au métabolisme et à la survie de l’organisme L’ oxygène, indispensable à la vie de toutes nos cellules, est apporté aux organes par le sang. L’approvisionnement en oxygène des organes dépend de plusieurs facteurs : • La pression de l’oxygène dans l’air (diminuée par exemple en altitude). • La qualité des poumons : diminution du calibre des bronches (comme dans la Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive ou BPCO), altération et/ou diminution de la zone d’échange au niveau des alvéoles pulmonaires. • Le débit sanguin dépendant de la quantité de sang circulant, de l’efficacité de la pompe cardiaque et de la qualité des vaisseaux sanguins. Lors de la respiration, à l’inspiration l’air ambiant pénètre dans les poumons,et à l’expiration le dioxyde de carbone, déchet de l’organisme , est éliminé. Ces échanges gazeux , réalisant l’hématose physiologique, se font à travers la paroi alvéolaire par diffusion des gaz. 2 OXYGÈNE n°79 L’oxygène distribué par le sang est dissout dans le plasma et surtout fixé aux hématies sous forme d’oxyhémoglobine. Le sang transporte l’oxygène : 98 % de l’oxygène contenu dans le sang est fixé sur l’hémoglobine donc une altération de cette protéine (comme dans la drépanocytose) ou une diminution de celle-ci (comme dans l’anémie) modifie cette capacité. Libéré au niveau des tissus, l’oxygène participe aux mécanismes vitaux d’oxydoréduction. C’est une combustion avec l’oxygène et le glucose produisant de l’énergie vitale en intracellulaire. On parle d’hypoxémie quand la quantité d’oxygène transportée dans le sang est diminuée et d’hypoxie quand la quantité d’oxygène délivrée aux tissus est insuffisante pour les besoins cellulaires. L’hypoxie peut être aiguë (de courte durée) parfois mortelle ou chronique avec un retentissement sur la circulation vasculaire pulmonaire (avec des conséquences sur le cœur). La cause principale d’hypoxie chronique est la BPCO évoluée. • Oxygène Gazeux en bouteille Conditionné dans des bouteilles blanches de tailles différentes selon l’usage, l’oxygène est utilisé en association avec le concentrateur comme source d’oxygène de secours ou pour la déambulation. L’air est un mélange incolore, inodore et homogène. Il est approximativement composé de : • 78,08 % d’azote; • 20,95 % d’oxygène; • moins de 1 % de gaz rares comme l’argon L’oxygène, aussi appelé « molécule d’oxygène », ou « dioxygène », est une molécule composée de deux atomes d’oxygène, notée O2. Ce gaz a la propriété de passer à l’état liquide lorsqu’il est refroidi au-dessous de son point de condensation, soit -182,96 °C. • L’oxygénothérapie : • Oxygène Liquide Stocké dans des réservoirs isolants, fixes ou portables, l’oxygène est à l’état liquide à une température de -183 ° C. La mise à disposition à domicile de cuves remplies d’oxygène liquide permet de délivrer des volumes importants sous forme gazeuse : 1 litre d’O2 liquide produit 850 d’O2 gazeux. Les réservoirs portables permettent une déambulation aisée. Son utilisation est indiquée en cas de nécessité d’un débit élevé ou lorsque la déambulation quotidienne est supérieure à 1 h/j. L’insuffisance respiratoire chronique se définit par l’incapacité des poumons à apporter une quantité suffisante d’oxygène aux tissus et aux cellules de l’organisme pour qu’ils fonctionnent normalement. Lorsque le manque d’oxygène est important et qu’il ne peut être compensé par des médicaments et une kinésithérapie respiratoire bien conduite, l’assistance respiratoire par oxygénothérapie devient nécessaire. Elle consiste à apporter à l’organisme un complément d’oxygène pour compenser le déficit lié à l’insuffisance respiratoire. L’air inspiré est plus riche en oxygène et permet ainsi d’augmenter la saturation en oxygène du sang. En France, l’insuffisance respiratoire chronique tue 17 000 personnes par an et concerne 100 000 patients sous assistance respiratoire Au domicile, 3 formes d’oxygène sont disponibles. Pour plus d’informations, voir la revue Oxygène n°73 et nos guides utilisateurs accessibles sur notre site internet www.adepassistance.fr, dans l’espace Patients/rubrique Oxygénothérapie. Selon des critères médicaux, techniques et de confort une source d’oxygène est proposée pour le domicile. Oxygène par Concentrateur Son principe est de concentrer l’oxygène en ôtant l’azote par passage et filtration de l’air ambiant à travers un tamis moléculaire composé de zéolithe. La limite de cette source pour garder une concentration efficace est liée au débit produit et utile. Avant d’être conditionné en bouteille ou en réservoir, l’oxygène est produit dans des usines et rentre dans un circuit pharmaceutique réglementé selon les Bonnes Pratiques de Production et de Dispensation du Médicament jusqu’au domicile. OXYGÈNE n°79 3 Deux procédés physico-chimiques pour produire de l’oxygène : Par cryogénie et par adsorption. Procédé cryogénique : L’oxygène est produit de manière industrielle principalement (à 95 %) par séparation cryogénique des composés de l’air, c’est-à-dire par une liquéfaction de l’air suivie d’une distillation fractionnée. Les points d’ébullition de l’oxygène, de l’azote, de l’argon, du néon, du krypton, du xénon sont tous différents. Les gaz sont séparés en fonction de leurs points de liquéfaction dans une colonne de distillation. L’air est épuré (vapeur d’eau, pollution, hydrocarbures…), puis comprimé à 5 bars, avant d’entrer dans un échangeur thermique refroidi par de l’azote liquide. On obtient de l’air liquide, c’est-à-dire un mélange d’oxygène et d’azote en phase liquide. Les températures d’ébullition de l’oxygène (- 183 °C) et de l’ azote (- 196 °C) étant différentes, le mélange liquide est séparé en deux temps dans une colonne de distillation fractionnée, à moyenne et basse pression. Epuration Décarbonation Georges Marie Auguste Claude, né à Paris 11e le 24 septembre 1870 et mort le 21 mai 1960 à SaintCloud, était un physicien et chimiste français. Il est un inventeur industriel et praticien remarquable par l’étendue et la diversité de ses travaux. Plusieurs de ses découvertes ont mené à la création de la société Air liquide. Georges Claude imagine un procédé de liquéfaction de l’air (changement d’état qui fait passer un corps de l’état gazeux à l’état liquide) permettant la séparation par distillation fractionnée de l’oxygène, de l’azote, de l’argon. Les installations industrielles sont importantes et il n’est pas rare de voir traiter plusieurs centaines de milliers de mètres cubes d’air à l’heure. L’oxygène et l’azote liquides produits sont alors stockés dans des réservoirs cryogéniques. Une partie de l’azote liquide est utilisée en amont pour le refroidissement de l’air filtré de l’installation. L’oxygène liquide produit est dirigé avant son conditionnement vers deux circuits distincts, industriel ou médical. Pour le circuit médical, l’oxygène est stocké dans des réservoirs dédiés où il reçoit ses premiers contrôles pour la qualification pharmaceutique de la matière première. Refroidissement Distillation Dessiccation Colonne basse pression +20 °C Oxygène liquide Azote liquide +20 °C - 160 °C Azote gaz Air Compresseur Colonne moyenne pression +18 °C Aspiration - 160 °C Enveloppe calorifugée Détendeur Air Oxygène liquide 4 OXYGÈNE n°79 Air liquide Azote gazeux Oxygène gazeux Soude Azote liquide Procédé par adsorption : Environ 5 % de l’oxygène industriel est produit par un autre procédé, non cryogénique, appelé VPSA (Vacuum Pressure Swing Adsorption) ou adsorption par alternance de pression et de vide. L’air ambiant est séché et épuré par filtration, puis passe dans une colonne de zéolithes qui adsorbent plus rapidement l’azote (N2) que l’oxygène (O2). Le procédé est basé en effet sur la propriété des zéolithes (minéraux microporeux appartenant au groupe des silicates) qui permettent de séparer les gaz selon leur affinité avec l’adsorbant. Les zéolithes peuvent fixer 10 litres d’azote par kilogramme. Lorsqu’elles sont saturées, l’air est envoyé sur une seconde colonne, pendant que l’azote de la première colonne désorbe sous vide. La pureté de l’oxygène obtenu ainsi par élimination d’azote de l’air peut atteindre 90 à 95 %. Cette méthode est employée dans les procédés industriels dont les besoins sont inférieurs à 100 tonnes/jour. Cette technique du concentrateur ci-dessus décrite est également fréquemment mise en oeuvre à une petite échelle au domicile du patient. Principe de fonctionnement du concentrateur ou extracteur d’oxygène de domicile oxygène ENTRÉE DE L’AIR AMBIANT TAMIS MOLÉCULAIRES FILTRE BACTÉRIEN AIR distribution PURGE COMPRESSEUR De la production de gaz à la mise à disposition : Selon les besoins et utilisations, les gaz sont acheminés par différents moyens : Gaz par canalisation sur longue distance, unités de production de gaz sur site, gaz en camions-citernes et réservoirs de stockage, gaz industriels conditionnés. Des gaz aux médicaments : Certains gaz de l’air ou synthétisés, purs ou en mélanges, ont des applications médicales. Ils sont mis en oeuvre par des médecins ou des soignants à l’hôpital ou en ville ainsi qu’au domicile des patients. L’oxygène médicament par exemple s’utilise lors d’anesthésie générale au bloc opératoire, en urgence par les secouristes ou en déambulation pour l’insuffisant respiratoire sur la voie publique. Certains de ces gaz ont des applications en laboratoires pour de l’analyse par exemple. Les principaux gaz Médicaments disposant d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) sont : • L’oxygène (pour lutter contre l’hypoxie), • Le protoxyde d’azote (N2O) et le xénon (Xé) (utilisés comme agents anesthésiants gazeux), • Le mélange O2/N2O ou MEOPA (traitement de la douleur) • Le monoxyde d’azote (NO) (traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire aigüe) Les principaux gaz sous statut de Dispositif Médical sont : • L’azote liquide (pour la cryo dermatologie et la conservation des tissus humains) • L’Air à usage médical (respiré en ventilation sous respirateur artificiel) est mis en oeuvre soit à partir d’un mélange