Institut provincial de nursing du centre Principes d’enseignement et d’éducation pour la santé 2ème Infirmière hospitalière Mme Loockx 2012-2013 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Compétences à atteindre : connaître les principes d’éducation pour la santé intégrer l’enseignement du patient à la démarche en soins infirmiers Table des matières 1. La santé …………………………………………………………...3 1.1. Définition……………………………………………………..3 1.2. Evolution du concept de santé…………………………….3 1.3. Facteurs influençant la santé………………………………3 2. Education pour la santé…………………………………………..6. 2.1. Définitions……………………………………………………6 2.2. Les obstacles……………………………………………… .8 2.3. Champs d’action……………………………………..........10 3. L’enseignement de la personne soignée………………………13 3.1. Définitions…………………………………………………..13 3.2. Démarche de soins et enseignement……………………14 3.3. Facteurs influençant l’apprentissage de la personne malade………………………………………………………15 3.4. Objectifs d’apprentissage………………………………....15 3.5. Stratégies pédagogiques………………………………… 25 3.6. Méthodologie pour les cas vécus en stages…………...25 3.7. Principes pédagogiques de Margot Phaneuf : ………..26 4. Listes de sujets………………………………………………….. 27 5. Consignes pour le travail………………………………………...28 6. Exemples pratiques………………………………………………29 2 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 1. La santé 1.1. Définition de la Santé (OMS) : La santé est un état de bien être total physique, social et mental de la personne. Ce n'est pas la simple absence de maladie ou d'infirmité. La santé physique d’un enfant dépend de sa nutrition, de l’exercice qu’il fait et des soins qu’il reçoit à la maison et à la garderie. Elle est également liée à la qualité de l’environnement où il vit et joue. La propreté de l’air, de l’eau et de la terre contribue grandement à la bonne santé des enfants Santé mentale : Il s'agit d'un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté. Santé sociale : Qui concerne la vie en société. La santé sociale est "la manière dont une personne s’entend avec les autres, la manière dont les autres réagissent à son égard, et comment cette personne interagit avec les institutions sociales et les règles sociétales". 1.2. Évolution du concept : Auparavant, la santé était considérée comme étant l'état contraire de la maladie. S'occuper de l'accès à la santé revenait à lutter contre les maladies. Avec la définition de l'O.M.S., la prévention et les soins ne sont pas les seuls moyens au service de la santé. Elle implique une prise de conscience de la responsabilité de chacun face à sa santé, mais également celle des autres. 1.3. Facteurs influençant la santé1 Les facteurs qui ont une influence sur la santé sont complémentaires et changent au cours de la vie. Ils sont connus sous le nom de déterminants de la santé et comprennent les facteurs qui suivent. 1) Le niveau de revenu et le statut social : De plus en plus de données probantes indiquent qu'une bonne situation sociale et économique a une grande influence sur notre santé. Il y a un rapport entre la sécurité financière des personnes, leur espérance de vie et leur état de santé général. 1 Santé publique canada 3 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 2) Les réseaux de soutien social : De solides relations au sein de la famille et de la collectivité contribuent à la création de sentiments d'affection, de respect et de tolérance, qui favorisent le bien-être. Des études ont montré que plus les personnes ont de contacts sociaux, plus leur taux de décès prématuré est faible. 3) La scolarité et l'alphabétisme : Le niveau de scolarité joue un rôle considérable dans notre santé, car il nous donne les connaissances et les capacités nécessaires pour résoudre des problèmes, et il nous apporte un sentiment de maîtrise sur les hauts et les bas de la vie. Un meilleur niveau de scolarité peut également contribuer à un revenu plus élevé et à une satisfaction accrue au travail. 4) L'emploi et les conditions de travail : La santé des personnes qui sont au chômage, qui sont sous-employées ou se sentent stressées au travail est en général moins bonne. En revanche, ceux qui disposent de plus de contrôle sur leurs conditions de travail et qui sont soumis à moins de stress au travail sont en meilleure santé et leur espérance de vie est plus longue. 5) L'environnement social : Le genre de soutien social disponible au sein de la collectivité a une influence sur notre santé. Des collectivités unies, la stabilité sociale et la reconnaissance de la diversité illustrent la façon dont de solides réseaux sociaux peuvent offrir des ressources et nous permettre de nous rapprocher les uns des autres afin de créer une société solidaire au sein de laquelle les nombreux risques potentiels pour la santé sont réduits. 6) L'environnement physique : Notre santé peut être compromise en raison de contaminants présents dans l'environnement naturel, dans l'air, dans l'eau, dans les aliments et dans le sol. De même, la qualité de nos habitations et la structure de nos collectivités et de nos systèmes de transport ont une influence sur notre bien-être. 7) Le patrimoine biologique et génétique : Notre constitution génétique détermine si nous avons les cheveux lisses ou bouclés. Elle nous donne également un potentiel hérité de développement de certaines maladies ou de certains problèmes de santé, comme les maladies cardiovasculaires. 8) L'hygiène de vie et la capacité d'adaptation personnelles : Nos choix de vie influent sur notre santé. Les comportements tels que fumer, trop manger, consommer de la drogue ou de l'alcool ont certainement des conséquences négatives sur notre bien-être. De tels choix sont également déterminés par la 4 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx manière dont nous avons été élevés et par nos conditions de vie et de travail. 9) Le développement sain des enfants : La petite enfance établit la base de la mauvaise santé ou du bien-être futurs. Le développement sain des enfants dépend de la qualité de son logement et de son voisinage, du niveau de revenu de sa famille et du niveau de scolarité de ses parents, ainsi que de relations solides et d'un environnement sûr. 10) Le sexe : L'espérance de vie n'est pas la même pour les hommes que pour les femmes; plus d'hommes que de femmes meurent prématurément. Cependant, les femmes souffrent en général plus souvent de dépression, d'arthrite et de blessures découlant de la violence domestique. 11) La culture : Les obstacles culturels peuvent empêcher certains segments de la population de profiter d'une excellente santé. Certaines attitudes envers les professionnels de la santé, un manque de compétences linguistiques, certaines croyances culturelles et la stigmatisation sont des facteurs qui peuvent rendre le traitement des problèmes de santé difficile pour certaines personnes. 