Le taux de PSA est donc proportionnel au
stade clinique, au stade pathologique et au
volume de la tumeur sur la pièce de
prostatectomie radicale.
Le taux de PSA chez un patient donné
permet-il de prédire le stade pathologique?
ER C O L E (10) a constaté que le taux de PSA
pouvait donner une indication pour
d i f férencier les cancers intra-capsulaires de
ceux ayant dépassé les limites de la glande.
En effet, dans cette série de 74 patients, le
PSA était supérieur à 10 ng/ml avant la
prostatectomie chez 59% de ceux ayant un
cancer extra-capsulaire et seulement 7% de
ceux qui avaient un cancer intra-capsulaire.
Cependant, un taux inférieur à 10 ng/ml ne
pouvait être utile pour prévoir un cancer intra-
capsulaire. Si 61% de ces patients avaient bien
un cancer intra-capsulaire, 39% avaient un
cancer extra-capsulaire.
Ces données ont été confirmées par
OE S T E R L I N G (19). Sur une série de 178
patients, la sensibilité d’un taux de PSA
supérieur à10 ng/ml pour prédire le
franchissement capsulaire, l’envahissement
des vésicules séminales ou la présence de
métastases ganglionnaires était
respectivement de 20%, 61% et 71% tandis
que la spécificité était respectivement de 90%,
87% et 82%.
Dans la série de LANGE (17) de 100 patients,
la VPP d’un PSA pré-opératoire supérieur à
10 ng/ml pour prédire un cancer extra-
capsulaire était de 78% et la VPN de 61%.
Dans la série de SH I N O H A R A (23) de 155
patients, la médiane du PSA pré-opératoire
était de 8,6 ± 15,1 ng/ml en cas de tumeur
dépassant les limites prostatiques. La VPP du
PSA pré-opératoire >12 ng/ml était de 77 % et
la VPN était de 77 %. Dans la série de
RAV E RY(22) de 100 patients T1 à T2, 45 %
étaient pT3. Le PSA pré-opératoire (Nle < 2,5
ng/ml) était corrélé au stade pathologique. La
VPP d’un PSA pré-opératoire pour prédire
l’extension extra-capsulaire était de 65 % pour
1 PSA > 25 ng/ml et de 34 % pour un PSA <
25ng/ml.
Dans les séries publiées en 1990 et 1993 par
PARTIN (20,21) et en 1993 par FRAZIER (11) les
mêmes constatations (Tableaux 3 et 4) ont été
faites avec un autre test de PSA (Nle < 4
ng/ml). FR A Z I E R ( 1 1) a précisé l’état
d’envahissement des marges d’exérèse après
prostatectomie en fonction du taux de PSA
pré-opératoire et de son évolution post-
opératoire: 226 patients ont été étudiés (102
tumeurs confinées à l’organe, 71 à la pièce de
prostatectomie, 53 pièces avec marg e s
positives). Il existait une diff é r e n c e
significative des moyennes selon que la
tumeur était confinée à l’organe (6 ng/ml), ou
au spécimen (10,4 ng/ml) ou que les marg e s
étaient positives (24,3 ng/ml). Cependant un
taux de PSA donné ne prédisait pas avec
fiabilité l’état des marges d’exérèse.
Une situation particuliére est à mentionner,
comme l’a montré STAMEY (27): une élévation
importante du taux de PSA pouvant être
supérieure à 100 ng/ml peut être associée à
une tumeur limitée à la glande prostatique s’il
s’agit d’une tumeur antérieure, développée
dans la zone de transition.
Ainsi, sauf aux valeurs extrêmes, un taux de
PSA pré-opératoire ne permet pas, à lui seul et
pour un patient donné, de prédire avec
fiabilité, le stade du cancer sur la pièce de
prostatectomie. La coexistence très fréquente
du cancer avec une hypertrophie bénigne peut
expliquer cette constatation. La contribution
de cette hypertrophie bénigne à l’élévation du
PSA est difficile à préciser (20). De plus il
existe une relation inverse entre
l’indifférenciation tumorale et la sécrétion de
PSA par les cellules tumorales, comme l’ont
montré les études de l’immunoréactivité du
PSA sur les lames histologiques (9).
Localisation, guidage et nombre de biopsies
HODGE (15) a réalisé des biopsies échoguidées
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