reconstitué sous forme gazeuse en pression dans des bouteilles soit à partir d’un concentrateur spécifique et de taille adaptée ayant un statut de dispositif médical) • Le CO2 médical (pour la cœlioscopie) OXYGÈNE n°79 5 La production de gaz à usage médical : un métier de professionnels de santé Ces gaz médicaments, propriétés d’un Laboratoire Pharmaceutique, sont transportés dans un circuit pharmaceutique selon la réglementation de « Grossiste », de l’établissement Pharmaceutique qui les a conditionnés jusqu’à la Pharmacie à Usage Intérieur ( PUI ) de l’établissement de santé. Le Pharmacien Responsable de l’établissement en assure la dispensation jusqu’au patient qui va inhaler ce médicament. Chaque gaz médicament livré en bouteille ou en réservoir est traçé avec son numéro de lot attribué lors de sa fabrication. Cette traçabilité permettra si nécessaire d’informer le Pharmacien de l’établissement en cas de rappel. L’oxygène liquide : du producteur au consommateur L’oxygène liquide est produit de façon continue sur un site industriel. Une partie de cet oxygène est transférée dans un réservoir dédié à l’oxygène médicinal, situé sur le site industriel de production. Ce réservoir constitue le premier élément de l’établissement pharmaceutique dont les activités sont exercées sous la responsabilité du pharmacien responsable. Après analyse et libération, l’oxygène contenu dans ce réservoir est qualifié de produit pharmaceutique. A partir du réservoir situé en centrale de production, l’oxygène médicinal est acheminé soit vers les réservoirs rattachés à l’établissement pharmaceutique soit directement vers l’établissement pharmaceutique réalisant la dispensation. © Air Liquide Santé France Les laboratoires pharmaceutiques, comme Air Liquide Santé France, fabriquent, distribuent, installent et maintiennent les équipements et les solutions indispensables à leur bonne utilisation. En France, les gaz déjà cités disposent d’une AMM selon le Code de Santé Publique (article L 5111-3) du fait de leurs indications médicales. La matière 1ère naturelle (air ambiant) ou synthétisée, industrielle à l’origine permet en établissement Pharmaceutique, selon les Bonnes Pratiques de Fabrications (BPF) du même Code de Santé Publique (article L 5121-8), des transformations et des conditionnements dédiés, sous forme gazeuse, en médicaments. Chaque établissement est sous la responsabilité d’un pharmacien qui notifie chacune des productions de chaque médicament. Un contrôle en continu pour l’oxygène et une analyse finale selon la Pharmacopée Européenne permettent d’affirmer que les produits finis conditionnés sont conformes en pureté et absences d’impuretés. Chaque production est également lotifiée. © Air Liquide Santé France 6 OXYGÈNE n°79 Systèmes de Distribution des Gaz Médicaux (SDGM) ou réseaux de fluides médicaux dans les établissements de soins : Des réservoirs d’oxygène liquide ou des bouteilles pour certains gaz sont installés au sein des établissements de soins sur une zone appelée techniquement « centrale des fluides médicaux ». De celle-ci, les gaz sont acheminés par de longs réseaux dédiés, identifiés (un par gaz) jusqu’aux prises murales situées dans les services médicaux (urgences, blocs opératoires, salles de réveil, réanimations, salles de travail, chambres classiques…). Le patient va ainsi disposer du gaz dont il a besoin. Du prestataire de santé... au domicile : Le site ADEP ASSISTANCE Oxygène de Sainte Geneviève (60) est un site de rattachement c’est-à-dire un site où s’effectue l’organisation de la dispensation de l’oxygène médical en vue de la livraison de l’oxygène médical au domicile des patients. Les bouteilles d’oxygène gazeux sont livrées sur le site après conditionnement. L’oxygène liquide est livré par camion citerne afin de remplir la cuve principale. Cette cuve permet ensuite aux livreurs d’oxygène de remplir la cuve embarquée de leurs camions ou de remplir directement des réservoirs placés ensuite au domicile. Un chantier en toute sécurité : remplacement de la cuve principale du site Oxygène d’ADEP ASSISTANCE La cuve de réapprovissionnement située sur le site de Sainte Geneviève (60) a été remplacée cet hiver. Cette cuve d’une contenance de 25 000 litres permet le remplissage d’environ 610 cuves/patients de 41 litres. L’affichage digital indique le taux de remplissage. Un système de télésurveillance par satellite et relié à la plate-forme de dispensation d’Air Liquide permet d’aniticiper et de prévoir les passages pour le réapprovisionnement. Deux rampes permettent de remplir deux ravitailleurs de 450 litres embarqués dans les camions (en 7 à 10 minutes) et une rampe permet le remplissage direct des cuves livrées à domicile. Les consignes de sécurité lors des manipulations restent strictes, comme par exemple : ports d’équipements de protection individuels, ne pas fumer à proximité, ne pas répandre de corps gras. Petits calculs : 1 litre d’oxygène = liquide 850 litres d’oxygène gazeux Donc une cuve de 25 000 litres d’oxygène liquide équivaut à 21 250 000 litres d’oxygène gazeux Une cuve de cette taille représente donc 7 083 bouteilles d’oxygène gazeux de 3 m3 ! Dépose de l’ancienne cuve : Vidange de la cuve. Démontage des boulons de fixation. Arrimage des crochets de préhension avec deux camionsgrues et un camion-nacelle. Soulevage de la cuve et basculement avec le second camiongrue pour la mettre en position horizontale sur un camion remorque. OXYGÈNE n°79 7 Manoeuvres identiques pour la nouvelle cuve : passage de la position horizontale à la position verticale. Installation de la nouvelle cuve. Fixations des 3 pieds. Mise en place des différents tuyaux et raccordements ainsi que des vannes de distribution. Mise à froid de la cuve : équilibrage des différents gaz avant de remplir la cuve sous la responsabilité du pharmacien et du chef de projet d’Air Liquide. Une fois les taux de gaz validés, remplissage de la cuve de 25 000 litres d’oxygène à l’état liquide. Mise en exploitation de la cuve. Valérie Gaërel, Infirmière Chargée de Communication ADEP ASSISTANCE, Avec l’aimable participation du service de communication d’Air Liquide Santé France 8 OXYGÈNE n°79 Congrès Symposium ADEP ASSISTANCE au 16éme Congrès de Pneumologie de Langue Française En partenariat avec le groupe SomnoVNI, ADEP ASSISTANCE a organisé lors du congrès de Pneumologie à Lyon en janvier 2012 un symposium sur : «Surveillance d’un malade neuromusculaire sous Ventilation Non Invasive (VNI) au long cours». Le public nombreux et studieux a assisté au programme suivant : Le monitoring nocturne d’un malade neuromusculaire est complexe : Est-ce vraiment nécessaire chez l’adulte? Quelles preuves? Pr Jean-Louis PEPIN (LA TRONCHE) Est-ce vraiment nécessaire chez l’enfant? Quelles preuves ? Dr Guillaume AUBERTIN (PARIS) Logigramme de surveillance du malade neuromusculaire sous VNI au long cours Introduction Dr Jésus GONZALEZ-BERMEJO (PARIS) Le premier pas : lecture des logiciels de ventilateurs Dr Claudio RABEC (DIJON) Le plus complexe : la polygraphie sous VNI Dr Christophe PERRIN (CANNES) Extrait de l’intervention du Dr Christophe Perrin (Service de Pneumologie, Centre Hospitalier de Cannes) «LE PLUS COMPLEXE : la polygraphie respiratoire sous VNI L’optimisation du monitorage de la ventilation non invasive (VNI) est essentielle pour améliorer le pronostic des patients. Dans la majorité des cas, l’évaluation clinique, l’analyse des échanges gazeux et le contrôle des fuites non intentionnelles (avec l’aide des logiciels des ventilateurs) suffisent pour affirmer l’efficacité de la VNI. Dans la négative, le diagnostic polygraphique des perturbations respiratoires survenant sous VNI est indispensable. A ce titre, le monitorage par polygraphie conventionnelle des paramètres respiratoires suivants : pression, débit, mouvements thoraco-abdominaux, SpO2 et efforts inspiratoires, représente le « gold standard ». Toutefois, la réalisation de cet examen délicat et chronophage pour le personnel soignant impose une hospitalisation. Parallèlement, l’enregistrement simultané par certains ventilateurs d’une oxymétrie et de divers paramètres de la ventilation tels que : pression, débit, VT, est aujourd’hui disponible et propose au clinicien l’accès à une polygraphie respiratoire simplifiée, praticable au domicile. Si ce progrès industriel autorise aisément le diagnostic de nombreux asynchronismes ou de réglages inadéquats, l’acuité diagnostique du praticien impose au préalable une formation à la polygraphie respiratoire conventionnelle. De plus, cette dernière reste incontournable dans le diagnostic étiologique d’autres événements et pour la recherche clinique.» Extrait de l’intervention du Dr Guillaume Aubertin (Unité de Pneumologie, Hôpital Armand Trousseau -Paris) «Le monitoring de la VNI des enfants atteints de pathologies neuro-musculaires est complexe et pourtant indispensable pour vérifier l’efficacité de la VNI. En pratique courante, ce monitoring repose sur l’examen clinique (amélioration de l’état général et de la croissance pondérale), l’oxymétrie nocturne et les gaz du sang artériel ou capillaire artérialisé. Toutefois, Paiva et al. ont montré que 24 à 42 % des enfants sous VNI pour une insuffisance respiratoire chronique restent hypercapniques alors qu’ils sont asymptomatiques et qu’ils ont une oxymétrie nocturne et des gaz du sang le matin normaux. Cela justifie la réalisation plus systématique d’un enregistrement de la capnie nocturne sous VNI.» Notre stand sur le thème de l’histoire de la ventilation mécanique a rencontré un vif succès et a donné lieu à de nombreux échanges entre professionnels de santé. OXYGÈNE n°79 9 Reportage La Clinique Médicale & pédagogique édouard Rist et son service de Pneumologie : Une prise en charge sanitaire et pédagogique Au cœur de l’Île de France, la clinique Édouard Rist et son service de pneumologie, établissement de la Fondation Santé des Etudiants de France, propose aux adolescents une alliance thérapeutique entre soins et études. La Fondation Santé des Etudiants de France L a FSEF a été créée par l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France, première organisation étudiante) en 1923 pour faire face au problème aigu de la tuberculose, qui exigeait un traitement de longue durée et rendait la poursuite des études difficile. Des adolescents et des professeurs hospitalisés ensemble en sanatorium ont donc créé la fondation afin de concilier hospitalisation et soins de longues durées avec poursuite des études. Reconnue d’utilité publique en 1925, la FSEF a ouvert, en 1933 le premier sanatorium des étudiants à Saint-Hilaire du Touvet (Isère), bientôt suivi d’un réseau d’établissements associant tous soins et études et répartis sur le territoire national. 