12) Les services de santé : Il est avantageux pour tous lorsque la population a accès à des services permettant de prévenir les maladies, ainsi que de maintenir et de promouvoir la santé. Financé par l'État, le système de soins de santé du Canada, aussi connu sous le nom de régime d'assurancemaladie, fournit un accès à une couverture universelle et complète aux services hospitaliers et aux services offerts par des professionnels qui sont médicalement nécessaires. L'accès à ces services et à d'autres services peut, cependant, constituer un obstacle pour les collectivités rurales et éloignées, les populations ayant un faible niveau d'alphabétisme ou ayant des difficultés à parler la langue, les immigrants et les minorités ethnoculturelles et les personnes ayant un faible revenu. À tous les stades de la vie, la santé est déterminée par une interaction complexe entre des facteurs sociaux et économiques, l'environnement physique et le comportement individuel. C'est l'influence combinée des déterminants de la santé qui définit la bonne santé. Les inégalités relatives aux déterminants de la santé entraînent des résultats différents en matière de santé 5 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 2. Education à la santé 2.1. Définitions 2.1.1. L'éducation pour la santé Selon la définition du rapport OMS-Europe publié en 1996, l’éducation thérapeutique du patient « vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Ceci a pour but de les aider, ainsi que leurs familles, à comprendre leur maladie et leur traitement, à collaborer ensemble et à assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et améliorer leur qualité de vie. » Ou "C'est une intervention professionnelle par laquelle l'infirmière établit un processus pédagogique qui fournit à la personne soignée, à la famille ou à un groupe, de l'information sur la maladie, sa prévention et son traitement en vue d'amener la personne à prendre conscience de ses capacités d'autonomie et à prendre en charge son évolution vers un mieux être." (page 272 livre de M. Phaneuf) L’éducation est un facteur essentiel de santé. Il est bien connu que les personnes les moins susceptibles d’être en bonne santé sont celles dont le niveau d’éducation est le plus bas. En outre, l’expérience dans les pays tant en développement qu’industrialisés démontre que les programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle peuvent entraîner une nette amélioration de la santé et du bien-être en général. L'OMS, en 1998, déclarait8 : « L'éducation pour la santé comprend la création délibérée de possibilités d'apprendre grâce à une forme de communication visant à améliorer les compétences en matière de santé, ce qui comprend l'amélioration des connaissances et la transmission d'aptitudes utiles dans la vie, qui favorisent la santé des individus et des communautés. » (Nutbeam, OMS,1998) Le concept d’éducation à la santé, qui implique aujourd’hui une notion élargie de promotion sanitaire ainsi qu’un nouvel intérêt pour la prévention, est de plus en plus axé sur l’autonomisation des sujets. 6 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx L’éducation pour la santé ne se résume pas à une information pour la santé. Elle va plus loin, en cherchant à donner aux individus à la fois les savoirs, les savoir-être et les savoir-faire nécessaires pour pouvoir, s’ils le souhaitent, changer de comportements ou renforcer des comportements favorables à leur santé et à celle de la communauté. 2.1.2. La promotion de la santé La promotion de la santé telle que définie par l'OMS en 1986 est le processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d'améliorer celle-ci La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; il s'agit d'un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être. Ses moyens sont : L'élaboration d'une politique publique saine Le renforcement de l'action communautaire Le développement des aptitudes personnelles La réorientation des services de santé La création de milieux favorables Suite à la charte d'Ottawa, il fut souligné l'importance de créer des milieux favorables à la santé (1991 : déclaration de Sundsvall5), l'influence de l'environnement (1997 : Déclaration de Jakarta), l'importance du support social comme facteur de protection (2000 : Déclaration de Mexico6). En 2005, la charte de Bangkok mettait en avant la nécessité d'une approche responsable partagée, en termes de promotion de la santé, entre le secteur public et le secteur privé7. Le concept de promotion de la santé est issu de la perspective sociale et culturelle de la santé et de la maladie. Elle est la démarche qui habilite les individus à devenir maîtres de leur santé, au moyen de la sensibilisation et de l’action intersectorielle. La promotion de la santé est un concept dynamique et évolutif qui engage les individus dans le cadre de leur vie quotidienne, par exemple dans leur foyer, à l’école, sur le lieu de travail etc., et vise l’objectif d’atteindre pour tous le plus haut niveau possible de bien-être physique, mental et social. 7 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 2.2. Les obstacles Sur le chemin de l’éducation des patients, nous allons rencontrer des obstacles tant de la part du patient que du soignant. Il faut donc réfléchir à la manière de travailler avec ces obstacles. 1) Les représentations ou conceptions2 La représentation est le résultat d’une activité mentale par laquelle un individu reconstitue le réel auquel il est confronté en lui attribuant un sens. Toute information nouvelle est automatiquement traitée, voire modifiée, pour s’intégrer dans l’ensemble existant des représentations. L’individu qui reçoit un nouveau message doit donc faire en sorte qu’il s’insère dans ses représentations. S’il y a conflit, l’individu pourra « oublier » le message, le transformer afin qu’il s’y intègre ou modifier ses représentations… Il est évident qu’il lui sera plus facile d’oublier le message que de faire un travail en profondeur sur ses propres représentations ! Les conceptions dépendent également du milieu culturel des personnes, de leur parcours scolaire (et de sa longueur), de leur activité professionnelle et de l’influence des médias. Dans le domaine de la santé, de la maladie et du corps, les conceptions sont innombrables. De nombreux mots désignant certaines parties du corps sont utilisés dans le langage courant pour désigner autre chose (métaphores). Exemple : quand une personne dit «j’ai mal au cœur», elle ne parle pas de l’organe «cœur» ni d’une maladie, j’ai mal aux reins, le tour de reins…. 