10 OXYGÈNE n°79 Peu après la seconde guerre mondiale, le problème de la santé mentale chez les étudiants est apparu comme un souci majeur des autorités universitaires. La Direction de l’enseignement supérieur a alors donné pour mission à la Fondation de créer des établissements pouvant accueillir des étudiants présentant «des troubles mentaux légers ne nuisant pas à la poursuite des études». Ainsi, le premier établissement médico-psychologique a ouvert à Sceaux, dans la Villa Dupré. Les progrès accomplis dans les années cinquante dans le dépistage et le traitement de la tuberculose ont conduit la Fondation à engager sa conversion vers la prise en charge d’autres pathologies, faisant ainsi face à l’émergence de nouvelles demandes de soins notamment les pathologies chroniques ou situations de handicap. L’Éducation Nationale et la Fondation Santé des étudiants de France (FSEF) ont signé une convention de partenariat en 1996. La poursuite de la scolarité ou des études au cours de l’hospitalisation est en effet l’une des particularités et des richesses des établissements hospitaliers de la FSEF, dont la mission est cette double prise en charge sanitaire et pédagogique. Les cliniques de la FSEF sont des établissements hospitaliers, dans lesquels, via les « Unités SoinsEtudes », et dans le cadre de ce qu’on appelle une alliance thérapeutique, il existe une offre pédagogique : enseignement, accompagnement scolaire, remotivation, remise à niveau, orientation, aide à l’insertion, aide à l’autonomie dans les apprentissages. Cette offre pédagogique est conçue comme un élément du soin et adaptée à chaque patient-élève, dont elle contribue à reconstruire l’identité, l’acceptation de soi et la capacité de se penser. La structure scolaire est située dans les mêmes locaux que la stucture médicale et rattachée à un lycée des environs. Les programmes scolaires, fonctionnement et règlement sont les mêmes que dans tout autre établissement scolaire. Les établissements de la Fondation disposent de services de SSR (Soins de Suite et Réadaptation , anciennement appelés moyens séjours) pour des prises en charges de pathologies médicales ou psychiatriques. Les services de pneumologie et de dialyse de la clinique Edouard Rist sont les seuls à proposer des hospitalisations du type court séjour (appelé aussi Etablissement de MCO : Médecine Chirurgie Obstétrique). La clinique Édouard Rist : une prise en charge pluridisciplinaire Située au 14 rue Boileau dans le XVIème arrondissement de Paris, cet établissement propose des soins post-aigus diversifiés . Les soins sont dédiés principalement aux adolescents et jeunes adultes. La clinique propose également un plateau technique de Médecine Physique et de Réadaptation ((kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie, neuropsychologie) et balnéothérapie. Le pôle socio-éducatif est composé d’assistantes sociales, d’animateurs et d’éducateurs pour accompagner les projets éducatifs individualisés et les projets de réadaptation des patients. De nombreuses activités sont proposées : concerts, sorties, etc… Ces établissements de Santé Privés d’Intérêt Collectif (ESPIC) sont des établissements privés à but non lucratif soumis à des obligations qui sont celles du secteur public (garantie de l’accès aux soins pour tous, permanence et continuité des soins, assurance de la prise en charge tout au long de la vie, de toutes les pathologies, de tous les handicaps et de la perte d’autonomie) OXYGÈNE n°79 11 La structure d’hospitalisation comporte plusieurs services : • • • • • • Service d’onco-hématologie traitant des affections onco-hématologiques, cancérologiques, immuno-hématologiques et prise en charge de pré et post-greffe médullaire. Ce service développe une prise en charge de la douleur et des soins de support. Service de médecine interne et néphrologie traitant l’immunodépression induite (greffes), les affections néphrologiques et les maladies de système. Service de pneumologie traitant des pathologies pulmonaires et bronchopathies, les troubles respiratoires du sommeil avec chambre dédiée à l’étude du sommeil et les insuffisances respiratoires graves sous assistance respiratoire (dont des myopathies). Service de médecine interne traitant des affections métaboliques, endocriniennes, néphrologiques et digestives avec nutrition thérapeutique. Service de MPR traitant les affections traumatiques et orthopédiques lourdes et les affections neurologiques avec atteintes cérébrales et médullaires. Service d’hémodialyse «centre lourd» traitant l’insuffisance rénale chronique. L’unité de soins de pneumologie : un service dédié à l’Assistance Ventilatoire Sur les 27 lits de pneumologie, 10 lits sont réservés aux courts séjours et 17 aux Soins de Suite et Réadaptation préférentiellement pour les 13-25 ans. Trois places sont également disponibles pour des hospitalisations de jour. Le service prend en charge des patients atteints de pathologies pulmonaires et bronchopathies : bilan, assistance respiratoire avec adaptation et suivi de ventilation non-invasive. Le service est également spécialisé dans la prise en charge de patients trachéotomisés. De plus, des patients porteurs de stimulateurs phréniques sont adressés par l’équipe de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière dans le cadre d’un partenariat de prise en charge de cette nouvelle thérapeutique. Deux chambres, chacune équipée d’un polysomnographe et d’une vidéo, sont dédiées au dépistage des troubles respiratoires du sommeil. La clinique Rist est un des rares établissements de la région parisienne (et le seul dans Paris intra-muros) à proposer la prise en charge de pathologies respiratoires en soins de suite et a donc réalisé en 2011 plus de 4500 journées d’hospitalisation en SSR (et 1000 séjours en MCO). Le plateau technique dispose d’appareils d’explorations fonctionnelles, de réentrainement à l’effort et de réhabilitation respiratoire ( mesure des gaz du sang, pléthysmographe (mesure des volumes pulmonaires), tests d’effort, fibroscopies, radiologie, etc…) 12 OXYGÈNE n°79 Le service des études de la clinique Edouard Rist Le centre Rist, annexe du lycée Claude Bernard, assure la scolarité des jeunes admis dans les services médicaux de la clinique Rist quel que soit leur niveau scolaire. Pour une cohérence optimale, un lien constant est établi avec les personnels de la clinique. Un professeur correspondant de chaque service médical participe à la réunion hebdomadaire du service. Les liens formels et informels entre toutes les équipes soignantes de la clinique et les personnels du service des études sont essentiels. L’équipe pédagogique se compose de : un proviseur Une attention particulière est apportée à la contiadjoint, 34 professeurs dont 2 professeurs de lycée nuité du parcours scolaire et le lien est assuré avec professionnel, 2 professeurs des écoles spécialisés, l’établissement d’origine. 1 professeur documentaliste, 1 conseillère princiQuand le patient élève arrive au service des études, pale d’éducation, 1 secrétaire d’administration scoune période de positionnement peut être mise en laire et universitaire,1 assistant d’éducation. place. C’est toujours le cas pour les élèves déscoLa scolarisation s’établit sur : école élémentaire, larisés depuis un certain temps ou les cérébro-lésés. collège, lycée d’enseignement général et technoLe projet personnel fait l’objet d’un accompagnelogique (ES, L, S, STG), lycée professionnel (Bac ment pour faciliter l’insertion à l’issue du séjour. professionnel secrétariat et bac professionnel comptabilité) et des dispositifs spécifiques pour s’adapter à chaque jeune. Ces dis- L’objectif du service des positifs visent à prendre en charge les études dans le cadre de patients-élèves cérébro-lésés ou ceux « l’alliance thérapeutique qui sont déscolarisés et sans diplôme. soins-études » est d’aider Ils ont pour objectif la réinsertion de ces les patients-élèves en les prenant en compte dans jeunes âgés de 16 à 25 ans environ. Les enseignements se fondent sur les leur globalité à travers horaires et programmes officiels et, leur projet personnalisé. comme dans tout établissement scolaire, sont organisés les examens, les conseils Admissions de classe, des rencontres parents / professeurs, des actions de prévention, etc. Via les réseaux et conventions entre établissements, L’assiduité est contrôlée et suivie. les demandes d’admission sont adressées au secréDifférentes modalités de scolarité sont possibles : tariat des services médicaux concernés. en classe entière à temps plein dans le service des Des informations médicales, pédagogiques, sociales études, en classe entière avec des horaires aménagés et administratives sont demandées, afin de constien fonction des soins, au chevet dans la chambre de tuer le dossier médical. l’élève. Les frais de séjour sont pris en charge par l’assuDes démarches pédagogiques personnalisées sont rance maladie. Seul le ticket modérateur est à la mises en œuvre : accompagnement différencié avec charge du patient. la mise en place de Projet Personnalisé de Réussite Educative pour améliorer le niveau de l’élève dans Informations complémentaires : telle ou telle discipline, soutien, tutorat, allègement Clinique Médicale et Pédagogique d’emploi du temps en fonction de la pathologie de édouard Rist l’élève, élaboration d’un emploi