2) L’attitude L’attitude est une disposition interne à l’individu, acquise, durable, qui sous-tend les réactions favorables ou défavorables de l’individu face à un objet, une idée, une activité. Elle est donc une prédisposition à agir. Elle se traduit par des réactions émotives qui sont intégrées puis ressenties chaque fois que cet individu est en présence 2 http://www.ipcem.org/RESSOURCES/PDFress/Lacroix.pdf 8 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx d’un objet, d’une idée, d’une activité. Ces réactions émotives amènent la personne à se rapprocher ou à s’éloigner de l’objet, l’idée, l’activité. « les médecins sont des charlatans ,.. les infirmières n’y connaissent rien,…les hôpitaux, moins on y va, mieux on se porte… » Nous avons plus de chance de faire évoluer les conceptions des patients en leur permettant de discuter avec d’autres patients, en présence d’un animateurrégulateur. En effet, dans le cadre du colloque singulier patient-soignant, il se peut que le patient résiste et qu’un rapport de forces s’installe entre le patient et le soignant. 3) Le langage médical et ses pièges Deux études assez intéressantes ont été menées à Genève afin de cerner la manière dont les patients comprenaient certains termes médicaux. «Qu’est-ce que les patients entendent et qu’est-ce qu’ils comprennent du langage médical ?» Dans la première étude, ils ont enregistré plusieurs consultations de podologie et ont sélectionné 12 termes qui revenaient souvent dans le discours des soignants (gangrène, mal perforant, nécrose, neuropathie, varice, mycose, ulcère du pied, cor, cal, crevasse, peau sèche, peau épaisse). Suite à cela, ils ont demandé à 60 patients de dire comment ils définissaient ces termes. Les résultats montrent que 50% des patients connaissent le sens des termes, 22% disent qu’ils ne savent pas et 28% donnent une définition souvent fort éloignée de la réalité (ex. neuropathie : maladie des nerfs, neurasthénie). Un double malentendu risque de se produire si le soignant n’y prend garde : lorsqu’un soignant demande au patient «Vous avez compris ?» ou «Vous savez ce qu’est le diabète ? », le patient répond souvent «oui». Mais, en fait que sait-il ? Le médecin croit que le patient pense la même chose que lui et inversement. Afin d’éviter ce genre de problème, il faut pouvoir, d’une part, demander au patient «Pour vous, qu’est-ce que cela veut dire ?» et d’autre part, informer le patient en utilisant un vocabulaire compréhensible. Et si, au lieu de demander «Quel est le rôle de l’insuline? »le soignant dit «Qu’est-ce que, pour vous, le rôle de l’insuline ?», les patients auront tendance à répondre plus facilement car ils ressentiront bien que l’on n’attend pas d’eux une réponse scientifiquement correcte mais plutôt la manière dont ils conçoivent les choses. Le «pour vous» change tout. 9 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 4) L’ambivalence par rapport au risque et à l’interdit Elle est particulièrement bien soulignée par Goudet. Cet auteur distingue d’un côté la construction épidémiologique du risque - celle des experts - qui se base sur une logique de connaissance scientifique et de l’autre la construction subjective du risque - celle du sujet et/ou du groupe - qui se base sur la logique des représentations. Cette construction subjective peut pousser les individus à prendre certains risques. La prise de risque remplit en effet des fonctions personnelles et sociales bien réelles. Notons que cette construction subjective du risque possède des fonctions contradictoires : fonction positive (affirmation de soi, conquête, dépassement de soi) et fonction négative (expression d’un mal être, d’un désespoir). La prise de risque et l’exposition délibérée à un danger est donc toujours ambivalente. (alcool, tabac, drogue…) 2.3. Champs d’action En novembre 1993, la Commission européenne a publié sa réponse aux nouvelles dispositions du traité de Maastricht relatives à la santé. Sa "communication sur un cadre d'action dans le domaine de la santé publique" a défini huit champs d'action: 1) La promotion, l'éducation et la formation dans le domaine de la santé Le programme d'action communautaire (1996-2000) est centré sur la promotion de modes et d'habitudes de vie sains, particulièrement en ce qui concerne l'alimentation, la consommation d'alcool, le tabac et les drogues, ainsi que les médicaments et leur utilisation. 2) Les données et les indicateurs relatifs à la santé, ainsi que le contrôle et la surveillance des épidémies et des maladies transmissibles Ce programme est en deçà de celui que proposait le Parlement, qui le considère comme une dilution de la proposition de la Commission. En particulier, le Parlement souhaitait un budget spécifique et des spécifications beaucoup plus rigoureuses pour un programme de l'UE, contrairement au programme des États membres, notamment la mise en place d'un centre de collecte des données. 3) Le cancer Le programme d'action actuel "L'Europe contre le cancer" est basé sur les réalisations de ses deux prédécesseurs dans les domaines de la 10 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx prévention, de l'information et de la sensibilisation, ainsi que des examens systématiques et du dépistage précoce. Le programme englobe: - une résolution du Conseil sur l'interdiction de fumer dans les endroits publics (1989); - deux directives concernant l'étiquetage des produits de tabac, imposant des avertissements relatifs à la santé, ainsi que la mention des teneurs en goudron et en nicotine, et interdisant également les produits de tabac à mâcher (1989, 1992); - une directive sur la teneur maximale des cigarettes en goudron (1990). Par ailleurs, une proposition de directive visant à interdire la publicité en faveur du tabac, excepté dans les magasins spécialisés, a finalement été adoptée par le Conseil dont la position commune, bien que ne reprenant pas exactement le point de vue du Parlement, a reçu, en avril, l'approbation de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la protection des consommateurs. 4) La drogue La toxicomanie est le seul grand fléau à être mentionné nommément dans le traité sur l'Union européenne. La communication de la Commission la qualifie de problème multiforme lié à l'exclusion sociale et au chômage. Le programme d'action actuel pour la prévention de la toxicomanie couvre la période 1996-2000. Au niveau institutionnel, l'UE a créé le Comité européen de lutte antidrogues (CELAD) en 1990 et l'Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie (établi à Lisbonne) en 1995. L'UE, qui est également signataire de la Convention des Nations unies contre le trafic illicite de stupéfiants, développe par ailleurs des contacts bilatéraux avec des pays producteurs, tels que la Colombie. 5) Le SIDA et les autres maladies transmissibles Le programme actuel couvre la période 1996-2000 et comprend des mesures d'information et de prévention pour lutter contre le SIDA et les autres maladies transmissibles assimilées. L'accent a aussi été mis sur la recherche en collaboration, sur la coopération internationale et sur le regroupement de l'information. Enfin, la Commission a proposé la création d'un réseau de surveillance et de contrôle épidémiologiques du SIDA et d'autres maladies transmissibles, y compris les EST telles que la maladie de Creutzfelt-Jakob à la suite des craintes provoquées par l'ESB. Sur les huit programmes communautaires relatifs à la santé publique, les trois derniers, présentés comme prioritaires, étaient initialement destinés à démarrer en 1996. Ils ont été retardés jusqu'en 1999 à cause de la crise de l'ESB et du manque de crédits. 11 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 6) Les accidents et les blessures Ce programme porte essentiellement sur les accidents domestiques et de loisirs. Il s'adresse aux enfants, aux adolescents et aux personnes âgées. Les activités de ce programme complètent celles engagées dans d'autres domaines, comme la protection des consommateurs, la protection dans les transports en commun, le programme EHLASS. En première lecture, le Parlement avait demandé que ce programme soit intégré dans le programme EHLASS et avait adopté 28 amendements au total. En avril 1998, la Commission en a accepté 23. 7) Les maladies liées à la pollution Nombre des dispositions du cinquième programme d'action dans le domaine de l'environnement, relatives à l'énergie, au transport et à l'agriculture, auront, indirectement, une incidence sanitaire significative. Le programme relatif aux maladies liées à la pollution vise essentiellement à améliorer la collecte des données, l'évaluation des risques ainsi que les actions spécifiques concernant les affections respiratoires et les allergies. 8) Les maladies rares Ce programme porte sur les maladies touchant moins de cinq personnes du 10 000 dans l'UE. Il vise à mettre en place une base de données communautaires et des échanges d'informations pour améliorer la détection précoce et identifier d'éventuels "agrégats" ainsi qu'à encourager la création de groupes de soutien. 12 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 3. L’enseignement de la personne soignée 3.1. Définitions Apprentissages : Ensemble d'activités qui permettent à une personne d'acquérir ou d'approfondir des connaissances théoriques et pratiques, ou de développer des aptitudes. Une compétence : c'est un ensemble de savoirs et de savoir faire nécessaires pour accomplir une activité généralement complexe Moyen pédagogiques : Tout procédé, matériel ou immatériel, utilisé dans le cadre d'une méthode pédagogique : lecture d'ouvrages, étude de cas, mise en situation, utilisation de films, de jeux Objectifs pédagogiques: - 1. Finalité de l’éducation, d’un enseignement dans une discipline ou d’un dispositif d’apprentissage dans une leçon. - 2. Intentions pédagogiques de l’enseignant formulant le résultat attendu de la leçon ou des élèves en fin d’apprentissage. 3.2. Démarche de soins et enseignement L'éducation thérapeutique est un processus continu, par étapes, intégré dans la démarche de soins, comprenant un ensemble d'activités organisées de sensibilisation, d'information, d'apprentissage et d'aide psychologique et sociale. A quels patients l’éducation thérapeutique s’adresse-t-elle ? Toute personne ayant une maladie chronique, enfant, adolescent ou adulte, quels que soient le type, le stade et l’évolution de la maladie, peut bénéficier d’une offre d’éducation thérapeutique du patient. Cette offre concerne également l’entourage s’il le souhaite et si le patient souhaite l’impliquer dans la gestion de sa maladie.( ex : diabète, asthme, cholestérol…..) 13 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 3.3. Facteurs influençant la personne malade Le Health Belief Model (HBM) ou modèle des croyances relatives à la santé a été développé dans les années 1950 par un groupe de chercheurs et de praticiens en psychologie sociale dans les services américains de Santé Publique qui cherchaient à comprendre les causes de l'échec et du manque de participation du grand public aux programmes de prévention ou de détection des maladies. Le modèle HBM postule qu'un individu adopte un comportement de prévention ou observe un comportement de soin s'il est conscient de la gravité du problème, s'il se sent concerné, si le comportement à adopter présente pour lui plus d'avantages que d'inconvénients et s'il croit qu'il est capable de le réaliser. Ces conditions ont été décrites sous la forme suivante : La gravité du problème Un individu n'agit en matière de santé que s'il considère que le problème est d'une gravité suffisante. La perception subjective du risque Il n'agit que s'il pense être en situation de risque et s'il se sent concerné par la maladie. La perception des bénéfices de l'action à entreprendre L'individu n'agit et modifie un comportement que s'il espère tirer certains avantages. La perception des obstacles Les aspects négatifs potentiels d'une action de santé spécifique et la perception des coûts de l'action, s'ils sont supérieurs aux bénéfices escomptés, peuvent fonctionner comme des obstacles à l'action à entreprendre. La croyance en sa propre efficacité Un individu a plus de probabilité d'adopter un nouveau comportement de prévention s'il se croit capable de réaliser le comportement souhaité. Dans la mesure où le modèle originel HBM s'appliquait à l'analyse de l'acceptation de tests ou de vaccins, on comprend pourquoi la croyance en sa propre efficacité est apparue ultérieurement dès qu'il s'est agi d'appliquer le modèle HBM dans le cadre de changements à long terme comme la modification d'habitudes alimentaires, sportives, sexuelles plus difficile à accepter et surtout à poursuivre sur une longue durée. 