du temps sur deux 01 40 50 52 00 niveaux scolaires adapté au profil scolaire et aux www.fsef.net compétences de l’élève. Les familles sont associées aux différentes étapes Merci au Dr Frank Lavergne, chef du service de Pneumologie, et à son équipe pour leur accueil de la scolarité. et leur disponibilté lors de ce reportage. Valérie Gaërel, Infirmière Chargée de communication, ADEP ASSISTANCE OXYGÈNE n°79 13 Reportage Maison d’Accueil Spécialisée Paul de Magallon : Lieu de vie et de soins personnalisés Créée depuis fin 2010 au cœur de Paris par l’Ordre Hospitalier des Frères Saint Jean de Dieu, la Maison d’Accueil Spécialisée Paul De Magallon est dédiée à la prise en charge de résidents adultes en situation de polyhandicap. Saint Jean de Dieu : d’une jeunesse perturbée à la création d’un ordre hospitalier E nfance déracinée, engagements armés dans les conflits sanglants qui dévastent l’Europe des décennies 1500 – 1530, instabilités d’une vie jamais satisfaisante, Juan Ciudad est un homme bousculé, chahuté, assoiffé de vérité jusqu’à la démesure, enthousiaste et bon, avide de donner un sens à sa vie. Il naît en 1495 à Montemor-o-Novo au Portugal, au sein d’une famille pauvre. Il commença par mener une vie des plus aventureuses : enlevé enfant par un inconnu, puis abandonné, il devint berger puis, en 1523 s’engagea dans l’armée et participa à de nombreuses guerres, la dernière en 1532 avec Charles Quint contre les Turcs. Ce fut pour lui une dure expérience. En 1535 il se mit à travailler comme tailleur de pierre pour la fortification de la ville de Ceuta. Il aida, avec ses maigres revenus une noble famille portugaise qui vivait ruiné. Plus tard il alla à Gibraltar, où il se dit vendeur ambulant de livres et de timbres. 14 OXYGÈNE n°79 Il déménagea définitivement à Grenade en 1538 et ouvrit une petite librairie. C’est là qu’il eut ses premiers contacts avec des livres religieux. Le 20 janvier 1537, à l’âge de 42 ans, il se rendit à un sermon de Jean d’Avila, au cours duquel il eut sa conversion. Les propos de Jean d’Avila provoquèrent en lui un si grand choc qu’il se mit à détruire les livres qu’il vendait, se mit à traverser nu la ville sous les huées des enfants qui le suivaient. Son comportement fut considéré comme celui d’un aliéné et il fut incarcéré dans l’hôpital psychiatrique de l’Hôpital Real, avec les fous et les mendiants. Il prend alors la résolution de s’occuper et de servir les malades. Sorti de l’asile, il fonde en 1539 à Grenade (Espagne), son premier hôpital, selon des conceptions très hardies pour son temps. Des disciples se joignent à lui et ils posent ensemble les fondements d’un ordre hospitalier au service des malades pauvres : les Frères de la Charité, appelé de nos jours l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu. Il a été proclamé par Léon XIII patron des malades, des hôpitaux et des ordres hospitaliers en 1886, et par Pie XI, patron des infirmiers, infirmières ainsi que des imprimeurs, relieurs et libraires en 1930. Les établissements de l’Ordre Saint Jean de Dieu au service du handicap En France, l’ordre de Saint Jean de Dieu a créé plusieurs établissements : centre hospitalier, maison de retraite, clinique chirurgicale. Et notamment le centre Saint Jean de Dieu situé à Paris. Dans le respect des valeurs des Frères Hospitaliers de Saint Jean de Dieu, des professionnels engagés et compétents accompagnent, sans considération d’origine sociale ou religieuse, des jeunes, des adolescents ou des adultes handicapés. Leurs missions s’inscrivent dans les objectifs de la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale pour que chaque personne accueillie puisse être actrice de son projet de vie. Le Centre Saint Jean de Dieu au cœur de Paris Dans le 15ème arrondissement, le Centre Saint Jean de Dieu accueille des personnes handicapées depuis plus de 150 ans. Afin de mieux répondre aux besoins de la population parisienne, le Centre Saint Jean de Dieu s’est adapté et a innové en proposant aujourd’hui trois types d’activités : • un Institut d’Éducation Motrice (IEM) • une Unité Spécialisée pour Enfants Polyhandicapés (USEP) • une Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) Les deux premiers établissements cités prennent en charge des enfants ou adolescents présentant un handicap grave à expression multiple avec déficience motrice et/ou déficience mentale sévère ou profonde et entraînant une restriction extrême de l’autonomie et des possibilités de perception, d’expression et de relations. Ce polyhandicap, éventuellement aggravé d’autres déficiences ou troubles, nécessite le recours à des techniques spécialisées pour le suivi médical, l’apprentissage des moyens de relation et de communication, le développement des capacités d’éveil sensori-moteur et intellectuelles concourant à l’exercice d’une autonomie optimale. La prise en charge concerne les enfants ou adolescents polyhandicapés à tous les stades de l’éducation. USEP : Unité Spécialisée pour Enfants Polyhandicapés Le projet de l’USEP s’établit sur l’accueil de 42 enfants correspondants à la définition du polyhandicap (*), y compris plurihandicapés (*) avec déficience intellectuelle, ainsi que les enfants porteurs de maladies chroniques et évolutives sévères. Depuis septembre 2010, l’USEP a intégré des bâtiments neufs pour développer son activité au sein de 6 lieux de vie et de soins. IEM : Institut d’Education Motrice En internat de semaine ou en semi-internat (demi pension), les 95 jeunes sont accueillis au sein de lieux de vie et de soins selon deux orientations : • Orientation pédagogique : en classe du cours préparatoire (école) à la troisième préprofessionnelle (collège) avec des enseignants spécialisés • Orientation pédago-éducative : en unités pédagogiques adaptées avec des équipes composées d’éducateurs et d’enseignants. Parallèlement, une rééducation et une éducation spécialisées sont mises en œuvre. Chacun est accueilli et accompagné au quotidien dans le respect de son projet personnalisé. OXYGÈNE n°79 15 (*) Le polyhandicap est un handicap grave à expressions multiples, dans lequel une déficience mentale sévère et une déficience motrice sont associées à la même cause, entraînant une restriction extrême de l’autonomie Le polyhandicap est à distinguer du plurihandicap : association circonstancielle de deux ou plusieurs handicaps avec conservation des facultés intellectuelles et du surhandicap : surcharge de troubles du comportement sur handicap grave préexistant ou autre atteinte sensorielle, ou viscérale. La Maison d’Accueil Spécialisée Paul de Magallon A l’initiative des ARS (Agence régionale de Santé, anciennement dénommée DDASS), l’Ordre a été sollicité pour accueillir des patients adultes en situation de polyhandicap dans un établissement en plein cœur de Paris. La MAS « Paul de Magallon » a ouvert ses portes en décembre 2010. A travers un hébergement permanent et des soins adaptés, le projet de la MAS Paul de Magallon s’inscrit dans le prolongement du projet de l’IEM et de l’USEP, la prise en charge s’orientant principalement sur les personnes adultes atteintes de handicaps moteurs avec troubles associés : polyhandicapés ou plurihandicapés (patients atteints de pathologies neurologiques, myopathies, Sclérose Latérale Amyotrophique, Infirmités Motrices Cérébrales,…) Sont accueillis des adultes de 18 à 60 ans qui ne peuvent effectuer seuls les actes essentiels de la vie et dont l’état nécessite une surveillance médicale et des soins constants : « la M.A.S. est destinée à recevoir des personnes atteintes d’une déficience ou d’un ensemble de déficiences motrices ou somatiques graves, sensorielles ou intellectuelles…». Selon le décret de mars 2009, ces personnes présentent une situation complexe de handicap, avec altération de leurs capacités de décision et d’action dans les actes essentiels de la vie quotidienne. 16 OXYGÈNE n°79 Cette situation résulte : • Soit d’un handicap grave à expression multiple associant déficience motrice et déficience intellectuelle sévère ou profonde et entraînant une restriction extrême de l’autonomie et des possibilités de perception, d’expression et de relation ; • Soit d’une association de déficiences graves avec un retard mental moyen sévère ou profond entraînant une dépendance importante ; • Soit d’une déficience intellectuelle, cognitive ou psychique sévère ou profonde associée à d’autres troubles, dont des troubles du comportement qui perturbent gravement la socialisation et nécessitent une surveillance constante. Deux limites sont fixées dans les critères d’accueil des résidents, à savoir : la présence de troubles psychiatriques importants et la nécessité d’un suivi médical rapproché. L’accueil est également soumis à l’obtention d’une notification d’orientation pour chaque résident délivrée par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) dont il relève. Les demandes d’admissions émanent des hôpitaux, assistantes sociales, familles, structures pédiatriques, institut médico-éducatifs. Sur 3 étages, sont accueillis actuellement 28 résidents sur 44 places disponibles en accueil permanent . Quatre places sont réservées aux accueils temporaires (prise en charge entre 1 à 3 mois) pour des périodes de répit, ou période d’attente avant une place pour un autre établissement. Le forfait de prise en charge établit par l’Assurance Maladie comprend l’hébergement, les soins et l’hôtellerie. Le forfait journalier reste à la charge du résident. Une prise en charge thérapeutique, éducative, culturelle et sociale L’équipe pluridisciplinaire répond à la nature diversifiée des handicaps des résidents. Elle assure des missions de soins physiques, psychiques, éducatifs, psychoaffectifs et de rééducation fonctionnelle et met en œuvre des projets individualisés des résidents. Sylvain, passionné par les tracteurs, est intarissable sur le sujet ! Son ordinateur est équipé d’un track-ball adapté à son handicap et lui permet de naviguer sur le net. Cet accompagnement est garanti par la complémentarité des professionnels qui travaillent