14 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 3.4. Objectifs d’apprentissage L'éducation thérapeutique vise à aider le patient et son entourage à : 1. comprendre sa maladie et le traitement meilleure compréhension et acceptation de la maladie autonomie thérapeutique diminution de l’ anxiété 2. coopérer avec les soignants meilleure compliance au traitement meilleure efficacité des soins collaboration aux soins 3. vivre le plus sainement possible comportements préventifs 4. maintenir ou améliorer la qualité de vie 5. prendre en charge son état de santé autonomie indépendance 6. acquérir et maintenir les ressources nécessaires pour gérer de façon optimale sa vie avec la maladie 3.5. Stratégies pédagogiques 3.5.1. La méthodologie de la démarche éducative et thérapeutique3 Les 4 étapes de l'éducation du patient L'éducation du patient pour être efficace doit répondre à des critères de qualité et pour cela suivre une démarche structurée. Elle comprend principalement 4 étapes :: 1. 2. 3. 4. 3 Le diagnostic éducatif La négociation d'objectifs L'intervention éducative L'évaluation des résultats ://www.educationdupatient.be/cep/pages/educationpatient/ep22.htm 15 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Nous les développons ci-dessous. 1) Le diagnostic éducatif Réaliser un diagnostic éducatif, c'est essayer de cerner les besoins et les attentes du patient. Cela peut être réalisé en une ou plusieurs fois, à l'hôpital, au cabinet en pratique libérale, en ambulatoire ... Il est conseillé de consigner les données recueillies dans le dossier d'éducation ou à défaut, dans le dossier du patient. Réaliser un diagnostic éducatif, c'est s'intéresser à ces différents facteurs qui influencent les comportements de santé d'un patient donné et pour tenter de comprendre : Sa vision de sa santé Quels sont ses comportements de santé ou de non santé ? Son vécu dans son parcours de la maladie et sa manière de faire le deuil de sa santé antérieure Ses connaissances, ses croyances, ses représentations Ses habilités ,ses caractéristiques personnelles Ses projets Son contexte de vie : sa famille, son entourage, son travail, le soutien social qu'il reçoit Le diagnostic éducatif peut être réalisé en essayant de répondre à ces questions (adapté de d'Ivernois J-F. et Gagnayre R.) Source : d'IVERNOIS et GAGNAYRE R., Apprendre à éduquer le patient. Approche pédagogique, VIGOT, Paris, 1995 Qu'est-ce qu'il a ? Qu'est-ce qu'il fait ? Que vit-il ? Que sait-il et que croit-il ? Que peut-il faire ? Qui est-il ? Quels sont ses projets ? Dans quel environnement est-il ? 2) La négociation des objectifs Le diagnostic abouti à la définition des compétences à acquérir. Les compétences doivent être mises dans un ordre de priorité, certaines étant d'ordre sécuritaire, c'est-à-dire dont la santé vitale du patient dépend directement sur le court terme. 16 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Les objectifs peuvent être non spécifiques (on les retrouvera pour la majorité des patients) ou spécifiques aux besoins d'un patient donné (par ex. pour un patient diabétique qui effectue des voyages fréquents ou qui a une activité physique élevée ou encore qui doit prendre beaucoup de repas d'affaires en extérieur .) Quoi qu'il en soit, les objectifs ne doivent pas être fixés unilatéralement par le soignant, mais doivent être discutés et déterminés ensemble par le patient et le soignant de manière à être réalistes et répondre aux souhaits du patient. Sans la participation du patient à toutes les étapes de l'éducation du patient, celle-ci a peu de chances d'être efficace. Elle ne pourra être développée qu'à partir d'une relation de type « participation mutuelle » entre patient et soignant ouvrant la possibilité d'un partenariat. Cela ne sert à rien de fixer des objectifs que le patient ne sera pas prêt à accepter ou pas capable d'atteindre dans la situation présente (ex. pour certains patients : perte de poids importante, changement alimentaire important, arrêt de tabac, chiffres tensionnels trop éloignés de la situation du patient, taux d'hémoglobine glycosylée peu réaliste ...) . C'est pourquoi nous parlons de négociation des objectifs. Ceux-ci peuvent évidemment être revus et évoluer en fonction du suivi thérapeutique au cours du temps. Les objectifs sont de plusieurs niveaux Ils sont relatifs à la santé, aux comportements ou aux aspects psycho-sociaux des patients et de leur entourage. Les objectifs thérapeutiques Ils concernent et visent une amélioration de l'état de santé du patient: par ex. une diminution de poids, des chiffres de la tension artérielle, une glycémie plus proche des recommandations, un taux de cholestérol plus bas .. Ce sont donc les objectifs finaux, l'impact que l'on souhaite obtenir au niveau de la santé du patient. Les objectifs comportementaux vont être déterminés en vue de l'atteinte de ces objectifs de santé. (voir une méthode de diagnostic éducatif) L'éducation du patient s'attarde plus particulièrement aux comportements reliés aux objectifs santé et pour lesquelles une modification est possible et aura un impact sur la santé du patient. Par ex. diminuer la consommation de tabac, faire un peu d'exercice physique, diminuer sa consommation de graisse, prendre les médicaments selon la prescription du médecin . Les objectifs éducatifs sont déterminés en vue de l'atteinte des objectifs 17 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx comportementaux et donc plus loin, des objectifs de santé. (voir une méthode de diagnostic éducatif ) Les objectifs comportementaux Les objectifs psycho-sociaux Ils seront choisis avec le patient sur base du diagnostic éducatif et de l'analyse des facteurs d'influence des comportements. Si la démarche d'analyse a été bien menée, l'atteinte des objectifs psycho-sociaux permettra d'améliorer les comportements de santé et la santé du patient (voir shéma ci-dessous). Caractéristiques des objectifs Dans l'idéal, et pour être évaluables, il est nécessaire que les objectifs rencontrent les exigences suivantes: être spécifiques : les objectifs formulés de manière générale (ex. mieux connaître sa maladie) sont difficilement évaluables. Il faut préciser ce qu'ils recouvrent de manière plus spécifique (ex. pour l'asthme: connaître la différence entre traitement de fond et traitement de crise, savoir utiliser son puff ...) être observables donc contenir un verbe d 'action: ex. le patient expliquera la différence entre traitement de fond et traitement de crise pour l'asthme, montrera comment il utilise son aérosol, citera ses allergènes ... contenir une échéance dans le temps (lors de notre prochaine rencontre, dans une semaine, un mois, un an ...) contenir les critères permettant de déterminer l'atteinte ou non de l'objectif (ex. citer au moins 5 allergènes, diminuer son poids de 5 % ...) Le contrat d 'éducation Il est conseillé de formaliser par écrit les objectifs négociés dans un document que l'on appelle un contrat d'éducation. Cela nécessite donc de se mettre d 'accord sur le chemin à parcourir ensemble. Le « Passeport du diabète » introduit en Belgique récemment peut être considéré comme tel car il permet de fixer des objectifs de santé et de modification de comportements, mais les aspects psycho-sociaux en sont absents. 