dans cette structure : responsable d’établissement, médecin, pharmacien, infirmier, aide soignant, éducateur spécialisé, ergothérapeute, kinésithérapeute, psychomotricienne, diététicienne, assistante sociale, psychologue, auxiliaire médico-psychologique, assistante administrative et également agent d’hôtellerie et de la restauration. Des animations, sorties, échanges avec des structures associatives et la ville de Paris sont régulièrement mis en place. Laura communique grâce à un logiciel spécifique d’aide à la saisie de mots ou items via un joystick commandé par pression du menton. Hafid, fan d’acteurs d’arts martiaux, a personnalisé sa chambre. Local dédié à la recharge des batteries pour fauteuils roulants ou respirateurs OXYGÈNE n°79 17 ADEP ASSISTANCE, partenaire de la MAS Paul de Magallon Depuis l’ouverture de l’établissement, les équipes paramédicales et techniques d’ADEP ASSISTANCE se sont associées à la prise en charge des résidents insuffisants respiratoires : formations du personnel, aide logistique à la gestion des matériels et consommables, visites systématiques et sur demandes. Toute une journée est dédiée tous les 2 mois aux contrôles des appareils, entretiens techniques et renouvellements des consommables. Hafid est très fier de son nouveau fauteuil ! Maria teste un nouveau masque de ventilation Pour plus d’informations : MAS Paul de Magallon 148 rue Blomet 75015 PARIS 01 53 68 66 75 www.sjdparis.com Merci à Mme Tiphaine Lecorvaisier, adjointe de direction de la MAS Paul de Magallon, aux résidents et aux équipes pour leur sympathique accueil lors de ce reportage. Valérie Gaërel, Infirmière Chargée de communication, ADEP ASSISTANCE 18 OXYGÈNE n°79 Reportage HAD de la Fondation Œuvre Croix Saint-Simon : Pôle Hospitalisation à Domicile Services de soins à Domicile & Soins Palliatifs Marie de Miribel, la fondatrice de l’Œuvre, écrivait en 1924 : « le service social a pour but, en complétant l’action du médecin dont le rôle est de diagnostiquer les maladies et de les traiter, d’assister les gens dans tous les domaines par des conseils et des encouragements, et d’entreprendre toutes les démarches nécessaires ». Aujourd’hui, cent ans après sa création, la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon poursuit ces missions, résolument tournée vers autrui et pour le bien de la personne de la naissance à la fin de sa vie. Création de la Fondation Œuvre de la Croix Saint Simon L a fondation Œuvre de la Croix Saint Simon a vu le jour au 9 de la rue du même nom, sur un simple banc où Marie De Miribel commença en 1906, à apporter son aide et son soutien aux personnes de ce quartier de Paris, alors l’un des plus pauvres de la capitale. A la fois dispensaire, bureau des mariages, service social et chapelle, la Maison de l’Union ouverte en 1907 par Marie de Miribel venue dans le quartier de Charonne pour une mission diocésaine, préfigure l’avenir de ce qui deviendra l’œuvre de la Croix Saint-Simon. FONDATION ŒUVRE DE LA CROIX SAINT-SIMON RECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE LE 26 DÉCEMBRE 1922 Ce premier accueil social, médical et spirituel évolue très vite en un dispensaire tant les besoins de santé de ce quartier pauvre de Paris sont importants. Marie de Miribel, fondatrice et animatrice de l’œuvre, fait construire un hôpital dès 1912. En 1933 est ouverte une école d’infirmières qui formera également plus tard des aides-soignants et auxiliaires de puériculture. Dès les années 70, l’établissement est devenu un hôpital actif puis devient établissement participant au service public en 1977. OXYGÈNE n°79 19 Valeurs et objectifs : La Fondation a pour objet d’exercer une action dans le domaine sanitaire et social afin d’apporter son aide matérielle et morale à tous ceux qui connaissent des difficultés dues à la maladie, à l’âge, à l’isolement, aux charges de famille ou à l’insuffisance des ressources. Les moyens d’action de la Fondation, sont principalement : • l’hospitalisation et les soins médicaux, • la formation en vue de l’action sanitaire et sociale, • la participation aux services sociaux publics ou privés de toutes natures, • les aides et secours de toutes sortes. 5 pôles au service d’un maillage sanitaire et social : Le pôle Marie de Miribel pour la petite enfance : 23 structures à destination de la petite enfance implantées dans la capitale, la Fondation contribue à la mission de proximité nécessaire aux familles parisiennes, grâce à un accueil de qualité conciliant projet d’accueil, projet pédagogique et projet social. Le pôle médico-psycho-social : Ce pôle maintient un ensemble de services sanitaires et sociaux à l’intention de personnes les plus fragiles. (Département de pédo-psychiatrie dans le 20° arrondissement, médecine de quartier dans le 19°, centres sociaux dans le nord de Paris,..) Le pôle gérontologie : Afin de développer un accompagnement solidaire et de qualité pour les personnes âgées, leur famille et entourage et les professionnels, ceci dans le souci d’offrir des services diversifiés de qualité, les services suivants sont à leur disposition : • le centre d’accueil de jour l’Etimoé pour personnes souffrant de maladie d’Alzheimer situé à Paris 20 ème • la maison de retraite Saint Vincent-de-Paul située à Stains (Seine-Saint-Denis - 93) 20 OXYGÈNE n°79 • • le Point Paris Émeraude (guichet d’accueil, d’information et de coordination) du 20ème arrondissement de Paris deux cellules d’accompagnement des personnes retraitées ressortissantes de la CNAV(Caisse Nationale Vieillesse ) situées à Paris et à Stains. Au sein de la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon, ces services de gérontologie travaillent en lien étroit avec le service d’hospitalisation à domicile et les services de soins infirmiers à domicile. Le pôle formation et recherche : Ce pôle déploie une offre pédagogique en faveur : • des jeunes souhaitant acquérir une formation initiale dans une filière paramédicale ; • des professionnels de santé désirant valider, développer ou confronter une expérience déjà acquise ; • des personnes en recherche d’emploi pouvant être formées et accompagnées pour se réinsérer vers les services de proximité à la personne. Composé de l’ensemble des organismes de formation de la Fondation ainsi que de ses activités de documentation, d’animation et de recherche, ce pôle constitue un vivier de compétences potentiel et un réseau professionnel important pour les différents services de la Fondation. Fidèle à l’esprit de Marie de Miribel, le pôle Formation et Recherche met également à disposition des plus démunis l’ensemble de ses compétences pédagogiques et de son expertise à travers la création d’une plateforme de services à la personne innovante dont l’un des objectifs est de permettre, par la formation, une insertion professionnelle à des publics non qualifiés. Le pôle hospitalisation et services de soins à domicile : Ce pôle comprend une Hospitalisation à Domicile (HAD) de 260 patients par jour, deux services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) de 43 places pour Paris et 32 pour les Hauts de Seine ainsi qu’un Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés (SAMSAH) de 40 places. Actuellement implantée sur les départements 75,77, 92, 93 et 94, l’HAD prend en charge des patients de tous âges atteints de pathologies graves ou aigües. Véritable alternative à l’hospitalisation traditionnelle, l’HAD Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon propose un mode d’hospitalisation permettant aux patients de bénéficier de soins médicaux et paramédicaux continus et coordonnés pour une durée limitée évoluant selon l’état de santé du patient . Les SAMSAH s’adressent exclusivement à un public adulte (de 20 à 60 ans, voire plus si le handicap a été reconnu avant les 60 ans). Les usagers des SAMSAH peuvent être très variés : cette structure prend en charge un grand nombre de types de handicap (moteur, visuel, auditif, psychique, mental, polyhandicap etc.) selon les missions qui lui ont été dévolues. L’Hospitalisation à Domicile : un hôpital sans murs Les SSIAD (Services de Soins Infirmiers A Domicile) de la Fondation assurent, sur prescription méL’hospitalisation a domicile (HAD) a pour vocation dicale, aux personnes âgées de plus de 60 ans, aux la prise en charge sur leur lieu de vie de malades personnes adultes de moins de 60 ans handicapées atteints de pathologies graves, aigues ou chroniques. ou atteintes de certaines pathologies chroniques, les En l’absence d’un tel service, ces derniers seraient soins infirmiers et d’hygiène générale ainsi que les hospitalisés en établissement de santé. Selon sa déaides à l’accomplissement des actes essentiels de la finition officielle, l’HAD assure une prise en charge vie. globale et coordonnée du patient à son domicile en Les SSIAD ont pour mission de contribuer au soului offrant la possibilité d’une meilleure qualité de tien à domicile des personnes, notamment en prévie dans son environnement habituel. venant ou différant l’entrée à l’hôpital ou dans un De vocation généraétablissement d’hébergement et en raccourcissant En tant qu’alternative à liste et polyvalente, certains séjours hospitaliers. l’hospitalisation complète, elle a pour objectif de la mission des structures raccourcir, de retarder d’HAD est de proposer un ou d’éviter l’hospitasystème d’organisation des lisation en service de soins gradués entre la ville et soins aigus ou de soins l’hôpital de suite et réadaptation, lorsque la prise en charge à domicile est possible. L’HAD est prescrite par un médecin, hospitalier ou traitant, pour les malades atteints de pathologies graves telles que le cancer, les soins palliatifs mais aussi à la sortie de la maternité. L’HAD intervient également dans les établissements pour personnes âgées dépendantes. Les conditions indispensables à l’HAD : Les bénéficiaires du SAMSAH (Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés) sont des personnes en situation de handicap répondant aux critères de la loi du 11 février 2005, et doivent être orientées par la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées). Suite à une demande d’admission effectuée par le médecin prescripteur auprès du coordinateur de l’HAD, un référent de l’HAD se rend au chevet du patient pour prendre connaissance de l’état de santé et de la situation du patient afin de décliner un projet thérapeutique. Celui-ci sera élaboré et validé en totale concertation entre l’équipe pluridisciplinaire de l’HAD et le médecin prescripteur. Cette hospitalisation à domicile est subordonnée au consentement de son médecin traitant, du patient (ou de son représentant légal), et/ou de son entourage. OXYGÈNE n°79 21 Les modes de prises en charge de l’HAD : Le mode de prise en charge est un traitement prescrit et appliqué au patient durant tout ou partie de son séjour en HAD. En cas de besoin, il est modifié en fonction de l’évolution de sa situation clinique. Ainsi, plusieurs modes de prise en charge peuvent se succéder au cours d’un même séjour. Une circulaire ministérielle définit 23 modes de prise en charge différents, en précise le champ couvert et le type de soins correspondants. Certains modes doivent être associés pour justifier d’une HAD. Quelques exemples de modes de prise en charge : Traitement intra-veineux, soins palliatifs, pansements complexes et soins spécifiques, assistance respiratoire, surveillances post-chimiothérapie, soins de nursing lourds, prise en charge de la douleur,.. Elle associe le médecin traitant, les hôpitaux et les cliniques, les professionnels de santé de ville (infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes, pharmaciens, ergothérapeutes, diététiciens, orthophonistes, etc.), les réseaux de soins, les structures sociales pour établir le projet thérapeutique le plus adapté pour chaque patient. ADEP ASSISTANCE est un de ces partenaires. Financement et prestations : L’HAD est financée par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. Le forfait de l’HAD comprend : Les soins médicaux et paramédicaux donnés par l’équipe de l’HAD ou des professionnels de santé libéraux, les consultations du médecin traitant, le traitement médicamenteux, le matériel à usage unique, les frais de laboratoire d’analyses médicales, la location du matériel médical, la gestion des déchets de soins, un accompagnement psycho-social si besoin, la coordination des différents intervenants. Equipes pluridisciplinaires et partenariats : L’HAD Croix Saint-Simon est une équipe pluridisciplinaire, composée de : médecins coordonnateurs, cadres de santé et infirmiers(ères), aides-soignant(e)s, pharmaciens, assistantes sociales, psychologues, personnels administratifs. Ces professionnels de santé sont mobilisés 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 en Ile-de-France. 22 OXYGÈNE n°79 Informations et contacts : Hospitalisation à Domicile Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon 35, rue du plateau CS 200 04 75958 Paris Cedex 04 n° vert : 0 800 009 839 Tél : 01 53 72 33 44 Fax : 01 53 72 33 80 www.croix-saint-simon.org Merci à Mme LESFARGUES, Directrice médicale et Mme De LA MARANDAIS, Pharmacien pour leur accueil lors de ce reportage. Valérie Gaërel, Infirmière Chargée de communication, ADEP ASSISTANCE Au delà des frontières Mission de formation sur les pathologies cardio-respiratoires au cours du sommeil à Haiphong : un partenariat entre l’Association Franco-Vietnamienne de Pneumologie (AFVP) et la Fondation Air Liquide L a prévalence des pathologies du sommeil (apnées du sommeil) au Vietnam ne cesse d’augmenter alors que les moyens actuels pour leur dépistage et leur prise en charge sont largement insuffisants. L’AFVP a donc souhaité mettre en place une unité référente de diagnostic et de traitement des pathologies du sommeil au nord Vietnam, à l’université de Haiphong (troisième ville du pays). Un transfert des compétences auprès des médecins locaux a donc été engagé ainsi que des dons de matériels. Pour sa mise en œuvre, ce projet nécessite • la contribution de trois pneumologues français, spécialistes du sommeil, pour deux missions annuelles de six jours pendant trois ans, afin de former des médecins locaux sur le diagnostic, les traitements, l’appareillage et le suivi des patients ; • la mise à disposition de deux polygraphes (appareils de diagnostic) ; • l’apport de matériel de traitement et consommables (soit une dotation d’une trentaine de machines) ; • l’envoi en stage de formation d’un médecin vietnamien dans un laboratoire du sommeil en France. La dotation de la Fondation Air Liquide a permis d’acheter le matériel de diagnostic et de traitement. L’Association Franco-Vietnamienne de Pneumologie (AFVP) créée en 1992 à l’initiative du Docteur Jean-Paul Homasson s’est fixée pour objectifs : • la promotion des échanges médicaux entre les structures sanitaires françaises et vietnamiennes, • la recherche clinique, fondamentale et thérapeutique dans les domaines de la pneumologie et de la chirurgie thoracique, • l’apport d’une aide matérielle pour le diagnostic et le traitement des patients atteints d’une affection respiratoire. Aujourd’hui 140 membres, pour la plupart médecins pneumologues français et vietnamiens, s’impliquent bénévolement dans les actions de l’association. Voici en images la présentation de la mission qui s’est déroulée en novembre 2011 et commentée par le Dr Francis Martin, médecin de l’Unité des pathologies du sommeil de l’hôpital de Compiègne. Animateurs et orateurs : Francis Martin, pneumologue, CH Compiègne Franck Soyez, pneumologue, Hôpital Antony Frédéric Chalumeau, ORL, Hôpital Antony Laurent Belhassen, cardiologue, Hôpital Antony Ana Pires, technicienne sommeil, Hôpital Antony Laurent Portel, pneumologue, CH de Bergerac Et le groupe de l’Association des Pneumologues du Sud-Ouest, APSO, coordonné par François Pellet, pneumologue, Bordeaux : en tout 3 pneumologues (François Pellet, Guy Mignonnat, et Frédéric Le Guillou de La Rochelle), et un dentiste. OXYGÈNE n°79 23 Mardi 8 Novembre 2011 matin : Cérémonie d’ouverture à l’Université d’Haiphong, en présence de : Mme Ly, vice directrice du service de santé d’Haiphong; Pr Lieu, vice-recteur de l’université médicale d’Haiphong, directeur de l’hôpital universitaire; Pr Miu, chef du service de physiologie et d’explorations fonctionnelles de l’hôpital universitaire (service où seront implantées les explorations du sommeil); Dr Jean Baptiste Dufourcq, attaché à l’ambassade de France à Hanoi; Nicolas Poirot, directeur Air Liquide Vietnam; M. Vu Hong Thuy, Air Liquide, « parrain » du projet sommeil à Haiphong; Mme le Pr Hien, chargée des relations internationales à l’université de Haiphong, qui a organisé la session, et qui assure les traductions; et l’ensemble de la délégation française (AFVP et APSO), qu’a rejoint Rémi Catabelle. Début des cours théoriques 20 médecins (pneumologues, internistes, santé publique…) Présentation de la physiologie du sommeil, physiologie cardiorespiratoire au cours du sommeil par le Dr Francis Martin. Interventions : de Mme Ly, du Pr Lieu, du Dr Dufourcq (très élogieux pour l’ensemble des actions de l’AFVP), de Francis Martin et François Pellet. Remise des dons : De la part de la Fondation Air Liquide et de l’AFVP : polygraphe, ordinateur, capteurs, consommables, appareils de Pression Positive Continue, masques… (dons d’ADEP ASSISTANCE, et des différents pneumologues) Mardi 8 Novembre 2011 après-midi : Poursuite des cours à l’hôpital universitaire devant un public de 12 médecins. Présentation des méthodes d’explorations de la vigilance et du sommeil (questionnaires, polygraphies, polysomnographies…) par le Dr Laurent Portel. Le Dr Franck Soyez présente : Syndrome Apnées du Sommeil (épidémiologie, physiopathologie, et diagnostic) Puis le point est fait sur les Bilans ORL dans les cas de SAOS par le Dr Frédéric Chalumeau. Mise en place de 2 polygraphies avec les polygraphes Cidelec avec la participation du Dr Linh sur deux patients : chez un homme âgé, pesant 32 kg, atteint de broncho-pneumopathie obstructive et chez une jeune femme, ronfleuse, qui se plaint de céphalées matinales et d’asthénie diurne. 24 OXYGÈNE n°79 Mercredi 9 novembre 2011 matin : Poursuite des cours à l’hôpital universitaire Assistance : 15 médecins, le Dr Linh assure la traduction, ce qui augmente l’audience et améliore l’attention et la participation des auditeurs ! Sujets abordés : SAOS et comorbidités cardiovasculaires, Troubles respiratoires au cours du sommeil/insuffisance cardiaque par le Dr Laurent Belhassen, SAS central, SAOS et comorbidités métaboliques par le Dr Francis Martin, et lectures des tracés des 2 polygraphies de la veille. Remise à tous les participants du livre francovietnamien sur les pathologies du sommeil (publié en 2010) et d’un livre français sur le SAOS publié par les ORL. Mercredi 9 novembre 2011 après-midi : Traitement du SAOS par PPC et Atelier pratique PPC par le Dr Laurent Portel. Traitement du SAOS par orthèses d’avancées mandibulaires et traitements chirurgicaux par le Dr Frédéric Chalumeau, en présence du dentiste français et de 2 dentistes vietnamiennes. Troubles respiratoires du sommeil de l’enfant, particularités diagnostiques et thérapeutiques par le Dr Frédéric Chalumeau. Installation de 2 nouvelles polygraphies par Ana Pires sur un homme d’âge moyen, et la même patiente que la veille. Dîner officiel : Avec le directeur du service de santé de Haiphong, les directeurs des hôpitaux (universitaire et de Kien An), et l’ensemble de la délégation française ; discours, traditionnels échanges de cadeaux… Jeudi 10 novembre 2011 matin : Petit déjeuner « à la française », organisé par Mme Hien dans son quartier : café, croissants, pâtisseries. Poursuite des cours à l’hôpital universitaire Education thérapeutique pour les traitements des patients SAOS, suivi des traitements par PPC, exemples de tracés polygraphiques. Lectures des tracés des polygraphies de la veille. Après midi : Visite de l’hôpital de Kien An, en cours de transformation, qui sera un hôpital de référence pour sa zone. Visite de l’observatoire, et du site de la station météorologique, situés sur les hauteurs de la ville, construits par les Français. Haiphong 08 au 11 novembre 2011 Responsable de la session : Dr Francis MARTIN Unité des pathologies du sommeil, Centre hospitalier, BP 50029 60321 COMPIEGNE CEDEX FRANCE [email protected] OXYGÈNE n°79 25 Séjour Vacances 2012 En toute sécurité, des vacances adaptées avec ADEP Assistance : Séjour Vacances du 15 au 22 septembre 2012 au Manoir de La Canche Dans l’arrière pays du Touquet-Paris-Plage, à Huby Saint-Leu, le manoir de La Canche vous accueille au sein d’un parc arboré de 4 hectares, à quelques kilomètres de la mer et de la côte d’Opale. Encadrement paramédical et technique pendant toute la durée du séjour par ADEP Assistance 26 OXYGÈNE n°79 Espaces aménagés pour la détente: salon, bar, billard, terrasse, mini-golf,... Séjour en pension complète, service hôtelier, animations en journée et soirée Programme touristique inclus, adapté aux patients : le Pays des 7 Vallées, la Côte d’Opale, le marais Audemarois, la baie de Somme,... 