3) L'intervention Le choix de l'intervention dépendra du contexte: médecine libérale, pratique hospitalière, soins à domicile, pratique de groupe (centres de santé, maisons médicales ...) .... Les contraintes éminemment variables autorisent ou non certains choix. En médecine libérale, il existe des contraintes importantes, mais également des attentes de la part des patients, et les initiatives de certains 18 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx permettent d'ouvrir des pistes intéressantes (en savoir plus). Les techniques d'intervention seront choisies selon la dominante des objectifs d'apprentissage et donc des compétences à développer: Par exemple, selon les domaines de compétences : Pour des compétences à dominante cognitive : ex. connaître la maladie, les traitements, choisir les aliments adaptés, interpréter une glycémie, déterminer les lieux d'injection, . on peut expliquer, s'aider de schéma, planches anatomiques, dépliants, brochures, s'exercer à résoudre des cas problématiques mais fictifs ... Pour des compétences à dominante gestuelle : ex. réaliser un contrôle de glycémie, réaliser une injection, un contrôle et des soins des pieds, . on peut montrer, décomposer les gestes, demander au patient de le réaliser, rectifier, s'entraîner ... Pour des compétences à dominante psychoaffective : ex. expliquer à son entourage l'attitude à adopter en cas d 'hypoglycémie, comment adapter les repas, faire appel aux soignants en temps opportun ... on peut faire des tables rondes, mettre en situation par jeux de rôle, utiliser l'audiovisuel ... 4) L'évaluation On comprend par ce qui précède, qu'il faut évaluer selon les niveaux des objectifs : Objectifs psychosociaux Objectifs comportementaux Objectifs thérapeutiques Si les objectifs ont été bien définis, formulés avec des critères adéquats à chacun des niveaux, il sera plus aisé de les évaluer: Ex. Demander au patient d'expliquer la différence entre traitement de fond et traitement de crise dans le cas de la maladie de l'asthme, citer les allergènes, expliquer sa maladie, son traitement ... (psychosocial) Ex. Demander au patient de montrer comment il utilise son puff, réalise une injection, un contrôle ... (comportement) Ex. Vérifier l'évolution de l'hémoglobine glyquée, du poids, de la tension artérielle ... (thérapeutique) Il ne faut pas perdre de vue que l'objectif de l'éducation du patient est en finale d'améliorer la qualité de vie et la santé du patient. Mais les niveaux intermédiaires (psychosociaux et comportementaux) nous renseignent sur l'adéquation de notre intervention éducative et l'adaptation éventuelle à apporter. 19 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Si la santé ne s'améliore pas, demandons nous pourquoi et analysons de nouveau la situation du patient. Nous pouvons nous interroger également sur l'adéquation de nos méthodes, du matériel qui sert de support à notre action, sur notre interraction avec le patient, sur nos compétences ... Finalement, l'évaluation doit être constante pour adapter continuellement l'action. Les attitudes étant caractérisées par une grande stabilité, il importe d’exposer la personne à de nombreuses situations pour espérer la voir acquérir l’attitude souhaitée : il faut revenir à plusieurs reprises et dans des conditions différentes pour que se généralise et s’intériorise cette attitude. Face aux conduites à risques, l’information et l’incitation à « changer de comportement » passent à côté de la problématique. Selon Goudet, il faut alors mettre en place un « accompagnement » du sujet dont l’objectif ne doive plus passer par le changement de comportement mais par la facilitation d’un libre choix éclairé. Cet accompagnement doit passer par : la reconnaissance des désirs de l’individu. la compréhension de ce qui se joue pour la personne dans ses prises de risque. un questionnement interactif sur la pertinence des réponses apportées et sur leurs contraintes. une recherche de conduites dans lesquelles son itinéraire de vie puisse se développer Moyens d’action 1. activités de sensibilisation, d'information et d'apprentissage 2. aide psychologique et sociale 3. accompagnement individualisé et/ou accompagnement de l'entourage ou de l'aidant si besoin 4. suivi régulier, si nécessaire, à l'aide de consultations individuelles ou d'ateliers de groupe 5. outils adaptés à la personne et à son niveau de compréhension 6. prise en charge pluridisciplinaire de la personne: orientation vers d'autres intervenants selon les besoins exprimés par la personne 20 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Des questions à toujours se poser : « il écoute mais entend-t-il ? il entend mais comprend-t-il ? il comprend mais applique-t-il ? il applique mais pour combien de temps ? » Konrad Lorenz ( prix Nobel de médecine) 3.5.2. L’évaluation et diagnostic dans l’éducation d’un groupe Il faut être conscient de ces obstacles et ne pas en nier l’existence lors de la construction de l’outil. L’utilisation de quizz peut aider au diagnostic des croyances du public à atteindre Exemple : Grille d’évaluation des perceptions des jeunes sur le sida Perception de la gravité du problème : Un jeune qui s'inquiète à propos du SIDA est réaliste. o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas Si quelqu'un est infecté par le V.I.H., ce n'est pas grave, il peut s'en sortir ? o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas L'infection à V.I.H. touche chaque jour des personnes de plus en plus nombreuses dans le monde. o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas Perception du risque : Il n'y a pas de cas de SIDA parmi les jeunes de votre âge. _ o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas 21 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Les risques commencent après les premiers baisers. o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas Si on s'aime, on ne court aucun risque ? o D'accord o Pas du tout d'accord • o Je ne sais pas Il est choquant d'utiliser les préservatifs avec la personne que l'on aime. o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas Je suis capable moi-même d'évaluer les risques que je prends. o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas Les jeunes sont menacés par le SIDA. o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas Avantages perçus de la prévention : Si un garçon utilise les préservatifs, une fille sortira plus volontiers avec lui. o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas Les préservatifs sont aussi un moyen de contraception. o D'accord o Pas du tout d'accord o Je ne sais pas Voici quelques pistes de réflexion basées sur des auteurs différents. Vous constaterez des recoupements. 22 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Selon Goudet, il s’agira d’abord, pour produire du changement, de « remonter la piste » des représentations afin d’amener les individus à s’interroger et à les remettre en question. C. Cudicio (cité par Fourneau) met en lumière quatre principes permettant de modifier les représentations : le principe d’accord : il suppose un état minimal d’accord entre la source et le destinataire du message, c’est-à-dire une relation faite de reconnaissance et de confiance. le principe de pertinence : le changement proposé doit être pertinent par rapport au modèle du monde des destinataires et venir s’y adapter ; il doit s’appuyer sur ce qui préexiste chez les destinataires du message. le principe de congruence : celui qui propose le changement doit faire concorder ses mots avec ses actes. En clair, il doit montrer l’exemple. le principe d’expérimentation : le changement doit comporter une phase d’appropriation qui passe par l’expérimentation. D’autres se sont intéressés aux attitudes et ont montré que – même si celles-ci sont particulièrement durables – elles peuvent changer sous certaines conditions. Plusieurs facteurs influencent ainsi les modifications d’attitudes. Ne sont repris ici que ceux qui paraissent les plus pertinents dans le cadre de la construction d’un outil pédagogique : les facteurs liés à la source : la source doit apparaître comme compétente et digne de confiance (crédibilité). la source doit être perçue come objective, désintéressée et ne manifestant pas une trop grande volonté d’influencer. Elle évitera ainsi chez le récepteur un phénomène de « réactance » la source doit être « attirante », c’est-à-dire que le récepteur va la juger sympathique, familière ou semblable à lui. les facteurs liés au récepteur : les caractéristiques personnelles telles que l’estime de soi, le niveau d’anxiété ou le niveau d’engagement jouent un rôle dans la réception du message. lorsqu’un sujet est averti qu’il va recevoir un message contraire à son opinion, il « résiste » à la persuasion. le fait de s’engager dans une activité comportementale facilite l’appropriation du changement. 23 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Conseils d'application dans le domaine de l'éducation pour la santé scolaire Aborder le problème à résoudre de façon réaliste Il est inutile d'exagérer ou de minimiser un risque. Un haut degré de peur ou d'anxiété bloque le message. Aider les élèves à développer une vue réaliste de leur situation face au problème de santé traité En évoquant des personnes concernées par les problèmes, donner des exemples proches ou connus des élèves dans la classe. Aider les élèves à développer leur confiance dans l'efficacité des recommandations de santé Cela suppose une information claire des effets physiologiques ou psychologiques de la mise en acte de certaines recommandations, par exemple les effets de l'arrêt du tabac. Aider les élèves à corriger certains de leurs points de vue sur les risques et les difficultés du comportement recommandé. Quand les individus pensent qu'un vaccin est dangereux ou douloureux, cette situation les place dans un tel dilemme émotionnel que souvent ils préfèrent ne rien faire. Informer les élèves de l'influence des circonstances et du contexte dans l'observance des recommandations de santé Les comportements de prévention en particulier requièrent une combinaison de circonstances favorables. La personne a souvent besoin d'être réceptive, dégagée d'un certain nombre de difficultés et d'avoir les moyens nécessaires pour l'accomplir. Encourager les élèves à donner une valeur à leur santé Ceci est le plus grand challenge suggéré par le HBM. L'exemple donné par l'éducateur de santé peut-être une référence de base. Mais il peut être intéressant de donner aux élèves des exemples de personnes dont la vitalité et la bonne santé ont joué un rôle important dans leur succès. Aider les personnes à reconnaître leurs pouvoirs et leurs capacités à changer leur vie 24 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Il s'agit de restituer à la personne ses potentiels et ses forces et de lui montrer à quel point elle peut agir par et pour elle-même. organiser un suivi régulier (si nécessaire) avec la planification d'une consultation ou d'un travail de groupe 3.6. Méthodologie pour les cas vécus en stages 1. Collecte des données : La personne est-elle motivée ? Quel est son état de conscience ?, sa mémoire ? Quel est son état physique ? Quel est son état psychologique ?(motivation, déni, dépression…) Quel est son degré d'éducation ?(compréhension des termes) Quel est son réseau de soutien ? Interprétation :cerner le diagnostic infirmier : manque de connaissance difficulté à se maintenir en santé gestion inefficace du programme thérapeutique incapacité de s'adapter à un changement dans son état de santé non observance du traitement 2. Planifier formuler l'objectif avec le client, le bénéficiaire de soins. ex : Mr sera capable de nommer 4 aliments avec du Calcium, Mme sera capable de réaliser son insuline correctement sans aide après 3h de formation. L’infirmière prépare un plan des interventions à réaliser c'est-à-dire , une stratégie d'action avec des supports visuels, supports écrits, auditifs (exposé, texte, photos, jeu de rôle, audio visuel, film..) 25 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 3. Intervenir L'infirmière agit, réalise les tâches prévues (entretiens, exercice pratique, exposé et..) 4. Évaluer L'infirmière évalue si les objectifs sont atteints( questions réponses, observations du patient) 3.7. Principes pédagogiques de Margot Phaneuf : 1. Inciter la personne à participer à l’élaboration des objectifs, susciter sa motivation, l’amener à faire ses propres représentations de ce qu’elle doit apprendre. 2. Choisir le bon moment (éviter les moments de fatigue, douleur) 3. Être attentive au confort, prévoir des moments de repos 4. Partir de ce que la personne connaît 5. Rattacher à du concret (dessins, schémas, images, power point) 6. Commencer par les éléments simples 7. Utiliser le canal que la personne préfère : visuel et/ou auditif 8. Langage simple et phases courtes, vocabulaire varié 9. Répéter 3 fois le message 10. Relier aux expériences de la personne, donner des exemples 11. Faire des mises en applications . La pensée est indissociable de l’action « L’esprit est ce qu’il fait 12. Poser des questions ouvertes ou des mises en applications pour vérifier la compréhension de l’apprenant 13. Utiliser des renforcements positifs pour encourager (C’est bien, continuons, si vous voulez bien nous allons reprendre..) 