15 chambres confortables desservies par ascenseur, pour patients seuls ou accompagnés (salle d’eau avec WC et douche, bureau, téléphone, télévision) Le manoir propose un service particulier et attentionné à l’assiette: mets régionaux et cuisine raffinée traditionnelle. Séjour recommandé aux personnes qui marchent sans grande difficulté, et réservé aux patients suivis au domicile par ADEP ASSISTANCE. Transport : Organisation de transport en mini-bus au départ de Paris ou Salouel dans la limite des places disponibles Possibilité de trajet en véhicule personnel Tarif du séjour : 8 jours en pension complète, excursions adaptées incluses, animations, suivi paramédical et technique, assurance. 495 euros par personne en chambre double pour les familles 545 euros par personne en chambre simple Inscrivez-vous dès maintenant et au plus tard le 1er août 2012 Inscriptions, informations : ADEP Assistance Valérie Gaërel Séjour Vacances Huby 2012 2 rue Benoît Malon 92150 SURESNES (Tél : 01 46 97 12 87) Complétez ce coupon détachable de demande d’inscription à réception de votre canditature, nous vous contacterons pour de plus amples informations Nom : ...............................................................................Prénom :............................................................... Adresse :........................................................................................................................................................... Ville :..................................................................................Code postal :......................................................... Téléphone :......................................................................... OXYGÈNE n°79 27 la parole aux usagers Informations Conseils Astuces Bons plans Réforme Vos droits Adresses La loi Rejoindre une association d’usagers du système de santé… Pourquoi ? I l existe un grand nombre d’associations en tout genre (association des mangeurs d’escargots, association des toquets de la cuisine, associations de danses country etc…) et différentes associations d’usagers du système de santé. Cela voudrait-il dire que la vie associative intéresse? L’homme n’est pas fait pour vivre seul. Notre être nous le dit. Nous fuyons la solitude. Il y a, en chacun de nous, l’esprit de groupe qui nous incite à nous rassembler pour partager ensemble un projet commun, une passion, une culture, des souvenirs, les affres d’une maladie ou d’un handicap … La loi de 1901 qui régie les associations nous donne cette possibilité. Dans ce cadre, il n’est ni question de profit à réaliser, ni de parts de marché à conquérir. Le maître mot est : bénévolat. Chacun est invité à donner un peu de son temps, de son énergie, à partager son vécu qu’il soit joie ou souffrance. Etre adhérent d’une association, c’est ne plus connaître l’isolement, c’est être accueilli, écouté, et informé. Humainement parlant c’est FORT. Le Comité ADEP Picardie des insuffisants respiratoires est le relai régional de l’association ADEP (Association de Défense et d’Entraide des Personnes handicapées) dont le siège social se situe à Paris. 28 OXYGÈNE n°79 L’objectif de notre association est d’une part Défendre. Il s’agit de défendre les droits et devoirs des personnes porteuses d’un handicap et, ce, dans le respect de la loi, notamment celle du 11 février 2005 , pour l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées. L’ADEP possède l’agrément « usagers du système de santé » délivré au niveau national et lui permettant ainsi d’être active au sein des organismes et instances du système de santé. D’autre part, l’autre objectif est l’Entraide. Quand la maladie ou le handicap s’installe, le réflexe serait le repli sur soi. Bien que cette attitude soit compréhensible, elle n’est pas du tout recommandée. L’isolement peut générer de la dépression et tout son mécanisme d’installation ou le non respect des thérapeutiques. Il faut pouvoir le rompre avec l’aide de la famille ou des amis. Mais ce n’est pas toujours facile pour eux car leur souffrance existe aussi. On peut demander l’aide du psychologue et là, il y a un coût et une durée. Pourquoi ne pas donc se tourner vers une association de malades. Certes, elle ne remplacera pas ceux précédemment cités, mais le soutien est durable selon la volonté du demandeur. Seule obligation : faire la démarche d’adhésion et acquitter une cotisation annuelle. Pour le Comité ADEP Picardie, elle s’élève à 20 €. Le siège administratif se situe à Salouel près d’AMIENS dans le département de la SOMME (80), dans les locaux de l’antenne Picarde APAIR de la société ADEP ASSISTANCE, filiale Santé du groupe Air liquide. Quelle est notre mission ? De grouper, d’aider et d’informer les personnes insuffisantes respiratoires et / ou handicapées, leur famille, en leur apportant un soutien moral et humanitaire, en les motivant et en les incitant à rompre l’isolement. Comment ? Les adhérents qui le souhaitent sont invités à communiquer entre eux par le biais d’un annuaire de correspondance amicale et de belles amitiés sont nées ainsi. Une permanence téléphonique de 14h à 17h du lundi au vendredi permet aux membres du bureau d’être à l’écoute. Sur demande, nous pouvons visiter ceux et celles qui le désirent. En cas d’hospitalisation, d’entrée en maison de retraite ou maison de convalescence nous poursuivons ces visites. Le Comité organise des journées « Rompre l’isolement » autour d’un repas précédé soit de la visite d’un musée, d’une table de discussion autour d’un thème choisi sur propositions faites aux adhérents ou d’un Atelier loisirs & création. Si un adhérent est sous oxygène et s’il en fait la demande, une livraison d’oxygène sera effectuée sur le lieu de rencontre qui est choisi en tenant compte de ce critère. Autre moyen de rompre l’isolement, c’est de vivre un temps de vacances, seul en couple ou en famille. Viviane ROGES BREDAS, insuffisante respiratoire, Présidente du Comité ADEP Picardie Le 12 novembre 2011, notre délégué de la Somme Monsieur Roger POULAIN recevait la médaille du civisme et du dévouement du député de la Somme Monsieur Olivier JARDE (à droite de Mme Viviane ROGES BREDAS) L’ADEP recevait la médaille de l’assemblée nationale de Monsieur Olivier JARDE en présence du maire de Salouel, Monsieur Jean René HEMART(à droite sur la photo) Que l’on soit sous oxygène, ventilé, en fauteuil roulant etc… Osez ! L’ADEP est affiliée à la Fédération Française des Associations et Amicales des Insuffisants Respiratoires (FFAAIR) qui propose chaque année différents séjours vacances tout comme ADEP ASSISTANCE. C’est l’occasion de couper avec le quotidien et d’être dans un autre environnement propice au mieux être. Le Comité d’actions sociales de la FFAAIR octroie des chèques vacances sur dossier. Ce dernier est à demander soit au Comité ADEP Picardie ou à la FFAAIR. Alors, osez rompre l’isolement ! Quelques adresses : Comité ADEP Picardie 59 rue André Malraux 80480 SALOUEL Tél : 03 22 33 08 16 14h à 17h du lundi au vendredi ADEP Siège (Présidente : Mme MARIE Henriette) 194, rue d’Alésia 75014 PARIS Tél : 01 45 45 40 30 FFAAIR Commission d’aide sociale séjours vacances La MAISON du POUMON 66 Boulevard St Michel 75006 PARIS Tél : 01.55.42.50.40 OXYGÈNE n°79 29 Les chutes : première cause de décès par accidents de la vie courante Les accidents de la vie courante (AcVC) - traumatismes non intentionnels autres que les accidents du travail ou de la circulation routière - sont chaque année très nombreux en France et constituent un problème croissant de santé publique. E n 2008, les AcVC ont été responsables de 19 703 décès en France métropolitaine, soient 3.7 % de la mortalité totale constituant la troisième cause de mortalité du pays, bien plus que les accidents de la route. Près des deux tiers des AcVC surviennent chez les plus de 75 ans. Les chutes constituent de loin la première cause de décès dus à un AcVC. En 2009, 58 % des accidents de la vie courante ont fait l’objet d’un recours aux urgences. Ce pourcentage va croissant en fonction des tranches d’âge : ces chutes constituent 69 % des AcVC chez les 65-69 ans, 76 % chez les 70-74 ans et 90 % chez les 75 ans et plus. La multiplicité des facteurs de risque de chute rend nécessaire une prévention personnalisée tenant compte des dangers de l’environnement. Les causes des chutes sont multifactorielles et restent parfois difficiles à évaluer et à contrer. Certaines pathologies peuvent en effet affecter la fonction d’équilibration (maladie de Parkinson, troubles cognitifs, diabète,…) 30 OXYGÈNE n°79 Mais une grande majorité des chutes est causée par des facteurs extérieurs liés à l’environnement de la personne âgée, notamment à l’intérieur de son domicile, ou encore par des habitudes de vie : comportement au quotidien (consommation d’alcool, sédentarité, malnutrition), prise de certains médicaments (psychotropes, antidépresseurs, sédatifs ou hypnotiques, neuroleptiques,…) ou bien encore par la pratique d’activités à risque. Dans 30 à 50 % des cas, la chute survient à domicile. Les principaux facteurs de chute sont bien identifiés et nombreux : objets trainant sur le sol, mauvais éclairage, sol glissant ou irrégulier, tapis mal fixé, marches, chaises, lits ou cuvettes des toilettes trop bas, etc. Pour tous ces cas, des aménagements préventifs du domicile sont possibles et laissent penser que la majorité des décès par suite d’une chute sont des drames évitables. C’est pourquoi l’engagement des pouvoirs publics et acteurs est croissant. La prévention des chutes des séniors : un enjeu de santé publique Face à la problématique du vieillissement de la population et au regard de ces chiffres alarmants, la prévention des chutes des personnes âgées est devenue un objectif national de santé publique à part entière. La Haute Autorité de Santé a émit en 2006 des recommandations professionnelles sur la prévention des chutes accidentelles des personnes âgées, préconisant un repérage systématique de la personne à risque, ainsi qu’une évaluation adaptée aux situations individuelles. Malgré des orientations et dispositions officielles, la mortalité par chute à domicile suit une tendance difficile à fléchir. Plus d’efforts sont nécessaires afin de modifier en profondeur le comportement des personnes âgées et leur conscience des dangers liés à leur domicile. Le Syndicat national des prestataires de santé à domicile (SYNALAM) en partenariat avec l’Association Nationale Française des Ergothérapeutes (ANFE) a décidé de se saisir de ce problème et a organisé du 10 au 15 octobre 2011 la 1ère semaine nationale de prévention des chutes au domicile des séniors. Cette initiative a reçu le Haut patronage du Ministère de la solidarité et de la cohésion sociale. Se prémunir contre les chutes pour garder son autonomie Bien vieillir, c’est augmenter sa durée de vie sans incapacité, se sentir bien dans sa peau et dans son corps pour accomplir les activités du quotidien en totale autonomie. Se prémunir contre les chutes, c’est garder son indépendance le plus longtemps possible. Les chutes ne sont pas une fatalité ; il existe trois moyens simples qui contribuent à les prévenir : • adopter une alimentation saine et équilibrée ; • maintenir une activité physique ; • aménager son habitat pour faciliter ses déplacements en toute sécurité. Quelques clés pour « bien vieillir » : Adopter une alimentation saine et équilibrée Une alimentation adaptée contribue au maintien de l’autonomie de la personne âgée, en empêchant une dénutrition (carence nutritive) et une fonte musculaire. Des repas riches en calcium et en protéines permettent de préserver le capital osseux et donc de prévenir l’ostéoporose, maladie provoquant des fractures souvent responsables de chutes. Maintenir une activité physique Si la nutrition est capitale pour préserver le bon fonctionnement de l’organisme, l’exercice physique vient en renforcer les bienfaits. Ainsi, associée à une consommation suffisante d’aliments riches en protéines, l’activité physique permet de reconstruire du muscle et donc de garder l’équilibre et d’éviter les chutes. L’exercice physique est l’un des principes de prévention de l’ostéoporose ; par son action sur le remodelage osseux, il freine la perte osseuse au cours du vieillissement. Aménager l’habitat pour faciliter les déplacements en toute sécurité Chez les personnes âgées, les chutes se produisent principalement au domicile dont 46 % dans la salle de bains, 18 % dans la salle de séjour et 17 % dans la chambre. Quelques aménagements de la maison peuvent éviter bien des chutes. Comme par exemple l’installation de barre d’appui : barre d’appui de couleur différente de celle du mur, à différents endroits de l’habitat pour aider à garder l’équilibre (W.C., douche ...) Ou encore le bon aménagement d’une douche : tapis antidérapants ou des pastilles autocollantes au fond de la douche ou de la baignoire, barre d’appui... L’éclairage est souvent négligé : il est en effet important de multiplier les sources d’éclairage pour éviter les zones d’ombre et de ne pas hésiter à utiliser des ampoules de 75 à 100 watts. Pour plus d’informations : www.anfe.fr (site de l’Association Nationale Française des Ergothérapeutes) www.synalam.fr (site du syndicat national des prestataires de santé à domicile) OXYGÈNE n°79 31 ADEP ASSISTANCE : (humble !) assistant décorateur du film «Intouchables» En octobre 2010, ADEP ASSISTANCE a été sollicité pour le tournage du film «Intouchables». Le chef-décorateur et son assistant sont venus sur le site de Suresnes pour choisir le matériel d’assistance respiratoire prévu dans certaines scènes du film. Un respirateur, circuit et masque ainsi qu’une bouteille d’oxygène ont été prêtés le temps du tournage. Quelques plans à l’écran et ADEP ASSISTANCE cité dans le générique ! Très humble participation à ce film immanquable ! «Intouchables» film phénomène : une histoire vraie «Intouchables» est un film français réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano, sorti en France le 2 novembre 2011. L’histoire est inspirée de la vie de Philippe Pozzo di Borgo (auteur du livre Le Second Souffle), tétraplégique depuis 1993, et de sa relation avec Abdel Yasmin Sellou, son aide à domicile, dont les rôles sont tenus respectivement par François Cluzet et Omar Sy. L’homme d’affaire Philippe Pozzo di Borgo, ex-directeur délégué des champagnes Pommery (LVMH), est devenu tétraplégique à l’âge de 42 ans, à la suite d’un accident de parapente. Il devient alors dépressif, et embauche Abdel Sellou comme auxiliaire de vie. La «tchatche» de ce « beur des cités » lui redonne goût à la vie. L’histoire réunit deux personnages que tout oppose, mais qui ont tous les deux un handicap, qu’il soit physique ou social. « Si on gratte un peu, on a tous un handicap », avait affirmé François Cluzet, qui interprète le riche tétraplégique. 32 OXYGÈNE n°79 Quelques secondes de célébrité pour une bouteille d’oxygène Le respirateur VIVO 50 en arrière-plan Un film populaire Une comédie émouvante Il s’agit du film le plus vu en France en 2011. Le film cumule plus de 18 millions d’entrées et il est le troisième film dans l’histoire du box office français. Derrière ces chiffres, il y a aussi, à l’évidence, des spectateurs. Ce sont eux qui, par le bouche-à-oreille, font le succès du film Salles combles une heure avant la séance, rires francs, unanimes et généreux pendant la projection, émotion et silence recueilli à la fin, quand Driss s’éloigne, et applaudissements aux images des modèles réels qui ont inspiré le film mais aussi et surtout au moment où les noms des comédiens apparaissent au générique «Intouchables» appartient à une veine comique qui repose sur le même fonctionnement que le Carnaval où le temps d’un moment festif, les valeurs sont transgressées, les hiérarchies renversées et les idoles brulées… Ici, c’est bien sûr la déférence envers le handicap, la commisération envers l’exclu, et largement les idoles de la culture dominante (opéra, musique classique, art contemporain, poésie du 19 ème siècle…) Composée sur la trame très classique de la conjonction des contraires et de l’amitié paradoxale, «Intouchables» met en scène ce qui se passe lorsque les êtres ne sont plus séparés. Le ressort profond du film, c’est d’effacer « la culpabilité qui, selon Freud, naît de l’injustice fondamentale liée à la condition humaine » en supprimant les barrières entre les protagonistes. Comment le film efface-t-il les barrières ? Il imagine qu’un riche/un pauvre, un blanc/un noir, un connaisseur d’Opéra/ un amateur de musique populaire, traditionnellement opposés, ne le seraient plus et pourraient même vivre ensemble et s’aimer en riant du matin au soir. C’est une comédie. Elle procure le plaisir d’effacer l’inégalité foncière entre les hommes. Evidemment, pour cela, il nous faut nier, exclure, ce qui nous différencie et donc nous oppose. Une histoire d’hommes «Intouchables», c’est avant tout l’histoire de Philippe, un aristocrate tétraplégique et Driss, un gars des banlieues tout juste sorti de prison. Deux hommes qui n’ont a priori rien en commun et qui, pourtant, au fur et à mesure de leur cohabitation (à la suite d’un entretien d’embauche insolite, Driss devient l’aide à domicile de Philippe), vont se lier d’une profonde amitié. Les premières scènes du film accumulent les clichés. Philippe vit dans un des quartiers chics de la capitale, sa maison est emplie d’œuvres d’art. Driss, lui, habite un petit appartement de banlieue et s’extasie devant une baignoire lorsqu’il s’installe chez Philippe. Au moins, le contraste entre les personnages est clair. Un regard neuf sur le handicap Vient ensuite le thème principal du film et la véritable raison de son succès : le handicap. Dans «Intouchables», Eric Toledano et Olivier Nakache parviennent à parler de la différence, tant physique que sociale, de manière décalée. Comédie et handicap se mêlent sans que jamais le propos ne tombe dans les travers du larmoyant ou dans ceux du ridicule. Philippe est parfois cynique, abordant tous les détails de la vie d’une personne handicapée. Le personnage d’Omar Sy, lui, bouscule les codes, sans pitié ni compassion, tournant sans cesse le handicap en dérision. Un humour bien dosé, un jeu d’acteurs parfait qui touchent le public lequel, finalement, ne peut s’empêcher de rire et, parfois, de s’émouvoir. La recette est simple mais pas si facile à réussir et il n’en faut souvent pas plus pour faire un succès. Merci à la société QUAD Production pour leur aimable autorisation de publication d’images du film et à l’équipe du film pour leur accueil sympathique lors du tournage ! Valérie Gaërel, Infirmière Chargée de communication, ADEP ASSISTANCE OXYGÈNE n°79 33 L’activité Santé du groupe Air Liquide : La branche d’activité Mondiale Santé d’Air Liquide sert plus de 6 000 hôpitaux et 600 000 patients à domicile à travers le monde. Elle fournit des gaz médicaux, produits d’hygiène et matériels médicaux à ses clients hospitaliers et des soins à domicile aux patients en ville.