14. Respecter les rythmes d’apprentissage 15. L'apprentissage sera agréable, utiliser l’humour, la gaieté 26 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 4. Listes de sujets à développer : Education à la santé d’un patient atteint de : Hypertension artérielle. Hypercholestérolémie. Le diabète. Traitement anticoagulant. Asthme Tuberculose Obésité Infarctus Emphysème Caries Intolérance au lactose Maladie de chronn….. 27 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx 5. Consignes pour le travail d’éducation à la santé Page de garde Nom et prénom des élèves concernés Section IH, 2ème année 1 ou 2 Titre du sujet, travail réalisé dans le cadre du cours d’éducation à la santé Année scolaire cours de Mme Loockx I. Présentation de la maladie ciblée 1. Définition 2. Origine de la maladie 3. Symptômes 4. Complications 5. Traitement II. Collecte des données Parler en général ou choisir un patient fictif ou public cible 1. Evaluation initiale Quelles questions poser pour l’évaluation du patient, habitudes de vie, motivation , croyances =>collecte des données Questionnaire ou quizz de départ 2. Obstacles à l’éducation Obstacles possibles en fonction questions (fume , ado , bon vivant, manque de connaissance…….) III. Planification Formuler les objectifs Planifier les interventions par étape 28 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx IV. Outils pédagogiques utilisés Pancarte, power point, brochure, matériel ( puff, tensiomètre, glucomètre…….) tableau, questionnaires, dessin, aliments ( lire les étiquettes) À joindre au dossier V. Evaluation Questionnaire ou mise en pratique, moyens de vérifier que le patient a les compétences pour gérer sa maladie VI. Lexique VII. Bibliographie VIII. Présentation en classe Le travail sera présenté en classe avec le matériel cité. La présentation orale sera axée sur l’éducation d’un ou plusieurs patients, public cible et non sur la théorie du dossier. Il faudra faire « comme si » vous éduquiez le patient c.à.d. les étudiants de la classe. 6. Exemples pratiques Questionnaire initial en cas d’obésité Quelle est la personne qui fait les courses ? Qui cuisine à la maison ? Qui choisit les menus ? Peut-on inviter la ou les personnes concernée(s) pour les sensibiliser ? Que représente la nourriture dans la famille (convivialité, rencontre, détente, perte de temps, rapidité,...) ? Quels seront les obstacles et les bénéfices à ce changement d’alimentation ? qui a t-il à y gagner ? à y perdre ? Quelle est l’histoire sportive du patient ? 29 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Avec qui pourrait-il pratiquer un sport ? Qu’est-ce que cela lui apporterait ? Comme bénéfice ? comme perspective ? Le rôle du professionnel : Aborder ces questions avec le patient peut clarifier l’influence de chacun (patient ou entourage) sur le comportement et les habitudes du patient. Cela peut l’aider à inscrire les modifications de comportement qui lui sont demandées dans une réalité proche de lui et dans ce cas-ci , mobiliser, informer sa femme des implications possibles au niveau alimentaire et du pouvoir de changement qu’elle possède par le biais de la nourriture et des choix posés. Il faut tenir compte de la vie du patient, et des personnes qui y tiennent un rôle Exemples d’objectifs pour un patient diabétique Une éducation initiale doit être entreprise pour chaque diabétique lorsque le diagnostic de la maladie diabétique a bien été effectué. Comprendre la maladie et son origine, ses facteurs de risque ainsi que ses complications. Le diabétique doit prendre des décisions quotidiennes, réagir rapidement et parfois même de toute urgence afin de faire face à des situations pouvant provoquer une situation d’extrême urgence si celles ci ne sont pas maitrisées correctement et rapidement. Les capacités d’adaptation d’un diabétique doivent être rapides. Mettre en place un cadre alimentaire rigoureux Savoir comment bien manger et cuisiner S’adapter à l’exercice physique et au sport Etre motivé et ne pas se démotiver : les périodes de démotivation pouvant conduire à « un lâcher prise » préjudiciable pour le diabètique. Comprendre les modes de surveillance de la glycémie, la glycémie capillaire, la glycosurie, l’acétonurie ainsi que leur rythme et leurs horaires… Comprendre comment injecter l’insuline : a. Connaître la durée d’action de l’insuline injectée : rapides, intermédiaires, lentes… b. Les zones ou injecter l’insuline c. Les techniques d’injection d. Connaître le stylo auto-injectable 30 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx e. Connaître l’intérêt d’utiliser une pompe à insuline Diminuer les risques que la glycémie augmente ou diminue. Connaître les risques d’hypoglycémie et savoir les traiter Connaître les signes d’une acidocétose et savoir réagir Savoir prendre une décision très rapidement Surveiller son poids Auto-surveillance glycémique, Adaptation des doses d’insuline Bien assimiler les mesures de prévention des complications du diabète Bien surveiller l’état de ses pieds Arrêter de fumer Anticiper des réactions pouvant survenir lors d’évènements prévus : repas de fête, sport intensif… Apprendre à réagir rapidement lors de la survenue de malaise hypoglycémique. Bien adapter ses traitement que ce soit les antidiabétiques oraux ou les traitements utilisant l’insuline. Exemples d'objectifs et de moyens mis en oeuvre au cours des séancesd'éducation thérapeutique personnalisées (malades BPCO): Les objectifs Comment ? Comprendre votre maladie et les effets du traitement de fond Explication a l'aide de documents Utiliser correctement un aérosol-doseur Démonstrations, Exercices pratiques Adapter votre traitement a votre état respiratoire Etudes de cas vécus, réalisation d'un plan d'action Résoudre les difficultés rencontrées dans votre vie quotidienne Film, discussion avec un soignant Expliquer a votre entourage les effets de la BPCO Jeux, mise en situation,brochures 31 Cours d’enseignement et d’éducation pour la santé – 2ème année IH- Mme Loockx Sites à visiter pour plus d’informations www.medecine.upstlse.fr/dcem3/module14/diabetologie/Chap23_EDUC_ THERAP_PLACE DS_MLDIES_CHRONIQ.pdf ://www.educationdupatient.be/cep/pages/educationpatient/ep22.htm ttp://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/asthme_pediatrie _epp_ref.pdf tp://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/59/23/25/PDF/TP09_7047_meille_1_gery _1_D_.pdf http://www.2em.org/memoire/DalMaso%20%20Education%20et%20observance%20th%E9rapeutique.pdf 32